Affaire Florence Cassez
L'affaire Florence Cassez concerne l'arrestation et la dĂ©tention au Mexique d'une ressortissante française. ArrĂȘtĂ©e en 2005, Florence Cassez est alors accusĂ©e d'enlĂšvement, sĂ©questration, dĂ©linquance organisĂ©e et possession d'armes Ă feu et de munitions Ă l'usage exclusif des forces armĂ©es, et condamnĂ©e Ă 96 ans de prison par la justice de ce pays en 2008 (peine rĂ©duite en appel en 2009 Ă 60 ans de prison). Florence Cassez est libĂ©rĂ©e le Ă la suite de l'annulation de sa condamnation par la Cour suprĂȘme du Mexique[1].
Les déboires judiciaires de la Française avaient suscité une trÚs vive émotion au sein d'une partie de l'opinion publique mexicaine, ainsi qu'une polémique entre la France et le Mexique : l'attitude et les interventions publiques de personnalités politiques françaises, au premier rang desquelles Nicolas Sarkozy, alors président de la République, avaient été critiquées en retour par une partie de la société civile et des responsables politiques mexicains.
Protagonistes
Florence Marie Louise Cassez CrĂ©pin[2], nĂ©e Ă Beuvry (Pas-de-Calais) le [3], est la fille de Bernard Cassez, patron d'une petite entreprise de textile[4], et de Charlotte CrĂ©pin[5] - [6]. En 2003, Florence Cassez quitte son emploi de directrice d'une boutique Eurodif Ă Calais et se rend au Mexique, oĂč son frĂšre SĂ©bastien s'est installĂ© et a crĂ©Ă© Sistemas de Salud y Belleza, entreprise de distribution d'appareils esthĂ©tiques et mĂ©dicaux[7].
En , Florence Cassez rencontre Israel Vallarta Cisneros par l'intermédiaire de Sébastien[5]. à son arrestation, il reconnaßt sous la torture dix enlÚvements et un meurtre[8] - [9] et est présenté aujourd'hui comme le ravisseur en chef de la bande des « Zodiaque » (« Los Zodiacos ») et n'est toujours pas jugé pour les faits qui lui sont reprochés. Elle le présente à ses parents lors de leur visite au Mexique[10]. En , Florence Cassez se sépare d'Israel Vallarta Cisneros, retourne en France[11] mais ne trouve pas de travail, si bien qu'elle revient au Mexique ; elle vit chez Israel de septembre à décembre[5].
Cependant, les affaires de SĂ©bastien Cassez ne vont pas trĂšs bien et des dissensions apparaissent avec son associĂ©, Edouardo CuauhtĂ©moc Margolis Sobol, un Mexicain dâorigine israĂ©lo-libanaise, reprĂ©sentant de nombreuses sociĂ©tĂ©s israĂ©liennes au Mexique, dont des entreprises dâarmement et dâĂ©quipement pour les forces militaires et policiĂšres. Il est Ă©galement propriĂ©taire de sociĂ©tĂ©s de protection et de surveillance Ă Mexico[7] - [4]. Par ses relations d'affaires, Margolis entretient d'excellents rapport avec Genaro GarcĂa Luna, directeur de l'« Agence fĂ©dĂ©rale d'investigation » (Agencia Federal de InvestigaciĂłn, ou AFI) et Luis CĂĄrdenas Palomino, chef de la division sĂ©curitĂ© rĂ©gionale de la police fĂ©dĂ©rale (donc adjoint de GarcĂa Luna), qui sera chargĂ© de mener l'enquĂȘte contre le gang des « Zodiaque »[7].
Pour Sébastien, l'homme d'affaires a profité de cette situation pour le menacer lui et son entourage[4]. Florence aurait donc été la victime d'un complot ourdi par les trois hommes, qui auraient ainsi profité de la relation que celle-ci entretenait avec le chef du gang supposé pour atteindre personnellement son frÚre[7].
Arrestation controversée (2005)
Le , considĂ©rĂ©e comme la complice d'Israel Vallarta Cisneros, Florence Cassez est arrĂȘtĂ©e en compagnie de celui-ci en milieu de journĂ©e Ă bord d'une camionnette transportant des affaires lui appartenant, sur une autoroute Ă une cinquantaine de kilomĂštres de Mexico[4]. La police met en scĂšne son arrestation pour deux chaĂźnes de tĂ©lĂ©vision (TV Azteca et Televisa)[12] le matin du au ranch de Vallarta Cisneros, situĂ© au sud de la capitale, sur la route de Cuernavaca, au kilomĂštre 29,5, Ă une heure de route du centre-ville de Mexico[4]. La police fait passer auprĂšs des mĂ©dias l'arrestation mise en scĂšne et filmĂ©e pour un flagrant dĂ©lit et une opĂ©ration de sauvetage, trois personnes enlevĂ©es Ă©tant retrouvĂ©es sur les lieux[13] : Ezequiel Yadir Elizalde Flores, Cristina RĂos Valladares et son fils ĂągĂ© de 10 ans, Cristian[11].
Le , Florence Cassez tĂ©moigne en direct de sa prison dans l'Ă©mission de Denise Maerker, Punto de Partida, sur la chaĂźne Televisa, et dĂ©nonce le montage de son arrestation en accusant Genaro GarcĂa Luna (et son adjoint Luis CĂĄrdenas Palomino) d'en ĂȘtre les auteurs. Deux mois plus tard, dans la mĂȘme Ă©mission, GarcĂa Luna reconnaĂźt en direct la mise en scĂšne[4] - [5], s'en explique et ajoute qu'il s'agissait « d'une reconstitution demandĂ©e par les mĂ©dias et que cet Ă©lĂ©ment ne sera pas pris en compte lors du procĂšs de la Française »[14]. Version formellement dĂ©mentie par Carlos Loret de Mola, prĂ©sentateur vedette de la chaĂźne Televisa, qui affirme avoir Ă©tĂ© manipulĂ© par les autoritĂ©s sur lesquelles il rejette toute la responsabilitĂ© de la mise en scĂšne[15].
Pour ses avocats et selon la loi mexicaine, Florence Cassez aurait dĂ» ĂȘtre prĂ©sentĂ©e au parquet dans les deux heures ayant suivi sa vĂ©ritable arrestation[16] - [11].
Selon Juan Manuel Magaña, lâancien responsable de lâinformation de lâĂ©mission Primero Noticias de Televisa [dans laquelle fut diffusĂ©e la fausse arrestation de la Française], souligne que « les affaires policiĂšres qui passent Ă la tĂ©lĂ©vision ne sont jamais mĂ©diatisĂ©es uniquement pour des raisons journalistiques. Quand lâaffaire Florence Cassez a commencĂ©, le scandale du moment mettait en cause Marta SahagĂșn [la seconde femme du prĂ©sident de lâĂ©poque, Vicente Fox] et le trafic dâinfluence de ses fils, qui faisaient lâobjet dâune enquĂȘte lancĂ©e par la Chambre des dĂ©putĂ©s[17]. »
Accusation et défense
L'accusation prĂ©sente Florence Cassez comme faisant partie de la bande du « Zodiaque », et souligne qu'elle avait Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©e en compagnie d'Israel Vallarta Cisneros, chef de cette bande de ravisseurs, qui Ă©tait vraisemblablement son petit ami[18], et avec lequel elle vivait depuis plusieurs mois dans le ranch de Las Chinitas oĂč se trouvaient, selon la police et la justice, les personnes enlevĂ©es. Pour la dĂ©fense, au moment des faits, Florence Cassez travaillait au Fiesta Americana, un hĂŽtel de Chapultepec, ville situĂ©e au sud-ouest de Mexico, Ă plus de deux heures de route du ranch. Au regard de ses horaires de travail, elle ne pouvait matĂ©riellement pas ĂȘtre dans les deux endroits Ă la fois. Si elle s'est trouvĂ©e sur les lieux, câest parce quâelle louait un appartement dans le centre-ville de la capitale et souhaitait rĂ©cupĂ©rer des meubles chez Vallarta Cisneros[7] - [4].
Des trois personnes enlevĂ©es retrouvĂ©es sur les lieux[13], Ezequiel Yadir Elizalde Flores reconnaĂźt Florence Cassez lors des confrontations, tandis que les deux autres victimes la reconnaissent mais seulement aprĂšs son intervention tĂ©lĂ©visĂ©e, soit trois mois plus tard[11]. Ces deux victimes n'ont pas vu les visages de leurs ravisseurs, qui se masquaient en leur prĂ©sence ; pourtant, elles identifient formellement Florence Cassez par plusieurs signes distinctifs, dont sa voix, son accent français, sa peau et ses cheveux[18]. NĂ©anmoins, le jeune Cristian explique se souvenir avoir reconnu la voix dâun de ses cousins, nommĂ©s Edgar. Or ce dernier est aussi le cousin des frĂšres Rueda Cacho, dĂ©jĂ impliquĂ©s dans des affaires dâenlĂšvements, mais cette piste n'a pas Ă©tĂ© suivie par la police[7]. D'autre part, les dĂ©clarations de Cristina RĂos Valladares Ă©voluent vers une inculpation de Florence Cassez[19].
Selon les correspondants de la presse française au Mexique, trois jours aprÚs la révélation de la manipulation au grand public, les victimes auraient rencontré la police durant quatre heures au siÚge des forces spéciales sans qu'aucun procÚs-verbal ne rende compte de ces auditions. Le , les victimes enregistrent une vidéo dans laquelle elles reviennent radicalement sur la premiÚre version donnée le jour du montage, leur témoignage étant cette fois-ci à charge contre Florence Cassez[4] - [20].
Lors du procÚs, les juges décident de prendre seulement en compte les déclarations ultérieures des victimes, accusant Florence Cassez[21].
Cristina RĂos Valladares, enlevĂ©e le avec son mari et leur fils, et sĂ©questrĂ©e avec son fils, pendant 52 jours jusqu'au , publie le dans le quotidien La Jornada une lettre ouverte « Ă l'opinion publique »[22], oĂč elle dĂ©clare que son fils et elle reconnaissent Florence Cassez comme leur ravisseuse grĂące Ă sa voix et son accent et que cette derniĂšre a extrait du sang de l'enfant pour l'envoyer au pĂšre et a menacĂ© la mĂšre de la tuer. Selon elle, l'effervescence mĂ©diatique autour du cas de Florence Cassez met de nouveau en danger sa famille.
En revanche, le tĂ©moignage d'Ezequiel Elizalde est fragilisĂ© quand il est Ă©tabli, aprĂšs expertise mĂ©dicale, que la tache qu'il prĂ©sentait comme preuve de l'administration d'une piqure d'anesthĂ©siant que lui aurait administrĂ©e la Française pour lui couper le doigt s'avĂšre ĂȘtre une tache de naissance[18] - [7].
Depuis son arrestation, Florence Cassez nie ĂȘtre la complice de Vallarta Cisneros, qui la disculpe d'ailleurs. Selon elle, il Ă©tait simple revendeur de voitures[12] et elle n'a jamais vu de personnes sĂ©questrĂ©es au ranch[5]. Son avocat Ă©voque un montage dans lequel serait impliquĂ© Eduardo Margolis (qui aurait Ă©tĂ© Ă©galement en affaires avec Vallarta avant d'entrer en conflit avec lui), une hypothĂšse Ă©voquĂ©e dans l'hebdomadaire mexicain d'investigation Proceso[23].
Un couple, Alma et Ăngel, tenant un restaurant Ă quelques kilomĂštres du ranch, qui en dĂ©tenait les clĂ©s et s'y rendait parfois, dĂ©clare n'avoir pas vu de personnes enlevĂ©es au ranch la veille de l'arrestation[24] - [25].
Me Frank Berton incrimine Lupita, la sĆur d'Israel Vallarta Cisneros, comme coauteur des enlĂšvements et affirme que celle-ci n'est pas inquiĂ©tĂ©e par la police mexicaine[26]. Les trois victimes ont reconnu immĂ©diatement la maison oĂč vivait Lupita et son compagnon Alejandro MejĂa Guevara Ă Xochimilco comme leur premier lieu de dĂ©tention ; Valeria Cheja Tinajero, une jeune Ă©tudiante, y avait Ă©tĂ© Ă©galement sĂ©questrĂ©e entre fin aoĂ»t et dĂ©but , Ă une pĂ©riode oĂč Florence vivait chez ses parents Ă BĂ©thune. Depuis, Lupita a disparu. La police a rĂ©alisĂ© une perquisition chez cette derniĂšre le , durant laquelle elle aurait trouvĂ© les papiers d'identitĂ©s de certaines victimes, dont celle d'Ezequiel Elizalde[4] - [25]. Elle n'a jamais Ă©tĂ© convoquĂ©e par le juge chargĂ© de l'affaire, ni inquiĂ©tĂ©e par la police[27].
Condamnations
PremiĂšre condamnation (2008)
Le procĂšs de Florence Cassez se tient durant 18 mois du , jour de la premiĂšre audience, Ă .
Ă l'issue du procĂšs, Florence Cassez est condamnĂ©e le Ă un total de 96 ans de prison : elle Ă©cope de 4 Ă 20 ans pour quatre enlĂšvements â la confusion de peines n'existe pas dans le droit mexicain â, huit ans pour association de malfaiteurs, quatre ans pour possession d'armes Ă l'usage exclusif des forces armĂ©es et quatre ans pour possession de munitions[28] - [29].
Le , la Cour SuprĂȘme mexicaine rejette le pourvoi de Florence Cassez pour des raisons techniques car l'affaire a dĂ©jĂ Ă©tĂ© examinĂ©e par un juge puis un tribunal[30].
Sur intervention de Nicolas Sarkozy, Me Frank Berton, avocat dans l'affaire d'Outreau, est désigné en 2008 par la justice française pour suivre ce dossier[16]. Nicolas Sarkozy voit trÚs tÎt dans l'affaire Florence Cassez une occasion de mettre en avant sa communication personnelle et d'améliorer sa popularité auprÚs des Français[31].
Condamnation en appel (2009)
Le , Florence Cassez obtient en appel une réduction de sa peine de 96 à 60 ans d'emprisonnement[32] - [33].
Me Frank Berton accuse alors Genaro GarcĂa Luna, devenu depuis SecrĂ©taire de la SĂ©curitĂ© Publique en , d'ĂȘtre Ă l'origine de la condamnation de Florence Cassez[34], car il joue sa survie politique.
Me Berton incrimine la sĆur d'Israel Vallarta Cisneros d'ĂȘtre coauteur des enlĂšvements et de ne pas ĂȘtre inquiĂ©tĂ©e par la police mexicaine[26].
Intervention de la France
Ăbauche d'un transfĂšrement
Florence Cassez est emprisonnée au Mexique au Centro femenil de readaptación social de Tepepan au sud de Mexico[35]. La France souhaite que Florence Cassez soit rapatriée.
Le , les associations des familles de victimes d'enlĂšvements disent vouloir que Florence Cassez purge sa peine au Mexique[36]. Le site Web Sedcontra.fr publie, dans son no 47 de mars 2009, une tribune d'Emmanuel Barbier titrĂ©e « Une manipulation exemplaire, cautionnĂ©e par le PrĂ©sident », accusant la presse française et le PrĂ©sident Sarkozy de soutenir Florence Cassez malgrĂ© les Ă©lĂ©ments de culpabilitĂ©, comme le tĂ©moignage de Cristina RĂos Valladares[37].
Devant le SĂ©nat mexicain rĂ©uni en session extraordinaire, Nicolas Sarkozy rĂ©clame le transfĂšrement de Florence Cassez, malgrĂ© la demande du gouvernement mexicain de ne pas Ă©voquer ce sujet controversĂ© devant la reprĂ©sentation nationale[38]. Le , en clĂŽture de la visite officielle du prĂ©sident français au Mexique, les prĂ©sidents français et mexicain (Felipe CalderĂłn Hinojosa), donnent une confĂ©rence de presse commune afin d'Ă©voquer les questions bilatĂ©rales. Ils annoncent notamment la crĂ©ation d'une « commission binationale » (selon les termes employĂ©s par les mĂ©dias mexicains) ou « groupe de travail juridique franco-mexicain » (selon les termes employĂ©s par les mĂ©dias français), groupe qui, selon les termes employĂ©s par Nicolas Sarkozy, « se donnera trois semaines pour trouver une solution qui permette de prĂ©server les intĂ©rĂȘts de la justice mexicaine, de la justice française, les intĂ©rĂȘts des victimes et le droit de chacun, mĂȘme s'il a Ă©tĂ© condamnĂ©, Ă se voir respecter dans l'application des droits qui sont les siens »[39] et aura pour tĂąche d'examiner la portĂ©e de la Convention sur le transfĂšrement des personnes condamnĂ©es[40] ouverte Ă la signature Ă Strasbourg le .
Du cĂŽtĂ© français, la convention sur le transfĂšrement des personnes condamnĂ©es (conclue Ă Strasbourg le ) a Ă©tĂ© signĂ©e le , ratifiĂ©e le et est entrĂ©e en vigueur le , tandis que le Mexique, Ătat non membre du Conseil de l'Europe, a adhĂ©rĂ© Ă la convention le et que celle-ci y est entrĂ©e en vigueur le [41] :
- le texte français de la Convention sur le transfÚrement des personnes condamnées[42], appelé également « Convention de Strasbourg » du ;
- l'Ă©tat des signatures et ratifications[41] ;
- le répertoire consacré à cette convention[43].
Pour le gouvernement du Mexique, lâĂ©tude du dossier a pris fin aprĂšs un examen effectuĂ© durant plus de trois mois par les juristes de la Commission binationale, oĂč il a Ă©tĂ© conclu que les conditions permettant de donner un accord pour le transfĂšrement de Florence Cassez vers la France nâĂ©taient pas rĂ©unies, pour diffĂ©rentes raisons[44] : Il existe des diffĂ©rends importants entre les systĂšmes juridiques mexicain et français qui empĂȘchent que Florence Cassez ne purge pleinement en France la peine prononcĂ©e par la justice mexicaine ; Les rĂ©serves formulĂ©es par la France dans le paragraphe 3 de lâarticle 9 et dans le paragraphe 1er de lâarticle 10 de la Convention de Strasbourg ne permettent pas de garantir que Florence Cassez purgera la totalitĂ© de sa peine sur le territoire français ; Ces rĂ©serves prĂ©voient que, dans le cas oĂč Florence Cassez serait transfĂ©rĂ©e vers son pays dâorigine, sa condamnation serait assujettie aux sentences des autoritĂ©s judiciaires françaises quant aux modalitĂ©s de son exĂ©cution, y compris la suspension et la rĂ©duction de celle-ci ; Pour le Mexique, lâaccomplissement de la totalitĂ© de la peine est une condition primordiale. En effet, la lĂ©gislation ne permet pas de libĂ©ration anticipĂ©e ou de rĂ©duction de peine dans des cas de crimes comme celui de lâenlĂšvement.
S'agissant du protocole additionnel à la Convention sur le transfÚrement des personnes condamnées, du , celui-ci a été signé par la France le , ratifié le et est entré en vigueur le , tandis que le Mexique n'a ni signé ni ratifié ce protocole jusqu'à présent, en plein droit en tant que pays souverain n'est donc pas engagé par cet accord international[45].
Ăchec du transfert
Le , le prĂ©sident mexicain Felipe CalderĂłn assure dans un entretien tĂ©lĂ©visĂ© qu'il a demandĂ© Ă Nicolas Sarkozy que la France s'engage Ă ce que la peine infligĂ©e Ă Florence Cassez par la justice mexicaine soit effectivement purgĂ©e â « J'ai dit clairement au prĂ©sident Sarkozy que la France doit nous garantir que cette femme ne profite pas de son transfert pour Ă©chapper Ă l'action de la justice mexicaine » â et souligne qu'il n'existe aucune garantie pour le moment qui justifierait que soit donnĂ©e l'autorisation de transfert en France de Florence Cassez â « Tant que ces garanties n'existent pas, nous n'accorderons Ă©videmment pas cette autorisation (de transfĂšrement en France) »[46]. Il y aurait eu des malentendus entre les deux pays relatifs Ă la nĂ©gociation du transfĂšrement[47].
Le , l'avocat de Florence Cassez dĂ©clare qu'il est prĂȘt Ă demander Ă la France de saisir la Cour internationale de justice (CIJ) Ă La Haye si le Mexique refusait le transfĂšrement de sa cliente, prĂ©vu selon lui par une convention internationale[48].
Le , Felipe Calderon annonce Ă la tĂ©lĂ©vision mexicaine que Florence Cassez purgera sa peine (ramenĂ©e en appel Ă 60 ans de prison) au Mexique. Il indique de plus que les conditions qui lui permettraient d'ĂȘtre transfĂ©rĂ©e ne sont pas rĂ©unies[49]. Le , il adresse une lettre au prĂ©sident français[50].
Recours
Développement : témoignage de David Orozco
En , David Orozco, un des membres du gang des ravisseurs, est arrĂȘtĂ© et affirme lors de l'enquĂȘte que Florence Cassez dirigeait la bande avec IsraĂ«l Vallarta. Selon Orozco, Florence Cassez avait pour tĂąche de toucher les rançons et de prĂ©parer les enlĂšvements. Ces dĂ©clarations sont largement mĂ©diatisĂ©es. En , selon l'AFP, David Orozco aurait dĂ©clarĂ© devant le juge en 2009 que son tĂ©moignage Ă charge contre Florence Cassez et Israel Vallarta Cisneros a Ă©tĂ© recueilli par la police sous la torture. NĂ©anmoins, ce fait n'a jamais Ă©tĂ© prouvĂ©[51].
Il affirme désormais ne pas connaßtre les accusés[52]. Cependant, son témoignage initial ne faisait pas partie des éléments de preuve considérés par les juges pour condamner Florence Cassez, et n'avait donc aucun poids juridique dans son dossier.
Ăchec du premier recours en « amparo » (2010)
Le , les avocats de Florence Cassez déposent un recours en amparo reposant sur 15 violations présumées de la Constitution et du Code pénal mexicain dénoncées par la Française[53].
Le , le septiÚme tribunal collégial en matiÚre pénale du premier circuit statue sur ce recours. Il considÚre que les délits attribués à la plaignante ainsi que sa responsabilité pénale correspondante sont attestés. Pour cette raison, les magistrats fédéraux ratifient la sentence rendue par le Tribunal unitaire en matiÚre pénale du District fédéral et déclarent non fondés les moyens avancés par la défense de Florence Cassez :
- En ce qui concerne le moyen selon lequel il nâexisterait pas de certitude sur le jour et le lieu de lâarrestation, le tribunal le considĂšre comme non fondĂ© dĂšs lors que pendant sa premiĂšre dĂ©claration Florence Cassez ne manifesta pas avoir Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©e un jour avant ni avoir subi de pression pour sâauto-inculper, alors mĂȘme quâelle disposait dâun avocat et dâun interprĂšte.
- En ce qui concerne le moyen selon lequel Florence Cassez aurait Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©e de maniĂšre arbitraire, la sentence dĂ©finitive signale quâil y a bien eu flagrant dĂ©lit au moment de son arrestation, dĂšs lors quâelle portait une arme Ă feu lorsquâelle fut apprĂ©hendĂ©e en compagnie dâIsrael Vallarta Cisneros.
- En ce qui concerne le montage tĂ©lĂ©visĂ© que rĂ©alisĂšrent les autoritĂ©s fĂ©dĂ©rales pour annoncer lâarrestation dâIsrael Vallarta Cisneros et de sa compagne Florence Cassez, les magistrats fĂ©dĂ©raux considĂšrent que la sentence rendue par le tribunal de seconde instance ne tient pas compte des vidĂ©os â se basant sur les tĂ©moignages des victimes â et que leur diffusion nâa pas affectĂ© le dĂ©roulement du procĂšs.
- De mĂȘme maniĂšre, est considĂ©rĂ© comme non fondĂ© le moyen introduit par Florence Cassez selon lequel elle nâavait pas Ă©tĂ© immĂ©diatement mise Ă disposition du MinistĂšre public, dĂšs lors quâau moment de sa capture, son amant Israel Vallarta Cisneros avait prĂ©venu les autoritĂ©s que les victimes de lâenlĂšvement risquaient leur vie si elles nâĂ©taient pas libĂ©rĂ©es avant que soit rendu publique leur dĂ©tention.
- Enfin, dans son jugement, le tribunal collĂ©gial en matiĂšre pĂ©nale prĂ©cise que ne furent pas violĂ©s les droits consulaires de Florence Cassez, dĂšs lors que les autoritĂ©s essayĂšrent bien dâavertir lâambassade de France Ă Mexico de lâarrestation dâune citoyenne française, mais sans que personne leur rĂ©ponde jamais au numĂ©ro indiquĂ© Ă cet effet[54].
En conséquence, il décide de refuser l'amparo[55]. Les voies de recours étant épuisées en droit mexicain, la peine à 60 ans de prison est confirmée.
Les trois magistrats ayant délibéré dans le cadre de ce recours sont :
- Ricardo Ojeda Bohórquez[56], président du tribunal collégial, docteur en droit de l'Université nationale autonome du Mexique (UNAM), juge fédéral depuis 1992 et magistrat de circuit depuis 1997 ;
- Carlos Hugo Luna Ramos[57], magistrat rapporteur, magistrat d'un tribunal de circuit depuis 1987 ;
- Manuel Bårcena Villanueava[58], spécialiste de droit pénal et constitutionnel, désigné magistrat de circuit en 2000 à travers un concours d'opposition.
Le tribunal fait paraĂźtre un compte rendu complet de la sentence du [59], de 1 529 pages, Ă l'usage du public.
Incident diplomatique subséquent (2011)
AprĂšs le verdict du , Florian Blazy, second conseiller de l'ambassade de France au Mexique Ă©voque l'objet de recours au niveau d'organismes internationaux[55].
à la suite de cette décision, la mÚre de Florence Cassez demande l'annulation de l'année du Mexique en France et « le boycott des destinations touristiques vers le Mexique ». La ministre des Affaires étrangÚres MichÚle Alliot-Marie, parle de « véritable déni de justice » et annonce ne pas vouloir prendre part aux manifestations culturelles prévues. Florence Cassez souhaite le maintien de l'année du Mexique et qu'on profite de cette manifestation « pour parler de sa cause »[60].
L'attitude du gouvernement français, les interventions publiques de politiques, en particulier celles du président de la République française, Nicolas Sarkozy, provoquent l'incompréhension de la société civile mexicaine. Le président du Mexique, Felipe Calderón, intervient pour exposer la position de son pays et répondre aux critiques françaises.
Au cours d'une séance au Sénat, MichÚle Alliot-Marie, ministre des Affaires étrangÚres, évoque l'affaire dans une longue intervention. L'ambassadeur du Mexique en France, présent dans l'hémicycle, quitte son siÚge en signe de protestation, chose exceptionnelle pour un ambassadeur en place. Les déclarations de part et d'autre débouchent sur une crise diplomatique entre la France et le Mexique en [61].
Nicolas Sarkozy décide de dédier l'année du Mexique à Florence Cassez, impliquant d'évoquer son sort au début de chaque manifestation et en présence d'un officiel mexicain, à la suite de quoi le Mexique se retire des célébrations, prévues à partir du , protestant qu'on associe un événement culturel à « une personne condamnée par la justice mexicaine »[62].
Selon Le Figaro, le personnel politique français dĂ©nonce presque unanimement la position du Mexique et approuve les pressions françaises, Ă l'exception de rares personnalitĂ©s, comme Christian Vanneste ou Robert Badinter. Pour le premier, « le respect dĂ» Ă la lĂ©gitime fiertĂ© mexicaine, en mĂȘme temps que la prudence nĂ©cessaire pour obtenir des rĂ©sultats, ont cĂ©dĂ© devant une arrogance nationale que le Mexique a dĂ©jĂ connue Ă l'Ă©poque de NapolĂ©on III », tandis que le second dĂ©clare : « Plaçons-nous du cĂŽtĂ© cette fois-ci du Mexique et des autoritĂ©s mexicaines. VoilĂ une jeune femme qui a Ă©tĂ© accusĂ©e, jugĂ©e, condamnĂ©e. Ă tort ou Ă raison, ce n'est pas Ă nous de le dire »[63]. Ă l'inverse, d'autres mĂ©dias, tels que TF1, remarquent que « la stratĂ©gie adoptĂ©e par Paris sur le cas de Florence Cassez soulĂšve Ă©galement critiques et interrogations en France, de la part de l'opposition mais Ă©galement au sein de la majoritĂ© », et citent les positions de Jean-Marc Ayrault sur le respect dĂ» au Mexique, ou François Bayrou sur la « diplomatie brutale » de la France[64].
Annulation de la condamnation par la cour suprĂȘme du Mexique
AprĂšs le rejet du recours en amparo, les avocats de Florence Cassez saisissent la Cour suprĂȘme du Mexique, qui accepte de statuer sur cette affaire[65]. Arturo ZaldĂvar Lelo de Larrea, juge Ă la Cour suprĂȘme du Mexique, est dĂ©signĂ© comme rapporteur.
Le , l'affaire prend un tournant, avec la diffusion d'un rapport de 145 pages[66] du juge ZaldĂvar, qui demande la libĂ©ration « immĂ©diate et absolue » de Florence Cassez, au motif que des tĂ©moins ont modifiĂ© leur version aprĂšs avoir visionnĂ© une mise en scĂšne l'incluant (effet de suggestion)[67], de plusieurs irrĂ©gularitĂ©s de procĂ©dure et de violations de ses droits fondamentaux lors de son arrestation et de l'instruction de l'affaire. Il est reprochĂ© notamment aux forces de police d'avoir organisĂ© une arrestation mise en scĂšne devant les camĂ©ras, de ne pas l'avoir prĂ©sentĂ©e au parquet dans un dĂ©lai de deux heures, et de ne pas avoir immĂ©diatement prĂ©venu le consulat de France.
Mais les cinq juges de la cour suprĂȘme ne parviennent pas Ă une majoritĂ© en : trois juges sur cinq Ă©taient favorables Ă une annulation du jugement mais seulement deux (Arturo ZaldĂvar et Olga SĂĄnchez Cordero) ont votĂ© pour une libĂ©ration immĂ©diate, et un autre (JosĂ© RamĂłn CossĂo) a votĂ© pour un renvoi devant une autre cour d'appel.
Face Ă ce blocage, la cour suprĂȘme nomme Olga SĂĄnchez comme rapporteuse chargĂ©e de proposer un nouveau projet de dĂ©cision et renvoie l'affaire Ă une date ultĂ©rieure.
Le , la Cour suprĂȘme, composĂ©e de cinq juges, annule la condamnation en appel Ă soixante ans de prison du et ordonne sa libĂ©ration, deux d'entre eux ayant prononcĂ© le renvoi en appel de l'affaire, et trois autres sa libĂ©ration immĂ©diate[68] - [67].
Cette décision étant définitive, Florence Cassez quitte aussitÎt le Mexique pour la France.
AprĂšs le retour en France
Florence Cassez se marie en 2013 avec un Mexicain, Fausto Avilla, rencontré pendant sa détention[69], ils auront une petite fille prénommée Fleur en 2015 et divorceront en [70]. En , elle ouvre un restaurant à Dunkerque, Les Gens Heureux, avec son mari[71],
Elle réclame un total de 36 millions de dollars de dédommagement à plusieurs personnalités mexicaines[72].
Relance de la procédure
Le 9 dĂ©cembre 2019, le « superpolicier » mexicain Genaro GarcĂa Luna est arrĂȘtĂ© Ă Dallas (Texas) par le FBI. La justice amĂ©ricaine le soupçonne d'avoir protĂ©gĂ©, une dĂ©cennie durant, le puissant cartel de Sinaloa. Genaro Garcia Luna est le responsable ayant autorisĂ© l'arrestation de Florence Cassez. De plus, la situation politique a Ă©voluĂ© au Mexique. Le gouvernement mexicain actuel dit aujourd'hui que le gang de ravisseurs, Los Zodiacos auquel aurait appartenu Florence Cassez n'a probablement jamais existĂ©.
Grùce à ces nouveaux éléments, Florence Cassez relance sa demande de dédommagement [73].
Chronologie de prises de position et soutiens
En France
- : les parents de Florence Cassez sont reçus Ă l'ĂlysĂ©e par Nicolas Sarkozy.
- : au Parlement français, 168 députés dont trois anciens gardes des Sceaux réclament la libération de Florence Cassez[74] - [75].
- : Florence Cassez intervient sur France 5 en direct dans l'émission Revu et corrigé[76] de Paul Amar.
- : diffusion d'une entrevue radiophonique de Florence Cassez au Canada[77].
- : Ingrid Betancourt, lors de la remise du Prix du courage au fĂ©minin attribuĂ© par Reporters sans frontiĂšres et Radio-Canada et remis par la Gouverneure gĂ©nĂ©rale du Canada, a lancĂ© un appel pour la libĂ©ration de Florence Cassez qu'elle a appelĂ©e sa « sĆur Florence »[78].
- : rassemblement devant l'ambassade du Mexique à Paris à l'initiative des parlementaires du Nord-Pas-de-Calais. Ses parents, son avocat, le président du comité de soutien et un parlementaire sont reçus par l'ambassadeur du Mexique[79].
- : Florence Cassez est interviewée par Michel Labrecque dans l'émission Desautels[80].
- : Serge Grouard, maire d'Orléans et député du Loiret, interroge le gouvernement à l'Assemblée nationale sur la situation de détresse de Florence Cassez[81].
- : Florence Cassez est faite citoyenne d'honneur de la ville d'Orléans[82].
- : une manifestation de type « flashmob » rassemble plus de 300 personnes à Lille. Les sportifs emmenés par la perchiste Vanessa Boslak sont arrivés en courant sur la place du Général-de-Gaulle. à leur arrivée des musiciens jouent sous la direction du chef d'orchestre Jean-Claude Casadesus. Sont en outre présents : Jacques Gaillot, le ministre Marc-Philippe Daubresse, la sénatrice et ex-ministre Michelle Demessine et le député Thierry Lazaro. Il s'agit de la premiÚre manifestation populaire d'une telle envergure.
- : Anne Hidalgo, premiĂšre adjointe au maire de Paris, reçoit officiellement les parents de Florence Cassez Ă l'HĂŽtel de ville de Paris. Elle les assure du « plein soutien des Ă©lus parisiens » et s'insurge contre l'oubli dont elle pourrait ĂȘtre victime[83].
- : Chantal Brunel, une députée UMP de Seine-et-Marne, déclare à la suite de la prise de position du président français : « ce n'est pas parce qu'on est Français à l'étranger qu'on est innocent »[84].
- : le groupe de musique français La Jarry sort un album intitulé Marques d'amour mettant en musique une chanson que Florence Cassez a écrite durant sa détention : Marques d'amour[85].
- : Florence Cassez atterrit à l'Aéroport Paris-Charles-de-Gaulle et est reçue par le ministre des Affaires étrangÚres Laurent Fabius.
- : Florence Cassez se marie avec Fausto, un franco-mexicain qui faisait partie de son comité de soutien, à Dunkerque, à la mairie du quartier de Malo, devant le maire Michel Delebarre[86].
- : Florence Cassez donne naissance à une petite fille prénommée Fleur.
Au Mexique
- : selon l'AFP, lors de son voyage au Mexique, Nicolas Sarkozy a rencontré Maria Elena Morera, l'ex-présidente de Mexico Unido contra la Delincuencia[87] (Le Mexique uni contre la délinquance), et Isabel Miranda de Wallace, du Movimiento Blanco[88] (Mouvement blanc) et de Alto al Secuestro[89] (Halte au kidnapping), dont un fils a été enlevé et tué. Celles-ci auraient déclaré que « la procédure judiciaire mexicaine a été totalement réguliÚre » et qu'elles n'étaient pas d'accord avec une éventuelle réduction de peine de la Française en cas de transfert vers la France[90].
- Fin : Florence Cassez reçoit deux soutiens au Mexique, celui de la ConfĂ©rence des Ă©vĂȘques du Mexique[91], qu'il faut situer dans le contexte historique (voir Guerre des cristeros Guerre de RĂ©forme et Lois de RĂ©forme) et politique actuel au Mexique, ainsi que celui d'Ignacio Morales Lechuga, ancien procureur gĂ©nĂ©ral et ancien ambassadeur du Mexique en France, qui se dĂ©clarent convaincus de l'innocence de Florence Cassez[92].
- : des ONG, dont Alto al Secuestro et Causa ComĂșn, se disent prĂȘtes Ă prouver la culpabilitĂ© de Florence Cassez devant la Cour interamĂ©ricaine des droits de l'homme (CIDH).
- : dans un article de El Universal paru le , l'écrivain mexicain Carlos Fuentes a comparé le comportement du président français dans cette affaire à celui d'un Trujillo, à un dictateur de république bananiÚre, et a suggéré que le président français utilise l'affaire Florence Cassez de façon politique dans le but d'améliorer sa popularité, en baisse dans les sondages[93].
- : Cuauhtémoc Cårdenas défend la position du Mexique et ne veut pas que la culture mexicaine serve de prétexte à la présence virtuelle d'une délinquante condamnée par les tribunaux et Miguel Alemån Velasco, président de l'événement « L'année du Mexique en France », déclare que le président français « a commis une grave erreur » en prenant une décision « unilatérale » qui amÚne à utiliser « L'année du Mexique en France » comme un tribunal pour résoudre l'affaire Florence Cassez[94]. Isabel Miranda de Wallace, présidente de l'association Alto al Secuestro, déclare dans une interview au journal 20 minutes : « Je suis sûre à 100 % qu'elle est coupable » et critique les propos du président Nicolas Sarkozy, qu'elle juge « excessifs et disproportionnés »[51].
- : selon lâhebdomadaire Proceso, la justice mexicaine aurait subi de fortes pressions politiques dans lâaffaire Florence Cassez. Le secrĂ©taire du prĂ©sident Felipe CalderĂłn, Roberto Gil Zuarth, aurait rencontrĂ© le prĂ©sident de la Cour suprĂȘme et trois magistrats du septiĂšme tribunal de Mexico le , quelques heures avant que ce tribunal Ă©mette son verdict concernant le pourvoi en cassation dĂ©posĂ©e par la Française. « Si Cassez est dĂ©clarĂ©e innocente, cela entraĂźnera non seulement la chute du SecrĂ©taire de la SĂ©curitĂ© Publique Genaro GarcĂa Luna, mais cela contribuera Ă rĂ©duire Ă nĂ©ant la lutte du gouvernement contre le crime organisĂ© », aurait dĂ©clarĂ© Roberto Gil Zuarth[95]. Le journal ajoute que les magistrats nient avoir participĂ© Ă une rĂ©union de ce type[96].
- : le juge Arturo ZaldĂvar, rapporteur de la Cour suprĂȘme du Mexique, propose la libĂ©ration « immĂ©diate et absolue » de Florence Cassez[97].
- : Florence Cassez, avec l'aide de son avocat Me Hurtado, porte plainte contre le gouvernement mexicain et rĂ©clame la somme de 36 millions d'euros de dommages et intĂ©rĂȘts.
- : un juge fédéral mexicain s'est déclaré incompétent sur le dossier de sa demande d'indemnisations. Sa plainte a été rejetée.
Documentaire
AprÚs avoir été l'une des affaires judiciaires les plus controversées enregistrées en 2005, ce fait divers a fait la une des journaux parmi les médias français et mexicains. Netflix a publié un documentaire en cinq parties basé sur le livre «Una Novela Criminal» de Jorge Volpi[98].
Notes et références
- Libération immédiate de Florence Cassez - Le Point, 23 janvier 2013
- Nom complet énoncé par le juge lors de l'annonce de sa libération le 23 janvier 2013.
- Au Mexique, vingt ans de prison pour Florence Cassez - Olivier Tartart et Christian LariviĂšre, La Voix du Nord, 27 avril 2008
- « Florence Cassez, la prisonniÚre du Mexique » article de Florence Aubenas dans Le Nouvel Observateur du 29 juillet 2010.
- Florence Cassez, toujours prisonniĂšre au Mexique - Marie Huret, L'Express no 2995, 26 novembre 2008, p. 128
- (es) Reduce magistrado a 60 años sentencia a francesa acusada de secuestro - Caracol, 4 mars 2009
- Dossier: Pour comprendre lâaffaire Cassez, exceptionnelle du dĂ©but Ă la fin ! - Alain Figadere, Le Grand Journal du MĂ©xique, 5 fĂ©vrier 2013
- Affaire Cassez, enquĂȘte sur trois hommes et un mystĂšre
- Condamnée sur de si faibles charges... - La Voix du Nord, 1er juin 2008
- Affaire Cassez: qui a menti ? - Hugues Kéraly, Sedcontra.fr, février 2011 (voir archive)
- Lâinvraisemblable affaire Cassez - LĂ©onore Mahieux, LibĂ©ration, 9 mars 2009
- Le cauchemar mexicain de Florence Cassez - Frédéric Faux, Le Figaro, 2 mai 2008
- Florence Cassez : lâarrestation maquillĂ©e, le procĂšs contestĂ© - Emmanuelle Steels, LibĂ©ration, 21 avril 2010
- Arrestation de Florence Cassez au Mexique: la police a menti - article AFP - du 19 avril 2010.
- « Florence Cassez : les regrets d'une chaßne de télé mexicaine » - article de Libération du 22 janvier 2013.
- Florence Cassez crie son innocence dans une prison mexicaine - Patrice Gouy,, La Croix, 17 novembre 2008
- « Mexique. ScÚnes de crime manipulées par les autorités », sur Courrier international,
- (en) Mexican Court Strikes Down Frenchwoman's Appeal - Paul Kiernan, The Wall Street Journal, 10 février 2011
- Florence Cassez : révélations sur une manipulation - Cyril Hofstein, Le Figaro, 6 novembre 2009
- Au Mexique, l'arrestation de Florence Cassez n'est qu'un montage policier et médiatique - Léonore Mahieux, Emmanuelle Steels et Anne Vigna, Le Monde, 23 février 2011
- DerniÚre chance juridique pour Florence Cassez - Le Figaro, 31 août 2010
- (es) Cristina RĂos Valladares, « Florence Cassez es secuestradora, no vĂctima », La Jornada, 13 juin 2008. Une traduction française de cette lettre de Cristina RĂos Valladares est donnĂ©e dans l'article « Florence Cassez... Aussi innocente que le voudraient les mĂ©dias français ? », par « Marshmallow », 12 mars 2009, sur le site LePost.fr.
- La Voix du Nord 3 juin 2008
- Affaire Cassez- Ce qui cloche ! - Le Grand Journal du Mexique, 14 mai 2011
- Florence Cassez: les arguments de l'accusation, ceux de la défense - L'Express, 17 février 2011
- Interview sur BFM TV, Ă©mission de Karl Zero du 4 mars 2009.
- Les incohérences de l'affaire Cassez - Axel Gyldén, L'Express, 5 février 2010
- Mexique - Florence Cassez fait appel de ses 96 ans de prison - LCI, 29 avril 2008
- (es) Sentencian a Florence Cassez de la banda de âLos Zodiacoâ - Televisa, 27 avril 2008
- Mexique: la Cour suprĂȘme rejette le pourvoi de Françoise Cassez - Editoweb.eu/Yahoo! News, 27 juin 2008
- Patrick Buisson, La Cause du peuple, Perrin, 2016, p. 141 et suivantes
- Mexique : Florence Cassez condamnée à 60 ans de prison - Libération, 4 mars 2009
- (es) Florence Marie Cassez buscarå amparo contra sentencia de 60 años de prisión - La Jornada, 5 mars 2009
- (es) El fracaso de Calderon - Proceso, 7 décembre 2011
- Florence Cassez, si lasse qu'elle s'attend à tout - La Voix du Nord, 9 décembre 2010
- DĂ©pĂȘche « Florence Cassez doit purger sa peine au Mexique, estiment les associations », Agence France-Presse.
- Une manipulation exemplaire, cautionnée par le Président - Emmanuel Barbier, SedContra.fr, mars 2009 (voir archive)
- Jean-François Boyer, « Affaire Cassez, les raisons profondes du raidissement mexicain », sur Le Monde diplomatique,
- extraits d'une dĂ©pĂȘche de l'Agence France-Presse, rapportĂ©s le 9 mars 2009 dans le billet « Ho Florence, ils ont trouvĂ©... », sur le blog de Laurent Epailly, avocat au Barreau de Montpellier.
- texte intégral de la convention sur le site officiel
- Liste des signataires sur le site du Conseil de L'Europe, consulté le 13 février 2011
- texte français de la Convention sur le transfÚrement des personnes condamnées
- répertoire consacré à cette convention
- latinreporters.com
- Voir, sur le site Web du Conseil de l'Europe consacré aux conventions internationales :
- (es) « Cassez debe cumplir condena en caso de extradición: Calderón » - El Universal, 12 mars 2009
- Les dessous diplomatiques de l'affaire Cassez - L'Express, 23 février 2011
- L'avocat de Florence Cassez prĂȘt Ă saisir la Cour Internationale de Justice - Le Monde, 4 dĂ©cembre 2009
- Florence Cassez devra purger ses 60 ans de prison au Mexique - Libération, 23 juin 2009
- (es) Lettre du 22 juillet 2009 - El Universal [PDF]
- Affaire Cassez : « Je suis sûre à 100 % qu'elle est coupable » - 20 minutes, 16 février 2011
- Un témoin à charge contre Florence Cassez l'a accusée sous la torture - Libération, 3 juin 2010
- Florence Cassez et l'« amparo » de la derniÚre chance - La Voix du Nord, 30 août 2010
- Contrepoints.org « Encore l'Affaire Cassez »
- Mexique: le recours en cassation de Florence Cassez rejeté - Le Parisien, 10 février 2011
- Biographie disponible sur le site du gouvernement « Ricardo Ojeda Bohorquez »
- Biographie disponible sur le site du gouvernement « Carlos Hugo Luna Ramos »
- Biographie disponible sur le site du gouvernement « Manuel Barcena Villanueava »
- (es) Difunde Tribunal Colegiado fallo sobre Cassez - MarĂa de la Luz GonzĂĄlez, El Universal, 20 fĂ©vrier 2011 (voir archive)
- Florence Cassez, désemparée, ne veut pas qu'on l'oublie - Le Figaro, 13 février 2010
- Mexico « prĂȘt » Ă participer Ă l'AnnĂ©e du Mexique sous condition - Le Monde / AFP et Reuters, 15 fĂ©vrier 2011
- L'affaire Cassez tourne à la crise diplomatique - Libération, 15 février 2011
- Consensus politique autour de Florence Cassez - Le Figaro, 15 février 2011
- Les nouveaux remous de l'affaire Cassez - TF1, 17 février 2011
- Florence Cassez est libre - Paris Match, 23 janvier 2013
- (es) VersiĂłn pĂșblica Proyecto Arturo ZaldĂvar Amparo Cassez - Scribd
- Florence Cassez : ce qu'a dit la Cour suprĂȘme - Emmanuelle Steels, LibĂ©ration, 24 janvier 2013
- « Florence Cassez dit son "bonheur immense" d'ĂȘtre de retour en France », Le Monde/AFP,
- « Florence Cassez s'est mariée », Europe 1 (consulté le )
- Marianne Lesdos, « Florence Cassez: au chÎmage et divorcée, un retour bien compliqué », Gala, (consulté le ).
- « Cinq ans aprÚs son retour en France, Florence Cassez a ouvert son restaurant », Europe 1, (consulté le ).
- Florence Cassez réclame 36 millions de dollars - Marie Desnos, Paris Match, 27 janvier 2015.
- « Florence Cassez : "Je vais demander des comptes à ceux qui m'ont fait mal" », L'Express, (consulté le ).
- Soutien à Florence Cassez - Site d'André Flajolet, député UMP du Pas-de-Calais (voir archive)
- L'affaire Florence Cassez, c'est un genre d'Outreau - LibéLille, 19 décembre 2008
- Entretien entre Florence Cassez et Paul Amar dans Revu et corrigé - France 5, 18 septembre 2009 [vidéo]
- interview de Florence Cassez, par David Bertet
- La Voix du Nord du 26 septembre 2009
- Manifestation de soutien à Paris pour Florence Cassez, emprisonnée depuis 4 ans au Mexique - La Voix du Nord, 8 décembre 2009
- Reportage disponible sur le site de Radio-Canada
- Question de Serge Grouard à Pierre Lellouche - Site de l'Assemblée Nationale
- Florence, citoyenne d'honneur d'Orléans - Site de soutien de Florence Cassez
- Le pire, ce serait l'oubli - Blog d'Anne Hidalgo, 7 octobre 2010 (voir archive)
- France-Mexique : Une diplomatie « à la hussarde ? » - France Info, 15 février 2011 (sur noelmamere.fr)
- La Jarry : Marques d'amour - YouTube [vidéo]
- Florence Cassez s'est mariée, Le Figaro, 20 juillet 2013.
- (es) MĂ©xico Unido Contra la Delincuencia
- (es) Movimiento blanco
- (es) AsociaciĂłn Alto al secuestro
- Florence Cassez doit purger sa peine au Mexique, estiment les associations - Google/AFP, 10 mars 2009
- Ce soutien a été accusé par l'écrivain catholique Hugues Kéraly de ne servir qu'à discréditer le gouvernement mexicain (revue Sed Contra, édition spéciale du 18 février 2011,
- Florence Cassez reçoit le soutien l'Ăglise catholique et d'un ex-procureur gĂ©nĂ©ral fĂ©dĂ©ral - Le Monde/AFP, 1er dĂ©cembre 2010
- (es) 50 millones de euros, el costo del conflicto - El Universal, 16 février 2011
- (es) Francia no ha dicho que Cassez sea inocente: Cuauhtémoc - La Silla Rota, 16 février 2011
- (es) EscĂĄndalo Cassez: todo por GarcĂa Luna - Proceso, 22 fĂ©vrier 2011 (voir archive)
- La justice sous pression dans l'affaire Cassez - Courrier international, 21 février 2011
- Affaire Cassez, le rapport qui change tout - Europe 1/AFP, 8 mars 2012
- (en) « A Kidnapping Scandal: Where is Florence Cassez now? », sur Express (consulté le )
Annexes
Articles connexes
Bibliographie
- Florence Cassez et Ăric Dussart, Rien n'emprisonne lâinnocence, Ăditions Michel Lafon, Paris, , 232 p. (ISBN 978-2-7499-2158-7)
- Florence Cassez et Ăric Dussart, Ă l'ombre de ma vie : PrisonniĂšre de l'Ătat mexicain, Ăditions Michel Lafon, Paris, , 216 p. (ISBN 978-2-2900-2846-9)
- Alain Devalpo et Anne Vigna, Peines mexicaines : Florence Cassez, Jacinta, Ignacio et les autres, Ăditions First, , 367 p. (ISBN 978-2-7540-1541-7)
- (es) José Reveles, El Affair Cassez: La indignante invencion de culpables en Mexico, Grupo Planeta - Temas 'de hoy, , 301 p. (ISBN 978-6-0707-1691-1)
- (es) Emmanuelle Steels, El teatro del engaño: Buscando a los Zodiaco, la banda de secuestradores que nunca existió, Penguin Random House, Editorial México, (ISBN 6-0731-2966-1)
- (es) Jorge Volpi, Una novela criminale, Alfaguara, , 504 p. (ISBN 978-8420432274)
Liens externes
- (es) Mexico por Florence Cassez
- (es) Para entender el proyecto de sentencia de ZaldĂvar en el caso Florence Cassez - El Juego de la Suprema Corte,