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Officier de police

Les officiers de police forment en France le corps de commandement de la police nationale. Leur statut est défini par le décret no 2005-716 du [1]. Ils sont des agents de catégorie A de la fonction publique depuis le .

Lieutenants de police de la 12e promotion de l'École nationale supérieure des officiers de police, défilé du 14 juillet 2008 sur les Champs-Élysées, Paris.

Les effectifs budgĂ©taires Ă©taient de 8 262 personnes, comptabilisĂ©es ainsi notamment pour les dernières Ă©lections professionnelles du ministère de l'IntĂ©rieur s'Ă©tant dĂ©roulĂ©es entre le et le . En 2022, les effectifs retenus pour le vote aux Ă©lections professionnelles en dĂ©cembre de ce corps de fonctionnaires de police sont de 7 422 personnes rĂ©parties comme suit : environ 27 % de femmes et 73 % d'hommes.

Histoire

Édit imprimé portant création de la lieutenance générale de Police, donné à Saint-Germain-en-Laye par Louis XIV, . Archives nationales de France.

C'est Colbert qui, le , promulgue un édit créant la charge de « lieutenance général de police » afin de faire respecter le bon ordre à Paris. Gabriel Nicolas de La Reynie est le premier lieutenant général de police, charge qu'il occupe de à . À Louis XIV, Colbert donne la définition de cet officier : « Il faut que notre lieutenant de police soit un homme de simarre et d'épée et si la savante hermine du docteur doit flotter sur ses épaules, il faut aussi qu'à son pied résonne le fort éperon du chevalier, qu'il soit impassible comme le magistrat et comme le soldat intrépide. » En 1709, le roi Louis XIV crée à Paris des postes d'adjoints aux lieutenants de police qui reçoivent l'appellation d'inspecteurs de police.

La loi du va créer le corps des officiers de paix : il est créé 24 officiers de police qui porteront le nom d'officiers de paix. Ils sont chargés de veiller à la tranquillité publique. Ils porteront un bâton blanc à la main droite et diront à ceux qu'ils arrêtent : « Je vous ordonne, au nom de la loi, de me suivre devant le juge de paix ». Puis la loi du crée le corps des sergents de ville appelés également « sergents de Paris », première police en uniforme du monde, placé sous l'autorité des officiers de paix.

Le grade d'officier de paix à la Préfecture de police était le grade le plus élevé après le commissaire de police. Il fut temporairement supprimé en 1921 car il avait des prérogatives parfois aussi importantes que celles du commissaire de police mais il fut restauré en 1936, subissant une modification en 1953. Cette année-là, une réforme des grades des officiers de police a lieu. Le grade d'officier de paix devient celui de commandant de police, celui d'inspecteur principal devient l'officier de paix principal (OPP) et le grade d'inspecteur principal adjoint devient celui d'officier de paix (OP).

Les grades ne se portent plus sur les manches mais sur des épaulettes, le commandant garde un liseré noir sur les manches à hauteur du revers. La tenue noire des officiers en tenue à la Préfecture de police sera réglementaire jusqu'en 1970 (d'où le surnom narquois, dans les rangs, de « cadres noirs »).

La loi du instituant la police nationale unifie les divers services de police en province (ancienne Sûreté Nationale) et les différents services de la Préfecture de Police à Paris. Elle est la réaction du gouvernement de l'époque, à la suite du fait que certains policiers de la Préfecture de Police avaient agi pour le compte des autorités marocaines en arrêtant à Paris devant la brasserie Lipp sans aucun motif légal ni réglementaire Medhi Ben Barka, principal opposant au Roi du Maroc, lesdits policiers le livrant ensuite à des « barbouzes » marocains. La loi du maintient la division entre le corps des officiers de paix (policier en tenue) et celui des officiers de police (policier en civil).

Enfin, en 1972, l'appellation « inspecteur de police » est rétablie pour le corps en civil et ce jusqu'à la réforme de 1995 qui fonde le corps des officiers de police en réunissant les inspecteurs de police et les officiers de paix. Est également créé en 1972 le corps des « enquêteurs de police », adjoints aux inspecteurs de police et qui sont l'équivalent en civil du corps des gardiens de la paix, créé lui en 1871 et succédant au corps des sergents de ville, apparu en 1829.

Pour ce corps en civil, les grades Ă©taient : inspecteur, inspecteur principal,inspecteur divisionnaire puis chef inspecteur divisionnaire .

Pour le corps en tenue les grades étaient : officier de paix, officier de paix principal, commandant, commandant principal (grade supprimé en 1977, les titulaires de ce grade devenant commissaires) et commandant de groupement (grade également supprimé en 1977 et dont les titulaires devinrent commissaires principaux). Les grades de commandant principal et commandant de groupement avaient notamment été créés après la Libération pour le commandement de plusieurs Compagnies Réunies de Sécurité réunies notamment à l'occasion des grandes grèves de type insurrectionnelles, lancées par la C.G.T. en 1947 et 1948. Ces deux grades furent ensuite adoptés par la Préfecture de Police à Paris et ensuite pour les grosses unités de police en tenue, dans les grandes villes de province, au sein de la Sûreté Nationale, à compter de 1953. De tels grades ont été maintenus lors de la fusion de la Préfecture de Police et de la Sûreté Nationale, à la suite de la loi portant unification des forces de police civile le et mettant alors en place une « Police nationale » reprenant ainsi le nom de la structure créée en par le gouvernement de Vichy.

L'officier de paix avait vocation à commander des équipes de gardiens de la paix en tenue par exemple en unité de sécurité publique dans les corps urbains en province ou au sein de la « police municipale » au sein de la Préfecture de Police à Paris ou en Compagnie Républicaine de Sécurité, à compter de la création par le général de Gaulle, de ces unités dites de réserve générale de la Sûreté Nationale, par décret du et qui étaient la transformation des « forces républicaines de sécurité » créées le par le Commissaire de la République de MARSEILLE, Raymond AUBRAC.

L'inspecteur, lui, devait s'occuper des affaires d'enquêtes, de recherches et d'investigation et était le supérieur hiérarchique des enquêteurs de police, corps de policiers en civil créé en 1971 équivalent à celui des gardiens de la paix, corps créé en 1870 et succédant à l'ancien corps des sergents de Paris ou sergents de ville, créé en 1829 dont le nom était lié au fait que ces policiers en tenue étaient des anciens militaires du grade de sergent ou qui avaient été engagés dans l'armée et rendus à la vie civile en tant que sergent de réserve. C'est pourquoi les sergents de ville portaient l'insigne de sergent, de couleur blanche, sur leur tenue ; cette marque de grade fut maintenue lors de la création du corps des gardiens de la paix en 1870 puis lors de l'apparition du corps d'encadrement et d'application en 2006.

Statut

  • Les officiers de police assurent les fonctions de commandement opĂ©rationnel des services et d’expertise supĂ©rieure en matière de police et de sĂ©curitĂ© intĂ©rieure. Ils secondent voire supplĂ©ent les commissaires de police dans l’exercice de leurs fonctions, hormis les cas oĂą la loi prĂ©voit expressĂ©ment l’intervention du commissaire. Ils ont Ă©galement vocation Ă  exercer des fonctions de direction de certains services.
  • Dans l’exercice des fonctions dĂ©finies Ă  l’alinĂ©a prĂ©cĂ©dent, les officiers de police se voient confĂ©rer l’autoritĂ© sur l’ensemble des personnels qu’ils commandent. Ils assurent le commandement des fonctionnaires du corps d’encadrement et d’application de la police nationale.
  • Les officiers de police exercent les attributions qui leur sont confĂ©rĂ©es par le code de procĂ©dure pĂ©nale et les textes rĂ©glementaires spĂ©cifiques Ă  leur service d’emploi, notamment en matière de discipline et de formation. Ils peuvent ĂŞtre chargĂ©s d’enquĂŞtes, de missions d’information et de surveillance dans les services actifs de police et ĂŞtre appelĂ©s Ă  exercer leurs fonctions dans les Ă©tablissements publics administratifs placĂ©s sous la tutelle du ministre de l’IntĂ©rieur.
  • Ils sont dotĂ©s d’une tenue d’uniforme.
  • Ils ont droit au port de l’écharpe tricolore.
  • Ils sont nommĂ©s par arrĂŞtĂ© du ministre de l’IntĂ©rieur.

Grades

Le corps de commandement de la police nationale comprend trois grades et un emploi fonctionnel[2] :

  • Élève officier durant les six premiers mois de la scolaritĂ© Ă  l'École nationale supĂ©rieure de police ;
  • capitaine de police stagiaire, du 7e au 18e mois de scolaritĂ© Ă  l'École nationale supĂ©rieure de police ;
  • capitaine de police avec appellation de « lieutenant » pendant 4 ans après la titularisation ;
  • Capitaine de police ;
  • Commandant de police ;
  • Commandant divisionnaire : il s'agit d'un GRAF (grade Ă  accès fonctionnel).

Le troisième grade du corps de commandement est celui de commandant divisionnaire, accessible notamment après un détachement sur un emploi de commandant divisionnaire fonctionnel ou l'occupation de postes à responsabilité en tant que commandant. Il ne remplace pas l'emploi fonctionnel (appellation de « commandant divisionnaire fonctionnel ») accessible à partir de deux ans dans le grade de commandant, lequel correspond aux fonctions sommitales du corps (chef de circonscription en sécurité publique).

Le corps de commandement est donc hiérarchisé en trois grades avec un emploi fonctionnel, en parfaite corrélation avec la catégorie A de la fonction publique (attachés d'administration et corps équivalents recrutant à Bac+3 ), et notamment avec le corps des officiers de la Gendarmerie Nationale.

Recrutement

Le recrutement des officiers de police se fait pour moitié par un concours externe ouvert aux titulaires d'une licence. L'autre moitié des postes est réservée aux fonctionnaires déjà titulaires répartis comme suit : 20 % par concours, 25 % par la voie d'accès professionnelle ouverte aux brigadiers de police ayant 2 ans d'ancienneté dans le grade minimum et aux grades supérieurs et 5 % au choix parmi les majors (article 6 du décret 2005-716).

L'article 17 du décret no 2005-716 du précise également un recrutement via la mobilité (ou passerelle) de la fonction publique : « Peuvent être placés en position de détachement dans le corps de commandement de la police nationale les fonctionnaires civils de l'État ou des établissements publics administratifs qui lui sont rattachés, appartenant à la catégorie A ou d'un niveau équivalent, et appartenant à un corps dont l'indice terminal est équivalent au dernier échelon de l'emploi fonctionnel de commandant de police. »

Formation

Les candidats admis au concours sont nommés élèves-officiers. Ils suivent une formation de 18 mois. La scolarité s'effectue à l'École nationale supérieure de la police (ENSP), site de Cannes-Écluse. Elle alterne formation en école et stages en services actifs. Les élèves doivent s'engager à rester au service de l'État durant cinq ans.

L'affectation à la sortie de l'école dépend du rang de classement dans la promotion et des postes proposés par l'administration dans les différents services de la Police nationale. Les capitaines stagiaires sont ensuite, s'ils sont jugés aptes, titularisés au grade de lieutenant. Le concours interne de commissaire de police étant ouvert à tout agent public comptant au moins 4 ans de service, ils peuvent passer ce concours une fois l'ancienneté acquise.

Le salaire d'un officier commence Ă  plus de 2 700 euros net mensuel, pour atteindre près de 5 400 euros net mensuel au grade sommital, en fin de carrière[3].

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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