Roussette du Bugey
La roussette du Bugey est un vin blanc d'appellation d'origine contrÎlée produit dans le Bugey, à partir du cépage altesse B[N 1], appelé « roussette ».
Roussette du Bugey | |
Bouteille de Roussette du Bugey (Flaxieu, 2011). | |
DĂ©signation(s) | Roussette du Bugey |
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Appellation(s) principale(s) | roussette du Bugey |
Type d'appellation(s) | AOC-AOP |
Reconnue depuis | 2009 |
Pays | France |
RĂ©gion parente | vignoble du Bugey |
Localisation | Ain |
Climat | tempéré océanique dégradé par des influences continentale et montagnarde |
Ensoleillement (moyenne annuelle) |
1 787 heures par an[1] |
Sol | calcaires et morainiques |
Superficie plantée | 22 hectares |
CĂ©pages dominants | altesse B[N 1] |
Vins produits | blancs |
Production | 992 hectolitres |
Pieds Ă l'hectare | minimum de 5 000 pieds par hectare |
Rendement moyen à l'hectare | maximum 59 à 65 hectolitres par hectare (53 à 58 hectolitres par hectare pour les dénominations)[2] |
Il s'agit d'une des trois appellations du vignoble du Bugey, avec le seyssel et le bugey. Deux dénominations géographiques existent au sein de cette appellation : la roussette du Bugey Montagnieu et la roussette du Bugey Virieu-le-Grand.
Historique
D'abord reconnu comme vin de qualité supérieure (AOVDQS) depuis le , il s'agit d'une appellation d'origine contrÎlée (AOC) depuis le [2].
Ătymologie
La roussette désigne le cépage utilisé pour faire ce vin, plus connu sous le nom d'altesse B[N 1].
Quant au Bugey, on peut donner deux origines différentes : une légende raconte que « Bugia », compagne de Bel, fils de Japhet, petit-fils de Noé, a donné son nom au Bugey. Plus historiquement, dÚs 1195, le terme de terra de beuzeis disparait pour se transformer en beugeys en 1372 puis en beugeis en 1613 pour enfin trouver sa forme actuelle en 1722.
Situation géographique
La roussette du Bugey est produite en France, dans la région Auvergne-RhÎne-Alpes, plus précisément dans la partie orientale du département de l'Ain : le Bugey.
GĂ©ologie et orographie
Le Bugey est composé d'un relief montagneux plissé, partiellement karstifié, qui est la prolongation méridionale du massif du Jura. La datation des roches calcaires du Bugey se situe entre le Jurassique pour les anticlinaux et le Crétacé pour les synclinaux. Les plissements sont bien visibles selon les affleurements et les falaises[3].
Les vignes sont plantées sur des coteaux pierreux calcaires et morainiques.
Climatologie
Le Bugey connait des étés chauds propres à un climat semi-continental[N 2], propices à la culture de certains cépages, mais avec des précipitations importantes. Les hivers sont marqués par les influences montagnardes, un peu adoucis par les derniÚres influences océaniques venant buter sur les montagnes. Les précipitations sont importantes au pied des reliefs.
La station météo d'Ambérieu (à 250 mÚtres d'altitude) se trouve à la limite occidentale de l'aire d'appellation. Ses valeurs climatiques de 1961 à 1990 sont :
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
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TempĂ©rature minimale moyenne (°C) | â1,7 | â0,3 | 1,4 | 4,2 | 8,3 | 11,2 | 13,4 | 12,9 | 10,5 | 7,1 | 2,3 | â0,8 | 5,7 |
Température moyenne (°C) | 1,8 | 3,7 | 6,4 | 9,6 | 13,8 | 17,1 | 19,8 | 19,1 | 16,3 | 11,8 | 6,1 | 2,5 | 10,7 |
Température maximale moyenne (°C) | 5,3 | 7,8 | 11,4 | 15,1 | 19,3 | 23,1 | 26,2 | 25,3 | 22 | 16,4 | 9,9 | 5,7 | 15,6 |
Ensoleillement (h) | 53,4 | 81 | 130,5 | 167,2 | 199,6 | 230,9 | 273,9 | 236,2 | 183,2 | 119,9 | 65,1 | 46,3 | 1 787,2 |
Précipitations (mm) | 93,8 | 86,9 | 100,8 | 93,9 | 111,5 | 98,2 | 66,5 | 91,6 | 98,1 | 102,7 | 107 | 102,1 | 1 153 |
Vignoble
L'aire d'appellation est trĂšs morcelĂ©e, en plus d'ĂȘtre trĂšs limitĂ© (environ 22 hectares). Elle s'Ă©tend sur les communes suivantes : L'Abergement-de-Varey, AmbĂ©rieu-en-Bugey, AmblĂ©on, Andert-et-Condon, Anglefort, Arbignieu, Argis, Artemare, Belley, Belmont, Benonces, BĂ©on, Boyeux-Saint-JĂ©rĂŽme, Brens, Briord, Cerdon, CeyzĂ©riat, CeyzĂ©rieu, Charnay, Chavornay, Chazey-Bons, Cheignieu-la-Balme, Contrevoz, Conzieu, Corbonod, Cressin-Rochefort, Culoz, Cuzieu, Flaxieu, GroslĂ©e, Jujurieux, Journans, Lagnieu, Lavours, Lhuis, Magnieu, Marignieu, Massignieu-de-Rives, MĂ©rignat, Montagnieu, Nattages, Parves, Peyrieu, Pollieu, Poncin, Pugieu, Rossillon, Saint-Alban, Saint-BenoĂźt, Saint-Germain-les-Paroisses, Saint-Champ-Chatonod, Saint-Martin-de-Bavel, Saint-Martin-du-Mont, Saint-Sorlin, Seillonnaz, Seyssel, Talissieu, Torcieu, Tossiat, Vaux-en-Bugey, Villebois, Virignin, Virieu-le-Grand, Vieu et Vongnes[2].
Dénominations géographiques
L'appellation compte deux dénominations géographiques[2] :
- la dénomination « Montagnieu », couvrant 8 hectares sur les communes de Briord, Montagnieu et Seillonnaz ;
- la dénomination « Virieu-le-Grand » couvrant 1,22 hectare sur la commune de Virieu-le-Grand.
Encépagement
La roussette du Bugey est depuis peu un vin mono-cépage (du temps du VDQS on pouvait faire un assemblage avec un peu de chardonnay B), produit uniquement à partir de l'altesse B[N 1], aussi appelée roussette, ou encore plus localement fusette (fusette d'Ambérieu ou fusette de Montagnieu).
C'est un cépage blanc typique des vignobles du Bugey et de la Savoie. Il mûrit tard, avec des rendements plutÎt faibles ; les grappes résistent bien à la pourriture.
Sucre et alcoométrie
Les raisins vendangés doivent fournir au moins 153 grammes de sucre par litre de moût pour les vins susceptibles de bénéficier de l'appellation d'origine contrÎlée roussette du Bugey, et 162 grammes de sucre par litre de moût pour les vins susceptibles de bénéficier de l'appellation d'origine contrÎlée roussette du Bugey complétée par une dénomination géographique.
Les vins doivent présenter un titre alcoométrique volumique naturel minimum de 9,5 % vol. pour les vins susceptibles de bénéficier de l'appellation d'origine contrÎlée roussette du Bugey, et de 10 % vol. pour une dénomination géographique.
Rendements
Le rendement doit ĂȘtre au maximum de 59 hectolitres par hectare (53 pour les dĂ©nominations gĂ©ographiques), avec un rendement butoir fixĂ© Ă 65 hectolitres par hectare (58 pour les dĂ©nominations gĂ©ographiques).
Le rendement réel tourne en moyenne autour de 44 hectolitres par hectare[N 3], ce qui est trÚs en dessous des rendements pratiqués pour les autres appellations du Bugey.
Vins
La production est réduite, avec 620 hectolitres de roussette du Bugey, auxquels se rajoutent les 315 hectolitres de roussette du Bugey Montagnieu et les 57 hectolitres de roussette du Bugey Virieu-le-Grand, soit un total de 992 hectolitres par an en moyenne[4].
Vinification et Ă©levage
Ă l'arrivĂ©e au chai, le raisin est foulĂ© et pressĂ© pour sĂ©parer le moĂ»t du marc de raisin. Le moĂ»t est mis en cuve en stabulation pour le dĂ©pĂŽt des bourbes. Le soutirage du jus clair est le dĂ©bourbage ; les bourbes peuvent ĂȘtre filtrĂ©es pour donner aussi un bon vin. La fermentation alcoolique dĂ©bute sous l'action de levures indigĂšnes ou de levures sĂ©lectionnĂ©es introduites lors du levurage. Cette opĂ©ration transforme le sucre du raisin en Ă©thanol. La maĂźtrise de la tempĂ©rature de fermentation par un systĂšme de rĂ©frigĂ©ration permet d'exprimer le potentiel aromatique du produit.
La fermentation achevĂ©e, le vin est soutirĂ© afin d'Ă©liminer les lies. La fermentation malolactique n'est gĂ©nĂ©ralement pas rĂ©alisĂ©e, bloquĂ©e par un sulfitage du vin. Ce dernier peut ĂȘtre stockĂ© en cuve pour le prĂ©parer Ă l'embouteillage ou Ă©levĂ© en barrique ou foudres de bois de chĂȘne. Le vin est soutirĂ©, filtrĂ© et stabilisĂ© avant le conditionnement en bouteille.
Gastronomie
La rĂ©gion du Bugey, en plus d'ĂȘtre une rĂ©gion viticole, est rĂ©putĂ©e pour sa gastronomie : on apprĂ©ciera dans cette rĂ©gion les grenouilles et Ă©crevisses en garniture ou simplement pour elles-mĂȘmes, les volailles ainsi que les diffĂ©rents gibiers. Les vins du Bugey accompagneront Ă merveille les diffĂ©rents plats de terroirs.
La roussette du Bugey est un vin blanc sec plutÎt minéral qui se boit frais à température de cave (10 à 12 °C). Il accompagne trÚs bien les poissons, les crustacés, mais aussi la raclette et la fondue.
Notes et références
Notes
- Le code international d'écriture des cépages mentionne de signaler la couleur du raisin : B = blanc, N = noir, Rs = rose, G = gris.
- Selon le WWF et la National Geographic, le climat semi-continental (appelĂ© aussi climat ocĂ©anique dĂ©gradĂ©) correspond Ă l'Ă©corĂ©gion terrestre Western European broadleaf forests (forĂȘt de feuillus de l'Europe occidentale). Source : « WWF Wildfinder » [archive du ], sur http://gis.wwfus.org.
- Le rendement se calcule en divisant le volume de production par la surface cultivé, soit 992 / 22,12 = 44,84 hectolitres par hectare.
Références
- « Archives climatologiques mensuelles d'Ambérieu de 1961 à 1990 », sur http://www.infoclimat.fr.
- Secrétariat général du gouvernement français, « Décret no 2009-1275 du 20 octobre 2009 relatif aux appellations d'origine contrÎlées « Saint-Pourçain », « Bugey », « Roussette du Bugey », « Morey-Saint-Denis », « Tavel » et « Chùteauneuf-du-Pape » », sur http://www.legifrance.gouv.fr/.
- Notices des cartes du BRGM no 651 (Bourg-en-Bresse) et 676 (Saint-Rambert-en-Bugey), 652 (Nantua) et 700 (Belley).
- « Page dédiée à la roussette du Bugey », sur http://www.vinsdubugey.net.
Voir aussi
Bibliographie
- Savoie et Jura : Chignin, Seyssel, Bugey, Arbois, ChĂąteau-ChĂąlon, l'Ătoile, Paris, La revue du vin de France et Le Figaro magazine, , 96 p. (ISBN 978-2-8105-0072-7).
- BenoĂźt Populorum, Les vins du Bugey, ChĂątillon-sur-Chalaronne, Ă©ditions la Taillanderie, , 47 p. (ISBN 2-87629-097-9).
- Jean-Pierre de Monza, Le Jura, la Savoie et le Bugey, Paris, éditions J.-P. de Monza, coll. « L'atlas des vins de France », , 16 p. (ISBN 2-908071-52-5).