Maurice BourgĂšs-Maunoury
Maurice BourgĂšs-Maunoury, nĂ© le Ă Luisant (Eure-et-Loir) et mort le Ă Paris 8e[1], est un homme d'Ătat français, Compagnon de la LibĂ©ration.
Maurice BourgĂšs-Maunoury | |
![]() Maurice BourgĂšs-Maunoury, en 1958. | |
Fonctions | |
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Président du Conseil des ministres français | |
â (3 mois et 17 jours) |
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Président | René Coty |
Gouvernement | BourgĂšs-Maunoury |
Législature | IIIe (QuatriÚme République) |
Prédécesseur | Guy Mollet |
Successeur | Félix Gaillard |
Ministre de l'Intérieur | |
â (5 mois et 9 jours) |
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Président | René Coty |
Gouvernement | Félix Gaillard |
Prédécesseur | Jean Gilbert-Jules |
Successeur | Maurice Faure |
â (9 mois et 8 jours) |
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Président | René Coty |
Gouvernement | Edgar Faure II |
Prédécesseur | François Mitterrand |
Successeur | Edgar Faure |
Ministre de la Défense nationale | |
â (1 an, 3 mois et 20 jours) |
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Président | René Coty |
Gouvernement | Guy Mollet |
Prédécesseur | Pierre Billotte |
Successeur | André Morice |
Ministre des Forces armées | |
â (16 jours) |
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Président | René Coty |
Gouvernement | Pierre MendÚs France ministre des Forces armées |
Prédécesseur | Emmanuel Temple |
Successeur | Marie-Pierre KĆnig |
Ministre de l'Armement | |
â (1 mois et 8 jours) |
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Président | Vincent Auriol |
Gouvernement | Edgar Faure I |
PrĂ©dĂ©cesseur | Georges Bidault (DĂ©fense nationale) Lui-mĂȘme (ministre-adjoint de la DĂ©fense nationale) |
Successeur | René Pleven (Défense nationale) |
â (4 mois et 27 jours) |
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Président | Vincent Auriol |
Gouvernement | René Pleven II |
Prédécesseur | Jules Moch (Défense nationale) |
Successeur | Georges Bidault (DĂ©fense nationale) Lui-mĂȘme (Armement) |
Ministre des Travaux publics, des Transports et du Tourisme | |
â (20 jours) |
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Président | René Coty |
Gouvernement | Pierre MendÚs France Intérim |
Prédécesseur | Jacques Chaban-Delmas |
Successeur | Jacques Chaban-Delmas |
â (2 jours) |
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Président | Vincent Auriol |
Gouvernement | Henri Queuille II |
Prédécesseur | Jacques Chastellain |
Successeur | Antoine Pinay |
Ministre du Commerce et de l'Industrie | |
â (2 mois et 16 jours) |
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Président | René Coty |
Gouvernement | Pierre MendĂšs France |
Prédécesseur | Jean-Marie Louvel |
Successeur | Henri Ulver |
Ministre des Finances | |
â (4 mois et 13 jours) |
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Président | Vincent Auriol |
Gouvernement | René Mayer |
Prédécesseur | Antoine Pinay |
Successeur | Edgar Faure |
Biographie | |
Nom de naissance | Maurice Jean-Marie BourgĂšs |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Luisant (Eure-et-Loir) |
Date de décÚs | (à 78 ans) |
Lieu de décÚs | 8e arrondissement de Paris |
Nationalité | Française |
Parti politique | RRRS |
Conjoint | Madeleine Giraud (1921-1984) Jacqueline Lacoste (1926-1998) |
Enfants | Du 1er mariage : Jacques BourgĂšs-Maunoury Marc BourgĂšs-Maunoury Du 2e mariage : Florence-Emmanuelle BourgĂšs-Maunoury |
DiplĂŽmĂ© de | Ăcole polytechnique FacultĂ©s de droit de l'UniversitĂ© de Paris Ăcole libre des sciences politiques |
Profession | Officier d'artillerie Haut fonctionnaire Chef d'entreprise |
Chefs du gouvernement français | |
Biographie
Maurice BourgÚs-Maunoury[2] est le fils de Georges BourgÚs (1887-1974), ingénieur de génie maritime, président et administrateur de sociétés, et de GeneviÚve Maunoury (1892-1968).
Son grand-pÚre maternel, Maurice Maunoury (1863-1925), fut ministre sous la TroisiÚme République, et son arriÚre-grand-pÚre, Pol Maunoury (1824-1899), fut député d'Eure-et-Loir[3].
Sa sĆur, Simone BourgĂšs-Maunoury, nĂ©e en 1925 et morte en 1993, psychologue et psychanalyste, chargĂ©e de cours aux facultĂ©s de lettres et sciences humaines de Paris, est lâauteur de lâouvrage Approche gĂ©nĂ©tique et psychanalytique de lâenfant (1975).
Formation
- ĂlĂšve de l'Ăcole polytechnique (X 1935)[4] ;
- licenciĂ© en droit et diplĂŽmĂ© de l'Ăcole libre des sciences politiques.
Engagement politique
Avant-guerre il est un des Jeunes-Turcs du Parti radical-socialiste, se situant donc dans l'aile gauche de ce parti.
Officier dans l'artillerie de 1935 Ă 1940, il s'engage dans la RĂ©sistance, oĂč il participe Ă X-Libre[5] et est ami de Jacques Delmas (surnommĂ© Chaban dans la RĂ©sistance) et de FĂ©lix Gaillard. BlessĂ© le , il reçoit du gĂ©nĂ©ral de Gaulle la croix de compagnon de la LibĂ©ration. Il devient en 1945 commissaire de la RĂ©publique Ă Bordeaux.
En 1956, ministre de lâIntĂ©rieur, il refuse de rendre compte devant le bureau du parti radical pour expliquer la politique algĂ©rienne contestĂ©e du gouvernement [6]. Il nâacceptera de rĂ©pondre Ă lâinvitation du bureau de ce parti que le 10 avril 1957[6], et pour refuser violemment de se justifier face aux critiques des jeunes militants portĂ©s par la rĂ©organisation du Parti voulue par Pierre MendĂšs France[6]. Ă cette Ă©poque, la majoritĂ© des dĂ©putĂ©s radicaux favorables Ă la participation gouvernementale menacent de rejoindre les partis nouveaux créés par des exclus, Edgar Faure et le maire de Nantes AndrĂ© Morice[6].
Coopération avec Israël
En 1953, Shimon Peres est nommĂ© directeur gĂ©nĂ©ral du ministĂšre de la DĂ©fense d'IsraĂ«l. Dans cette fonction, il s'implique particuliĂšrement dans l'achat d'armes pour le jeune Ătat. Il se rend en France en 1954 et fait la rencontre d'Abel Thomas, directeur gĂ©nĂ©ral du ministĂšre de l'IntĂ©rieur, qui lui prĂ©sente son ministre Maurice BourgĂšs-Maunoury. Ensemble, ils mettent en place une collaboration entre les services de renseignement dans la lutte contre l'ennemi commun Ă©gyptien, accusĂ© par la France de soutenir les indĂ©pendantistes algĂ©riens. En 1956, BourgĂšs-Maunoury devient ministre de la DĂ©fense dans le gouvernement de Guy Mollet. Une Ă©troite coopĂ©ration franco-israĂ©lienne s'amorce. Les efforts de Peres sont efficaces et il rĂ©ussit Ă acquĂ©rir, auprĂšs de la France, le premier rĂ©acteur nuclĂ©aire de Dimona[7] et, auprĂšs de l'avionneur français Marcel Dassault, le MystĂšre IV, un avion de combat Ă rĂ©action.
Au gouvernement de la France
Il occupe les fonctions de président du Conseil des ministres :
- du au : voir gouvernement Maurice BourgĂšs-Maunoury
succédant à Guy Mollet (gouvernement Mollet), et étant à son tour remplacé, le , par Félix Gaillard (gouvernement Gaillard). Dans cette fonction, il fait ratifier le traité de Rome instituant la Communauté économique européenne.
Il assure également diverses fonctions ministérielles :
- secrĂ©taire d'Ătat au Budget du gouvernement Robert Schuman (1) (du au ) ;
- secrĂ©taire d'Ătat aux Forces armĂ©es du gouvernement AndrĂ© Marie (du au ) ;
- secrĂ©taire d'Ătat aux Forces armĂ©es du gouvernement Robert Schuman (2) (du 5 au ) ;
- ministre des Travaux publics, des Transports et du Tourisme du gouvernement Henri Queuille (2) (du 2 juillet au ) ;
- secrĂ©taire d'Ătat Ă la PrĂ©sidence du Conseil du gouvernement RenĂ© Pleven (1) (du au ) ;
- secrĂ©taire d'Ătat Ă la PrĂ©sidence du Conseil du gouvernement Henri Queuille (3) (du au ) ;
- ministre adjoint de la Défense nationale du gouvernement René Pleven (2) (du au ) ;
- ministre de l'Armement du gouvernement Edgar Faure (2) (du 20 janvier au ) ;
- ministre des Finances du gouvernement René Mayer (du 8 janvier au ) ;
Il nĂ©gocie des avances de la Banque de France et obtient des Ătats-Unis une aide accrue en raison des besoins de la guerre d'Indochine. - ministre du Commerce et de l'Industrie du gouvernement Pierre MendĂšs France (du 19 juin au ) ;
Quitte le gouvernement en raison de l'échec de la CED. - ministre des Travaux publics, des Transports et du Tourisme, par intérim du gouvernement Pierre MendÚs France (du 14 août au ) ;
- ministre des Forces armées du gouvernement Pierre MendÚs France (du 20 janvier au ) ;
- ministre de l'Intérieur du gouvernement Edgar Faure (2) (du 23 février au ) ;
Quitte le gouvernement deux mois avant sa chute. - ministre de la Défense nationale du gouvernement Guy Mollet (du au ) ;
Il est partisan d'une solution militaire en Algérie et il s'oppose à l'évacuation de Port-Saïd (expédition de Suez). - ministre de l'Intérieur du gouvernement Félix Gaillard (du au ) ;
Il dut affronter une manifestation de policiers devant le Palais Bourbon en .
Sous la Ve République
Il s'oppose au retour de de Gaulle au pouvoir et fait campagne contre la Constitution de la Ve République.
Il est candidat dans les Landes aux élections législatives de 1973. Mais, malgré le soutien de la majorité, il ne parvient pas à revenir à l'Assemblée nationale, battu par le député socialiste sortant Henri Lavielle.
Vie privée
D'une premiĂšre union, il a deux fils : Jacques et Marc.
De sa seconde union avec Jacqueline Lacoste, il a une fille : Florence-Emmanuelle qui a un fils : Noe Karakostopoulos[8].
Distinctions
Chevalier de la Légion d'honneur
Compagnon de la Libération (décret du 12 septembre 1944)[9]
Croix de guerre 1939-1945 (deux citations)
Médaille de la Résistance française avec rosette (3 aout 1946)[10]
Ordre du Service distingué (GB)
Legion of Merit (USA)
Mandats électifs
- 1946-1958 : député de la Haute-Garonne ;
- maire de BessiĂšres (Haute-Garonne) de 1964 Ă 1971 ;
- conseiller général du canton de Montastruc-la-ConseillÚre de 1949 à 1973.
Notes et références
- Relevé des fichiers de l'Insee
- AutorisĂ© Ă s'appeler BourgĂšs-Maunoury par dĂ©cret du 23 avril 1927, en mĂȘme temps que son frĂšre et sa sĆur.
- Généalogie de Maurice BourgÚs-Maunoury, publiée dans à la découverte de leurs racines de Joseph Valynseele et Denis Grando, éditions L'intermédiaire des chercheurs et curieux, 1988, pages 56 et 57.
- Pendant sa scolaritĂ© Ă l'Ăcole polytechnique, BourgĂšs-Maunoury, Maurice Jean Marie (X 1935 ; 1914-1993). fait partie de la KhĂŽmiss.
- Bernard LĂ©vi, « Une racine d'X-RĂ©sistance : le groupe X-Libre (1941-1944) », La Jaune et la Rouge, no 601,â , p. 52-53 (lire en ligne).
- "Le groupe parlementaire radical et le problÚme de la discipline partisane (1955-1957) : des parlementaires contre leur parti ?", par Frédéric Fogacci, Université Paris-Sorbonne Paris IV, actes du 57e congrÚs de la CIHAE en 2006
- « Shimon Peres, l'homme de paix qui ne savait pas gagner une élection », lejdd.fr, 28 septembre 2016.
- Who's Who in France, dictionnaire biographique, 1992-1993. Ăditions Jacques Lafitte 1992
- « Maurice BOURGĂS-MAUNOURY », sur MusĂ©e de l'Ordre de la LibĂ©ration (consultĂ© le )
- « - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives Ă la vie publique :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Biographie sur le site de l'Ordre de la Libération