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Peul

Le peul, parfois orthographié peulh et aussi appelé aussi fulfulde ou pular (pulaar ; en adlam : 𞤆𞤵𞤤𞤢𞥄𞤪), est la langue maternelle des ethnies peules et apparentées, et aussi une langue seconde employée en Afrique de l'Ouest notamment comme langue véhiculaire par d'autres ethnies africaines. Elle est parlée dans une vingtaine d’États, dans des zones disparates, en Afrique de l'Ouest et au Sahel ainsi qu'en Afrique centrale. Aucune autre langue en Afrique de l'Ouest ne couvre d'aussi vastes étendues, même si les variantes dialectales sont nombreuses, du pulaar sénégalais au fulfulde centrafricain[3].

Peul
Pular, pulaar, fulfulde, 𞤆𞤵𞤤𞤢𞤪, 𞤨𞤵𞤤𞤢𞥄𞤪, 𞤬𞤵𞤤𞤬𞤵𞤤𞤣𞤫
Pays Mauritanie, Sénégal, Mali, Guinée, Burkina Faso, Niger, Nigeria, Gambie, Tchad, Sierra Leone, Bénin, Guinée-Bissau, Soudan, Soudan-du-Sud, République centrafricaine,Ghana, Togo, Cameroun, Côte d'Ivoire, République démocratique du Congo. Ethiopie
Nombre de locuteurs entre 50 et 60 millions (2021)[1] - [2]
Typologie SVO
Écriture Alphabet latin, alphabet arabe et alphabet adlam
Classification par famille
Codes de langue
IETF ff
ISO 639-1 ff
ISO 639-2 ful
ISO 639-3 ful
Étendue macro-langue
Type langue vivante
Glottolog fula1264
Échantillon
Article premier de la Déclaration universelle des droits de l'homme (voir le texte en français)

Kuulal 1 : Innama aadee en fof poti ndimaagu e jibinannde e hakkeeji. Eɓe ngoodi miijo e hakkilantaagal etee eɓe poti huutondirde e nder ɓiyngu yummaagu.

(voir le texte en Pulaar)
Carte
Image illustrative de l’article Peul
Diffusion de la langue peule en Afrique.
deux éleveurs peuls, habillés en bleu et avec un turban, des chaussures blanches. Leur troupeau de vaches derrière
Des éleveurs peuls, groupe ethnique d'Afrique.

Noms de la langue

Traditionnellement, les Français désignent cette langue sous le nom de « peul » ou « poular », tandis que les Anglais disent « fulfuldé » et les Allemands « Fulsprache » (les deux termes sont dérivés du terme fula désignant le peul dans les langues mandingues) .

Le terme français peul vient du wolof pël, lui-même provenant du peul Pullo (forme du singulier pour « un Peul »).

Les termes fula et fulani, employés parfois en anglais, sont empruntés respectivement au mandingue et à l'arabe (الفولاني, al-fūlānī), via le haoussa. Le terme fulani est employé pour désigner indifféremment le peuple ou la langue par les Haoussas et les Arabes.

Les haal-pulaaren ou halpoularen (en adlam : 𞤸𞤢𞤤𞤵𞤨𞤵𞤤𞤢𞥇𞤪) sont les personnes « foulaphones » (littéralement « parle-peul »), du verbe haal-de « parler »[4]. La forme plurielle haal-pulaaren présente le suffixe du pronom objet pluriel -en « nous » (inclusif).

Description

Le peul est une langue agglutinante.

Répartition

Le peul est parlé par un très grand nombre de locuteurs en Afrique de l'Ouest et au Sahel (notamment Sénégal, Mali, Mauritanie, Gambie, Guinée, Niger, Burkina Faso, Tchad, Nigeria, Ghana, Sierra Leone et jusqu'au Soudan), et en Afrique centrale (Cameroun et République centrafricaine), mais sa répartition est disparate : blocs homogènes qui sont les héritages des grandes formations étatiques peules anciennes, petits noyaux isolés au sein d'autres populations, diaspora de groupes pasteurs nomades en raison des aires de peuplement et linguistiques qui ne se recoupent pas toujours. Ces disparités ont plusieurs causes et conséquences : alors que certains Peuls ont délaissé leur langue, des non-Peuls ont adopté la langue et la culture peules tandis que le peul est devenu langue véhiculaire ailleurs[5].

L'extension du peul sur un espace aussi vaste, à savoir dix-neuf pays, rend très difficile la détermination précise du nombre de locuteurs, estimé en général à plus de 60 millions de locuteurs[6].

Selon le chercheur anglais D. W. Arnott[7], on peut distinguer aux moins six aires dialectales du peul d'après leurs systèmes nominaux et verbaux, dans leur région d'origine de l'Afrique subsaharienne occidentale, le Sahel de la côte atlantique centrale au fleuve Niger :

  • le peul du Fouta-Toro (nord-est du Sénégal et Mauritanie)
  • le peul du Fouladou (sud du Sénégal)
  • le peul du Macina (Mali, Côte d'Ivoire et nord du Ghana)
  • le peul de l'Adamaoua (zone frontalière entre le Nigeria et le Cameroun)
  • le peul du Niger centre-oriental (zone centrale du nord du Nigeria et Niger oriental)
  • le peul du Fouta-Djalon (centre et nord-ouest de la Guinée)

Les linguistes actuels (et la norme ISO 639) fusionnent les trois dernières en tant que variétés des autres aires dialectales (considérées comme langues séparées) en incluant d'autres critères de classification dont l'intelligibilité mutuelle actuelle, considérée plus importante aujourd'hui que les seuls phylums linguistiques historiques, mais ajoutent six autres aires dialectales (ou langues) assez différentes du fait de l'extension plus tardive des Peuls vers des régions où se sont mêlées d'autres langues :

  • le pulaar (principalement au Sénégal, mais aussi en Guinée, en Guinée-Bissau, en Gambie, au Mali et en Mauritanie), intégrant le peul du Fouta-Toro et le peul du Fouladou dans un continuum dialectal
  • le pular (principalement en Guinée, mais aussi en Guinée-Bissau, au Mali et en Sierra Leone), intégrant le peul du Fouta-Djalon
  • le peul du Niger occidental (dans la zone ouest du Niger et du Sokoto au nord-ouest du Nigeria)
  • le peul (ou fulina) des États haoussas (dans la zone est de la région de l'ancien empire peul de Sokoto, au nord et nord-est du Nigeria)
  • le peul du Baguirmi (au Tchad)
  • le peul de Borgou (au Burkina Faso)

La langue peule change de nom selon les régions. Les multiples migrations que connurent ces ancêtres peuls eurent pour conséquences le relâchement de leurs contacts mais aussi la fragmentation dialectale de leur langue. Cependant, malgré cette diversité dialectale, le peul est une seule et unique langue[8]. Le peul est une langue difficile, elle est simplifiée par les locuteurs d'autres langues qui sont à son contact. Il se forme alors un pidgin peul[9].

Description

Le vocabulaire emploie l'orthographe qui est normalisée et fait appel à un alphabet latin complété des lettres suivantes :

  • [ɓ] et [ɗ] sont respectivement proches de [b] et [d] mais, elles sont implosives;
  • n se prononce [ng] et s'écrit aussi parfois ainsi ;
  • Y est voisin d'un [j] « glottalisé » (prononcé plus en arrière).

Le peul possède certains points communs avec les langues bantoues, à savoir les classes nominales[10]. Toutefois contrairement au bantou, ces classes sont marquées par des suffixes et non des préfixes. Il existe 18 classes nominales en peul.

Le peul présente le plus grand nombre d'affixes du singulier (16), comparativement aux affixes du pluriel. Une autre particularité originale du peul est de pratiquer un changement de la consonne initiale quand le nom passe du singulier au pluriel : il y a donc simultanément deux modifications, le changement de la consonne initiale et le changement du suffixe de classe. Le nom devient ainsi quasi méconnaissable. Ainsi, « un Peul » se dit pullo (c'est l'origine du mot peul) mais au pluriel [p] se change en [f] et le suffixe de classe [o] devient [ɓe] : le pluriel est donc : fulɓe. De même, « un mari » ou « homme » se dit gorko, et « des maris » ou « des hommes », worɓe. L'alternance de consonnes entre singulier et pluriel des noms de personnes s'effectue souvent en sens inverse pour les noms de choses ou d'animaux. Ainsi à l'exemple précédent, le g du singulier donne un w au pluriel, mais wuro (le village) donnera gure au pluriel. Comme dans toutes les langues à classes, l'adjectif est placé après le nom aussi bien en ce qui concerne la première consonne que le suffixe. Les noms de nombres s'accordent également selon le même principe. On aura ainsi :

  • nagge woote : une vache (vache : nagge)
  • ngaari ngootiri : un bœuf (bœuf : ngaari)
  • ɗerewol gootol : un papier (papier : ɗerewol)

Les 15 autres suffixes du singulier doivent être appariés à l'un des deux suffixes de pluriel restants (-De) ou (-Di) :

  • Loo-nde (Jarre) - Loo-ɗe (Jarres)
  • Ɓow-ngu (Moustique) - Ɓow-ɗi (Moustiques).

Les verbes en peul ont un infinitif : il se caractérise par la terminaison -go dans le dialecte oriental (Nigeria et Cameroun) et -de dans le dialecte occidental (Guinée, Sénégal).

La personne est indiquée par le pronom personnel mais le verbe reste invariable, à cela près que la première consonne du verbe est également soumise à un changement selon que le sujet est singulier ou pluriel.

Les temps du verbe se forment en ajoutant au radical différentes terminaisons. Une autre série de terminaisons forme les temps négatifs.

Ces formes verbales s'accompagnent de règles d'accentuation. Parfois l'accentuation seule permet de distinguer deux formes verbales, un peu comme en espagnol, l'accentuation seule permet de distinguer la 1re personne du singulier de l'indicatif présent de la 3e du passé simple.

D'autres suffixes forment les verbes dérivés tels que les verbes factitifs, réciproques, intensifs, etc.

En ce qui concerne l'ordre des mots dans la phrase simple, il est le suivant :

  • sujet + verbe + complément indirect + complément direct.

Le nombre suit le nom des objets comptés.

La numération est de type décimale (peut-être qu'elle fut autrefois, comme pour beaucoup de langues, quinaire).

Le peul utilise des prépositions, parfois deux à la suite pour préciser le sens. (Les exemples ci-dessus sont tirés du dialecte oriental, le fulfulde funangere ; le peul occidental ou pular [poular] n'en diffère que très légèrement, par la terminaison des infinitifs et quelques changements mineurs de lettres initiales).

Le peul illustre une caractéristique commune aux langues nigéro-congolaises ; les suffixes diminutifs et augmentatifs indiquant la taille ou la valeur. Ces suffixes secondaires remplacent alors les suffixes normaux « primaires ».

Contrairement à d'autres langues nigéro-congolaises, le peul n'est pas une langue à tons[11].

À côté de cette langue d'usage courant subsiste un peul littéraire qui joue parfois le rôle de langage secret ; il comporte l'utilisation d'infixes[12].

Écriture

Le peul est écrit avec l’alphabet latin, l’alphabet arabe ou encore l’alphabet adlam[13]. Cependant, seules les orthographes utilisant l’alphabet latin ont un statut officiel.

Alphabet latin

Le premier alphabet latin pour l’écriture du peul est développé pour la première fois dans les années 1930, notamment pour le dictionnaire de F.W. Taylor en 1932.

En 1966, l’Unesco organise une rencontre pour l’uniformisation des langues nationales à Bamako qui aboutit à la transcription dite de Bamako.

Rappelons ici rapidement que l’écriture peule, après avoir hésité pendant plus d’un siècle entre le caractère arabe « adjami » et le caractère latin, a fini par adopter ce dernier, qui intègre des signes spécifiques au peul : Ɓɓ, Ɗɗ, Ŋŋ, Ƴƴ ... Ce choix de caractère a été validé, à l’occasion de ce de colloque international de Bamako, organisé du 28 février au 05 mars 1966, sous l’égide de l’UNESCO, avec le concours d’éminents professeurs et autres acteurs de la langue, tels que S. Exc. M. Amadou Hampathé Bah, Professeur Alfa Ibrahima Sow, M. David W. Arnott, Professeur P.F. Lacroix, Professeur Vincent Monteil, M. Oumar Ba… Depuis cette rencontre, le pular/fulfulde a eu un alphabet harmonisé, standardisé, généralisé et accepté comme seule référence partout dans le monde peul ; mettant ainsi fin à une sorte d’anarchie calligraphique qui régnait entre les poularisants.

Précisons que cette langue africaine transfrontalière est présente dans 23 pays d’Afrique, sans compter les pays d’immigration récente. Elle est parlée par plus de 70 millions de personnes à travers le monde. L’importance de la diaspora peule et sa présence sur les cinq continents, avec une forte concentration en Europe, aux États-Unis, dans les pays arabes et tout récemment en Chine participent à l’essor de la langue. Ces locuteurs évoluant dans des univers culturels très différents, ressentent le besoin de recourir à leur langue maternelle pour garder le contact avec les parents restés au pays.

Ils ressentent aussi le même besoin de maîtriser la langue pour accéder à des manuscrits séculaires, à une littérature et à une presse de plus en plus abondantes et denses. Les nouvelles technologies d’information et de communication (NTIC), les climats sociopolitiques dans certains pays d’Afrique où vivent les Peuls n’ont fait qu’intensifier et accroître ce besoin d’affirmation identitaire, et cette envie de revenir à la source, avec un vecteur de la culture qui est la langue. Plusieurs pays adapteront les travaux de cette rencontre pour créer des alphabets nationaux.

L’alphabet latin utilisé pour l’écriture du peul varie selon le pays : Bénin, Cameroun, Guinée, Tchad...

Lettres peul
Majuscules ABMbƁC DNdƊEF GNgHIJ Nj
Minuscules abmbɓc dndɗef gnghij nj
Majuscules KLMNŊ ƝOPRS TUWYƳ ʼ
Minuscules klmnŋ ɲoprs tuwyƴ ʼ
  • les voyelles longues sont doublées : aa, ee, ii, oo, uu .
  • La lettre « c » se prononce comme un « tch » en français (maccuɓe se lit « matchouɓe ») ;
  • La lettre « j » se prononce comme le son « di » en français (jooro se lit « diowro ») ;
  • ɲ est aussi écrit ny avec l’alphabet général des langues camerounaises au Cameroun, avec l’alphabet national au Tchad et ñ avec l’orthographe normalisé au Sénégal.
  • ƴ est écrit ʼy au Nigeria.
  • Ɠ, ɠ est utilisé en peul écrit avec l’alphabet national en Guinée.

Alphabet arabe

L’ajami, appelé ajamiya en peul, est la langue peule écrite en caractères arabes. La transcription varie toutefois d’une région à l’autre, surtout pour les phonèmes absents en arabe.

Dans les années 1960, le missionnaire norvégien Kristian Skulberg débute des recherches sur l’ajamiya au Cameroun. Ces travaux sont poursuivis par Ron Nelson et l’équipe de la radio Sawtu Linjila dans les années 1980. Une orthographe est bien établie depuis les années 1990 et est présentée à 100 délégués de 14 pays d’Afrique de l’Ouest à Ngaoundéré qui la jugent adéquate[14].

Alphabet adlam

L’adlam est une écriture alphabétique inventée en 1989 par deux enfants guinéens[15]. Cet alphabet est enseigné et utilisé dans le pays de Afrique de l'Ouest et aussi dans la diaspora peul d'autres pays jusqu'en Europe et les États-Unis[16].

Classification linguistique

D'anciennes hypothèses, aujourd'hui rejetées, assignaient au peul une origine chamite (Delafosse, 1904) – ou, de manière encore plus excentrique, dravidienne[17].

En 1946, Homberger fut le premier à relier le peul au groupe Niger-Congo[18]. Aujourd'hui, le consensus scientifique classe le peul dans le groupe atlantique de la famille Niger-Congo, avec notamment le wolof ou le sérère.

Emprunts et parents

La plupart des Peuls parlent ou comprennent plusieurs langues. De ce plurilinguisme découle une série de phénomènes liés aux contacts de langues. Le plurilinguisme est déjà ancien chez les Peuls, c'est le résultat du commerce et du déplacement (traversée) à l'intérieur d'aires linguistiques variées. Si l'on ne peut pas parler de sabirs, il faudra évoquer l'emploi de langues véhiculaires adoptées à différentes époques, et dans diverses aires culturelles. Il n'y a pas eu cependant de phénomène de diglossie.

Intégration morphologique des emprunts

Le peul est une langue caractérisée par l'existence de genres multiples dans lesquels s'intègrent tous les substantifs, tout substantif appartenant à une autre langue doit être adopté par un genre avant de s'intégrer dans le système. Cette intégration se fait sur la base d'une analogie de forme plutôt que sur la base d'une analogie de sens (l'analogie de sens relève souvent d'une parenté d'autant plus qu'elle est accompagnée d'une analogie de forme). En peul chaque emprunt est considéré comme une forme radicale qui attend son morphème de classe. Ce fait est pertinent en peul : exemple les syntagmes nominaux (déterminant + substantif), les considère comme un seul mot et un phénomène d'agglutination (réunion d'éléments linguistiques) a lieu lors du passage de l'entité empruntée de la langue d'origine au peul. Ce fait est suffisamment significatif en peul, pour penser qu'il est ancien ou a toujours existé.

Emprunts à d'autres langues nigéro-congolaises

Ce sont des langues négro-africaines acquises lors du reflux est-ouest dans la région sahélienne entre le XIe et XIVe siècles dépendant des aires géographiques et culturelles traversées. Ce sont des langues de contacts, qui concernent au plan sociolinguistique : le commerce, les ustensiles et la faune locale[19].

Maninka région ouest, Guinée, Sénégal, Mali

Français Maninka Forme en peul
Hutte Bugu Turdu
Marchand Julaa Julaajo

[20]

Emprunts à l'arabe

L'arabe est la langue sémitique la plus représentée au pular. Elle concerne le domaine religieux, le système calendaire et la botanique (médecine, agriculture)[21].

Français Arabe Forme en peul
Bénir, bénédiction Baraka Barka
Loi Chari'a Laawol
Vendredi Aljumu'ah al Juma

On trouve dans le pular du Fuuta-Tooro (nord-est du Sénégal) et du Fuuta-Jaloo (centre et nord-ouest de la Guinée) une petite influence Tamazirt, dialecte berbère des almoravides dont le royaume s'étendait au sud du Maroc et de la Mauritanie au XIe siècle. Il concerne prioritairement les zones de contacts au Sahel, Haut-Niger, Ténéré, Tassili, Mauritanie. Sur le plan sociolinguistique, ce sont des termes concernant l'activité méhariste (le dromadaire a été acquis auprès des groupes berbères de la région) ou l'habitat (mauresque) peuls. On trouve en particulier des suffixes pluriels en -en (ex. Toronco-en « Ceux du Tôron » ; Lamanco-en « Ceux de Laman » (nom d'un chef ou d'un berger charismatique, parfois d'une région).

Langues de la période coloniale (XVIIIe-XXe siècles)

L'anglais et le français[22]. Ce sont exclusivement des emprunts. Sur le plan sociolinguistique concernent : des ustensiles, tous les appareils, choses ou objets modernes n'existant pas à l'origine dans le lexique.

Français Anglais Forme en peul
pain bread bireedi

Saboundé vient de l'arabe sabounun. les noms peuls se terminent souvent en -ou ou en -a, Moctar en arabe devient en peul Moctarou et Fatima devient Fatoumata ou Fatimatou.

Par exemple le prénom d'origine arabe : Marouan devient en peul Marouanou ou encore Marouana.

Français Forme en peul
Barre à mine Baramin
Docteur Doftooru
Cigarette Cimé
Soupe Souppu
Sucre Soukar
Table Tabal
Bol Boliwal
Savon Saboundè

[23]

Notes et références

  1. (en) Atlas on regional integration in West Africa, Population series, ECOWAS-SWAC et OCDE, (lire en ligne), p. 5.
  2. « Fulah », sur Ethnologue.com (version du 5 juin 2019 sur Internet Archive)
  3. Danièle Kintz, « Archétypes politiques peuls », Journal des Africanistes, vol. 55, no 1, , p. 93–104 (DOI 10.3406/jafr.1985.2089, lire en ligne, consulté le ).
  4. Parmi les dérivés de la même racine haal-, on peut citer haalugol (« dire ») et haalirgol (« dire avec style »).
  5. Dictionnaire pluridialectal des racines verbales du peul, Christiane Seydou, ed. Karthala, 1998
  6. ( p. 15) in Parlons pular
  7. Arnott.D.W, The Nominal and verbal Systems of Fula, Oxford, Clarenton Press, 1970
  8. P.12 in Parlons pular
  9. p.318 in Les Langues de l'humanité de Michel Malherbe, ed. Robert Laffont, 1995
  10. (p.84 sqq),Atlas des langues, ed. Acropole, 2004.
  11. P.80-81 in Atlas des langues
  12. P1325-317-318 in Les Langues de l'humanité de Michel Malherbe, ed. Robert Laffont, 1995
  13. L'alphabet adlam est utilisé pour le pular 𞤢𞤣𞤤𞤥, voir la fiche langue du pular sur Ethnologue.com.
  14. Clark 2007.
  15. Andrew Dalby, Dictionary of Languages, Columbia University Press,
  16. Deborah Bach et Sara Lerner, « Adlam Comes Online », Microsoft, (consulté le )
  17. Cf. p.102 Le Sérère-Peul, de Lilias Homberger, Journal de la Société des africanistes, 1939-Lilias Homberger a également relevé des points communs avec le massaï et l'égyptien ancien qui deviendra le copte- Le pular serait une survivance de langues dravidiennes dites du nord-ouest (ou drav. occidental ) qui se trouvaient autrefois sur tout le pourtour méditerranéen. (cit.p.150 : « Des survivances de langues dravidiennes se trouvent sur tout le pourtour du monde méditerranéen. Les plus importantes sont le georgien du Caucase, le peuhl et vraisemblablement le basque. Les auteurs anciens considéraient que le pélasgien, le lydien, l'étrusque et le carthaginois appartenaient à cette famille. Le turc et les langues finno-ougriennes constituent une branche éloignée du même groupe linguistique » dans La civilisation des différences de Alain Daniélou, ed. Kailash, 2004). Ces théories n'ont plus cours aujourd'hui.
  18. Cf. L. Homberger, Le Sérère-Peul, p.102.
  19. Linguistique - Concernent des emprunts et la structure (le système de comptage qui est africain et l'anaphorique ) note p. 218-219 in Labatut La phrase peule et ses transformations, Université de Lille III, Atelier de reproduction des Thèses, 1982 « Le peul oriental a une particule d'irréel (empruntée au haoussa) qui, avec l'inaccompli exprime l'irréel du présent et avec l'accompli :
    • To/ mi/ alu/ no/ ey / luumo / wartoowo / daa / urii / no.
    • Si moi ai-laisse pas jusqu'à marché suivant IRR c'est mieux pas.
    • Si je l'avais laissé jusqu'au marché suivant, ç'aurait été mieux. »
  20. Linguistique - Les groupes linguistiques africains concernent toutes les aires linguistiques traversées par les Peuls quelle que soit l'époque, proche ou lointaine. On comptera également des items empruntés au songhay (voir Nicolaï Robert in Parentés linguistiques : à propos du songhay, ed. CNRS ), mais également du wolof, tekrour, serere, etc. Généralement en termes de « classement », on compte prioritairement : les groupes mandé et variantes accordées à cette langue dans différentes régions d'Afrique de l'Ouest; les langues atlantiques (wolof, serere, temne, diola) et le haoussa tchadique. À noter, le peul sert de langue véhiculaire entre des langues africaines du centre-ouest. Ainsi, le peul le plus au sud de l'aire de peuplement initial est-il : le kwa-fulfulde du groupe benue-congo d'où « nigéro-congolais ».
  21. Linguistique - voir Tourneux Henri et Yaya Daïrou, Dictionnaire peul de l'agriculture et de la nature, ed. Karthala, 1998. L'arabe classique ou littéraire étant le plus représenté en peul, c'est sur lui que la transcription latine a été adaptée pour le peul. Bien que la langue arabe présente des voyelles brèves plus nettes qu'en pular ne favorisant pas la transcription latine. Choix de transcription à la suite d'études en phonologie (voyelles brèves et voyelles longues) à partir de la graphie arabe par J.Greenberg,1949 (idem en haoussa, en somali et kiswahili) p. 85 in Littérature d'Afrique noire, Alain Ricard, ed. Karthala, 1995. On ajoutera à cet arabe classique des parlers arabes véhiculaires et régionaux comme l'hassaniya parlé en Mauritanie, au Mali, au Sénégal et au Niger par 1 2230 000 personnes dont les Peuls de ces régions ; le shuwa parlé dans les régions du Tchad, du Cameroun, du Nigeria et du Niger par 1 031 000 personnes dont les Peuls de ces régions p.97-98 in Les Langues Africaines, par B.Heine et B.Nurse, ed. Karthala, 2004
  22. Linguistique - On notera également le portugais, pour la Guinée portugaise et la diaspora du Cap-Vert ( voir Moreira José Mendes, Fulas do Gabù, Bissau, ed.Centro de estudo da Guiné portuguesa ( Memoria 6 ), 1948, Portugal
  23. p.102-103 in Parlons poular, Peul du Fouta Djalon ed. L'Harmattan, 2002

Voir aussi

Bibliographie

  • Mamadou Cissé, « Écrits et écritures en Afrique de l’Ouest », Sudlangues, no 6, (lire en ligne)
  • (en) Scott Clark, Alphabet and orthography statement for Fulfulde [FUB] Ajamiya (found in Nigeria, Cameroon, Chad and Central African Republic), Yaoundé, SIL, (lire en ligne)
  • Maurice Delafosse, Dictionnaire français-peul ... précédé d’une notice sur la vie et les travaux du Dr. Jean Cremer, vol. 1, Société française d’ethnographie, coll. « Matériaux d’ethnographie et de linguistique soudanaises, etc. »,
  • Maurice Delafosse, Vocabulaires comparatifs de plus de 60 langues ou dialectes parlés à la Côte d’Ivoire et dans les régions limitrophes, Paris, E. Leroux, , 284 p.
  • Abdourahmane Diallo, Précis de grammaire et de lexique du peul du Fouta Djallon, Research Institute for Languages and Cultures of Asia and Africa (ILCAA), Tokyo University of Foreign Studies, coll. « Asian and African Lexicon Series » (no 57), (ISBN 978-4-86337-181-1, lire en ligne)
  • Abel Moumé Etia, Le foulbé du Nord-Cameroun, Bergerac, Imprimerie Générale, , 22 p.
  • (en) Sonja Fagerberg-Diallo, « Milk and Honey: Developing Written Literature in Pulaar », Yearbook of Comparative and General Literature, Indiana University, no 43, .
  • (en) Sonja Fagerberg-Diallo, « Learning to Read Woke Me Up! : Motivations, and Constraints, in Learning to Read in Pulaar (Senegal) », Adult Education and Development, no 58, , p. 45-60.
  • Louis Faidherbe, Vocabulaire d'environ 1,500 mots français avec leurs correspondants en ouolof de Saint-Louis, en poular (toucouleur) du Fouta, en soninké (sarakhollé) de Bakel, Saint-Louis, Imprimerie du Gouvernement, , 70 p.
  • Louis Faidherbe, « Dictionnaire de la langue poul, par le général Faidherbe, augmenté par le Docteur Quintin », Bulletin de la Société de Géographie, , p. 332-354.
  • Louis Faidherbe, Grammaire et vocabulaire de la langue poul à l'usage des voyageurs dans le Soudan avec une carte indiquant les contrées où se parle cette langue, Paris, Maisonneuve et Cie, , 2e éd., 165 p.
  • Henri Gaden et E. Leroux, Le poular : dialecte peul du Fouta sénégalais, 1912-1914.
  • Pierre Gourou, Les aventures de Kataboum (conte bilingue), Avallon/Paris/Montréal, L'Harmattan, , 24 p. (ISBN 2-7384-5020-2).
  • Claude Hagège (ill. Alain Bouldouyre), Dictionnaire amoureux des langues, Paris, éditions Plon-Odile Jacob, coll. « Dictionnaire amoureux », , 732 p. (ISBN 9782259204095 et 2259204090, OCLC 458764164), p. 499,551-554,656
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  • Oumar Niang, Morphologie flexionnelle et dérivationnelle en pulaar (peul) du Foûta Tôro https://doi.org/10.4000/corela.13392
  • Oumar Niang, Description phonologique, morphologique, organisation et fonction de catégorisation des classes nominales en pulaar (thèse de doctorat), La Maison des Sciences de l’Homme et de la Société, université de Poitiers,
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  • Oumar Niang, « Traditions, Valeurs et symboles liés au mythe de caamaaba », sur Pulaar.org,
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