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Soldat fusillé pour l'exemple

« Soldat fusillĂ© pour l’exemple » dĂ©signe, dans le langage courant, un militaire exĂ©cutĂ© aprĂšs dĂ©cision d’une juridiction militaire intervenant non seulement dans un cadre lĂ©gal pour un dĂ©lit prĂ©cis mais aussi dans un souci d’exemplaritĂ© visant Ă  maintenir les troupes en parfait Ă©tat d’obĂ©issance.

Il est trĂšs difficile d’apprĂ©cier le nombre exact de cas, et la part qu’a jouĂ©e parfois la volontĂ© « de faire un exemple » d’un cas d’insubordination au front, pour Ă©viter les paniques gĂ©nĂ©ralisĂ©es.

La notion de fusillĂ© pour l'exemple a Ă©tĂ© explicitĂ©e par l'arrĂȘt de la Cour spĂ©ciale de justice militaire en date du qui a acquittĂ© les quatre caporaux de Souain et « dĂ©chargĂ© leurs mĂ©moires des condamnations prononcĂ©es » : « attendu que s'il est contraire Ă  l'idĂ©e de justice, que la rĂ©pression ait Ă©tĂ© ainsi limitĂ©e d'une façon arbitraire, aux seuls caporaux condamnĂ©s pour une faute commise par toute une compagnie, il est matĂ©riellement Ă©tabli, et d'ailleurs, non contestĂ©, que ces caporaux ont reçu de leur chef, l'ordre de marcher contre l'ennemi et qu'ils ne l'ont pas exĂ©cutĂ©. »

Cette pratique est Ă  distinguer des condamnations Ă  mort aprĂšs passage en cour martiale, avec audition de tĂ©moins, conformĂ©ment au Code de justice militaire, parfois utilisĂ©e par les Ă©tats-majors de diffĂ©rents pays impliquĂ©s dans le conflit. Elle ne saurait non plus ĂȘtre confondue avec celle de la dĂ©cimation — dans la Rome antique, pratique consistant Ă  exĂ©cuter un soldat sur dix de façon alĂ©atoire — qui a existĂ© ponctuellement Ă  Rome et dans quelques armĂ©es modernes, mĂȘme si, dans plusieurs affaires d’abus d’autoritĂ© et par certains aspects, elle a pu laisser apparaĂźtre des points communs.

Guerre de 1870

AprĂšs les dĂ©sastres de son armĂ©e et la dĂ©bandade qui s’ensuit, le gouvernement français autorise par un dĂ©cret du l’établissement de cours martiales qui permettent l’exĂ©cution immĂ©diate d’un soldat. Seul un compte rendu a posteriori est demandĂ©. Les exĂ©cutions sont nombreuses et marquent les esprits, mais les donnĂ©es historiques manquent cruellement pour donner un bilan chiffrĂ© fiable de ces exĂ©cutions.

Lors du siĂšge de Paris de 1870-1871, la Cour martiale de Paris est instituĂ©e le avant d’ĂȘtre instituĂ©e Ă  Vincennes, Saint-Denis, etc.

Les fusillĂ©s de Saint-Étienne-de-Fursac, trois soldats exĂ©cutĂ©s en 1871, voleurs de poules ou dĂ©serteurs selon les versions, peuvent aussi ĂȘtre mentionnĂ©s.

DĂ©but de la IIIe RĂ©publique

Contrairement aux pratiques qui ont cours durant les pĂ©riodes de guerre, l’exĂ©cution Ă  la suite d'une condamnation Ă  mort en temps de paix est commuĂ©e de maniĂšre quasi systĂ©matique en peine de travaux forcĂ©s par dĂ©cret prĂ©sidentiel, sauf en de rares cas. Dans son article portant sur les conseils de guerre en temps de paix du numĂ©ro 73 de la Revue d'histoire VingtiĂšme siĂšcle, Odile Roynette observe qu'en 1905, sur seize condamnations Ă  la peine capitale prononcĂ©es par les conseils de guerre en France et en AlgĂ©rie, aucune n'a donnĂ© lieu Ă  une mise Ă  mort par un peloton d’exĂ©cution[1].

Il faut souligner ici qu'une loi du dĂ©lĂšgue en temps de paix l’exĂ©cution des peines capitales pour les crimes de droit commun Ă  des professionnels de l’exĂ©cution civile, la mise Ă  mort se faisant par dĂ©capitation par guillotine. Pour les crimes de droit militaire l'exĂ©cution reste le peloton d'exĂ©cution. Cette loi prend place dans un contexte de montĂ©e des tensions avec l’Empire allemand voisin.

PremiĂšre Guerre mondiale

France

L'armĂ©e française a comptabilisĂ©, en , un total de 1 008 fusillĂ©s dont 723 militaires français[2], 21 militaires Ă©trangers, 176 civils et 82 militaires français fusillĂ©s sans jugement. Sur les 926 personnes jugĂ©es, 612 furent condamnĂ©es pour dĂ©sobĂ©issance militaire, 141 pour crimes de droit commun, 126 pour espionnage, 47 pour motifs inconnus. Sur les 82 fusillĂ©s sans jugement identifiĂ©s dans les archives militaires, 27 furent fusillĂ©s pour dĂ©sobĂ©issance militaire documentĂ©e par les archives militaires, 55 exĂ©cutĂ©s et tuĂ©s sommairement[3].

Suivant la dĂ©faite de Charleroi et l’échec de la bataille des FrontiĂšres, les mĂȘmes causes produisant souvent les mĂȘmes effets, deux dĂ©crets du et du sont promulguĂ©s, instituant des Conseils de guerre spĂ©ciaux, s’ajoutant aux Conseils ordinaires qui continuent de se tenir. Fonctionnant selon une procĂ©dure simplifiĂ©e et expĂ©ditive inspirĂ©e des cours martiales de 1870, ces conseils s’exercent jusqu’à leur suppression en .

PrĂšs de huit millions d'hommes sont mobilisĂ©s de 1914 Ă  1918[4]. 2 400 poilus ont Ă©tĂ© condamnĂ©s Ă  mort et environ 600 fusillĂ©s pour l’exemple[5] - [6], les autres voyant leur peine commuĂ©e en travaux forcĂ©s. Ces condamnations sont prononcĂ©es pour refus d’obĂ©issance, mutilations volontaires, dĂ©sertion, abandon de poste devant l’ennemi, dĂ©lit de lĂąchetĂ© ou mutinerie (en 1917). En revanche, les militaires abattus pour refus d'obĂ©issance, ou « exĂ©cutions sommaires », qui sont liĂ©es Ă  des refus d'ordres — par exemple : refus d'aller au combat, ou mĂȘme prostration, peur, ce qui Ă©tait assimilĂ© Ă  un retrait face Ă  l'ennemi — sont bien plus nombreuses et, quand les dĂ©tails sont connus, les historiens doivent attendre souvent plus de 100 ans aprĂšs la fin du conflit pour consulter les rares archives, car souvent, ces exĂ©cutĂ©s sont marquĂ©s « morts au combat », ou « morts au champ d'honneur ».

Les exécutions sommaires

L’autoritĂ© militaire possĂšde deux leviers : l'un fourni par le lĂ©gislatif, c'est le Code de Justice Militaire, l'autre fourni par l'exĂ©cutif, c'est le RĂšglement sur le service en campagne. PromulguĂ© le sous la signature de Raymond PoincarĂ©, PrĂ©sident de la RĂ©publique, il mentionne dans son article 121 : « Les officiers et les sous-officiers ont le devoir de s'employer avec Ă©nergie au maintien de la discipline et de retenir Ă  leur place, par tous les moyens, les militaires sous leurs ordres, au besoin, ils forcent leur obĂ©issance ». MĂȘme si le mot « exĂ©cution sommaire » n'est pas prononcĂ©, le sens de la phrase ne laisse planer aucun doute.

Ce chiffre de 612 fusillĂ©s ne prend pas en compte les exĂ©cutions sommaires. Celles-ci sont relatĂ©es dans les carnets de guerre des soldats. Ainsi les MĂ©moires d’un troupier d’HonorĂ© Coudray du 11e bataillon de chasseurs alpins explicite les exĂ©cutions sommaires auxquelles il dit avoir assistĂ© :

  • en , un chasseur est accusĂ© de dĂ©valiser les morts ; blessĂ© par les artilleurs, il est abattu par son commandant. Coudray commente « le tarĂ© P... a trouvĂ© un moyen rapide de supplĂ©er au conseil de guerre... aucun interrogatoire, aucune enquĂȘte ». Pour masquer son acte, le commandant inscrit la victime dans la liste des morts au champ d’honneur ;
  • en , un jeune chasseur de la classe 1915, paniquĂ©, fuit le front pendant un bombardement. Le commandant le convoque : « monte sur le parapet », le commandant le suit et le tue d’une balle dans la tĂȘte.

Outre les informations apportĂ©es par HonorĂ© Coudray, ses convictions — fervent partisan de l’ordre, il reproche aux mutins de 1917 leur attitude de rĂ©bellion — montrent que la critique des exactions de ces cadres n’est pas liĂ©e Ă  un parti pris contestataire[7].

En , Charles Victor Robert du 131e RI, est abattu dans des circonstances confuses par un caporal de sa section de discipline de la 125e Division d'infanterie, au sud-est de Craonnelle (inhumé au cimetiÚre militaire de Pontavert)[8].

Les motifs des condamnations

Fusillés 14 18

En 1914, les condamnĂ©s sont principalement accusĂ©s de s’ĂȘtre volontairement mutilĂ© un membre (main, pied). Laisser sa main traĂźner au-dessus de la tranchĂ©e Ă©tait passible du conseil de guerre

En 1915 et 1916, on assiste de plus en plus à des désertions, puis se développent deux formes de crimes :

  • le refus d’obĂ©issance pour marcher contre l’ennemi. Cette dĂ©nomination issue de la justice militaire est le prĂ©texte Ă  des condamnations totalement arbitraires notamment lorsque les gĂ©nĂ©raux n’étaient pas satisfaits d’un repli de troupes ;
  • l’abandon de poste en prĂ©sence de l'ennemi. Il s’agit de dĂ©sertion dans la majeure partie des cas.

En 1917, les condamnations concernent des comportements collectifs. Les célÚbres mutineries du Chemin des Dames restent gravées dans les mémoires tant par leur caractÚre exceptionnel que dans la répression qui suivit[9].

À Craonne, lors des sanglants assauts commandĂ©s par le gĂ©nĂ©ral Nivelle, ce sont 30 000 hommes qui meurent en 10 jours (et 100 000 sont blessĂ©s).

En 1918, en France comme chez les AlliĂ©s, on constate un dĂ©clin des exĂ©cutions. En effet, les commandements militaires comprennent mieux l’état mental des soldats, les consĂ©quences de l'obusite, ce choc psychologique provoquĂ© par les conditions de vie des soldats sous les bombardements.

Voici la rĂ©partition par annĂ©e des 563 fusillĂ©s pour dĂ©sobĂ©issance militaire, documentĂ©e par les archives des conseils de guerre :

RĂ©partition par annĂ©e des 563 fusillĂ©s pour dĂ©sobĂ©issance militaire, documentĂ©e par les archives des conseils de guerre
Année nombre de fusillés
1914 125
1915 237
1916 110
1917 74
1918 12
1919-1921 5

L’évolution de la justice militaire pendant la guerre

Conseil de guerre dans une Ă©glise (journal L’Illustration, octobre 1917).

Le code de justice militaire, dans son article 156 prĂ©cise que « l'accusĂ© peut ĂȘtre traduit directement et sans instruction prĂ©alable devant le Conseil de Guerre ».

Le dĂ©cret du a supprimĂ© les recours auprĂšs du Conseil de rĂ©vision. Le dĂ©cret du a suspendu le recours en grĂące auprĂšs du PrĂ©sident de la RĂ©publique (le texte signĂ© de Millerand indique : « l'officier qui a ordonnĂ© la mise en jugement prendra immĂ©diatement les mesures nĂ©cessaires pour assurer l'exĂ©cution du jugement » Ă  moins qu’exceptionnellement il n'estime qu’il y a lieu de proposer au Chef de l’État une commutation de peine). Le dĂ©cret du a autorisĂ© la crĂ©ation des Conseils de guerre spĂ©ciaux.

Joseph Joffre rĂ©ussit Ă  imposer aux politiques la constitution de cours martiales dĂ©nommĂ©es « les conseils de guerre spĂ©ciaux », qui doivent juger rapidement en flagrant dĂ©lit. Les prĂ©venus sont jugĂ©s par une « cour » composĂ©e en gĂ©nĂ©ral du commandant de rĂ©giment assistĂ© d'un officier et d'un sous-officier. Ils votent et la majoritĂ© scelle le sort du soldat. En cas de condamnation Ă  mort la sentence est applicable dans les 24 h selon les prĂ©conisations de Joffre. Ainsi les principes d’indĂ©pendance des juges, de dĂ©bats contradictoires et enfin de recours sont abolis. Sur les 617 fusillĂ©s 407 le sont en 1914 et 1915[10]. Devant les abus rĂ©vĂ©lĂ©s par la presse et les associations, le parlement tente d’attĂ©nuer cette justice expĂ©ditive.

La loi du d'une part supprime les Conseils de guerre spĂ©ciaux et d'autre part autorise les circonstances attĂ©nuantes pour les crimes et dĂ©lits « militaires » en temps de guerre comme en temps de paix. Le dĂ©cret du rĂ©tablit les recours auprĂšs du Conseil de rĂ©vision. Le recours en grĂące redevient du ressort exclusif du PrĂ©sident de la RĂ©publique par le dĂ©cret du , sauf du au oĂč les recours en rĂ©vision et en grĂące sont temporairement suspendus.

En effet ce ne sont pas moins de 600 poilus qui sont exécutés durant le conflit du cÎté français[11], et ce n'est pas l'année 1917 et ses mutineries qui entraßnent le plus grand nombre d'exécutions (une cinquantaine), mais bien l'année 1914 avec quelque 200 pelotons d'exécution réunis[12]. Ce nombre d'exécutions s'explique par un double mouvement : d'une part la détermination du commandement français à réprimer des actes d'indiscipline susceptibles d'entamer le moral des troupes, composées en grande majorité de soldats issus de la conscription et dont les militaires de carriÚre doutaient de la fiabilité sur le front ; et d'autre part en raison de la volonté d'acceptation par les troupes combattantes de la forte discipline et d'un tel niveau de répression jugé comme nécessaire au bon déroulement de la campagne. 1916 et la suppression des Conseils de guerre spéciaux vus comme un outil de répression expéditif et brutal, marque un tournant dans la grande guerre, le consensus s'est altéré aprÚs deux années de guerre, la discipline intransigeante des débuts est devenue intolérable pour les Poilus.

C'est en partie ce que tend Ă  dĂ©montrer Emmanuel Saint-Fuscien dans sa thĂšse, il Ă©crit dans sa conclusion : « L'autoritarisme ne peut plus s’exprimer en 1916 comme en 1914. [
] jusque dans ses formes les plus violentes, l’autoritĂ© a dĂ» s’adapter au niveau d’adhĂ©sion des hommes. DĂšs 1916, et plus encore en 1917, la rĂ©pression ne pouvait s’exercer comme en 1914. L’intensitĂ© du rapport de force dĂ©pend certes des intentions de ceux qui commandent mais, en pratique, leur autoritĂ© est tempĂ©rĂ©e, limitĂ©e, et donc dĂ©terminĂ©e par le niveau d’adhĂ©sion de ceux qui obĂ©issent[13]. »

France, 1914

Selon la fiche de corps consultable sur Mémoires des hommes, le soldat Juquel Jean-Marie du 36e régiment d'infanterie coloniale aurait été passé par les armes le à Gerbéviller, Meurthe et Moselle (54). Jean-Marie Juquel est né le à Margerie-Chantagret , il serait donc le premier poilu fusillé à l'ùge de 28 ans.

  • Le , Ă  Remenoville, FrĂ©dĂ©ric Henri Wolff est le second fusillĂ© de la PremiĂšre Guerre mondiale mais aussi le premier officier fusillĂ©. Il Ă©tait chef de bataillon du 36e rĂ©giment d’infanterie coloniale[14]. Il demeure le seul officier supĂ©rieur Ă  avoir Ă©tĂ© fusillĂ© durant le conflit.
  • EugĂšne Bouret, du 48e rĂ©giment d’artillerie, victime du « Shell-Shock » le , il s’égare et erre Ă  l’arriĂšre du front. Il est arrĂȘtĂ©, jugĂ© pour abandon de poste et fusillĂ© le avec cinq autres coaccusĂ©s (Claudius Urbain du 299e RI nĂ© le Ă  Chuzelles (IsĂšre), mineur Ă  Vienne - Ernest François Macken chasseur du 53e BCA, nĂ© le Ă  Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), cultivateur Ă  Liancourt (Oise), inculpĂ© d’abandon de poste en prĂ©sence de l’ennemi Ă  Rougiville le - BenoĂźt Manillier du 22e RI, nĂ© le Ă  Leyrieu (IsĂšre), cultivateur, inculpĂ© d’abandon de poste en prĂ©sence de l’ennemi Ă  Rougiville le - Francisque Jean AimĂ© Ducarre du 30e RI, nĂ© le Ă  Saint-Quentin-Falavier (IsĂšre), voiturier, inculpĂ© d’abandon de poste en prĂ©sence de l’ennemi Ă  Taintrux le - Francisque P. chasseur du 11e BCA, nĂ© le Ă  La Grand-Croix (Loire), mĂ©tallurgiste Ă  Rives de Gier, inculpĂ© d’abandon de poste en prĂ©sence de l’ennemi Ă  Taintrux le ). Il sera rĂ©habilitĂ© dĂšs 1917[15].
  • Le , le gĂ©nĂ©ral RenĂ© Boutegourd ordonne, sans jugement, l’exĂ©cution « pour l’exemple » de sept soldats du 327e rĂ©giment d’infanterie[16]. Ce n’était pas le moment de regarder en arriĂšre, il fallait se faire tuer sur place plutĂŽt que de reculer d’un pouce., se justifie-t-il plus tard[17]. Les poilus sont accusĂ©s d’avoir, « par lĂąchetĂ© », quittĂ© leur position aux avant-postes lors d’une attaque aux Essarts-lĂšs-SĂ©zanne, sur le front de la Marne. AprĂšs une premiĂšre salve, trois condamnĂ©s sont toujours vivants[18]. Une deuxiĂšme salve est ordonnĂ©e Ă  laquelle ils survivent encore.

« L’adjudant qui Ă©tait lĂ  vint pour nous donner le coup de grĂące en nous logeant une balle dans la cervelle. [...] Quand il eut tirĂ© sur les 2 premiers, il dit au capitaine qui commandait qu'il ne pouvait plus continuer, que ça lui faisait trop de peine. Le capitaine lui dit de s'assurer si nous Ă©tions bien morts. [...] Il dit au capitaine que nous Ă©tions tous morts et le capitaine emmena le peloton. »

— Lettre de François Waterlot, 11 aoĂ»t 1915, citĂ©e par le gĂ©nĂ©ral AndrĂ© Bach, FusillĂ©s pour l'exemple 1914-1915, P. 247-248

Le rescapé François Waterlot se présente le lendemain au commandant du bataillon et demande à partir en premiÚre ligne. Gracié, il retourne au combat et meurt sur le front en 1915[19]. Les sept condamnés sont réhabilités en 1926[20].


France, 1915

La stĂšle sur la tombe de FĂ©lix Baudy Ă  RoyĂšre-de-VassiviĂšre.
  • Les fusillĂ©s de Flirey : FĂ©lix Baudy maçon de la Creuse a Ă©tĂ© fusillĂ© avec le soldat François Fontanaud, le caporal Antoine Morange et le soldat Henri PrĂ©bost, Ă  la suite du refus collectif de sa compagnie, du 63e rĂ©giment d’infanterie, de remonter Ă  l’assaut. Ils ont Ă©tĂ© rĂ©habilitĂ©s en 1934 par la Cour spĂ©ciale de justice militaire, cette derniĂšre comprenant des anciens combattants[22].
  • Les soldats Camille Chemin et Édouard Pillet, du 37e rĂ©giment d’infanterie coloniale, ont Ă©tĂ© condamnĂ©s Ă  mort Ă  cause d’un malentendu. Leur capitaine les a dĂ©signĂ©s pour rester Ă  l’arriĂšre afin de surveiller des sacs. Un nouveau capitaine est nommĂ©, celui-ci les considĂšre comme dĂ©serteurs. Ils sont condamnĂ©s et exĂ©cutĂ©s. Ils seront rĂ©habilitĂ©s en 1934[23].
  • Lucien Bersot, du 60e rĂ©giment d’infanterie, condamnĂ© Ă  mort pour refus d’obĂ©issance; il avait refusĂ© de prendre un pantalon maculĂ© de sang. Il a Ă©tĂ© rĂ©habilitĂ© en 1922[22].
  • Les caporaux de Souain, les quatre caporaux ThĂ©ophile Maupas, Louis Lefoulon, Lucien Lechat et Louis Girard, du 336e rĂ©giment d’infanterie, ont Ă©tĂ© condamnĂ©s Ă  la suite du refus collectif de la compagnie de remonter Ă  l’assaut. Ils ont Ă©tĂ© rĂ©habilitĂ©s en 1934 par la Cour spĂ©ciale de justice militaire, cette derniĂšre comprenant des anciens combattants.
  • Le soldat Jean-Baptiste Bachelier, nĂ© aux SoriniĂšres (Loire-Atlantique) est fusillĂ© le Ă  25 ans[24].
  • Joseph Gabrielli, soldat du 140e rĂ©giment d’infanterie. Pauvre d’esprit, illettrĂ© et ne parlant que le corse, il avait perdu le contact avec sa compagnie aprĂšs s’ĂȘtre fait soigner d’une blessure reçue lors d’une attaque. CondamnĂ© pour abandon de poste le et fusillĂ© le jour mĂȘme, il fut rĂ©habilitĂ© par la Cour spĂ©ciale de justice le .

France, 1916

En leur honneur Ă  Reims.
  • Les sous-lieutenants Henri Herduin et Pierre Millant, du 347e rĂ©giment d’infanterie. Pour s’ĂȘtre repliĂ©s sur Verdun alors qu’ils Ă©taient Ă  court de munitions et dans l’impossibilitĂ© de recevoir des renforts, avec ce qui restait de leur compagnie (une quarantaine d’hommes), ils furent exĂ©cutĂ©s sans jugement Ă  Fleury-devant-Douaumont le . En 1921, Louis Barthou le ministre de la Guerre, Ă©crit aux familles en indiquant, que les deux fusillĂ©s sont morts pour la France alors que ces fusillĂ©s ne sont pas rĂ©habilitĂ©s juridiquement. Ces compensations honorifiques et militaires sont complĂ©tĂ©es par des rĂ©parations financiĂšres. Ils seront rĂ©habilitĂ©s officiellement en 1926[25] - [26] - [27].

France, 1917

  • Le caporal Joseph Dauphin, du 70e bataillon de chasseurs Ă  pied condamnĂ© Ă  mort le Ă  la suite de la mutinerie de Beuvardes (car sous l’effet de l’alcool, les permissions ayant Ă©tĂ© refusĂ©es), il aurait tirĂ© quelques coups de fusil et lancĂ© Ă  la cantonade des « propos sĂ©ditieux ». Avant cette condamnation il avait reçu en 1915, la Croix de guerre avec palmes pour plusieurs actes hĂ©roĂŻques. Promu caporal, il reçut par trois fois une citation pour sa conduite exemplaire au combat. Il n’a pas Ă©tĂ© rĂ©habilitĂ©. FusillĂ© le Ă  Ventelay (Marne). Cultivateur, mariĂ©, pĂšre d’un enfant. InhumĂ© au cimetiĂšre militaire de Cormicy (Marne).

Nombre d’exĂ©cutions par pays

Des milliers de combattants bulgares sur les 650 000 mobilisĂ©s sont accusĂ©s devant les cours martiales entre septembre 1915 et novembre 1916. 2 500 sont condamnĂ©s Ă  mort et 800 exĂ©cutĂ©s[28].

Bien que sa participation Ă  la guerre ne commence que le et que son nombre de belligĂ©rants ne soit pas le plus important, l’Italie serait le pays qui a exĂ©cutĂ© le plus grand nombre de ses soldats.

Le chef de l’État-major, Luigi Cadorna rend plus sĂ©vĂšres des lois dĂ©jĂ  lourdement rĂ©pressives. Il prescrit aux officiers de recourir Ă  une justice sommaire. Il relĂ©gitime la dĂ©cimation, disparue depuis longtemps[29]. Au moins 1 050 militaires sont passĂ©s par les armes dont 270 sans jugement. De plus, un nombre indĂ©terminĂ© mais important de soldats meurt dans des bombardements et des mitraillades ordonnĂ©s contre les troupes qui se retiraient, fuyaient ou tentaient de se rendre Ă  l’ennemi[30]. En 1919, une commission d'enquĂȘte est confiĂ©e au gĂ©nĂ©ral Tommasi qui constate l'illĂ©galitĂ© de nombreuses exĂ©cutions[31].

« La mĂ©moire de plus de mille Italiens tuĂ©s par les pelotons d’exĂ©cution interpelle aujourd’hui notre conscience d’hommes libres et notre sens de l’humanitĂ©. »

— Sergio Mattarella, PrĂ©sident de la RĂ©publique italienne, Chef des forces armĂ©es et PrĂ©sident du conseil suprĂȘme de dĂ©fense, au colloque « L’Italie dans la Guerre mondiale et ses fusillĂ©s : ce que nous savons (ou pas) », Ă  Rovereto les 4 et 5 mai 2015[32]

La France avec 953 fusillĂ©s, chiffre obtenu par le service historique de la dĂ©fense en 2014 mais dont la mĂ©thodologie a Ă©tĂ© critiquĂ©e par l'historien AndrĂ© Bach[33], se situerait en deuxiĂšme position devant le Royaume-Uni et les pays du Commonwealth avec au total 306 fusillĂ©s[34] - [35] - [36] - [37] - [38] - [39] - [40]. L'Allemagne indique 48[41] et le Canada 25 fusillĂ©s[42]. Il y eut aussi de nombreuses exĂ©cutions dans l'armĂ©e russe. L’armĂ©e amĂ©ricaine fait Ă©tat de 36 exĂ©cutions. La justice militaire belge a prononcĂ© 220 condamnations Ă  mort mais 9 ou 12 soldats belges seulement ont Ă©tĂ© exĂ©cutĂ©s[43]. Aucun ne l'a Ă©tĂ© aprĂšs le [44].

Le corps expéditionnaire portugais a eu un homme fusillé pour avoir voulu se rendre à l'ennemi. Il a été le seul condamné à mort au Portugal au XXe siÚcle. La peine de mort a été abolie au Portugal en 1867 pour les civils et en 1911 pour les militaires mais elle a été réintroduite en 1916 pour des crimes de guerre. Le soldat a été réhabilité en 2017. « C'est réhabiliter la mémoire d'un soldat condamné à une peine contraire aux Droits Humains et aux valeurs consolidées de la société portugaise. », a déclaré le MinistÚre de la Défense portugais[45].

Seconde Guerre mondiale

Il y a 49 soldats américains qui ont été condamnés à mort lors de la Seconde Guerre mondiale pour désertion. Eddie Slovik fut le seul soldat de l'armée américaine exécuté pour désertion, le à Sainte-Marie-aux-Mines.

MĂ©moire

Monuments

  • Le Monument de Riom est un des rares Monuments aux morts pacifistes ; il est situĂ© dans le dĂ©partement du Puy-de-DĂŽme en Auvergne. Il est dĂ©diĂ© Ă  la mĂ©moire des poilus fusillĂ©s pour l’exemple et a Ă©tĂ© Ă©difiĂ© grĂące Ă  l’action de l’Association rĂ©publicaine des anciens combattants, fondĂ©e notamment par Henri Barbusse (premier prĂ©sident de l’ARAC) et des proches (dont Paul Vaillant-Couturier et Boris Souvarine...), anciens combattants de la PremiĂšre Guerre mondiale et souvent militants de la SFIO. Il y est inscrit : « Aux victimes innocentes des conseils de guerre 1914 - 1918 et Ă  celles de la milice et de la Gestapo 1939 - 1944 ». Le monument en lave de Volvic, qui se trouve dans le cimetiĂšre des Charmettes de Riom, a la forme d’un obĂ©lisque posĂ© sur une base quadrangulaire. ÉlevĂ© Ă  l’initiative de l’ARAC et de son prĂ©sident local, Julien Favard, avec l’appui d’Étienne ClĂ©mentel et de la municipalitĂ© de Riom, il a Ă©tĂ© inaugurĂ© le , dans un climat de polĂ©mique[46]. AprĂšs la Seconde Guerre mondiale, ont Ă©tĂ© associĂ©es Ă  cet hommage les victimes de la Gestapo et de la Milice.
  • Le monument de VingrĂ© Ă©levĂ© Ă  la mĂ©moire des six martyrs par les anciens combattants du 298e R.I.. Il est inscrit sur le monument : « Dans ce champ sont tombĂ©s glorieusement le caporal Floch, les soldats Blanchard, Durantet, Gay, Pettelet et Quinault du 298e R.I., fusillĂ©s le , rĂ©habilitĂ©s solennellement par la Cour de cassation le . - Hommage des anciens combattants du 298e R.I. Ă  la mĂ©moire de leurs camarades morts innocents victimes de l’exemple. »
  • Sur la tombe de FĂ©lix Baudy Ă  RoyĂšre-de-VassiviĂšre, ses amis ouvriers maçons ont dĂ©posĂ© une plaque commĂ©morative avec l’inscription « Maudite soit la guerre - Maudits soient ses bourreaux - Baudy n’est pas un lĂąche - Mais un martyr ».
  • Le Monument aux morts de Saint-Martin-d’EstrĂ©aux situĂ© dans le dĂ©partement de la Loire. Il comporte en particulier l’inscription : « les Innocents au poteau d’exĂ©cution ».
  • Le a Ă©tĂ© inaugurĂ© Ă  Suippes situĂ©e dans le dĂ©partement de la Marne, un monument Ă  la mĂ©moire des caporaux de Souain fusillĂ©s pour l’exemple le Ă  Suippes. La rĂ©alisation du monument a Ă©tĂ© confiĂ©e au sculpteur Denis Mellinger dit Melden. Il s’est inspirĂ© d’un dessin de Jacqueline LaisnĂ©[47].
  • Le 6 avril 2019, Ă  l'initiative de la Libre PensĂ©e, un monument est inaugurĂ© Ă  Chauny pour la rĂ©habilitation des 639 Français fusillĂ©s pour l'exemple[48].
    Shot at dawn memorial
    « Shot at dawn memorial », mémorial britannique aux fusillés pour l'exemple
  • Le Shot at Dawn Memorial est un monument anglais prĂšs de Alrewas dans le Staffordshire en mĂ©moire des 306 soldats fusillĂ©s pour l’exemple durant la PremiĂšre Guerre mondiale[49].
  • En Italie, le maire de Cercivento fait apposer en 1996 une plaque Ă  la mĂ©moire de quatre soldats fusillĂ©s dans ce village pour avoir refusĂ© une mission suicide[50].

Dans l’art

  • Ils n’ont pas choisi leur sĂ©pulture : c’est une sculpture monumentale en bronze de quatre mĂštres de haut rĂ©alisĂ©e par le sculpteur HaĂŻm Kern pour le mĂ©morial du plateau de Californie Ă  Craonne. Ce mĂ©morial a Ă©tĂ© inaugurĂ© par Lionel Jospin en 1998, le jour de son discours visant Ă  rĂ©intĂ©grer les soldats fusillĂ©s pour l’exemple dans leur honneur.
  • Soldat Peaceful, roman de Michael Morpurgo publiĂ© en Français en 2004 chez Gallimard Jeunesse.
  • Un long dimanche de fiançailles, film de Jean-Pierre Jeunet, d'aprĂšs le roman de SĂ©bastien Japrisot, sorti en 2004. L’hĂ©roĂŻne du film, Mathilde jeune boiteuse romantique part Ă  la recherche de son amoureux Manech, prĂ©sumĂ© mort. Celui-ci, avec quatre de ses compagnons, a Ă©tĂ© accusĂ© de mutilation volontaire et condamnĂ© Ă  mort. Ils seront conduits jusqu’à un avant-poste nommĂ© « Bingo crĂ©puscule » et abandonnĂ©s Ă  leur sort dans ce no man’s land qui sĂ©pare les deux camps. Mathilde mĂšne son enquĂȘte et dĂ©couvre des indices qui vont l’amener Ă  retrouver Manech.
  • Le Feu, d’Henri Barbusse (1873-1935) engagĂ© volontaire en 1914 Ă  l’ñge de 41 ans, il obtint le Prix Goncourt en 1916.
  • Les Sentiers de la gloire, film de Stanley Kubrick avec Kirk Douglas (1957), histoire librement inspirĂ©e de l'affaire des caporaux de Souain.
  • Pour l’exemple, film de Joseph Losey (1964), raconte l’histoire d’un soldat britannique fusillĂ© en 1917.
  • FusillĂ©s pour l’exemple, film documentaire de Patrick Cabouat, diffusĂ© en 2003.
  • Les Hommes contre, film italien produit et rĂ©alisĂ© par Francesco Rosi en 1970.
  • Le Pantalon, film d’Yves Boisset, d’aprĂšs l’ouvrage d’Alain Scoff.
  • Les FusillĂ©s, tĂ©lĂ©film de Philippe Triboit, 2014
  • Varlot soldat, bande dessinĂ©e de Didier Daeninckx et Jacques Tardi, L’Association, 1999.
  • Le tĂ©lĂ©film Blanche Maupas de Patrick Jamain sur un scĂ©nario d’Alain Moreau, diffusĂ© le sur France 2, retrace la vie le combat de Blanche jouĂ©e par Romane Bohringer, Ă©pouse de ThĂ©ophile Maupas (Thierry FrĂ©mont), pour la rĂ©habilitation des soldats fusillĂ©s pour l’exemple[51].
  • Fucilati in prima ligna / FusillĂ©s en premiĂšre ligne, film documentaire de Jackie Poggioli, sur les Corses fusillĂ©s pour l’exemple au cours de la PremiĂšre Guerre mondiale. DurĂ©e 78 minutes, produit par France3 Corse, premiĂšre diffusion le . Parmi les chercheurs interviewĂ©s figure le gĂ©nĂ©ral AndrĂ© Bach. À la suite de ce documentaire, l'AssemblĂ©e de Corse a votĂ© Ă  l'unanimitĂ©, en , une motion demandant la rĂ©habilitation des fusillĂ©s.
  • Exposition sur la campagne pour la rĂ©habilitation des fusillĂ©s pour l'exemple « Maudite soit la guerre »[52].

RĂ©habilitation

RĂ©habilitation dans l'entre-deux guerres

TrĂšs peu, environ une quarantaine[53] sur 600, ont Ă©tĂ© rĂ©tablis dans leur honneur dans les annĂ©es 1920 ou 1930, Ă  force d’acharnement et de courage de la part des familles de victimes soutenues par les associations d’anciens combattants et par la Ligue française pour la dĂ©fense des droits de l’homme et du citoyen.

La famille du soldat fusillĂ© pour l’exemple Ă©tait doublement touchĂ©e du deuil. Le frĂšre d'Henry Floch indique lors de l’inauguration du monument de VingrĂ© en 1925[54] : « Nous avons vĂ©cu dans une atmosphĂšre affreuse de la suspicion illĂ©gitime et la honte injustifiĂ©e ». Le fils de Pettelet autre fusillĂ© de VingrĂ© a dĂ» ĂȘtre retirĂ© de l’école, son Ă©ducation est confiĂ©e Ă  un prĂ©cepteur. La veuve Pettelet a reçu des insultes et des menaces, elle sort dans la rue avec un pistolet pour se protĂ©ger[55].

Interventions au niveau local

En 2006, l’affaire LĂ©onard Leymarie a amenĂ© le sĂ©nateur de la CorrĂšze Georges Mouly (R.D.S.E.) Ă  attirer l’attention d’Hamlaoui Mekachera, alors ministre dĂ©lĂ©guĂ© aux anciens combattants, sur les « fusillĂ©s pour l’exemple. » Il lui a demandĂ© l’état de la rĂ©glementation actuelle quant Ă  l’inscription du nom des fusillĂ©s pour l’exemple rĂ©habilitĂ©s sur les monuments aux morts des communes, oĂč ils ne figurent pas[56]. En effet, jusqu’en 2008, le nom de Leymarie est demeurĂ© absent du monument aux morts de Seilhac Ă©rigĂ© en 1924. Mais sa rĂ©habilitation avait Ă©chouĂ© malgrĂ© les efforts rĂ©pĂ©tĂ©s Ă  trois reprises de la Ligue des droits de l’Homme entre 1921 et 1925. Sa fiche, visible sur le site MĂ©moire des hommes, mentionne pourtant une rĂ©habilitation sans donner la moindre date. En revanche, Ă  Seilhac, la mention « Mort pour la France » avait Ă©tĂ© ajoutĂ©e avant 1919 Ă  son acte de dĂ©cĂšs transcrit le sur le registre d’état civil (acte no 12). Cette mention existait sur l’acte de dĂ©cĂšs du 305e RI (no 99), Ă©tabli Ă  Ambleny (Aisne) le et contresignĂ© par deux tĂ©moins, un caporal et le mĂ©decin aide-major du dit rĂ©giment. Dans sa rĂ©ponse, le ministre a rappelĂ© que les noms des militaires fusillĂ©s pour l’exemple puis rĂ©habilitĂ©s peuvent ĂȘtre inscrits sur les monuments aux morts communaux, s’ils se sont vu attribuer la mention « mort pour la France ». Cette dĂ©cision d’inscription incombe aux communes, sous la tutelle du prĂ©fet. Il n’existe toutefois aucune obligation d’inscription pour les communes.

L’article L. 488[57] du code des pensions militaires d’invaliditĂ© et des victimes de la guerre distingue cinq catĂ©gories de morts pour la France :

  1. les militaires qui ont Ă©tĂ© tuĂ©s Ă  l’ennemi ;
  2. ceux qui sont morts de blessures de guerre ;
  3. les décédés de maladie contractée en service commandé en temps de guerre ;
  4. les victimes d’accident survenu en service ;
  5. ceux qui sont morts à l’occasion du service en temps de guerre[58].

En 2008, le Conseil gĂ©nĂ©ral du dĂ©partement de l’Aisne a adoptĂ© Ă  l’unanimitĂ© un vƓu demandant aux autoritĂ©s françaises de « reconnaĂźtre les soldats condamnĂ©s pour l’exemple comme des soldats de la Grande Guerre Ă  part entiĂšre et Ă  inscrire leurs noms sur les monuments aux morts »[59]. Les Ă©lus de gauche comme de droite ont insistĂ© sur la nĂ©cessitĂ© d’un apaisement de la mĂ©moire et d’une gĂ©nĂ©rositĂ© de la RĂ©publique vis-Ă -vis d’hommes qui Ă©taient Ă  bout. Le , Ă  l’occasion du 90e anniversaire de l’exĂ©cution de VingrĂ©, les six fusillĂ©s sont faits « citoyens d’honneur de l’Aisne » par le prĂ©sident du Conseil gĂ©nĂ©ral de l’Aisne. Une Ă©tude du conseil gĂ©nĂ©ral de l’Aisne a permis de dĂ©nombrer pour ce dĂ©partement 56 fusillĂ©s pour l’exemple, dont trois (Maille en 1914, Dauphin et Renauld en 1917) qui condamnĂ©s dans l’Aisne ont Ă©tĂ© exĂ©cutĂ©s Ă  la limite de la Marne[60].

Quatorze Conseils gĂ©nĂ©raux ont pris position pour la rĂ©habilitation des fusillĂ©s pour l’exemple : l’Aisne (le ), l’Allier, l’ArdĂšche, la CorrĂšze, le Doubs (en [61]), la Haute-Garonne, l’HĂ©rault, la Loire, l’Oise, le RhĂŽne (le ), la Haute-SaĂŽne, la Somme, l’Essonne (le [62]), la NiĂšvre (dĂ©libĂ©ration du conseil gĂ©nĂ©ral le )

En , l’AssemblĂ©e de Corse a adoptĂ© Ă  l’unanimitĂ© une motion demandant la rĂ©habilitation des soldats fusillĂ©s pour l’exemple pendant la PremiĂšre Guerre mondiale.

Le , le conseil rĂ©gional de Champagne-Ardenne vote un vƓu pour la rĂ©habilitation jugeant notamment que « tous ces hommes ont Ă©tĂ© injustement dĂ©possĂ©dĂ©s de leur honneur. Il appartient Ă  la RĂ©publique de le leur rendre et de rĂ©parer cette injustice comme le demandent leurs descendants et nombre d'associations. Le conseil rĂ©gional apporte son soutien Ă  cette rĂ©habilitation pleine, publique et collective de tous les « fusillĂ©s pour l'exemple » de la guerre de 1914-1918 et demande au prĂ©sident de la RĂ©publique de prendre une dĂ©cision forte en ce sens ».

Interventions au niveau national

Dans les annĂ©es 1990, Ă  l'approche du 80e anniversaire de l’armistice de 1918, le militantisme d'associations (Ligue des droits de l'homme, Association rĂ©publicaine des anciens combattants) relance au niveau national le dĂ©bat de la rĂ©habilitation mĂ©morielle des soldats fusillĂ©s ou mutinĂ©s[63]. Cette mobilisation se traduit dans le discours du Ă  Craonne, du Premier ministre Lionel Jospin qui souhaite que les soldats « fusillĂ©s pour l’exemple », « Ă©puisĂ©s par des attaques condamnĂ©es Ă  l’avance, glissant dans une boue trempĂ©e de sang, plongĂ©s dans un dĂ©sespoir sans fond », qui « refusĂšrent d’ĂȘtre des sacrifiĂ©s », victimes « d’une discipline dont la rigueur n’avait d’égale que la duretĂ© des combats, rĂ©intĂšgrent aujourd’hui, pleinement, notre mĂ©moire collective nationale »[64]. Dans le contexte de cohabitation, cette initiative fut critiquĂ©e par le prĂ©sident de la RĂ©publique Jacques Chirac et plusieurs reprĂ©sentants de la droite française, dont Philippe SĂ©guin et Nicolas Sarkozy[65] - [66].

En 2008, le secrĂ©taire d’État Ă  la DĂ©fense et aux Anciens combattants, Jean-Marie Bockel, a indiquĂ© qu’il rĂ©flĂ©chissait Ă  une rĂ©habilitation, « au cas par cas », de mutins de la PremiĂšre Guerre mondiale, afin que Nicolas Sarkozy puisse « prendre une orientation d’ici le »[67]. À la suite de cette annonce des journaux nationaux Ă©voquent cette question[68]. Le prĂ©sident de la RĂ©publique Nicolas Sarkozy a rendu hommage Ă  tous les morts de la PremiĂšre Guerre mondiale le , y compris les soldats français fusillĂ©s par leur commandement[69] - [70].

Le , des sĂ©nateurs communistes ont dĂ©posĂ© une proposition de loi relative Ă  la rĂ©habilitation collective des fusillĂ©s pour l’exemple de la guerre de 1914-1918 comportant un article unique ainsi rĂ©digĂ© : Les « fusillĂ©s pour l’exemple » de la PremiĂšre Guerre mondiale font l’objet d’une rĂ©habilitation gĂ©nĂ©rale et collective et, en consĂ©quence, la Nation exprime officiellement sa demande de pardon Ă  leurs familles et Ă  la population du pays tout entier. Leurs noms sont portĂ©s sur les monuments aux morts de la guerre de 14-18 et la mention « mort pour la France » leur est accordĂ©e[71].

En 2013, l'historien Antoine Prost remet un rapport au ministre dĂ©lĂ©guĂ© aux anciens combattants, Kader Arif. Le chef de l'État François Hollande devait s'appuyer sur ce document afin de prendre une dĂ©cision[72], mais il ne semble pas avoir dĂ©cidĂ©[73].

En 2014, le général André Bach publie des statistiques publiques, mises à jour en 2015, au sein du Prisme14-18[74].

Dans la nuit du jeudi au vendredi 14 janvier 2022, l'Assemblée Nationale a voté pour une réhabilitation de plus de 600 «fusillés pour l'exemple» lors de la PremiÚre Guerre Mondiale. Ce texte, porté par le député insoumis Bastien Lachaud, stipule que : «Les militaires en service dans les armées françaises du 2 août 1914 au 11 novembre 1918 ayant été condamnés à mort pour désobéissance militaire ou mutilation volontaire (...) et dont la condamnation a été exécutée, font l'objet d'une réhabilitation générale et collective, civique et morale». En outre la proposition de loi adoptée demande que les noms des soldats soient inscrits sur les monuments aux morts et qu'un monument national soit érigé[75].

Autres pays

Le gouvernement britannique a, en 2006, par voie lĂ©gislative, rĂ©habilitĂ© les 306 soldats britanniques fusillĂ©s[34] - [76] - [77]. Les cinq fusillĂ©s nĂ©o-zĂ©landais ont Ă©tĂ© rĂ©habilitĂ©s en 2000, et les Canadiens honorĂ©s l’annĂ©e suivante[78] - [77].

En 1998, le ministre de la DĂ©fense, Carlo Scognamilio, (centre droit) souhaite que l'Italie rĂ©habilite les fusillĂ©s : « Comment ne pas ĂȘtre du cĂŽtĂ© de ceux qui tentĂšrent d'Ă©viter une mort inutile, stupide ? Les pauvres soldats qui furent fusillĂ©s par nos pelotons d'exĂ©cution ne furent pas moins hĂ©roĂŻques que ceux qui sont morts au combat[66]. »

En 2014, l’évĂȘque Santo MarcianĂČ de l’Ordinariat militaire en Italie demande la rĂ©habilitation des fusillĂ©s : « Rien ne peut justifier une telle violence, jointe Ă  la diffamation, Ă  la honte, Ă  l’humiliation[79]. »

Notes et références

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  9. chiffres officiels donnĂ©s par le gouvernement fin juin 1917, voir H. Castex, op. cit. Guy Pedroncini Ă©value ces condamnations Ă  mort entre 60 et 70. Ces chiffres ont rĂ©cemment fait l’objet d’une rĂ©Ă©valuation Ă  la baisse : selon l’historien Denis Rolland il y aurait eu environ 30 exĂ©cutions.
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Bibliographie

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  • AndrĂ© Bach, FusillĂ©s pour l’exemple - 1914-1915, Tallandier 2003 (ISBN 2-84734-040-8)
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  • Denis Rolland, La GrĂšve des tranchĂ©es, Paris, Imago, 2005.
  • Jean-Yves Le Naour, FusillĂ©s. EnquĂȘte sur les crimes de la justice militaire, (ouvrage sur la PremiĂšre Guerre mondiale), Larousse, 2010, 332 p.
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  • Eric Viot, FusillĂ©s non rĂ©habilitĂ©s, 2016 (ISBN 9782746694569)
  • Suard Vincent, «La justice militaire française et la peine de mort au dĂ©but de la premiĂšre guerre mondiale», Revue d'histoire moderne et contemporaine, 41, 1994, p. 136-153.
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  • Patrick Bouvier, DĂ©serteurs et insoumis : les Canadiens français et la justice militaire, 1914-1918, AthĂ©na, (ISBN 2-922865-19-3 et 978-2-922865-19-6, OCLC 54082434)

Monographies

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  • RĂ©habilitĂ©s de VingrĂ© et Martyrs du nazisme, figures de la RĂ©sistance in Gilbert Gardes, La CitĂ© industrielle, Rive-de-Gier, MĂ©moire d’un patrimoine, Azossi, 2010, pages 470 et 615.
  • Bruno Mascle, FusillĂ© pour l’exemple, Abel Garçault (1894-1914), Ă©ditions de La Bouinotte, 2014.
  • Émile Ducharlet, Caporal Joseph Dauphin, mutin de 1917, Éditions de La Lucarne Ovale, 2015 (ISBN 978-2-914648-02-8)
  • Émile Ducharlet, Les Charentais-Maritimes fusillĂ©s durant la Grande Guerre, Editions de La Lucarne Ovale, 2019 (ISBN 978-2-914648-27-1)
  • Robert ATTAL et Denis ROLLAND, La justice militaire en 1914 et 1915 : le cas de la 6“ armĂ©e
  • Odette Hardy-HĂ©mery, FusillĂ© vivant, Paris, Gallimard, , 288 p. (ISBN 978-2-07-013811-1 et 2-07-013811-9, OCLC 811319149, lire en ligne)
  • BenoĂźt. Amez, Je prĂ©fĂšre ĂȘtre fusillĂ© : enquĂȘte sur les condamnations Ă  mort prononcĂ©es par les conseils de guerre belges, (ISBN 978-2-87466-365-9 et 2-87466-365-4, OCLC 904541733)


Essais, Ă©tudes et articles non universitaires

  • R.-G. RĂ©au, Les crimes des conseils de guerre, Éditions du ProgrĂšs Civique, Paris, 1925.
  • Les fusillĂ©s pour l’exemple, numĂ©ro spĂ©cial du Crapouillot,
  • Roger Monclin, Les DamnĂ©s de la guerre - Les crimes de la justice militaire (1914-1918), Paris, Mignolet & Storz, 1934.
  • Henri Andraud, Quand on fusillait les innocents, Gallimard, 1935.
  • Georges Joumas (prĂ©face d'Antoine Prost), Les Deux Premiers fusillĂ©s « pour l'exemple » des mutineries de 1917, Regain de lecture, 2019.

Articles connexes

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