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Optométrie

Le terme optomĂ©trie vient des mots grecs anciens ᜄψÎčς / Ăłpsis (« vue ») et ÎŒÎ­Ï„ÏÎżÎœ / mĂ©tron (« quelque chose servant Ă  mesurer », « mesure », « rĂšgle »). La racine du mot opto, est une forme abrĂ©gĂ©e dĂ©rivĂ©e du mot grec ophthalmos signifiant « l'Ɠil ».

PhoroptĂšre

Selon la définition du World Council of Optometry, la seule définition internationale existante[1], les optométristes sont :

« Les professionnels de santĂ© de l'Ɠil et du systĂšme visuel qui assurent un service oculaire et visuel complet, qui inclut la rĂ©fraction et la fourniture des Ă©quipements optiques, la dĂ©tection/diagnostic, le suivi des maladies oculaires et la rĂ©habilitation du systĂšme visuel. »

La réglementation de l'optométrie est variable d'un pays à l'autre. Certains pays la reconnaissent et d'autres non[2].

Amérique du Nord

Aux États-Unis et au Canada, les optomĂ©tristes ont une formation de docteurs en optomĂ©trie d'une durĂ©e de 5 ans[3] - [4] - [5] - [6] - [7] - [8] et sont tenus Ă  des normes lĂ©gales comme les mĂ©decins[9] - [10] mais ils ne sont pas mĂ©decins.

Asie

L'optométrie est reconnue en Chine depuis 1992, sous l'impulsion de l'Université de Médecine de Wenzhou. Son exercice est calqué sur la conception anglo-saxonne, avec les optométristes en premiÚre ligne dans la filiÚre de la santé visuelle.

Océanie

En Australie et en Nouvelle-Zélande, l'optométrie est reconnue. Il existe 5 universités en Australie, et 1 en Nouvelle-Zélande permettant d'obtenir le titre d'optométriste. PrÚs de 5 000 professionnels pratiquent dans des cabinets d'optométrie et en magasin[11].

Europe

À l'Ă©chelle du continent europĂ©en[12]:

http://ec.europa.eu/internal_market/qualifications/regprof/index.cfm?action=profession&id_profession=1060

Les pays peuvent ĂȘtre classĂ©s en 3 catĂ©gories : optomĂ©trie reconnue et remboursĂ©e, optomĂ©trie reconnue non remboursĂ©e, optomĂ©trie non reconnue[12].

Royaume-Uni

Au Royaume-Uni, l'optomĂ©triste est le professionnel de premiĂšre ligne dans la filiĂšre visuelle. Cela peut toutefois ĂȘtre en partie expliquĂ© par le manque de mĂ©decins ophtalmologistes : « il existe environ 5 000 ophtalmologistes en France, contre 750 au Royaume-Uni[13]. » La population des deux pays est pourtant quasi identique.

Suisse

En Suisse, l’optomĂ©triste peut travailler en cabinet Ă  son compte ou en clinique (avec un ophtalmologue), mais aussi au sein d'un magasin.

Il reste en étroite collaboration avec le médecin.

Il pratique aussi bien les lentilles, la réfraction, que la rééducation.

Espagne

En Espagne, l'optomĂ©trie est rĂ©alisĂ©e par des opticiens optomĂ©tristes (ils reçoivent tous deux une formation dans les mĂȘmes Ă©tudes)

Allemagne

En Allemagne, l'optométrie est pratiquée par les ophtalmologistes et des opticiens formés et certifiés.

Belgique

En Belgique, l'optomĂ©trie bĂ©nĂ©ficie d'un cadre spĂ©cifique depuis le . Par arrĂȘtĂ© royal, un nouveau titre a Ă©tĂ© instaurĂ© "Orthoptiste-OptomĂ©triste".

Statut inexistant

En France, l'optométrie ne bénéficie pas d'un cadre spécifique dans le Code de la santé publique.

Actuellement, l’optomĂ©trie est pratiquĂ©e sans reconnaissance en France dans le cadre de la profession d’opticien-lunetier pour ce qui est de l'adaptation en lentilles de contact (qui est un acte mĂ©dical et du domaine exclusif des mĂ©decins compĂ©tents en ophtalmologie, voir ci-dessous) mais pour le reste, rien n'autorise la pratique de cette profession spĂ©cifique et diffĂ©rente de celle d'opticien ou d'orthoptiste, la rĂ©Ă©ducation des dĂ©sĂ©quilibres oculomoteurs et des dĂ©ficits neurosensoriels y affĂ©rents Ă©tant du domaine de compĂ©tence exclusif des orthoptistes[14], au mĂȘme titre que l'Ă©tude de la vision binoculaire et la pratique d'examen complĂ©mentaires en ophtalmologie (Champs visuel, imagerie).

Création d'un statut

En 2011 la France a adhĂ©rĂ© Ă  l’ECOO (European Council of Optometry and Optics). Cet organisme Ɠuvre pour une harmonisation de l’enseignement et de la pratique professionnelle de l’optomĂ©trie Ă  l’échelle europĂ©enne. En 2011, le nombre d’optomĂ©tristes prĂ©sents sur le territoire français est d’environ 3 000.

Propositions de loi

À ce jour, deux propositions de lois d'inscription de l'optomĂ©trie dans le code de la santĂ© publique ont Ă©tĂ© dĂ©posĂ©es mais n'ont pas eu de suite :

  • le dĂ©putĂ© Élie Aboud (mĂ©decin cardiologue) prend modĂšle sur nos voisins europĂ©ens et propose que l'optomĂ©triste puisse prescrire lunettes et lentilles de contact. Texte prĂ©sentĂ© en Ă  l’AssemblĂ©e nationale mais restĂ© sans suite[15].
  • la sĂ©natrice Jacqueline Panis (ancienne sĂ©natrice de Meurthe-et-Moselle) propose au SĂ©nat, en , que l'optomĂ©trie soit pratiquĂ©e en France en harmonie avec la dĂ©finition du WCO. La proposition est restĂ©e sans suite[16].

Une proposition de loi devait ĂȘtre dĂ©posĂ©e en 2013 par le dĂ©putĂ© GĂ©rard Bapt visant Ă  reconnaitre l'optomĂ©trie en France[17]

Positions ministérielles

Le MinistÚre de la santé a rappelé en 2009 que « dans le cadre actuel de l'organisation des soins en France, la reconnaissance des optométristes n'est pas envisagée dans l'immédiat[18]. »

Le , Marisol Touraine, ministre de la Santé, lance le Pacte Territoire-Santé[19] composé de 12 engagements pour lutter contre les déserts médicaux. L'engagement 8 concerne l'accélération des transferts de compétences. Le , répondant aux questions de Jean-Jacques Bourdin sur BFM TV, Marisol Touraine s'exprime sur cet engagement 8. Elle déclare notamment : « Aujourd'hui tout le monde vous dit que pour avoir rendez-vous chez un ophtalmo par exemple c'est six mois - huit mois - neuf mois. Si on définit clairement quelles sont les tùches que seul le médecin ophtalmo peut faire et qu'on transfÚre aux orthoptistes (et non pas aux optométristes) d'autres actes et bien on soulagera d'autant les carnets de rendez-vous des médecins[20]. »

Polémique

La potentielle reconnaissance de la profession d’optomĂ©triste en France ne fait pas l’unanimitĂ©.

Par exemple, le Syndicat national des ophtalmologistes de France y oppose les arguments suivants[21] :

  • l'optomĂ©triste acquiert la possibilitĂ© d’un cumul « prescription – vente », Ă©tat totalement inĂ©dit en France, oĂč jusqu’à ce jour, la distinction a toujours Ă©tĂ© respectĂ©e : mĂ©decin – pharmacien ; ophtalmologiste – opticien ;
  • le patient risque d’ĂȘtre trompĂ© par le positionnement de cette nouvelle profession, Ă  mi chemin entre le « docteur » et le « technicien ». Il pourra se sentir rassurĂ©, ou au contraire inquiet. Il en rĂ©sultera un surplus d’activitĂ© des ophtalmologistes qui seront dans l’obligation de dĂ©pister les faux nĂ©gatifs ou les faux positifs induits. Cela pourra conduire Ă  des retards de diagnostic, des notions de pertes de chance pour ces patients mal informĂ©s. Cela induira enfin un surcoĂ»t manifeste au niveau des dĂ©penses de santĂ© et un risque pour la santĂ© publique.
Syndicats

Deux syndicats reprĂ©sentent la profession, l’Association des optomĂ©tristes de France (AOF) et le Syndicat national des opticiens-optomĂ©tristes (SNOO ou UDO et SNO).

Formation

Les optométristes sont formés selon les nomenclatures européennes et mondiales. La formation en optométrie en France est déjà existante et autofinancée.

Cette formation nécessite l'obtention préalable du BTS Opticien-lunetier (Bac +2). Les BTS comptent plus de 300 heures de formation en optométrie (Théorie + TP).

L'universitĂ© Paris Sud XI Orsay a Ă©tĂ© la pionniĂšre dans la formation en optomĂ©trie en France. Cette universitĂ© dĂ©livre une Licence d’Optique Professionnelle (bac+3) ainsi qu’un Master des sciences de la vision (Bac +5).

L'institut des Sciences de la vision Ă  Saint-Étienne (ISV) prĂ©pare les Ă©tudiants au passage du diplĂŽme europĂ©en d'optomĂ©trie (DEO). Il dĂ©livre un titre de « Responsable en rĂ©fraction et en Ă©quipements optiques » reconnu par la France (Bac +3), et le DEO (niveau Bac+5).

Seul le diplÎme européen d'optométrie (DEO) et le Master Biologie Santé permettent l'exercice de l'optométrie dans certains pays d'Europe.

Les matiÚres enseignées durant ces 3 ans d'études sont :

  • Examen de vue optomĂ©trique
  • Contactologie
  • Basse vision
  • Anatomie, pathologies oculaires et systĂ©miques avec symptĂŽmes visuels
  • Neurophysiologie de la vision
  • Biologie gĂ©nĂ©rale, pharmacologie gĂ©nĂ©rale.

Ces enseignements sont dispensés par des ophtalmologistes, des médecins généralistes, des chercheurs du CNRS, des biologistes ainsi que des optométristes français et étrangers.

Modes d'exercice de l'optométrie

Les optométristes peuvent exercer leur activité :

  • Ă  titre individuel, en privĂ© ;
  • dans un magasin d’optique ;

Les autres postes qu’occupent les optomĂ©tristes :

  • Conseillers techniques en adaptation dans les laboratoires de lentilles de contact
  • Enseignants en BTS Opticien-lunetier, Licence d'optique professionnelle, Master et organismes de formation au diplĂŽme europĂ©en d'optomĂ©trie
  • Chercheurs en R&D chez les fabricants de verres et laboratoires de lentilles de contact.
RĂ©fraction : compensation visuelle

La rĂ©fraction permet de mesurer la compensation optique nĂ©cessaire Ă  rĂ©tablir l’acuitĂ© visuelle comme dans les cas de myopie, hypermĂ©tropie, astigmatisme, presbytie.

L'examen de la réfraction pratiqué par un optométriste en vue de l'adaptation ne constitue pas un examen médical.

En France, les opticiens-lunetiers peuvent adapter, dans le cadre d'un renouvellement, les prescriptions médicales initiales de verres correcteurs en cours de validité, sauf opposition du médecin[22].

Vision binoculaire

L’optomĂ©triste est formĂ© Ă  tester la vision binoculaire.

Analyse de l’accommodation

L’OptomĂ©triste peut mesurer la capacitĂ© d'accommodation de la personne: son amplitude et sa flexibilitĂ©.

Lentilles de contact

Les opticiens-lunetiers peuvent également adapter, dans le cadre d'un renouvellement, les corrections optiques des prescriptions médicales initiales de lentilles de contact oculaire, sauf opposition du médecin.

L'opticien-lunetier peut réaliser, sur prescription médicale, les séances d'apprentissage à la manipulation et à la pose des lentilles[22].

DĂ©pistage des Ă©tats oculaires anormaux

En France, le Code de la santé publique définit comme « exercice illégal de la médecine » le diagnostic et le traitement de troubles oculaires par quelqu'un n'étant pas titulaire du diplÎme de Docteur en médecine.

Un opticien-lunetier n'Ă©tant pas autorisĂ© Ă  poser un diagnostic ni Ă  prescrire un traitement, en cas de constatation d’un Ă©tat oculaire anormal, celui-ci rĂ©fĂ©rera le patient au meilleur spĂ©cialiste pour une prise en charge optimale.

Basse vision

La prise en charge des dĂ©ficients visuels en situation de basse vision (1/10<AV<3/10 et CV≀20°) est une procĂ©dure longue et complexe. Les personnes atteintes de lourdes pathologies oculaires entraĂźnant de basses acuitĂ©s visuelles sont donc prises en charge sur diffĂ©rents tableaux indissociables les uns des autres : la compensation, l’organisation de l’espace de vie et le soutien psychologique. L'optomĂ©triste est parfois le premier intermĂ©diaire Ă  rencontrer ces personnes aprĂšs les associations ou les ophtalmologues qui ne peuvent traiter que l'Ă©tiologie du problĂšme. Dans un premier temps il va s'intĂ©resser aux besoins de la personne car il n'est clairement plus question (ce n'est plus possible) de lui rendre une vision nette Ă  toute distance mais bien de lui apporter une aide visuelle -si possible- dans des tĂąches trĂšs spĂ©cifiques que l'optomĂ©triste aura fait exprimer Ă  la personne. Il pourra alors lui fournir un Ă©quipement grossissant adaptĂ© permettant une rĂ©adaptation visuelle. Dans de telles situations, l'optomĂ©triste accompagnera Ă©galement les personnes sur le plan psychologique et lui donnera des conseils pour modifier son espace de vie (Ă©clairage, appareils spĂ©cifiques...) afin d'optimiser au mieux le peu de potentiel visuel restant. Toute la prise en charge basse vision dĂ©crite ici pouvant ĂȘtre effectuĂ©, de maniĂšre reconnu en France, par un duo orthoptiste (prise en charge, rĂ©-adaptation, accompagnement, conseil) et opticien (Ă©quipement grossissant, accompagnement, conseil).

Ergonomie et posturologie

L’ergonomie du poste de travail ainsi que la qualitĂ© lumineuse de l’environnement ont un impact consĂ©quent sur la fatigue visuelle. Une optimisation de certains paramĂštres peut non seulement rĂ©soudre certaines plaintes visuelles mais aussi ĂȘtre un Ă©lĂ©ment primordial dans la lutte contre l’évolution myopique. C'est un des rĂŽles des optomĂ©tristes de conseiller sur l'ergonomie et la posture.

Optométrie fonctionnelle

C'est un aspect plus global de la vision, elle analyse tous les éléments qui ont une incidence directe sur le systÚme visuel et son fonctionnement. Les optométristes fonctionnels prennent en compte les différentes tùches visuelles telles que la lecture, l'apprentissage de la lecture et de l'écriture, le travail sur ordinateur, etc.

Les optomĂ©tristes fonctionnels ont une approche globale de la prise en charge visuelle. Une bonne acuitĂ© ne signifie pas avoir une bonne efficacitĂ© visuelle ou une bonne vision. Dans ce sens, l’optomĂ©triste utilise le dĂ©veloppement de la motricitĂ©, les postures, l’ergonomie, et d'autres techniques, plus dynamiques comme l'entraĂźnement visuel/thĂ©rapie visuelle ou "Visual Training/Vision Therapy" afin d’amĂ©liorer tous les aspects de la performance visuelle.

Les optomĂ©tristes fonctionnels peuvent ĂȘtre spĂ©cialisĂ©s dans le contrĂŽle de la myopie Ă©volutive (grĂące Ă  des techniques comme l'orthokĂ©ratologie), dans la relation entre la vision et l'apprentissage scolaire, ainsi que dans le traitement des insuffisances de convergence, des strabismes et des amblyopies grĂące Ă  l'utilisation de la vision binoculaire.

GrĂšce

Le Gouvernement grec ne reconnaßt pas légalement la profession d'optométriste qui n'ont donc pas de droits professionnels spécifiques.

Italie

L’Italie ne reconnaĂźt pas lĂ©galement l'optomĂ©trie comme une profession de santĂ©.

Notes et références

  1. Proposition de Loi relative à la reconnaissance de l'optométrie en France, présentée par Mme Jacqueline Panis, sénatrice, juin 2010
  2. « Base de données des professions réglementées | Profession - Optométriste », sur ec.europa.eu (consulté le ).
  3. (en) pdf Canadian Association of Optometrists
  4. (en) American Optometric Association
  5. (en) Bureau of Labor Statistics
  6. (en) Opted.org
  7. (en) Salus University
  8. (en) University of Alabama
  9. (en) Harris Law Firm
  10. (en) Kentucky Optometric Association 2012 (section 5)
  11. « Optometry Board of Australia - Statistics »
  12. L'optométrie en Europe.
  13. « Optique médicale (avis et rapport du 06 avril 1998) » [PDF], sur economie.gouv.fr, (consulté le )
  14. Code la santé publique Orthoptiste
  15. « Proposition de loi visant Ă  reconnaĂźtre la profession d’optomĂ©triste » prĂ©sentĂ©e par M. Élie Aboud, enregistrĂ©e Ă  la PrĂ©sidence de l’AssemblĂ©e nationale le 8 juillet 2009.
  16. « Proposition de loi relative à la reconnaissance de l'optométrie en France » enregistrée à la Présidence du Sénat le 2 juin 2010
  17. « Une nouvelle proposition de loi visant Ă  reconnaĂźtre l’optomĂ©trie bientĂŽt dĂ©posĂ©e », L’opticien Lunetier, 30 avril 2013, En ligne (Page consultĂ©e le 4 mai 2013)
  18. AssemblĂ©e nationale, Question Écrite No 60861
  19. Pacte Territoire-Santé - MinistÚre des Affaires sociales et de la Santé
  20. Code de la santé publique : Chapitre II : Opticien-lunetier. (Articles L4362-1 à L4362-12)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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