Pierre Demers (physicien)
Pierre Demers, né le à Deal dans le Kent et mort le [1], est un physicien et inventeur québécois.
Naissance |
Deal (Kent) (Royaume-Uni) |
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DĂ©cĂšs | |
Nationalité | Canadienne |
Résidence | Montréal |
Domaines | Chimie, Physique |
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Institutions | Université de Montréal, Faculté des sciences de Paris |
DiplĂŽme | Doctorat d'Ătat, maĂźtrise Ăšs sciences, licence Ăšs sciences mathĂ©matiques, licence Ăšs sciences physiques |
Directeur de thĂšse |
...
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Ătudiants en thĂšse |
Notamment :
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Renommé pour | Québécium, Nucléaire, Ionographie corpusculaire, ChromomÚtre, LISULF, Promotion du français en science |
Biographie
Jeunesse
Pierre Demers est nĂ© en 1914 pendant un voyage de ses parents en Europe. Sa mĂšre, Blanche Legris (1883), Ă©tait fille d'un mĂ©decin canadien français installĂ© Ă Arctic, au Rhode Island (Ătats-Unis). Son pĂšre, Alfred Demers (1876), Ă©tait fils d'un homme d'affaires de MontrĂ©al (Pierre Demers, 1837) et petit-fils du premier forgeron de Pointe-Claire (Pierre Dunmas dit Demers, 1806).
Bien avant 1914, Alfred Demers avait vendu Ă ses frĂšres sa part de la quincaillerie familiale P. Demers et fils, rue Notre-Dame Ă MontrĂ©al, pour devenir un florissant investisseur en bourse et en immobilier. Grand admirateur de la culture française, il part s'installer Ă demeure en France en 1914, mais doit s'arrĂȘter en Angleterre Ă cause des troubles liĂ©s au dĂ©clenchement de la PremiĂšre Guerre mondiale. C'est donc Ă Deal (Kent, Royaume-Uni) que naĂźt Pierre Demers le 8 novembre 1914.
Pierre Demers fait ses études primaires dans trois écoles françaises :
- Institut Gavignet, rue Motte-Picquet, Paris ;
- collĂšge municipal de Cannes, Le Cannet ;
- collĂšge Bourdaloue, Grasse.
Les Demers reviennent à Montréal à temps pour que Pierre entreprenne son cours classique à Montréal, qu'il débute au collÚge Sainte-Marie à partir de 1925 et qu'il termine au tout nouveau collÚge Jean-de-Brébeuf entre 1928 et 1933.
Un esprit scientifique précoce
Pierre Demers commence ses activitĂ©s de nature scientifique bien avant l'universitĂ© avec quelques articles et confĂ©rences (notamment [2] et [3]). Durant les Ă©tĂ©s de 1932 Ă 1934, Ă la suite d'un stage de recherche Ă la Station de biologie marine de lâUniversitĂ© Laval Ă Trois-Pistoles sous la direction de Mgr Alexandre Vachon, il Ă©tudie notamment la reproduction des crevettes. Il note la petite taille de tous les mĂąles et la grande taille des femelles, prĂ©cĂ©dant ainsi la dĂ©couverte de leur changement de sexe Ă un an. Ces travaux menĂšrent Ă ses premiĂšres communications aux 2e et 3e congrĂšs de l'ACFAS[4] - [5] - [6].
Il en profite pour herboriser et rapporte plusieurs spécimens à son maßtre-à -penser, le FrÚre Marie-Victorin, notamment un potamot de Robbins qui suscita un ajout à la Flore laurentienne[7] alors en rédaction.
De 1933 à 1938, Pierre Demers fréquente la Faculté des sciences de l'université de Montréal comme étudiant et chercheur. Il obtient plusieurs diplÎmes, notamment sous la direction de Léon Lortie :
- 1935 : licence Ăšs sciences physiques ;
- 1936 : licence Ús sciences mathématiques ;
- 1936 : maĂźtrise Ăšs sciences (chimie).
GrĂące Ă une bourse d'Ă©tudes du QuĂ©bec (qu'il partage avec un autre co-boursier), Pierre Demers part pour Paris en 1938 afin d'Ă©tudier Ă l'Ăcole normale supĂ©rieure oĂč il est admis sur recommandation de LĂ©on Lortie et d'Edmond Buron. Il y deviendra le premier Ă©tranger Ă obtenir le titre d'agrĂ©gĂ© de l'universitĂ© de France (sciences physiques). Il deviendra l'ami de Jean Schiltz[8]. Par la suite, Ă l'automne 1939, il entre au Laboratoire de synthĂšse atomique du CollĂšge de France, dirigĂ© par FrĂ©dĂ©ric Joliot-Curie. Ses travaux sont encadrĂ©s par Joliot-Curie et Hans von Halban et il y cĂŽtoie des confĂ©renciers tels que Lew Kowarski, Paul Langevin, Francis Perrin et Pierre SĂŒe.
Chercheur, professeur, docteur
ForcĂ© de quitter Paris Ă l'arrivĂ©e des Allemands en 1940[9], Pierre Demers revient au QuĂ©bec via le Portugal et trouve un emploi au laboratoire de recherche et dĂ©veloppement de la Canadian Industries Limited Ă BelĆil. Il y utilise et perfectionne des techniques de spectroscopie[10].
Pierre Demers reprend ses travaux sur la physique fondamentale lorsqu'il est engagĂ© comme chercheur Ă Ănergie atomique du Canada Ă MontrĂ©al et Ă Chalk River oĂč il fait des mesures sur les neutrons lents et rapides. Ses travaux contribuent, Ă son insu, au projet Manhattan[11]. Son apport consiste notamment dans l'amĂ©lioration des techniques d'ionographie corpusculaire (voir § « Ionographie » ci-dessous).
C'est ensuite comme professeur en exercice de l'universitĂ© de MontrĂ©al que Pierre Demers termine ses recherches de 1947 Ă 1950, annĂ©e oĂč il obtient son doctorat d'Ătat de la FacultĂ© des sciences de Paris et acquiert le titre de docteur Ăšs sciences physiques avec mention trĂšs honorable. Le jury devant lequel il dĂ©fend sa thĂšse est constituĂ© de Pierre Victor Auger, Jean Cabannes, Pierre Grivet et Yves Rocard. Il devient alors professeur titulaire, poste qu'il occupe jusqu'Ă sa mise Ă la retraite en 1980.
De 1947 à 1980, Pierre Demers enseigne la physique à des milliers d'étudiants au baccalauréat et à des dizaines d'étudiants en maßtrise et en doctorat. Il enseigne notamment à Hubert Reeves, qui lui consacre quelques pages dans son autobiographie[12] et aux doctorants Roger Mathieu et Ishfaq Ahmad.
Pierre Demers est le second Canadien français à obtenir un doctorat en physique aprÚs Christian Lapointe, dirigé par Franco Rasetti à l'université Laval.
Outre de multiples cours de langue, Pierre Demers s'est perfectionnĂ© Ă l'universitĂ© Cornell Ă Ithaca lors de cours d'Ă©tĂ© comme boursier de l'Acfas en 1937, au MIT pour un stage d'Ă©tudes en spectroscopie avec, notamment, le Pr George R. Harrisson (en), Ă l'universitĂ© Goethe Ă Francfort pendant une annĂ©e sabbatique en 1970-1971 sous la direction de Erwin Schopper (de), le Laboratoire d'ionographie du CNRS Ă Strasbourg-Cronenbourg pendant la mĂȘme annĂ©e sous la direction de Pierre CĂŒer[13] et finalement Ă l'Institut polytechnique Rensselaer pour un stage d'Ă©tudes sur la couleur notamment avec le Pr Fred W. Billmeyer Jr.[14] en 1978.
Ionographie
MĂȘme s'il s'intĂ©resse Ă l'astronomie[15], Ă la biologie[16] - [17] et aux mathĂ©matiques[18], c'est l'ionographie corpusculaire qui est au cĆur des trente-cinq premiĂšres annĂ©es de la carriĂšre de Pierre Demers. Cette technique, qui utilise des Ă©mulsions photographiques pour saisir l'effet de collisions de particules Ă haute Ă©nergie, s'appuie sur la chimie et permet des progrĂšs importants dans l'Ă©tude de l'infiniment petit. Pierre Demers apprend et dĂ©veloppe dĂ©jĂ cette technique au laboratoire de synthĂšse atomique du CollĂšge de France en 1939 et 1940.
Il est appelĂ© Ă participer au laboratoire nuclĂ©aire canadien pendant la Seconde Guerre mondiale. Le laboratoire de MontrĂ©al regroupe plusieurs scientifiques français et britanniques ayant fui lâEurope devant la menace allemande. Sous la supervision directe du physicien britannique Alan Nunn May, il « ... fait des mesures des coefficients dâinteraction entre les neutrons et la matiĂšre. Surtout les neutrons lents, mais aussi les neutrons rapides »[19].
Pierre Demers perfectionne cette technique Ă la caractĂ©risation de la sĂ©rie « 4n + 1 » d'isotope fissile, aussi connue comme le cycle du combustible nuclĂ©aire au thorium. Cette caractĂ©risation a ensuite permis la production d'uranium 233 pur, un des premiers carburants nuclĂ©aires[20]. Pierre Demers est le seul physicien canadien français Ă participer aux recherches nuclĂ©aires du projet Manhattan. Cependant, le lien qui existait entre le laboratoire canadien, le projet amĂ©ricain et la premiĂšre bombe Ă©tait initialement inconnu de Pierre Demers et de plusieurs autres membres de la mĂȘme Ă©quipe[21].
« Le but de mes travaux ne mâĂ©tait absolument pas connu. Jâai Ă©tĂ© tenu dans lâignorance », a dit M. Demers en de nombreuses occasions. Il en tenait responsable le Ministre des Munitions et des Approvisionnements de l'Ă©poque, C. D. Howe, qui aurait personnellement envoyĂ© les copies des rapports canadiens aux responsables amĂ©ricains du projet Manhattan. Il faut noter que le Royaume-Uni, les Ătats-Unis et le Canada avaient une entente secrĂšte rendant cette collaboration tout Ă fait lĂ©gitime Ă la suite de l'Accord de QuĂ©bec.
AprÚs la guerre, Pierre Demers devient professeur de physique à l'université de Montréal. Il y poursuit ses travaux de recherche sur l'ionographie corpusculaire et en particulier sur l'ionographie en couleur qu'il réalise grùce à des émulsions de bromure d'argent[22]. Il travaille notamment à l'étude du rayonnement cosmique et solaire en poursuivant à la fois l'amélioration des techniques expérimentales[23] et l'approfondissement de la connaissance[24]. De 1946 à 1975, Pierre Demers multiplie les publications, les directions de thÚses, les collaborations, les stages internationaux et les conférences sur le sujet (voir plus de deux cents entrées bibliographiques sur l'ionographie dans la Bibliographie interactive[25]).
Le développement des capteurs magnétiques et numériques pour les accélérateurs de particules, en particulier les accélérateurs à cible fixe, rend graduellement désuÚte l'ionographie corpusculaire au cours des années 1970. Pierre Demers se concentre alors sur d'autres méthodes et d'autres sujets de recherche, notamment la perception colorée et le systÚme du québécium.
Littérature et arts plastiques
Pierre Demers publie deux recueils de poésie :
Il réalise également plusieurs tableaux, sculptures et installations, qui n'ont été exposées qu'à sa résidence.
Centre d'études prospectives du Québec (CEPQ)
En 1966, Pierre Demers fonde le Centre d'études prospectives du Québec, avec notamment Louis Cournand, Pierre Lefebvre, Clermont Pépin et Gilles Tremblay (musicien), qui se réunissent réguliÚrement à sa résidence. Plusieurs personnes qui influencent l'évolution du Québec aprÚs la révolution tranquille y collaborent, notamment Jacques-Yvan Morin, Rock Demers et André Barbeau. Surtout un foyer d'idées et de discussions, le Centre d'études prospectives du Québec produit néanmoins quelques publications, notamment sur la pollution par le bruit[28].
Centre québécois de la couleur (CQC)
Ayant ĆuvrĂ© avec succĂšs Ă l'introduction de la couleur dans l'ionographie corpusculaire, Pierre Demers met de l'avant au dĂ©but des annĂ©es 1970 son intĂ©rĂȘt pour la couleur. AprĂšs quelques publications thĂ©oriques sur le sujet[29], il fonde en 1975 le Centre quĂ©bĂ©cois de la couleur avec neuf personnes :
- Camile Brouillet, professeur de couleur au CollĂšge Ahuntsic, imprimerie ;
- André Delorme, professeur en psychologie de la perception visuelle à l'université de Montréal ;
- Lucie Duranceau, professeur de couleur et communication au CollĂšge Dawson ;
- Pierre Garneau, directeur artistique à la scénographie de la Société Radio-Canada ;
- Ben V. Graham, professeur d'optométrie à l'université de Montréal ;
- Maurice Day, décorateur à la Société Radio-Canada et professeur de couleur à l'université du Québec à Montréal et dans divers cégeps;
- Alfred Pellan, peintre, muraliste, illustrateur et costumier québécois;
- Maurice Raymond, professeur de couleur à l'université du Québec à Montréal;
- Jean-Pierre Saint-Dizier, professeur de sciences physiques à l'université de Montréal;
- Charles E. Sénécal, industriel dans les matiÚres plastiques.
Le Centre québécois de la couleur a plusieurs collaborateurs au fil des années, notamment :
- Pierre-Louis Aerts, ancien militaire ;
- Patrick Callet, chercheur en mathématiques (France) ;
- Yvon Cozic, artiste visuel ;
- Guido Molinari, artiste peintre.
Comme en tĂ©moignent ces listes de personnes, le Centre quĂ©bĂ©cois de la couleur contribue Ă rapprocher les milieux scientifiques, artistiques et mĂȘme industriels autour du thĂšme de la couleur, au moment mĂȘme oĂč les technologies numĂ©riques font leur apparition. Mais il n'est pas qu'un foyer d'idĂ©es. Plusieurs activitĂ©s expĂ©rimentales, rencontres et colloques marquent son parcours, notamment les documents citĂ©s en rĂ©fĂ©rence ci-dessous[30] - [31] - [32]. Comme en tĂ©moignent Paulette Tourangeau[33] et Maurice Day[34], le Centre quĂ©bĂ©cois de la couleur aura participĂ© entre 1975 et 1985 au renouveau de l'enseignement de la couleur au QuĂ©bec.
En parallÚle avec les activités du Centre québécois de la couleur, Pierre Demers réalise l'invention du ColorimÚtre, un appareil permettant de mesurer une couleur en la reproduisant par déplacement d'une plaque colorée devant une source lumineuse. Il obtient pour cette invention le brevet canadien #1053929[35].
LISULF
En 1980, Pierre Demers crée la Ligue internationale des scientifiques pour l'usage de la langue française (LISULF)[36] avec neuf personnes : Florian Gosselin, Jean-Claude PechÚre, Rémy Chauvin, Michel Amyot, Guy Bouthillier, Arnold-Jean Drapeau, Gilbert Lannoy, Jean-Claude Richer, Jean-Pierre Saint-Dizier et Armand Vaillancourt. Cette ligue vise à promouvoir l'utilisation du français en science. Elle agit surtout par des propositions de politiques publiques, des manifestations et la publication d'une revue, Science et Francophonie.
La LISULF compte certaines années plusieurs centaines de membres, surtout issus des pays francophones. Active jusqu'en 2017, elle aura pu compter sur des dizaines de collaborateurs pour participer à des colloques[37], des discussions[38] et pour produire des rapports[39].
Le programme de la LISULF comporte, notamment :
- le projet « Droit des auteurs » (DDA) par lequel la LISULF demande au législateur d'intervenir afin que les auteurs scientifiques conservent le droit de publier un article dans une autre langue, dans une autre revue, aprÚs une publication originale ;
- la manifestation annuelle « Pasteur parlait français » (PPF) par laquelle elle dénonce la décision de l'Institut Pasteur en 1989 que sa revue ne publie plus qu'en anglais. La manifestation a eu lieu tous les ans jusqu'en 2017 au carré Pasteur, rue Saint-Denis à Montréal.
Ses interventions ont conduit, par exemple, à la publication en français du livre sur la Quasiturbine[40] du Dr Gilles Saint-Hilaire et sa famille.
La LISULF n'a pas survécu longtemps au décÚs de son principal bénévole. Elle a cessé ses activités en juin 2017.
Québécium
En 1995, Pierre Demers dĂ©couvre un nouvel arrangement des Ă©lĂ©ments, diffĂ©rent du tableau pĂ©riodique de Dmitri Mendeleiev, basĂ© sur des symĂ©tries qu'il met au jour dans la rĂ©partition de leurs propriĂ©tĂ©s quantiques et physiques. L'arrangement auquel il conclut l'amĂšne Ă estimer que les Ă©lĂ©ments possibles seraient au nombre de 120. Une version prĂ©liminaire (et par la suite jugĂ©e erronĂ©e par Pierre Demers) de ce systĂšme ayant conclu Ă 118 Ă©lĂ©ments possibles, il postule l'existence de l'Ă©lĂ©ment hypothĂ©tique 118 et le baptise « quĂ©bĂ©cium » (Qb) en l'honneur de sa patrie, le QuĂ©bec. En 2016, les Ă©lĂ©ments 113, 115, 117 et 118 du tableau pĂ©riodique de Dmitri Mendeleiev sont dĂ©couverts par des scientifiques japonais, russes et amĂ©ricains[41]. Les autres Ă©lĂ©ments hypothĂ©tiques mentionnĂ©s dans le systĂšme sont dĂ©signĂ©s par lâabrĂ©viation latine de leur numĂ©ro atomique (ex. : Uuu pour l'Ă©lĂ©ment 111).
Le systÚme du québécium[42] - [43] - [44] - [45] organise les éléments en tenant compte des correspondances entre les états excités de l'hydrogÚne et les états électroniques des atomes[46]. Il en arrive à un arrangement qui présente de façon symétrique les propriétés suivantes :
- le nombre quantique s : le spin ;
- le nombre quantique n : le niveau d'Ă©nergie ;
- le nombre quantique l : orbital ;
- le numéro atomique Z ;
- la sous-couche Ă©lectronique s, p, d et f.
Cet arrangement a l'avantage, en outre, d'intégrer dans une géométrie réguliÚre la totalité des éléments 1 à 120.
Pierre Demers est convaincu que cette découverte est beaucoup plus importante que ses précédentes. Il y voit une explication élégante et satisfaisante de ce que la science a longtemps considéré comme irrégulier ou inexplicable et la considÚre comme un pas vers une théorie unitaire, thÚme qui l'intéresse déjà depuis plusieurs décennies[47]. Il y voit donc l'expression de lois de la nature sous-jacentes encore à découvrir et examine les régularités similaires dans plusieurs domaines, notamment en biochimie[48], en génétique[49] et en anatomie[50] - [51].
à quelques jours de son 101e anniversaire, Pierre Demers travaillait encore activement à élaborer et améliorer ses textes sur le systÚme du québécium. En particulier, il produit en octobre 2014 une explication simplifiée de la présentation elliptique des éléments et montre comment elle s'harmonise avec celle de Dmitri Mendeleiev, tout en l'améliorant[52]. Une vidéo explicative du tableau elliptique des éléments est disponible en ligne.
Droits et batailles juridiques
Pierre Demers s'intéresse à la place faite au français depuis le début de sa carriÚre[53] - [54] mais c'est surtout dans les années 1970, avec la pression grandissante pour la publication en anglais, que son attachement au principe de publier en français suscite des différends avec ses collÚgues de l'université de Montréal. C'est sur cette toile de fond que Pierre Demers conteste sa mise à la retraite obligatoire, pratique habituelle en 1980. Pierre Demers est convaincu de l'injustice de cette pratique et utilise son cas personnel pour tenter de l'abolir. Il perd sa cause[55] mais des causes similaires intentées aprÚs l'institutionnalisation du droit au travail par la Charte canadienne des droits et libertés de 1982 et la Charte des droits et libertés du Québec en 1975 auront gain de cause, résultant en des modifications aux normes du travail du Québec qui interdisent la mise à la retraite obligatoire[56].
Plus tard, Pierre Demers conteste l'obligation de gazonner dans sa municipalitĂ©, Ville Saint-Laurent (fusionnĂ©e avec MontrĂ©al en 2002). Il utilise son terrain urbain pour collectionner des espĂšces vĂ©gĂ©tales recueillies dans la nature et transforme ainsi sa pelouse en sous-bois, en contravention avec les rĂšglements en vigueur, qu'il juge abusifs. Son combat juridique dure huit ans et se solde par une victoire partielle (2 des 3 points) de Pierre Demers[57] - [58] en cour d'appel. Il aura quand mĂȘme subi le rĂ©amĂ©nagement forcĂ© de son terrain. AprĂšs la fusion de Ville Saint-Laurent dans MontrĂ©al, les autoritĂ©s municipales cessent d'intervenir Ă ce sujet et Pierre Demers retrouve de facto la libertĂ© d'amĂ©nager son terrain Ă sa guise. Selon son avocat, la cause de Pierre Demers c. Ville Saint-Laurent serait Ă l'origine de la refonte de pans entiers de rĂšglements, sur les nuisances entre autres.
Autres activités publiques
Enfant et adolescent, Pierre Demers voisine Ă Outremont, oĂč il rĂ©side, des personnages dĂ©jĂ importants dans l'histoire du QuĂ©bec ou destinĂ©s Ă la devenir: Henri Bourassa et sa famille, Omer HĂ©roux et son fils Jean, AndrĂ© Laurendeau, Claude Labrecque qui fut missionnaire au Japon, Gaston Lavoisier, etc. Tout en poursuivant ses Ă©tudes et sa carriĂšre scientifique, Pierre Demers participe de façon soutenue aux associations de scientifiques et aux mouvements sociaux. En plus du Centre d'Ă©tudes prospectives du QuĂ©bec, du Centre quĂ©bĂ©cois de la couleur et de la LISULF, il est impliquĂ© dans un grand nombre d'organisations[59] :
- 1933- : Membre de l'Acfas et participation Ă son 1er congrĂšs ; sauf quelques rares exceptions, Pierre Demers participe Ă tous les congrĂšs de l'Acfas de 1933 Ă 2014 ;
- 1943- : Membre fondateur et premier trĂ©sorier de lâAssociation canadienne des physiciens et physiciennes, prĂ©sident B. W. Sargent ;
- 1935 : Commandeur de lâOrdre de Jacques-Cartier (COJC) ;
- 1938 : Membre des Jeune-Canada ;
- 1941 : Membre de la Ligue pour la Défense du Canada, directeurs André Laurendeau et Gérard Filion ;
- 1941 : ConfĂ©rencier SociĂ©tĂ© dâĂ©tudes et de confĂ©rences, Outremont, Longueuil ;
- 1941 : Groupe dâĂ©tudes avec le R. P. Fortin SSS, Roger GariĂ©py, AndrĂ© Laurendeau, Gaston Lavoisier, GĂ©rard Pelletier ;
- 1942-1965 : Membre de la Société américaine de physique, parrains : deux professeurs du MIT, dont G. Harrison ;
- 1943 : Membre de la Canadian association of Scientific Workers (CASCW), animateur Veall ;
- 1950 : Membre du Centre catholique des intellectuels français ;
- 1950 : Membre de l'Union catholique des scientifiques français, conférenciers Guitton, Dubarle, Marrou, Legault ;
- 1951- : Membre de la Société royale du Canada, Section III, Académie des sciences depuis 1978 ; parrains Gilbert Andrew Shaw et John Stuart Foster ;
- 1954 : Président-fondateur de la Société de physique et de mathématique de Montréal, fusionnée dans l'Association mathématique du Québec ;
- 1957 : Membre du Conseil des arts du Canada ;
- 1961-1985 : Membre du Conseil provincial des arts du Québec, ministre Georges Lapalme, sous-ministre Guy Frégault, président Guy Viau ;
- 1962-1980 : Membre de l'Association des professeurs de la facultĂ© des sciences de lâuniversitĂ© de MontrĂ©al ;
- 1963 : Membre de la Société allemande de photographie ;
- 1963-1967 : Membre du Conseil de la FacultĂ© des sciences de lâuniversitĂ© de MontrĂ©al ;
- 1975 : Arbitre sur des comités de lecture de revues de physique : Journal canadien de physique, Foundations of Physics ;
- 1977- : Membre du Parti québécois ;
- 1980- : Société internationale de biomathématique ;
- 1980- : Comité scientifique de la Société internationale de biomathématique et de la Revue de biomathématique ;
- 1985 : Membre du Parti indépendantiste ;
- 1985 : Membre du Rassemblement pour lâindĂ©pendance ;
- 1990- : Membre de l'Association des Anciens de la Cité internationale universitaire de Paris ;
- 1990- : Membre de l'Association des anciens Ă©lĂšves de lâĂcole normale supĂ©rieure de Paris ;
- 1992- : Membre de la Société pour la Conservation du Sault au Récollet ;
- 1992- : Membre du Bloc québécois.
Prix et distinctions
- 1935 : Commandeur de l'Ordre de Jacques-Cartier (COJC) ;
- 1935 : MĂ©daille du Lieutenant Gouverneur de la Province de QuĂ©bec Ăsioff-LĂ©on Patenaude ;
- 1936 : Médaille du Gouverneur général du Canada Vincent Massey ;
- 1946 : Premier prix du concours scientifique et littéraire du Québec (alors surnommé Prix David), section sciences ;
- 1951 : Membre de la Société royale du Canada ;
- 1954 : Prix LĂ©o-Pariseau de l'Acfas ;
- 1994 : Membre dâHonneur de la SociĂ©tĂ© et AcadĂ©mie lorraine des sciences ;
- 2011 : Prix Joseph Papin-Archambault du Rassemblement pour un Pays Souverain ;
- 2012 : Membre émérite de l'Acfas ;
- 2013 : Grand Prix Pasteur-Frappier de l'Assemblée des Patriotes de l'Amérique française ;
- 2015 : Chevalier de l'Ordre de la Pléiade ;
- 2015 : Grand prix Léon-Lortie de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal ;
- Il est à noter que Léon Lortie était le professeur de Pierre Demers dans les années 1930.
- 2015 : Hommage de l'Assemblée nationale du Québec à Pierre Demers, le 17 novembre (voir ci-dessous, hommages) ;
- 2015 : Membre à vie honoraire (rétroactivement à la fondation) des Cercles des jeunes naturalistes ;
- 2015 : Prix scientifique du Québec: Prix Marie-Victorin[60] ;
- Il est à noter que le frÚre Marie-Victorin était maßtre-à -penser et mentor botaniste de Pierre Demers dans les années 1930.
- Il est également à noter que Pierre Demers est une des trÚs rares personnes, sinon la seule, à avoir reçu un prix du Concours scientifique et littéraire, précurseur des prix David et Scientifique (avant 1969/70), et un des prix du Québec qui leur ont succédé.
- 2016 : Prix René-Chaloult du Mouvement national des Québécoises et Québécois ;
- 2016 : Prix Chevalier-de-Lorimier du Rassemblement pour un Pays Souverain ;
- 2016 : Grand prix Impératif français.
Hommages
Le 17 novembre 2015, l'Assemblée nationale du Québec rend un hommage à Pierre Demers par cette motion, présentée par Maka Kotto du Parti québécois :
«Que l'Assemblée nationale rende hommage à M. Pierre Demers, l'un des plus éminents scientifiques du Québec, pour sa contribution remarquable à la promotion des sciences physiques et des sciences mathématiques;
«Qu'elle reconnaisse en la personne de ce physicien et chercheur de renommée internationale le combat légitime de toute une vie pour la promotion de l'usage de la langue française dans la communication scientifique, notamment par la création, en 1980, de la Ligue internationale des scientifiques pour l'usage de la langue française;
«Qu'elle salue, en ce mois marquant son 101e anniversaire de naissance, cet ardent défenseur de la culture québécoise et de la langue française qui demain, le 18 novembre 2015, se verra remettre le prix Marie-Victorin, dans le cadre des prestigieux prix du Québec, une distinction qui vient souligner l'extraordinaire carriÚre de ce pionnier de la recherche scientifique québécoise.»[61] - [62]
En janvier 2016, Radio-Canada consacrait un reportage de 7 minutes Ă Pierre Demers.
L'herbier de Pierre Demers (herbier des annĂ©es 1930), fut offert par la famille Demers aux Cercles des Jeunes Naturalistes qui fut envoyĂ© Ă la collection de l'Herbier Marie-Victorin au Jardin botanique de MontrĂ©al en 2017 par AndrĂ© St-Arnaud, directeur gĂ©nĂ©ral des Cercles des Jeunes Naturalistes, au mĂȘme endroit que l'herbier de son idole le frĂšre Marie-Victorin.
Références
- « Le scientifique Pierre Demers n'est plus », sur ici.radio-canada.ca, 30 janvier 2017
- Pierre Demers, « Essai sur lâastronomie », Revue scientifique et littĂ©raire, no 23,â , p. 12-14
- ConfĂ©rence sur lâair, CKAC, 21 janvier 1931
- Note prĂ©liminaire sur les crevettes de lâestuaire du Saint-Laurent, 3e congrĂšs de lâACFAS, Univ. de MontrĂ©al, 20 au 22 octobre 1935
- Note sur la tourbiĂšre de Trois-Pistoles, 2e congrĂšs de lâACFAS, Univ. Laval, QuĂ©bec, 7 au 9 octobre 1934
- « Photo des participants du deuxiĂšme congrĂšs de lâACFAS, 1934 », sur http://archives.uqam.ca/, (consultĂ© le )
- « PourĂliane.Marie-Victorin », sur lisulf.quebec (consultĂ© le )
- Pierre Demers, La naissance de l'énergie atomique, CongrÚs du Comité des travaux historiques et scientifiques à Québec du 2 au 6 juin 2008, sur le site de Pierre Demers, page 3.
- Pierre Demers, La naissance de l'énergie atomique, CongrÚs du Comité des travaux historiques et scientifiques à Québec du 2 au 6 juin 2008, sur le site de Pierre Demers.
- (en) Détermination quantitative du plomb et du fer dans le cupro-nickel par une méthode spectroscopique ; un calculateur nouveau pour la spectroscopie quantitative, Quantitative determination of lead and of iron in cupro-nickel by a spectroscopic method and a new calculator for quantitative spectroscopy, conférence au Laboratoire de R-D CIL à Beloeil, 26 p., décembre 1942
- « Un physicien montréalais de 101 ans témoin du siÚcle nucléaire », sur ici.radio-canada.ca, 7 janvier 2017
- Hubert Reeves, Je n'aurai pas le temps, Paris, Ăditions du Seuil, avril 2008, 348 p. (ISBN 2-02-097494-0), prĂ©sentation en ligne)
- « Pierre CĂŒer », sur le site de l'IPHC
- « Fred W. Billmeyer Jr. », sur osa-opn.org
- Pierre Demers, Essai sur lâastronomie, Revue scientifique et littĂ©raire, rĂ©f. Claude Hurtubise, no 23, 12-14, fĂ©vrier 1930
- Pierre Demers, Note sur la tourbiĂšre de Trois-Pistoles, Annales de l'Acfas 1, 147, 1935
- Pierre Demers, Note prĂ©liminaire sur les crevettes de lâestuaire du Saint- Laurent, Annales de l'Acfas, 2, 73, 1936
- Pierre Demers, (Les GĂ©nies de PoincarĂ© et le principe de Carnot), PoincarĂ©âs gĂ©nies and Carnotâs principle, Physical Review, 63, 221, 1943
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- Bibliographie interactive
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- Le bruit, 4e pollution du monde moderne, Pierre Demers (directeur de la publication), avec Antoine Aumont, Michel Le Blanc, Raymond Le Bourdais, Jacques Simard et Gilles Tremblay, prĂ©sident du CEPQ : Clermont PĂ©pin, participants aux discussions : Jean Alaurent, AndrĂ© Barbeau, Normand Cazelais, AndrĂ© Cournand, Rock Demers, DaniĂšle FugĂšre, Mildred Goodman, Viviane Julien-Demers, Gaston Laurion, Aline Legrand, Pierre Lefebvre, Monique Leroux-Demers, Guido Molinari, Ălizabeth Morin, Jacques-Yvan Morin, Clermont PĂ©pin, Monique Plamondon, Fernande Saint-Martin, Laure Toulouse et Ămile Toulouse, 170 p., 25 fig., couverture Guido Molinari, CEPQ et PUM, Ăditions du Jour, 1970
- (Notamment) Pierre Demers, Fondements communs de la géométrie relativiste et de la géométrie des couleurs, Ann. Acfas, 42, 1, 173, 1975
- Pierre Demers, Expériences sur les taches d'huile, conf. de physique, CQC, 1200 Latour, 16 novembre 1978.
- Rencontre des arts et des sciences de la couleur, directeur de la publication : Pierre Demers, t. I et II, Compte-rendu d'un colloque tenu les 16, 17 et 18 mars par le CQC à l'université de Montréal. Forment les Annales de l'Acfas, 45, no 3 et 4, PUM, 1978
- Documentation sur la couleur et sur divers projets susceptibles dâen diffuser la connaissance, avec Pierre-Louis Aerts, Camille Brouillet, Maurice Day, Maurice Raymond, 923, 64 p., CQC, 1978
- Paulette Tourangeau, Lettre d'appui Ă Pierre Demers pour le prix Marie-Victorin 2007.
- Maurice Day, Lettre d'appui Ă Pierre Demers pour le prix Marie-Victorin 2007.
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- LISULF, sur lisulf.quebec
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- Pierre Demers, Notes sur la rĂ©union dâaffaires de la section III de la SociĂ©tĂ© Royale du Canada, La science en français et la SociĂ©tĂ© Royale du Canada, 6 p., 7 juin 1961
- Jugement Cour dâappel, Claire LâHeureux-DubĂ©, Michel Beauregard, William S. Tyndale, JJCa, 9 p.. Opinion Tyndale en anglais, Cour dâappel 500-09-000752-824, 500-05-011 014-808 donnant tort Ă lâappelant et raison Ă lâuniversitĂ© de MontrĂ©al, Me Robert BeausĂ©jour et Me Alban Janin, 500-00-024942-871, C.A., 30 avril 1987
- Loi sur les normes du travail, article 84.1, sur le site du gouvernement du Québec.
- Pierre Demers dĂ©fend toujours son amĂ©nagement. L'affaire ressemble Ă ce dessin de Mordillo oĂč, dans un quartier de maisons grisĂątres, la police vient embarquer un propriĂ©taire qui a osĂ© peindre sa demeure de couleurs vives. Depuis trois ans, Pierre Demers, 79 ans, rĂ©siste aux pressions de la municipalitĂ© qui veut lui faire enlever lâamĂ©nagement particulier quâil a Ă©laborĂ© dans sa cour, Michel Marsolais, Journal de MontrĂ©al, 7, 17 janvier 1994
- Pierre Demers, représenté par Me Luc Trempe. Pierre Demers c Ville Saint-Laurent en appel des causes Ville Saint-Laurent c. Pierre Demers. CM SLaurent 00-00280-6, 00-00283-3, 00-00284-5 devant la Cour supérieure 500-36 - 002261-009, 500-36 -002262-007, 500-36 -002263-005. Me Pierre-Yves Leduc pour Ville Saint-Laurent. 5 décembre 2000. Juge Benny CS. Appel rejeté.
- Pierre Demers, Notes auto-biographiques.
- « Les Prix du Québec - le lauréat Pierre Demers », sur www.prixduquebec.gouv.qc.ca (consulté le )
- « Journal des débats de l'Assemblée nationale - Assemblée nationale du Québec », sur www.assnat.qc.ca (consulté le )
- « VidĂ©o â SĂ©ance de l'AssemblĂ©e (voir Ă 2 h 21 min 20 s) », sur AssemblĂ©e nationale du QuĂ©bec (consultĂ© le )
Bibliographie
Liste des ouvrages :
- Bibliographie interactive, site officiel
- Bibliographie interactive sous forme d'une ligne du temps, site officiel
- DĂ©cennie 1930-1939
- DĂ©cennie 1940-1949
- DĂ©cennie 1950-1959
- DĂ©cennie 1960-1969
- DĂ©cennie 1970-1979
- DĂ©cennie 1980-1989
- DĂ©cennie 1990-1999
- DĂ©cennie 2000-2009
Notes bibliographiques : DĂ©tails
Liens externes
- Québécium, site officiel
- Site du centenaire de Pierre Demers, site officiel
- Page d'accueil personnelle, site officiel