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Affaire Florence Cassez

L'affaire Florence Cassez concerne l'arrestation et la dĂ©tention au Mexique d'une ressortissante française. ArrĂȘtĂ©e en 2005, Florence Cassez est alors accusĂ©e d'enlĂšvement, sĂ©questration, dĂ©linquance organisĂ©e et possession d'armes Ă  feu et de munitions Ă  l'usage exclusif des forces armĂ©es, et condamnĂ©e Ă  96 ans de prison par la justice de ce pays en 2008 (peine rĂ©duite en appel en 2009 Ă  60 ans de prison). Florence Cassez est libĂ©rĂ©e le Ă  la suite de l'annulation de sa condamnation par la Cour suprĂȘme du Mexique[1].

Florence Cassez dans l'Ă©mission Rencontre en Nord sur France Bleu Nord en 2014.

Les déboires judiciaires de la Française avaient suscité une trÚs vive émotion au sein d'une partie de l'opinion publique mexicaine, ainsi qu'une polémique entre la France et le Mexique : l'attitude et les interventions publiques de personnalités politiques françaises, au premier rang desquelles Nicolas Sarkozy, alors président de la République, avaient été critiquées en retour par une partie de la société civile et des responsables politiques mexicains.

Protagonistes

Florence Marie Louise Cassez CrĂ©pin[2], nĂ©e Ă  Beuvry (Pas-de-Calais) le [3], est la fille de Bernard Cassez, patron d'une petite entreprise de textile[4], et de Charlotte CrĂ©pin[5] - [6]. En 2003, Florence Cassez quitte son emploi de directrice d'une boutique Eurodif Ă  Calais et se rend au Mexique, oĂč son frĂšre SĂ©bastien s'est installĂ© et a crĂ©Ă© Sistemas de Salud y Belleza, entreprise de distribution d'appareils esthĂ©tiques et mĂ©dicaux[7].

En , Florence Cassez rencontre Israel Vallarta Cisneros par l'intermĂ©diaire de SĂ©bastien[5]. À son arrestation, il reconnaĂźt sous la torture dix enlĂšvements et un meurtre[8] - [9] et est prĂ©sentĂ© aujourd'hui comme le ravisseur en chef de la bande des « Zodiaque » (« Los Zodiacos ») et n'est toujours pas jugĂ© pour les faits qui lui sont reprochĂ©s. Elle le prĂ©sente Ă  ses parents lors de leur visite au Mexique[10]. En , Florence Cassez se sĂ©pare d'Israel Vallarta Cisneros, retourne en France[11] mais ne trouve pas de travail, si bien qu'elle revient au Mexique ; elle vit chez Israel de septembre Ă  dĂ©cembre[5].

Cependant, les affaires de SĂ©bastien Cassez ne vont pas trĂšs bien et des dissensions apparaissent avec son associĂ©, Edouardo CuauhtĂ©moc Margolis Sobol, un Mexicain d’origine israĂ©lo-libanaise, reprĂ©sentant de nombreuses sociĂ©tĂ©s israĂ©liennes au Mexique, dont des entreprises d’armement et d’équipement pour les forces militaires et policiĂšres. Il est Ă©galement propriĂ©taire de sociĂ©tĂ©s de protection et de surveillance Ă  Mexico[7] - [4]. Par ses relations d'affaires, Margolis entretient d'excellents rapport avec Genaro GarcĂ­a Luna, directeur de l'« Agence fĂ©dĂ©rale d'investigation » (Agencia Federal de InvestigaciĂłn, ou AFI) et Luis CĂĄrdenas Palomino, chef de la division sĂ©curitĂ© rĂ©gionale de la police fĂ©dĂ©rale (donc adjoint de GarcĂ­a Luna), qui sera chargĂ© de mener l'enquĂȘte contre le gang des « Zodiaque »[7].

Pour Sébastien, l'homme d'affaires a profité de cette situation pour le menacer lui et son entourage[4]. Florence aurait donc été la victime d'un complot ourdi par les trois hommes, qui auraient ainsi profité de la relation que celle-ci entretenait avec le chef du gang supposé pour atteindre personnellement son frÚre[7].

Arrestation controversée (2005)

Le , considĂ©rĂ©e comme la complice d'Israel Vallarta Cisneros, Florence Cassez est arrĂȘtĂ©e en compagnie de celui-ci en milieu de journĂ©e Ă  bord d'une camionnette transportant des affaires lui appartenant, sur une autoroute Ă  une cinquantaine de kilomĂštres de Mexico[4]. La police met en scĂšne son arrestation pour deux chaĂźnes de tĂ©lĂ©vision (TV Azteca et Televisa)[12] le matin du au ranch de Vallarta Cisneros, situĂ© au sud de la capitale, sur la route de Cuernavaca, au kilomĂštre 29,5, Ă  une heure de route du centre-ville de Mexico[4]. La police fait passer auprĂšs des mĂ©dias l'arrestation mise en scĂšne et filmĂ©e pour un flagrant dĂ©lit et une opĂ©ration de sauvetage, trois personnes enlevĂ©es Ă©tant retrouvĂ©es sur les lieux[13] : Ezequiel Yadir Elizalde Flores, Cristina RĂ­os Valladares et son fils ĂągĂ© de 10 ans, Cristian[11].

Le , Florence Cassez tĂ©moigne en direct de sa prison dans l'Ă©mission de Denise Maerker, Punto de Partida, sur la chaĂźne Televisa, et dĂ©nonce le montage de son arrestation en accusant Genaro GarcĂ­a Luna (et son adjoint Luis CĂĄrdenas Palomino) d'en ĂȘtre les auteurs. Deux mois plus tard, dans la mĂȘme Ă©mission, GarcĂ­a Luna reconnaĂźt en direct la mise en scĂšne[4] - [5], s'en explique et ajoute qu'il s'agissait « d'une reconstitution demandĂ©e par les mĂ©dias et que cet Ă©lĂ©ment ne sera pas pris en compte lors du procĂšs de la Française »[14]. Version formellement dĂ©mentie par Carlos Loret de Mola, prĂ©sentateur vedette de la chaĂźne Televisa, qui affirme avoir Ă©tĂ© manipulĂ© par les autoritĂ©s sur lesquelles il rejette toute la responsabilitĂ© de la mise en scĂšne[15].

Pour ses avocats et selon la loi mexicaine, Florence Cassez aurait dĂ» ĂȘtre prĂ©sentĂ©e au parquet dans les deux heures ayant suivi sa vĂ©ritable arrestation[16] - [11].

Selon Juan Manuel Magaña, l’ancien responsable de l’information de l’émission Primero Noticias de Televisa [dans laquelle fut diffusĂ©e la fausse arrestation de la Française], souligne que « les affaires policiĂšres qui passent Ă  la tĂ©lĂ©vision ne sont jamais mĂ©diatisĂ©es uniquement pour des raisons journalistiques. Quand l’affaire Florence Cassez a commencĂ©, le scandale du moment mettait en cause Marta SahagĂșn [la seconde femme du prĂ©sident de l’époque, Vicente Fox] et le trafic d’influence de ses fils, qui faisaient l’objet d’une enquĂȘte lancĂ©e par la Chambre des dĂ©putĂ©s[17]. »

Accusation et défense

L'accusation prĂ©sente Florence Cassez comme faisant partie de la bande du « Zodiaque », et souligne qu'elle avait Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©e en compagnie d'Israel Vallarta Cisneros, chef de cette bande de ravisseurs, qui Ă©tait vraisemblablement son petit ami[18], et avec lequel elle vivait depuis plusieurs mois dans le ranch de Las Chinitas oĂč se trouvaient, selon la police et la justice, les personnes enlevĂ©es. Pour la dĂ©fense, au moment des faits, Florence Cassez travaillait au Fiesta Americana, un hĂŽtel de Chapultepec, ville situĂ©e au sud-ouest de Mexico, Ă  plus de deux heures de route du ranch. Au regard de ses horaires de travail, elle ne pouvait matĂ©riellement pas ĂȘtre dans les deux endroits Ă  la fois. Si elle s'est trouvĂ©e sur les lieux, c’est parce qu’elle louait un appartement dans le centre-ville de la capitale et souhaitait rĂ©cupĂ©rer des meubles chez Vallarta Cisneros[7] - [4].

Des trois personnes enlevĂ©es retrouvĂ©es sur les lieux[13], Ezequiel Yadir Elizalde Flores reconnaĂźt Florence Cassez lors des confrontations, tandis que les deux autres victimes la reconnaissent mais seulement aprĂšs son intervention tĂ©lĂ©visĂ©e, soit trois mois plus tard[11]. Ces deux victimes n'ont pas vu les visages de leurs ravisseurs, qui se masquaient en leur prĂ©sence ; pourtant, elles identifient formellement Florence Cassez par plusieurs signes distinctifs, dont sa voix, son accent français, sa peau et ses cheveux[18]. NĂ©anmoins, le jeune Cristian explique se souvenir avoir reconnu la voix d’un de ses cousins, nommĂ©s Edgar. Or ce dernier est aussi le cousin des frĂšres Rueda Cacho, dĂ©jĂ  impliquĂ©s dans des affaires d’enlĂšvements, mais cette piste n'a pas Ă©tĂ© suivie par la police[7]. D'autre part, les dĂ©clarations de Cristina RĂ­os Valladares Ă©voluent vers une inculpation de Florence Cassez[19].

Selon les correspondants de la presse française au Mexique, trois jours aprÚs la révélation de la manipulation au grand public, les victimes auraient rencontré la police durant quatre heures au siÚge des forces spéciales sans qu'aucun procÚs-verbal ne rende compte de ces auditions. Le , les victimes enregistrent une vidéo dans laquelle elles reviennent radicalement sur la premiÚre version donnée le jour du montage, leur témoignage étant cette fois-ci à charge contre Florence Cassez[4] - [20].

Lors du procÚs, les juges décident de prendre seulement en compte les déclarations ultérieures des victimes, accusant Florence Cassez[21].

Cristina RĂ­os Valladares, enlevĂ©e le avec son mari et leur fils, et sĂ©questrĂ©e avec son fils, pendant 52 jours jusqu'au , publie le dans le quotidien La Jornada une lettre ouverte « Ă  l'opinion publique »[22], oĂč elle dĂ©clare que son fils et elle reconnaissent Florence Cassez comme leur ravisseuse grĂące Ă  sa voix et son accent et que cette derniĂšre a extrait du sang de l'enfant pour l'envoyer au pĂšre et a menacĂ© la mĂšre de la tuer. Selon elle, l'effervescence mĂ©diatique autour du cas de Florence Cassez met de nouveau en danger sa famille.

En revanche, le tĂ©moignage d'Ezequiel Elizalde est fragilisĂ© quand il est Ă©tabli, aprĂšs expertise mĂ©dicale, que la tache qu'il prĂ©sentait comme preuve de l'administration d'une piqure d'anesthĂ©siant que lui aurait administrĂ©e la Française pour lui couper le doigt s'avĂšre ĂȘtre une tache de naissance[18] - [7].

Depuis son arrestation, Florence Cassez nie ĂȘtre la complice de Vallarta Cisneros, qui la disculpe d'ailleurs. Selon elle, il Ă©tait simple revendeur de voitures[12] et elle n'a jamais vu de personnes sĂ©questrĂ©es au ranch[5]. Son avocat Ă©voque un montage dans lequel serait impliquĂ© Eduardo Margolis (qui aurait Ă©tĂ© Ă©galement en affaires avec Vallarta avant d'entrer en conflit avec lui), une hypothĂšse Ă©voquĂ©e dans l'hebdomadaire mexicain d'investigation Proceso[23].

Un couple, Alma et Ángel, tenant un restaurant à quelques kilomÚtres du ranch, qui en détenait les clés et s'y rendait parfois, déclare n'avoir pas vu de personnes enlevées au ranch la veille de l'arrestation[24] - [25].

Me Frank Berton incrimine Lupita, la sƓur d'Israel Vallarta Cisneros, comme coauteur des enlĂšvements et affirme que celle-ci n'est pas inquiĂ©tĂ©e par la police mexicaine[26]. Les trois victimes ont reconnu immĂ©diatement la maison oĂč vivait Lupita et son compagnon Alejandro MejĂ­a Guevara Ă  Xochimilco comme leur premier lieu de dĂ©tention ; Valeria Cheja Tinajero, une jeune Ă©tudiante, y avait Ă©tĂ© Ă©galement sĂ©questrĂ©e entre fin aoĂ»t et dĂ©but , Ă  une pĂ©riode oĂč Florence vivait chez ses parents Ă  BĂ©thune. Depuis, Lupita a disparu. La police a rĂ©alisĂ© une perquisition chez cette derniĂšre le , durant laquelle elle aurait trouvĂ© les papiers d'identitĂ©s de certaines victimes, dont celle d'Ezequiel Elizalde[4] - [25]. Elle n'a jamais Ă©tĂ© convoquĂ©e par le juge chargĂ© de l'affaire, ni inquiĂ©tĂ©e par la police[27].

Condamnations

PremiĂšre condamnation (2008)

Le procĂšs de Florence Cassez se tient durant 18 mois du , jour de la premiĂšre audience, Ă  .

À l'issue du procĂšs, Florence Cassez est condamnĂ©e le Ă  un total de 96 ans de prison : elle Ă©cope de 4 Ă— 20 ans pour quatre enlĂšvements — la confusion de peines n'existe pas dans le droit mexicain —, huit ans pour association de malfaiteurs, quatre ans pour possession d'armes Ă  l'usage exclusif des forces armĂ©es et quatre ans pour possession de munitions[28] - [29].

Le , la Cour SuprĂȘme mexicaine rejette le pourvoi de Florence Cassez pour des raisons techniques car l'affaire a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© examinĂ©e par un juge puis un tribunal[30].

Sur intervention de Nicolas Sarkozy, Me Frank Berton, avocat dans l'affaire d'Outreau, est désigné en 2008 par la justice française pour suivre ce dossier[16]. Nicolas Sarkozy voit trÚs tÎt dans l'affaire Florence Cassez une occasion de mettre en avant sa communication personnelle et d'améliorer sa popularité auprÚs des Français[31].

Condamnation en appel (2009)

Le , Florence Cassez obtient en appel une réduction de sa peine de 96 à 60 ans d'emprisonnement[32] - [33].

Me Frank Berton accuse alors Genaro GarcĂ­a Luna, devenu depuis SecrĂ©taire de la SĂ©curitĂ© Publique en , d'ĂȘtre Ă  l'origine de la condamnation de Florence Cassez[34], car il joue sa survie politique.

Me Berton incrimine la sƓur d'Israel Vallarta Cisneros d'ĂȘtre coauteur des enlĂšvements et de ne pas ĂȘtre inquiĂ©tĂ©e par la police mexicaine[26].

Intervention de la France

Ébauche d'un transfùrement

Florence Cassez est emprisonnée au Mexique au Centro femenil de readaptación social de Tepepan au sud de Mexico[35]. La France souhaite que Florence Cassez soit rapatriée.

Le , les associations des familles de victimes d'enlÚvements disent vouloir que Florence Cassez purge sa peine au Mexique[36]. Le site Web Sedcontra.fr publie, dans son no 47 de mars 2009, une tribune d'Emmanuel Barbier titrée « Une manipulation exemplaire, cautionnée par le Président », accusant la presse française et le Président Sarkozy de soutenir Florence Cassez malgré les éléments de culpabilité, comme le témoignage de Cristina Ríos Valladares[37].

Devant le SĂ©nat mexicain rĂ©uni en session extraordinaire, Nicolas Sarkozy rĂ©clame le transfĂšrement de Florence Cassez, malgrĂ© la demande du gouvernement mexicain de ne pas Ă©voquer ce sujet controversĂ© devant la reprĂ©sentation nationale[38]. Le , en clĂŽture de la visite officielle du prĂ©sident français au Mexique, les prĂ©sidents français et mexicain (Felipe CalderĂłn Hinojosa), donnent une confĂ©rence de presse commune afin d'Ă©voquer les questions bilatĂ©rales. Ils annoncent notamment la crĂ©ation d'une « commission binationale » (selon les termes employĂ©s par les mĂ©dias mexicains) ou « groupe de travail juridique franco-mexicain » (selon les termes employĂ©s par les mĂ©dias français), groupe qui, selon les termes employĂ©s par Nicolas Sarkozy, « se donnera trois semaines pour trouver une solution qui permette de prĂ©server les intĂ©rĂȘts de la justice mexicaine, de la justice française, les intĂ©rĂȘts des victimes et le droit de chacun, mĂȘme s'il a Ă©tĂ© condamnĂ©, Ă  se voir respecter dans l'application des droits qui sont les siens »[39] et aura pour tĂąche d'examiner la portĂ©e de la Convention sur le transfĂšrement des personnes condamnĂ©es[40] ouverte Ă  la signature Ă  Strasbourg le .

Du cĂŽtĂ© français, la convention sur le transfĂšrement des personnes condamnĂ©es (conclue Ă  Strasbourg le ) a Ă©tĂ© signĂ©e le , ratifiĂ©e le et est entrĂ©e en vigueur le , tandis que le Mexique, État non membre du Conseil de l'Europe, a adhĂ©rĂ© Ă  la convention le et que celle-ci y est entrĂ©e en vigueur le [41] :

  • le texte français de la Convention sur le transfĂšrement des personnes condamnĂ©es[42], appelĂ© Ă©galement « Convention de Strasbourg » du ;
  • l'Ă©tat des signatures et ratifications[41] ;
  • le rĂ©pertoire consacrĂ© Ă  cette convention[43].

Pour le gouvernement du Mexique, l’étude du dossier a pris fin aprĂšs un examen effectuĂ© durant plus de trois mois par les juristes de la Commission binationale, oĂč il a Ă©tĂ© conclu que les conditions permettant de donner un accord pour le transfĂšrement de Florence Cassez vers la France n’étaient pas rĂ©unies, pour diffĂ©rentes raisons[44] : Il existe des diffĂ©rends importants entre les systĂšmes juridiques mexicain et français qui empĂȘchent que Florence Cassez ne purge pleinement en France la peine prononcĂ©e par la justice mexicaine ; Les rĂ©serves formulĂ©es par la France dans le paragraphe 3 de l’article 9 et dans le paragraphe 1er de l’article 10 de la Convention de Strasbourg ne permettent pas de garantir que Florence Cassez purgera la totalitĂ© de sa peine sur le territoire français ; Ces rĂ©serves prĂ©voient que, dans le cas oĂč Florence Cassez serait transfĂ©rĂ©e vers son pays d’origine, sa condamnation serait assujettie aux sentences des autoritĂ©s judiciaires françaises quant aux modalitĂ©s de son exĂ©cution, y compris la suspension et la rĂ©duction de celle-ci ; Pour le Mexique, l’accomplissement de la totalitĂ© de la peine est une condition primordiale. En effet, la lĂ©gislation ne permet pas de libĂ©ration anticipĂ©e ou de rĂ©duction de peine dans des cas de crimes comme celui de l’enlĂšvement.

S'agissant du protocole additionnel à la Convention sur le transfÚrement des personnes condamnées, du , celui-ci a été signé par la France le , ratifié le et est entré en vigueur le , tandis que le Mexique n'a ni signé ni ratifié ce protocole jusqu'à présent, en plein droit en tant que pays souverain n'est donc pas engagé par cet accord international[45].

Échec du transfert

Le , le prĂ©sident mexicain Felipe CalderĂłn assure dans un entretien tĂ©lĂ©visĂ© qu'il a demandĂ© Ă  Nicolas Sarkozy que la France s'engage Ă  ce que la peine infligĂ©e Ă  Florence Cassez par la justice mexicaine soit effectivement purgĂ©e — « J'ai dit clairement au prĂ©sident Sarkozy que la France doit nous garantir que cette femme ne profite pas de son transfert pour Ă©chapper Ă  l'action de la justice mexicaine » — et souligne qu'il n'existe aucune garantie pour le moment qui justifierait que soit donnĂ©e l'autorisation de transfert en France de Florence Cassez — « Tant que ces garanties n'existent pas, nous n'accorderons Ă©videmment pas cette autorisation (de transfĂšrement en France) »[46]. Il y aurait eu des malentendus entre les deux pays relatifs Ă  la nĂ©gociation du transfĂšrement[47].

Le , l'avocat de Florence Cassez dĂ©clare qu'il est prĂȘt Ă  demander Ă  la France de saisir la Cour internationale de justice (CIJ) Ă  La Haye si le Mexique refusait le transfĂšrement de sa cliente, prĂ©vu selon lui par une convention internationale[48].

Le , Felipe Calderon annonce Ă  la tĂ©lĂ©vision mexicaine que Florence Cassez purgera sa peine (ramenĂ©e en appel Ă  60 ans de prison) au Mexique. Il indique de plus que les conditions qui lui permettraient d'ĂȘtre transfĂ©rĂ©e ne sont pas rĂ©unies[49]. Le , il adresse une lettre au prĂ©sident français[50].

Recours

Développement : témoignage de David Orozco

En , David Orozco, un des membres du gang des ravisseurs, est arrĂȘtĂ© et affirme lors de l'enquĂȘte que Florence Cassez dirigeait la bande avec IsraĂ«l Vallarta. Selon Orozco, Florence Cassez avait pour tĂąche de toucher les rançons et de prĂ©parer les enlĂšvements. Ces dĂ©clarations sont largement mĂ©diatisĂ©es. En , selon l'AFP, David Orozco aurait dĂ©clarĂ© devant le juge en 2009 que son tĂ©moignage Ă  charge contre Florence Cassez et Israel Vallarta Cisneros a Ă©tĂ© recueilli par la police sous la torture. NĂ©anmoins, ce fait n'a jamais Ă©tĂ© prouvĂ©[51].

Il affirme désormais ne pas connaßtre les accusés[52]. Cependant, son témoignage initial ne faisait pas partie des éléments de preuve considérés par les juges pour condamner Florence Cassez, et n'avait donc aucun poids juridique dans son dossier.

Échec du premier recours en « amparo » (2010)

Le , les avocats de Florence Cassez déposent un recours en amparo reposant sur 15 violations présumées de la Constitution et du Code pénal mexicain dénoncées par la Française[53].

Le , le septiÚme tribunal collégial en matiÚre pénale du premier circuit statue sur ce recours. Il considÚre que les délits attribués à la plaignante ainsi que sa responsabilité pénale correspondante sont attestés. Pour cette raison, les magistrats fédéraux ratifient la sentence rendue par le Tribunal unitaire en matiÚre pénale du District fédéral et déclarent non fondés les moyens avancés par la défense de Florence Cassez :

  1. En ce qui concerne le moyen selon lequel il n’existerait pas de certitude sur le jour et le lieu de l’arrestation, le tribunal le considĂšre comme non fondĂ© dĂšs lors que pendant sa premiĂšre dĂ©claration Florence Cassez ne manifesta pas avoir Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©e un jour avant ni avoir subi de pression pour s’auto-inculper, alors mĂȘme qu’elle disposait d’un avocat et d’un interprĂšte.
  2. En ce qui concerne le moyen selon lequel Florence Cassez aurait Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©e de maniĂšre arbitraire, la sentence dĂ©finitive signale qu’il y a bien eu flagrant dĂ©lit au moment de son arrestation, dĂšs lors qu’elle portait une arme Ă  feu lorsqu’elle fut apprĂ©hendĂ©e en compagnie d’Israel Vallarta Cisneros.
  3. En ce qui concerne le montage tĂ©lĂ©visĂ© que rĂ©alisĂšrent les autoritĂ©s fĂ©dĂ©rales pour annoncer l’arrestation d’Israel Vallarta Cisneros et de sa compagne Florence Cassez, les magistrats fĂ©dĂ©raux considĂšrent que la sentence rendue par le tribunal de seconde instance ne tient pas compte des vidĂ©os – se basant sur les tĂ©moignages des victimes – et que leur diffusion n’a pas affectĂ© le dĂ©roulement du procĂšs.
  4. De mĂȘme maniĂšre, est considĂ©rĂ© comme non fondĂ© le moyen introduit par Florence Cassez selon lequel elle n’avait pas Ă©tĂ© immĂ©diatement mise Ă  disposition du MinistĂšre public, dĂšs lors qu’au moment de sa capture, son amant Israel Vallarta Cisneros avait prĂ©venu les autoritĂ©s que les victimes de l’enlĂšvement risquaient leur vie si elles n’étaient pas libĂ©rĂ©es avant que soit rendu publique leur dĂ©tention.
  5. Enfin, dans son jugement, le tribunal collĂ©gial en matiĂšre pĂ©nale prĂ©cise que ne furent pas violĂ©s les droits consulaires de Florence Cassez, dĂšs lors que les autoritĂ©s essayĂšrent bien d’avertir l’ambassade de France Ă  Mexico de l’arrestation d’une citoyenne française, mais sans que personne leur rĂ©ponde jamais au numĂ©ro indiquĂ© Ă  cet effet[54].

En conséquence, il décide de refuser l'amparo[55]. Les voies de recours étant épuisées en droit mexicain, la peine à 60 ans de prison est confirmée.

Les trois magistrats ayant délibéré dans le cadre de ce recours sont :

  • Ricardo Ojeda BohĂłrquez[56], prĂ©sident du tribunal collĂ©gial, docteur en droit de l'UniversitĂ© nationale autonome du Mexique (UNAM), juge fĂ©dĂ©ral depuis 1992 et magistrat de circuit depuis 1997 ;
  • Carlos Hugo Luna Ramos[57], magistrat rapporteur, magistrat d'un tribunal de circuit depuis 1987 ;
  • Manuel BĂĄrcena Villanueava[58], spĂ©cialiste de droit pĂ©nal et constitutionnel, dĂ©signĂ© magistrat de circuit en 2000 Ă  travers un concours d'opposition.

Le tribunal fait paraĂźtre un compte rendu complet de la sentence du [59], de 1 529 pages, Ă  l'usage du public.

Incident diplomatique subséquent (2011)

AprĂšs le verdict du , Florian Blazy, second conseiller de l'ambassade de France au Mexique Ă©voque l'objet de recours au niveau d'organismes internationaux[55].

À la suite de cette dĂ©cision, la mĂšre de Florence Cassez demande l'annulation de l'annĂ©e du Mexique en France et « le boycott des destinations touristiques vers le Mexique ». La ministre des Affaires Ă©trangĂšres MichĂšle Alliot-Marie, parle de « vĂ©ritable dĂ©ni de justice » et annonce ne pas vouloir prendre part aux manifestations culturelles prĂ©vues. Florence Cassez souhaite le maintien de l'annĂ©e du Mexique et qu'on profite de cette manifestation « pour parler de sa cause »[60].

L'attitude du gouvernement français, les interventions publiques de politiques, en particulier celles du président de la République française, Nicolas Sarkozy, provoquent l'incompréhension de la société civile mexicaine. Le président du Mexique, Felipe Calderón, intervient pour exposer la position de son pays et répondre aux critiques françaises.

Au cours d'une séance au Sénat, MichÚle Alliot-Marie, ministre des Affaires étrangÚres, évoque l'affaire dans une longue intervention. L'ambassadeur du Mexique en France, présent dans l'hémicycle, quitte son siÚge en signe de protestation, chose exceptionnelle pour un ambassadeur en place. Les déclarations de part et d'autre débouchent sur une crise diplomatique entre la France et le Mexique en [61].

Nicolas Sarkozy décide de dédier l'année du Mexique à Florence Cassez, impliquant d'évoquer son sort au début de chaque manifestation et en présence d'un officiel mexicain, à la suite de quoi le Mexique se retire des célébrations, prévues à partir du , protestant qu'on associe un événement culturel à « une personne condamnée par la justice mexicaine »[62].

Selon Le Figaro, le personnel politique français dĂ©nonce presque unanimement la position du Mexique et approuve les pressions françaises, Ă  l'exception de rares personnalitĂ©s, comme Christian Vanneste ou Robert Badinter. Pour le premier, « le respect dĂ» Ă  la lĂ©gitime fiertĂ© mexicaine, en mĂȘme temps que la prudence nĂ©cessaire pour obtenir des rĂ©sultats, ont cĂ©dĂ© devant une arrogance nationale que le Mexique a dĂ©jĂ  connue Ă  l'Ă©poque de NapolĂ©on III », tandis que le second dĂ©clare : « Plaçons-nous du cĂŽtĂ© cette fois-ci du Mexique et des autoritĂ©s mexicaines. VoilĂ  une jeune femme qui a Ă©tĂ© accusĂ©e, jugĂ©e, condamnĂ©e. À tort ou Ă  raison, ce n'est pas Ă  nous de le dire »[63]. À l'inverse, d'autres mĂ©dias, tels que TF1, remarquent que « la stratĂ©gie adoptĂ©e par Paris sur le cas de Florence Cassez soulĂšve Ă©galement critiques et interrogations en France, de la part de l'opposition mais Ă©galement au sein de la majoritĂ© », et citent les positions de Jean-Marc Ayrault sur le respect dĂ» au Mexique, ou François Bayrou sur la « diplomatie brutale » de la France[64].

Annulation de la condamnation par la cour suprĂȘme du Mexique

AprĂšs le rejet du recours en amparo, les avocats de Florence Cassez saisissent la Cour suprĂȘme du Mexique, qui accepte de statuer sur cette affaire[65]. Arturo ZaldĂ­var Lelo de Larrea, juge Ă  la Cour suprĂȘme du Mexique, est dĂ©signĂ© comme rapporteur.

Le , l'affaire prend un tournant, avec la diffusion d'un rapport de 145 pages[66] du juge Zaldívar, qui demande la libération « immédiate et absolue » de Florence Cassez, au motif que des témoins ont modifié leur version aprÚs avoir visionné une mise en scÚne l'incluant (effet de suggestion)[67], de plusieurs irrégularités de procédure et de violations de ses droits fondamentaux lors de son arrestation et de l'instruction de l'affaire. Il est reproché notamment aux forces de police d'avoir organisé une arrestation mise en scÚne devant les caméras, de ne pas l'avoir présentée au parquet dans un délai de deux heures, et de ne pas avoir immédiatement prévenu le consulat de France.

Mais les cinq juges de la cour suprĂȘme ne parviennent pas Ă  une majoritĂ© en : trois juges sur cinq Ă©taient favorables Ă  une annulation du jugement mais seulement deux (Arturo ZaldĂ­var et Olga SĂĄnchez Cordero) ont votĂ© pour une libĂ©ration immĂ©diate, et un autre (JosĂ© RamĂłn CossĂ­o) a votĂ© pour un renvoi devant une autre cour d'appel.

Face Ă  ce blocage, la cour suprĂȘme nomme Olga SĂĄnchez comme rapporteuse chargĂ©e de proposer un nouveau projet de dĂ©cision et renvoie l'affaire Ă  une date ultĂ©rieure.

Le , la Cour suprĂȘme, composĂ©e de cinq juges, annule la condamnation en appel Ă  soixante ans de prison du et ordonne sa libĂ©ration, deux d'entre eux ayant prononcĂ© le renvoi en appel de l'affaire, et trois autres sa libĂ©ration immĂ©diate[68] - [67].

Cette décision étant définitive, Florence Cassez quitte aussitÎt le Mexique pour la France.

AprĂšs le retour en France

Florence Cassez se marie en 2013 avec un Mexicain, Fausto Avilla, rencontré pendant sa détention[69], ils auront une petite fille prénommée Fleur en 2015 et divorceront en [70]. En , elle ouvre un restaurant à Dunkerque, Les Gens Heureux, avec son mari[71],

Elle rĂ©clame un total de 36 millions de dollars de dĂ©dommagement Ă  plusieurs personnalitĂ©s mexicaines[72].

Relance de la procédure

Le 9 dĂ©cembre 2019, le « superpolicier » mexicain Genaro GarcĂ­a Luna est arrĂȘtĂ© Ă  Dallas (Texas) par le FBI. La justice amĂ©ricaine le soupçonne d'avoir protĂ©gĂ©, une dĂ©cennie durant, le puissant cartel de Sinaloa. Genaro Garcia Luna est le responsable ayant autorisĂ© l'arrestation de Florence Cassez. De plus, la situation politique a Ă©voluĂ© au Mexique. Le gouvernement mexicain actuel dit aujourd'hui que le gang de ravisseurs, Los Zodiacos auquel aurait appartenu Florence Cassez n'a probablement jamais existĂ©.

Grùce à ces nouveaux éléments, Florence Cassez relance sa demande de dédommagement [73].

Chronologie de prises de position et soutiens

En France

Au Mexique

  • : selon l'AFP, lors de son voyage au Mexique, Nicolas Sarkozy a rencontrĂ© Maria Elena Morera, l'ex-prĂ©sidente de Mexico Unido contra la Delincuencia[87] (Le Mexique uni contre la dĂ©linquance), et Isabel Miranda de Wallace, du Movimiento Blanco[88] (Mouvement blanc) et de Alto al Secuestro[89] (Halte au kidnapping), dont un fils a Ă©tĂ© enlevĂ© et tuĂ©. Celles-ci auraient dĂ©clarĂ© que « la procĂ©dure judiciaire mexicaine a Ă©tĂ© totalement rĂ©guliĂšre » et qu'elles n'Ă©taient pas d'accord avec une Ă©ventuelle rĂ©duction de peine de la Française en cas de transfert vers la France[90].
  • Fin : Florence Cassez reçoit deux soutiens au Mexique, celui de la ConfĂ©rence des Ă©vĂȘques du Mexique[91], qu'il faut situer dans le contexte historique (voir Guerre des cristeros Guerre de RĂ©forme et Lois de RĂ©forme) et politique actuel au Mexique, ainsi que celui d'Ignacio Morales Lechuga, ancien procureur gĂ©nĂ©ral et ancien ambassadeur du Mexique en France, qui se dĂ©clarent convaincus de l'innocence de Florence Cassez[92].
  • : des ONG, dont Alto al Secuestro et Causa ComĂșn, se disent prĂȘtes Ă  prouver la culpabilitĂ© de Florence Cassez devant la Cour interamĂ©ricaine des droits de l'homme (CIDH).
  • : dans un article de El Universal paru le , l'Ă©crivain mexicain Carlos Fuentes a comparĂ© le comportement du prĂ©sident français dans cette affaire Ă  celui d'un Trujillo, Ă  un dictateur de rĂ©publique bananiĂšre, et a suggĂ©rĂ© que le prĂ©sident français utilise l'affaire Florence Cassez de façon politique dans le but d'amĂ©liorer sa popularitĂ©, en baisse dans les sondages[93].
  • : CuauhtĂ©moc CĂĄrdenas dĂ©fend la position du Mexique et ne veut pas que la culture mexicaine serve de prĂ©texte Ă  la prĂ©sence virtuelle d'une dĂ©linquante condamnĂ©e par les tribunaux et Miguel AlemĂĄn Velasco, prĂ©sident de l'Ă©vĂ©nement « L'annĂ©e du Mexique en France », dĂ©clare que le prĂ©sident français « a commis une grave erreur » en prenant une dĂ©cision « unilatĂ©rale » qui amĂšne Ă  utiliser « L'annĂ©e du Mexique en France » comme un tribunal pour rĂ©soudre l'affaire Florence Cassez[94]. Isabel Miranda de Wallace, prĂ©sidente de l'association Alto al Secuestro, dĂ©clare dans une interview au journal 20 minutes : « Je suis sĂ»re Ă  100 % qu'elle est coupable » et critique les propos du prĂ©sident Nicolas Sarkozy, qu'elle juge « excessifs et disproportionnĂ©s »[51].
  • : selon l’hebdomadaire Proceso, la justice mexicaine aurait subi de fortes pressions politiques dans l’affaire Florence Cassez. Le secrĂ©taire du prĂ©sident Felipe CalderĂłn, Roberto Gil Zuarth, aurait rencontrĂ© le prĂ©sident de la Cour suprĂȘme et trois magistrats du septiĂšme tribunal de Mexico le , quelques heures avant que ce tribunal Ă©mette son verdict concernant le pourvoi en cassation dĂ©posĂ©e par la Française. « Si Cassez est dĂ©clarĂ©e innocente, cela entraĂźnera non seulement la chute du SecrĂ©taire de la SĂ©curitĂ© Publique Genaro GarcĂ­a Luna, mais cela contribuera Ă  rĂ©duire Ă  nĂ©ant la lutte du gouvernement contre le crime organisĂ© », aurait dĂ©clarĂ© Roberto Gil Zuarth[95]. Le journal ajoute que les magistrats nient avoir participĂ© Ă  une rĂ©union de ce type[96].
  • : le juge Arturo ZaldĂ­var, rapporteur de la Cour suprĂȘme du Mexique, propose la libĂ©ration « immĂ©diate et absolue » de Florence Cassez[97].
  • : Florence Cassez, avec l'aide de son avocat Me Hurtado, porte plainte contre le gouvernement mexicain et rĂ©clame la somme de 36 millions d'euros de dommages et intĂ©rĂȘts.
  • : un juge fĂ©dĂ©ral mexicain s'est dĂ©clarĂ© incompĂ©tent sur le dossier de sa demande d'indemnisations. Sa plainte a Ă©tĂ© rejetĂ©e.

Documentaire

AprÚs avoir été l'une des affaires judiciaires les plus controversées enregistrées en 2005, ce fait divers a fait la une des journaux parmi les médias français et mexicains. Netflix a publié un documentaire en cinq parties basé sur le livre «Una Novela Criminal» de Jorge Volpi[98].

Notes et références

  1. Libération immédiate de Florence Cassez - Le Point, 23 janvier 2013
  2. Nom complet énoncé par le juge lors de l'annonce de sa libération le 23 janvier 2013.
  3. Au Mexique, vingt ans de prison pour Florence Cassez - Olivier Tartart et Christian LariviĂšre, La Voix du Nord, 27 avril 2008
  4. « Florence Cassez, la prisonniÚre du Mexique » article de Florence Aubenas dans Le Nouvel Observateur du 29 juillet 2010.
  5. Florence Cassez, toujours prisonniĂšre au Mexique - Marie Huret, L'Express no 2995, 26 novembre 2008, p. 128
  6. (es) Reduce magistrado a 60 años sentencia a francesa acusada de secuestro - Caracol, 4 mars 2009
  7. Dossier: Pour comprendre l’affaire Cassez, exceptionnelle du dĂ©but Ă  la fin ! - Alain Figadere, Le Grand Journal du MĂ©xique, 5 fĂ©vrier 2013
  8. Affaire Cassez, enquĂȘte sur trois hommes et un mystĂšre
  9. Condamnée sur de si faibles charges... - La Voix du Nord, 1er juin 2008
  10. Affaire Cassez: qui a menti ? - Hugues Kéraly, Sedcontra.fr, février 2011 (voir archive)
  11. L’invraisemblable affaire Cassez - LĂ©onore Mahieux, LibĂ©ration, 9 mars 2009
  12. Le cauchemar mexicain de Florence Cassez - Frédéric Faux, Le Figaro, 2 mai 2008
  13. Florence Cassez : l’arrestation maquillĂ©e, le procĂšs contestĂ© - Emmanuelle Steels, LibĂ©ration, 21 avril 2010
  14. Arrestation de Florence Cassez au Mexique: la police a menti - article AFP - du 19 avril 2010.
  15. « Florence Cassez : les regrets d'une chaßne de télé mexicaine » - article de Libération du 22 janvier 2013.
  16. Florence Cassez crie son innocence dans une prison mexicaine - Patrice Gouy,, La Croix, 17 novembre 2008
  17. « Mexique. ScÚnes de crime manipulées par les autorités », sur Courrier international,
  18. (en) Mexican Court Strikes Down Frenchwoman's Appeal - Paul Kiernan, The Wall Street Journal, 10 février 2011
  19. Florence Cassez : révélations sur une manipulation - Cyril Hofstein, Le Figaro, 6 novembre 2009
  20. Au Mexique, l'arrestation de Florence Cassez n'est qu'un montage policier et médiatique - Léonore Mahieux, Emmanuelle Steels et Anne Vigna, Le Monde, 23 février 2011
  21. DerniÚre chance juridique pour Florence Cassez - Le Figaro, 31 août 2010
  22. (es) Cristina Ríos Valladares, « Florence Cassez es secuestradora, no víctima », La Jornada, 13 juin 2008. Une traduction française de cette lettre de Cristina Ríos Valladares est donnée dans l'article « Florence Cassez... Aussi innocente que le voudraient les médias français ? », par « Marshmallow », 12 mars 2009, sur le site LePost.fr.
  23. La Voix du Nord 3 juin 2008
  24. Affaire Cassez- Ce qui cloche ! - Le Grand Journal du Mexique, 14 mai 2011
  25. Florence Cassez: les arguments de l'accusation, ceux de la défense - L'Express, 17 février 2011
  26. Interview sur BFM TV, Ă©mission de Karl Zero du 4 mars 2009.
  27. Les incohérences de l'affaire Cassez - Axel Gyldén, L'Express, 5 février 2010
  28. Mexique - Florence Cassez fait appel de ses 96 ans de prison - LCI, 29 avril 2008
  29. (es) Sentencian a Florence Cassez de la banda de ‘Los Zodiaco’ - Televisa, 27 avril 2008
  30. Mexique: la Cour suprĂȘme rejette le pourvoi de Françoise Cassez - Editoweb.eu/Yahoo! News, 27 juin 2008
  31. Patrick Buisson, La Cause du peuple, Perrin, 2016, p. 141 et suivantes
  32. Mexique : Florence Cassez condamnée à 60 ans de prison - Libération, 4 mars 2009
  33. (es) Florence Marie Cassez buscarå amparo contra sentencia de 60 años de prisión - La Jornada, 5 mars 2009
  34. (es) El fracaso de Calderon - Proceso, 7 décembre 2011
  35. Florence Cassez, si lasse qu'elle s'attend à tout - La Voix du Nord, 9 décembre 2010
  36. DĂ©pĂȘche « Florence Cassez doit purger sa peine au Mexique, estiment les associations », Agence France-Presse.
  37. Une manipulation exemplaire, cautionnée par le Président - Emmanuel Barbier, SedContra.fr, mars 2009 (voir archive)
  38. Jean-François Boyer, « Affaire Cassez, les raisons profondes du raidissement mexicain », sur Le Monde diplomatique,
  39. extraits d'une dĂ©pĂȘche de l'Agence France-Presse, rapportĂ©s le 9 mars 2009 dans le billet « Ho Florence, ils ont trouvĂ©... », sur le blog de Laurent Epailly, avocat au Barreau de Montpellier.
  40. texte intégral de la convention sur le site officiel
  41. Liste des signataires sur le site du Conseil de L'Europe, consulté le 13 février 2011
  42. texte français de la Convention sur le transfÚrement des personnes condamnées
  43. répertoire consacré à cette convention
  44. latinreporters.com
  45. Voir, sur le site Web du Conseil de l'Europe consacré aux conventions internationales :
  46. (es) « Cassez debe cumplir condena en caso de extradición: Calderón » - El Universal, 12 mars 2009
  47. Les dessous diplomatiques de l'affaire Cassez - L'Express, 23 février 2011
  48. L'avocat de Florence Cassez prĂȘt Ă  saisir la Cour Internationale de Justice - Le Monde, 4 dĂ©cembre 2009
  49. Florence Cassez devra purger ses 60 ans de prison au Mexique - Libération, 23 juin 2009
  50. (es) Lettre du 22 juillet 2009 - El Universal [PDF]
  51. Affaire Cassez : « Je suis sûre à 100 % qu'elle est coupable » - 20 minutes, 16 février 2011
  52. Un témoin à charge contre Florence Cassez l'a accusée sous la torture - Libération, 3 juin 2010
  53. Florence Cassez et l'« amparo » de la derniÚre chance - La Voix du Nord, 30 août 2010
  54. Contrepoints.org « Encore l'Affaire Cassez »
  55. Mexique: le recours en cassation de Florence Cassez rejeté - Le Parisien, 10 février 2011
  56. Biographie disponible sur le site du gouvernement « Ricardo Ojeda Bohorquez »
  57. Biographie disponible sur le site du gouvernement « Carlos Hugo Luna Ramos »
  58. Biographie disponible sur le site du gouvernement « Manuel Barcena Villanueava »
  59. (es) Difunde Tribunal Colegiado fallo sobre Cassez - María de la Luz Gonzålez, El Universal, 20 février 2011 (voir archive)
  60. Florence Cassez, désemparée, ne veut pas qu'on l'oublie - Le Figaro, 13 février 2010
  61. Mexico « prĂȘt » Ă  participer Ă  l'AnnĂ©e du Mexique sous condition - Le Monde / AFP et Reuters, 15 fĂ©vrier 2011
  62. L'affaire Cassez tourne à la crise diplomatique - Libération, 15 février 2011
  63. Consensus politique autour de Florence Cassez - Le Figaro, 15 février 2011
  64. Les nouveaux remous de l'affaire Cassez - TF1, 17 février 2011
  65. Florence Cassez est libre - Paris Match, 23 janvier 2013
  66. (es) VersiĂłn pĂșblica Proyecto Arturo ZaldĂ­var Amparo Cassez - Scribd
  67. Florence Cassez : ce qu'a dit la Cour suprĂȘme - Emmanuelle Steels, LibĂ©ration, 24 janvier 2013
  68. « Florence Cassez dit son "bonheur immense" d'ĂȘtre de retour en France », Le Monde/AFP,
  69. « Florence Cassez s'est mariée », Europe 1 (consulté le )
  70. Marianne Lesdos, « Florence Cassez: au chÎmage et divorcée, un retour bien compliqué », Gala, (consulté le ).
  71. « Cinq ans aprÚs son retour en France, Florence Cassez a ouvert son restaurant », Europe 1, (consulté le ).
  72. Florence Cassez réclame 36 millions de dollars - Marie Desnos, Paris Match, 27 janvier 2015.
  73. « Florence Cassez : "Je vais demander des comptes à ceux qui m'ont fait mal" », L'Express, (consulté le ).
  74. Soutien à Florence Cassez - Site d'André Flajolet, député UMP du Pas-de-Calais (voir archive)
  75. L'affaire Florence Cassez, c'est un genre d'Outreau - LibéLille, 19 décembre 2008
  76. Entretien entre Florence Cassez et Paul Amar dans Revu et corrigé - France 5, 18 septembre 2009 [vidéo]
  77. interview de Florence Cassez, par David Bertet
  78. La Voix du Nord du 26 septembre 2009
  79. Manifestation de soutien à Paris pour Florence Cassez, emprisonnée depuis 4 ans au Mexique - La Voix du Nord, 8 décembre 2009
  80. Reportage disponible sur le site de Radio-Canada
  81. Question de Serge Grouard à Pierre Lellouche - Site de l'Assemblée Nationale
  82. Florence, citoyenne d'honneur d'Orléans - Site de soutien de Florence Cassez
  83. Le pire, ce serait l'oubli - Blog d'Anne Hidalgo, 7 octobre 2010 (voir archive)
  84. France-Mexique : Une diplomatie « à la hussarde ? » - France Info, 15 février 2011 (sur noelmamere.fr)
  85. La Jarry : Marques d'amour - YouTube [vidéo]
  86. Florence Cassez s'est mariée, Le Figaro, 20 juillet 2013.
  87. (es) MĂ©xico Unido Contra la Delincuencia
  88. (es) Movimiento blanco
  89. (es) AsociaciĂłn Alto al secuestro
  90. Florence Cassez doit purger sa peine au Mexique, estiment les associations - Google/AFP, 10 mars 2009
  91. Ce soutien a été accusé par l'écrivain catholique Hugues Kéraly de ne servir qu'à discréditer le gouvernement mexicain (revue Sed Contra, édition spéciale du 18 février 2011,
  92. Florence Cassez reçoit le soutien l'Église catholique et d'un ex-procureur gĂ©nĂ©ral fĂ©dĂ©ral - Le Monde/AFP, 1er dĂ©cembre 2010
  93. (es) 50 millones de euros, el costo del conflicto - El Universal, 16 février 2011
  94. (es) Francia no ha dicho que Cassez sea inocente: Cuauhtémoc - La Silla Rota, 16 février 2011
  95. (es) Escåndalo Cassez: todo por García Luna - Proceso, 22 février 2011 (voir archive)
  96. La justice sous pression dans l'affaire Cassez - Courrier international, 21 février 2011
  97. Affaire Cassez, le rapport qui change tout - Europe 1/AFP, 8 mars 2012
  98. (en) « A Kidnapping Scandal: Where is Florence Cassez now? », sur Express (consulté le )

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

  • Florence Cassez et Éric Dussart, Rien n'emprisonne l’innocence, Éditions Michel Lafon, Paris, , 232 p. (ISBN 978-2-7499-2158-7)
  • Florence Cassez et Éric Dussart, À l'ombre de ma vie : PrisonniĂšre de l'État mexicain, Éditions Michel Lafon, Paris, , 216 p. (ISBN 978-2-2900-2846-9)
  • Alain Devalpo et Anne Vigna, Peines mexicaines : Florence Cassez, Jacinta, Ignacio et les autres, Éditions First, , 367 p. (ISBN 978-2-7540-1541-7)
  • (es) JosĂ© Reveles, El Affair Cassez: La indignante invencion de culpables en Mexico, Grupo Planeta - Temas 'de hoy, , 301 p. (ISBN 978-6-0707-1691-1)
  • (es) Emmanuelle Steels, El teatro del engaño: Buscando a los Zodiaco, la banda de secuestradores que nunca existiĂł, Penguin Random House, Editorial MĂ©xico, (ISBN 6-0731-2966-1)
  • (es) Jorge Volpi, Una novela criminale, Alfaguara, , 504 p. (ISBN 978-8420432274)

Liens externes

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