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Albizia julibrissin

Albizia julibrissin, communément appelé Albizia, Arbre à soie, Acacia de Constantinople ou Mimosa de Constantinople, est une espÚce d'arbres à feuillage caduc de la famille des fabacées.

Albizia julibrissin
Description de l'image Albizia julibrissin4.jpg.

EspĂšce

Albizia julibrissin
Durazz., 1772

Synonymes

  • Acacia julibrissin Willd.
  • Acacia nemu Willd.
  • Albizia nemu (Willd.) Benth.
  • Feuilleea julibrissin (Durazz.) Kuntze
  • Mimosa julibrissin (Durazz.) Scop.
  • Mimosa speciosa Thunb.
  • Sericandra julibrissin (Durazz.) Raf.

Originaire d'Asie de l'Est et du Sud, l'Albizia a été répandu par l'homme sur presque tous les continents. Apprécié pour ses qualités ornementales, cet albizia possÚde une floraison trÚs décorative sous forme de pompons roses et son feuillage découpé ainsi que son port étalé lui permettent de fournir un ombrage léger.

Sa capacitĂ© Ă  se naturaliser facilement, doublĂ©e d'une reproduction intensive Ă  la fois sur un mode sexuĂ© et asexuĂ©, ont toutefois rendu cette plante invasive dans plusieurs rĂ©gions du monde, notamment aux États-Unis.

Description morphologique

Une seule feuille dĂ©coupĂ©es en neuf paires de folioles, elles-mĂȘmes dĂ©coupĂ©es en nombreuses foliolules ressemblant Ă  des feuilles. La nervure principale des foliolules est excentrĂ©e vers la marge antĂ©rieure
Gousses et feuilles mortes
Graines d’Albizia julibrissin

Appareil végétatif

C'est un arbre qui peut atteindre 3 Ă  15 m de haut[1] avec un houppier en couronne Ă©talĂ©e. Le plus grand spĂ©cimen mesurĂ© en 2006 atteignait 20 m de hauteur et sa couronne s'Ă©talait sur 24,5 m d'envergure[1]. La circonfĂ©rence du tronc Ă  m de hauteur est de 1,95 m. Cette moyenne, mesurĂ©e sur les individus de la forĂȘt tropicale situĂ©e dans le piĂ©mont himalayen au niveau de la division de Garhwal, peut ĂȘtre dĂ©passĂ©e, notamment par le tronc de l'individu record susnommĂ© qui atteignait 2,62 m de circonfĂ©rence Ă  m[1].

L'écorce de cet arbre est fine, de couleur gris-vert puis grise, presque lisse, avec des lenticelles blanchùtres. Elle a tendance à former des stries longitudinales en vieillissant. Les racines forment des nodosités capables de fixer le diazote de l'atmosphÚre en symbiose avec des bactéries appartenant notamment aux genres Bradyrhizobium, Mesorhizobium et Rhizobium[2].

Ses feuilles, caduques, sont de disposition alternes. TrĂšs grandes, elles sont composĂ©es bipennĂ©es, c'est-Ă -dire qu'elles sont dĂ©coupĂ©es en grandes folioles elles-mĂȘmes dĂ©coupĂ©es en petites foliolules, qui sont souvent prises pour des feuilles. La feuille entiĂšre est longue de 15 Ă  40 cm[1], voire 50 cm[3] et large de 12 Ă  25 cm. Elles sont paripennĂ©es, ce qui signifie que folioles et foliolules se prĂ©sentent en nombre pair. Le nombre de folioles varie de 4 Ă  12 paires, mais peut atteindre 20 paires chez certains cultivars[4]. Le rachis des feuilles et des folioles prĂ©sente parfois une glande localisĂ©e Ă  1 ou cm de sa base[4] - [5].

Chaque foliole est dĂ©coupĂ©e en 10 Ă  30 paires de foliolules qui ont une dizaine de millimĂštres de longueur (de 6 Ă  18 mm), quelques millimĂštres de largeur (de 2 Ă  7) et prĂ©sentent une nervure principale excentrĂ©e vers la marge situĂ©e du cĂŽtĂ© terminal de la foliole[1] - [4] - [5] - [6]. Ces foliolules ont une forme oblongue tronquĂ©e Ă  la base et sont souvent courbĂ©es dans la longueur. Elles sont glabres, sauf au niveau des marges qui portent parfois des cils. Le rachis portant folioles et foliolules prĂ©sente des stipules caduques, de forme allongĂ©e, plus petites qu'une foliole (en gĂ©nĂ©ral 7 ou mm de longueur)[4] - [5].

Appareil reproducteur

Les inflorescences sont de couleur blanc rosé, rose pùle ou rose-rouge. Elles sont isolées ou en grappe de deux ou trois et situées à l'extrémité des rameaux. Ce sont des panicules denses portés par un pédoncule de 3,5 à cm de longueur[5]. Un panicule comprend de 15 à 25 fleurs[1] réunies en forme de pompon.

Chaque fleur est portée par un pédicelle de 1 à mm de longueur[5], précédé par une bractée de forme linéaire longue de 3 à mm[5]. La longueur d'une fleur isolée varie de 2,5 à cm[1]. La fleur débute par un calice composé de sépales soudés en tube, non colorés, mesurant de 3 à mm de longueur et s'achevant par cinq dents trÚs courtes, triangulaires[5]. La corolle est réduite : elle est formée de pétales soudés en tube, non colorés, mesurant environ mm de longueur, et dont les 1,5 à 3 derniers millimÚtres sont libres et forment cinq lobes triangulaires[5] - [4].

Ces fleurs sont hermaphrodites. Les organes reproducteurs mùles sont constitués d'un grand nombre d'étamines de 2 à cm de long[4] - [5]. Leurs longs filets sont filiformes, blancs à la base, et leur extrémité d'un rose plus ou moins soutenu soutient une anthÚre trÚs petite. Les filets des étamines sont soudés entre eux à leur base, formant un tube staminal, plus long dans les fleurs centrales que dans les fleurs périphériques. La partie femelle est composée d'un pistil à un seul carpelle, constituant un ovaire uniloculaire, de forme un peu aplatie, contenant plusieurs ovules. Le style, filiforme et non coloré, soutient un stigmate trÚs petit.

Le fruit est une gousse plate, linĂ©aire, de 8 Ă  20 cm de long et d'1,5 Ă  cm de large[1]. D'abord de couleur verte, cette gousse brunit en mĂ»rissant puis, aprĂšs dispersion des graines, sa couleur tourne au marron lĂ©ger et sa consistance devient papyracĂ©e. Chaque gousse contient de 5 Ă  16 graines[1], le plus souvent de 8 Ă  12[5]. Ces graines de forme ovale deviennent marron en murissant. Elles mesurent de 6 Ă  12 mm de longueur pour 3 Ă  mm de largeur[1].

Caractéristiques biologiques

Reproduction

La reproduction se fait généralement par voie sexuée par le biais des fleurs, des fruits, et des graines, mais si les parties aériennes sont coupées ou blessées, il peut y avoir une reproduction asexuée par formation de rejets à partir des racines[1]. Chez cette espÚce, la formule chromosomique est 2n = 26[4].

La floraison a lieu Ă  la fin du printemps et en Ă©tĂ©, entre mai et juillet dans l'hĂ©misphĂšre nord[4] - [1]. La pollinisation est entomogame ; une autofĂ©condation est impossible[1]. La fĂ©conditĂ© de cette espĂšce est importante, car la production de graines peut atteindre 8 000 graines par individu et par an[1].

La fructification se déroule entre août et octobre, parfois novembre[4] - [1].

Croissance

La durĂ©e de vie de l'albizia est variable. Aux États-Unis, elle dĂ©passe rarement 25 ans du fait d'une infection des racines par un champignon du genre Fusarium (voir le paragraphe "RĂŽle Ă©cologique") et s'Ă©tale le plus souvent dans une fourchette allant de 10 Ă  20 ans. Par contre, dans son aire de rĂ©partition d'origine, notamment en CorĂ©e, sa durĂ©e de vie varie gĂ©nĂ©ralement entre 30 et 45 ans[1].

Nasties

Les feuilles se referment doucement chaque soir

Les paires de foliolules se referment la nuit (nyctinastie), mais aussi sous l'effet d'un contact (thigmonastie)[1], caractéristiques que l'albizia partage avec d'autres membres de la sous-famille des mimosoidées. Une étude de 1970 a montré que ce phénomÚne est dû à des variations de la pression de turgescence des cellules du pulvinus : un flux d'ions potassium quitte les cellules les plus ventrales, qui "dégonflent" du fait de la perte d'eau concomitante, et entre dans les cellules les plus dorsales, dont la pression de turgescence augmente. Cela provoque une fermeture cÎté ventral[7].

RĂ©partition et habitat

Originaire de l'Asie, de l'Iran et de l'Azerbaïdjan jusqu'à la Corée et au nord de la Chine, cet arbuste a été répandu par l'homme sur presque tous les continents[6].

Cette espĂšce se naturalise facilement et est aujourd'hui considĂ©rĂ©e comme une espĂšce invasive au Japon ainsi que dans de nombreux Ă©tats amĂ©ricains oĂč elle a Ă©tĂ© dĂ©clarĂ©e indĂ©sirable (Alabama, Arizona, Arkansas, Californie, Caroline du Nord, Caroline du Sud, Delaware, Floride, GĂ©orgie, Illinois, Indiana, Kentucky, Louisiane, Maryland, Mississippi, Missouri, New Jersey, New York, Nouveau-Mexique, Ohio, Oklahoma, Pennsylvanie, Tennessee, Texas, Utah, Virginie, Virginie-Occidentale)[8]. Des recherches sont actuellement en cours aux États-Unis pour produire des variĂ©tĂ©s sans graine pouvant ĂȘtre plantĂ©es sans risque. Albizia julibrissin colonise prĂ©fĂ©rentiellement les zones perturbĂ©es (bords de route, friches
) mais aussi les zones boisĂ©es, notamment les zones ripariennes, alors qu'il se montre peu invasif dans les zones de steppes[1].

Bien qu'un sol humide favorise l'installation des jeunes plants, les individus adultes sont assez rĂ©sistants Ă  la sĂ©cheresse. Ils prĂ©fĂšrent les sols siliceux et sont capables de pousser sur des sols trĂšs pauvres, voire infertiles, grĂące Ă  leur capacitĂ© Ă  fixer le diazote de l'air[1]. Les Ă©tudes menĂ©es en CorĂ©e sur l'adaptation de cette espĂšce au pH du sol ont rĂ©vĂ©lĂ© qu'elle supportait des pH variant de 5,7 Ă  7,9, mais des Ă©tudes menĂ©es aux États-Unis sur un site minier du Kentucky, oĂč des albizias poussent sur des rejets de mine Ă  faible pH, ont donnĂ© une fourchette variant de 4 Ă  7,1[1]. La plupart des membres de cette espĂšce peuvent rĂ©sister Ă  des tempĂ©ratures hivernales de −10 °C[6], voire −25 °C pour certains cultivars. Cependant, ils redoutent les gelĂ©es trop importantes et ont une croissance limitĂ©e par le froid, ce qui limite leur capacitĂ© Ă  pousser en altitude ; aux États-Unis, on ne les trouve jamais au-dessus de 1 000 m[1]. Les Ă©tudes de terrain ont montrĂ© qu'ils pouvaient pousser aussi bien sur sol plat que sur des pentes, parfois inclinĂ©es jusqu'Ă  90°[1]. IntolĂ©rants Ă  l'ombre, ils tolĂšrent cependant un ombrage partiel[1].

RĂŽle Ă©cologique

En tant que ressource alimentaire

Les fleurs d’Albizia julibrissin sont butinĂ©es pour leur nectar par des abeilles, des papillons, et des oiseaux-mouches[1]. Les graines peuvent Ă©ventuellement ĂȘtre consommĂ©es par des oiseaux ou des Ă©cureuils[1]. Le feuillage est parfois consommĂ© par des herbivores sauvages tels que les cervidĂ©s. Des Ă©tudes ont montrĂ© que les feuilles ont une composition chimique et une digestibilitĂ© proches de celles de la luzerne (Medicago sativa), mais il semble en rĂ©alitĂ© que les animaux aient peu d'appĂ©tence pour cette nourriture, et aient tendance Ă  choisir d'autres ressources si elles sont disponibles[1]. Sauf pour les escargots communs qui apprĂ©cient l'Ă©corce et les folioles, quitte Ă  dĂ©nuder partiellement le tronc et les feuilles..

En tant que cible de parasites et pathogĂšnes

Le champignon Fusarium oxysporum f. perniciosum, prĂ©sent en GrĂšce et aux États-Unis, provoque un dĂ©pĂ©rissement de l'arbre. Certains buprestes du genre Agrilus sont capables de miner le bois de cette espĂšce. Bruchidius terrenus est un colĂ©optĂšre parasite de cet albizia prĂ©sent Ă  TaĂŻwan et en Chine. Deux espĂšces de champignons, Heterosporium albizziae et Haploravenelia japonica, peuvent provoquer des taches brunes sur les feuilles. Une espĂšce non identifiĂ©e en 2010 de Fusicoccum provoque des chancres. Albizia julibrissin peut aussi subir les attaques d'un nĂ©matode, Meloidogyne incognita, au niveau des racines[3].

Taxonomie et systématique

Classification taxonomique

Selon les auteurs et la classification choisie, Albizia julibrissin peut ĂȘtre placĂ© dans la famille des Mimosaceae ou dans celle des Fabaceae (voir notamment la taxobox).

Noms vernaculaires

Le nom générique Albizia a été attribué en 1772 par le médecin et botaniste italien Antonio Durazzini en l'honneur du naturaliste florentin Filippo degli Albizzi, qui découvrit cet arbre lors d'une expédition à Constantinople et le rapporta en Europe en 1749[9].

L'Ă©pithĂšte scientifique julibrissin est une corruption du mot persan « Gul-i Abrisham » (ÚŻÙ„ Ű§ŰšŰ±ÛŒŰŽÙ…), qui se traduit par « fleur Ă  soie ». Albizia julibrissin est aujourd'hui appelĂ©, en Iran, Shabkhosb (ۮ۹‌ۼ۳۹), qui signifie « le dormeur de nuit ». Au Japon, l'arbre porte les noms de Nemunoki, Nenenoki ou Nemurinoki, qui signifient tous « arbre dormeur. » Aux États-Unis, on l'appelle par erreur Mimosa, ou plutĂŽt pink mimosa, c'est-Ă -dire mimosa rose.

Sous-espÚces, variétés et cultivars

Albizia julibrissin f. rosea Ă  fleur d'un rose plus vif que le type.

Plusieurs sous-espÚces, variétés et formes ont été décrites.

Par exemple, Acacia mollis, dĂ©crit en 1831 par Nathaniel Wallich, a Ă©tĂ© dĂ©signĂ© comme variĂ©tĂ© d’Albizia julibrissin sous le nom Acacia julibrissin var. mollis par George Bentham en 1844, puis comme sous-espĂšce sous le nom Albizia julibrissin ssp. mollis par Ali et Saeeda Quraishi en 1967. Certains auteurs reconnaissent cependant de nos jours ce taxon comme une espĂšce Ă  part, Albizia mollis. La prĂ©sence d'un duvet dense sur le calice et des foliolules plus larges (4 Ă  mm au lieu de 3 Ă  3,5) le diffĂ©rencient de l’espĂšce type[5] - [10].

Il existe plusieurs variétés présentant des fleurs de couleur blanche, jaune, rose ou rouge. Certains cultivars diffÚrent par la couleur des feuilles, tels le 'Summer Chocolate' à feuillage bronze, le 'Ishii Weeping' (ou 'Pendula') à port retombant ou le 'Ombrella' à port en parasol.

  • Fleurs roses ou rouges
    • 'Athens County' - Fleurs roses. Moins rĂ©sistant au froid.
    • 'Boubri' ('Ombrella', 'Umbrella') - Fleurs rose soutenu. Port Ă©talĂ© hauteur 8-12 m pour 6-10 m de large. Feuilles vert foncĂ©. Bien rĂ©sistant au froid (zone 7a).
    • 'Charlotte' - Fleurs roses.
    • 'Cyrano' - Fleurs roses
    • 'Ernest Wilson' ('E.H.Wilson', 'Rosea') - Fleurs rose foncĂ©. Hauteur 3-4,5 m. (zone 5b).
    • 'Fan Silk Flame' ('Fan Silk', 'Flame', 'Red Silk') - Fleurs rouges, trĂšs nombreuses.
    • 'Pourprey' - Fleurs rose-rouge brillant.
    • 'Rouge d'Ă©tĂ©' - Fleurs rouge foncĂ©. Reste assez petit avec un port arbustif.
    • 'Roxane' - Fleurs roses
    • 'Tropical Dream' - Fleurs rose brillant trĂšs nombreuses. Bien rĂ©sistant au froid (zone 6b).
    • 'Union' - Fleurs roses
    • f. rubra ('Red Silk', 'Red Silk Tree')- Fleurs rose-rouge Ă  rouges. Hauteur 5-m. Bien rĂ©sistant au froid.
      • 'Pompadour' - Fleurs rouges bien parfumĂ©es. Hauteur 6-m. TrĂšs rĂ©sistant au froid (zone 5b).
      • 'Rouge de TuiliĂšre' - Fleurs rouge vif. TrĂšs rĂ©sistant au froid.
  • Fleurs jaunes ou blanches
    • 'Tinkle Bell's' - Fleurs crĂšme. Port Ă©talĂ©.
    • f. alba ('Alba') - Fleurs crĂšme. Port Ă©talĂ©. (zone 6b).
  • Feuilles pourpres
    • 'Celine Pennincks' - Feuilles pourpre foncĂ©, vert foncĂ© en fin d'Ă©tĂ©.
    • 'Merlot Majik' - Feuilles pourpre foncĂ©, la couleur reste stable en Ă©tĂ©.
    • 'New Purple' - Feuilles pourpre et bronze. Fleurs rouge intense.
    • 'Summer Chocolate' - Feuilles rouge-pourpre foncĂ©. Fleurs rose pĂąle.
    • 'Tyron' ('Evi's Purple') - Feuilles rouge-pourpre foncĂ©. Fleurs rose pĂąle. TrĂšs rĂ©sistant au froid (zone 3b).
  • Port retombant
    • 'Pendula' ('Ishii Weeping') - Port pleureur. Fleurs rose-rouge. Hauteur 2,5-m. (zone 6).
    • 'Shidare' - Port pleureur.
  • Autres
    • 'Unryu' - Rameaux tortueux.

Place dans la société

Arrivée de la plante en Occident

Cette espÚce fut introduite en Europe en 1749 par le naturaliste florentin Filippo degli Albizzi qui découvrit cet arbre lors d'une expédition à Constantinople[9]. Introduit quelques années plus tard en France, il est d'abord planté et cultivé en serre chaude, et ce n'est qu'en 1804 qu'une tentative de culture en plein air au Jardin des plantes de Paris eut lieu[11].

Naturalisation aux États-Unis

De nombreuses sources secondaires indiquent l'introduction de l’Albizia julibrissin comme plante ornementale aux États-Unis en 1745, mais sans sources primaires. Les documents primaires semblent montrer qu'elle aurait plutĂŽt eu lieu en 1785, avec une premiĂšre mise en vente publique en 1807[1]. Les premiĂšres naturalisations documentĂ©es pour cette espĂšce datent des annĂ©es 1950, en GĂ©orgie et en Illinois, puis vient le tour de la Caroline du Sud dans les annĂ©es 1970, de Washington DC et de la Californie dans les annĂ©es 1990, du Connecticut dans les annĂ©es 2000[1]. Dans les annĂ©es 2010, l’Albizia julibrissin est prĂ©sent dans tout le sud des États-Unis et Ă  l'est, son aire de rĂ©partition remonte vers le nord aussi haut que l'Ă©tat de New-York et le Massachusetts[1] - [12]. Il est dĂ©clarĂ© "trĂšs commun" en Alabama[1].

Utilisations

Le port Ă©talĂ© de l'arbre Ă  soie, ici utilisĂ© comme plante d’alignement, permet d’ombrager cette promenade

L'arbre à soie est largement utilisé comme plante ornementale en raison de sa belle floraison, de son feuillage léger et de son port étalé qui fournit de larges zones d'ombre. Il est planté dans les jardins et les parcs, mais aussi comme plante d'alignement en milieu urbain. Il est en effet adapté à des sols compacts et secs souvent présents dans l'espace urbain[13].

Son écorce est utilisée en cosmétique dans la composition de raffermissants de la peau[14] - [15]

L'écorce est utilisée pour traiter les ecchymoses et comme vermifuge.

Différentes études ont démontré que des extraits de cette plante ont une action psychotrope liée au systÚme sérotoninergique. Une étude coréenne sur des rats a démontré qu'un extrait aqueux d'écorce de tronc a une action anxiolytique[16]. Une autre étude, réalisée elle aussi en Corée, a montré qu'un extrait réalisé avec du dichlorométhane comme solvant avait une activité antidépressive sur les souris[17].

Dans la culture

Certaines formes d’Albizia, dont Albizia julibrissin f. rosea, sont Ă©galement utilisĂ©es dans la rĂ©alisation de bonsaĂŻs.

Dans les haĂŻkus japonais, l'usage de « mots de saison » (kigo), souvent tirĂ©s de la nature et liĂ©s Ă  une symbolique saisonniĂšre, est trĂšs important. Albizia julibrissin, appelĂ© nemunoki (ćˆæ­“æœš), nemutagi, nebutagi, neburinoki ou neburiko, est un kigo liĂ© Ă  la symbolique de l'Ă©tĂ© et vĂ©hiculant l'idĂ©e de joie ou d'allĂ©gresse (æ­“ć–œ)[18], mais aussi, selon les dialectes, de sommeil ou de torpeur (眠) les soirs d'Ă©tĂ©[19]. C'est dans ce second sens que ce kigo a Ă©tĂ© utilisĂ© pour la premiĂšre fois dans un haĂŻku de 1711, ainsi que par d'autres haĂŻkistes cĂ©lĂšbres tels que Man'yƍshĆ«, Matsuo Bashƍ, Yosa Buson ou Hekigotƍ Kawahigashi[19].

Notes et références

  1. (en) FEIS (Fire Effects Information System), « Albizia julibrissin », sur http://www.fs.fed.us, USDA Forest Service (consulté le )
  2. (en) Feng Qin Wanga, En Tao Wangb, Yong Fa Zhanga et Wen Xin Chen, « Characterization of rhizobia isolated from Albizia spp. in comparison with microsymbionts of Acacia spp. and Leucaena leucocephala grown in China », Systematic and Applied Microbiology, vol. 29, no 6,‎ , p. 502-517 (ISSN 0723-2020, lire en ligne)
  3. (en) AgroForestryTree Database, « Albizia julibrissin », sur http://www.worldagroforestry.org, World Agroforestry Centre (consulté le )
  4. (en)EFlora ; Flora of China, « Albizia julibrissin Durazzini », sur http://www.efloras.org (consulté le )
  5. (en) Flora of Pakistan, « Albizia julibrissin Durazz. », sur http://www.efloras.org, EFlora (consulté le )
  6. Juan-Alberto Rodriguez PĂ©rez, Flore exotique dans les Ăźles Canaries, Leon, Espagne, Editorial Everest, , 236 p. (ISBN 84-241-4668-9), p. 11
  7. (en) Ruth L. Satter, Philip Marinoff et Arthur W. Galston, « Phytochrome Controlled Nyctinasty in Albizzia julibrissin. II. Potassium Flux as a Basis for Leaflet Movement », American Journal of Botany, vol. 57, no 8,‎ , p. 916-926 (ISSN 0002-9122, lire en ligne)
  8. (GISD, consulté en nov 2010)
  9. (en) Hugh F. Glen, Sappi what's in a name : the meanings of the botanical names of trees, Jacana Media, , 80 p. (ISBN 1770090401, lire en ligne), p. 3
  10. (en) Tropicos.org, « Albizia julibrissin Durazz. », sur http://www.tropicos.org, Missouri Botanical Garden (consulté le )
  11. Yve-Marie Allain, D'oĂč viennent nos plantes ?, Calmann-LĂ©vy, , 223 p. (ISBN 2702134440), p. 144
  12. PLANTS Database, « Albizia julibrissin Durazz. », sur http://plants.usda.gov, USDA.gov (consulté le )
  13. Centre Scientifique et Technique du BĂątiment, L'arbre en milieu urbain, 144 p. (ISBN 978-2-86891-472-9), page 73
  14. pour un aperçu général, voir https://cosmeticobs.com/fr/articles/zoom-nouveautes-33/larbre-a-soie-3734/
  15. ex Clarins https://bnl.clarins.com/fr/decouvrir-le-tour-du-monde-en-80-plantes/albizia.html
  16. (en) WK Kim, JW Jung, NY Ahn, HR Oh, BK Lee, JK Oh, JH Cheong, HS Chun, JH Ryu, « Anxiolytic-like effects of extracts from Albizzia julibrissin bark in the elevated plus-maze in rats. », Life Sciences, vol. 75, no 23,‎ , p. 2787-2795 (ISSN 0024-3205, lire en ligne)
  17. (en) J.H. Kim, S.Y. Kim, S.Y Lee, C.G. Jang, « Antidepressant-like effects of Albizzia julibrissin in mice: involvement of the 5-HT1A receptor system. », Pharmacology Biochemistry & Behavior, vol. 87, no 1,‎ , p. 41-47 (ISSN 0091-3057, lire en ligne)
  18. (ja) « ネムノキ : ネムノキ科 (lit. Arbre Ă  soie : Mimosaceae ) », sur http://www.florallanguage.com (consultĂ© le )
  19. (ja) « ćˆæ­“ăźèŠ±ïŒˆă­ă‚€ăźăŻăȘïŒ‰ă€€æ™©ć€ (lit. Fleur de l'arbre Ă  soie (fleur du sommeil) - soir d'Ă©tĂ©) », sur http://kigosai.sub.jp (consultĂ© le )

Voir aussi

Liens externes

Références externes

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