Marta SahagĂșn
Marta SahagĂșn, nĂ©e Marta MarĂa SahagĂșn JimĂ©nez le Ă Zamora (Mexique), est l'Ă©pouse de l'ancien prĂ©sident mexicain Vicente Fox et de ce fait PremiĂšre dame du Mexique entre 2001 et 2006. Contrairement aux anciennes PremiĂšres dames, elle s'investit particuliĂšrement dans son rĂŽle durant le mandat de son mari, suscitant des controverses au sujet du financement de sa fondation Vamos MĂ©xico et des liens prĂ©sumĂ©s de ses fils avec les cartels de la drogue[1] - [2].
Marta SahagĂșn | |
PremiĂšre dame du Mexique | |
---|---|
â | |
Prédécesseur | Nilda Patricia Velasco de Zedillo |
Successeur | Margarita Zavala |
Biographie | |
Nom de naissance | Marta MarĂa SahagĂșn JimĂ©nez |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Zamora (Mexique) |
Conjoint | Vicente Fox |
Biographie
Origines, premier mariage et carriĂšre professionnelle
DeuxiĂšme enfant d'une fratrie de six, elle est la fille du docteur Alberto SahagĂșn de la Parra, fondateur de l'hĂŽpital San JosĂ© de Zamora et d'une Ă©cole de soins infirmiers, et d'Ana Teresa JimĂ©nez Vargas. Pendant quelques annĂ©es, elle est professeuse d'anglais Ă l'universitĂ© Lasallista Benavente.
Elle se marie une premiÚre fois avec le vétérinaire Manuel Bribiesca Godoy, avec lequel elle dirige une entreprise de vente en gros de fournitures vétérinaires à Celaya. Ils ont trois enfants : Manuel, Jorge Alberto et Fernando[3]. Ils se séparent en 1998 et divorcent en 2000.
CarriĂšre politique et PremiĂšre dame du Mexique
Ă partir de 1988, elle s'investit politiquement dans le Parti action nationale. Elle se prĂ©sente en vain au poste de maire de Celaya puis rencontre l'homme politique Vicente Fox, alors gouverneur de Guanajuato, qui la nomme porte-parole de l'Ătat. Durant la campagne prĂ©sidentielle de ce dernier et la premiĂšre annĂ©e de son mandat, elle est son attachĂ©e de presse. Ils se marient en 2001[3].
En , elle crĂ©e la fondation Vamos MĂ©xico, qui alloue des fonds pour aider les Mexicains dĂ©favorisĂ©es et des organisations comme la LĂ©gion du Christ. L'inauguration a lieu au chĂąteau de Chapultepec, lors de laquelle le chanteur Elton John donne un concert, ce qui suscite des critiques concernant l'utilisation d'un monument national Ă des fins privĂ©es[4]. La fondation fait par ailleurs l'objet d'un examen minutieux aux niveaux national et international aprĂšs qu'une enquĂȘte menĂ©e par le Financial Times ait rĂ©vĂ©lĂ© que moins de la moitiĂ© des dons faits Ă la fondation Ă©taient rĂ©ellement destinĂ©s Ă des actions caritatives. Le journal critique aussi le manque de transparence de la fondation dans la gestion de ses ressources et la source de ses dons, ainsi que ses frais gĂ©nĂ©raux Ă©levĂ©s, malgrĂ© l'aide du personnel prĂ©sidentiel, qui lui mettait Ă disposition des ressources et des bureaux[5]. Le vĂ©rificateur fĂ©dĂ©ral mexicain ouvre alors une instruction afin de dĂ©terminer si la loterie nationale et le bureau prĂ©sidentiel avaient indĂ»ment donnĂ© des fonds publics Ă la fondation. Laura ValdĂ©s, directrice de la loterie Ă l'Ă©poque, est par ailleurs la sĆur d'un membre du conseil d'administration de Vamos MĂ©xico[6].
En dĂ©pit de sa popularitĂ© auprĂšs de la population, plusieurs mĂ©dias et parlementaires ont reprochĂ© Ă Marta SahagĂșn d'avoir utilisĂ© sa position de PremiĂšre dame pour prĂ©parer une potentielle campagne prĂ©sidentielle[7] - [3]. Elle est Ă©galement critiquĂ©e pour ses dĂ©penses et son Ă©quipe de 38 personnes, onze de ces postes coĂ»tant un total de 782 000 dollars par an[8].
AprĂšs avoir reconnu son intĂ©rĂȘt pour le poste de prĂ©sident du Mexique[9], elle annonce en 2004 qu'elle ne sera pas candidate et qu'elle se retirera avec son mari dans leur ranch Ă la fin de son mandat. Elle ajoute cependant que « le Mexique est prĂȘt Ă ĂȘtre gouvernĂ© par une femme »[10].
Controverses
Conflit avec Proceso et Olga Wornat
En 2003, la journaliste argentine Olga Wornat publie La Jefa: Vida pĂșblica y privada de Marta SahagĂșn de Fox (La cheffe : la vie publique et privĂ©e de Marta Sahagun de Fox), un livre sur la PremiĂšre dame et ses fils. L'homme politique Ricardo Sheffield Padilla (es) demande alors au gouvernement fĂ©dĂ©ral de mener une enquĂȘte sur les allĂ©gations de corruption soulevĂ©es par Olga Wornat. En 2005, cette derniĂšre publie un deuxiĂšme livre sur le mĂȘme sujet, CrĂłnicas Malditas (Chroniques maudites), oĂč elle examine les sources de leur immense fortune. La mĂȘme annĂ©e, le magazine mexicain Proceso publie un article sur la fin du premier mariage de Marta SahagĂșn (rĂ©vĂ©lant des plaintes pour violences domestiques dirigĂ©es contre son ex-mari) et sur les activitĂ©s suspectes de ses fils.
Le , Marta SahagĂșn engage une action civile devant le Tribunal supĂ©rieur de justice du district fĂ©dĂ©ral contre Olga Wornat et Proceso pour « prĂ©judice moral » et atteinte Ă la vie privĂ©e. Son fils Manuel Bibriesca SahagĂșn dĂ©pose une plainte distincte contre la journaliste, menacĂ©e de mort depuis la publication de ses livres et placĂ©e en rĂ©sidence surveillĂ©e par un juge fĂ©dĂ©ral[11].
Le , Proceso publie un nouvel article intitulĂ© Amistades Peligrosas (Des amitiĂ©s dangereuses), dans lequel Raquenel Villanueva, avocate de toxicomanes, affirme avoir rencontrĂ© le fils de la PremiĂšre dame, Fernando Bribiesca SahagĂșn, avec son client Jaime Valdez MartĂnez en 2003[12]. Ce dernier est considĂ©rĂ© par le procureur gĂ©nĂ©ral de la RĂ©publique comme un adjoint du baron de la drogue JoaquĂn GuzmĂĄn.
Les fils de la PremiĂšre dame
Avec ses fils, Marta SahagĂșn a Ă©tĂ© Ă plusieurs reprises accusĂ©e d'avoir usĂ© de son influence pour promouvoir les intĂ©rĂȘts commerciaux de sa famille[13]. En partie Ă la suite des rĂ©vĂ©lations de la journaliste Olga Wornat, la Chambre des dĂ©putĂ©s mexicaine ouvre une enquĂȘte sur les activitĂ©s de ses enfants. Mi-2006, une commission parlementaire prĂ©sidĂ©e par le dĂ©putĂ© JesĂșs GonzĂĄlez Schmal (en) affirme avoir trouvĂ© des Ă©lĂ©ments permettant de prouver de multiples transactions douteuses dans leurs affaires et dĂ©cide de porter plainte auprĂšs du Procureur gĂ©nĂ©ral. En rĂ©action, la PremiĂšre dame tient une confĂ©rence de presse Ă la rĂ©sidence prĂ©sidentielle de Los Pinos pour critiquer durement la commission et son prĂ©sident, affirmant qu'il s'agissait de mensonges et d'un coup de publicitĂ© dirigĂ© contre elle[14].
La journaliste mexicaine Anabel Hernandez, dans ses livres Fin de fiesta en Los Pinos (Fin de fiesta Ă Los Pinos) en 2006 et Narcoland en 2012, contribue Ă accroĂźtre les critiques Ă l'encontre de Marta SahagĂșn et de ses fils, en enquĂȘtant sur leur trafic d'influence prĂ©sumĂ© et leurs liens avec les cartels de la drogue.
Manuel et Jorge Bribiesca SahagĂșn auraient jouĂ© un rĂŽle clĂ© dans la conclusion de contrats d'une valeur de plusieurs millions de dollars avec Pemex, une entreprise publique, au nom d'Oceanografia, une sociĂ©tĂ© de services pĂ©troliers accusĂ©e d'avoir fraudĂ© au moins 400 millions de dollars Ă Citigroup et Banamex[15].
En 2012, le FBI (Ătats-Unis) lance un mandat d'arrĂȘt contre Manuel Bribiesca pour fraude dans l'affaire Oceanografia[16].
Références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Marta SahagĂșn » (voir la liste des auteurs).
- E. Eduardo Castillo, « Mexican Candidates' Wives Seek Low Profile », The Associated Press, The Washington Post,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- Scott C. Johnson, « Worst Lady? President Vicente Fox Is Losing His Grip on His Party and His Government, and His Wife May Be to Blame », Newsweek,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- Chris Kraul, « Fox's First Lady Sizing Up Her New Shoes », The Los Angeles Times,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- Jo Tuckman, « Images of Evita and Elton trouble Mexican first lady », The Guardian,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- Sara Silver, « First lady's foundation that finds itself on shaky ground », The Financial Times,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- Sara Silver et John Authers, « Mexico to probe lottery donations », The Financial Times,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- Kevin Sullivan, « Mexico's First Lady: Asset or Liability? », The Washington Post,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- Sara Silver, « Mexico to limit First Ladyâs public spending », The Financial Times,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- Diego Cevallos, « First Ladyâs Political Ambitions Draw Fire », sur Inter Press Service News Agency (consultĂ© le )
- Reed Johnson, « Mexican First Lady Rules Out a Presidential Bid », The Los Angeles Times,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- « Son of presidentâs wife sues journalist », sur en.rsf.org, Reporters Without Borders (consultĂ© le )
- « Amistades Peligrosas », sur Proceso (consulté le )
- (en) Jo Tuckman, Mexico : Democracy Interrupted, New Haven (Conn.), Yale University Press, , 311 p. (ISBN 978-0-300-16031-4, lire en ligne), p. 64
- Liliana AlcĂĄntara, « Marta SahagĂșn descalifica acusaciĂłn por caso Bribiesca », El Universal,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- Dolia Estevez, « OceanografĂa's Mexican CEO Turns Himself In For Questioning On Alleged Massive Fraud Against Citigroup », Forbes,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- « FBI looking for the stepson of Mexico's Ex-President », sur San Diego Red (consulté le )