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Agrobacterium radiobacter

Agrobacterium radiobacter[2], Rhizobium radiobacter[3] ou Agrobacterium tumefaciens est une bactérie à coloration de Gram négative trouvée dans les sols. C'est une bactérie permettant une symbiose créant des nodosités permettant la fixation d'azote[4], cru à tort comme pathogÚne des végétaux responsable d'une maladie appelée galle du collet (ou en anglais : crown-gall). A. tumefaciens a été identifiée à partir de galles des marguerites en 1907[5].

Agrobacterium radiobacter
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Galle provoquée par A. tumefaciens sur une racine de pacanier.

EspĂšce

Agrobacterium radiobacter
(Beijerinck & van Delden, 1902) Conn 1942 emend. Hördt et al., 2020

Synonymes

  • Rhizobium radiobacter (Beijerinck & van Delden, 1902) Young et al., 2001

Variétés de rang inférieur

  • Agrobacterium radiobacter var. tumefaciens[1]
  • Agrobacterium radiobacter var. radiobacter

Le mĂ©canisme de formation des galles s'apparente Ă  la conjugaison, il est dĂ» Ă  un plasmide bactĂ©rien, fragment d'ADN circulaire, appelĂ© plasmide Ti qui rend les bactĂ©ries virulentes. Un fragment d'ADN du plasmide Ti, l'ADN-T est transfĂ©rĂ© de la bactĂ©rie vers la plante, puis intĂ©grĂ© dans le gĂ©nome vĂ©gĂ©tal oĂč il induit la formations des galles caractĂ©risĂ©s par la multiplication dĂ©sordonnĂ©e des cellules vĂ©gĂ©tales. Agrobacterium tumefaciens infecte essentiellement les dicotylĂ©dones Ă  la faveur d'une blessure.

Cette observation constitue le fondement d'une des techniques les plus utilisées en ingénierie génétique des végétaux pour produire des organismes génétiquement modifiés.

Taxonomie

La classification de cette bactĂ©rie, appartenant Ă  un groupe prĂ©sentant des particularitĂ©s complexes, a Ă©tĂ© reconsidĂ©rĂ©e plusieurs fois. D'abord baptisĂ©e Bacterium tumefaciens par ses dĂ©couvreurs de 1907[5], elle a Ă©tĂ© ensuite introduite dans le genre Agrobacterium, crĂ©Ă© en 1942. À partir de 1993, des Ă©tudes phylogĂ©nĂ©tiques de l'ADN de diffĂ©rentes souches d'Agrobacterium et de Rhizobium aboutissent Ă  la considĂ©ration que les deux genres sont entrelacĂ©s et ne peuvent ĂȘtre distinguĂ©s[6], formant un groupe d'espĂšces proches. En 2001, une autre Ă©tude considĂ©rait qu'Agrobacterium tumefaciens ne devait pas ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme une espĂšce Ă  part entiĂšre, mais comme une forme pathogĂšne (parce que contenant certains plasmides) d'Agrobacterium radiobacter, dĂ©crite 1902 par Beijerinck et van Delden dans un contexte de symbiose racinaire permettant la fixation de l'azote, et seule espĂšce non phytopathogĂšne du genre. Elle rejetait par consĂ©quent la dĂ©nomination d'Agrobacterium tumefaciens, proposant de retenir radiobacter en tant qu'Ă©pithĂšte d'origine, et Rhizobium pour le genre[7]. On sait aujourd'hui que cette bactĂ©rie permet Ă©galement la fixation d'azote[4]. Ces conclusions taxonomiques ont Ă©tĂ© contestĂ©es en 2003[8], sur la base de diffĂ©rences molĂ©culaires entre les "biovars", groupes identiques gĂ©nĂ©tiquement mais prĂ©sentant des caractĂ©ristiques biochimiques ou physiologiques diffĂ©rentes[9]. La problĂ©matique porte Ă  la fois sur le statut des biovars, le rĂŽle d'Ă©lĂ©ments gĂ©nĂ©tiques transmissibles pour la classification, et le fait d'admettre ou non une nomenclature basĂ©e sur des propriĂ©tĂ©s particuliĂšres ("special purpose nomenclature")[10].

Des études plus récentes tendent vers la préservation du genre Agrobacterium[11]. Les progrÚs de l'analyse génomique ont abouti à améliorer en 2018-2019 l'analyse du génome de Agrobacterium radiobacter de 2014[12], qui aurait été réalisée sur des échantillons contaminés, et de considérer A. tumefaciens comme une sous-espÚce d'Agrobacterium radiobacter. Les deux sous-espÚces seraient appelées respectivement Agrobacterium radiobacter subsp. radiobacter, et Agrobacterium radiobacter subsp. tumefaciens[13].

Étymologie

"Agrobacterium" est formĂ© de "bacterium", latin scientifique issu du grec, ÎČαÎșÏ„Î·ÏÎŻÎ±, baktĂȘria, bĂąton, pour leur forme au microscope, de bĂątonnet, et agro-, relatif aux champs, la bactĂ©rie vivant dans le sol. "Tumefaciens" signifie qui produit des tumeurs (de tumor, en latin, gonflement), pour dĂ©signer les galles qu'elle produit.

"Rhizobium" vient du grec ῄίζα, riza (« racine »), et de ÎČÎŻÎżÏ‚, bĂ­os (« vie »), qui renvoie Ă  l'association symbiotique caractĂ©ristique de ce genre.

"Radiobacter" est construit à partir de radio-, lié aux rayons, et "bacter" pour bactérie (cf. ci-dessus).

GĂ©nome

Le génome d' Agrobacterium tumefaciens (souche de référence C58, séquencée en 2001) se compose de deux chromosomes, l'un linéaire de 2,8 Mb contenant une origine de réplication plasmidique et l'autre circulaire de 2 Mb portant une origine de réplication de type cori. A. tumefaciens C58 porte également deux plasmides AtC58 et TiC58 (le plasmide Ti) respectivement de 540 Kb et 214 Kb[14].

Cycle infectieux

Agrobacterium tumefaciens en train de coloniser une racine de carotte dans laquelle la bactérie va tenter d'introduire une partie de son matériel génétique

La bactĂ©rie Agrobacterium tumefaciens infecte les vĂ©gĂ©taux (essentiellement des dicotylĂ©dones) Ă  la faveur d'une blessure. Des composĂ©s phĂ©noliques produits par la plante — gĂ©nĂ©ralement bactĂ©riostatiques ou antibiotiques — attirent au contraire Agrobacterium vers le site de la blessure. La bactĂ©rie s'attache aux cellules vĂ©gĂ©tales. Sous l'action de ces composĂ©s phĂ©noliques, Agrobacterium met en place un systĂšme de transfert d'un fragment de son ADN, vers la cellule blessĂ©e. Cet ADN, dit ADN-T (ou T-DNA en anglais), est portĂ© par le plasmide Ti (tumor-inducing) et s'intĂšgre au gĂ©nome nuclĂ©aire de la cellule vĂ©gĂ©tale. Les gĂšnes portĂ©s par l'ADN-T s'expriment dans le vĂ©gĂ©tal et conduisent:

  • d’une part Ă  la synthĂšse d'hormones de croissance vĂ©gĂ©tales, l'auxine, et une cytokinine, dont la surproduction entraĂźne une multiplication anarchique des cellules vĂ©gĂ©tales, d'oĂč formation de la tumeur.
Les tranches de carotte infectées par Agrobacterium tumefaciens développent de nombreux cals cellulaires principalement localisés au niveau de l'anneau cambial. On peut montrer que les cals proviennent également du jeune phloÚme (voire jeune xylÚme). En définitive, ces bactéries infectent préférentiellement les cellules cyclantes.
  • d'autre part, Ă  la synthĂšse par la cellule vĂ©gĂ©tale de composĂ©s absents habituellement de ces cellules, appelĂ©s opines.

Les opines sont spécifiquement utilisées par les agrobactéries qui ont induit la formation de la tumeur. Cette spécificité est liée au fait que les gÚnes déterminant l'utilisation des opines sont portés par le plasmide Ti. De plus, certaines opines induisent le transfert du plasmide Ti d'une agrobactérie vers une autre par conjugaison. Les opines sont donc des médiateurs chimiques clefs de l'interaction Agrobacterium - plante, dont la présence dans la tumeur favorise la croissance des pathogÚnes et concourt à leur dissémination.

L'interaction Agrobacterium - plante peut donc ĂȘtre vue comme une manipulation gĂ©nĂ©tique naturelle au cours de laquelle la bactĂ©rie dĂ©tourne Ă  son profit l'activitĂ© mĂ©tabolique de la plante.

Étapes de la transfection

Ce schéma représente les étapes d'infection d'une cellule végétale par Agrobactérium tumefaciens. Une cellule d'agrobactérie est représentée à cÎté d'une cellule végétale, et les différentes étapes de la transfection sont indiquées
A: Agrobacterium tumefaciens
B: chromosomes d'Agrobacterium
C: Plasmide Ti : a: T-DNA , b: genes vir , c: origine de réplication , d: génes du catabolisme des opines
D: cellule végétale
E: Mitochondrie
F: Chloroplaste
G: Noyau

La bactérie perçoit les signaux phénoliques (qui sont émis par la plante) grùce à une protéine transmembranaire codée par le gÚne virA (1). La protéine VirA, possÚde une activité kinase, s'autophosphoryle et transfÚre le phosphate à une autre protéine, cytosolique cette fois et codée par virG (2). Cette derniÚre active la transcription des gÚnes de virulence (3).

La plante blessée émet également des signaux glucidiques, qui sont captés par une protéine codée par chvE. Celle-ci active VirA et la rend réceptive à des concentrations phénoliques faibles. L'augmentation du pH du milieu est captée par ChvI, qui active également les gÚnes de virulence.

Les gĂšnes « vir » synthĂ©tisent plusieurs protĂ©ines dont une, VirD2, reconnaĂźt les sĂ©quences double brin spĂ©cifiques des bordures droite et gauche de l'ADN-T. VirD1 ouvre les doubles brins, qui sont restreints (coupĂ©s) par VirD2; l'ADN-T est donc excisĂ© du plasmide (4). La protĂ©ine VirD2 reste fixĂ©e sur la bordure droite de l'ADN-T, ce qui l'oriente pour sortir de la bactĂ©rie. Cette sĂ©crĂ©tion s'effectue par un pilus protĂ©ique reliant la bactĂ©rie Ă  la cellule vĂ©gĂ©tale (5). Cet appareil de sĂ©crĂ©tion (dit systĂšme de sĂ©crĂ©tion de type IV) est essentiellement codĂ© par les gĂšnes de l'opĂ©ron virB, et par virD4 Il a Ă©tĂ© proposĂ© que le complexe nuclĂ©oprotĂ©ique VirD2-ADN-T soit recrutĂ© par la protĂ©ine de couplage VirD4 pour traverser la membrane interne puis serait prix en charge par le complexe composĂ© des produits des gĂšnes virB [15]. Avant ou aprĂšs son entrĂ©e dans la cellule (selon les auteurs), l'ADN-T est recouvert de plusieurs monomĂšres de la protĂ©ine VirE2. Celle-ci est Ă©galement d'origine bactĂ©rienne, codĂ©e par le gĂšne virE2, et permet de protĂ©ger l'ADN-T monocatĂ©naire de la dĂ©gradation dans la cellule vĂ©gĂ©tale. VirD2 et VirE2 possĂšdent des sĂ©quences signal de localisation nuclĂ©aire dites NLS (pour Nuclear Localisation Signal) qui sont reconnues par la cellule vĂ©gĂ©tale, permettant d'adresser le complexe nuclĂ©oprotĂ©ique ADN-T/VirE2/VirD2 vers le noyau de la cellule vĂ©gĂ©tale (6). Ce complexe pĂ©nĂštre donc dans le noyau, oĂč il s'intĂšgre Ă  l'ADN vĂ©gĂ©tal. Les ADN polymĂ©rases du vĂ©gĂ©tal l'utilisent comme matrice, et le transforment en ADN double brin (7).

Les gÚnes codés par l'ADN-T ne sont généralement pas exprimés dans une cellule procaryote, donc chez Agrobacterium.

Le gĂ©nie gĂ©nĂ©tique vĂ©gĂ©tal repose en grande partie sur l'utilisation d' Agrobacterium comme vecteur naturel de gĂšnes. La mĂ©thode est appelĂ©e "Agrobacterium tumefaciens-Mediated Transformation" (ATMT). Les biotechnologistes utilisent le plus souvent des plasmides proches du plasmide Ti, dit plasmides dĂ©sarmĂ©s, car leur ADN-T ne porte plus les gĂšnes responsables du pouvoir pathogĂšne. Sur ces plasmides dĂ©sarmĂ©s, les gĂšnes tumoraux sont en effet remplacĂ©s par un (ou plusieurs) gĂšne d’intĂ©rĂȘt agronomique (par exemple le gĂšne codant la toxine de Bacillus thuringiensis dit gĂšne Bt, ou des gĂšnes de rĂ©sistance Ă  l'herbicide non sĂ©lectif glyphosate) et par un ou plusieurs gĂšnes marqueurs permettant de sĂ©lectionner les cellules transformĂ©es, puis de les multiplier sur des milieux de culture, in vitro. Des plantes entiĂšres sont ensuite rĂ©gĂ©nĂ©rĂ©es par des techniques classiques de culture in vitro, faisant intervenir les hormones vĂ©gĂ©tales auxine et cytokinine.

Lien avec LUCA

Une étude réalisée en 2003 montre que Agrobacterium tumefaciens présente les caractéristiques d'un acidocalcisome dans sa structure, organite que l'on pensait n'exister que chez les archées et les eucaryotes. Cette découverte est la premiÚre à montrer une caractéristique commune à tous les domaines du vivant.

Plantes infectées

Parmi les genres de plantes qui peuvent ĂȘtre touchĂ©es par Agrobacterium tumefaciens, toutes des dicotylĂ©dones, on peut mentionner[16]:

Notes et références

  1. PMC 6369824
  2. « Tomate - Agrobacterium radiobacter », sur inra.fr (consulté le ).
  3. J M Young, L D Kuykendall, A Kerr et E MartĂ­nez-Romero, « A revision of Rhizobium Frank 1889, with an emended description of the genus, and the inclusion of all species of Agrobacterium Conn 1942 and Allorhizobium undicola de Lajudie et al. 1998 as new combinations: Rhizobium radiobacter, R. rhizogenes, R. rubi, R. undicola and R. vitis. », International Journal of Systematic and Evolutionary Microbiology, vol. 51,‎ , p. 89-103 (DOI 10.1099/00207713-51-1-89, lire en ligne, consultĂ© le )
  4. (en) Lalita Kanvinde et G. R. K. Sastry, « Agrobacterium tumefaciens Is a Diazotrophic Bacterium », Appl Environ Microbiol, vol. 56, no 7,‎ (ISSN 2087–2092[Ă  vĂ©rifier : ISSN invalide], PMID 16348237, PMCID PMC184564, DOI 10.1128/aem.56.7.2087-2092.1990, lire en ligne)
  5. (en) Smith EF, Townsend CO, « A PLANT-TUMOR OF BACTERIAL ORIGIN », Science, vol. 25, no 643,‎ , p. 671–3 (PMID 17746161, DOI 10.1126/science.25.643.671)
  6. HIROYUKI SAWADA, HIROYUKI IEKI, HIROSHI OYAIZU et SATOSHI MATSUMOTO, « Proposal for Rejection of Agrobacterium tumefaciens and Revised Descriptions for the Genus Agrobacterium and for Agrobacterium radiobacter and Agrobacterium rhizogenes », International Journal of Systematic and Evolutionary Microbiology, vol. 43, no 4,‎ , p. 694–702 (DOI 10.1099/00207713-43-4-694, lire en ligne, consultĂ© le )
  7. (en) J M Young, L D Kuykendall, E MartĂ­nez-Romero et A Kerr, « A revision of Rhizobium Frank 1889, with an emended description of the genus, and the inclusion of all species of Agrobacterium Conn 1942 and Allorhizobium undicola de Lajudie et al. 1998 as new combinations: Rhizobium radiobacter, R. rhizogenes, R. rubi, R. undicola and R. vitis. », International Journal of Systematic and Evolutionary Microbiology, vol. 51, no 1,‎ , p. 89–103 (DOI 10.1099/00207713-51-1-89, lire en ligne [PDF], consultĂ© le )
  8. Stephen K. Farrand, Peter B. van Berkum et Philippe Oger, « Agrobacterium is a definable genus of the family Rhizobiaceae », International Journal of Systematic and Evolutionary Microbiology, vol. 53, no 5,‎ , p. 1681–1687 (DOI 10.1099/ijs.0.02445-0, lire en ligne, consultĂ© le )
  9. (en) « the definition of biovar », sur www.dictionary.com (consulté le )
  10. (en) J. M. Young, L. D. Kuykendall, E. MartĂ­nez-Romero et A. Kerr, « Classification and nomenclature of Agrobacterium and Rhizobium – a reply to Farrand et al. (2003) », International Journal of Systematic and Evolutionary Microbiology, vol. 53, no 5,‎ , p. 1689–1695 (DOI 10.1099/ijs.0.02762-0, lire en ligne [PDF], consultĂ© le )
  11. (en) Han Ming Gan et Michael A Savka, « One More Decade of Agrobacterium Taxonomy », sur ResearchGate (consulté le )
  12. Linshuang Zhang, Xiangyang Li, Feng Zhang et Gejiao Wang, « Genomic analysis of Agrobacterium radiobacter DSM 30147T and emended description of A. radiobacter (Beijerinck and van Delden 1902) Conn 1942 (Approved Lists 1980) emend. Sawada et al. 1993 », Standards in Genomic Sciences, vol. 9, no 3,‎ , p. 574–584 (ISSN 1944-3277, PMID 25197445, PMCID PMCPMC4149017, DOI 10.4056/sigs.4688352, lire en ligne, consultĂ© le )
  13. (en) Han Ming Gan, Melvin V.L. Lee et Michael A. Savka, « Improved genome of Agrobacterium radiobacter type strain provides new taxonomic insight into Agrobacterium genomospecies 4 », PeerJ 7:e6366,‎ (DOI 10.7717/peerj.6366, lire en ligne)
  14. (en) Goodner B, Hinkle G, Gattung S, et al., « Genome sequence of the plant pathogen and biotechnology agent Agrobacterium tumefaciens C58 », Science, vol. 294, no 5550,‎ , p. 2323–8 (PMID 11743194, DOI 10.1126/science.1066803)
  15. « Science Magazine: Sign In » (consulté le )
  16. (en-US) « Agrobacterium tumefaciens – Plant Parasites of Europe » (consultĂ© le )

Voir aussi

Liens externes

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