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André Boulloche

André Boulloche, né le à Paris et mort le prÚs de Malsburg-Marzell (Bade-Wurtemberg, Allemagne)[1], est un homme politique français.

André Boulloche
Fonctions
Député français
–
Élection
RĂ©Ă©lection
Circonscription 2e circonscription du Doubs
LĂ©gislature IIIe, IVe et Ve (CinquiĂšme RĂ©publique)
Groupe politique FGDS (1967-1970)
PS (1970-1978)
Prédécesseur Georges Becker
Successeur Marcel Domon
Maire de Montbéliard
–
Prédécesseur Jean-Pierre Tuefferd
Successeur André Lang
Ministre de l'Éducation nationale
–
Président Charles de Gaulle
Gouvernement Michel Debré
Prédécesseur Jean Berthoin
Successeur Michel Debré (par intérim)
Louis Joxe
Ministre délégué à la Présidence du Conseil
–
Président René Coty
Gouvernement Charles de Gaulle III
Prédécesseur André Malraux
Successeur poste supprimé
Biographie
Nom de naissance André François Roger Jacques Boulloche
Date de naissance
Lieu de naissance Paris 7e (Seine)
Date de décÚs
Lieu de décÚs Malsburg-Marzell (Bade-Wurtemberg)
Nationalité Française
Parti politique SFIO
PS
DiplĂŽmĂ© de École polytechnique
RĂ©sidence Doubs

Il est membre de la SFIO, compagnon de la Libération, haut fonctionnaire (ingénieur général des Ponts et Chaussées) et ministre du général de Gaulle en 1959, maire de Montbéliard à partir de 1965, député du Doubs de 1967 à sa mort.

Biographie

André François Roger Jacques Boulloche naßt à Paris (7e arrondissement) le 7 septembre 1915. Il est le second fils de Jacques André Boulloche (1888-1945)[Note 1] et de HélÚne Marguerite ThérÚse Chaperon (1888-1944).

Il est issu de deux lignées de notables provinciaux, du cÎté paternel. Du cÎté de sa mÚre se trouvent des notables girondins. La branche paternelle, normande, est issue de robins ayant opté pour la fonction publique : son grand-pÚre paternel a été doyen à la Cour de Cassation, son pÚre, polytechnicien (promotion 1907) et ingénieur général des Ponts et chaussées, achÚve sa carriÚre comme directeur des routes au ministÚre des travaux publics. Sur le plan politique, ils sont libéraux et dreyfusards[2].

AndrĂ© Boulloche suit des Ă©tudes secondaires au lycĂ©e de Beauvais (Oise), oĂč son pĂšre est un temps en poste, puis, aprĂšs le baccalaurĂ©at en 1931, au lycĂ©e Janson-de-Sailly Ă  Paris en classes prĂ©paratoires ; il est reçu en 1934 Ă  moins de 19 ans Ă  l'École polytechnique et en sort deux ans plus tard ingĂ©nieur des Ponts et chaussĂ©es. Il fait alors son service militaire dans le GĂ©nie Ă  Versailles puis Ă  Metz. Il passe Ă©galement une licence de droit en 1941[3].

RappelĂ© en 1939 comme lieutenant au 6e rĂ©giment du GĂ©nie dans l'Est, il supporte mal la drĂŽle de guerre et demande sa mutation pour l'armĂ©e de l'Air. À partir de janvier 1940, il effectue un stage comme observateur en avion Ă  Dinard[3].

Le refus de la capitulation de 1940

AprÚs la défaite de juin 1940, au début de l'occupation allemande, la famille d'André Boulloche refuse en bloc l'armistice, le régime de Vichy et la collaboration[Note 1].

Tous vont participer de façon active Ă  la RĂ©sistance et trois d'entre eux vont mourir en dĂ©portation : sa mĂšre HĂ©lĂšne Ă  RavensbrĂŒck le 25 octobre 1944, son frĂšre Robert, inspecteur des finances, Ă  Ellrich (annexe de Dora - Buchenwald) le 20 janvier 1945, et son pĂšre Jacques, ingĂ©nieur gĂ©nĂ©ral des Ponts et ChaussĂ©es, Ă  Buchenwald le 19 fĂ©vrier 1945. Ses sƓurs Jacqueline et Christiane se mettront Ă  la disposition de la RĂ©sistance parisienne comme agents de liaison (boĂźtes aux lettres, transmissions de courrier, parachutages) avant de rejoindre le maquis en juin 1944[4].

Au moment de la dĂ©bĂącle, dĂ©sireux de continuer la guerre, AndrĂ© Boulloche parvient avec une dizaine de camarades Ă  rejoindre l'Afrique du Nord en s’embarquant Ă  Port-Vendres le 24 juin 1940. DĂ©barquĂ© Ă  Oran, il tente sans succĂšs de gagner Londres et, dĂ©mobilisĂ© dĂ©but septembre, regagne la mĂ©tropole. NommĂ©, en octobre 1940, ingĂ©nieur ordinaire des Ponts et ChaussĂ©es Ă  Soissons, il entre rapidement dans le mouvement de RĂ©sistance « Organisation civile et militaire » (OCM)[3].

En janvier 1941, il entre en contact par l'intermédiaire de son frÚre Robert avec André Postel-Vinay qui lui demande de constituer un réseau de renseignements dans l'Aisne. Il fait bientÎt entrer dans l'organisation son chef direct aux Ponts et Chaussées, Pierre PÚne puis son collÚgue Jean Bertin. De par ses fonctions, il peut facilement obtenir des informations sur la localisation des troupes ennemies et sur les travaux entrepris par l'occupant[3].

AprĂšs l'arrestation de Postel-Vinay, fin dĂ©cembre 1941, AndrĂ© Boulloche prend la responsabilitĂ© du rĂ©seau pour la rĂ©gion nord ; durant l'annĂ©e 1942, le rĂ©seau s'accroĂźt et de nombreux agents opĂšrent dans toute la zone occupĂ©e. En dehors du travail de renseignements, il prend des contacts avec les responsables de l'ArmĂ©e secrĂšte (AS) et organise l'infrastructure militaire de la RĂ©sistance. RecherchĂ© par la Gestapo, il passe la frontiĂšre espagnole le 25 dĂ©cembre 1942 avec deux camarades, suivant l'itinĂ©raire Oloron-Pampelune. ArrĂȘtĂ©, il est internĂ© Ă  Pampelune puis Ágreda et Jerada[3].

PassĂ© au Portugal il parvient Ă  gagner l'Angleterre par avion en mai 1943 et s'engage Ă  Londres au Bureau central de renseignements et d'action (BCRA). Volontaire pour des missions en France, il est dĂ©posĂ© dans la rĂ©gion de Tours par opĂ©ration Lysander le 13 septembre 1943, en qualitĂ© de dĂ©lĂ©guĂ© militaire de la RĂ©gion P (Paris). Avec les responsables de l'ArmĂ©e secrĂšte, sous le pseudonyme d’Armand, il met en place l'organisation paramilitaire de la RĂ©sistance alors dĂ©sorganisĂ©e par l’arrestation du gĂ©nĂ©ral Delestraint. Il fait entreprendre de nombreux sabotages demandĂ©s par le Commandement interalliĂ©[3].

ArrĂȘtĂ© Ă  son domicile par la Gestapo le 12 janvier 1944 avec son adjoint Ernest Gimpel, Ă  la suite d’une dĂ©nonciation, il tente de s'Ă©chapper ; blessĂ© griĂšvement par balle au ventre, il est opĂ©rĂ©, et laissĂ© sans soins postopĂ©ratoires dans une cellule de la "prison-hĂŽpital" de la PitiĂ© (pavillon Quentin). Il Ă©choue dans une tentative d'Ă©vasion[4].

IncarcĂ©rĂ© Ă  Fresnes en fĂ©vrier, il est transfĂ©rĂ© le 7 avril 1944 au camp de Royallieu (CompiĂšgne) pour ĂȘtre dĂ©portĂ© vers Auschwitz alors qu'il souffre d'une Ă©ventration due Ă  la rĂ©ouverture de ses blessures. Initialement, son train devait ĂȘtre exterminĂ© dans sa totalitĂ© en reprĂ©sailles de l'exĂ©cution de Pucheu Ă  Alger le 20 mars 1944. Les Allemands ayant changĂ© d'avis, il est dĂ©portĂ© le en Allemagne au camp de Buchenwald, puis Ă  celui de FlossenbĂŒrg oĂč il sera libĂ©rĂ© par les AmĂ©ricains le 23 avril 1945 aprĂšs deux tentatives d’évasions[4].

Il est marqué à vie par son expérience de la déportation ; dans les camps, selon ses dires, il a compris « que le monde est une machine à écraser les petits », et il y a « découvert la classe ouvriÚre »[2].

Au service de la France

À son retour, en 1946, AndrĂ© Boulloche reprend une carriĂšre de haut fonctionnaire Ă  Paris. Il est chargĂ© de mission par le MinistĂšre des Travaux publics aux États-Unis et se tourne vers la politique en adhĂ©rant la mĂȘme annĂ©e Ă  la SFIO.

AprĂšs un voyage d'Ă©tudes d'un an aux États-Unis, il entre en 1947 au cabinet du prĂ©sident du Conseil Paul Ramadier dont il deviendra rapidement le directeur. Avec le mĂȘme Paul Ramadier devenu ministre de la DĂ©fense, il contribuera Ă  la modernisation des industries de l'armement et Ă  la restructuration de nos armĂ©es, il veillera notamment Ă  la relance de l'industrie aĂ©ronautique. Il est nommĂ© en 1948 chef de l'arrondissement des Ponts et ChaussĂ©es de Versailles, puis en 1950, commissaire du gouvernement auprĂšs de la RATP. Il fait ensuite preuve de qualitĂ© de grand administrateur comme directeur de l'Infrastructure au MinistĂšre de l'Air, de 1953 Ă  1954, bĂątissant des bases aĂ©riennes pour l'OTAN[4].

Lors des municipales de 1953, il est Ă©lu conseiller municipal de Fontainebleau oĂč il reprĂ©sente l'opposition socialiste dans cette ville trĂšs bourgeoise. Il est candidat lors des cantonales de 1951, 1955 et 1958.

En juin 1955, Gilbert Grandval est appelé à la fonction de résident général au Maroc pour préparer l'indépendance : tous les directeurs de l'administration du protectorat sont alors changés. C'est ainsi qu'en août 1955, Boulloche est nommé directeur des travaux publics au Maroc. En 1956, dÚs la prise de pouvoir de Mohammed V de retour de son exil à Madagascar, il accepte le poste de secrétaire général du ministÚre des Travaux publics auprÚs d'un jeune ministre Mohammed Douiri, mission difficile dont il s'acquittera avec succÚs[4].

Il aura donc été le dernier directeur des Ponts et Chaussées du protectorat et le premier secrétaire général des Travaux Publics du Maroc indépendant. Dans ces deux fonctions, il a continué de servir la France. Dans cette période de transition il a trouvé des solutions à quelques problÚmes délicats (entre la France et le Maroc, entre le secteur public et le secteur privé). Il a réglé notamment la question de l'indemnisation des entrepreneurs pour la période des troubles (circulaire Boulloche). Il a contribué à un véritable renouveau dans le domaine des travaux publics : création de Royal Air Maroc, chemins de fer, électricité, adduction et distribution de l'eau, ports de Mohammédia (ex-Fédala) et de Tanger. Mais son principal souci aura été la formation des futurs cadres du nouveau Maroc. Sa mission se termine en 1957 ; il dirige ensuite le cabinet de Maurice BourgÚs-Maunoury, président du Conseil du 13 juin au 30 septembre 1957[4].

À son retour en France, il est particuliĂšrement inquiet et vit dans la hantise des menaces que les Ă©vĂ©nements d'AlgĂ©rie font peser sur la dĂ©mocratie française : l'essentiel pour lui est d'arrĂȘter cette guerre insensĂ©e, et de nĂ©gocier la paix dans l'intĂ©rĂȘt des deux peuples, mais pour y parvenir, il faut un gouvernement qui s'engage. TrĂšs sensible au message que lui adresse Germaine Tillion, il estime en fin de compte que seul le gĂ©nĂ©ral de Gaulle pourra Ă©viter Ă  la France une dictature de droite[4].

AprÚs le retour au pouvoir du général, il accepte successivement le poste de ministre délégué à la Présidence du Conseil dans le troisiÚme gouvernement Charles de Gaulle (-), dernier gouvernement de la IVe République, puis, sans en référer au Parti socialiste, celui de ministre de l'éducation nationale du premier gouvernement Michel Debré de la Ve République (8 janvier 1959 au 19 décembre 1959)[4] - [Note 2].

Il explique sa position comme suit : « La guerre d'AlgĂ©rie ronge comme un acide le tissu national, les civils ont peur des militaires, les militaires se mĂ©fient des gouvernants, une partie de la jeunesse doute de la cause pour laquelle elle se bat, parmi les chercheurs, les Ă©crivains, les enseignants, beaucoup se sentent injustement soupçonnĂ©s de trahison, dans ce climat, les institutions dĂ©mocratiques sont menacĂ©es ». Il croit devoir la prĂ©ciser dans un message Ă  Guy Mollet : « Il n'y a pas que la politique Ă©conomique, il y a aussi l'AlgĂ©rie et la CommunautĂ© pour lesquelles les idĂ©es du nouveau PrĂ©sident de la RĂ©publique sont trĂšs proches des nĂŽtres. Allons-nous le laisser seul alors qu'une partie de son entourage est Ă©loignĂ©e de nos idĂ©es, au risque de lui retirer un concours peut-ĂȘtre dĂ©cisif Ă  une politique dont le succĂšs nous paraĂźt indispensable ? »[4].

Seul socialiste – toutefois en congĂ© du parti – de ce gouvernement, il quittera cependant le ministĂšre de l'Éducation le Ă  la suite d'un diffĂ©rend avec Michel DebrĂ©, portant sur les aides de l'État Ă  l'Ă©cole privĂ©e, mais il ne cessera jamais de harceler le gĂ©nĂ©ral de Gaulle sur la question algĂ©rienne jusqu'Ă  ce que l'indĂ©pendance soit devenue inĂ©vitable[4].

Un homme d'action

AprĂšs son dĂ©part du gouvernement DebrĂ©, AndrĂ© Boulloche reprend sa carte du PS. Il est nommĂ© conseiller d'État en 1960, puis PrĂ©sident de l’Institut du commerce extĂ©rieur en 1964.

Il se met au service de la Franche-ComtĂ©. DĂ©putĂ©-maire de MontbĂ©liard Ă  partir de 1965, prĂ©sident du District urbain du pays de MontbĂ©liard[6] et dĂ©putĂ© du Doubs de 1967 Ă  1978, il se rĂ©vĂšle une fois de plus un homme d'action exceptionnellement efficace : il se dĂ©pense sans compter pour stimuler le dĂ©veloppement des collectivitĂ©s qui lui ont fait confiance. L'immobilisme ? Ce terme doit ĂȘtre banni pour qualifier sa gestion municipale : de 1965 Ă  1978, cinq mille logements seront construits, trois cents hectares de terrain seront acquis par la ville, quarante hectares d'espaces verts seront amĂ©nagĂ©s, vingt-trois kilomĂštres de voies publiques, trente-neuf kilomĂštres d'Ă©gouts, neuf Ă©coles maternelles, quatre Ă©coles primaires, deux C.E.S., un lycĂ©e, une halle polyvalente, quatre gymnases seront rĂ©alisĂ©s[4].

Membre du Comité directeur du Parti socialiste en 1969, il est vice-président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, puis secrétaire national du PS chargé du Plan (1976). Il est membre de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe en 1973[2].

André Boulloche a été membre de nombreuses associations, particuliÚrement dans le monde des anciens combattants et résistants : lieutenant-colonel de réserve, il a été Président du comité des anciens chefs de réseau de la France combattante et président de la commission de révision des titres de résistants. Compagnon de la Libération en 1949 (l'un des trente-trois polytechniciens), commandeur de la Légion d'honneur, titulaire de la croix de guerre 1939-1945 et de la King's medal for courage, il a été membre du conseil de l'Ordre de la Libération depuis 1958[2].

Membre du SiĂšcle, club oĂč se retrouvaient des hommes politiques de tous horizons, il a prĂ©sidĂ© dans un autre domaine la sociĂ©tĂ© des amis de Paul Ramadier[2].

Un Européen convaincu

AndrĂ© Boulloche Ă©tait aussi un EuropĂ©en convaincu membre de l'AssemblĂ©e parlementaire du Conseil de l'Europe. Jacques Chaban-Delmas a trĂšs bien su rappeler la dimension europĂ©enne de son activitĂ© politique : « Membre du Conseil de l'Europe depuis juillet 1973, prĂ©sident du ComitĂ© mixte europĂ©en de coopĂ©ration scientifique, il a jouĂ© un rĂŽle considĂ©rable lors de la IVĂšme ConfĂ©rence parlementaire et scientifique de Florence en 1975. » Pour François Mitterrand : « AndrĂ© Boulloche a voulu sublimer ses combats et ses souffrances, comme s'il avait rencontrĂ© dans l'Europe une capacitĂ© pour l'humanitĂ© tout entiĂšre de construire l'un des Ă©lĂ©ments de la paix et de l'harmonie entre les peuples... se tournant vers les Allemands, en Allemagne oĂč il avait tant souffert, il a su leur dire : mes amis. »[4]

AndrĂ© Boulloche dĂ©clare d'ailleurs lui-mĂȘme : « Notre impatience est grande de voir l'Europe s'unir enfin. Lorsque nous regardons le chemin parcouru depuis La Haye en 1948 oĂč celui qui vous parle se trouvait dĂ©jĂ , depuis Rome en 1958, force est de constater que le magnifique Ă©lan vers l'Europe unie a perdu quelque peu de son dynamisme, et mĂȘme de son pouvoir de persuasion... dans un pareil domaine, qui n'avance pas recule. »[4]

La campagne pour les législatives de 1978

Les progrĂšs de l’Union de la gauche, et surtout en son sein du Parti socialiste, les difficultĂ©s du gouvernement Barre, laissent espĂ©rer une victoire de la gauche aux Ă©lections lĂ©gislatives de 1978. AndrĂ© Boulloche, dans ce cadre est souvent citĂ© comme pouvant devenir le ministre des finances, voire, selon le tĂ©moignage de Robert Badinter, premier ministre d'un gouvernement de gauche. Il occupe une place de plus en plus stratĂ©gique dans le parti, Ă©tant alors le tenant d’une ligne modĂ©rĂ©e qui s’oppose aux nouvelles exigences du Parti communiste. Ce dernier remet en cause l’union et oppose dĂ©sormais aux socialistes des revendications de rĂ©vision du Programme commun, avec notamment de nouvelles exigences, comme la nationalisation des filiales des grands groupes, qui menace la coalition. En rĂ©ponse, le 12 fĂ©vrier 1978, AndrĂ© Boulloche prĂ©sente le chiffrage du programme commun, tel qu’il est interprĂ©tĂ© par le parti socialiste[2].

ClassĂ© par la presse premier des dĂ©putĂ©s de l'opposition, il est quasiment assurĂ© de sa rĂ©Ă©lection et obtient au premier tour, 33 % des suffrages, l’ensemble de la gauche en totalisant un peu plus de 61 %. Il mĂšne nĂ©anmoins une active campagne Ă©lectorale en multipliant les dĂ©placements[2].

AprĂšs son dĂ©cĂšs le 16 mars 1978, Guy BĂȘche, son assistant parlementaire qu’il avait choisi pour ĂȘtre son supplĂ©ant est Ă©lu largement au deuxiĂšme tour[2].

L'endroit en ForĂȘt-Noire prĂšs du mont Blauen oĂč AndrĂ© Boulloche a trouvĂ© la mort.
Tombe d'André Boulloche au cimetiÚre de Montbéliard[7]
.

Circonstances de sa mort

Le 16 mars 1978 entre les deux tours, AndrĂ© Boulloche reprend le chemin de MontbĂ©liard en avion Ă  la suite d'une rĂ©union Ă©lectorale tenue Ă  Saint-DiĂ©, dans les Vosges. Au moment du dĂ©collage, le temps est beau et ce n'est qu'aux approches de MontbĂ©liard que le pilote Renaud Mary se trouve aux prises avec une violente tempĂȘte de neige qui rend l'atterrissage impossible. Cherchant Ă  fuir le mauvais temps, il essaie de se diriger sur Belfort, Mulhouse et enfin Fribourg-en-Brisgau pour tenter de se poser Ă  l'aĂ©roport de BĂąle-Mulhouse[8].

En fait, le temps est redevenu beau Ă  MontbĂ©liard et l'avion ne fait que suivre le chemin que prend la tempĂȘte. Perdu dans les nuages, il se dĂ©porte vers l'Est et, vers 17 heures il s'Ă©crase sur le massif montagneux de Blauen, en pleine forĂȘt et Ă  quelques kilomĂštres de Malsburg-Marzell (Allemagne) dans le sud-ouest de la ForĂȘt-Noire[8].

GriÚvement blessés, Renaud Mary et André Boulloche ont la force de sortir de l'avion. Dans la nuit, ils essayent de gagner, à défaut d'habitations, une route sur laquelle une voiture pourrait passer. Au bout d'une heure, Boulloche s'écroule prÚs d'un abri forestier. Mary poursuit sa route quelques instants et s'écroule à son tour. Des recherches intenses se poursuivent dans l'angoisse mais ce n'est que le lendemain aprÚs-midi que l'on retrouve les corps[8].

Le 21 mars 1978 une foule imposante lui rend un dernier hommage à Montbéliard. François Mitterrand, Jacques Chaban-Delmas, Robert Galley, parmi d'autres, prononcent un discours à sa mémoire[2].

Famille

Marié une premiÚre fois le 31 mai 1949 avec Anne Richard dont il a eu trois enfants, il divorce et se remarie, le 24 septembre 1959 avec Charlotte Cécile Pathé (1922-2020), fille de Charles Pathé (1863-1957) pionnier du cinéma et fondateur et directeur général de Pathé-Cinéma[2].

DĂ©corations

Notes et références

Notes

  1. Jacques AndrĂ© Boulloche naĂźt Ă  Paris (1er arrondissement) le 2 novembre 1888. Il est le fils d'AndrĂ© Charles Boulloche, conseiller Ă  la Cour de cassation, et de Marie LĂ©onie Madeleine Goupil. Il entre Ă  l'École polytechnique en 1907 et en sort ingĂ©nieur des Ponts et ChaussĂ©es. Combattant de la guerre 1914-1918, il est inspecteur gĂ©nĂ©ral des Ponts et ChaussĂ©es au dĂ©clenchement de la Seconde Guerre mondiale. C'est alors un chef de famille dans laquelle tout est sacrifiĂ© Ă  la RĂ©sistance. Trois d'entre elles vont mourir en dĂ©portation : sa femme HĂ©lĂšne Ă  RavensbrĂŒck le 25 octobre 1944, son fils aĂźnĂ© Robert, inspecteur des finances, Ă  Ellrich (annexe de Dora - Buchenwald) le 20 janvier 1945, et lui-mĂȘme Ă  Buchenwald le 19 fĂ©vrier 1945.
  2. Il conserve le mĂȘme directeur de cabinet, Hubert Roussellier, dans ces deux fonctions[5].

Références

  1. Archives en ligne de Paris 7e, année 1915, acte de naissance no 388, cote 7N131, vue 8/30 (avec mention marginale de décÚs)
  2. André Boulloche, sa biographie sur le site de l'Assemblée nationale [lire en ligne]
  3. André Boulloche, sur le site de l'ordre de la Libération [lire en ligne]
  4. André Boulloche, La Jaune et la Rouge, n° 583, mars 2003 [lire en ligne]
  5. « M. Hubert Roussellier est mort », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  6. « M. ANDRÉ BOULLOCHE (P.S.) EST RÉÉLU PRÉSIDENT DU DISTRICT DE MONTBÉLIARD », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  7. (photo ToutMontbeliard.com)
  8. « ANDRE BOULLOCHE, ses obsÚques le 21 mars 1978 » (consulté le )
  9. « André BOULLOCHE », sur Musée de l'Ordre de la Libération (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie et sources

Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article : document utilisĂ© comme source pour la rĂ©daction de cet article.

  • Jacques Bourdillon, « À la mĂ©moire d'AndrĂ© Boulloche (34), compagnon de la LibĂ©ration, 1915-1978 », rubrique « Libres propos », La Jaune et la Rouge, no 583, mars 2003 - , par (45) ([lire en ligne (page consultĂ©e le 6 fĂ©vrier 2020)]) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Sa biographie et celle de son pĂšre sur le site de la bibliothĂšque de l'École polytechnique : [lire en ligne (page consultĂ©e le 6 fĂ©vrier 2020)]. Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • AndrĂ© Boulloche, sur le site de l'Ordre de la LibĂ©ration : [lire en ligne (page consultĂ©e le 6 fĂ©vrier 2020)] Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article

Vidéo

Articles connexes

Liens externes

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