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The Beatles: Get Back

The Beatles: Get Back est un documentaire musical américano-britannico-néo-zélandais en trois épisodes réalisé par Peter Jackson. Diffusé en primeur entre le et le sur la plate-forme Disney+, il est tiré de plus 60 heures d'images inédites et de 150 heures d'audio[n 1], tournées et enregistrées entre le 2 et le 31 janvier 1969 par Michael Lindsay-Hogg, sur les plateaux de cinéma de Twickenham à Londres, ainsi que dans le studio de fortune de la compagnie Apple Corps, lors des séances de répétitions et d'enregistrements des Beatles, ponctuées par leur ultime concert, à peine public, sur le toit de leur immeuble. L'album Let It Be et le film homonyme, sortis en 1970, en étaient tirés.

The Beatles: Get Back
Logo du documentaire.
Logo du documentaire.

Genre Documentaire musical
Création Peter Jackson
Participants George Harrison
John Lennon
Paul McCartney
Ringo Starr
Billy Preston
Musique The Beatles
Pays Drapeau des États-Unis États-Unis
Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Drapeau de la Nouvelle-ZĂ©lande Nouvelle-ZĂ©lande
Production
Durée 2 h 37 min + 2 h 53 min + 2 h 18 min
= 7 h 47 min.
Production Walt Disney Pictures
Apple Corps
WingNut Films
Diffusion
Diffusion Disney+
Date de premiĂšre diffusion 25, 26 et
Site web disneyplusoriginals.disney.com/movie/the-beatles-get-back

Cette mini-série en trois parties, dont la durée frise les huit heures, reprend le titre d'origine du projet et veut prendre le contrepied de ce que Lindsay-Hogg avait décidé d'accentuer dans le choix du montage sur un peu plus de 80 minutes : les déboires du groupe phare des années 1960 en train de se disloquer. Selon Peter Jackson, « la réalité est trÚs différente du mythe » et l'ambiance n'était pas aussi malsaine qu'on l'a longtemps cru. De fait, le documentaire, présenté chronologiquement sous forme de calendrier égrenant un jour aprÚs l'autre au début de chaque « chapitre », montre bien quatre musiciens qui restent trÚs amis, collaborant pour faire évoluer chaque composition, créant leur musique dans une ambiance qui devient excellente aprÚs le départ des studios de Twickenham pour celui, plus intime, du sous-sol d'Apple Corps et l'arrivée de Billy Preston aux claviers pour les accompagner. Toutefois, jusqu'à la derniÚre minute, le groupe n'arrive pas à se mettre d'accord sur la finalité de son projet, ce qui occasionne d'interminables discussions. On peut apercevoir tous les éléments qui vont mener à la séparation des Beatles plus tard dans l'année. Le concert de 42 minutes donné sur le toit de l'immeuble de Savile Row, le 30 janvier 1969, y est notamment montré dans son entier en écran divisé.

D'un point de vue musical, ces sĂ©ances sont extrĂȘmement prolifiques puisqu'on y voit le groupe crĂ©er, rĂ©pĂ©ter et enregistrer en 21 jours, outre toutes les chansons de Let It Be, l'essentiel de celles qui figureront dans Abbey Road, et plusieurs morceaux qui apparaĂźtront sur les albums de Harrison, McCartney et Lennon aprĂšs la sĂ©paration du groupe.

Histoire

Les derniĂšres sĂ©ances ont eu lieu au 3 Savile Row, dans le nouveau studio du groupe, et oĂč le concert sur le toit s'est dĂ©roulĂ© le 30 janvier 1969.

« [The Beatles: Get Back] à bien des égards, est plus difficile que [le film] Let It Be. Cela montre les Beatles essayant de déterminer qui ils sont et ce qu'ils sont en janvier 1969. Je veux dire, que reste-t-il à faire? C'est ça le cÎté doux-amer : ils ont changé le monde, un peu comme Frodon dans Le Seigneur des anneaux... pour constater qu'il n'y avait plus de place pour eux[1]. »

— Peter Jackson

À peine deux mois et demi aprĂšs la fin des sĂ©ances d'enregistrement de l'Album blanc, le groupe s’attelle dĂ©jĂ  Ă  un nouveau projet[2]. À l'initiative de Paul McCartney, il est planifiĂ© de produire une Ă©mission de tĂ©lĂ©vision dans laquelle on verrait le groupe jouer certaines chansons de leur album double. Comme le tournage ne peut se faire assez rapidement, on choisit plutĂŽt d'effectuer un retour aux sources vers une production Ă©purĂ©e et surtout live en studio comme lors de l'enregistrement de Please Please Me, leur premier album. Contrairement Ă  cet opus, qui reprenait plusieurs chansons dĂ©jĂ  bien rodĂ©es de leur rĂ©pertoire de scĂšne incluant six reprises, les chansons de ce prochain album sont toutes nouvelles. Les trois compositeurs du groupe en ont apportĂ© beaucoup, puisque outre les douze qui finiront sur Let It Be un an plus tard, ils abordent aussi des Ă©bauches de celles qui figureront sur Abbey Road et d'autres qui apparaĂźtront sur leurs albums solos aprĂšs la sĂ©paration du groupe. Il va s'agir de rĂ©pĂ©ter tout ce matĂ©riel et d'aboutir Ă  un concert tĂ©lĂ©visĂ© oĂč les chansons seront jouĂ©es en direct. Le groupe espĂšre pouvoir Ă©crire des chansons lors de ces rĂ©pĂ©titions mais seule Get Back y est crĂ©Ă©e de toute piĂšces en groupe [n 2]. Cette chanson donnera son titre aux trois Ă©bauches de l'album du producteur Glyn Johns qui seront toutes rejetĂ©es[3]. Une de ces tentatives sera incluse dans la rĂ©Ă©dition de l'album Let It Be en 2021 avec sa pochette proposĂ©e, un pastiche de leur premier album britannique.

Mais le groupe a beaucoup de mal Ă  se mettre d'accord sur la nature mĂȘme de cet Ă©ventuel concert. L'horaire matinal des sĂ©ances et l'ambiance froide du studio Twickenham oĂč commencent les rĂ©pĂ©titions le 2 janvier 1969 rendent la tĂąche difficile et le groupe perd de sa cohĂ©sion en la prĂ©sence constante de Yoko Ono, la muse bientĂŽt Ă©pouse de John Lennon, mais aussi sous l'Ɠil des camĂ©ras et les microphones de Michael Lindsay-Hogg qui tournent en continu ; exaspĂ©rĂ©, George Harrison quitte mĂȘme le groupe pour quelques jours[3]. Le guitariste revient Ă  condition de changer le lieu des rĂ©pĂ©titions et d'abandonner l'idĂ©e d'un concert. Le claviĂ©riste amĂ©ricain Billy Preston, de passage en Angleterre, est invitĂ© Ă  participer aux enregistrements et sa prĂ©sence apporte Ă©normĂ©ment au groupe, musicalement et humainement.

Les rĂ©pĂ©titions et l'enregistrement des chansons, qui aboutiront sur l'album Let It Be, se dĂ©placent dans leur nouveau studio au sous-sol des bureaux d'Apple Corps, la compagnie des Beatles, et sur le toit de l'Ă©difice lors d'un concert extĂ©rieur. En dehors des chansons Get Back et Don't Let Me Down sorties en single le 11 avril 1969, crĂ©ditĂ© « The Beatles with Billy Preston », les bandes audio et les images sont laissĂ©s de cĂŽtĂ© pour plusieurs mois car le groupe se lasse du projet. À partir de fĂ©vrier, mais surtout durant l'Ă©tĂ© aux studios EMI, le groupe se consacre Ă  l'enregistrement de l'album Abbey Road secondĂ© de George Martin et Geoff Emerick. Le 20 aoĂ»t 1969, ils sont, pour la derniĂšre fois, rĂ©unis tous les quatre en studio afin mettre la derniĂšre touche Ă  la chanson de John Lennon, I Want You (She's So Heavy)[4]. Abbey Road est publiĂ© le 26 septembre 1969.

Le film Let It Be sort finalement en salle en trois semaines aprĂšs l'annonce de la sĂ©paration du groupe[5]. SimultanĂ©ment, le disque Let It Be est publiĂ© Ă  partir du matĂ©riel enregistrĂ© plus d'un an auparavant. Cet ultime album des Beatles n'a plus grand-chose Ă  voir avec le projet Ă©purĂ© de dĂ©part, puisque Allen Klein a confiĂ© les bandes au producteur amĂ©ricain Phil Spector qui ajoute cordes, cuivres, chƓurs sur plusieurs titres[6]. Ce producteur amĂ©ricain avait Ă©tĂ© recrutĂ© par John Lennon, le , pour l'enregistrement de Instant Karma!, son troisiĂšme single en solo[7]. Le traitement de The Long and Winding Road provoquera la colĂšre de Paul McCartney, qui n'a pas Ă©tĂ© consultĂ© Ă  ce sujet, et qui prĂ©cipitera son annonce de la sĂ©paration du groupe le 10 avril 1970, rompant en fait un secret, dans la mesure oĂč John Lennon a mis fin aux Beatles dĂšs le mois de septembre 1969[8]. Il est Ă  noter que George Martin ne sera pas crĂ©ditĂ© comme producteur de l'album mĂȘme s'il est prĂ©sent avec le groupe, et dans son rĂŽle, du premier au dernier jour du projet, en collaboration avec Glyn Johns.

Le groupe n'existe dĂ©jĂ  plus et aucun des membres n'est prĂ©sent Ă  la premiĂšre du film[9]. Le documentaire de 80 minutes a Ă©tĂ© subsĂ©quemment prĂ©sentĂ© Ă  la tĂ©lĂ©vision et dans des cinĂ©mas de rĂ©pertoire durant cette dĂ©cennie et vendu en 1981 en formats VHS et LaserDisc, entre autres[10], mais il n’est plus en circulation depuis. Il a Ă©tĂ© question de le rĂ©Ă©diter en version DVD dans les annĂ©es 2000, mais le cĂŽtĂ© glauque de ce montage y a mis un frein. En 2017, Apple Corps donne accĂšs Ă  Peter Jackson Ă  plus de 60 heures d'images et 150 heures d'enregistrements de Lindsay-Hogg restĂ©s inĂ©dits depuis 50 ans. Le rĂ©alisateur nĂ©o-zĂ©landais, grand fan du groupe, ne sait pas Ă  quoi s'attendre, mais en les visionnant, il dĂ©couvre tout ce qui le motive Ă  se lancer dans l'aventure[11]. Il convainc ainsi Ringo Starr et Paul McCartney[11], et en 2018, ce dernier officialise le projet, dĂ©clarant qu'un nouveau montage plus positif, qui utiliserait d'autres sĂ©quences parmi les nombreuses heures qui ont Ă©tĂ© tournĂ©es, sortirait au cinĂ©ma en 2020 pour cĂ©lĂ©brer le cinquantenaire de sa sortie[12]. La sortie du documentaire est repoussĂ©e Ă  cause de la pandĂ©mie de Covid-19 et, reprenant l'idĂ©e initiale d'en faire une Ă©mission de tĂ©lĂ©vision, ce nouveau documentaire est mis en ligne sur la plate-forme Disney+ fin novembre 2021.

Entre la restauration des images tournées en 16 mm pour la télévision (et à l'époque, transférées en 35 mm pour le cinéma, altérant leur qualité), la synchronisation de l'audio et en utilisant des procédés révolutionnaires (une nouvelle technologie basée sur l'intelligence artificielle servant à isoler les différents sons enregistrés par les magnétophones Nagra et permettant notamment d'entendre les conversations jusque là inaudibles), Peter Jackson et son équipe de quatorze personnes en Nouvelle-Zélande auront passé quatre années à produire ce documentaire[13].

SĂ©rie documentaire

PremiĂšre partie : du 2 au 10 janvier 1969

  • DiffusĂ© sur Disney+ le 25 novembre 2021
  • DurĂ©e : 2 h 37
  • Lieu : Twickenham film studios
Les Twickenham Film Studios de Londres oĂč le groupe rĂ©pĂšte durant huit jours.

Le documentaire s'ouvre avec un rĂ©sumĂ© visuel de l'histoire des Beatles, de leurs dĂ©buts Ă  Liverpool, Ă  la fin des annĂ©es 50, jusqu'Ă  1968. En septembre de cette annĂ©e, entourĂ©s d'un public pour la premiĂšre fois en deux ans, les Beatles ont enregistrĂ© le clip promotionnel de Hey Jude, tournĂ© par Michael Lindsay-Hogg dans les studios de Twickenham. L'expĂ©rience leur ayant plu, ils dĂ©veloppent une nouvelle idĂ©e : interprĂ©ter, lors d'un concert pour une Ă©mission de tĂ©lĂ©vision, des chansons tirĂ©es de leur dernier album, surnommĂ© le « Double blanc », sorti le 22 novembre 1968 qui trĂŽne la premiĂšre place des charts amĂ©ricains pendant neuf semaines, et britanniques pendant huit semaines. Le plateau de tournage n'Ă©tant pas rapidement disponible, le groupe se dĂ©cide donc Ă  tenter d'Ă©crire et rĂ©pĂ©ter quatorze nouvelles chansons qui devront ĂȘtre complĂ©tĂ©es en un mois. Le producteur Denis O'Dell, le producteur du film The Magic Christian mettant en vedette Ringo Starr et qui doit ĂȘtre tournĂ© aux studios de Twickenham, a rĂ©servĂ© le plateau 1 pour le groupe jusqu'Ă  la fin janvier. Les rĂ©pĂ©titions commencent le jeudi 2 janvier 1969. Le groupe veut un retour Ă  ses racines : tout sera fait en live, juste quatre musiciens interprĂ©tant leurs chansons en direct. Mais la question de savoir oĂč et comment aura lieu le spectacle prĂ©vu reste en suspens. Des rĂ©pĂ©titions Ă  cet hypothĂ©tique concert, tout doit ĂȘtre filmĂ©. Ils choisissent de continuer avec le rĂ©alisateur du mĂȘme Ăąge qu'eux (Lindsay-Hogg a 28 ans, comme John et Ringo, Paul en a 26 et George, 25), qui installe ses camĂ©ras 16 mm et ses micros pour magnĂ©tophones Nagra afin de capter le tout. Au dĂ©part, selon l'idĂ©e de Paul McCartney, il ne s'agit que de filmer les rĂ©pĂ©titions pour une petite sĂ©quence qui prĂ©cĂšderait le show tĂ©lĂ©visĂ©. Et pour celui-ci, Lindsay-Hogg a une idĂ©e Ă  laquelle il semble beaucoup tenir : ce show devrait avoir lieu dans le thĂ©Ăątre antique de Sabratha en Libye, un endroit lumineux, au bord de la mer, oĂč le groupe amĂšnerait son propre public, et oĂč il y aurait aussi un public local (« des centaines d'Arabes », dit-il).

Chaque jour, la forme que doit prendre ce concert télévisé est discutée, il est aussi question de le faire sur un paquebot qui emmÚnerait le public jusqu'en Libye, ou pourquoi pas en Grande-Bretagne dans un orphelinat ou un hÎpital pour enfant ? En attendant, le groupe répÚte. TantÎt quelques notes de standards du rock'n'roll ou d'autres classiques de la musique populaire anglophone, tantÎt de façon plus approfondie, avec leurs propres chansons, et il y en a beaucoup qui prennent forme durant ces journées dans la froide ambiance de ce qui apparaßt comme un gigantesque hangar. Les quatre musiciens sont assis en cercle, Yoko Ono est constamment présente, silencieuse aux cÎtés de John Lennon. Ils attendent que du matériel d'enregistrement huit pistes soit apporté à Twickenham (il sera finalement débarqué d'un camion et Glyn Johns effectuera les branchements) et évoquent le studio que leur ami « Magic Alex » (Alexis Mardas) est en train de leur construire à Savile Row, dans les sous-sols du bùtiment de leur compagnie Apple Corps.

DĂšs le dĂ©part, le groupe travaille sur Don't Let Me Down, Two of Us, et I've Got a Feeling. Au piano, Paul McCartney travaille Let It Be, The Long and Winding Road, Golden Slumbers, She Came In Through the Bathroom Window, Carry That Weight, Another Day, The Back Seat of My Car. Quant Ă  George Harrison, il a apportĂ© All Things Must Pass, I Me Mine, Isn't It a Pity, mais semble de plus en plus agacĂ©. Il est venu accompagnĂ© d'un de ses amis, Shyamsunder Das, adepte Hare Krishna, qui s'assied dans un coin du studio. MĂȘme Ringo Starr prĂ©sente l'Ă©bauche de sa chanson Taking a Trip to Carolina qui ne sera jamais terminĂ©e. Les Beatles retravaillent Across the Universe, se penchent sur les chansons de Lennon Gimme Some Truth et On The Road to Marrakech (prĂ©cĂ©demment composĂ©e sous le titre Child of Nature) qui deviendra Jealous Guy, revisitent One After 909, etc. Les chansons Ă©voluent au fur et Ă  mesure, notamment les paroles qui sont affinĂ©es sur place. Lennon remarque que le groupe n’a jamais rĂ©pĂ©tĂ© autant de chansons Ă  la fois. Les moments de complicitĂ© musicale entre Paul McCartney et lui sont encore nombreux. Ringo est toujours lĂ , impassible derriĂšre sa batterie Ă  donner le tempo. Les choses se passent moins bien avec George : le 6 janvier, Paul McCartney s'Ă©nerve avec ses camarades sur l'Ă©bauche de Two of Us, estimant qu'ils ne jouent pas bien ensemble, s'en prenant aussi au guitariste assis en face de lui, qui lui rĂ©pond : « Je jouerai tout ce que tu voudras. Et si tu ne veux pas que je joue, je ne jouerai pas. Tout ce qui te fera plaisir, je le ferai. » Le lendemain matin, le futur single Get Back part littĂ©ralement de rien, Paul se mettant Ă  riffer sur sa basse Höfner Ă  la recherche d'une mĂ©lodie qui prend forme au fur et Ă  mesure, avec l'aide de George et Ringo en l'absence de John, qui arrive toujours en retard.

Des blagues potaches fusent également tous les jours. Par exemple, lors de sa partie chantée sur I've Got a Feeling, John Lennon change « Everybody had a hard year » en « Everyboby has a hard on » (soit, « tout le monde bande ») et McCartney ajoute, en référence à une de leurs précédentes chansons : « except me and my monkey ».

Il y a beaucoup de musique, mais aussi beaucoup de discussions. Lors de l'une d'elles, George Harrison dit : « Je pense qu'on devrait divorcer. » Paul McCartney rĂ©pond : « J'ai dĂ©jĂ  dit ça lors d'une prĂ©cĂ©dente rĂ©union. Je crois que nous nous en approchons », et Lennon ajoute « Mais alors, qui va s'occuper des enfants ? » McCartney lui rĂ©pond « Dick James (en) », le gestionnaire de Northern Songs, la maison d'Ă©dition des chansons du groupe. Il y a des moments de bonne humeur et d'Ă©nergie musicale, de franche rigolade, de cohĂ©sion, et d'autres oĂč Paul fustige le manque de motivation de ses camarades sur la finalitĂ© du projet en cours. George Harrison note que le groupe ne sait plus prendre une direction claire depuis la mort de leur manager Brian Epstein (le 27 aoĂ»t 1967), et Paul McCartney surenchĂ©rit en disant qu'ils n'ont plus de discipline depuis sa disparition. Au bout de quelques jours, la photographe Linda Eastman, nouvelle petite amie de Paul, se joint Ă  l'Ă©quipe. On la voit prendre des photos ou papoter avec Yoko Ono. Autour du groupe, il y a Ă©galement leur assistant Mal Evans, lequel apporte une enclume pour scander Maxwell's Silver Hammer, et l'ingĂ©nieur du son Glyn Johns. George Martin est souvent prĂ©sent, tout comme Maureen Cox, Ă©pouse de Ringo. Le rĂ©alisateur Michael Lindsay-Hogg tente de savoir dans quelle direction veut partir le groupe dans la perspective de ce show dont George Harrison dit, Ă  un moment : « Je crois qu'on devrait oublier cette idĂ©e. »

Le 10 janvier, Paul demande sĂšchement Ă  John d'arrĂȘter de gratter les cordes de sa guitare, car il est Ă  la recherche d'un arrangement, avant de lancer « On part dĂ©jeuner ? » C'est Ă  ce moment que George Harrison annonce Ă  ses camarades : « Je quitte le groupe. » « Quand ? », lui demande John Lennon. « Maintenant. Passez des annonces, trouvez-moi un remplaçant. On se reverra dans les clubs. » L'aprĂšs-midi, les trois autres continuent Ă  jouer dans une ambiance dĂ©lĂ©tĂšre. Lennon lĂąche « J'ai tellement les boules ! » (I'm so pissed!). Ils se lancent aussi dans un bruyant bƓuf sur fond de vocalises de Yoko Ono, Ă  la place et au micro que Harrison vient juste d'abandonner. Lennon suggĂšre de faire appel Ă  Eric Clapton ou de se partager les parties de guitare de leur camarade. Michael Lindsay-Hogg demande Ă  John si quelqu'un a dĂ©jĂ  « sĂ©rieusement » quittĂ© le groupe auparavant. Ce dernier rĂ©pond « Ringo », allusion Ă  l'enregistrement de l'album prĂ©cĂ©dent. Neil Aspinall explique que, selon lui, George n'en peut plus d'ĂȘtre sous la coupe du tandem Lennon/McCartney quand il s'agit de dĂ©cider quoi jouer et comment le jouer, et la difficultĂ© qui en rĂ©sulte pour placer ses propres chansons. George Martin note que ce dernier fait cavalier seul en tant qu'auteur-compositeur alors que ses deux camarades forment une Ă©quipe. « Bon, les chatons, on fait quoi, maintenant ? » demande Lennon. Finalement, Paul, John et Ringo se regroupent, s'enlacent et dĂ©cident d'aller voir George pour qu'il revienne. Une rĂ©union va se dĂ©rouler chez Ringo Starr, en prĂ©sence aussi de Linda et de Yoko. La premiĂšre partie de The Beatles: Get Back s'achĂšve sur la mention que celle-ci s'est trĂšs mal passĂ©e.

DeuxiĂšme partie : du 13 au 25 janvier 1969

  • DiffusĂ© sur Disney+ le 26 novembre 2021
  • DurĂ©e : 2 h 53
  • Lieux : Twickenham film studios et studios d'Apple Corps

Quand l'Ă©quipe du projet retourne aux Twickenham Film Studios le 13 janvier, le premier prĂ©sent, Ringo Starr, explique que la rĂ©union avec George Harrison s'est d'abord bien passĂ©e mais que tout s'est ensuite effondrĂ©. Paul McCartney arrive avec Linda qui prĂ©cise que, lors de cette rĂ©union, « Yoko rĂ©pondait Ă  la place de John ». Paul se montre comprĂ©hensif, expliquant qu'il n'a aucun problĂšme avec leur couple, qu'ils sont amoureux et que c'est normal. Cependant, cet amour fusionnel pose quelques difficultĂ©s dans les moments crĂ©atifs, car McCartney comprend que dĂ©sormais, il ne s'adresse plus au seul Lennon. Il lance aussi de façon prĂ©monitoire : « Ça va paraĂźtre d’un comique incroyable, dans cinquante ans : « Ils se sont sĂ©parĂ©s parce que Yoko s’est assise sur un ampli ! » » À l'arrivĂ©e de John, il se rĂ©fugient tous deux dans la cafĂ©tĂ©ria pour avoir une discussion privĂ©e, ignorant qu'un micro a Ă©tĂ© cachĂ© dans un pot de fleurs[n 3]. Ils se disent leurs quatre vĂ©ritĂ©s et Ă©voquent leur relation dominante avec George. « C'est une blessure purulente ; hier, nous l'avons laissĂ©e s'approfondir, et nous ne lui avons donnĂ© aucun bandage » dit Lennon. Ils affichent leur volontĂ© d'aplanir les angles. McCartney lĂąche « S'il ne revient pas, ce sera un vrai problĂšme. Et quand nous serons trĂšs vieux, nous serons tous d'accord entre nous, et nous chanterons tous ensemble. »

Les trois membres restants continuent Ă  jouer, travaillent sur Mean Mister Mustard, et Polythene Pam, affinent les paroles de Get Back, cherchant le nom du personnage qui deviendra « Sweet Loretta Martin ». DĂ©cidĂ©s Ă  faire revenir George Harrison, ils doivent attendre quelques jours que ce dernier revienne de son dĂ©placement Ă  Liverpool. À son retour, ils se rĂ©unissent Ă  nouveau chez Ringo Starr avec cette fois un entretien constructif et une conclusion positive. Pour les quatre musiciens, il n'est plus question de finir le projet par un show tĂ©lĂ©visĂ©, mais de continuer Ă  rĂ©pĂ©ter devant les camĂ©ras de Michael Lindsay-Hoog et Ă  enregistrer leur nouvel album pour dĂ©boucher sur un film, s'achevant potentiellement par un concert en plein air. De plus, ils font un choix important en dĂ©cidant de quitter le froid hangar de Twickenham et de rejoindre le studio « seize pistes » qu'Alexis Mardas a prĂ©tendu construire pour eux dans le sous-sol du bĂątiment du 3, Saville Row, en plein cƓur de Londres, oĂč est situĂ© le siĂšge de leur compagnie Apple Corps. Alors que le plateau de Twickenham est vidĂ© et que Mal Evans dĂ©mĂ©nage les instruments, Paul vient avec Glyn Johns enregistrer une dĂ©mo de Oh Darling au piano.

Billy Preston (ici en 1971) apporte beaucoup au groupe dÚs son arrivée.

Le 16 janvier, George Harrison et Glyn Johns se rendent Ă  Saville Row, et ce qu'ils y dĂ©couvrent les laisse pantois. Les bricolages de « Magic Alex » n'assurent absolument pas des conditions normales d'enregistrement. Glyn Johns envoie alors un S.O.S. Ă  George Martin, leur producteur de toujours chez EMI, pour le prĂȘt de deux magnĂ©tophones 4 pistes qui vont ĂȘtre installĂ©s dans le studio, les travaux (insonorisation comprise) Ă©tant rĂ©alisĂ©s en un week-end. Le 20 janvier, les quatre musiciens viennent y faire une premiĂšre rĂ©pĂ©tition en interdisant la prĂ©sence des camĂ©ras. Ils rapportent que celle-ci s'est dĂ©roulĂ©e au mieux : « Good vibes, man », rĂ©pond George Harrison Ă  la question posĂ©e Ă  ce sujet par Lindsay-Hogg. Le lendemain, en attendant que le studio soit fonctionnel, le groupe s'amuse beaucoup et continue Ă  faire le bƓuf sur de nombreux classiques du rock'n'roll ou sur des rĂ©interprĂ©tations hilarantes de leurs anciennes chansons.

Un « running gag » va parsemer la suite du documentaire. Quelques semaines plus tĂŽt, le 11 dĂ©cembre, Michael Lindsay-Hogg a filmĂ© le spectacle des Rolling Stones, The Rock and Roll Circus, auquel John Lennon a participĂ©. Il manque une introduction Ă  la prestation des Stones et le rĂ©alisateur demande au Beatle de la faire pour lui : « Mesdames et Messieurs, The Rolling Stones ! » À de nombreuses reprises, Lennon lĂąchera cette phrase face camĂ©ra au dĂ©part de l'enregistrement d'une chanson ou d'une autre.

Pour rĂ©aliser leur projet dont tous les morceaux doivent ĂȘtre jouĂ©s live, les Beatles Ă©voquent souvent le besoin d'avoir un claviĂ©riste qui viendrait les Ă©pauler. Il se trouve que, le 22 janvier, leur vieil ami Billy Preston est de passage Ă  Londres et leur rend visite au studio, invitĂ© par George Harrison. Les Beatles connaissent Billy Preston depuis 1962 lorsque, adolescent, il jouait Ă  Hambourg avec Little Richard. Ils sautent donc sur l'occasion et proposent au jeune musicien de jouer avec eux. D'un seul coup, le jeu au piano Ă©lectrique Fender Rhodes de Preston sur I've Got a Feeling Ă©claire tous les visages et provoque de grands sourires, tout le monde est absolument ravi, la musique se rĂ©chauffe. Il en va de mĂȘme avec Don't Let Me Down et avec Get Back, oĂč ils amĂ©nagent des passages pour qu'il y joue des solos. Ils vont lui demander de les accompagner tous les jours et John Lennon lui dit : « Tu pourrais ĂȘtre sur notre album ! », « Tu plaisantes ? » rĂ©pond Preston, qui accepte avec joie. « C'est gĂ©nial ! Tu nous donnes un sacrĂ© boost ! On Ă©touffe ! On fait ça depuis des jours et des jours ! », disent-ils en chƓur. Toute la suite va se dĂ©rouler dans la bonne humeur et dans une excellente ambiance. Les titres de l'album Let It Be prennent ainsi forme avec ce musicien supplĂ©mentaire qui leur apporte Ă©normĂ©ment, humainement et musicalement.

En son absence, le 24 janvier, les quatre Beatles discutent de Billy Preston, du moyen de le payer, et McCartney explique : « Je lui ai demandĂ© ce qu'il avait fait aprĂšs Hambourg, il m'a dit qu'il nous avait vu monter vers les Ă©toiles, et qu'il n'avait jamais eu l'opportunitĂ© d'enregistrer sa propre musique ». Lennon dit qu'il doit devenir un membre du groupe, « On Ă©tait trois Ă  Twickenham, puis quatre, puis cinq ! ». Harrison ajoute que s'il lui demandait, Bob Dylan les rejoindrait lui aussi, pour ce qui deviendrait The Beatles and Co selon Lennon. McCartney fait rire ses camarades en ajoutant : « c'est dĂ©jĂ  bien assez difficile Ă  quatre ! ». Billy Preston sera signĂ© sur Apple Records et sortira un premier album produit par Harrison en 1969 et un autre en 1970. Le mĂȘme jour, Two of Us prend sa forme dĂ©finitive quand Paul abandonne sa basse pour une guitare acoustique, puis le quatuor s'essaye notamment sur Teddy Boy et Her Majesty. Preston arrive au studio et ils jouent ensemble Dig It Ă  la fin duquel Lennon prononce, avec une voix de fausset, la phrase entendue dans l'album Let It Be : « That was 'Can You Dig It?' by Georgie Wood (en), and now we'd like to do 'Hark, The Angels Come' ».

Alors que John Lennon prĂ©pare un rendez-vous avec Allen Klein, qui rĂȘve de devenir leur nouveau manager (ce sera pour le pire), la question du concert pour terminer le film et le projet reste en suspens. La colline de Primrose Hill est envisagĂ©e, mais cela ne va pas s'avĂ©rer possible. Le groupe continue Ă  travailler les titres supplĂ©mentaires Maggie Mae (chanson traditionnelle de Liverpool), Dig a Pony et For You Blue : la prise de cette chanson rĂ©alisĂ©e le 25 janvier est celle qui finit sur l'album. Dans la salle de contrĂŽle, John Lennon a une idĂ©e pour le mixage, approuvĂ©e par George Harrison. Il dit alors : « J'ai des tonnes d'idĂ©es, je suis cĂ©lĂšbre pour ça, un Beatle, quoi ! ». Let it Be est Ă©galement travaillĂ©e avec Paul au piano, John Ă  la basse six cordes et Billy Preston Ă  l'orgue, le tout avec d'innombrables prises, parfois sur des versions oĂč les chanteurs prennent des voix comiques. Finalement, alors que l'Ă©chĂ©ance approche, Glyn Johns et Michael Lindsay-Hogg exposent leur idĂ©e Ă  Paul McCartney : la solution la plus simple ne serait-elle pas de gravir quelques Ă©tages et de donner ce concert sur le toit du bĂątiment ? Ils y montent avec Ringo Starr pour en Ă©tudier la faisabilitĂ©, conscients du bruit qui sera produit et du risque d'ĂȘtre interrompus par la police. Dans un premier temps, la solution semble plaire Ă  tout le monde, mais par la suite, Harrison ou McCartney affichent une certaine rĂ©ticence. Il leur reste quatre jours pour choisir les chansons de leur album et les finaliser. La date choisie pour cette prestation est le mercredi 29 janvier 1969, mais la mĂ©tĂ©o obligera Ă  la repousser d'un jour.

TroisiĂšme partie : du 26 au 31 janvier 1969

  • DiffusĂ© sur Disney+ le 27 novembre 2021
  • DurĂ©e : 2 h 18
  • Lieux : Studio du sous-sol d'Apple Corps, hall d'entrĂ©e et toit de l'immeuble. Rue Savile Row.

Ringo Starr montre au piano sa nouvelle composition Ă  George Harrison : Octopus's Garden. Il n'a que le dĂ©but. À cĂŽtĂ© de lui, avec sa guitare acoustique, son camarade l'aide Ă  avancer en trouvant notamment les accords du pont et la « rĂ©solution » de la fin du couplet permettant de repartir sur le suivant. Le groupe continue Ă  rĂ©pĂ©ter avec Billy Preston, avec notamment l'Ă©bauche de I Want You (She's So Heavy) de John Lennon (ils commencent Ă  jouer le thĂšme en dĂ©clamant les paroles du discours de Martin Luther King en 1963 : I have a dream...) et toutes les chansons destinĂ©es Ă  l'album en prĂ©paration. Jusqu'au dernier moment, ils discutent de la finalitĂ© du projet et de l'opportunitĂ© de monter jouer des morceaux sur le toit de leur immeuble. Il faut, par ailleurs, choisir lesquels. Linda Eastman vient au studio avec sa fille de six ans Heather (adoptĂ©e par Paul), qui s'amuse beaucoup avec les musiciens, lesquels lui rĂ©servent un accueil attendrissant. George Harrison prĂ©sente sa chanson qu'il intitule Something in the Way She Moves. Le groupe apprend Ă  la jouer, mais le compositeur n'a pas encore toutes les paroles. Attracts me like..., Lennon lui dit : « Tu n'as qu'Ă  dire Attracts me like a cauliflower (m'attire comme un chou-fleur), tu trouveras les bons mots ensuite ! ». Harrison choisit pour commencer Attracts me like a pomegranate (bref, on n'est est pas encore Ă  Attracts me like no other lover). Il chante aussi sur le pont de la chanson : Well, did you know who missed the show, I don't know, I don't know[14] (ce qui deviendra You're asking me will my love grow...). La chanson, qui deviendra plus tard dans l'annĂ©e le seul single n°1 des Beatles signĂ© Harrison, continue d'Ă©voluer dans le studio d'Apple Corps. Le 28 janvier, le groupe s'attaque Ă  une autre chanson de Harrison, Old Brown Shoe lorsque, entre les rĂ©pĂ©titions, on les voit s'amuser avec un stylophone apportĂ© en studio par John Lennon[15].

Dans les trois jours qui précÚdent le concert sur le toit, deux éléments préfigurent le futur proche du groupe. George Harrison explique à John Lennon et Yoko Ono qu'il a composé suffisamment de chansons « pour les dix prochaines années », et qu'il aimerait bien les enregistrer sur un album à lui, qui serait « comme une libération ». Harrison mettra en pratique cette volonté, comptant parmi les points clé de la séparation du groupe, laquelle se matérialisera l'année suivante, avec un réservoir tel que All Things Must Pass, un album « triple », et le premier grand succÚs international d'un Beatle en solo. L'autre élément annonciateur est la rencontre entre John Lennon et Allen Klein. Impressionné par l'homme d'affaires américain et sa connaissance précise du groupe, Lennon désire qu'il devienne leur nouvel agent. Klein se rend dans les locaux d'Apple pour une premiÚre réunion avec le groupe. Glyn Johns note son intelligence mais juge le personnage suspect (quelques mois plus tard, Allen Klein sera un élément majeur et supplémentaire des désaccords profonds au sein des Beatles, qui mÚneront à leur séparation). Le 30 janvier, loin des caméras, les discussions pour se décider à faire ce concert se poursuivent jusqu'à la derniÚre minute, tandis que le matériel est installé sur le toit du bùtiment. Michael Lindsay-Hogg positionne dix caméras, dont une sur le toit de l'immeuble situé de l'autre cÎté de Saville Row, d'autres dans la rue, plus une camouflée dans l'entrée de l'immeuble.

Le studio des Beatles se trouve sur Savile Row dans le quartier de Mayfair de la cité de Westminster.

Finalement, vers 12h30[16], les musiciens s'installent sur le toit pour une performance devenue cĂ©lĂšbre et qui reste la derniĂšre de leur carriĂšre. AccompagnĂ©s de Billy Preston au piano Ă©lectrique, ils jouent, avec le plein d'Ă©nergie et de cohĂ©sion, Get Back trois fois, Don't Let Me Down et I've Got a Feeling deux fois, Dig a Pony et One After 909, improvisant aussi un God Save the Queen. Trois titres jouĂ©s sur le toit finiront sur l'album Let It Be. Le concert a Ă  peine commencĂ© que des plaintes parviennent Ă  la police. Deux bobbies dĂ©bonnaires arrivent Ă  la porte du bĂątiment, entrent et expliquent qu'ils ont reçu « trente plaintes en quelques minutes », et qu'ils devront procĂ©der Ă  des arrestations pour faire cesser le bruit et le trouble Ă  l'ordre public. Mal Evans essaie de nĂ©gocier avec eux tandis que, plus haut, le groupe continue Ă  jouer avec de grands sourires. Toute la sĂ©quence est proposĂ©e en Ă©cran divisĂ©, avec les diffĂ©rentes prises de vues, sur le toit, dans la rue, dans le hall d'Apple Corps. Des interviews sont rĂ©alisĂ©es avec les passants dans la rue, en commençant par « Vous savez qui joue lĂ -haut ? ». La plupart le savent, beaucoup gens de tout Ăąge apprĂ©cient, d'autres pas du tout. Les deux policiers parviennent sur le toit, ce qui ne semble pas dĂ©ranger les musiciens, bien au contraire. Durant la derniĂšre prise de Get Back, Mal Evans doit Ă©teindre les amplis mais Harrison rallume le sien et Evans se rĂ©signe Ă  rallumer celui de Lennon. À la fin de la chanson, McCartney improvise : « You've been playing on the roofs again, and that's no good, and you know your Mummy doesn't like that... she gets angry... she's gonna have you arrested! Get back! » (« tu es encore allĂ© jouer sur les toits, c'est mal, tu sais que ta maman n'aime pas ça... elle est en colĂšre... elle va te faire arrĂȘter ! Get back! (Retourne !) » et, au bout de 42 minutes, la prestation se termine. McCartney lĂąche « Thanks Mo! » Ă  l'adresse de Maureen, la femme de Ringo, qui fait entendre son enthousiasme tandis que Lennon prononce les fameuses paroles qui font rire tout le monde : « J'aimerais vous remercier, au nom du groupe et de nous tous, et j'espĂšre que nous avons rĂ©ussi l'audition ! »

Le groupe et son entourage écoutent le résultat dans la salle de contrÎle du sous-sol, tout le monde bat la mesure, la satisfaction se lit sur les visages. George Harrison suppose que, désormais, « tous les groupes vont vouloir faire leur concert sur le toit ». Ils décident d'enregistrer la suite des chansons dans la foulée, en se réinstallant dans le studio; « No more rooftop now (plus de toit maintenant) », dit McCartney. Mais il va falloir du temps pour redescendre tout le matériel. Le lendemain, le 31 janvier, les versions finales de Two of Us, The Long and Winding Road et Let It Be, qui deviendra la chanson titre de l'album et du film, sont enregistrés (I Me Mine et Across the Universe seront finalisées plus tard). Le générique final du documentaire accompagne des extraits de ces derniÚres interprétations, présentés en écran divisé, dans le studio remis en ordre et éclairé sobrement.

Fiche technique

Peter Jackson en 2014.

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Producteurs délégués : Jeff Jones et Ken Kamins

Distribution

Participants principaux
Participants secondaires
BrĂšves apparitions

Plusieurs autres personnes tels des employés d'Apple ou techniciens d'EMI, des fans et badauds interviewés dans la rue et les officiers de police Peter Craddock, Ray Dagg, Ray Shayler et le sergent David Kenrick y font de brÚves apparitions[17].

Production

Pendant ce mois de janvier 1969, en 21 jours, le groupe crĂ©e, rĂ©pĂ©te et enregistre un nombre incalculable de chansons, la quasi-totalitĂ© des titres qui figureront sur Let It Be et Abbey Road et de nombreux autres qui apparaĂźtront sur les albums solo de John Lennon, George Harrison et Paul McCartney aprĂšs la sĂ©paration du groupe. Neuf titres sont finalisĂ©s durant ces sĂ©ances. Les Beatles se sont aussi amusĂ©s Ă  jouer des dizaines de classiques du rock'n'roll et Ă  rĂ©interprĂ©ter nombre de leurs propres « classiques ». Certains de ces titres seront inclus dans Anthology 3 ou dans les bonus de la rĂ©Ă©dition de 2021 de l'album Let It Be. Le premier rĂ©sultat de ces sĂ©ances est le single Get Back/Don't Let Me Down produit et mixĂ© par Martin et Johns qui est n°1 dans une quinzaine de pays, notamment cinq semaines Ă  la premiĂšre place du Billboard Hot 100. Outre les sĂ©quences choisies pour le film, les nombreuses heures d'interactions entre les musiciens et leur entourage dormiront pendant un demi-siĂšcle dans les voĂ»tes d'Apple et n'attendent qu'Ă  ĂȘtre exploitĂ©es Ă  nouveau.

Le projet d'un nouveau documentaire est initiĂ© par le directeur gĂ©nĂ©ral de Apple Corps Jeff Jones et son collĂšgue Jonathan Clyde. Ils approchent Peter Jackson afin de restaurer les images tournĂ©es en janvier 1969 dont la grande majoritĂ© des 60 heures sont restĂ©es inĂ©dites, pour un nouveau film documentaire. Le rĂ©alisateur qui devait effectuer ce nouveau montage ayant dĂ©missionnĂ©, Jackson se montre intĂ©ressĂ© mais, lui-mĂȘme grand amateur des Beatles et en possession d'une copie du film original, il a des rĂ©ticences Ă  rĂ©aliser un film sur la dissolution de ce groupe mythique. Jackson raconte qu'Ă  son arrivĂ©e chez Apple pour visionner les images, il Ă©tait anxieux et craintif Ă  ce qu'il y dĂ©couvrirait. Si le film Let It Be montrait effectivement les moments les moins sombres, qu'est-ce qui se retrouverait cachĂ©s dans les voĂ»tes ? Il accepte finalement de s'impliquer aprĂšs avoir visionnĂ©, huit heures par jour pendant une semaine, toutes les sĂ©quences filmĂ©es[1]. Le rĂ©alisateur nĂ©o-zĂ©landais dĂ©clare :

« Ce que j'ai trouvĂ©, c'est que j'ai ri continuellement. Je ne faisais que rire. Je riais et riais et riais et je ne pouvais pas m'arrĂȘter[18]. J'ai Ă©tĂ© soulagĂ© de dĂ©couvrir que la rĂ©alitĂ© est diffĂ©rente du mythe. AprĂšs avoir passĂ© en revue les images et les sons rĂ©alisĂ©s par Michael Lindsay-Hogg dix-huit mois avant leur sĂ©paration, j'ai dĂ©couvert un document historique inestimable. Bien entendu, il y a des tensions, mais rien de la discorde qui est souvent associĂ©e Ă  ce projet. Regarder John, Paul, George et Ringo travailler ensemble Ă  la crĂ©ation de ces classiques est non seulement fascinant, mais aussi drĂŽle, exaltant et Ă©tonnamment intime[19]. J'ai constatĂ© comment le montage original du rĂ©alisateur Michael Lindsay-Hogg Ă©tait paralysĂ©e par la politique interne, les retards, les limitations techniques et les obligations promotionnelles...Je me suis rendu compte que beaucoup de souvenirs de Paul et Ringo de janvier 69 sont en rĂ©alitĂ© le souvenir du film Let It Be...sorti en 1970 Ă  l'Ă©poque oĂč ils se sĂ©paraient...une pĂ©riode trĂšs stressante pour eux; une pĂ©riode trĂšs malheureuse[1]. »

— Peter Jackson

Lorsqu'il rencontre Paul McCartney à l'arriÚre-scÚne de son spectacle à Auckland, en 2017, il surprend l'ex-Beatle quand il lui décrit ce qu'il a vu et le rassure sur ses propres souvenirs. McCartney refusait la restauration du film d'origine, inquiété par la perception globalement glauque qu'il gardait de ce mois passé en studio[18]. Le nouveau projet peut alors débuter. Le , le jour du cinquantiÚme anniversaire du concert des Beatles sur le toit, Apple Corps, en association avec WingNut Films, fait l'annonce officielle que ce nouveau documentaire verra bien le jour[5]. De plus, une sortie éventuelle du film originel restauré a aussi été évoquée[20]. Un beau-livre sera aussi publié[21].

Un magnétophone Nagra modÚle III, identique à ceux utilisés lors de ces séances d'enregistrements.

Ce documentaire est conçu Ă  partir de la soixantaine d'heures[18] de pellicules format 16 mm[22], tournĂ©s par Michael Lindsay-Hogg[5] et son directeur de la photographie Tony Richmond[23] pendant vingt-et-un jours[n 4], entre le 2[24] et le [25], et de cent cinquante heures de bandes sonores enregistrĂ©es[5] avec des appareils Nagra[n 5] - [26] Kudelski III maniĂ©s par l'ingĂ©nieur du son Peter Sutton[27]. Le , il est annoncĂ© que le projet reprend son titre de travail originel, Get Back[5]. La restauration de ces images est effectuĂ©e par la boĂźte nĂ©o-zĂ©landaise Park Road Post Production[28], la mĂȘme Ă©quipe responsable du film They Shall Not Grow Old[29]. Il a fallu synchroniser le son et l'image Ă  la main car un clap n'a pas Ă©tĂ© utilisĂ©[30]. La restauration du son des bandes Nagra ÂŒ de pouce mono[31] a Ă©tĂ© effectuĂ©e par le dĂ©veloppement d'une technique de sĂ©paration des diffĂ©rents sons en utilisant un algorithme d'intelligence artificielle, nommĂ© Machine Assisted Learning[32] ou « Mal », un clin d'oeil Ă  Mal Evans[33] - [n 6]. On enseigne Ă  l'ordinateur comment reconnaĂźtre les voix individuelles, le son des guitares, de la basse ou de la batterie, etc. Ensuite, le programme place chacun de ces sons sur une piste diffĂ©rente afin que les ingĂ©nieurs puissent les rendre plus audible et Ă©quilibrer le tout[31]. La remastĂ©risation de la musique, enregistrĂ©e par l'Ă©quipe de Glyn Johns, est l'affaire de Giles Martin et Sam Okell aux Studios Abbey Road de Londres[28].

La prestation complĂšte du concert des Beatles sur le toit, d'une durĂ©e de quarante-deux minutes et filmĂ©e avec dix camĂ©ras dont cinq sur le toit[34], y a Ă©tĂ© incluse. Le groupe a jouĂ© Get Back quatre fois (la premiĂšre, incomplĂšte, Ă©tant une balance audio), Don't Let Me Down et I've Got a Feeling Ă  deux reprises et One After 909 et Dig a Pony. Seules les prestations des trois derniĂšres ont Ă©tĂ© incluses sur l'album Let It Be, tandis que la troisiĂšme tentative de Get Back a Ă©tĂ© publiĂ©e sur Anthology 3 en 1996[35]. Une version live de Don't Let Me Down, un montage des deux prises enregistrĂ©es sur le toit afin d'Ă©liminer deux erreurs de John Lennon, a Ă©tĂ© publiĂ©e sur Let It Be... Naked en 2003[36]. De courts extraits improvisĂ©s de Danny Boy (en) (qu'on peut entendre sur l'album), A Pretty Girl Is Like a Melody (en), God Save The Queen (incomplet dĂ» Ă  un changement de bobine) et le riff de I Want You (She's So Heavy) (jouĂ© lors d'un arrĂȘt de l'enregistrement) ont aussi Ă©tĂ© jouĂ©s sur le toit[37] sans compter des improvisations par les musiciens, notamment par McCartney sur sa guitare basse.

Tandis que le film Let It Be, sorti aprĂšs la dissolution du groupe, mettait l'accent sur l'ambiance sombre qui habitait certaines des sĂ©ances d'enregistrement, ce nouveau montage met en lumiĂšre les moments plus heureux de leur collaboration[5] sur ce qui deviendra leur dernier album, bien qu'enregistrĂ© avant Abbey Road. DistribuĂ© par la Walt Disney Studios, sa sortie en cinĂ©ma, aux États-Unis et au Canada, Ă©tait originellement prĂ©vue pour le [22] mais a Ă©tĂ© repoussĂ©e au (et le livre au [21]) due Ă  la pandĂ©mie de Covid-19[38]. Un aperçu des images dĂ©crites par le rĂ©alisateur comme Ă©tant « ni une bande-annonce ni un extrait du documentaire, [...] mais prĂ©sentent plutĂŽt l’esprit et l'Ă©nergie du documentaire », est mis en ligne sur YouTube et sur la plate-forme Disney+ le [39]. On n'y voit que des sourires, de francs tĂ©moignages de camaraderie, un groupe joyeux en train de s'amuser, de plaisanter et d'enregistrer avec le plein d'Ă©nergie dans la bonne humeur, avec son entourage, sur fond sonore de la chanson Get Back[40]. Jackson voulait ainsi mettre du baume au cƓur du public en cette fin d'annĂ©e de pandĂ©mie difficile pour tous[41].

Peter Jackson et son monteur Jabez Olssen ont convenu qu'avoir une trame narrative chronologique Ă©tait la meilleure façon de construire le documentaire. Il pouvait y avoir jusqu'Ă  dix heures de sons et d'images pour une seule journĂ©e. La premiĂšre Ă©tape Ă©tait de monter toutes ces bandes sonores avec les images disponibles pour cette journĂ©e. Les camĂ©ras avaient assez de pellicule pour tourner en continu pour seulement quinze minutes, alors les cadreurs avaient tendance Ă  filmer quelques secondes ou quelques minutes Ă  la fois. TrĂšs rarement, les camĂ©ras filmaient la mĂȘme scĂšne simultanĂ©ment de deux angles diffĂ©rents alors que la grande majoritĂ© du temps, seule une camĂ©ra tournait Ă  la fois. Le montage prĂ©liminaire effectuĂ©, avec une synchronisation du son et de l'image lorsque cela Ă©tait possible, on procĂ©dait ensuite Ă  un choix Ă©ditorial pour dĂ©cider ce qui Ă©tait important ou intĂ©ressant Ă  inclure. Évidemment, le son, autant les conversations que les prestations musicales, ont guidĂ© ces choix. On pouvait, Ă  partir de cela, rajouter des images inutilisĂ©s, tournĂ©es durant cette mĂȘme journĂ©e, pour combler les vides. Ce premier montage effectuĂ©, on s'attaquait alors Ă  une autre journĂ©e[27].

Le montage prĂ©liminaire de Peter Jackson avait une durĂ©e de 18 heures[42] et ceci fut la cause du revirement de situation qui a Ă©tĂ© annoncĂ© en ; le documentaire ne sera finalement pas prĂ©sentĂ© en salle mais aura plutĂŽt une durĂ©e de six heures dĂ©coupĂ©es en trois Ă©pisodes afin d'ĂȘtre diffusĂ© en primeur sous forme de mini-sĂ©rie sur la plate-forme Disney+, entre le et le [43]. Dans une entrevue donnĂ©e en dĂ©cembre 2021, Jackson raconte que lorsque le montage de six heures fut complĂ©tĂ©, quelques mois avant sa diffusion, il recommande Ă  Disney que son Ă©quipe poursuive le montage pour sa sortie Ă©ventuelle en version augmentĂ©e. Les producteurs rejettent l'idĂ©e disant que les versions rallongĂ©es n'ont plus la cote. Jackson se remet donc Ă  la tĂąche pour rĂ©examiner les parties coupĂ©es et, sans en informer Disney ni Apple, rajoute des scĂšnes au documentaire ce qui le rallonge Ă  prĂšs de huit heures[44] - [45].

Le beau-livre accompagnateur, édité par John Harris (en), est publié par Callaway Arts & Entertainment (en) le 12 octobre. Il contient, sur 240 pages, la transcription de plusieurs conversations du groupe enregistrées durant ces séances, quelquefois différentes de celles entendues dans le documentaire ou en version plus complÚtes. Le livre est amplement illustré de photos d'Ethan Russell (en) et de Linda McCartney, en plus de nombreuses images tirées directement de la pellicule 16 mm[46].

Le 13 octobre sont prĂ©sentĂ©es la bande-annonce officielle et la premiĂšre des nombreuses affiches promotionnelles du documentaire, un composite des photos d'Angus McBean (en), prises en contre-plongĂ©e dans la cage d'escalier des bureaux d'EMI Ă  Londres en 1963 et en 1969 utilisĂ©es, entre autres, Ă  illustrer les compilations The Beatles 1962–1966 et 1967–1970[47]. Dans cette bande-annonce, le ton plus joyeux voulu par Peter Jackson et l'Ă©nergie mise dans la musique apparaissent nettement. L'exaspĂ©ration et le dĂ©part provisoire de George Harrison n'y sont pas Ă©ludĂ©s, pas plus que les difficultĂ©s de Paul McCartney Ă  motiver ses camarades en vue de l'organisation d'un concert. On entend, notamment, une remarque prĂ©monitoire de la part de ce dernier : « Ça va paraĂźtre d’un comique incroyable, dans cinquante ans, tu imagines : “Ils se sont sĂ©parĂ©s parce que Yoko s’est assise sur un ampli !” »[48] Un autre « clip » de 1 minute 25 est mis en ligne le 12 novembre 2021 : on y voit Paul McCartney Ă©baucher I've Got a Feeling avec le groupe en indiquant les changements d'accord et George Harrison lĂącher d'une façon lĂ©gĂšrement sarcastique : « Est-ce que c'est celle qui s'appelle I've Got a Feeling ? »[49]

Une avant-premiĂšre, un montage exclusif de cent minutes du documentaire, est prĂ©sentĂ© au Cineworld Empire (en) de Londres le 16 novembre, en prĂ©sence de Paul McCartney, d'enfants et petits-enfants des membres du groupe et de plusieurs cĂ©lĂ©britĂ©s[50]. Deux jours plus tard, Stella McCartney avec Julian et Sean Lennon assistent, Ă  leur tour, Ă  l'avant-premiĂšre au El Capitan Theater de Hollywood. Ringo Starr, ĂągĂ© de 81 ans, n'a pas assistĂ© Ă  ces prĂ©sentations par prĂ©caution Ă  la Covid-19[51]. À l'occasion d'une confĂ©rence de presse donnĂ©e au moment de la mise en ligne[52] de sa sĂ©rie tĂ©lĂ©rĂ©alitĂ©, filmĂ©e avant l'heure[53], Peter Jackson prĂ©cise que Disney lui a demandĂ©, dans un premier temps, de l'expurger de tous les jurons et autres blagues potaches prononcĂ©s par les Beatles durant le tournage. Il explique que Ringo Starr et Olivia Harrison se sont opposĂ©s Ă  toute forme de censure « afin que le portait du quatuor reste authentique », ce qui a contraint Disney Ă  faire machine arriĂšre[52]. Le 5 janvier 2022, il est annoncĂ© qu'une prĂ©sentation IMAX du concert sur le toit prendra l'affiche en avant premiĂšre le 30 du mĂȘme mois et sera prĂ©sentĂ© en salle du 11 au 13 fĂ©vrier[54].

Originellement prévue pour le 8 février, la sortie du documentaire en format Blu-ray et DVD, sans matériel supplémentaire[55] est finalement repoussée jusqu'au 12 juillet à cause d'un problÚme d'ordre technique[56].

La sortie du film d'origine n'a toujours pas été confirmée. Jackson a voulu que son documentaire soit complémentaire au film de Lindsay-Hogg, n'utilisant que des prises de vue inédites lorsque cela était possible[57]. Dans Let It Be, on pouvait voir et entendre des versions complÚtes de plusieurs chansons entendues sur l'album en plus d'improvisations de certaines chansons qui ne sont pas retenues dans la version de Jackson, telles You Really Got a Hold on Me ou Bésame mucho.

À partir du 18 mars 2022, une exposition sur ces sĂ©ances, intitulĂ©e Get Back to Let It Be, est prĂ©sentĂ©e au musĂ©e Rock and Roll Hall of Fame Ă  Cleveland en Ohio[58]. Originellement, l'exposition devait durer un an mais elle est prolongĂ©e jusqu'Ă  la fin 2023[59].

Distinctions

RĂ©compenses

  • Producers Guild of America : Gagnant du Award for Outstanding Producer of Non-Fiction Television Ă  Paul McCartney, Ringo Starr, Yoko Ono Lennon, Olivia Harrison[60], Peter Jackson, Clare Olssen, Jonathan Clyde, Jeff Jones et Ken Kamins.
  • Emmy Awards : Gagnant pour toutes les nominations des prix Outstanding Documentary or Nonfiction Series, Outstanding Picture Editing for a Nonfiction Program, Outstanding Sound Mixing for a Nonfiction or Reality Program, Outstanding Sound Editing for a Nonfiction or Reality Program (pour la sĂ©rie au complet) et Peter Jackson pour Outstanding Directing for a Documentary/Nonfiction Program pour l'Ă©pisode 3[61] - [62].
  • Critics Choice Documentary Awards (en) : Gagnant des prix Best Music Documentary et Best Limited Documentary Series[63].

Notes et références

Notes

  1. Ces chiffres divergent d'une source Ă  l'autre; de 57 Ă  au-delĂ  de 60 heures d'images et de 130 Ă  plus de 150 heures de son.
  2. I Me Mine, For You Blue et le single Old Brown Shoe ont été écrits par George Harrison seul à la maison pendant ce mois et finalisés par le groupe.
  3. Dans les faits, Ringo, Yoko, Linda et Mal sont présents durant cette discussion d'une durée de prÚs d'une demi-heure, réduite à quatre minutes pour les fins du documentaire. Sources: Lane Brown : https://www.vulture.com/2022/11/the-beatles-revolver-super-deluxe-peter-jackson-get-back.html et https://crosshair.livejournal.com/179622.html.
  4. Le 20 janvier, Harrison réintÚgre le groupe et les Beatles accÚdent à leurs studio Apple pour la premiÚre fois. Ils préfÚrent refuser l'accÚs aux caméras. Durant cette vingt-deuxiÚme journée de tournage, des scÚnes extérieures sont filmées incluant l'arrivée des membres du groupe.
  5. Dérobées par un employé d'Apple dans les années 1970, ces bobines de rubans un quart de pouce ont été retrouvées dans un entrepÎt prÚs d'Amsterdam lors d'une descente policiÚre en 2003. Une quarantaine de ces 560 bobines manquent toujours à l'appel bien que deux heures et demie perdues ont été retrouvées dans un montage sepmag (en) du film d'origine.
  6. Le terme usuel est plutĂŽt Computer Assisted Learning.

Références

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