Ălections parlementaires italiennes de 2018
Les élections parlementaires italiennes de 2018 sont un scrutin de type parlementaire se déroulant le , à l'expiration naturelle de la XVIIe législature de la République italienne. Elles se tiennent à la suite de la dissolution du Parlement du . Ce scrutin permet d'élire 315 des sénateurs et 630 députés.
Ălections parlementaires italiennes de 2018 | |||||
630 siÚges à la Chambre des députés Majorité absolue : 316 siÚges 315 siÚges au Sénat de la République Majorité absolue : 158 siÚges | |||||
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Type dâĂ©lection | Ălection parlementaire | ||||
Participation | 72,93âŻ% 2,1 | ||||
Coalition de centre droit â Matteo Salvini | |||||
Voix | 12 164 732 | ||||
37,00âŻ% | 2,7 | ||||
Députés élus | 265 | 93 | |||
SĂ©nateurs Ă©lus | 135 | 1 | |||
Mouvement 5 Ă©toiles â Luigi Di Maio | |||||
Voix | 10 743 566 | ||||
32,68âŻ% | 7,1 | ||||
Députés élus | 228 | 119 | |||
SĂ©nateurs Ă©lus | 112 | 58 | |||
Coalition de centre gauche â Matteo Renzi | |||||
Voix | 7 512 243 | ||||
22,85âŻ% | 3,5 | ||||
Députés élus | 121 | 182 | |||
SĂ©nateurs Ă©lus | 60 | 56 | |||
Libres et Ă©gaux â Pietro Grasso | |||||
Voix | 1 114 799 | ||||
3,39âŻ% | 0,2 | ||||
Députés élus | 14 | 23 | |||
SĂ©nateurs Ă©lus | 4 | 3 | |||
Parti ou coalition en tĂȘte par province Ă la Chambre des dĂ©putĂ©s | |||||
Composition de la Chambre des députés | |||||
Composition du SĂ©nat de la RĂ©publique | |||||
Gouvernement | |||||
Sortant | Ălu | ||||
Gentiloni PD-AP-CpE |
Conte I M5S-Lega | ||||
LĂ©gislature Ă©lue | |||||
XVIIIe | |||||
Ces élections parlementaires ont lieu un peu plus d'un an aprÚs le référendum constitutionnel de 2016, à l'issue duquel une des plus importantes réformes constitutionnelles de l'aprÚs-guerre proposée par le gouvernement de Matteo Renzi a été largement rejetée par les électeurs ayant pris part au vote. En outre, l'adoption, par le Parlement en , d'une nouvelle loi électorale régissant les modalités propres aux élections parlementaires a été rendue nécessaire aprÚs l'abrogation partielle de la loi Calderoli et la censure, par la Cour constitutionnelle, de la loi électorale votée par les parlementaires en 2015 et baptisée « Italicum ».
Les députés et sénateurs élus à l'occasion de ces élections siÚgent pour la XVIIIe législature de la République italienne.
Les Ă©lections ont pour rĂ©sultat un parlement sans majoritĂ©, aucune des trois principales forces politiques n'Ă©tant parvenue Ă obtenir la majoritĂ© absolue. Le Mouvement 5 Ă©toiles arrive en tĂȘte et devient le premier parti au parlement avec prĂšs d'un tiers des siĂšges. Il est toutefois devancĂ© par la Coalition de centre droit, au sein de laquelle la Ligue, droite populiste, s'impose face Ă une Forza Italia, centre droit, en fort dĂ©clin, tandis que le Parti dĂ©mocrate du prĂ©sident du Conseil sortant Paolo Gentiloni, tout en restant le second parti observe un net recul. Son chef Matteo Renzi annonce le lendemain sa dĂ©mission comme secrĂ©taire de son parti. Si l'absence d'une majoritĂ© claire et la perspective d'un blocage institutionnel, voire de nouvelle Ă©lections avec une loi Ă©lectorale modifiĂ©e, Ă©taient jugĂ©es trĂšs probables, la trĂšs bonne performance du Mouvement 5 Ă©toiles et en particulier de la Ligue crĂ©e la surprise, tandis que le Parti dĂ©mocrate observe un recul plus important qu'attendu[1].
Les négociations entre les différentes formations supervisées par le président de la République Sergio Mattarella durent plusieurs mois, frÎlant à plusieurs reprises le risque d'un échec qui aurait mené à des élections anticipées. Une coalition est finalement formée le entre le Mouvement 5 étoiles et la Ligue. Leurs dirigeants respectifs, Luigi Di Maio et Matteo Salvini, deviennent vice-présidents au sein d'un gouvernement dirigé par le juriste indépendant Giuseppe Conte.
Les Ă©lections se dĂ©roulent en mĂȘme temps que les Ă©lections rĂ©gionales en Lombardie et les Ă©lections rĂ©gionales dans le Latium.
Contexte
Une situation politique instable
à l'issue des élections parlementaires (appelées élections politiques en Italie) des et , aucune des deux principales coalitions, dirigées par Pier Luigi Bersani pour le centre gauche et Silvio Berlusconi pour le centre droit, ne parvient à remporter la majorité absolue des siÚges à la Chambre des députés et au Sénat, ce qui pose problÚme compte tenu du bicaméralisme parfait régi par la Constitution en vigueur en Italie. à cette confusion s'est ajouté le succÚs électoral du Mouvement 5 étoiles (M5S) dirigé par le comédien et humoriste Beppe Grillo, dont la percée a profondément bouleversé l'échiquier politique italien, jusqu'ici largement dominé par le bipartisme et désormais bouleversé par le succÚs d'une formation généralement qualifiée de populiste.
AprÚs ces élections, la possibilité de voir le pays ingouvernable et fracturé en trois bloc hétérogÚnes est parue crédible et a inquiété les partenaires de l'Italie, notamment l'Union européenne, déjà préoccupée par la situation économique atone de la péninsule qui peine à sortir de la récession malgré les plans d'austérité préparés par le gouvernement Monti.
à quelques semaines de la fin de son septennat, le président de la République sortant, Giorgio Napolitano, ùgé de 87 ans, a tenté de résoudre, par plusieurs moyens, la crise politique issue de ces élections ; aprÚs plusieurs tours de scrutin infructueux, il est finalement réélu le par les grands électeurs, incapables de lui trouver un successeur susceptible de résoudre cette crise politique. Soucieux de préserver le pays des conséquences d'une crise post-électorale trop longue, le président Napolitano parvient à conjurer celle-ci en confiant la formation d'un gouvernement d'union nationale au démocrate Enrico Letta, qui n'est toutefois pas parvenu à convaincre le parti de Grillo de soutenir ledit cabinet, composé de plusieurs ministres représentant la coalition emmenée par Berlusconi.
Quelques mois plus tard, ceux-ci quittent le parti du Cavaliere pour fonder un nouveau parti de centre droit afin de protester contre l'influence de l'ex-président du Conseil dans la conduite des affaires publiques au gré de ses ennuis judiciaires, entamant ainsi le déclin progressif de Berlusconi qui, a de son cÎté, refondé son ancien parti Forza Italia.
Mais, contestĂ© au sein de sa propre famille politique pour la lenteur des rĂ©formes entreprises par son gouvernement, Enrico Letta est finalement renversĂ© par une motion de censure interne au Parti dĂ©mocrate, dirigĂ© par Matteo Renzi, qui le remplace Ă la prĂ©sidence du Conseil le . L'arrivĂ©e au pouvoir de ce jeune et ambitieux politicien, qui a promis d'envoyer « Ă la casse » la vieille classe politique, tend Ă bousculer encore un peu plus le paysage politique, en voie Ă une certaine forme de renouvellement incarnĂ©e par Renzi lui-mĂȘme et ses plus fidĂšles, comme Maria Elena Boschi.
L'hégémonie de Matteo Renzi sur le centre gauche
RĂ©solu Ă ĂȘtre prĂ©sentĂ© comme un rĂ©formateur, Matteo Renzi a fait voter plusieurs lois qui ont rĂ©formĂ© le pays, dont certaines lui ont valu quelques contestations au sein mĂȘme de sa propre majoritĂ© lorsqu'il a, par exemple, voulu moderniser le marchĂ© du travail en introduisant le Jobs Act, une loi contestĂ©e par l'aile gauche du Parti dĂ©mocrate ; en outre, le gouvernement Renzi a fait voter, par les parlementaires, un texte de loi ouvrant le droit, pour les couples de mĂȘme sexe, Ă l'union civile, ce qui a toutefois suscitĂ© les rĂ©serves d'Alternative populaire d'Angelino Alfano, principal partenaire des dĂ©mocrates au sein de la coalition.
Dans le mĂȘme temps, Matteo Renzi parvient Ă imposer une certaine hĂ©gĂ©monie sur le centre gauche qui fragilise, dans le mĂȘme temps, le chef de file historique de la droite italienne, Silvio Berlusconi, avec lequel des accords ponctuels devaient ĂȘtre initialement conclus pour les rĂ©formes institutionnelles envisagĂ©es par le cabinet Renzi. Ainsi, au mois de , aprĂšs la dĂ©mission du prĂ©sident Giorgio Napolitano qui ne souhaitait pas mener son second septennat jusqu'Ă son terme, Renzi s'est rĂ©solu Ă prĂ©senter la candidature du juge constitutionnel Sergio Mattarella.
Ayant promis, dĂšs son arrivĂ©e au pouvoir, de mettre un terme au bicamĂ©risme parfait, Matteo Renzi et son exĂ©cutif ont prĂ©sentĂ©, dĂšs le mois d', un projet de loi diminuant considĂ©rablement les pouvoirs du SĂ©nat de la RĂ©publique ; alors que les membres de la chambre haute Ă©taient jusqu'Ă prĂ©sent dĂ©signĂ©s en mĂȘme temps que les dĂ©putĂ©s, cette rĂ©forme ferait de cette institution un organe Ă©lu au suffrage indirect, constituĂ© de cent membres dont quatre-vingt-quinze Ă©lus parmi les conseils rĂ©gionaux et cinq par le prĂ©sident de la RĂ©publique. AdoptĂ© par les dĂ©putĂ©s puis par les sĂ©nateurs, le projet est ensuite soumis, le , par rĂ©fĂ©rendum, aux citoyens italiens qui le rejettent massivement par 59, 1 % des voix en faveur du « non » contre 40,8 % pour le « oui ».
Crise migratoire et montée de l'anti-immigrationnisme
Depuis le dĂ©but de la crise migratoire en Europe, l'Italie est aux premiers rangs et l'un des principaux points d'entrĂ©e en Europe â voire la principale entrĂ©e en 2017. Ainsi, entre 2014 et 2017, 630 000 migrants ont dĂ©barquĂ© en Italie[2]. Bien que tous les migrants ne restent pas forcĂ©ment sur le territoire italien et que beaucoup tentent de rejoindre d'autres pays, l'afflux provoque des tensions qui se traduisent Ă©lectoralement par une montĂ©e de l'extrĂȘme droite et de la droite dure[2], liĂ©e en partie Ă l'explosion de la dĂ©linquance et de la violence qui entraine une hausse du sentiment d'instabilitĂ© depuis lâarrivĂ©e des migrants et la piĂštre gestion de la crise. Ces-derniĂšres sont reprĂ©sentĂ©es dans ces Ă©lections par Forza Italia et la Ligue[2]. Ces deux partis qui basent en partie leurs campagnes sur une politique anti-immigration dure[3] enchaĂźnent les victoires Ă©lectorales, en rĂ©cupĂ©rant par exemple les rĂ©gions de Ligurie et de Sicile, et les villes de GĂšnes, Venice ou Trieste, gouvernĂ©es par la gauche depuis des annĂ©es. L'on assiste Ă©galement au cours de la campagne Ă des actions symboliquement violentes de la part de ces partis ou de groupuscules, comme un rassemblement de militants de la Ligue qui brĂ»lent en effigie Laura Boldrini la prĂ©sidente de la Chambre des dĂ©putĂ©s, ou qui publient des photomontages d'elle Ă©gorgĂ©e[4].
Ă l'instar de cette montĂ©e de l'extrĂȘme droite et de la droite dure, aux Ă©lections municipales de 2017, la trĂšs grande majoritĂ© des 400 maires qui avaient adhĂ©rĂ© au programme gouvernemental de rĂ©partition des rĂ©fugiĂ©s sur le territoire (3 pour 1 000 habitants) ont connu un grand revers Ă©lectoral[5].
Meurtre de Pamela Mastropietro
En , Pamela Mastropietro, une jeune fille de 18 ans, est violĂ©e, tuĂ©e Ă coup de couteau, Ă©corchĂ©e vive et dĂ©membrĂ©e Ă Macerata[4]. Ce meurtre choque l'Italie[4]. Le principal suspect, interpellĂ©, est un NigĂ©rian trafiquant de drogue et demandeur d'asile[4]. Par la suite deux autres NigĂ©rians seront aussi arrĂȘtĂ©s et l'homicide volontaire sera Ă©tabli[6].
Fusillade raciste de Macerata
En rĂ©action, le , Luca Traini dĂ©cide de tirer depuis sa voiture sur des Africains Ă Macerata. Il vide ainsi deux chargeurs de pistolet semi-automatique sur des personnes noires croisĂ©es au hasard[4]. Cette fusillade blesse six personnes dont quatre gravement. Traini se drape du drapeau tricolore et se laisse ensuite interpeller devant le monument aux morts en criant « L'Italie aux Italiens » et « Dehors les Noirs ! »[2] - [4]. Il explique ensuite aux policiers avoir voulu tuer des Africains Ă la suite du meurtre de Mastropietro[2]. Mein Kampf, un livre d'histoire sur Benito Mussolini et des magazines nĂ©ofascistes sont trouvĂ©s dans sa chambre[2]. Une fois son identitĂ© rĂ©vĂ©lĂ©e publiquement, il est rapidement remarquĂ© que Luca Traini Ă©tait un candidat de la Ligue lors des Ă©lections municipales de 2017[4]. Cette fusillade, associĂ©e aux actions symboliquement violentes prĂ©cĂ©demment mentionnĂ©es[4], enveniment la campagne Ă©lectorale[2], d'autant plus que Matteo Salvini, chef de la Ligue, dĂ©clare que « la responsabilitĂ© morale de la fusillade incombe Ă ceux qui ont rempli le pays de rĂ©fugiĂ©s »[4]. Pour le prĂ©sident du SĂ©nat, Pietro Grasso, candidat aux Ă©lections sous l'Ă©tiquette de la formation de gauche Libres et Ă©gaux, Matteo Salvini « ne fait qu'envenimer la haine et la violence en capitalisant sur ces tragĂ©dies humaines Ă pure fin Ă©lectorale »[4]. Le dĂ©putĂ© de gauche Benedetto Della Vedova, demande que Salvini « s'arrĂȘte avant de dĂ©clencher une guerre civile »[4]. Silvio Berlusconi, alliĂ© Ă Matteo Salvini, « condamne le geste d'un dĂ©sĂ©quilibrĂ© », sans toutefois dĂ©savouer son alliĂ© et « attire de nouveau l'attention sur le problĂšme de la sĂ©curitĂ© dans les villes »[4].
Le soir du , plusieurs dizaines de militants du groupe néofasciste Forza Nuova manifestent contre l'immigration et adressent le salut fasciste à la police de Macerata, ce qui cause des heurts avec ces derniers[5]. Par la suite, le maire centre gauche de la ville, Romano Carancini, interdit tous les rassemblements[5]. Cependant, la préfecture autorise un grand rassemblement contre le racisme pour le au soir, bien que par sécurité les écoles restent fermées, les commerces ferment à la mi-journée et que la messe du samedi soir soit annulée[5]. Toutefois, malgré les craintes, ce rassemblement se passe sans le moindre problÚme[5]. Plusieurs milliers de personnes défilent à l'appel d'associations antifascistes, d'ONG, de syndicats mais aussi de quelques formations politiques de gauche[6]. Il y a 10 000 manifestants selon la préfecture, et 30 000 selon les organisateurs[6]. Parmi les manifestants, l'on trouve entre-autres une centaine de manifestants antifascistes venus de Pise[6], des migrants africains en attente de naturalisation[6], des Italiens noirs venus dénoncer le racisme diffus[6] et des habitants de Macerata choqués par la fusillade[7].
SystĂšme Ă©lectoral
Contexte
Le systÚme électoral pour l'élection des membres de la Chambre des députés avait été modifié par la loi Italicum du [8]. Mais cette loi avait fait l'objet d'une déclaration partielle d'inconstitutionnalité par la Cour constitutionnelle en et n'a jamais été appliquée.
Le mode d'élection des membres du Sénat de la République restait régi par la loi 270 du , qui s'appliquait déjà pour les trois précédentes élections parlementaires. Cependant, la loi avait été jugée en partie inconstitutionnelle par la Cour constitutionnelle en [9].
Une rĂ©forme Ă©lectorale a donc Ă©tĂ© entreprise en 2017 pour unifier ces deux modes d'Ă©lections qui risquaient de rendre l'Italie ingouvernable du fait de leurs divergences. C'est ainsi que la loi Rosatellum bis a Ă©tĂ© promulguĂ©e le pour instaurer un systĂšme mixte pour les deux chambres du Parlement. Il s'agit donc de la loi applicable pour ce scrutin, remisant l'Italicum sans que ce rĂ©gime n'ait pu ĂȘtre appliquĂ© une seule fois.
Fonctionnement
Sont convoquĂ©s 46 604 925 Ă©lecteurs pour la Chambre et 42 871 428 pour le SĂ©nat oĂč ne votent que les Ă©lecteurs de plus de 25 ans. Les Ă©lections se dĂ©roulent sur un seul tour de scrutin, le dimanche , de 7 h Ă 23 h, et utilisent un systĂšme proportionnel mixte, avec 37 % de siĂšges allouĂ©s au scrutin uninominal majoritaire Ă un tour et 63 % au scrutin proportionnel, dont 2 % rĂ©servĂ©s pour les Italiens rĂ©sidant Ă l'Ă©tranger (vote par correspondance uniquement). Le SĂ©nat et la Chambre des dĂ©putĂ©s utilisent tous deux la mĂ©thode de Hare pour l'attribution des siĂšges. Le seuil est de 3 % pour avoir des Ă©lus Ă la proportionnelle (plus un seuil de 20 % sur une base rĂ©gionale au SĂ©nat). Ce seuil est portĂ© Ă 10 % pour les coalitions. En dessous de 1 % les voix obtenues par les partis en coalition ne comptent pas.
Cette loi a également ré-introduit les listes fermées de parti, interdisant à nouveau aux électeurs le vote préférentiel, ce qui avait été autorisé dans la loi électorale de 2015, l'Italicum.
Lors du vote, il est fourni aux Ă©lecteurs un bulletin comportant des candidats en tĂȘte de plusieurs tableaux sĂ©parĂ©s dans lesquels figurent les symboles (dans un cercle Ă cocher) d'une ou des listes qui le soutiennent (voir bulletin ci contre). Il est possible de voter de plusieurs maniĂšres :
- L'électeur peut entourer ou faire une marque sur le sigle d'une liste. Dans ce cas, un vote est attribué à celle-ci pour le décompte du scrutin proportionnel, ainsi qu'à son candidat dans la circonscription pour le scrutin majoritaire.
- L'Ă©lecteur peut Ă©galement entourer le nom du candidat parmi la liste qu'il a choisi, mais cela est superflu. Il ne peut en revanche pas dĂ©signer une liste d'une part, et le candidat d'un tableau d'une autre liste d'autre part. Ni entourer plus d'un sigle de liste, mĂȘme au sein d'une coalition. Le panachage Ă©tant interdit, ces votes sont considĂ©rĂ©s comme nuls.
- L'Ă©lecteur peut en revanche n'entourer que le nom d'un candidat. Si une seule liste le soutient, cela revient au mĂȘme que prĂ©cĂ©demment. En revanche, si plusieurs listes le soutiennent, le vote au scrutin de liste est rĂ©parti en fractions Ă©gales Ă chacune des listes.
Les coalitions de plusieurs partis voient ainsi leurs candidats Ă©lus en commun par l'addition de lâensemble de leurs voix au scrutin majoritaire dans chacune des circonscriptions, tandis que chacun des partis de la coalition se voient attribuĂ© des siĂšges Ă la proportionnelle selon ses voix propres, obtenus par vote direct ou fractionnĂ©[10].
La circonscription dévolue aux Italiens de l'étranger, dite circonscription extérieure, a pour particularité de ne relever que de la rÚgle de la proportionnelle. Le bulletin de vote y est par conséquent différent : les électeurs choisissent un parti parmi les listes proposées, qui détaillent chacune les noms d'autant de candidats que de siÚges à pourvoir. Les électeurs ont la possibilité d'effectuer un vote préférentiel au sein de la liste qu'ils choisissent, mais pas un panachage entre plusieurs listes.
Chambre des députés
La Chambre des députés est composée de 630 députés élus pour cinq ans, dont :
- 232 sont élus à la majorité relative dans autant de circonscriptions uninominales.
- 398 sont élus par la représentation proportionnelle nationale.
- Ils sont ensuite répartis dans des circonscriptions plurinominales dont le cadre ne dépasse pas le territoire régional avec un seuil électoral de facto de 3 %.
- Sur ces 398, 12 sont élus par les Italiens de l'étranger dans des circonscriptions plurinominales, au scrutin de liste avec possibilité d'un vote préférentiel.
La chambre des députés est élue sur un bulletin de vote unique. Le bulletin de vote comprend le candidat au scrutin uninominal de la circonscription et les partis et les listes qui le soutiennent, ce qui est utilisé pour déterminer l'attribution proportionnelle des siÚges au niveau régional, avec un seuil minimal de 3 %.
SĂ©nat de la RĂ©publique
Le Sénat de la République est composé 315 sénateurs élus pour cinq ans par les électeurs ayant plus de 25 ans, dont :
- 116 sont élus à la majorité relative dans autant de circonscriptions uninominales.
- 199 sont élus à la représentation proportionnelle dans des circonscriptions plurinominales régionales avec un seuil électoral de 20 % (régional) ou de 3 % (national).
- Sur ces 199, 6 sont Ă©lus par les Italiens de l'Ă©tranger dans des circonscriptions plurinominales
- à ces 315 sénateurs s'ajoutent un petit nombre variable de sénateurs à vie, composé d'anciens présidents de la République et de cinq autres personnalités nommées à vie pour leurs mérites par le président de la République.
Comme pour la chambre, le SĂ©nat est Ă©lu sur un bulletin de vote unique.
Résumé graphique
Chambre des députés | Sénat de la République | |||||
MĂ©thode | SiĂšges | % | MĂ©thode | SiĂšges | % | |
---|---|---|---|---|---|---|
Uninominal | 232 | 37 % | Uninominal | 116 | 37 % | |
Proportionnelle | 386 | 61 % | Proportionnelle | 193 | 61 % | |
RĂ©sidents Ă l'Ă©tranger | 12 | 2 % | RĂ©sidents Ă l'Ă©tranger | 6 | 2 % |
Analyse
Pour Marc Lazar, cette loi Ă©lectorale pourrait « avantager les partis du centre droit bien implantĂ©s dans le nord du pays, favoriser le Parti dĂ©mocrate dans la partie centrale du pays, son grand bastion qui tend nĂ©anmoins Ă se lĂ©zarder. A priori, le nouveau mode de scrutin pĂ©nalise le Mouvement 5 Ă©toiles, qui est fort mais reste seul. Ă [la veille du scrutin], il semble improbable quâune majoritĂ© claire se dĂ©gage Ă la Chambre des dĂ©putĂ©s et au SĂ©nat, mĂȘme si le centre droit semble portĂ© par une dynamique Ă©lectorale qui pourrait peut-ĂȘtre lui permettre de l'emporter »[11]. Pour Raffaele Landani, professeur de science politique Ă l'universitĂ© de Bologne, « L'Italie demeure divisĂ©e en deux blocs, lâun de droite et lâautre de gauche, qui ne parviennent pas Ă avoir une majoritĂ© claire forte et stable. Le 4 mars, on risque de voir se rĂ©pĂ©ter le scĂ©nario que nous avons connu ces vingt-cinq derniĂšres annĂ©es, marquĂ©es par une alternance entre gouvernements populistes et gouvernements techniques. »[11]. Selon la fondation Robert-Schuman, Ă©tant « davantage proportionnelle que majoritaire, [elle] ne garantit en rien la constitution dâune majoritĂ© post-Ă©lectorale stable »[11].
Selon le politologue Luca Manucc, « Les grandes formations qui gouvernent lâItalie depuis vingt ans sont responsables dâune croissance atone, dâun chĂŽmage Ă©levĂ© (surtout chez les jeunes) et dâune dette publique incontrĂŽlĂ©e. CombinĂ© Ă des scandales de corruption en sĂ©rie liĂ©s Ă lâomniprĂ©sence de la Mafia, ce bilan calamiteux a rĂ©duit en miettes la confiance de la population Ă lâĂ©gard de ses dirigeants. Le M5S est donc perçu par beaucoup comme une Ă©chappatoire, une promesse de revanche sur un appareil politique assimilĂ© Ă une caste uniquement soucieuse de ses privilĂšges[12]. »
Forces en présence
Autres listes mineures
- 10 volte meglio, conduite par Andrea Dusi, présente dans 14 circonscrptions, uniquement celles de la Chambre ;
- Autodeterminatzione, Anthony Muroni (it), présente uniquement en Sardaigne, pour la Chambre et le Sénat ;
- Blocco Nazionale per le libertĂ , Massimo Renato Lorenzo Mallucci de Mulucci, dans 5 circonscriptions de la Chambre ;
- Democrazia Cristiana, Gianni Fontana, uniquement dans le Latium (SĂ©nat) ;
- Destre Unite - Forconi, Massimiliano Panero, 2 circonscriptions du SĂ©nat ;
- Free Flights to Italy, présente uniquement en Amérique du Nord et centrale (Chambre)
- Grande Nord, Marco Reguzzoni, 4 circonscriptions pour la Chambre et 2 pour le SĂ©nat
- Italia nel Cuore, Mauro Tiboni, uniquement en Lombardie-3 pour la Chambre ;
- Lista del Popolo per la Costituzione, Antonio Ingroia, 9 circonscriptions pour la Chambre et 7 pour le SĂ©nat ;
- MAIE, Ricardo Merlo, Amériques (Chambre et Sénat) ;
- Movimento delle LibertĂ , uniquement en Europe (Chambre et SĂ©nat) ;
- Patto per l'Autonomia, Massimo Moretuzzo, uniquement en Frioul Vénétie julienne ;
- Per Tutti - Pour Tous - Pe Tcheut, (ALPE, Stella Alpina et Pour notre vallée), Vallée d'Aoste (Chambre et Sénat) ;
- Rinascimento Mir, Gerardo Meridio, uniquement en Frioul Vénétie julienne (Chambre et Sénat) ;
- Risposta Civica, uniquement en Vallée d'Aoste (Chambre et Sénat) ;
- SÏAmo, Dario Miedico, Frioul Vénétie julienne (Chambre et Sénat) ;
- SMS - Stato Moderno Solidale, Silvana Arbia, uniquement en Basilicate (SĂ©nat) ;
- UNITAL (Unione Tricolore America Latina), Fabio Cantarelli, uniquement en Amérique du Sud (Chambre) ;
- USEI, Eugenio Sangregorio, uniquement en Amérique du Sud (Chambre et Sénat).
Campagne
+Europa
+Europa présente comme leader Emma Bonino, ancienne ministre des Affaires étrangÚres et ancienne commissaire européenne à la Consommation. Elle comprend les Radicaux italiens, Forza Europa de Benedetto Della Vedova, le Centre démocrate de Bruno Tabacci.
Italie Europe Ensemble
Italie Europe Ensemble est une coalition qui rassemble le Parti socialiste italien (PSI), la Fédération des Verts et l'Area Progressista de Michele Ragosta. Elle a obtenu le soutien de Romano Prodi.
Un virage modéré au Mouvement 5 étoiles
Luigi Di Maio est Ă©lu Ă la tĂȘte du Mouvement 5 Ă©toiles en dans le cadre d'une primaire interne[13].
ConsidĂ©rĂ© comme davantage modĂ©rĂ© que ses prĂ©dĂ©cesseurs, il aborde les Ă©lections sur un ton moins anti systĂšme et rĂ©volutionnaire. Le mouvement revient notamment sur son principe de non alliance avec d'autres partis et, le , prĂ©sente un programme en vingt points devant servir de base pour d'Ă©ventuelles nĂ©gociations au lendemain du . L'absence d'un rĂ©fĂ©rendum sur la sortie de l'euro y est particuliĂšrement remarquĂ©e. L'abandon de cette promesse Ă haut risque va alors dans le sens voulu par Di Maio de concentrer la campagne du Mouvement 5 Ă©toiles sur l'Ă©conomie, la rĂ©duction des impĂŽts, la lutte contre la corruption, la simplification administrative et la lutte contre « lâimmigration incontrĂŽlĂ©e »[14].
Ligue
En choisissant de supprimer la mention « Nord » du symbole électoral de son parti (sans changer son nom officiel), Matteo Salvini a renouvelé la ligne de la Ligue du Nord, gommant le régionalisme sécessionniste du parti pour une approche populiste qu'il revendique et fédéraliste. Bien qu'alliée à Forza Italia de Silvio Berlusconi, la Ligue espÚre arriver devant son allié[15].
Civique populaire
AprÚs le renoncement d'Angelino Alfano, la coalition de centre gauche Civique populaire, dirigée par la ministre de la Santé Beatrice Lorenzin, regroupe l'Alternative populaire, Italie des valeurs, les Centristes pour l'Europe, Démocratie solidaire, l'Union pour le Trentin, l'Union populaire chrétienne et l'Italie est populaire.
Sondages
Graphique synthétisant les résultats des sondages réalisés depuis les élections précédentes du .
- Parti démocrate (PD)
- Mouvement 5 Ă©toiles (M5S)
- Forza Italia (FI)
- Choix civique pour l'Italie (SC)
- Alternative populaire (AP)
- Ligue (Lega)
- Gauche, écologie et liberté (SEL)
- FrĂšres d'Italie (FdI)
- Union de centre (UdC)
- Article 1er - Mouvement démocrate et progressiste (MDP)
- Camp progressiste (en) (CP)
- Libres et Ă©gaux (LeU)
- Italie Europe Ensemble (I)
- Civique populaire (CP)
- Nous avec l'Italie (NcI)
RĂ©sultats
Participation
Dans les 7 958 bureaux de vote ouverts en Italie, sans tenir compte des Italiens de l'étranger, le pourcentage de votants s'élÚve à 19,43 % à midi puis à 58,40 % à 19 heures, pour un total de participation de 72,93 % à la clÎture des bureaux de vote à 23 heures. Lors des élections précédentes en 2013, elle avait été de 75,04 %[16].
Résultats simplifiés
Coalition | Parti | Députés | +/- | Sénateurs | +/- | ||
---|---|---|---|---|---|---|---|
Coalition de centre droit | Ligue | 125 / 630 |
107 | 58 / 315 |
40 | ||
Forza Italia | 104 / 630 |
6 | 57 / 315 |
41 | |||
FrĂšres d'Italie | 32 / 630 |
23 | 18 / 315 |
18 | |||
Nous avec l'Italie-UdC | 4 / 630 |
Nv. | 4 / 315 |
Nv. | |||
Total | 265 / 630 |
138 | 137 / 315 |
20 | |||
Mouvement 5 Ă©toiles | 228 / 630 |
119 | 112 / 315 |
58 | |||
Coalition de centre gauche | Parti démocrate | 111 / 630 |
186 | 53 / 315 |
58 | ||
Autres (5) | 10 / 630 |
37 | 7 / 315 |
5 | |||
Total | 121 / 630 |
223 | 60 / 315 |
63 | |||
Libres et Ă©gaux | 14 / 630 |
Nv. | 4 / 315 |
Nv. | |||
Mouvement associatif des Italiens Ă l'Ă©tranger | 1 / 630 |
1 | 1 / 315 |
||||
Union sud-américaine des émigrés italiens | 1 / 630 |
1 / 315 |
RĂ©sultats nationaux
Coalition | Parti | Circonscriptions | Proportionnelle | Italiens de l'Ă©tranger | Total siĂšges |
+/- | |||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Voix[N 11] | % | S | Voix | % | +/- | S | Voix | % | S | ||||||
Coalition de centre droit (CDX) |
Ligue (Lega) | 12 169 466 | 36,98 | 50 | 5 698 687 | 17,35 | 13,26 | 73 | 240 702 | 21,43 | 2 | 125 | 107 | ||
Forza Italia (FI) | 44 | 4 596 956 | 14,00 | 7,56 | 59 | 1 | 104 | 6 | |||||||
FrĂšres d'Italie (FdI) | 13 | 1 429 550 | 4,35 | 2,39 | 19 | 0 | 32 | 23 | |||||||
Nous avec l'Italie - UdC (NcI) | 4 | 427 152 | 1,30 | 0,49 | 0 | 12 396 | 1,10 | 0 | 4 | Nv. | |||||
Total | 111 | 12 152 345 | 37,00 | 7,82 | 151 | 3 | 265 | 138 | |||||||
Mouvement 5 Ă©toiles (M5S) | 10 748 065 | 32,66 | 93 | 10 732 066 | 32,68 | 7,12 | 133 | 197 346 | 17,57 | 1 | 227 | 118 | |||
Coalition de centre gauche (CSX) |
Parti démocrate (PD) | 7 506 723 | 22,81 | 21 | 6 161 896 | 18,76 | 6,67 | 86 | 297 153 | 26,45 | 5 | 112 | 185 | ||
+Europa (+Eu) | 2 | 841 468 | 2,56 | Nv. | 0 | 64 350 | 5,73 | 1 | 3 | ||||||
Italie Europe Ensemble (IEI) | 1 | 190 601 | 0,58 | Nv. | 0 | 1 | |||||||||
Civique populaire (CP) | 2 | 178 107 | 0,54 | Nv. | 0 | 32 071 | 2,85 | 0 | 2 | ||||||
SVP - PATT | 2 | 134 651 | 0,41 | 0,02 | 2 | 4 | 1 | ||||||||
Vallée d'Aoste (VdA)[N 12] | 14 429 | 0,04 | 0 | 0 | 1 | ||||||||||
Total | 7 521 152 | 22,86 | 28 | 7 506 723 | 22,86 | 6,69 | 88 | 6 | 122 | 223 | |||||
Libres et Ă©gaux (LeU) | 1 114 799 | 3,39 | 0 | 1 114 799 | 3,39 | Nv. | 14 | 64 523 | 5,74 | 0 | 14 | 14 | |||
Mouvement associatif des Italiens Ă l'Ă©tranger (MAIE) | 107 236 | 9,55 | 1 | 1 | 1 | ||||||||||
Union sud-américaine des émigrés italiens (USEI) | 68 291 | 6,08 | 1 | 1 | |||||||||||
Pouvoir au peuple (PaP) | 373 879 | 1,14 | 0 | 372 179 | 1,13 | Nv. | 0 | 0 | |||||||
CasaPound Italia (CPI) | 313 637 | 0,95 | 0 | 312 432 | 0,95 | 0,81 | 0 | 0 | |||||||
Le Peuple de la famille (PdF) | 219 633 | 0,67 | 0 | 219 633 | 0,67 | Nv. | 0 | 0 | |||||||
L'Italie aux Italiens (Forza Nuova-Flamme tricolore) | 125 949 | 0,38 | 0 | 126 543 | 0,39 | 0 | 0 | ||||||||
Parti communiste (PC) | 106 816 | 0,32 | 0 | 106 816 | 0,33 | 0,31 | 0 | 0 | |||||||
Parti des valeurs humaines (PVU) | 49 128 | 0,15 | 0 | 47 953 | 0,15 | Nv. | 0 | 0 | |||||||
10 fois mieux (10VM) | 37 354 | 0,11 | 0 | 37 354 | 0,11 | Nv. | 0 | 0 | |||||||
Pour une gauche révolutionnaire (PSR) | 29 364 | 0,09 | 0 | 29 364 | 0,09 | Nv. | 0 | 0 | |||||||
Parti républicain italien-ALA (PRI) | 20 943 | 0,06 | 0 | 20 943 | 0,06 | Abs. | 0 | 2 270 | 0,20 | 0 | 0 | ||||
Grand Nord (GN) | 19 846 | 0,06 | 0 | 19 846 | 0,06 | Nv. | 0 | 0 | |||||||
Autodétermination (ADN) | 19 307 | 0,06 | 0 | 19 307 | 0,06 | Nv. | 0 | 0 | |||||||
Autres partis[N 13] | 38 057 | 0,12 | 0 | 23 402 | 0,07 | - | 0 | 37 091 | 3,30 | 0 | 0 | ||||
Appuis au Gouvernement Conte I (M5S-Lega) | 143 | 16 430 753 | 50,03 | - | 206 | 3 | 352 | - | |||||||
Suffrages exprimés | 32 907 395 | 96,80 | 32 841 705 | 96,81 | 1 123 429 | 88,99 | |||||||||
Votes blancs | 391 498 | 1,15 | 389 441 | 1,15 | 17 762 | 1,41 | |||||||||
Votes nuls | 696 105 | 2,05 | 692 175 | 2,04 | 121 231 | 9,60 | |||||||||
Total | 33 995 268 | 100 | 232 | 33 923 321 | 100 | - | 386 | 1 262 422 | 100 | 12 | 630 | ||||
Abstentions | 12 609 629 | 27,06 | 12 582 029 | 27,36 | 2 968 432 | 70,16 | |||||||||
Inscrits / participation | 46 605 046 | 72,64 | 46 505 499 | 72,94 | 4 230 854 | 29,84 |
RĂ©sultats par listes
Partis | Votes | % | +/- | SP | T | +/- | Coalition | ||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Mouvement 5 Ă©toiles (M5S) | 10 732 066 | 32,68 | 7,12 | 133 | 227 | 118 | Aucune | ||
Parti démocrate (PD) | 6 161 896 | 18,76 | 6,67 | 86 | 112 | 185 | Centre-gauche | ||
Ligue (Lega) | 5 698 687 | 17,35 | 13,26 | 73 | 125 | 107 | Centre-droit | ||
Forza Italia (FI) | 4 596 956 | 14,00 | 7,56 | 59 | 104 | 6 | Centre-droit | ||
FrĂšres d'Italie (FdI) | 1 429 550 | 4,35 | 2,39 | 19 | 32 | 23 | Centre-droit | ||
Libres et Ă©gaux (LeU) | 1 114 799 | 3,39 | Nv. | 14 | 14 | 14 | Aucune | ||
+Europa (+E) | 841 468 | 2,56 | Nv. | 0 | 2 | 2 | Centre-gauche | ||
Nous avec l'Italie-UdC (NcI) | 427 152 | 1,30 | 0,49 | 0 | 4 | 4 | Centre-droit | ||
Pouvoir au peuple (PaP) | 372 179 | 1,13 | Nv. | 0 | 0 | Aucune | |||
CasaPound Italia | 312 432 | 0,95 | 0,81 | 0 | 0 | Aucune | |||
Le Peuple de la famille | 219 633 | 0,67 | Nv. | 0 | 0 | Aucune | |||
Italie Europe Ensemble (I) | 190 601 | 0,58 | Nv. | 0 | 1 | 1 | Centre-gauche | ||
Civique populaire (CP) | 178 107 | 0,54 | Nv. | 0 | 2 | 2 | Centre-gauche | ||
Liste commune SVP-PATT | 134 651 | 0,41 | 0,02 | 2 | 4 | 1 | Centre-gauche | ||
L'Italie aux Italiens (FN-MSFT) | 126 543 | 0,39 | 0 | 0 | Aucune | ||||
Parti communiste | 106 816 | 0,33 | 0,31 | 0 | 0 | Aucune | |||
Autres partis | 198 169 | 0,60 | - | 0 | 0 | - | |||
Total | 32 841 705 | 100 | - | 386 | 628 | - |
Zones de votes calculées séparément
Vallée D'AosteRésultats
La Vallée d'Aoste élit un seul député au scrutin majoritaire à un tour.
|
Italiens de l'Ă©trangerRĂ©sultats
|
RĂ©sultats nationaux
Coalition | Parti | Circonscriptions | Proportionnelle | Italiens de l'Ă©tranger | Total siĂšges |
+/- | |||||||||||||||||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Voix[N 11] | % | S | Voix | % | +/- | S | Voix | % | S | ||||||||||||||||||||
Coalition de centre droit (CDX) |
Ligue (Lega) | 11 343 776 | 37,47 | 22 | 5 321 537 | 17,62 | 13,28 | 37 | 226 885 | 21,98 | 0 | 59 | 41 | ||||||||||||||||
Forza Italia (FI) | 22 | 4 358 004 | 14,43 | 8,30 | 33 | 2 | 57 | 41 | |||||||||||||||||||||
FrĂšres d'Italie (FdI) | 11 | 1 286 606 | 4,26 | 2,33 | 7 | 0 | 18 | 18 | |||||||||||||||||||||
Nous avec l'Italie-UdC (NcI) | 4 | 361 402 | 1,20 | 7,94 | 0 | 10 404 | 1,04 | 0 | 4 | 15 | |||||||||||||||||||
Total | 59 | 11 327 549 | 37,50 | 6,78 | 77 | 2 | 138 | 21 | |||||||||||||||||||||
Mouvement 5 Ă©toiles (M5S) | 9 748 326 | 32,20 | 44 | 9 733 928 | 32,22 | 8,42 | 68 | 174 948 | 17,64 | 0 | 112 | 58 | |||||||||||||||||
Coalition de centre gauche (CSX) |
Parti démocrate (PD) | 6 947 199 | 22,95 | 7 | 5 783 360 | 19,14 | 8,30 | 43 | 279 489 | 27,08 | 2 | 52 | 59 | ||||||||||||||||
+Europa (+Eu) | 1 | 714 821 | 2,37 | Nv. | 0 | 55 625 | 5,39 | 0 | 1 | ||||||||||||||||||||
Italie Europe Ensemble (IEI) | 1 | 163 454 | 0,54 | Nv. | 0 | 1 | |||||||||||||||||||||||
Civique populaire (CP) | 1 | 157 282 | 0,52 | Nv. | 0 | 31 293 | 3,15 | 0 | 1 | ||||||||||||||||||||
Liste commune SVP-PATT | 2 | 128 282 | 0,42 | 0,01 | 1 | 3 | |||||||||||||||||||||||
Vallée d'Aoste (VdA)[N 14] | 15 958 | 0,05 | 1 | 1 | |||||||||||||||||||||||||
Total | 6 963 157 | 23,00 | 13 | 6 947 199 | 23,00 | 8,63 | 44 | 2 | 59 | 64 | |||||||||||||||||||
Libres et Ă©gaux (LeU) | 991 159 | 3,27 | 0 | 991 159 | 3,28 | Nv. | 4 | 55 279 | 5,57 | 0 | 4 | 4 | |||||||||||||||||
Mouvement associatif des Italiens Ă l'Ă©tranger (MAIE) | 110 879 | 10,74 | 1 | 1 | |||||||||||||||||||||||||
Union sud-américaine des émigrés italiens (USEI) | 68 233 | 6,61 | 1 | 1 | 1 | ||||||||||||||||||||||||
Pouvoir au peuple (PaP) | 322 181 | 1,06 | 0 | 320 493 | 1,06 | Nv. | 0 | 0 | |||||||||||||||||||||
CasaPound Italia (CPI) | 260 925 | 0,86 | 0 | 259 718 | 0,86 | 0,73 | 0 | 0 | |||||||||||||||||||||
Le Peuple de la famille (PdF) | 211 759 | 0,70 | 0 | 211 759 | 0,70 | Nv. | 0 | 0 | |||||||||||||||||||||
L'Italie aux Italiens (Forza Nuova-Flamme tricolore) | 149 907 | 0,50 | 0 | 149 907 | 0,50 | 0,06 | 0 | 0 | |||||||||||||||||||||
Parti communiste (PC) | 101 648 | 0,34 | 0 | 101 648 | 0,34 | 0,32 | 0 | 0 | |||||||||||||||||||||
Parti des valeurs humaines (PVU) | 39 639 | 0,13 | 0 | 38 749 | 0,12 | Nv. | 0 | 0 | |||||||||||||||||||||
Pour une gauche révolutionnaire (PSR) | 32 623 | 0,11 | 0 | 32 623 | 0,11 | Nv. | 0 | 0 | |||||||||||||||||||||
Parti républicain italien-ALA (PRI) | 27 384 | 0,09 | 0 | 27 384 | 0,09 | Abs. | 0 | 0 | |||||||||||||||||||||
Autodétermination (ADN) | 20 468 | 0,07 | 0 | 20 468 | 0,07 | Nv. | 0 | 0 | |||||||||||||||||||||
Grand Nord (GN) | 17 507 | 0,06 | 0 | 17 507 | 0,06 | Nv. | 0 | 0 | |||||||||||||||||||||
Autres partis[N 15] | 41 842 | 0,14 | 0 | 30 470 | 0,10 | - | 0 | 6 960 | 0,67 | 0 | 0 | - | |||||||||||||||||
Appuis au Gouvernement Conte I (M5S-Lega) | 65 | 15 055 465 | 49,84 | - | 105 | 0 | 170 | - | |||||||||||||||||||||
Suffrages exprimés | 30 272 301 | 96,72 | 30 210 561 | 95,52 | 1 032 063 | 87,39 | |||||||||||||||||||||||
Votes blancs | 378 396 | 1,21 | 376 765 | 1,21 | 17 508 | 1,51 | |||||||||||||||||||||||
Votes nuls | 647 787 | 2,07 | 644 488 | 2,06 | 111 414 | 9,60 | |||||||||||||||||||||||
Total | 31 298 484 | 100 | 116 | 31 231 814 | 100 | - | 193 | 1 160 985 | 100 | 6 | 315 | ||||||||||||||||||
Abstentions | 11 573 636 | 27,00 | 11 548 219 | 26,99 | 2 674 795 | 69,73 | |||||||||||||||||||||||
Inscrits / participation | 42 872 120 | 73,00 | 42 780 033 | 73,01 | 3 835 780 | 30,27 |
RĂ©sultats par listes
Partis | Votes | % | +/- | SP | T | +/- | Coalition | ||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Mouvement 5 Ă©toiles (M5S) | 9 733 928 | 32,22 | 8,42 | 68 | 112 | 58 | Aucune | ||
Parti démocrate (PD) | 5 783 360 | 19,14 | 8,30 | 43 | 52 | 59 | Centre-gauche | ||
Ligue (Lega) | 5 321 537 | 17,62 | 13,28 | 37 | 59 | 41 | Centre-droit | ||
Forza Italia (FI) | 4 596 956 | 14,00 | 8,30 | 33 | 57 | 41 | Centre-droit | ||
FrĂšres d'Italie (FdI) | 1 286 606 | 4,26 | 2,33 | 7 | 18 | 18 | Centre-droit | ||
Libres et Ă©gaux (LeU) | 991 159 | 3,28 | Nv. | 4 | 4 | 4 | Aucune | ||
+Europa (+E) | 714 821 | 2,37 | Nv. | 0 | 1 | 1 | Centre-gauche | ||
Nous avec l'Italie-UdC (NcI) | 361 402 | 1,20 | 7,94 | 0 | 4 | 15 | Centre-droit | ||
Pouvoir au peuple (PaP) | 320 493 | 1,06 | Nv. | 0 | 0 | Aucune | |||
CasaPound Italia (CPI) | 259 718 | 0,86 | 0,73 | 0 | 0 | Aucune | |||
Le Peuple de la famille (PdF) | 211 759 | 0,70 | Nv. | 0 | 0 | Aucune | |||
Italie Europe Ensemble (I) | 163 454 | 0,54 | Nv. | 0 | 1 | 1 | Centre-gauche | ||
Civique populaire (CP) | 157 282 | 0,52 | Nv. | 0 | 1 | 1 | Centre-gauche | ||
L'Italie aux Italiens (FN-MSFT) | 149 907 | 0,50 | 0,06 | 0 | 0 | Aucune | |||
Liste commune SVP-PATT | 128 282 | 0,42 | 0,01 | 1 | 3 | 3 | Centre-gauche | ||
Parti communiste (PC) | 101 648 | 0,34 | 0,32 | 0 | 0 | Aucune | |||
Autres partis | 167 201 | 0,55 | - | 0 | 0 | - | |||
Total | 30 210 561 | 100 | - | 193 | 313 | - |
Zones de votes calculées séparément
Vallée D'AosteRésultats
La Vallée d'Aoste élit un seul sénateur au scrutin majoritaire à un tour.
|
Italiens de l'Ă©trangerRĂ©sultats
|
Analyse sociologique du vote
Coalition | Centre droit | Mouvement 5 Ă©toiles | Coalition de centre gauche | Libres et Ă©gaux | Autres | Partici- pation |
---|---|---|---|---|---|---|
Moyenne nationale | 37,0 % | 32,7 % | 22,9 % | 3,4 % | 4,0 % | 72,9 % |
Sexe | ||||||
Homme | 36,8 % | 32,8 % | 22,9 % | 3,5 % | 4,0 % | 72,5 % |
Femme | 37,1 % | 32,9 % | 22,9 % | 2,7 % | 3,7 % | 68,3 % |
Ăge | ||||||
18â34 ans | 34,4 % | 35,3 % | 21,5 % | 5,0 % | 3,8 % | 70,1 % |
35â49 ans | 37,4 % | 35,4 % | 20,3 % | 2,7 % | 4,2 % | 72,2 % |
50â64 ans | 38,3 % | 34,0 % | 20,1 % | 3,2 % | 4,4 % | 72,4 % |
Plus de 65 ans | 36,9 % | 27,1 % | 30,1 % | 3,0 % | 2,9 % | 66,3 % |
Activité | ||||||
Ătudiant | 29,9 % | 32,3 % | 24,4 % | 8,2 % | 5,2 % | 66,8 % |
Sans emploi | 41,8 % | 37,2 % | 15,1 % | 0,6 % | 5,3 % | 63,7 % |
Femme de foyer | 41,1 % | 36,1 % | 17,4 % | 1,8 % | 3,6 % | 65,9 % |
Col bleu | 42,6 % | 37,0 % | 14,1 % | 1,3 % | 5,0 % | 72,0 % |
Col blanc | 29,4 % | 36,1 % | 25,4 % | 5,6 % | 3,5 % | 75,6 % |
Auto-entrepreneur | 46,9 % | 31,8 % | 15,1 % | 2,3 % | 3,9 % | 73,3 % |
Patron | 31,8 % | 31,2 % | 29,5 % | 3,3 % | 4,2 % | 77,9 % |
Retraité | 36,6 % | 26,4 % | 30,5 % | 3,7 % | 2,8 % | 68,8 % |
Secteur d'activité | ||||||
Secteur public | 29,7 % | 41,6 % | 24,0 % | 1,7 % | 3,9 % | 71,8 % |
Secteur privé | 35,6 % | 34,0 % | 22,0 % | 4,3 % | 4,1 % | 72,7 % |
Plus haut diplĂŽme | ||||||
Elementare | 36,1 % | 30,0 % | 28,5 % | 2,3 % | 3,1 % | 64,9 % |
Lic. media | 42,7 % | 33,3 % | 18,4 % | 2,2 % | 3,4 % | 70,5 % |
Diploma | 34,9 % | 36,1 % | 20,3 % | 4,7 % | 4,0 % | 74,1 % |
Laurea | 28,8 % | 29,3 % | 31,4 % | 5,5 % | 5,0 % | 72,0 % |
Présence dans un lieu de culte | ||||||
Hebdomadaire ou plus | 38,2 % | 30,9 % | 26,0 % | 2,2 % | 2,7 % | 68,9 % |
Mensuelle | 44,6 % | 31,4 % | 18,5 % | 2,6 % | 2,9 % | 72,0 % |
Occasionnelle | 38,6 % | 34,9 % | 20,0 % | 3,2 % | 3,3 % | 71,2 % |
Jamais | 30,8 % | 33,7 % | 24,8 % | 5,2 % | 5,5 % | 69,9 % |
Conséquences
Le , Matteo Renzi annonce qu'il restera Ă la tĂȘte du Parti dĂ©mocrate jusqu'au congrĂšs du parti devant se dĂ©rouler aprĂšs la formation du gouvernement, et qu'il ne s'y portera pas candidat[19]. Il devrait ainsi mener le Parti dĂ©mocrate au cours des mois de nĂ©gociations suivant l'Ă©lection, qu'il entame en annonçant que le parti sera rĂ©solument dans l'opposition, et refusera toute alliance avec le Mouvement 5 Ă©toiles, que certains cadres de son parti, comme Dario Franceschini, envisagent, ainsi qu'avec la Ligue, bloquant tout accord Ă©ventuel incluant les dĂ©mocrates[20].
Difficile formation d'un gouvernement
Le suivant, le président Sergio Mattarella charge la nouvellement élue présidente du Sénat, Elisabetta Casellati, de sonder la coalition de droite et le Mouvement 5 étoiles quant à faisabilité d'un gouvernement de coalition. Le M5S réitÚre sa proposition de coalition avec la Ligue, ainsi que son opposition à une participation du parti de Silvio Berlusconi, le qualifiant de l'« incarnation de tous les maux de la vieille classe politique »[21]. La Ligue ne repousse pas l'idée d'une coalition avec le M5S, mais refuse de rompre avec Forza Italia, dans un contexte d'élections régionales au Molise et en Frioul-Vénétie julienne, remportées par la coalition de centre droit.
Le président Mattarella charge alors le tout récemment élu président de la Chambre des députés Roberto Fico d'un mandat similaire quant à la possibilité d'une coalition entre le M5S et le Parti démocrate. L'offre est refusée par le Parti démocrate, dont le dirigeant Matteo Renzi maintient son veto.
Le , constatant l'échec des négociations et le maintien par l'ensemble des partis de leurs points de blocages respectifs, Mattarella annonce son intention de nommer un nouveau gouvernement neutre et apolitique, qui serait chargé des affaires courantes en attendant l'organisation d'élections anticipées, possiblement en juillet. Les sondages prévoient alors un maintien de la situation de blocage à défaut d'un changement de loi électorale, le M5S, et les coalition de centre gauche et de centre droit conservant leurs intentions de vote respectives. Au sein de cette derniÚre, cependant, une tendance vers un important report des voix de Forza Italia vers la Ligue est souligné.
L'annonce du prĂ©sident Mattarella semble provoquer un sursaut chez la Ligue et le M5S, qui s'Ă©taient publiquement opposĂ©es Ă la formation d'un tel gouvernement de transition. Les deux partis demandent alors officiellement au prĂ©sident de surseoir Ă sa dĂ©cision afin de leur permettre d'arriver Ă un accord. Le mĂȘme jour, Silvio Berlusconi annonce que son parti ne s'oppose plus Ă la formation d'une coalition l'excluant. Forza Italia ne votera pas la confiance Ă un Ă©ventuel gouvernement de coalition Ligue-M5S, mais ne quittera pas pour autant la coalition de centre droit. Cette dĂ©cision fait ainsi sauter le verrou bloquant les nĂ©gociations Ă droite.
Le , le M5S et la Ligue parviennent Ă un accord prĂ©liminaire sur un programme commun, laissant le champ libre Ă des nĂ©gociations plus poussĂ©es sur la personnalitĂ© amenĂ©e Ă devenir prĂ©sident du Conseil des ministres et sur la composition de son gouvernement. Ni di Maio ni Salvini n'acceptant qu'une personnalitĂ© politique de l'autre parti ne devienne prĂ©sident du Conseil[22], les nĂ©gociations se poursuivent plusieurs jours, tandis que l'Ă©bauche finale d'un programme commun est dĂ©voilĂ© le , provoquant l'Ă©moi de l'Union EuropĂ©enne et de ses principaux dirigeants. Les dĂ©penses prĂ©vues par l'abaissement des seuils des impĂŽts, l'annulation de la rĂ©cente rĂ©forme de Matteo Renzi sur l'extension de l'Ăąge de dĂ©part Ă la retraite, ainsi que la mise en place d'une revenu universel â bien que reportĂ©e Ă 2020 â, sont fortement critiquĂ©es. La coalition est qualifiĂ©e de populiste, d'autant plus que le programme prĂ©voit alors de demander Ă l'UE de revenir sur ses exigences en matiĂšre de rigueur budgĂ©taire, son objectif Ă©tant une fin de l'austĂ©ritĂ© et une reprise Ă©conomique via une relance de la demande interne[23]. L'accession au pouvoir de partis fortement eurosceptiques, en particulier la Ligue, soupçonnĂ©e d'entretenir l'idĂ©e d'une sortie de l'Italie de la monnaie unique, provoque une vive inquiĂ©tude, bien que le programme ne contienne pas de mention d'une sortie de l'euro[24].
Les deux partis font néanmoins valider leur programme commun par leurs bases militantes respectives, toutes deux l'approuvant à plus de 90 % entre le 18 et le [25]. Giuseppe Conte, juriste et universitaire proche du M5S, mais inconnu du grand public, est suggéré comme président du Conseil par Salvini et Di Maio, ces derniers devant devenir vice-présidents du Conseil, chargés respectivement de l'Intérieur et du Développement économique, du Travail et des Affaires sociales. Deux jours plus tard, Conte rencontre le président pour recevoir officiellement le mandat de former un nouveau gouvernement.
Tractations et composition d'un gouvernement M5S/Ligue
La mise en place du gouvernement achoppe cependant sur un nom : en faisant valoir ses pouvoirs constitutionnels, le prĂ©sident Mattarella refuse en effet d'approuver la nomination de Paolo Savona, un eurosceptique convaincu et pourfendeur rĂ©putĂ© de la monnaie unique[26], au ministĂšre de l'Ăconomie et des Finances, et, le , Conte renonce Ă former un gouvernement[27] - [28]. La majoritĂ© dĂ©nonce alors un « coup d'Ătat » et Di Maio va jusqu'Ă menacer le prĂ©sident de poursuites lĂ©gales, voire d'une procĂ©dure de destitution en vertu de l'article 90 de la Constitution italienne[28], mĂȘme si l'idĂ©e se confronte aux rĂ©ticences de Matteo Salvini.
En attendant, le chef de l'Ătat charge Carlo Cottarelli, un Ă©conomiste du FMI, de former un « gouvernement technique de transition »[29]. Le Parti dĂ©mocrate annonce qu'il votera la confiance, tandis que la Ligue et le Mouvement cinq Ă©toiles voteront contre. Salvini annonce songer Ă voter une nouvelle loi Ă©lectorale, fort de la majoritĂ© que les deux partis possĂšdent ensemble au Parlement, voire Ă maintenir leur coalition pour les futures Ă©lections. Les chances pour Cottarelli d'obtenir la confiance sont ainsi considĂ©rĂ©es quasi nulles. Des Ă©lections anticipĂ©es sont alors attendues pour l'automne[30] - [31] - [32] - [33].
Le , la formation d'un potentiel exĂ©cutif dirigĂ© par Cottarelli est gelĂ©e Ă la suite d'un appel de Luigi di Maio Ă relancer les nĂ©gociations lors d'une rencontre avec le prĂ©sident Mattarella. Les tractations reprennent et, le , Giuseppe Conte est rappelĂ© au palais prĂ©sidentiel pour ĂȘtre finalement nommĂ© prĂ©sident du Conseil, aprĂšs un compromis sur la composition du nouveau gouvernement, cette fois validĂ©e par le prĂ©sident Mattarella. Luigi Di Maio et Matteo Salvini y deviennent vice-prĂ©sidents du Conseil, le premier chargĂ© du DĂ©veloppement Ă©conomique et le second de l'IntĂ©rieur, comme cela a Ă©tĂ© envisagĂ© initialement. Le ministĂšre de l'Ăconomie et des Finances est finalement attribuĂ© Ă Giovanni Tria, un professeur d'Ă©conomie politique proche de la Ligue, mais favorable au maintien de l'Italie dans l'euro. Savona se voit pour sa part attribuĂ© le ministĂšre pour les Affaires europĂ©ennes. Le gouvernement Conte entre finalement en fonction le , aprĂšs avoir prĂȘtĂ© serment au Quirinal[34].
Notes et références
Notes
- Liste qui comprend CD, RI, FE et AP
- Liste qui comprend PSI, et Verts.
- Liste qui comprend AP, IdV, CpE, DemoS et UpT.
- Liste qui comprend UV et UVP
- En Vallée d'Aoste, le symbole électoral est unique pour Forza Italia et FrÚres d'Italie, alliés à Nuova Valle d'Aosta, un parti régionaliste. à l'étranger, le symbole est unique pour Berlusconi-Salvini-Meloni.
- Berlusconi n'est pas éligible (loi Severino) et n'est pas candidat. Bien qu'il puisse formellement briguer la présidence du Conseil des ministres, il annonce le qu'il choisirait comme chef du gouvernement Antonio Tajani en cas de victoire de son parti.
- Liste qui comprend DI, SC, F!, CP et MpA
- Liste qui comprend Art.1-MDP, SI P, VGV et PSS
- Liste qui comprend PRC, PCI et PdS
- Soutenu par le Parti communiste des travailleurs et par Sinistra Classe Rivoluzione.
- Ces résultats correspondent à l'addition des résultats dans la Vallée d'Aoste avec ceux de l'Italie entiÚre, ce qui explique les chiffres plus importants que ceux du site internet du ministÚre de l'Intérieur.
- La région autonome de la Vallée d'Aoste n'élit qu'un seul député, au scrutin majoritaire. En 2018, le député sortant qui représentait la Stella Alpina se présentait cette fois dans une coalition concurrente de l'Union valdÎtaine : Per Tutti - Pour Tous - Pe Tcheut.
- 6 partis, moins de 0,03% chacun
- La région autonome de la Vallée d'Aoste n'élit qu'un seul sénateur, au scrutin majoritaire.
- 7 partis, moins de 0,03% chacun
Références
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