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Virulence

La virulence désigne l'intensité du pouvoir pathogène d'un micro-organisme (bactérie, champignon, virus, protozoaire). La virulence d'un pathogène létal est facilement mesurable mais celle des pathogènes à effets sous-létaux est plus complexe à évaluer. En médecine, la virulence correspond au degré de rapidité de multiplication d'un virus dans un organisme donné, donc à sa vitesse d'envahissement. Cela ne présume nullement de la gravité de l'affection (éventuellement) engendrée.

En écologie, la virulence est mesurée par la diminution de valeur sélective (survie et/ou reproduction) de l'hôte due à l'infection.

Évolution et conditions de la virulence

Des conditions minimales doivent être réunies pour qu'un organisme soit virulent aux dépens de l'hôte qu'il infecte ou parasite. Tout pathogène l'est ou le devient parce qu'il est adapté à la niche écologique qu'il occupe ou peut occuper, c'est-à-dire qu'il doit notamment[1] :

  • supporter les conditions du milieu externe ou interne de l'hĂ´te ou de l'organe qu'il infecte (tempĂ©rature, aciditĂ©, salinité…) et ĂŞtre capable de se multiplier dans cet environnement. Ceci explique aussi que la plupart des champignons susceptibles de provoquer des mycoses chez les animaux Ă  sang chaud sont thermophiles (Aspergillus fumigatus, Rhizomucor pusillus, Absidia corymbirera…). Ceux qui infectent les organes internes doivent ĂŞtre osmophiles, c'est-Ă -dire rĂ©sister Ă  la pression osmotique induite par la salinitĂ© de ce milieu. Ceux qui s'attaquent aux phanères externes ou aux tissus osseux doivent aussi ĂŞtre xĂ©rophiles, c'est-Ă -dire capables de rĂ©sister Ă  la dĂ©shydratation (gĂ©nĂ©ralement grâce Ă  une cuticule externe rĂ©sistante Ă  l'Ă©vaporation ou Ă  un cytosquelette capable de s'atrophier ou s'hypertrophier selon les conditions ambiantes) ;
  • se dĂ©velopper assez rapidement pour ne pas ĂŞtre exportĂ© par le renouvellement très rapide des cellules de l'Ă©corce dans le cas du vĂ©gĂ©tal et de la peau chez l'animal, des Ă©cailles, des muqueuses, du mucus, etc. (ceci pour les cas d'agents pathogènes parasitant les couches internes de l'enveloppe protectrice externe vivante) ;
  • rĂ©sister Ă  la concurrence et Ă  l'activitĂ© biochimique de dĂ©fense des autres organismes hĂ´tes (dont les symbiotes) ;
  • avoir la capacitĂ© de trouver et capter (souvent par lyse tissulaire) chez son hĂ´te tous les acides aminĂ©s et oligo-Ă©lĂ©ments vitaux lui permettant de prolifĂ©rer. Cette condition pourrait expliquer la localisation prĂ©fĂ©rentielle de certains champignons qui n'infectent que certains organes ; ainsi Candida neoformans attaque prĂ©fĂ©rentiellement le cerveau et C. albicans le rein, alors que des « sites » riches en lipides seront prĂ©fĂ©rĂ©s par Malassezia furfur, une levure lipophile qui se dĂ©veloppe Ă  proximitĂ© des glandes sĂ©bacĂ©es.

Au cours de l'évolution, la sélection naturelle a doté les agents pathogènes de plusieurs stratégies d'adaptation à leur hôte :

  • rĂ©sistance Ă  la phagocytose (par exemple le champignon Cryptococcus neoformans se fabrique une double et solide cuticule qui le protège de la lyse par un globule blanc cherchant Ă  le phagocyter. Les champignons du groupe des Dematiaceae (par exemple les espèces des genres Exophiala, Alternaria, Phialophora…) ont une paroi enrichie en mĂ©lanine qui freine aussi la phagocytose ;
  • capacitĂ© Ă  se cacher de son hĂ´te (par exemple : camouflage hormonal pour un insecte parasitant une ruche, camouflage antigĂ©nique pour certains champignons ou virus infectieux) ;
  • capacitĂ© Ă  exercer une influence immunomodulatrice qui sera :
    • gĂ©nĂ©rale, avec une dĂ©plĂ©tion de tout le système immunitaire (mais tous les pathogènes infectieux seront favorisĂ©s),
    • ou ciblĂ©e : seul le pathogène n'est plus reconnu ou plus attaquĂ©.
Pour cela le pathogène peut produire des toxines ou lyser lui-même les macrophages (certains champignons pathogènes produisent des phospholipases fongiques) ;
  • capacitĂ© Ă  dĂ©tourner les dĂ©fenses de l'hĂ´te : des virus ou champignons peuvent ainsi se faire transporter par les globules blancs eux-mĂŞmes, dans tout le corps et jusque dans des organes profonds normalement bien protĂ©gĂ©s.

Plusieurs de ces stratégies peuvent être utilisées conjointement.

Tout comme la résistance aux antibiotiques, la virulence est un trait de l'agent pathogène qui est soumis à la sélection naturelle et qui évolue. Les organismes traités pour abaisser leur virulence sont dits atténués. C'est un des principes sur lesquels se fonde la vaccination.

Cependant, à moyen et long terme, certaines politiques sanitaires peuvent également sélectionner ou engendrer des hausses de virulence[2] en favorisant des individus plus virulents ou des mutations permettant une virulence accrue.

La théorie de la gestion de la virulence, présentée par Paul W. Ewald, a pour but de comprendre pourquoi et comment la virulence évolue afin de faire évoluer les agents pathogènes vers des formes moins nocives ou de les mettre en concurrence avec des formes moins nocives.

Compromis entre virulence et transmission

La théorie « traditionnelle » en épidémiologie stipulait que l’évolution tendrait à modifier les relations entre l’hôte et le parasite vers le mutualisme, c’est-à-dire une relation à bénéfice réciproque, dans laquelle le parasite ménagerait son hôte afin d'assurer sa multiplication et sa transmission. La virulence tendrait alors à diminuer afin d’assurer une meilleure transmission. Cette hypothèse est connue sous le nom anglais : avirulence hypothesis. Pourtant, très peu d’exemples de parasites devenus avirulents existent[3]. Les premiers à contester cette pensée furent Anderson et May. En 1982, ils développèrent l’hypothèse du trade-off entre la virulence et la transmission[4]. Contrairement à la théorie traditionnelle, ils estimaient qu’un parasite ne pouvait augmenter sa virulence (et donc écourter la durée d’infection, en tuant l’hôte) sans en payer le prix. Autrement dit, en augmentant la virulence, le parasite diminue rapidement la valeur sélective de son hôte (ce qui diminue sa durée d’infection), et donc la durée pendant laquelle l’hôte peut transmettre ce parasite (sa transmissibilité). Les parasites devraient donc adopter un niveau optimal de virulence. Un parasite développant un taux de transmission plus élevé a donc un coût à payer qui est une durée d’infection moindre. Il existerait donc une virulence optimale pour laquelle le succès de la transmission est maximum.

Introduction et description du modèle trade-off

Le modèle du trade-off, développé par Anderson & May (1982) et Ewald (1983), est basé sur l’idée qu’il n’est pas possible pour le parasite d’accroître la durée de l’infection sans en payer le prix[3]. La valeur sélective d'un parasite peut souvent être approximée par le taux de reproduction R0. Dans le cas de parasites à transmission directe et horizontale, celui-ci peut être exprimé comme suit :

oĂą :

  • β reprĂ©sente le taux de transmission du parasite ;
  • S0 reprĂ©sente la densitĂ© initiale d'hĂ´tes susceptibles Ă  l'infection dans la population ;
  • ÎĽ reprĂ©sente le taux de mortalitĂ© naturelle de l'hĂ´te ;
  • α reprĂ©sente le taux de mortalitĂ© de l'hĂ´te causĂ©e par l'infection (ce qui correspond Ă  la virulence) ;
  • Îł reprĂ©sente le taux de guĂ©rison.

Les bases biologiques du trade-off entre virulence et transmission du parasite impliquent que l’auto-réplication du parasite tendrait à maximiser la virulence et la transmission du parasite. En effet, ces deux paramètres sont positivement liés au taux de réplication du parasite dans l’hôte. C’est-à-dire que lorsque α augmente, β augmente également. Il y a alors apparition d’un compromis évolutif entre virulence et transmission, se traduisant par une évolution vers une virulence intermédiaire optimale. On distingue plusieurs forces sélectives pouvant favoriser une diminution de la virulence, par exemple lorsqu'il y a une diminution de la transmissibilité via une baisse des contacts entre hôtes, ou encore lorsqu’il y a une baisse de la densité des hôtes potentiels. En effet, lorsque le parasite rencontre moins d’hôtes, sa transmissibilité sera moindre, ce qui évolutivement pourrait mener à une baisse de sa virulence. De plus, une autre force sélective qui peut diminuer la virulence est l’augmentation de la mortalité naturelle de l’hôte. En effet, si le parasite fait face à un hôte dont le taux de mortalité naturelle (μ) est déjà fort, la sélection favorisera une diminution de la virulence afin de limiter la baisse du nombre d’hôtes potentiels.

A contrario, les forces sélectives qui peuvent conduire à une augmentation de la virulence sont l’augmentation de la transmissibilité et l’augmentation de la densité en hôtes potentiels. On peut aussi citer la baisse de la mortalité naturelle de l’hôte. Car si l’hôte voit son taux de mortalité naturel diminué, la sélection devrait pousser le parasite à tendre vers plus de virulence. Par ailleurs, lors d’infections multiples, une compétition a lieu entre différentes souches pour l’exploitation de la ressource au sein de l’hôte. Cela donnera lieu à une augmentation de la reproduction du parasite dans l’hôte, donc à une augmentation de la virulence.

Preuves empiriques du modèle

Figure 3. Graphique représentant la transmissibilité (axe des ordonnées), et la charge virale (axe de abscisses). Les barres verticales représentent l’intervalle de confiance à 95 %.
  • Une preuve de ce trade-off concerne le virus de l'immunodĂ©ficience humaine (VIH), Ă©tudiĂ© dans l'article de Fraser et al. (2007)[5]. En analysant deux cohortes de patients non traitĂ©s contre le VIH, ils ont quantifiĂ© la relation entre, d’une part, la charge virale et l’infectiositĂ© et, d’autre part, la durĂ©e de la pĂ©riode infectieuse asymptomatique. Cette relation suggère un trade-off. En effet, ils montrent que lorsque la charge virale est faible, la transmissibilitĂ© est limitĂ©e par une faible infectiositĂ© ; tandis que lorsque la charge virale est Ă©levĂ©e et que l’infectiositĂ© est maximisĂ©e, la transmissibilitĂ© est limitĂ©e par la faible durĂ©e d’infection (voir figure 3). En d’autres termes, si le patient non traitĂ© est faiblement infectĂ© par le virus du VIH, sa capacitĂ© Ă  transmettre le virus sera faible car limitĂ©e par sa faible infectiositĂ©. Par contre, si ce patient est fortement infectĂ© et qu’il a donc une forte infectiositĂ©, sa transmissibilitĂ© (sa capacitĂ© Ă  transmettre le virus) sera faible car limitĂ©e par la faible durĂ©e d’infection engendrĂ©e par la diminution de sa durĂ©e de vie. Ainsi, on constate que le potentiel de transmission est optimal pour une charge virale intermĂ©diaire (voir figure 3), situĂ© entre 10 000 et 100 000, comme le dĂ©crit le modèle illustrĂ© Ă  la figure 2.
  • Jacobus C. de Roode et Sonia Altizer ont quant Ă  eux orientĂ© leurs recherches vers les interactions existant entre les larves de deux espèces de papillons monarques d’AmĂ©rique du Nord Danaus plexippus et diffĂ©rents clones de leur parasite, O. elektroscirrha[6]. Les espèces ont Ă©tĂ© choisies pour leur sĂ©paration gĂ©ographique, l’une venant de l’Est, l’autre de l’Ouest. L’infection se fait par ingestion de spores au stade larvaire et la transmission se fait grâce Ă  des spores produites Ă  la surface des organismes adultes qui les dĂ©posent ensuite sur des surfaces oĂą ils pourront Ă  leur tour ĂŞtre ingĂ©rĂ©s par d’autres larves. Les chercheurs ont voulu tester diffĂ©rentes combinaisons d’interactions entre hĂ´te et parasite afin de tester l’influence qu’a le gĂ©notype sur la virulence, la durĂ©e de vie de l’hĂ´te et la transmission. Des Ă©tudes statistiques ont ensuite Ă©tĂ© effectuĂ©es afin de mettre en Ă©vidence des relations entre ces diffĂ©rents paramètres. Les rĂ©sultats qu’ils ont obtenus ne sont pas significatifs pour la plupart des relations Ă©tudiĂ©es (infection spĂ©cialisĂ©e, influence du sexe…). Mais les auteurs observent une forte influence du nombre de spores sĂ©crĂ©tĂ©s Ă  la surface du corps de l’adulte sur sa durĂ©e de vie. En accord avec le modèle de trade-off considĂ©rĂ©[6]. Ă€ savoir, un nombre de spores important (transmissibilitĂ© augmentĂ©e) implique une forte utilisation des rĂ©serves de l’hĂ´te (virulence augmentĂ©e) et donc une diminution de la survie de ce mĂŞme hĂ´te (ce qui diminue la capacitĂ© de transmission). Les parasites et leurs hĂ´tes prĂ©sentent dans quasiment tous les cas des valeurs intermĂ©diaires de virulence (quantitĂ© de spores) et de survie de l'hĂ´te (possibilitĂ©s de transmission). De plus, cette valeur intermĂ©diaire avait au prĂ©alable Ă©tĂ© estimĂ©e selon le modèle du trade-off (5,70 spores par individu) et les valeurs observĂ©es durant l’expĂ©rience correspondent approximativement (5,62 ± 0,04 (log10-scale) pour les espèces venant de l’Est et 5,84 ± 0,04 (log10-scale) pour les espèces venant de l’Ouest)[6]. Cela conduit Ă  penser que les Ă©tudes menĂ©es sur le trade-off sont loin d’être absurdes. Cependant, les chercheurs n’ont pas trouvĂ© de rĂ©sultats significatifs pour ce qui est de la spĂ©cificitĂ© des espèces de parasites pour leurs hĂ´tes et ils remarquent que les parasites n’ont pas les mĂŞmes effets selon l’hĂ´te dans lequel ils se trouvent. Ils remarquent aussi une spĂ©ciation des parasites en fonction de leur aire gĂ©ographique ; en effet, les parasites rĂ©cupĂ©rĂ©s en AmĂ©rique du Nord-Ouest ont une virulence plus importante, ce qui diminue leur capacitĂ© de transmission[6].

Remise en cause du modèle

Les premières critiques de ce modèle sont formulées par Marc Lipstich et E. Richard Moxon en 1997[7], qui critiquent le manque de preuves empiriques pour étayer la théorie du trade-off. Dieter Ebert et James Bull en 2003[8] considèrent eux le modèle comme « trop simpliste ». En effet, en pratique, les relations entre hôtes et parasites sont caractérisées par bien plus que deux paramètres que sont la virulence et la transmission : par exemple, dans le cas des infections multiples (lorsque l’hôte est infecté par différents parasites), il peut y avoir compétition entre eux pour l’accès aux ressources de l’hôte. Ou encore la prise en compte de la réponse immunitaire de l’hôte peut diminuer la virulence. Le modèle trade-off simplifie ainsi la réalité biologique en considérant que la virulence et la transmission du parasite sont indépendantes des caractéristiques de l’hôte. Or, en réalité, ces paramètres sont le résultat d’interactions multiples au sein de l’hôte, par exemple le comportement que peut adopter l’hôte pour contrer l'infection ou d'autres mécanismes une fois l'infection engagée. En réponse à la critique d'Ebert et Bull, il est mis en avant le fait que les confusions viennent souvent de ce que la fonction de fitness du parasite utilisée ne correspond pas à son cycle de vie[9]. Ainsi, Jacobus C. de Roode et alii parviennent à démontrer une relation de trade-off car ils prennent soin d'utiliser une fonction de fitness appropriée au système hôte-parasite étudié[10].

Notes et références

  1. Voir Dominique Chabasse, Claude Guiguen, Nelly Contet-Audonneau, Mycologie médicale, Collection Abrégés, Elservier-Masson, Chapitre Physiologie des mycoses et leurs facteurs favorisant
  2. Gandon et al. (2002) Imperfect vaccines and the evolution of pathogen virulence, Nature, 414, 751-756
  3. (en) Alizon et al. (2009) Virulence evolution and the trade-off hypothesis: history, current state of affairs and the future, J. EVOL. BIOL., 22, 245–259
  4. (en) Anderson, R.M. & May, R.M. Coevolution of hosts and parasites, vol. 85, Parasitology, 1982, 411-426 p
  5. (en) Christophe Fraser, T. DĂ©irdre Hollingsworth, Ruth Chapman, Frank de Wolf, and William P. Hanage, Variation in HIV-1 set-point viral load: Epidemiological analysis and an evolutionary hypothesis, vol. 104, PNAS, 207
  6. (en) Jacobus C. de Roode et Sonia Altizer, « Host–parasite genetic interactions and virulence-transmission relationships in natural populations of monarch butterflies », Evolution, vol. 64, no 2,‎ (DOI 10.1111/j.1558-5646.2009.00845.x, lire en ligne).
  7. (en) Marc Lipsitch et E. Richard Moxon, « Virulence and transmissibility of pathogens: what is the relationship? », Trends in Microbiology, vol. 5,‎ , p. 31–37 (ISSN 0966-842X, PMID 9025233, DOI 10.1016/S0966-842X(97)81772-6, lire en ligne, consulté le )
  8. Ebert D. and Bull J. (2003) Challenging the trade-off model for the evolution of virulence: is virulence management feasible ?, TRENDS in Microbiology, 11, No.1
  9. (en) Samuel Alizon et Yannis Michalakis, « Adaptive virulence evolution: the good old fitness-based approach », Trends in Ecology & Evolution, vol. 30,‎ , p. 248–254 (ISSN 0169-5347, PMID 25837917, DOI 10.1016/j.tree.2015.02.009, lire en ligne, consulté le )
  10. (en) Jacobus C. de Roode, Andrew J. Yates et Sonia Altizer, « Virulence-transmission trade-offs and population divergence in virulence in a naturally occurring butterfly parasite », Proceedings of the National Academy of Sciences, vol. 105,‎ , p. 7489–7494 (ISSN 0027-8424 et 1091-6490, PMID 18492806, PMCID 2396697, DOI 10.1073/pnas.0710909105, lire en ligne, consulté le )

Voir aussi

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