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Obéissance

L'obéissance (ou soumission à l'autorité) est l'une des formes de l'influence sociale. En psychologie sociale, il est question d'obéissance lorsqu'un individu adopte un comportement différent parce qu'un autre individu, perçu comme une source d'autorité, le lui demande/impose. L'individu dominé reconnaît à un autre, ou à un gouvernement une valeur certaine. Lorsque cette reconnaissance est faite, l'individu passe alors un accord tacite, un consentement avec le supérieur qu'il a reconnu ; il échange sa liberté contre la volonté générale d'être assuré et sécurisé.

Formes

L'obéissance est l'acte de suivre des ordres données par une figure autoritaire. Ce cas de figure peut être perçu dans la théorie de Milgram. Les formes d'obéissance humaine incluent :

Études expérimentales

L'obéissance a été étudiée par les psychologues depuis la Seconde Guerre mondiale—l'Expérience de Milgram et l'Expérience de Stanford sont les études expérimentales les plus connues de l'obéissance humaine, alors que l'expérience de Charles K. Hofling était l'une des toutes premières expériences[2] - [3] - [4].

Expérience de Milgram

Dans son expérience de soumission à l'autorité en 1961, Stanley Milgram amène des gens normaux à infliger des chocs électriques de plus en plus forts à un autre sujet (en fait un compère, c'est-à-dire un expérimentateur qui prétend être un sujet de l'expérience) qui supplie d'arrêter l'expérience puis hurle et se tait, comme s'il était victime d'un malaise. Parmi les personnes qui doivent infliger les chocs électriques, certaines sont troublées par les cris de douleur et demandent à arrêter l'expérience mais d'autres n'en tiennent pas compte et continuent à infliger des chocs électriques de plus en plus intenses car l'ordre de continuer leur a été donné.

Expérience de Stanford

Contrairement à l'expérience de Milgram, basée sur l'obéissance des individus, l'expérience de Stanford, débutée en 1971, se base sur le comportement d'individus en groupe, et en particulier sur la capacité des individus à obéir ou à adopter un rôle d'autorité abusif durant une situation dans laquelle ceux-ci doivent prendre soit une place de dominant, soit une place de dominé. Dans cette expérience, un groupe de volontaires est divisé en deux et sont tous deux enfermés dans une "prison," dont un groupe jouant le rôle de "gardes", et d'un autre jouant le rôle de "prisonniers".

Dans ce cas de figure, le groupe jouant le rôle de "gardes" devait imposer une figure autoritaire, comme précédemment expliqué avant le début de l'expérience, et le groupe jouant le rôle de "prisonniers" devait assumer leur rôle en se soumettant aux figures autoritaires. Les instructions données avant l'expérience étaient poussées plus loin lorsque les "gardes" abusaient et brutalisaient les "prisonniers". Au même moment, les prisonniers adoptaient un comportement de soumis à l'égard de leur tourmenteurs, bien qu'ils savaient qu'ils n'étaient que volontaires d'une expérience.

L'expérience de Stanford ne démontre pas seulement l'obéissance, mais également un haut degré de respect et de conformité.

Expérience de Charles K. Hofling

Les expériences de Milgram et de Stanford ont été dirigées à l'aide d'instructions expérimentales. En 1966, le psychiatre Charles K. Hofling publie les résultats d'une expérience scientifique réalisée avec des infirmières-physiciennes dans le cadre de relations cliniques. Les infirmières, sans savoir qu'elles étaient sujettes à une expérience, ont reçu l'ordre de docteurs inconnus d'administrer une grande quantité d'un (faux) médicament à leurs patients. Bien qu'un bon nombre d'hôpitaux interdisent ce type de comportement, 21 infirmières sur 22 ont administré la dose ordonnée.

Signification

Les psychologues citent volontiers le phénomène d'obéissance comme l'explication d'événements historiques dramatiques comme le massacre de Mỹ Lai au Viêt Nam ou encore l'attitude d'Adolf Eichmann qui, lors de son procès à Jérusalem, a justifié sa participation au génocide nazi par son devoir de fonctionnaire.

Dans la religion, l'obéissance est l'un des trois conseils évangéliques. Les bénédictins ont une règle d'obéissance.

Références

  1. Marguerite Champeaux-Rousselot, « Réflexions sur l’autorité, à partir de l’étymologie de son champ lexical. L’autorité a-t-elle un sens ? », (consulté le )
  2. (en) Milgram, Stanley. (1963). "Behavioral Study of Obedience". Journal of Abnormal and Social Psychology 67, 371–8.
  3. (en) Bernstein, D.A.; Roy, J.E.; Srull, K.T.; Wickens, C.D. (1988) Psychology Houghton Mifflin Company
  4. (en) Hofling C.K. et al. (1966) "An Experimental Study of Nurse-Physician Relationships". Journal of Nervous and Mental Disease 141: 171–80.

Voir aussi

À l'opposé :

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