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Royannais (région naturelle)

Le Royannais est une rĂ©gion naturelle de France situĂ©e au sud-ouest du dĂ©partement de la Charente-Maritime, en rĂ©gion Nouvelle-Aquitaine. DĂ©finie par le gĂ©ographe FrĂ©dĂ©ric ZĂ©gierman, elle correspond Ă  un « pays Â» (au sens de terroir) mais n'a jamais eu de rĂ©alitĂ© politique ou historique avant la fin du XXe siècle.

Au cours des siècles, le territoire correspondant au « Royannais Â» appartenait au comtĂ© de Saintonge (sa partie nord ayant nĂ©anmoins Ă©tĂ© partie intĂ©grante de la province d'Aunis entre le milieu du XVIIe siècle et le milieu du XVIIIe siècle, pour des raisons stratĂ©giques, sur dĂ©cision de Richelieu). Comme le reste de la France, il Ă©tait divisĂ© en plusieurs domaines fĂ©odaux avant la RĂ©volution, parmi lesquels le marquisat-baronnie de Royan, la baronnie de Mornac, la baronnie d'Arvert, la seigneurie de Didonne, le comtĂ© de Talmont ou encore la principautĂ© de Mortagne, pour ne citer que les principaux.

Après la Révolution et la création des départements, la région de Royan a été incorporée à la Charente-Inférieure (aujourd'hui Charente-Maritime) et divisée en plusieurs cantons (Royan, La Tremblade, Saujon et Cozes, aujourd'hui Saintonge Estuaire), au sein de deux arrondissements (Marennes, aujourd'hui Rochefort, et Saintes).

Le Royannais est limitrophe de la Saintonge romane, du Rochefortais, du bassin de Marennes-Oléron et du Médoc (de l'autre côté de l'estuaire de la Gironde).

GĂ©ographie

Le Royannais correspond Ă  un micro-pays s'Ă©tendant sur la totalitĂ© de la presqu'Ă®le d'Arvert et sur sa frange continentale, formĂ©e de plateaux doucement vallonnĂ©s au sol calcaire, appelĂ©s « champagnes Â». L'eau est un Ă©lĂ©ment dĂ©terminant de ce territoire, entourĂ© au nord par l'estuaire de la Seudre et ses grands bassins ostrĂ©icoles, au nord-ouest par le pertuis de Maumusson, aux courants redoutables, qui le sĂ©pare de l'Ă®le d'OlĂ©ron, Ă  l'ouest par l'ocĂ©an Atlantique qui borde une « cĂ´te sauvage Â» gardĂ©e par de hautes dunes et prolongĂ©e par une vaste pinède de 8 000 hectares, la forĂŞt de la Coubre, au sud enfin par l'estuaire de la Gironde, plus grand estuaire sauvage d'Europe, qui fait face aux cĂ´tes du MĂ©doc toutes proches. Ce territoire marin d'une grande richesse patrimoniale est intĂ©grĂ© depuis 2015 au Parc naturel marin de l'estuaire de la Gironde et de la mer des Pertuis, le plus grand de France mĂ©tropolitaine. L'Ă©lĂ©ment liquide se retrouve, enfin, dans de nombreux marais arrière-littoraux, particulièrement prĂ©sents dans l'intĂ©rieur de la presqu'Ă®le d'Arvert (marais de BrĂ©jat, marais de Saint-Augustin) et jusqu'aux portes de l'agglomĂ©ration royannaise (marais du Rhâ, marais de Pontaillac, marais de Pousseau, marais de Chenaumoine, de Boube, de la Briqueterie), mais aussi en bordure de l'estuaire de la Gironde, près de Meschers, de Barzan et surtout de Mortagne-sur-Gironde (marais de la « Petite Camargue Â»).

La cĂ´te mĂ©ridionale du Royannais, appelĂ©e « cĂ´te de BeautĂ© Â», concentre la plus grande partie de la population. BordĂ©e de falaises et scandĂ©es de « conches Â» et de criques prolongĂ©es de forĂŞts de pins et de chĂŞnes verts (forĂŞt des Combots d'Ansoine, bois des FĂ©es, forĂŞt de Suzac), elle est un des lieux touristiques majeurs de la rĂ©gion Poitou-Charentes. Elle s'Ă©tend de la pointe de la Coubre, au nord de La Palmyre, intègre la Grande-CĂ´te, près de Saint-Palais-sur-Mer, vaste Ă©tendue de sable presque rectiligne exposĂ©e Ă  la houle, puis se transforme en une cĂ´te mi-rocheuse, mi-sableuse, ou criques et plages alternent avec les platins rocailleux, les caps (pointe de Vallières, pointe de Suzac) et les puissantes falaises crayeuses, près de Saint-Georges-de-Didonne et Meschers-sur-Gironde.

Sur l'estuaire de la Gironde, face au Médoc, Royan est la capitale du Royannais et de la côte de Beauté.

La ville de Royan, principal centre Ă©conomique des environs, est ainsi au centre d'une vaste conurbation formĂ©e de stations balnĂ©aires satellites (Les Mathes et La Palmyre, Saint-Palais-sur-Mer, Vaux-sur-Mer, Ă  l'ouest, Saint-Georges-de-Didonne et Meschers-sur-Gironde, Ă  l'est) et de villes rĂ©sidentielles, anciens villages rattrapĂ©s par l'urbanisation (Saint-Sulpice-de-Royan, MĂ©dis, Breuillet, Saint-Augustin, voire Semussac, petite commune « rurbaine Â»). Un peu plus loin dans les terres, La Tremblade et son agglomĂ©ration (Arvert, Étaules, Chaillevette) et Saujon et sa pĂ©riphĂ©rie (Sablonceaux, Saint-Romain-de-Benet, Corme-Écluse, Le Gua, Meursac) appartiennent Ă  la grande banlieue de Royan, et sont en constant dĂ©veloppement en raison d'un foncier souvent plus abordable, d'un rĂ©seau viaire adaptĂ© et d'une offre de transport en commun repensĂ©e dans les annĂ©es 2000.

Le sud-est du territoire prĂ©sente un visage plus « rural Â» et se structure autour d'une petite ville commerçante, Cozes, sur la route de Bordeaux. Le tourisme y est plus « vert Â» que balnĂ©aire, et l'agriculture y demeure un secteur Ă©conomique important : culture des primeurs, notamment des melons, mais surtout de la vigne, en particulier sur les collines exposĂ©es au soleil. Le raisin rĂ©coltĂ© sert Ă  la confection d'eaux-de-vie rĂ©putĂ©es, cognac et pineau des Charentes, ainsi qu'Ă  des vins de pays, dits vins charentais. La façade estuarienne accueille les petits ports de Chenac-Saint-Seurin-d'Uzet, capitale du caviar de Gironde, et de Mortagne-sur-Gironde, petite citĂ© campĂ©e au pied de ses falaises renommĂ©e pour ses pibales.

Communes

Le Royannais comprend une trentaine de communes. La plupart appartiennent Ă©galement Ă  la CommunautĂ© d'agglomĂ©ration Royan Atlantique, mais certaines sont des communes « pĂ©riphĂ©riques Â» situĂ©es dans la grande banlieue de Royan sans adhĂ©rer encore Ă  cette structure intercommunale.

Le port ostréicole de Chatressac à Chaillevette.
Le centre-ville du Gua et le clocher roman de l'Ă©glise Saint-Laurent.
L'Ă©glise de Saint-Augustin-sur-Mer.

Climat

La région royannaise bénéficie d'un climat océanique tempéré de type aquitain, marqué par un ensoleillement assez important (avec 2250 heures par an, il est comparable à celui que connaît une partie de la côte méditerranéenne[1]). La pluviosité y est relativement faible, les précipitations ne dépassant guère les 750 à 800 millimètres en moyenne, mais avec de grandes disparités entre les saisons.

Falaises mortes dans les marais de la Petite-Camargue, Ă  Mortagne-sur-Gironde.

Les périodes de sécheresse ne sont pas rare, particulièrement durant les mois d'été; automne et hiver sont des saisons plus douces et humides. Le micro-climat de la presqu'île d'Arvert se singularise par ses affinités avec le climat méditerranéen, et permet l'émergence d'une végétation déjà méridionale[2].

Ainsi la flore se caractérise-t-elle par la présence étonnante de lauriers-roses, eucalyptus, agaves, et même les mimosas se mettent à fleurir dès le mois de janvier. Aux essences déjà méridionales du chêne vert (ou yeuse) et du cyste, s'ajoutent une forte présence de palmiers, figuiers, orangers et même oliviers. Les températures moyennes sont particulièrement clémentes, variant de +5 °C en hiver à +20 °C en été. Les gelées sont rares (environ dix jours par an[2]).

Le vent, généralement de secteur ouest, peut souffler violemment en hiver, et occasionner d'importantes tempêtes. La tempête de , ou encore celle de [2], avec des rafales proches des 200 km/h, restent toutefois des exceptions. Le reste de l'année, le vent se limite à un régime de brises océaniques, lesquelles permettent de réguler les trop fortes chaleurs en été.

Écologie

Le Royannais compte de nombreux espaces naturels protégés. Les principaux sont :

  • La forĂŞt domaniale de la Coubre, principal poumon vert de la rĂ©gion royannaise. Couvrant près de 8 000 hectares, c'est un des plus importants massifs forestiers de la rĂ©gion Poitou-Charentes. Elle prĂ©sente des caractĂ©ristiques proches de la forĂŞt des Landes qui lui fait face, de l'autre cĂ´tĂ© de l'estuaire (pinède). PropriĂ©tĂ© de l'Office national des forĂŞts, c'est un espace naturel protĂ©gĂ©.
  • La forĂŞt de Suzac, au sud de l'agglomĂ©ration royannaise, est Ă©galement une pinède. Elle est partiellement propriĂ©tĂ© du Conservatoire du littoral, tout comme la pointe de Suzac toute proche (site naturel protĂ©gĂ©).

Patrimoine

  • Royan, ville d'art et d'histoire, cĂ©lèbre pour ses plages de sable fin et son important patrimoine issu des campagnes de reconstruction des annĂ©es 50 : Ă©glise Notre-Dame, monumentale « cathĂ©drale de bĂ©ton Â» aux formes audacieuses, Ă©glise Notre-Dame de l'Assomption, temple protestant, grandes galeries du front de mer, marchĂ© couvert en forme de coquille renversĂ©e, palais des Congrès, villas « tropicales Â» inspirĂ©es de l'architecture brĂ©silienne… Le quartier du Parc conserve de nombreuses villas « Belle Ă©poque Â» nichĂ©es dans la pinède et le quartier de Pontaillac, oĂą se trouve le casino mais aussi l'hĂ´tel de ville, est un spot de surf prisĂ©.
  • Vaux-sur-Mer et Saint-Palais-sur-Mer, villes de la banlieue nord-ouest de Royan : ancienne abbatiale Saint-Étienne (XIIe siècle) et parc de l'hĂ´tel de ville Ă  Vaux-sur-Mer, ancienne Ă©glise Saint-Pallais (XIIe siècle), chapelle Notre-Dame-des-Aviateurs, phare de Terre-Nègre et parc Raymond-Vigne Ă  Saint-Palais-sur-Mer.
  • Saint-Georges-de-Didonne et Meschers-sur-Gironde, villes rĂ©sidentielles de la banlieue sud-est de Royan, nichĂ©es dans une pinède (forĂŞt de Suzac). Église Saint-Georges et grande plage (plus grande plage intra-muros du dĂ©partement : plus de 3 km). Phare de Vallières et parc de l'estuaire. Ruines du fort de Suzac. Meschers est cĂ©lèbre pour ses falaises troglodytiques, ouvertes Ă  la visite. La ville conserve une Ă©glise dĂ©diĂ©e Ă  Saint Saturnin.
  • MĂ©dis et Saint-Sulpice-de-Royan. Église Saint-Pierre de MĂ©dis (XIIe siècle), château de La Rigaudière (XVIIIe siècle). Église (XIIe et XIIIe siècles) et temple de Saint-Sulpice-de-Royan.
  • Talmont-sur-Gironde. Ancienne bastide anglaise, c'est un des plus beaux villages de France. Église Sainte-Radegonde, « vigie de l'ocĂ©an Â», campĂ©e au bord de la falaise, en surplomb de l'estuaire de la Gironde. Ruelles fleuries de roses trĂ©mières et nombreuses Ă©choppes d'artisans d'art.
  • Mortagne-sur-Gironde. Jadis troisième port sur l'estuaire de la Gironde après Bordeaux et Blaye. Ancienne principautĂ©, la ville est divisĂ©e entre une ville haute et une ville basse. Ermitage monolithe (IIIe siècle) et port de pĂŞche et de plaisance; capitale de la pĂŞche Ă  la pibale.
  • Saujon. Ville thermale sur la Seudre. Port de RibĂ©rou, centre commerçant, promenade des bords de Seudre et des Ă©tangs de la Lande. Église Saint-Jean-Baptiste (XVIIe siècle).
  • La Tremblade, Arvert, Étaules. Ports ostrĂ©icoles : La Cayenne, La Grève Ă  Duret, Orivol, Les Grandes Roches. Église du SacrĂ©-CĹ“ur Ă  La Tremblade (XIXe siècle). Église Saint-Étienne Ă  Arvert (XIIe et XVIIe siècles) et Ă©glise Notre-Dame Ă  Étaules (XVIIIe siècle). Ces communes appartiennent au bassin de Marennes-OlĂ©ron, premier producteur d'huĂ®tres d'Europe.
  • Breuillet et Mornac-sur-Seudre. Église Saint-Vivien (XIIe siècle) Ă  Breuillet, caractĂ©ristique du style roman saintongeais. CitĂ© mĂ©diĂ©vale de Mornac, classĂ©e parmi les plus beaux villages de France. Village de forme circulaire, au milieu des marais de la Seudre. Les ruelles et venelles conduisent Ă  l'Ă©glise Saint-Pierre (XIIe siècle) et au port.
  • Le Gua, Sablonceaux, Saint-Romain-de-Benet. Église Saint-Laurent (clocher XIIe, Ă©glise XIXe), ancienne chapelle Sainte-ThĂ©rèse (XIXe siècle) reconvertie en mĂ©diathèque au Gua. Abbaye Notre-Dame de Sablonceaux et dolmen de Berthegille. Église de Saint-Romain-de-Benet : clocher fortifiĂ© et coupoles; tour de Pirelonge (IIe siècle), champs de lavande.
  • Meursac et Corme-Écluse. Église Saint-Martin (XIIIe siècle) de style gothique, crypte (IIIe siècle). Ancienne commanderie templière aux Epeaux. Église Notre-Dame de Corme-Écluse, de pur style roman saintongeais (XIIe siècle). Communes viticoles.
  • Cozes, dans la grande banlieue sud de Royan, Ă  environ 15 km de la ville-centre. Centre commerçant. Église Saint-Pierre, de style gothique (XIIIe siècle), halles (XVIIe siècle).

Notes et références

Notes

    Références

    Voir aussi

    Articles connexes

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