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Rambo-Wottionma

Rambo-Wottionma, également orthographié Rambo-Watinooma ou Rambo-Ouatinoma, est un village situé dans le département de Kongoussi de la province du Bam dans la région du Centre-Nord au Burkina Faso.

Rambo-Wottionma
Administration
Pays Drapeau du Burkina Faso Burkina Faso
RĂ©gion Centre-Nord
Province Bam
DĂ©partement
ou commune
Kongoussi
DĂ©mographie
Population 1 158 hab. (2006[1])
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 13° 24′ 31″ nord, 1° 37′ 17″ ouest
Localisation
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Rambo-Wottionma
GĂ©olocalisation sur la carte : Burkina Faso
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Rambo-Wottionma

    GĂ©ographie

    Localisation

    Rambo-Wottionma fait partie des 57 villages administratifs du département et commune rurale de Kongoussi. Le village est situé dans la partie nord-ouest à une trentaine de kilomètres de ladite ville.

    Relief

    Le village fait partie de la pĂ©nĂ©plaine centrale dont les altitudes les plus Ă©levĂ©es se situent autour de 500 m d’altitude dans les parties sud-ouest (proche de Loagha-FoulbĂ©, Sakou et Sakou-FoulbĂ©) et Ouest (Ă  cĂ´tĂ© de Yougounini). Les moyennes se situent autour de 380 m. Le terroir a une inclinaison gĂ©nĂ©rale Sud-Nord. Le relief soumis Ă  l’érosion a Ă©tĂ© aplani au cours du temps[2].

    Le village prĂ©sente un relief relativement accidentĂ©, vestige de mouvements tectoniques et qui a enregistrĂ© de nombreuses collines dont l’altitude moyenne se situe entre 200 et 300 m, des ravins et de quelques bas-fonds[2].

    Sols

    On observe des plateaux latéritiques qui se caractérisent par des escarpements et des dépressions périphériques formant des pédiments vallonnés gravillonnaires et des plaines sédimentaires traversées par des bas-fonds assez érodés.

    On distingue trois types de sols :

    • Les lithosols des plateaux cuirassĂ©s sont des sols qui connaissent le phĂ©nomène très accentuĂ© du cuirassement oĂą l’on note la quasi-absence d’une couche de terre et de vĂ©gĂ©tation ; ils constituent des zones d’accumulation des colluvions provenant de l’érosion des collines. Ces sols sont utilisĂ©s Ă  des fins sylvo-pastoraux.
    • Les sols ferrugineux tropicaux se rencontrent sur les pentes des plateaux ; ils sont de couleur variable rougeâtre, brunâtre ou grisâtre et sont peu profonds (infĂ©rieur Ă  40 cm). Ils proviennent de l’altĂ©ration des cuirasses, leur vocation est essentiellement agro-sylvo-pastorale.
    • Les sols sablo-limoneux se rencontrent dans les vallĂ©es ou fonds des vallĂ©es. Ils sont plus ou moins impermĂ©ables, de couleur variable, sombre ou noirâtre et sont profonds (supĂ©rieur Ă  40 cm : leur aptitude agro-sylvo-pastorale trouve l’assentiment du monde paysan[2].

    Somme toute, ces différents sols sont soumis aux facteurs naturels et anthropologiques qui accélèrent leur dégradation et leur appauvrissement. Les éléments géo-morpho-pédologiques supportent une végétation et une hydrographie[2].

    Climat

    Le village appartient au climatique soudano-sahĂ©lienne caractĂ©risĂ© par une pluviomĂ©trie variant entre 500 et 800 mm d’eau de pluie par an et deux saisons marquĂ©es alternativement par des vents d’harmattan et de mousson[3] - [4].

    La saison sèche comporte deux pĂ©riodes :

    • Une pĂ©riode sèche et froide qui dĂ©bute Ă  partir de mi-novembre avec les vents d’harmattan soufflant du nord-est vers le sud-ouest. Le mois le plus froid est celui de dĂ©cembre ;
    • Une pĂ©riode sèche et chaude qui s’installe Ă  partir de mars et qui se renforce en avril[3] - [4].

    La pluviométrie est irrégulière dans le temps et dans l’espace avec une tendance à la baisse. Ce caprice pluviométrique est préjudiciable aux récoltes, au couvert végétal et à la disponibilité des eaux[3] - [4].

    Relevés pluviométriques des années 2010-2012 de la commune de Sabsé
     AnnĂ©e Station Avril Mai Juin Juillet AoĂ»t Septembre Octobre Cumul saison
    H J H J H J H J H J H J H J H J
    2010  Kongoussi - - 19,8 3 57,8 6 181,3 12 201 11 138,5 6 102,7 4 701.1 42
    2011 4 2 4 2 60.6 5 204 16 285.2 12 67 5 0 0 624.8 46
    2012 30.6 2 10 1 170,5 9 140.4 12 229,9 15 84,1 6 26.2 3 706,2 49

    Le tableau permet de constater que la pluviomĂ©trie au niveau de la province du Bam se caractĂ©rise par sa faiblesse et son irrĂ©gularitĂ©, bien que la moyenne pluviomĂ©trique soit de 600 mm dans cette zone au cours de ces 3 annĂ©es.

    Hydrographie

    Bouli de Rambo-Wottionma.

    Le réseau hydrographique est constitué de bas-fonds, marigots et de boulis. Ces points d’eau saisonniers ont plusieurs affluents et servent d’abreuvement pour les animaux et de simples activités de contre-saison pendant une période très courte de l’année. L’ensemble de ces petits cours d’eau donnent naissance à de bas-fonds aménageables à des fins agricoles et maraîchères. Toutefois, les études hydrogéologiques actuelles ne permettent pas d’évaluer avec exactitude les eaux souterraines à ce niveau[2].

    Végétation

    Le village appartient au domaine nord-soudanien avec une végétation à prédominance savane parc espèces rencontrées dans les champs et de savane arbustive. La végétation originelle est de type savane arborée qui s’est fortement dégradée ces dernières années du fait de la sécheresse et de la forte pression anthropique. Les formations végétales naturelles encore présentes sont les reliques de fortes galeries le long des cours d’eau, les savanes et les steppes[5] - [6]

    La composition floristique varie et l’on peut retenir des Ă®lots de vĂ©gĂ©tation constituĂ©s de grands arbres et d’arbustes denses le long des bas-fonds, clairsemĂ©e dans les champs et jachères[2]. Ă€ ce niveau, on y rencontre essentiellement les espèces suivantes :

    Répertoire des espèces d’arbres[2]
    Nom scientifique Nom français Nom en moré
    Mitragyna inermis Hiliga
    Anogeissus leiocarpus Bouleau d'Afrique Siiga
    Khaya senegalensis Caïlcédrat Kouka
    Vitellaria paradoxa Karité Taâga
    Adansonia digitata Baobab africain Toeega
    Azadirachta indica Margousier Neem
    Lannea microcarpa Raisinier Sabga
    Tamarindus indica Tamarinier Pusga
    Sclerocarya birrea Marula Noabga
    Balanites aegyptiaca Dattier du désert Kieglga

    La vĂ©gĂ©tation est constituĂ©e principalement d’arbustes dans les savanes et est composĂ©e majoritairement par les espèces suivantes :

    Espèces d’arbustes[2]
    Nom scientifique Nom français Nom en mooré
    Combretum micranthum Kinkeliba Koglmuga
    Piliostigma reticulatum Bagandé
    Guiera senegalensis Wilenwiiga

    Faune

    Elle est peu riche dans ce milieu à cause de la dégradation du couvert végétal. Elle se résume de nos jours aux espèces consignées dans le tableau ci-contre.

    Espèces animales rencontrées[2]
    Espèces Nom scientifique Appellation en mooré
    Lièvre Lepus capensis Soamba
    Francolin Francolinus bicalcalcaratus Koadinga
    Tourterelle - Walé
    Ecureuil Xerus erytropus Kiiga
    Vipère Echis carinatus Rourouga
    Rat sauvage - Rayouga
    Varan Varanus exathematicus Wiougou
    CaĂŻman - Gnebga
    Tortue - Kuri
    Sardine - Tantaré
    Silure - Saala
    Carpe Tilapia niloticus Pian
    Grenouille - Loanga

    Politique et administration

    Les habitants de Rambo-Wottionma s’appellent des RamboĂ©ces. Leurs ancĂŞtres viennent de Bogonam. Rambo-Wottionma Ă©tait un hameau de cultures des habitants de Bogonam. Ă€ la longue, certains ont prĂ©fĂ©rĂ© rester dĂ©finitivement pour cultiver et surveiller leur bĂ©tail. Les familles Sawadogo et Sankara sont majoritaires. Les religions par ordre d’importance sont : l’islam, le catholicisme, le protestantisme et l’animisme[2].

    Population et société

    Données démographiques

    Selon les donnĂ©es du recensement gĂ©nĂ©ral de la population de 2006, la population du village se dĂ©compose comme suit[7] :

    Données démographiques
    Groupe d'âges (ans)
    Total hommes femmes 0 1 - 2 3 4 5 6 - 11 12 - 14 15 16 17 - 19 20 - 24 25 - 64 65

    et +

    1 158 543 615 52 98 38 45 61 219 78 19 22 58 93 326 48

    Le tableau permet de constater que la tranche d’âge comprise entre 6 et 14 ans c’est-à-dire scolarisable est la plus importante et croît d’année en année.on remarque également que les femmes sont toujours plus nombreuses.

    Les derniers chiffres officiels ont enregistré une population de 1158 habitants pour Rambo-Wottionma en 2012[8].

    Organisation coutumière et sociale

    Il existe deux types d’organisations sociales (traditionnelles et modernes).

    Organisation sociale traditionnelle 

    Les entitĂ©s territoriales que sont les villages sont soumises Ă  un ensemble de règles dont l’objectif visĂ© est de contribuer Ă  une gestion sociale sĂ©curisante. Aussi dans la sociĂ©tĂ© traditionnelle mossi, le pouvoir est-il dĂ©tenu par un chef de village et l’on peut distinguer deux niveaux de gestion de la vie socio-politique :

    • Le Naba ou chef du village : La hiĂ©rarchisation du pouvoir reconnaĂ®t le niveau supĂ©rieur au Naba, garant de l’unitĂ© et de cohĂ©sion sociale de tous les groupes sociaux relevant de son entitĂ© territoriale. Il veille au respect des valeurs des pratiques et de l’ordre Ă©tabli par l’idĂ©ologie moaga appelĂ© Rog-mik. Notons que dans ce village comme dans les autres milieux moaga, cette conception est de plus en plus concurrencĂ©e par les religions introduites (islam, catholicisme et protestantisme). Ă€ cĂ´tĂ© de ce niveau qui coiffe la sociĂ©tĂ©, il y a le chef de terre.
    • Le chef de terre ou Tengsoaba : Il est responsable des problèmes immatĂ©riels et mystiques liĂ©s Ă  la terre. Il organise les cultes et les cĂ©rĂ©monies sacrificielles dans le but de la paix et du dĂ©veloppement de la sociĂ©tĂ© dont il a la charge. Le chef de village est aidĂ© dans ses tâches/fonctions par le chef de terre et un conseil de sages choisis dans la famille royale ou alors parmi des personnes non membres de la famille royale mais bĂ©nĂ©ficiant de la confiance du chef et de la population. La structure ainsi formĂ©e est chargĂ©e de gĂ©rer la vie sociopolitique traditionnelle du village Ă  travers les actions suivantes :
      • Organisation des cĂ©rĂ©monies, rites coutumiers traditionnels, et les sacrifices impliquant tout le village ;
      • Gestion des conflits quand cela est possible. Dans les cas Ă©chĂ©ants les conflits sont transmis Ă  des instances supĂ©rieures c'est-Ă -dire l’administration ;
      • Gestion du foncier et des conflits[2].

    RĂ´le et place de la femme dans la sociĂ©tĂ© traditionnelle

    La femme n’a pas un rôle spécifiquement déterminé. Elle est considérée comme une ménagère devant s’occuper du foyer, des travaux ménagers, des travaux champêtre, etc. Elle joue le rôle de procréatrice pour la perpétuation de la famille et est considérée comme étrangère. Elle est souvent consultée, mais ne peut influencer valablement les prises de décision. Par conséquent, elle ne détient pas de responsabilité spécifique dans la société. L’homme apparaît dans le foyer comme chef et seul décideur. Toutefois, la femme reste une actrice principale dans la vie socio-économique du village. Elle est partout sollicitée pour sa contribution physique et financière aux activités de développement du village[2].

    Contribution de la femme dans cette sociĂ©tĂ© dite moderne : Avec la modernisation, la femme commence Ă  s’épanouir et participe activement aux actions de dĂ©veloppement. De nos jours, dans les villages, la femme joue un rĂ´le de premier plan. Elle est très active dans le domaine des activitĂ©s gĂ©nĂ©ratrices de revenus et n’hĂ©site pas Ă  donner son point de vue lors des Ă©changes par des contributions pertinentes. Les femmes de nos jours sont très battantes et entreprenantes. De plus en plus, on rencontre des femmes dans la sphère politique. Elles sont Ă©lues conseillères municipales dans certains villages[2].

    Organisation sociale moderne

    Le Président du conseil villageois de développement (CVD) représente le pouvoir moderne et est considéré comme une autorité politique. Il est le représentant de l’administration publique dans chaque village. Aussi cette structure est-elle mise en place par le pouvoir public et est chargée d’impliquer et de responsabiliser les populations dans la réalisation des actions de développement[2].

    Constitué de l’ensemble des représentants des Organisations Paysannes (OP) et des associations de développement du village, le CVD veille à l’exécution, au suivi des activités de développement initiées et est chargé également de la recherche de financement. De ce fait, la population lui fait confiance pour son rôle d’interlocuteur auprès des autorités modernes. Dans ces villages, le CVD et le chef traditionnel travaillent en collaboration pour la résolution de certains conflits et l’établissement de la cohésion sociale entre les habitants et les villages limitrophes[2].

    Dans ce village, il existe également des conseillers municipaux qui travaillent avec le préfet et le maire dans la gestion des affaires de leurs villages. Ils assistent également le CVD et sont aussi des interlocuteurs entre le village et le conseil municipal[2].

    Organisations paysannes et associations de développement

    Le diagnostic organisationnel et institutionnel révèle que les organisations paysannes de base peu nombreuses sont mal structurées et moins organisées. Néanmoins, elles disposent de système de communication quoique non formalisé qui permet de distiller l’information et d’assurer également la rétro-information en leur sein. Elles entretiennent des relations de collaboration entre elles et envers les partenaires de développement. Au-delà de ces potentialités subsistent des difficultés qui fragilisent les Organisations Paysannes (OP) et menacent leur viabilité. Il a été ainsi relevé quelques dysfonctionnements, notamment leur faible capacité d’autofinancement et l’analphabétisme des membres. En effet, les organisations arrivent à peine à mobiliser les ressources nécessaires à leur bon fonctionnement et à la mise en œuvre harmonieuse des activités qui pourraient leur permettre d’atteindre leurs buts. Elles restent donc intimement liées aux rares partenaires financiers dont elles bénéficient du soutien[2].

    Ces difficultés financières affectent l’ensemble de la vie des organisations qui ont ainsi très peu accès aux formations spécifiques, aux équipements et manquent de compétences endogènes. Les aspects genres ne sont pas suffisamment pris en compte et réduisent la participation des femmes et des jeunes qui sont des couches vulnérables à la vie des organisations[2].

    La situation des organisations paysannes et associations de développement est consignée dans le tableau ci dessous.

    Situation des organisations paysannes et associations de développement[2]
    Types d’organisations paysannes Associations de développement
    GVM GVF GVE
    Nbre Nbre Nbre Nbre
    01 00 00 00

    Établissements scolaires

    L’amélioration de l’offre éducative à travers la construction des infrastructures éducatives entraînera une hausse du taux de scolarisation et d’alphabétisation dans le village. En effet, on dénombre une école primaire qui a mis en place son APE et AME. Le rythme de recrutement dans l'école est assez faible, compte tenu du manque de salles de classe et d’enseignants[2] - [9].

    La situation des infrastructures scolaires dans le village se présente comme suit :

    Situation des infrastructures scolaires[2]
    Écoles primaires
    Nombre

    de classes

     

    Nombre d’enseignants

    Effectif de 2012 Total

    Ă©cole

    CP CE CM
    1 2 1 2 1 2
    03 03 30 77 00 55 00 42 204

    D’une population jeune, ce village constitue ainsi une potentialité en ressources humaines. La situation scolaire au niveau du village est relativement faible. Elle se caractérise par un faible taux de progression des effectifs, d’ouverture de classes, un faible taux de scolarisation des filles et manque de collège d’enseignement général (CEG) dans la zone.

    Au niveau de l’enseignement secondaire, le CEG le plus proche est Ă  12 km. L’évolution de la population de ces villages commande la construction d’un CEG dans un des quatre villages afin de rĂ©duire les distances et faciliter la scolarisation des enfants du milieu[2].

    Centre d'alphabétisation

    Rambo-Wottionma ne dispose pas d'un centre d'alphabétisation.

    Santé

    En matière de santé, la situation n’est pas du toute reluisante pour les populations du village. Seul Lourgou, un village voisin et difficilement accessible en saison pluvieuse dispose d’un CSPS sans ambulance pour les évacuations. Ce centre de santé est animé par 3 agents affectés par l’État. Aussi, on dénombre un Poste de Santé Primaire (PSP) non fonctionnel à Sam[2] - [10].

    Les principales pathologies rencontrées par ordre d’importance sont : le paludisme, les infections respiratoires aiguës, les affections de la peau, les plaies, les affections digestives, les diarrhées, les affections astéo-articulaire les affections de l’œil, les parasitoses intestinales et les IST[2].

    Le chef-lieu de la commune situé à une trentaine de kilomètres, dispose d’un Centre Médical avec Antenne Chirurgicale (CMA) et abrite également un centre médical diocésain au secteur 6[10]. Cependant, leur accessibilité reste difficile pour les populations de son aire sanitaire à cause des longues distances à parcourir, surtout pendant la saison hivernale. La médecine, les soins curatifs, les activités de la santé maternelle et infantile et la chirurgie sont les principales activités menées dans ces formations sanitaires[2].

    Dans le village, la médecine traditionnelle occupe une place importante dans le système de santé. En effet, plusieurs tradipraticiens apportent des soins à base de produits naturels (écorces, plantes, feuilles et racines) aux populations. Mais la cherté des produits pharmaceutiques et l’éloignement des formations sanitaires sont les principales causes de fréquentation de ces guérisseurs traditionnels[2].

    Eau et assainissement

    Forage de Rambo-Wottionma, quartier Boulssin.
    Latrine privée de Rambo-Wottionma.

    Les infrastructures hydrauliques au niveau du village sont constituées de forages et de puits busés. Dans la répartition des infrastructures hydrauliques, on constate de nombreuses disparités compte tenu du nombre de la population. En effet, la répartition géographique des équipements collectifs n’a pas toujours été le fait d’une concertation harmonieuse et réaliste[2].

    Dans le domaine de l’assainissement des efforts ont été faits par les partenaires au développement ces dernières années et portés sur la réalisation de latrines et la sensibilisation des populations sur l’hygiène et assainissement[2].

    État de réalisation des ouvrages hydrauliques[2]
    Types de réalisations
    Forages Puits busés Boulis Latrines

    fonctionnelles

    Nb État Nb État Nb État
    F NF F NF
    04 04 00 02 02 00 - 00

    Économie

    Agriculture

    Dans cette partie de la commune de Kongoussi, l’agriculture reste la principale activitĂ©. Elle est pratiquĂ©e sur des sols relativement pauvres. Le moyen de production reste pour l’essentiel la daba, mais quelques producteurs utilisent des animaux de trait comme l’âne et le bĹ“uf. Les exploitations sont de petites tailles et les spĂ©culations produites sont constituĂ©es essentiellement de cĂ©rĂ©ales et de lĂ©gumineuses. C’est une agriculture traditionnelle destinĂ©e Ă  la consommation familiale et le plus souvent n’arrive pas par consĂ©quent Ă  couvrir les besoins de la famille. Aussi, les cultures de contre-saison ne sont-elles pas très dĂ©veloppĂ©es par manque de maĂ®trise d’eau[2].

    Liste des principales espèces cultivées[2]
    Espèce Nom français Nom local
    Sorghum sp. Sorgho blanc Baninga
    Oryza sativa Riz pluvial Mui
    Zea maĂŻs MaĂŻs Kamaana
    Sorghum bicolour Sorgho Rouge Kazenga
    Sesamum indicum SĂ©same Siini
    Arachis hypogaea Arachide Nangouri
    Vigna unguiculata Haricot (niébé) Benga
    Voandzeia subterranea Vandazou Souma

    Bien que les thèmes techniques dispensés par les structures d’appui soient adoptés par certains producteurs, la production reste tout de même faible à cause des caprices pluviométriques et de la baisse de la fertilité des sols.

    Le système de production est caractérisé par le droit foncier traditionnel et la notion de subsistance. Mais, de nos jours, ce système a évolué où les producteurs adoptent la stratégie de produire davantage pour la famille et pour la commercialisation. Le bilan céréalier du département est déficitaire ces dernières années. Aussi, les populations ont-elles bénéficié de secours d’urgence sous forme de subvention de l’État et des partenaires. La nécessité de mettre en place des stocks de sécurité alimentaire et l’aménagement des bas fonds s’impose[2].

    Dans le village, le système de production se caractĂ©rise par :

    • Un système de production dominĂ© par la culture cĂ©rĂ©alière : mil, sorgho, maĂŻs. Les autres spĂ©culations de saison qu’on rencontre, lĂ©gumineuses (niĂ©bĂ©) et olĂ©agineux (arachide) essentiellement, ne reprĂ©sentent qu’une faible proportion. Quant Ă  la production maraĂ®chère (lĂ©gumes), elle est pratiquĂ©e dans les bas-fonds Ă  Sam et Bogonam dans de petites superficies pour des variĂ©tĂ©s Ă  cycle court compte tenu de la disponibilitĂ© en eau.
    • Un capital productif (terre) en dĂ©gradation continue du fait des mauvaises pratiques culturales, de la dĂ©forestation, de la pression foncière et des caprices climatiques. Plusieurs initiatives sont dĂ©veloppĂ©es par les populations pour freiner la dĂ©gradation des sols.
    • Un niveau d’équipements très faible comprenant essentiellement des charrues Ă  traction animale (bovine ou asine), des charrettes (pour le transport de la fumure organique et des rĂ©coltes) et quelques outils aratoires rudimentaires (daba et pioche) pour les travaux d’entretien et le zaĂŻ.
    • le mode d’exploitation est de type familial. L’unitĂ© de production est familiale et gĂ©rĂ©e par le chef de mĂ©nage. Les jeunes et les femmes peuvent s’octroyer un lopin de terre pour une exploitation individuelle.
    • Une production essentiellement vivrière : La principale production (cĂ©rĂ©ales) est prioritairement destinĂ©e Ă  l’autoconsommation, sauf le sorgho rouge et le sorgho blanc qui sont souvent utilisĂ©s pour la production du dolo (bière traditionnelle locale)[2].

    Les principales difficultĂ©s liĂ©es Ă  la production vĂ©gĂ©tale dans ces villages sont :

    • La baisse de la fertilitĂ© des sols ;
    • La non-maĂ®trise de nouveau système de production agricole ;
    • L’insuffisance des Ă©quipements agricoles ;
    • L’apparition de mauvaises herbes dans les cultures ;
    • L’insuffisance des terres cultivables ;
    • Le manque de renforcement des capacitĂ©s des acteurs (producteurs et agents d’encadrement)[2].

    Élevage

    Il est la seconde activité des populations après l’agriculture. C’est une activité extensive, pratiquée de façon traditionnelle. L’alimentation du bétail est assurée par le pâturage naturel et les résidus des récoltes. Les cultures fourragères et l’utilisation des SPAI sont faiblement utilisées par les éleveurs. En marge de l’élevage extensif, certains producteurs font de l’embouche et bénéficient de formations de la part des partenaires[2].

    Les maladies affectant le plus le cheptel sont la pasteurellose, les charbons bactĂ©ridiens et symptomatiques, les maladies de la peau et la peste pour toutes les espèces. Les animaux sont gardĂ©s en hivernage par les enfants qui les conduisent dans les zones incultes et les jachères ; en saison sèche, les animaux sont laissĂ©s Ă  eux-mĂŞmes sans suivi sanitaire rigoureux. Quant Ă  leur abreuvement, il a lieu dans les cours d’eau, boulis et forages. Le cheptel est relativement important et constitue une source de revenus importante pour les producteurs et les Ă©leveurs[2].

    Le pâturage est constitué de jachères, les brousses inexploitées et les zones inadaptées à l’agriculture. Les observations réalisées sur les pâturages des villages indiquent une faible disponibilité en fourrage aussi bien aérien qu’herbacé. Du fait des aléas climatiques et de la forte pression des actions anthropiques sur le milieu la végétation du terroir, la terre cultivable est très dégradée le fourrage reste difficilement accessible au bétail, même en saison de pluies à cause de la disposition spatiale des champs. En effet, le pâturage dans son ensemble est dispersé entre les champs sur l’emprise villageoise formant ainsi des îlots difficilement accessibles. Cela s’explique par le fait que les villages ne disposent pas de zone pastorale et la récupération des jachères consécutive à l’insuffisance de terres cultivables dans le terroir devient de plus en plus forte. Le tapis herbacé est pauvre et composé essentiellement de Loudetia togoensis, Andropogon[2].

    Les principales contraintes liĂ©es Ă  l’élevage dans la zone sont :

    • Le manque de pâturage (insuffisance de fourrage),
    • L’insuffisance de points d’eau d’abreuvement ;
    • La mortalitĂ© animale Ă©levĂ©e ;
    • Les incomprĂ©hensions entre agriculteurs et Ă©leveurs en fonction des zones Ă  vocation ;
    • Le manque d’organisation des Ă©leveurs ;
    • L’insuffisance des Ă©quipements d’élevage (parc Ă  vaccination et magasin de stockage d’aliments Ă  bĂ©tail…)[2]

    Le commerce

    L’activitĂ© commerciale n’est pas dĂ©veloppĂ©e par manque de structures marchandes. Dans le village on rencontre des points de ventes oĂą se retrouvent les femmes pour le petit commerce. Les marchĂ©s les plus importants sont situĂ©s respectivement Ă  5 et 10 km, Ă  savoir TemnaorĂ©, Sakou et Loagha. Dans les Ă©tales on rencontre des produits manufacturĂ©s pour le bonheur des populations. Toutefois l’activitĂ© commerciale est pratiquĂ©e aussi bien par les femmes que les hommes, et ces derniers frĂ©quentent l’ensemble des marchĂ©s environnants afin d’écouler leurs marchandises[2].

    Orpaillage

    L’activité minière est peu développée. Cependant, on dénombre 2 sites d’orpaillage respectivement à Lourgou et Sam, villages voisins de Rambo-Wottionma. Ce type d’exploitation qui reste très artisanale n’est pas permanent. Du reste, en saison sèche, ces sites constituent des attractions pour plus d’une personne et les jeunes en font leur principale source de revenu par manque d’autres activités permanentes. Deux autres sites plus importants sont signalés respectivement à Zingguima et Imiéré, villages limitrophes. Femmes et jeunes y séjournent pendant la saison sèche[2].

    Annexes

    Notes et références

    1. Ministère de l'administration territorale, de la décentralisation et de la sécurité., Memorandum sur la détermination du nombre de sièges des conseillers municipaux par villages et par secteurs dans le cardre des élections locales du 02 décembre 2012., Ouagadougou, Ministère de l'administration territorale, de la décentralisation et de la sécurité., , 459 p. (lire en ligne)
    2. Étude monographique des villages de Sam - Bogonam - Lourgou et Rambo de la Commune de Kongoussi, Province du Bam, Burkina Faso, édition 2013, document disponible auprès du siège de l'ONG Le Soleil dans la Main (http://soleil.lu)
    3. Boubacar Ibrahim, Caractérisation des saisons de pluies au Burkina Faso dans un contexte de changement climatique et évaluation des impacts hydrologiques sur le bassin du Nakanbé, Paris, Université Pierre et Marie Curie, , v (lire en ligne)
    4. R. Bellefontaine, A. Gaston & Y. Petrucci, Aménagement des forêts naturelles des zones tropicales sèches, Rome, Food and Agriculture Organization of the United Nations, , 316 p. (ISBN 92-5-203970-8, lire en ligne)
    5. (en) Colin Thor West, Carla Roncoli & Pascal Yaka, « Climate variability in West Africa: A case study in vulnerability and adaptation on the northern central Plateau, Burkina Faso », The economics of ecology, exchange, and adaptation: anthropoligcal explorations,‎ , p. 341 (ISSN 0190-1281)
    6. Yvon Régis Lazare Memeleyen Ada N'Gozon, Commerce formel et informel des motopompes pour la petite irrigation : fonctionnement réel, caractéristiques techniques des équipements, réalité du service après-vente proposé, , 49 p. (lire en ligne)
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