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Charles Delestraint

Charles Delestraint (surnommé Vidal), né le à Biache-Saint-Vaast dans le Pas-de-Calais et mort le à Dachau en Allemagne, est un général français, héros de la Résistance, premier chef de l'Armée secrète, Compagnon de la Libération.

Charles Georges Antoine Delestraint
Charles Delestraint

Surnom Vidal
Naissance
Biache-Saint-Vaast (Pas-de-Calais)
Décès
Dachau (Allemagne)
Origine Drapeau de la France France
Arme Arme blindée et cavalerie
Grade Général de corps d'armée[1]
Années de service 1897 – 1945
Commandement 505e RĂ©giment de Chars de Combat
2e Division de Cavalerie
Armée secrète
Distinctions LĂ©gion d'honneur
Croix de Guerre 1914-1918
Croix de guerre 1914-1918 Belge
Croix de Guerre 1939-1945
Hommages Compagnon de la Libération à titre posthume
La 175e promotion de l'Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr (1988-1991) porte le nom de « Général Delestraint »

Biographie

Jeunesse

Après des études secondaires, chez les pères maristes[2], à Lille, Charles Delestraint, fils de comptable, entre à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr en 1897, promotion de Bourbaki (1897-1899).

Première Guerre mondiale

Le 1er octobre 1900, il est nommé sous-lieutenant au 16e bataillon de chasseurs à pied, où il reste pendant treize ans. Capitaine en décembre 1913, il est admis à l'École de guerre en mars 1914. Le capitaine Delestraint s'illustre en août 1914 dans une mission spéciale près de Haybes dans les Ardennes, à la frontière belge, où il permet la liaison des IVe Armée et Ve Armée. Il est fait prisonnier le lors de l'attaque de Chesnois-Auboncourt et ne sera libéré qu'en novembre 1918.

Régulièrement promu de 1918 à 1936 jusqu'au grade de colonel, il commande la 3e brigade de chars au Quartier Lizé à Metz et compte le lieutenant-colonel, puis colonel, Charles de Gaulle parmi ses subordonnés, qui commande le 507e régiment de chars de combat[3]. Les deux hommes ont hérité du général Jean-Baptiste Eugène Estienne la même vision novatrice de l'utilisation des blindés dans la stratégie moderne. Le , Charles Delestraint est élevé au grade de général de brigade de chars à Metz.

Seconde Guerre mondiale

Le général Delestraint, placé dans le cadre de réserve depuis mars 1939 pour cause de limite d'âge, est rappelé dans le cadre d'active le lors de la mobilisation générale de septembre 1939. Il commande les chars de combat de la VIIe Armée puis, à compter du , le groupement cuirassé, qui coordonne les attaques sur la poche d'Abbeville puis couvre le retrait des deux armées[4].

RĂ©sistance

Tout au long de la retraite, après avoir mené des combats jusqu'à Valençay, le général Delestraint refuse la défaite et l'armistice et entre dès juillet 1940 en résistance[2] en manifestant ses convictions. Il fait ses adieux à ses soldats au camp de Caylus, en Tarn-et-Garonne et se replie à Bourg-en-Bresse, où il est mis au cadre de réserve. En août 1942, après avis d'Henri Frenay, et sur proposition de Jean Moulin, le général de Gaulle le choisit pour organiser et commander l'Armée secrète, qui doit regrouper différents mouvements de la Résistance en zone Sud : Combat, Libération-Sud et Franc-Tireur. Delestraint accepte les ordres de son ancien subordonné, prend le pseudonyme de « Vidal » et travaille en coordination avec Jean Moulin pour élargir la structure à la zone Nord. Il avait comme secrétaire pendant cette période François-Yves Guillin, comme chef du 2e bureau de son état-major Joseph Gastaldo, dont l'adjoint est André Lassagne. Malgré les pièges tendus, Vidal organisera, structurera et commandera l'Armée secrète jusqu'à son arrestation.

Arrestation et déportation

Suite à d'énormes « imprudences » commises par les chefs et agents des réseaux concurrents qui ne souhaitaient pas l'hégémonie gaullienne sur la résistance armée[5], le général est arrêté par un agent de l'Abwehr de Dijon au métro La Muette (16e arrondissement de Paris)[4], le , douze jours avant l'arrestation de Jean Moulin, alors qu'il a rendez-vous avec plusieurs responsables dont René Hardy et Joseph Gastaldo. Le général Delestraint fut arrêté par Moog et Multon, le 9 juin. Or, les mêmes Moog et Multon avaient arrêté René Hardy dans le train de Paris dans la nuit du 7 au 8. Il est avéré que René Hardy n'était pas au courant du rendez-vous de Delestraint que Jean Multon avait appris en relevant une boîte aux lettres d'Henri Aubry[6].

Après plus de 50 heures d'interrogatoire ininterrompu, le général Delestraint est placé en détention à la maison d'arrêt de Fresnes en juillet 1943 puis déporté, en application du décret Nacht und Nebel, au camp de concentration de Natzweiler-Struthof en Alsace.

Il est transféré au camp de Dachau en septembre 1944. Vers la mi-avril 1945, le curé Lavigne répare la culotte décousue du général Delestraint emprisonné avec l’évêque de Clermont-Ferrand Mgr Gabriel Piguet. Les trois hommes discutent, puis le général donne à Élie Lavigne une glace, un tricot, un peigne et surtout un morceau de papier hygiénique faisant office de lettre. Ce message demande à Edmond Michelet de prendre la suite de la direction de la Résistance à Dachau.

Il aurait été abattu, sur ordre, d'une balle dans la nuque le , quelques jours avant l'arrivée des Alliés[7]. Son corps est incinéré au crématoire du camp.

Hommages et distinctions

DĂ©corations

Hommage de la nation

Son nom est gravé au Panthéon de Paris le 10 novembre 1989, en hommage de la Nation française.

Hommages toponymiques posthumes

Son nom a été attribué à de nombreuses voies dans toute la France[9], notamment la rue du Général-Delestraint dans le 16e arrondissement de Paris.

La 175e promotion de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr (1988-1991) a également choisi comme nom de baptême celui de promotion Général Delestraint.

Télévision

Notes et références

  1. François-Yves Guillin, Le Général Delestraint, Premier chef de l'Armée secrète, Plon
  2. Ministère de la défense - SGA/DMPA - Les chemins de la mémoire no 237 p. 13
  3. Pierre Messmer et Alain Larcan, Les Écrits militaires de Charles de Gaulle : Essai d'analyse thématique, Presses Universitaires de France, , 592 p. (ISBN 978-2-13-039169-2, lire en ligne), p. 69
  4. « Charles DELESTRAINT », sur Musée de l'Ordre de la Libération (consulté le )
  5. Le Général Delestraint - La Résistance : de l'Armée secrète jusqu'à Dachau, Jean Bourcart.
  6. PĂ©an, Vies et morts de Jean Moulin, Paris, Fayard,
  7. « Les circonstances de la mort du général Delestraint », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  8. « Charles DELESTRAINT », sur Musée de l'Ordre de la Libération (consulté le )
  9. « Rue du Général-Delestraint » sur Google.

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean Bourcart, Le gĂ©nĂ©ral Delestraint, Perrin, 2023 , 384 p. (ISBN 978-2-262-08113-3)
  • François-Yves Guillin, Le gĂ©nĂ©ral Delestraint, premier chef de l'ArmĂ©e secrète, Plon, 1995, 400 p., (ISBN 978-2-259-00302-5)

Liens externes

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