Apostrophe (typographie)
Lâapostrophe (nom fĂ©minin) est un signe typographique pour lâĂ©lision grammaticale, ou Ă©ventuellement servir de ponctuation ou servir Ă former un diacritique, voire servir de lettre. Issue dâune ponctuation de lâalphabet grec qui indique lâĂ©lision, elle a Ă©tĂ© empruntĂ©e par dâautres Ă©critures, dont lâalphabet latin principalement.
Apostrophe | |
â ' ÊŒ |
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Graphies | |
---|---|
Graphie | â ' ÊŒ |
Codage | |
Noms | guillemet-apostrophe (recommandée comme ponctuation), apostrophe (à usages variés), lettre apostrophe (recommandée comme lettre) |
Unicode | U+2019 U+0027 U+02BC |
Blocs | Ponctuation générale Commandes C0 et latin de base Lettres modificatives avec chasse |
Aspect
Lâapostrophe a traditionnellement la forme dâune virgule placĂ©e en hauteur. On retrouve dĂ©jĂ cette dĂ©finition dâ« une virgule que lâon met un peu au-dessus du mot » dĂšs la premiĂšre Ă©dition du Dictionnaire de lâAcadĂ©mie française (1694)[1] et plus rĂ©cemment chez Jean-Pierre Lacroux : « Une virgule libĂ©rĂ©e de la pesanteur qui la clouait sur la ligne de base »[2]. En allemand, dans le langage courant ou populaire, elle est nommĂ©e Hochkomma, littĂ©ralement « virgule haute ». Lâapostrophe est donc gĂ©nĂ©ralement courbe et plus ou moins inclinĂ©e ; cependant de nombreuses polices de caractĂšres la reprĂ©sentent par une barre oblique.
En raison des contraintes techniques des claviers de machines Ă Ă©crire, puis de nos jours de ceux des ordinateurs, elle est trĂšs souvent tracĂ©e comme une barre verticale droite dans les documents informatiques. Cette apostrophe est alors appelĂ©e « apostrophe dactylographique » (car apparue avec les machines Ă Ă©crire mĂ©caniques utilisant une seule touche pour lâapostrophe et le guillemet anglais ouvrant ou fermant, ou mĂȘme dâautres signes comme lâaccent aigu), « apostrophe droite » (car elle est souvent droite pour le guillemet anglais ouvrant ou fermant, mais pas toujours), apostrophe informatique[3] ou dâautres noms plus imagĂ©s[4]. Les expressions « apostrophe dactylographique » et « apostrophe typographique » sont utilisĂ©es par Aurel Ramat[5].
Selon les usages des typographes, lâapostrophe dactylographique ne devrait pas ĂȘtre employĂ©e[6] - [7] et, par exemple, pour Lacroux, ce « nâest pas une apostrophe. [âŠ] Ce nâest typographiquement rien »[2].
Unicode distingue bien les diffĂ©rents Ćils de lâapostrophe ainsi que ses diffĂ©rentes fonctions : signe typographique dâĂ©lision, signe diacritique ou lettre. Il recommande dâutiliser le guillemet-apostrophe « â » (U+2019) comme apostrophe typographique[8] - [9]. Patrick Andries, expert Unicode, fait la mĂȘme recommandation[10]. Le caractĂšre apostrophe dactylographique hĂ©ritĂ© de lâASCII conserve les sens quâil a dans ce codage, câest-Ă -dire « apostrophe, guillemet anglais fermant, accent aigu »[11] ; le caractĂšre guillemet-apostrophe, recommandĂ© pour lâapostrophe, ayant Ă©tĂ© codĂ© pour enlever certaines ambiguĂŻtĂ©s[12].
Signes proches
Signe neutre ou ambigu | Signes courbés à gauche | Signes inclinés à gauche | Signes droits | Signes courbés à droite | Signes inclinés à droite | |||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Apostrophe dactylographique | Apostrophe typographique | Demi-anneau droit | Signe prime | Signe accent aigu | Ligne verticale | Saltillo | Apostrophe culbutée | Demi-anneau gauche | Signe prime réfléchi | Signe accent grave |
o' | oâ | oÊŸ | oâČ | oË | oË | oê | oâ | oÊż | oâ” | oË |
Il existe plusieurs signes qui, bien que proches de lâapostrophe, ne devraient pas ĂȘtre confondus avec elle. Il est frĂ©quent quâon emploie, dans une composition typographique moins appliquĂ©e, lâapostrophe au lieu dâun demi-anneau Ă droite dans la transcription des langues sĂ©mitiques. Lâutilisation dâune apostrophe « droite » est Ă dĂ©conseiller car il existe pour la transcription de ces langues deux consonnes quâon note par les demi-anneaux, lâun tournĂ© Ă droite, lâautre Ă gauche : lâapostrophe droite ne permet plus de diffĂ©rencier les deux. Ainsi, ŰŽÙÙÙŰĄ [ÊajÊ], « chose » (arabe), peut ĂȘtre transcrit ĆĄayÊŸ (anneau Ă droite) ou, moins conseillĂ©, ĆĄayâ (apostrophe) mais, de prĂ©fĂ©rence, pas ĆĄay' (apostrophe droite), qui ne permet pas de savoir si lâon a affaire Ă la consonne [Ê], notĂ©e par ÊŸ (parfois remplacĂ©e par â) ou Ă Êż (anneau Ă gauche, parfois remplacĂ© par â, une apostrophe culbutĂ©e), notant [Ê] (selon lâanalyse traditionnelle ; on peut voir dans lâarticle phonologie de lâarabe que le cas est plus complexe).
Ă lâinverse, lâokina hawaĂŻenne, une apostrophe culbutĂ©e, note bien un coup de glotte. Enfin, on utilise pour lâalphabet phonĂ©tique international une ligne verticale courte en hauteur proche de lâapostrophe droite prĂ©cĂ©dant la syllabe portant un accent tonique (il existe aussi une ligne verticale basse, mais quâon ne peut confondre avec une apostrophe). En pandunia, lâapostrophe droite est prĂ©cisĂ©ment utilisĂ©e dans le but de signaler un accent tonique sur la syllabe finale dâun mot. Exemple : heroË est prononcĂ© en appuyant sur ro.
Histoire
Lâapostrophe est initialement un signe diacritique de lâalphabet grec[7], qui a donnĂ© naissance Ă un diacritique de cet alphabet, la corĂŽnis, de forme similaire, indiquant la crase (contraction de deux voyelles en hiatus entre deux mots liĂ©s par le sens). On le retrouve en latin populaire et notamment dans des manuscrits de Virgile ou Priscien[7]. Selon Weil et Benloew, il aurait Ă©voluĂ© Ă partir du sicilicus pour indiquer une lettre supprimĂ©e[13]. Au Moyen Ăge, il apparaĂźt en ancien français, par exemple dans le roman manuscrit Lancelot ou Chevalier de la charrette de ChrĂ©tien de Troyes vers 1180 ; et au XVe siĂšcle[14] dans la premiĂšre grammaire italienne, aussi en manuscrit, Regole della lingua fiorentina de Leon Battista Alberti[7].
En imprimerie, la premiĂšre utilisation de lâapostrophe remonte au XVIe siĂšcle en Italie. Alde Manuce lâutilise en 1501 dans lâouvrage Le cose volgari di messer Francesco Petrarcha[7] - [15]. En France, Balthazard de Gabiano lâutilisera Ă Lyon dĂšs 1502, et Geoffroy Tory lâutilisera de maniĂšre anecdotique en 1529 puis systĂ©matique en 1533[7]. En Angleterre, il faut attendre 1559 pour que William Cuningham (en) lâemploie dans The Cosmographical Glasse[16].
Lâadoption de lâapostrophe dans lâimprimerie se fait donc relativement rapidement. Aussi rapidement les grammairiens recommandent son utilisation. Jacques Dubois, dit Jacobus Sylvius, publie en 1532 une grammaire en latin nommĂ©e In linguam gallicam isagoge prĂ©conisant lâusage de lâapostrophe pour lâĂ©lision. Ătienne Dolet puis Robert Estienne feront de mĂȘme en 1540 et 1569[7].
Sa pratique sâĂ©largit aux XVIe et XVIIe siĂšcles puis connaĂźt un recul progressif de ses domaines dâapplication qui sont actuellement relativement restreints[17].
En français
Câest en français que lâapostrophe est la plus frĂ©quente, et dans les grands textes traduits en plusieurs langues on retrouve toujours ces proportions[18] :
Langue | Français | Italien | Anglais | Allemand | Espagnol |
---|---|---|---|---|---|
Nombre de points de fin de phrase | 9 000 | 9 000 | 9 000 | 9 000 | 9 000 |
Nombre dâapostrophes | 10 000 | 6 000 | 500 | Quelques-unes | Quelques-unes |
Ălision
En français, lâapostrophe sert de signe typographique marquant lâĂ©lision des voyelles finales a et e de certains mots, et i pour ce qui est de la conjonction si suivie du pronom il[19]. LâĂ©lision se fait lorsque ces mots sont suivis dâun mot commençant par une voyelle ou un h muet. Ainsi on a : la + apostrophe â lâapostrophe, le + oiseau â lâoiseau, si + il â sâil, que + elle/il â quâelle/quâil, presque + Ăźle â presquâĂźle, le + homme â lâhomme, le + hĂŽtel â lâhĂŽtel, le + hĂŽpital â lâhĂŽpital. Dans le langage populaire, lâĂ©lision de la voyelle finale i du pronom relatif sujet qui est aussi reprĂ©sentĂ©e par lâapostrophe par certains auteurs[19], et, dans le langage familier, pour lâĂ©lision de la voyelle finale u du pronom personnel tu[19]. Par exemple : qui est â quâest en langage populaire, tu es â tâes en langage familier. LâĂ©lision peut aussi porter sur une partie du mot, en particulier pour restituer certaines prononciations populaires dĂ©fectueuses. Par exemple pauvre con â pauvâ con.
En ce qui concerne les mots commençant par un h, il est nĂ©cessaire de savoir sâil est muet ou aspirĂ©. Avec les mots commençant par un h aspirĂ©, lâĂ©lision ne se fait pas et par consĂ©quent on nâutilise pas dâapostrophe. Ainsi on a : la haie, le haricot, la hĂąte, le hibou, la housse, la hutte, etc. Lâapostrophe nâest quâune marque de confort, tant Ă lâoral quâĂ la lecture. Cet usage, trĂšs courant en français, sâapplique seulement Ă certains mots, le plus souvent monosyllabiques. Toutefois, lâemploi de lâapostrophe nâest pas seulement permis dans certaines circonstances, mais obligatoire : *« je te ai dit que il me aimait » est fautif. On doit dire et Ă©crire : « je tâai dit quâil mâaimait ».
Des mots dont la voyelle finale peut ĂȘtre Ă©lidĂ©e incluent :
- les mots monosyllabiques : le, la, de, je, me, te, se, ce, ne, que, de mĂȘme que la conjonction si, uniquement lorsque celle-ci est suivie du pronom sujet il ou ils ;
- autres mots et locutions : jusque, lorsque, puisque, quelque, quoique, parce que, quoi que, tel(le) que.
LâĂ©lision du e muet final nâest pas soulignĂ©e par lâapostrophe dans les autres cas. On Ă©crit en effet la cuisine est vaste et lumineuse.
Quelques mots notables ne pouvant ĂȘtre prĂ©cĂ©dĂ©s dâune apostrophe incluent (dont lâĂ©lision ne peut se faire devant) :
- huit, huitiĂšme, huitante, huitantiĂšme, onze, onziĂšme, un (seulement lorsquâil est utilisĂ© comme un nom, un chiffre ou un numĂ©ro). Ainsi, on a : « Un total de huit livres - Un paquet de onze kilos - Le un de cette rue â Une bouteille de un litre â Le huitiĂšme rang â Le onziĂšme jour ». Une exception avec lâexpression « le bouillon de onze heures » qui peut aussi sâĂ©crire : « le bouillon dâonze heures ». Lâarticle indĂ©fini un peut ĂȘtre prĂ©cĂ©dĂ© dâune apostrophe.
« Elle le regardait dâun air inquiet ». - oui â « Des millions de oui »
- Devant les mots commençant par un y suivi dâune autre voyelle avec laquelle il forme le son ['j], comme dans yaourt, yacht, yoyo. « Le yaourt - Un port rempli de yachts - Une boĂźte pleine de yoyos »
Les voyelles a et e, de mĂȘme que i pour ce qui est de la conjonction si suivie du pronom sujet il, Ă©tant les seules Ă pouvoir ĂȘtre Ă©lidĂ©es, il est Ă noter que :
- Le i de qui nâest jamais Ă©lidĂ©. Il ne faut pas confondre que et qui notamment lorsquâil sâagit dâutiliser une apostrophe. Comparez : « La photo qui illustre cette page » et « La page quâillustre cette photo ».
- De mĂȘme, le u de du nâest jamais Ă©lidĂ©. Lâarticle du - contraction de de le - ne peut ĂȘtre ni Ă©lidĂ©, ni suivi dâun mot commençant par une voyelle ou un h muet. Avec un mot commençant par une voyelle ou un h muet, on doit utiliser de lâ comme dans lâexemple suivant : « lâĂ©quipage de lâavion » et non « dâavion ». Comparez avec : « lâĂ©quipage du navire ».
Dans certains cas, lâemploi de lâapostrophe est erronĂ© bien quâentrĂ© dans lâusage au dĂ©but du XXe siĂšcle par hypercorrection. Il nây a aucune Ă©lision dans prudâhomme (prud, anciennement prod, câest-Ă -dire preux, + homme) ou grandârue (grand, forme de fĂ©minin en ancien français Ă©crite normalement grant, + rue). Aujourdâhui, dans ce cas, on Ă©crirait plutĂŽt prudhomme, grand rue ou grand-rue. En revanche, si grandâmĂšre a Ă©tĂ© employĂ© jusquâau dĂ©but du XXe siĂšcle, on nâest jamais allĂ© jusquâĂ Ă©crire mĂšre grandâ ou Rochefortâ.
Autres usages
Si les usages autres que lâĂ©lision sont considĂ©rĂ©s comme fautifs, on observe cependant de façon anecdotique dâautres utilisations. Il subsiste de façon archaĂŻque, avec la fonction dâun trait dâunion, dans des termes comme grandâmĂšre, grandâvoile ou grandâchose, dont lâĂ©lision semble absente (ce qui nâest en fait pas le cas ; les termes qualifiĂ©s par grandâ Ă©tant toujours fĂ©minins, il sâagit dâune Ă©lision du e final de grande). La huitiĂšme Ă©dition (1932-1935) du Dictionnaire de lâAcadĂ©mie française entĂ©rine le remplacement de cette apostrophe par un trait dâunion[20]. Grandâ Ă©tait alors invariable et lâon Ă©crivait par exemple « les grandâmĂšres » et « les grands-pĂšres ». Les milieux proches de lâordre national de la LĂ©gion dâhonneur semblent attachĂ©s contre lâAcadĂ©mie Ă la graphie « grandâcroix »[21].
Lâapostrophe simple ou double peut aussi ĂȘtre utilisĂ©e comme substitut du guillemet (la premiĂšre est renversĂ©e ou une virgule renversĂ©e), notamment quand une citation ou un discours direct sont insĂ©rĂ©s dans une autre citation ; cet usage provient des guillemets anglais[22]. On la trouvait dans la typographie française XVIIe - fin XVIIIe siĂšcle pour remplacer un accent aigu en la plaçant aprĂšs un E majuscule pour accentuer des lettres capitales : E' Ă©tait alors Ă©quivalent Ă Ă .
SĂ©parateur de milliers
Dans lâusage suisse, quelle que soit la langue (allemand, français, italien, romanche), lâapostrophe droite est utilisĂ©e comme sĂ©parateur de milliers.
Exemple : 100'000 (cent-mille)
Ăquivaut à «âŻ100âŻ000âŻÂ» selon la norme du BIPM (SI) et lâusage de lâImprimerie nationale française, qui recommandent une espace insĂ©cable fine et non justifiante comme sĂ©parateur des milliers[23]âŻ; ou «âŻ100 000âŻÂ» selon lâusage sur WikipĂ©dia en français (qui ne justifie jamais les lignes) et lâusage au Canada francophone[24].
Autres langues et systĂšmes orthographiques
En anglais
Lâapostrophe est communĂ©ment utilisĂ©e pour indiquer les caractĂšres omis en raison dâun amuĂŻssement :
- dans des abrĂ©viations, comme govât pour government (« gouvernement ») ou â70s pour 1970s (seventies) ;
- dans des contractions telles que canât pour cannot (« ne pas pouvoir ») et itâs pour it is (« câest ») ou it has (« cela a »).
- De façon exceptionnelle, on peut aussi trouver une combinaison des deux : boâsânâs pour boatswainâs.
Lâutilisation la plus courante de lâapostrophe, cependant, est liĂ©e au gĂ©nitif anglais (encore appelĂ© cas possessif), qui se marque normalement par une dĂ©sinence « âs » ajoutĂ©e au mot voulu. Autrefois le gĂ©nitif et le pluriel Ă©taient marquĂ©s Ă lâidentique -(e)s, lâintroduction de lâapostrophe a permis de distinguer le gĂ©nitif du pluriel.
Enfin, lâapostrophe est utilisĂ©e par certains Ă©crivains dans une fonction similaire de sĂ©paration des morphĂšmes pour des pluriels dâabrĂ©viations ou de symboles dans lesquels nâajouter que la dĂ©sinence -s (homophone du -s de gĂ©nitif) serait ambigu, comme dans mind your pâs and qâs plutĂŽt que mind your ps and qs (« surveillez vos p et q », câest-Ă -dire « comportez-vous correctement », expression idiomatique intraduisible telle quelle). Ce procĂ©dĂ© nâest pas nĂ©cessaire quand il nây a pas dâambiguĂŻtĂ© : CDs, videos et 1960s suffisent, CDâs, videoâs et 1960âs nâayant pas de justification liĂ©e Ă la lisibilitĂ©. De mĂȘme, lâemploi systĂ©matique actuel de lâapostrophe pour des mots nâayant normalement pas de pluriel (verbes, adverbesâŠ) est souvent erronĂ© : le titre du film Dating Doâs and Donâts devrait ĂȘtre Ă©crit Dating Dos and Donâts.
Difficultés
Le bon placement dâune apostrophe, en anglais, peut significativement changer le sens dâun Ă©noncĂ©. On prendra particuliĂšrement garde aux cas suivants.
Homophonies
Lâapostrophe de itâs (« câest » ou « cela a ») marque une contraction de it is ou bien it has. Le possessif (adjectif ou pronom) its (« son, sa », « le sien, la sienne », quand le possesseur est neutre) nâa pas dâapostrophe. On peut se souvenir quâil nây a pas dâapostrophe dans les pronoms possessifs his (masculin), hers (fĂ©minin) et its.
Whoâs signifie « qui est » ou « qui a ». On ne le confondra pas avec le possessif de who, whose « dont » / « Ă qui » : the person whose responsibility it is is the member whoâs oldest (littĂ©ralement « la personne dont câest la responsabilitĂ© est le membre qui est le plus ĂągĂ© »).
Youâre signifie « vous ĂȘtes [tu es] », quâon ne confondra pas avec le possessif your (« votre [ton/ta] »). « Your nuts » signifie « tes noix » alors que « youâre nuts » peut se traduire par « espĂšce de noix ! », idiotisme familier pour « tu es fou ».
Disparition du -s de génitif aprÚs un autre -s
Quand un nom est mis au pluriel en -s, le gĂ©nitif ne prend pas de -s supplĂ©mentaire mais lâapostrophe est conservĂ©e : ladyâs hat, « le chapeau de dame » (singulier) mais ladiesâ hats, « le(s) chapeau(x) des dames » (pluriel). Les pluriels irrĂ©guliers sans -s sont construits normalement au gĂ©nitif : childâs hat, « le chapeau de lâenfant », childrenâs hats, « le(s) chapeau(x) des enfants ».
Un nom terminĂ© au singulier par un -s peut ne pas recevoir un -s supplĂ©mentaire au gĂ©nitif. Encore une fois, lâapostrophe est conservĂ©e : Jesusâ parables (« les paraboles de JĂ©sus »). Cet usage est le plus courant aux Ătats-Unis dâAmĂ©rique, surtout avec les noms anciens : Erosâ statue (« la statue dâĂros »), Herodotusâ book (« le livre dâHĂ©rodote »). Des noms modernes se terminant par -es (prononcĂ© avec /z/ et non /s/) suivent parfois cette rĂšgle : Charlesâ car (« la voiture de Charles ») alors que la norme enseigne quâil faudrait Ă©crire Charlesâs car. Par extension, on fait aussi de mĂȘme avec des mots terminĂ©s par -x ou -z. (Ă lâoral, on prononce le âs, par exemple « Jesusâ » se prononce souvent /dÊi:zÉsÉs/.)
Il existe des irrĂ©gularitĂ©s, quâon rencontre surtout dans les toponymes : si on trouve Ă Londres un St Jamesâs Park (James est un singulier terminĂ© par -s), il y a Ă Ădimbourg une Princes Street, quâil faudrait Ă©crire avec une apostrophe puisque Princes est au pluriel ;
Greengrocersâ apostrophes
Des apostrophes mal placĂ©es, en particulier avec un « s » de pluriel, sont nommĂ©es Greengrocersâ apostrophes (ou, ironiquement, Greengrocers apostropheâs), « apostrophes de lâĂ©picier » (littĂ©ralement, du primeur), en raison des occurrences erronĂ©es censĂ©es ĂȘtre frĂ©quentes sur les panonceaux Ă©crits Ă la main quâon peut trouver dans leur magasin, indiquant des potatoeâs (« pommes de terre ») ou des cabbageâs (« choux »).
En breton
En breton le trigramme « cÊŒh » note une consonne fricative vĂ©laire voisĂ©e, [ÉŁ], ou sourde, [x], ou encore une consonne fricative glottale sourde, [h]. Par exemple dans les noms familles : FalcÊŒhun, Boulc'h, CrĂ©ac'h, Floc'h, Guyonvarc'h, Le ClĂ©ac'h, Lozac'h, Pencreac'h ou Vourc'h. Autrefois, le digramme ÊŒf notait un son intermĂ©diaire entre f et v. Ce digramme est toutefois encore employĂ© dans lâorthographe dite universitaire, mais cette orthographe est de plus en plus minoritaire.
Lâutilisation de la lettre modificative apostrophe (ÊŒ, U+02BC) est recommandĂ©e par lâOffice public de la langue bretonne[25], mais lâusage de lâapostrophe dactylographique (U+0027) ou de lâapostrophe typographique (U+2019) reste courant.
En espéranto
Lâusage de lâapostrophe typographique en espĂ©ranto est limitĂ© Ă la seule Ă©lision de la finale des noms. Tout substantif se finit par -o et il est possible de retirer cette finale et de la remplacer par une apostrophe. Lâarticle dĂ©fini la est Ă©galement concernĂ© par cette rĂšgle. Par exemple :
- Ho, mia korâ! Post longa laborado
- Äu mi ne venkos en decida horâ?
- SufiÄe! trankviliÄu de lâ batado,
- Ho, mia korâ!
En principe, cette élision est toujours correcte, mais en pratique elle est réservée à la poésie et est quasi inexistante dans la langue parlée[26].
Lâapostrophe droite, quant Ă elle, Ă©tait suggĂ©rĂ©e par Louis-Lazare Zamenhof sous lâappellation « petit trait » dans le Fundamento de Esperanto pour sĂ©parer les groupes de lettres formant une idĂ©e : mal'san'ul'ejo est un hĂŽpital, « lieu pour personne qui nâest pas en bonne santĂ© » ; on rencontre plus souvent la barre oblique ou le trait dâunion, de nos jours.
En gaélique
LâamuĂŻssement de certains phonĂšmes (apocope et aphĂ©rĂšse) se marque avec lâapostrophe en gaĂ©lique (oĂč il existe des amuĂŻssements obligatoires et facultatifs, comme en anglais). Par exemple, en gaĂ©lique Ă©cossais : is toil leam a bhith ag dannsadh â âs [facultatif] toil leam a bhith aâ [obligatoire] dannsadh « jâaime danser »).
En néerlandais et turc
Lâapostrophe peut servir Ă sĂ©parer des morphĂšmes, surtout dans des mots sentis comme Ă©trangers ou spĂ©cifiques. Ainsi, en nĂ©erlandais, elle peut ĂȘtre utilisĂ©e dans certains pluriels Ă©trangers pour sĂ©parer le radical de la terminaison de pluriel irrĂ©guliĂšre : fotoâs, taxiâs. Le procĂ©dĂ© se retrouve en turc : elle sert surtout dans les noms propres et joue lĂ aussi un rĂŽle sĂ©parateur (entre le radical et les suffixes). On trouvera donc souvent Ă©crit Ä°zmirâde, « Ă Izmir » au lieu de Ä°zmirde. On a aussi vu que lâanglais fait parfois de mĂȘme, dans des cas plus rares, cependant.
En pīnyīn
Dans certaines transcriptions, dont le pÄ«nyÄ«n (romanisation du mandarin) et plusieurs transcriptions du japonais (nippon-shiki, mĂ©thode Hepburn, par exemple), lâapostrophe permet de lever des ambiguĂŻtĂ©s en sĂ©parant des syllabes quâon pourrait sinon lire de plusieurs maniĂšres dans des mots polysyllabiques.
Par exemple, en pÄ«nyÄ«n changan est une graphie ambiguĂ« : faut-il lire chang an ou chan gan ? LâambiguĂŻtĂ© disparaĂźt une fois que lâon Ă©crit changâan, lâapostrophe indiquant la sĂ©paration virtuelle entre les deux syllabes chang et an. Dans les faits, changan doit se lire chan gan et câest chang an quâon distingue par lâapostrophe (on nâĂ©crit pas chanâgan).
En japonais
Pour le japonais, câest avec la nasale moraĂŻque quâon peut trouver des ambiguĂŻtĂ©s : dans cette langue, en effet, il existe une consonne comptant pour une more et ne pouvant se trouver quâen fin de syllabe et sâopposant Ă une consonne nasale simple nâexistant quâen dĂ©but de syllabe. Dans un mot polysyllabique, la coupure entre les syllabes nâest pas toujours Ă©vidente dans la transcription : ainsi kanâi (avec trois mores : ka+n+i) peut ĂȘtre diffĂ©renciĂ© de kani (en deux mores : ka+ni) dĂšs que lâon utilise lâapostrophe. Ce dĂ©tail prend toute son importance quand on sait que lâorthographe en kanas change radicalement. Par exemple, kanâi sâĂ©crit ăăă tandis que kani sâĂ©crit ăă« (hiragana).
Marque de palatalisation
Il est frĂ©quent que lâapostrophe serve, soit dans une orthographe latine, soit dans les transcriptions et translittĂ©rations, Ă noter la prĂ©sence dâune palatalisation. Elle joue lĂ un rĂŽle diacritique adscrit (lâapostrophe ne se place normalement pas sur ou sous une lettre ; câest dans ce cas un autre type de diacritique, comme une virgule sous- ou suscrite).
Le cas du slovaque et du tchĂšque est notable : alors que dans ces langues la palatalisation est normalement indiquĂ©e par le hĂĄÄek, il est dâusage, pour les textes imprimĂ©s, de le remplacer par une apostrophe aprĂšs les consonnes Ă hampe, soient t, d, l et la capitale L. Cet usage permet dâamĂ©liorer la lisibilitĂ© mais nâest pas obligatoire avec toutes les lettres ; ainsi, on trouve les couples suivants :
- ƀ ~ Ƅ [c] ;
- Ä ~ Ä [É] ;
- Äœ ~ ÄŸ (seulement en slovaque) [Ê].
Selon la police de caractĂšres Ă utiliser pour afficher cette page, il est possible que le hĂĄÄek soit utilisĂ© Ă la place de lâapostrophe, surtout pour L ~ l.
Pour Unicode, ces caractĂšres sont dits « avec hĂĄÄek », quel que soit lâĆil du glyphe. Lâapostrophe, le cas Ă©chĂ©ant, nâest pas un caractĂšre supplĂ©mentaire mais fait bien partie de la lettre. Il serait maladroit dâĂ©crire dostÊŒ (ou, pire, dost') au lieu de dosĆ„. Cette erreur est encore plus visible avec le Äœ slovaque : Äœ nâest pas identique Ă LÊŒ ou L' (pour peu que votre navigateur affiche bien un L avec apostrophe adscrite). Le Äœ ne doit pas non plus ĂȘtre confondu avec le Äč, l long, qui existe Ă©galement dans cette langue.
Lâapostrophe est aussi utilisĂ©e pour marquer la palatalisation dans certaines transcriptions de mots russes. Dans lâalphabet cyrillique, câest souvent un « signe mou » qui joue ce rĂŽle. Ainsi, on pourra transcrire ĐŸĐ±ŃŃÌŃŃ par obâĂątâ « embrasser », oĂč tâ transcrit le Ń palatalisĂ© (indiquĂ© par Ń). Le signe dur (indiquant lâabsence de palatalisation et la prĂ©sence dâun phonĂšme /j/ intercalaire) est rendu par un guillemet fermant courbe. En biĂ©lorusse et en ukrainien, lâapostrophe est utilisĂ©e dans lâorthographe cyrillique entre une consonne et une voyelle molle pour indiquer la prĂ©sence dâun phonĂšme /j/ intercalaire au lieu du signe dur du russe.
Coup de glotte
Dans diverses orthographes et transcriptions ou translittĂ©rations, lâapostrophe indique un coup de glotte ([Ê]) : cheyenne maâeno [maÊÉȘnoÌ„], « tortue » (orthographe) ou amharique á”á„á sĂ€bÊŸĂ€ [sÉbÊÉ], « peuple » (transcription). Lâapostrophe est dans ce cas une lettre Ă part entiĂšre. Il est notable quâelle est aussi utilisĂ©e Ă cet effet en turc, langue dans laquelle le coup de glotte nâest cependant pas pertinent (et rarement prononcĂ©) : telâin [telÊin], « dĂ©nonciation ». Le turc utilise donc ce signe de deux maniĂšres diffĂ©rentes (sĂ©paration des morphĂšmes et coup de glotte).
Lâutilisation de lâapostrophe pour marquer le coup de glotte est aussi trĂšs rĂ©pandue dans la transcription des langues sĂ©mitiques. Le caractĂšre attendu dans une bonne composition typographique pour ces derniĂšres langues, cependant, est un demi-anneau Ă droite, ÊŸ (voir plus haut). Ă lâinverse des conventions sĂ©mitiques, câest une apostrophe culbutĂ©e, dite okina, qui note le coup de glotte propre Ă beaucoup de langues polynĂ©siennes.
Glottalisation
En alphabet phonĂ©tique international ainsi que dans lâorthographe latine de certaines langues dâAfrique, la lettre apostrophe placĂ©e aprĂšs une consonne sourde indique quâil sâagit dâune Ă©jective. Dans certaines langues dâAfrique (mais pas en API dans les cas les plus courants, oĂč lâon utilise des lettres Ă crosse : /É, É/), elle peut aussi prĂ©cĂ©der une consonne sonore pour en indiquer le caractĂšre injectif ; inversement, la graphie consonne sourde + lettre apostrophe est assez rare dans les orthographes africaines, des graphies avec un caractĂšre Ă crosse Ă©tant prĂ©fĂ©rĂ©es (Æ, Æ). Il faut donc lĂ considĂ©rer la lettre apostrophe comme une consonne (notant en derniĂšre analyse un coup de glotte) faisant partie dâun digramme.
Ainsi, en API [pÊŒ] note une Ă©jective bilabiale et on trouve dans les orthographes de quelques langues dâAfrique les combinaisons suivantes (le nom du pays indiquĂ© entre parenthĂšses nâest pas tant celui oĂč la langue est parlĂ©e â certaines Ă©tant Ă©tendues sur plusieurs nations â que celle oĂč lâorthographe indiquĂ©e est suivie) :
- kâ /kâ/ en duruma (Kenya) ;
- tâ /tâ/ en sĂ©rĂšre (SĂ©nĂ©gal) ;
- âb /É/ et âd /É/ en lĂ©lĂ© (Tchad) et gbaya (Centrafrique) ;
- âw /Ëw/ en daba (Cameroun) ;
- âdj /ÉÊ/ en jur modo (Soudan) ;
- ây /Ëj/ en peul et haoussa (Nigeria ; au Niger, câest la graphie ÆŽ qui est prĂ©fĂ©rĂ©e).
Remarque : le symbole de glottalisation simple, [Ë], nâest pas non plus une apostrophe.
Dans certains cas, lâapostrophe ne joue quâun rĂŽle diacritique sans lien avec une Ă©ventuelle glottalisation : ngâ en souahĂ©li (Kenya) note /Ć/ tandis que ng note Ćg. Seul ngâ est un digramme, ng Ă©tant une suite de consonnes.
On remarque que, dans ces deux derniers emplois, coup de glotte et glottalisation, lâutilisation de lâapostrophe est graphiquement liĂ©e (une consonne Ă©jective pouvant ĂȘtre vue comme une consonne suivie dâun coup de glotte ou prĂ©cĂ©dĂ©e dâun coup de glotte quand câest une injective). Les graphies sont, dans les orthographes africaines, parfois plus analytiques quâen API (kâ = k + â = /k/ + /Ê/ = /kâ/ et inversement âb = â + b = /Ê/ + /b/ = /É/).
Aspiration
Dans la transcription traditionnelle de lâarmĂ©nien, câest le demi-anneau gauche qui note lâaspiration dâune consonne, souvent remplacĂ© pour des raisons de commoditĂ© typographique par une apostrophe culbutĂ©e courbe, symbole qui sâutilise exclusivement pour la mĂȘme fonction dans la transcription des langues chinoises. Ainsi, les digrammes kÊż ou kâ se liront [kÊ°].
Tonalité
Dans la transcription de certaines langues tonales africaines (comme lâangas, le bĂ©tĂ©, le dan, le godiĂ©, le grebo, le karaboro (en), le kroumen tĂ©po, le muan, le nyabwa, le wan, le wobĂ©, ou le yaourĂ©), lâapostrophe est utilisĂ©e comme diacritique pour indiquer un ton spĂ©cifique. Le caractĂšre Unicode ÊŒ (U+02BC lettre modificative apostrophe) est prĂ©fĂ©rĂ© aux autres apostrophes ' (U+0027) ou â (U+2019).
En grebo, nyabwa, wobé et yaouré, la double apostrophe ˟ (U+02EE lettre modificative double apostrophe) est utilisée pour indiquer le ton haut et le différencier du ton mi-haut, indiqué avec la simple apostrophe.
Domaines
Mathématiques et physique
Lâapostrophe droite est souvent utilisĂ©e pour reprĂ©senter le signe mathĂ©matique prime, le symbole des mesures en pieds (en concurrence avec ft) et des minutes dâarc : A' (ou AâČ idĂ©alement) se lit donc « A prime » et 12' (ou 12âČ idĂ©alement) vaut « 12 pieds » ou « 12 minutes dâarc » (âł signifie alors respectivement « pouces » ou « secondes dâarc »). Il convient cependant de ne pas lâutiliser pour les minutes temporelles (dont lâabrĂ©viation est min). Unicode prĂ©voit cependant un caractĂšre distinct (voir plus bas dans le tableau : #Codage du caractĂšre apostrophe).
Certains logiciels de calcul scientifiques savent interprĂ©ter lâapostrophe droite comme un prime. Ainsi Mathematica (mais pas Maple) lit f' comme la dĂ©rivĂ©e de la fonction f (cela ne fonctionne que si f est une fonction dâune seule variable).
Codage du caractĂšre apostrophe
nom | glyphe | Unicode | Version Unicode | codePage 1252 | MacRoman | entité HTML | Anglais |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Apostrophe | Oo'Oo | U+0027 = 39 | Unicode 1.1.0 | 0x27 = 39 | 0x27 = 39 | ' | apostrophe |
Guillemet-apostrophe | OoâOo | U+2019 = 8217 | Unicode 1.1.0 | 0x92 = 146 | 0xD5 = 213 | ’ | right single quotation mark |
Lettre modificative apostrophe | OoÊŒOo | U+02BC = 700 | Unicode 1.1.0 | ||||
Lettre modificative virgule culbutĂ©e | OoÊ»Oo | U+02BB = 699 | Unicode 1.1.0 | ||||
Lettre modificative virgule rĂ©flĂ©chie | OoÊœOo | U+02BD = 701 | Unicode 1.1.0 | ||||
Lettre modificative demi-anneau Ă droite | OoÊŸOo | U+02BE = 702 | Unicode 1.1.0 | ||||
Lettre modificative demi-anneau Ă gauche | OoÊżOo | U+02BF = 703 | Unicode 1.1.0 | ||||
Lettre modificative ligne verticale | OoËOo | U+02C8 = 712 | Unicode 1.1.0 | ||||
Diacritique virgule en chef | OooÌOo | U+0313 = 787 | Unicode 1.1.0 | ||||
Diacritique virgule en chef Ă droite | OooÌOo | U+0315 = 789 | Unicode 1.1.0 | ||||
Apostrophe armĂ©nienne | OoŐOo | U+055A = 1370 | Unicode 1.1.0 | ||||
Guillemet-apostrophe culbutĂ© | OoâOo | U+2018 = 8216 | Unicode 1.1.0 | 0x91 = 145 | 0xD4 = 212 | ‘ | left single quotation mark |
Guillemet-virgule infĂ©rieur | OoâOo | U+201A = 8220 | Unicode 1.1.0 | 0x82 = 130 | 0xE2 = 226 | ‚ | single low quotation mark |
Guillemet-virgule supĂ©rieur culbutĂ© | OoâOo | U+201B = 8221 | Unicode 1.1.0 | ||||
Virgule | Oo, Oo | U+002C = 44 | Unicode 1.1.0 | 0x2C = 44 | 0x2C = 44 | ||
Accent grave (avec chasse) | Oo`Oo | U+0060 = 96 | Unicode 1.1.0 | 0x60 = 96 | 0x60 = 96 | ||
Accent aigu (avec chasse) | OoÂŽOo | U+00B4 = 180 | Unicode 1.1.0 | 0xB4 = 180 | 0xAB = 171 | ´ | acute accent |
Prime | OoâČOo | U+2032 = 8242 | Unicode 1.1.0 | ′ | prime | ||
Lettre modificative prime | OoÊčOo | U+02B9 = 697 | Unicode 1.1.0 | ||||
Prime rĂ©fĂ©chi | Ooâ”Oo | U+2035 = 8245 | Unicode 1.1.0 | ||||
Letter latin majuscule saltillo | OoêOo | U+A78B = 42891 | Unicode 5.1.0 | ||||
Letter latin minuscule saltillo | OoêOo | U+A78C = 42892 | Unicode 5.1.0 |
Note : Les codes Unicode sont identiques aux codes ASCII jusquâĂ 127, et identiques aux codes ISO/CEI 8859-1 jusquâĂ 255.
Unicode recommande lâutilisation du guillemet-apostrophe (U+2019) pour reprĂ©senter lâapostrophe[8] - [9].
Ambiguïtés
Le caractĂšre apostrophe âč ' âș U+0027, codĂ© dans le standard ASCII comme apostrophe, guillemet anglais fermant, accent aigu, et repris comme tel dans Unicode est ambigu. Des caractĂšres supplĂ©mentaires ont Ă©tĂ© codĂ©s pour lever certaines ambiguĂŻtĂ©s car celui-ci peut ĂȘtre courbe, droit ou oblique. Il est principalement utilisĂ© pour reprĂ©senter lâapostrophe mais il peut ĂȘtre utilisĂ© pour reprĂ©senter plusieurs signes ou lettres lorsque ceux-ci ne sont pas disponibles :
- âč â âș, le caractĂšre guillemet-apostrophe, dite apostrophe typographique, recommandĂ©e pour le signe dâĂ©lision apostrophe,
- par exemple « l'enfant » au lieu de « lâenfant » ;
- âč ÊŒ âș, la lettre apostrophe, lettre de certains alphabets ou symbole phonĂ©tique,
- par exemple « ma'eno » au lieu de « maʌeno », ou [p'] au lieu de [pʌ] ;
- âč Ê» âș, la lettre virgule culbutĂ©e ou okina, lettre de certains alphabets,
- par exemple « 'okina » au lieu de « ʻokina » ;
- âč â â âș, le guillemet simple anglais de gauche ou de droite,
- par exemple « 'word' » au lieu de « âwordâ » ;
- âč Ë âș, la ligne verticale haute indiquant lâaccent tonique principale dans lâAlphabet phonĂ©tique international,
- par exemple ['fa.to] au lieu de [Ëfa.to] ;
- âč ê ê âș, le saltillo majuscule ou minuscule, lettre de certains alphabets,
- par exemple « ME̱E̱'PHA̱A̱ » au lieu de « ME̱E̱êPHA̱A̱ », ou « me̱e̱'pha̱a̱ » au lieu de « me̱e̱êpha̱a̱ » ;
- âč âČ âș, le prime, symbole de mesure aussi utilisĂ© pour la minute dâarc ou la minute de temps,
- par exemple « f'(x) » au lieu de « fâČ(x) », ou « 40° 20'50" » au lieu de « 40° 20âČ50Ⳡ» ;
- âč Êč âș, le prime, lettre de certains systĂšmes de translittĂ©ration,
- par exemple ŃŃŃ retranscrit par yat' au lieu de yatÊč ;
- âč ÂŽ âș, lâaccent aigu avec chasse ;
- âč ÂŽ âș, la lettre accent aigu, indiquant un ton ;
- âč Î âș, le tonos grec,
- par exemple « Î' ÏÎ·Ï Â» au lieu de « ÎÎ ÏÎ·Ï Â» ;
- âč Êż âș, le demi-anneau Ă gauche, transcrivant le Êżayn arabe,
- par exemple ï»ï»Žï»Š retranscrit par « 'ayn » au lieu de « Êżayn ».
Usage en langage informatique
En raison de leur contemporanéité relative, les apostrophes ASCII sont utilisées dans de nombreux langages informatiques pour délimiter les chaßnes de caractÚres.
Dans certains langages, les apostrophes et les guillemets sont Ă©quivalents. Ainsi, on peut entourer sans ambiguĂŻtĂ© de guillemets une chaĂźne contenant des apostrophes, et inversement, sans devoir utiliser un caractĂšre dâĂ©chappement. Câest par exemple le cas des langages respectant la syntaxe XML, comme XHTML :
<img src='cui cui.jpeg' alt="l'oiseau" />
Certains langages font la distinction entre un simple caractĂšre et une chaĂźne de caractĂšres. Dans ce cas, les simples caractĂšres sont entourĂ©s dâapostrophes et les chaĂźnes de guillemets. Exemple en langage C qui affiche « ABCD » :
putchar('A');
puts("BCD");
Des langages de script utilisent les apostrophes pour entourer les chaĂźnes, les guillemets pour entourer les chaĂźnes qui subissent une interpolation des variables, et lâaccent grave pour entourer les chaĂźnes qui sont remplacĂ©es par la sortie de la commande informatique quâelles contiennent. Par exemple, le script shell Unix suivant :
A=`date` # A vaut le résultat de la commande date
echo 'la date : $A'
echo "la date : $A"
affiche :
la date : $A la date : ven déc 31 19:39:43 CET 2004
Les apostrophes sont utilisĂ©es pour marquer lâemphase typographique dans la syntaxe wiki du logiciel MediaWiki. Ainsi, entourer un mot de deux apostrophes le met en italique, de trois le fait reprĂ©senter en gras : ''italique''
â italique, '''gras'''
â gras.
Types de guillemets | Langages |
---|---|
apostrophes et guillemets Ă©quivalents | SGML, XML, JavaScript |
apostrophes pour les caractĂšres, guillemets pour les chaĂźnes | C, C++, OCaml, Java |
apostrophes pour les chaĂźnes, guillemets pour interpoler les variables, accent grave pour les commandes | Shell Unix, Perl, PHP |
Notes et références
- EntrĂ©e Apostrophe, premiĂšre Ă©dition du Dictionnaire de lâAcadĂ©mie française, 1694, lire en ligne.
- Entrée Apostrophe, Orthotypographie, par Jean-Pierre Lacroux.
- Yann Haralambous, Fontes et codages, 2004, p. 29.
- aussi appelĂ©e de façon plus imagĂ©e « chiure de mouche » (dans lâargot des typographes) ou impostrophe (nĂ©ologisme et belgicisme, mot-valise composĂ© de « imposteur » et « apostrophe »).
- Aurel Ramat, Le Ramat de la typographie : Ă©dition 2008, 9e Ă©dition, 2008, 224 pages (ISBN 9782922366044), page 170 : « Pour changer lâapostrophe dactylographique par lâapostrophe typographique on remplace Ansi Alt 039 par Ansi Alt 0146 dans {Outil, Correction automatique}. »
- [PDF] Les claviers disposent de lâapostrophe dactylographique ( ' ), mais il est prĂ©fĂ©rable dâutiliser lâapostrophe typographique ( â ), Chronique de la sociĂ©tĂ© royale Le Vieux-LiĂšge, Fabrice Muller, 2005.
- André 2008.
- (en) [PDF] Unicode Intervalle : 0000â007F.
- (en) [PDF] Unicode Intervalle : 2000â206F.
- Unicode 5.0 en pratique, chapitre 7 « Ponctuation », Patrick Andries.
- (en) ANSl X3.4-1986, Coded Character Set - 7-bit American National Standard Code for Information Interchange (ASCII), 1986, p. 12.
- (en) [PDF] Unicode Standard 6.1.0, p. 193.
- Weil et Benloew 1815, p. 316.
- AndrĂ© 2008 (page 3) indique que la grammaire de Alberti est connue en 1494, dâautres sources donnent une annĂ©e autour de 1450.
- Guillemain 2011.
- André 2008 (page 5) indique The Cosmographical Glasse avec, par erreur, le nom « William Cunninghams ».
- Mat Pires, « Leçons de Gramâhair : fonctions de lâapostrophe en onomastique commerciale », langage et sociĂ©tĂ©, no 91,â , p. 60.
- Jacques AndrĂ©, « Funeste destinĂ©e : Lâapostrophe dĂ©tournĂ©e », GraphĂȘ, no 39,â , p. 7 (ISSN 1168-3104, lire en ligne).
- Grevisse 1986 § 44, § 45 et § 106.
- Grevisse 2011 § 543.
- Sur la persistance de la graphie « grandâcroix », voir le titre de lâouvrage : Michel et BĂ©atrice Wattel, Les GrandâCroix de la LĂ©gion dâhonneur : De 1805 Ă nos jours, titulaires français et Ă©trangers, Archives et Culture, 2009, 701 pages (ISBN 9782350771359).
- Grevisse 1986 § 133.
- WikipĂ©dia:CCN#INSĂCABLES.
- Office quĂ©bĂ©cois de la langue française, « Espace insĂ©cable », sur Banque de dĂ©pannage linguistique, 2002â2019 (consultĂ© le ) â Les recommandations de la BDL/OQLF, qui nâont pas un statut de «âŻnormeâŻÂ», tiennent compte des limitations (des claviers et) des logiciels de traitement de texte, et ne prĂ©jugent pas des «âŻcodes typographiques classiques et [de] leurs rĂšgles plus nuancĂ©es, auxquelles se conforment les maisons dâĂ©ditionâŻÂ»âŻ: Office quĂ©bĂ©cois de la langue française, « Types dâespacement », sur Banque de dĂ©pannage linguistique, 2002â2019 (consultĂ© le ) â Office quĂ©bĂ©cois de la langue française, « Espacement avant et aprĂšs les principaux signes de ponctuation et autres signes ou symboles », sur Banque de dĂ©pannage linguistique, 2002â2019 (consultĂ© le ).
- Dans le Common Locale Data Repository (CLDR), CLDR.
- (eo) Bertil Wennergren, « Normala apostrofado », sur Plena Manlibro de Esperanta Gramatiko, (consulté le ).
Annexes
Bibliographie
- Jacques AndrĂ©, « Funeste destinĂ©e : Lâapostrophe dĂ©tournĂ©e », GraphĂȘ, no 39,â , p. 2â11 (ISSN 1168-3104, lire en ligne).
- Maurice Grevisse et André Goosse, Le Bon Usage, de Boeck Duculot, , 12e éd.
- Maurice Grevisse et André Goosse, Le Bon Usage : grammaire française, Bruxelles, de Boeck Duculot, , 15e éd., 1666 p. (ISBN 978-2-8011-1642-5, BNF 42532492).
- Maurice Grevisse et André Goosse, « Le Bon Usage », de Boeck, (consulté le ).
- Jean Guillemain, « Le livre Ă la Renaissance », Lâaventure du livre, BibliothĂšque nationale de France (BnF), (consultĂ© le ).
- Mat Pires, « Leçons de Gramâhair : fonctions de lâapostrophe en onomastique commerciale », Langage et sociĂ©tĂ©, no 91,â , p. 59-86 (ISSN 0181-4095 et 2101-0382, lire en ligne).
- Henri Weil et Louis Benloew, ThĂ©orie gĂ©nĂ©rale de lâaccentuation latine, Berlin : Ferdinand DĂŒmmler et Ce, Paris : Librairie A. Durand, .
Articles connexes
Lien externe
- EntrĂ©e « Apostrophe » dans lâĆuvre en ligne de Jean-Pierre Lacroux (1947-2002) ; consultĂ© le .