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Autofinancement

L’autofinancement est le fait pour une entreprise ou un ménage de financer son activité, et notamment ses investissements, à partir

Calcul

La capacité d'autofinancement, calculée année par année, inclut les amortissements comptables de l'année et le bénéfice net de l'année.

Les amortissements comptables sont la principale partie de l'autofinancement. Ils ne nĂ©cessitent pas l'accord des actionnaires. Ce sont des charges dites « non dĂ©caissĂ©es ». Si l'entreprise achète en 2009 une machine 10 000 euros et l'amortit sur cinq ans, elle passera pendant chacune de ces cinq annĂ©es une charge comptable « non dĂ©caissĂ©e » de 2 000 euros. C'est une façon de rĂ©partir le coĂ»t d'un investissement sur sa durĂ©e de vie, un peu comme si l'entreprise cotisait chaque annĂ©e Ă  une « caisse d'investissement ». Le bĂ©nĂ©fice net est calculĂ© après dĂ©duction des amortissements. Ainsi, mĂŞme si l'entreprise ne fait aucun bĂ©nĂ©fice net pendant ces cinq annĂ©es, elle peut très bien payer son investissement de 10 000 euros grâce au flux d'argent de 2 000 euros pendant cinq ans.

Elle peut se calculer en prenant l'excédent brut d'exploitation (EBITDA en anglais) et en déduisant les charges réellement décaissées que sont les intérêts bancaires et l'impôt sur les bénéfices.

La notion d’autofinancement est définie dans un sens plus large, à savoir la capacité d’une entreprise à se financer à travers ses capitaux propres[1].

L’augmentation de capital est considérée comme une source de financement interne, lorsqu’elle est effectuée par des actionnaires ou associés d’origine afin d'accroître les ressources stables de la société[2].

En dehors de l'autofinancement, les autres sources possibles de financement sont :

Théorie financière

L'autofinancement (dont le coût financier est égal aux dividendes versés aux actionnaires) est souvent considéré comme le plus sain de tous les moyens de financement. Actionnaires, dirigeants et créanciers semblent chacun tirer des avantages d'un autofinancement :

  • pour les actionnaires, l'autofinancement doit conduire Ă  une augmentation de la valeur de l'entreprise, donc de leurs actions. Puisque les plus-values sont moins imposĂ©es que les dividendes, les actionnaires prĂ©fĂ©reraient donc que l'entreprise s'autofinance[3] ;
  • pour les dirigeants, l'autofinancement leur donne plus de libertĂ©, puisqu'ils n'ont pas Ă  nĂ©gocier avec les crĂ©anciers et n'ont pas Ă  convaincre les marchĂ©s financiers de la rentabilitĂ© de leurs investissements[note 1] ;
  • pour les crĂ©anciers, l'autofinancement rĂ©duit le risque de l'entreprise, donc qu'en cas de faillite, leur crĂ©ances soient quand mĂŞme honorĂ©es.

La fiscalité ne lui est cependant pas favorable. Contrairement à l'emprunt, qui coûte des intérêts, fiscalement déductibles, le coût des fonds propres (dividendes payés aux actionnaires), représente réellement un coût du fait qu'ils sont taxés à l'impôt des sociétés, car non-déductibles.

Par ailleurs, parce que son coût se limite aux dividendes versés, il risque de détourner des ressources financières d'emplois qui seraient plus rentables, cela amène donc des coûts d'opportunité. L'autofinancement peut être vue comme une augmentation de capital à hauteur des dividendes non versés[3].

Selon ce raisonnement, une entreprise ne devrait autofinancer que des projets dont la rentabilité est au moins égale au coût des capitaux propres, et remettre l'essentiel de ses bénéfices aux actionnaires sous forme de dividendes, ceux-ci arbitrant eux-mêmes entre les investissements possibles.

La rentabilité est cependant difficile à anticiper si l'entreprise est en situation de concurrence.

  • taux d'autofinancement : Ă©pargne/FBCF (c'est la capacitĂ© d'une entreprise Ă  financer ses investissements par sa propre Ă©pargne).
  • on utilise parfois, dans les ratios de structure d'une entreprise, le ratio autofinancement : autofinancement / valeur ajoutĂ©e.

Ce ratio mesure la part de la valeur ajoutée consacrée à l'autofinancement.

Articles connexes

Notes et références

Notes

  1. L'argument de la fiscalité favorable n'a cependant plus vraiment lieu d'être en France. L'écart d'imposition entre plus-values et dividendes est nul pour les personnes physiques en France.

Références

  1. « Qu’entend-on par autofinancement ? »
  2. « les modes de financement »
  3. Pascal Quiry et Yann Le Fur, VERNIMMEN : FINANCE D'ENTREPRISE, Paris/impr. en Italie, Dalloz, , 1200 p., 190 Ă— 240 (ISBN 978-2-247-18790-4, EAN 9782247187904, prĂ©sentation en ligne), La politique financière, chap. 38 (« La politique de distribution ou rendre de l'argent aux actionnaires »)
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