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Bande dessinée

art consistant Ă  raconter une histoire avec des dessins

Pour les articles homonymes, voir Blu-ray Disc, NeuviÚme Art (périodique) et BD (homonymie).

Une bande dessinée (dénomination communément abrégée en BD ou en bédé) est une forme d'expression artistique, souvent désignée comme le « neuviÚme art », utilisant une juxtaposition de dessins (ou d'autres types d'images fixes, mais pas uniquement photographiques), articulés en séquences narratives et le plus souvent accompagnés de textes (narrations, dialogues, onomatopées). Will Eisner, un des plus grands auteurs de bande dessinée, l'a définie (avant l'émergence d'Internet) comme « la principale application de l'art séquentiel au support papier »[1].

Une planche du Little Nemo de Winsor McCay (1905).

La bande dessinée peut désigner, selon le contexte, la forme d'expression, c'est-à-dire la technique en tant que telle, mais aussi le médium qui supporte la bande dessinée (livres de différentes formes, support numérique). Son origine est attribuée à Rodolphe Töpffer au XIXe siÚcle. Richard Felton Outcault avec The Yellow Kid est également un des précurseurs du genre.

En AmĂ©rique du Nord oĂč on l'appelle comics, la bande dessinĂ©e devient populaire au dĂ©but du XXe siĂšcle et un dĂ©veloppement important survient dans les annĂ©es 1930[2] avec l'Ă©mergence de la bande dessinĂ©e de superhĂ©ros dont la tĂȘte de pont est Superman, personnage crĂ©Ă© en 1938 dans Action Comics. C'est Ă©galement Ă  l'entre-deux-guerres qu'HergĂ© crĂ©e Les Aventures de Tintin qui reste un classique de la bande dessinĂ©e franco-belge au style dit ligne claire. Au Japon, Osamu Tezuka popularise la bande dessinĂ©e (appelĂ©e lĂ -bas manga) aprĂšs la Seconde Guerre mondiale.

Mangas, bandes dessinĂ©es franco-belges, comics et romans graphiques. Un Ă©ventail de la diversitĂ© culturelle et Ă©ditoriale de l’univers polymorphe de la bande dessinĂ©e.

Initialement considĂ©rĂ©e comme un sous-genre de la littĂ©rature, ou un art mineur comparativement Ă  la peinture, et destinĂ©e avant tout aux enfants, la bande dessinĂ©e gagne Ă  partir des annĂ©es 1960 une lĂ©gitimitĂ© en tant que telle. Ses auteurs exposent, vendent des planches originales comme peuvent le faire d'autres artistes, des festivals drainant des milliers de visiteurs lui sont consacrĂ©s Ă  l'instar du festival international de la bande dessinĂ©e d'AngoulĂȘme inaugurĂ© en 1974 en France et une reconnaissance en tant qu'art lui est accordĂ©e que ce soit par des prix comme ce fut le cas pour la bande dessinĂ©e d'Art Spiegelman Maus rĂ©compensĂ©e par le prix Pulitzer en 1992 ou par des expositions dans les musĂ©es.

De nouveaux genres émergent, certains auteurs se revendiquent ou sont « catégorisés » comme appartenant à une bande dessinée alternative explorant de nouveaux modes de narration, de nouveaux formats. Des éditeurs décidés à se consacrer spécifiquement à ce segment voient le jour, visant une clientÚle plus adulte. Grùce à l'essor d'Internet et au perfectionnement des outils numériques de création, les auteurs de bande dessinée s'emparent de ce nouveau mode de communication, en publiant des bandes dessinées inédites directement sous forme de blogs ou en passant du support papier à la bande dessinée en ligne.

Sommaire

Les composants d'une planche

Dans la page

Little Nemo deWinsor McCay (1905).
  1. Les bandes
  2. La vignette (ou case)

Dans les vignettes

Détail. Little Nemo tombe du lit et se réveille.
  1. Les bulles (parole, pensée et expression) ou phylactÚres
  2. Le cartouche
  3. Les onomatopées

DĂ©finitions

Si une image unique (une illustration, un dessin d'humour
) peut ĂȘtre narrative, elle ne peut pas relever de la bande dessinĂ©e, puisque « le propre de celle-ci est le dĂ©voilement progressif de l’histoire racontĂ©e, sa rĂ©partition en « paquets narratifs » ou « fragments d’espace-temps » placĂ©s les uns Ă  la suite des autres »[3]. Pour autant, il ne suffit pas de juxtaposer des images pour crĂ©er une bande dessinĂ©e : il faut qu'elles entretiennent entre elles certains rapports de sens ou de temporalitĂ©.

Médium bande dessinée

Si la dĂ©finition du concept de bande dessinĂ©e partage encore les critiques et les spĂ©cialistes de la bande dessinĂ©e, les amateurs de bande dessinĂ©e n’ont aucune difficultĂ© Ă  dĂ©finir dans la pratique le medium bande dessinĂ©e.

  • Bande dessinĂ©e : succession d'images organisĂ©es pour raconter une histoire et prĂ©sentĂ©es de façons diverses (en planche, en illustrĂ©, en petit format, en album, etc.).
  • Histoire en images : distinction faite par certains spĂ©cialistes pour diffĂ©rencier les suites d'images organisĂ©es pour raconter une histoire mais dont le texte est disposĂ© en rĂ©citatif sous les images. Se prĂ©sente aussi sous diverses formes. C'est le cas des fameuses images d'Épinal de l'imagerie PĂšlerin.

Dans la pratique, il est arrivĂ© aux deux genres de coexister chez le mĂȘme auteur : pour des raisons de format et de qualitĂ© d'impression, Marten Toonder fut publiĂ© sous forme d'histoire en images dans la presse rĂ©gionale française ainsi que dans le quotidien La Croix, mais en bande dessinĂ©e chez Artima. L'hebdomadaire pour la jeunesse CƓurs vaillants imposa quelque temps Ă  HergĂ© un format double (bande dessinĂ©e de Tintin en AmĂ©rique dont chaque case avait une lĂ©gende sous-jacente), puis y renonça.

Le « neuviÚme art »

Il est de coutume de distinguer « la » bande dessinĂ©e et « les » bandes dessinĂ©es. Cette distinction est mise en lumiĂšre par Francis Lacassin[4]. « La » bande dessinĂ©e est le concept, c'est-Ă -dire l’Art — le 9e[Note 1] » — et la technique permettant la rĂ©alisation de cet art. « Les » bandes dessinĂ©es sont les mĂ©dias par lesquels est vĂ©hiculĂ© cet art. Cela implique de donner une double dĂ©finition, celle de la bande dessinĂ©e et celle du mĂ©dium bande dessinĂ©e.

La bande dessinée : un « sous-art » ?

Puisque la bande dessinĂ©e est un art, il existe deux grandes perceptions de cet art. La premiĂšre perception considĂšre la bande dessinĂ©e comme un art mineur, la bande dessinĂ©e est de l’art. L'autre perception fait de la bande dessinĂ©e un art Ă  part entiĂšre.

Au mĂȘme titre que la musique pop ou le roman policier, la bande dessinĂ©e connut le plus grand mal pour acquĂ©rir une vĂ©ritable reconnaissance. D'abord considĂ©rĂ©e comme un simple outil de divertissement destinĂ© Ă  la jeunesse, la bande dessinĂ©e dut s'Ă©manciper de son statut de comic pour asseoir un moyen d'expression artistique nouveau. Certains auteurs contribuĂšrent largement Ă  cette Ă©mancipation, cette reconnaissance, tel Hugo Pratt.

Ce sentiment semble cependant moins fort aujourd'hui. Ainsi, Vincent BerniĂšre Ă©crit-il en 2008 que « vouloir dĂ©fendre la bande dessinĂ©e japonaise, ou la bande dessinĂ©e en gĂ©nĂ©ral, est un combat d'arriĂšre-garde »[5]. Il exprime ainsi avec confiance son sentiment que l'Ă©poque oĂč la bande dessinĂ©e Ă©tait considĂ©rĂ©e comme un sous-art est dĂ©sormais rĂ©volue mĂȘme si certains comme Alain Finkielkraut continuent Ă  en parler, par mĂ©pris vis-Ă -vis des livres illustrĂ©s, comme d'un « art mineur »[6].

Si la bande dessinĂ©e est « de » l’art, il faut alors que cet art se rattache Ă  toutes les formes picturales qui l’ont prĂ©cĂ©dĂ©. C’est la position de Scott McCloud[7]. Cette façon de percevoir la bande dessinĂ©e oblige Ă  la replacer dans le grand courant artistique et culturel qui commence avec les premiers dessins, ceux de l’art pariĂ©tal, comme Ă  la grotte de Lascaux, mĂȘme si aujourd'hui un tel rapprochement est artificiel. A priori les spĂ©cialistes s'accordent sur le fait qu'il ne s'agit pas de suites de dessins. De plus, la qualitĂ© narrative de ces peintures reste Ă  prouver, de nombreux archĂ©ologues, comme le professeur Norbert Aujoulat, responsable du site, penchent pour une interprĂ©tation chamanique, les dessins auraient une fonction « magique ».

Il n'existe donc pas de raison de rattacher les peintures rupestres Ă  la bande dessinĂ©e plutĂŽt qu'aux autres arts graphiques au mĂȘme titre que les bas-reliefs des temples Ă©gyptiens[8], les codex prĂ©colombiens[9] et les Biblia pauperum[10] de la fin du Moyen Âge. Le philosophe et missionnaire catalan Raymond Lulle fait exĂ©cuter, au XIVe siĂšcle des histoires en images juxtaposĂ©es mettant en scĂšne ses aventures notamment en terres musulmanes. Les sĂ©quences d'images sont dialoguĂ©es Ă  l'aide de phylactĂšres[11]. Dans la tradition catalane, les aucas constituaient des sĂ©ries d'images, accompagnĂ©es de textes rimĂ©s racontant une histoire. Il faut encore ajouter Ă  cette liste : la Tapisserie de Bayeux, le Rouleau de JosĂ©e de la bibliothĂšque vaticane[12] et les 182 collages de Max Ernst Une semaine de bontĂ©[13]. Ces rĂ©fĂ©rences artistiques ont toutes en commun la volontĂ© de raconter une histoire comme le fait une bande dessinĂ©e ou encore les frises du ParthĂ©non Ă  AthĂšnes, la colonne Trajane Ă  Rome, les bas-reliefs du temple d'Angkor Vat au Cambodge.

« L'histoire de l'art ne pouvait donc pas reconnaĂźtre dans la dimension narrative de ces Ɠuvres le critĂšre d'une discipline autonome au sein des arts visuels[14]. » Cette vision d'un grand courant artistique qui parcourt l’histoire de l’art pour donner ses lettres de noblesse Ă  la bande dessinĂ©e est de moins en moins retenue depuis la mise en avant de la bande dessinĂ©e, neuviĂšme art.

Dans le deuxiĂšme cas, si la bande dessinĂ©e est « un » art, il faut Ă©videmment dĂ©finir en quoi la bande dessinĂ©e est « un » art, il ne suffit pas de l'affirmer. LĂ  encore deux perceptions s’affrontent :

  • la bande dessinĂ©e est un art Ă  la croisĂ©e de l’écriture littĂ©raire et de l’écriture graphique[15]. C’est la vision de l’inventeur de la bande dessinĂ©e Rodolphe Töpffer : « Ce petit livre est d’une nature mixte. Il se compose de dessins autographiĂ©s au trait. Chacun des dessins est accompagnĂ© d'une ou deux lignes de texte. Les dessins, sans le texte, n’auraient qu’une signification obscure ; le texte, sans les dessins, ne signifierait rien. Le tout ensemble forme une sorte de roman d’autant plus original qu’il ne ressemble pas mieux Ă  un roman qu’à autre chose[16]. » Ce que R. Töpffer appellera « LittĂ©rature en estampes » dans son Essai de Physiognomonie[17] et Will Eisner Sequential Art, « l’Art sĂ©quentiel »[18] ou Visual Narrative, « La Narration visuelle »[1].

Si la bande dessinĂ©e n'est que graphique regroupant texte et dessin, le texte doit s’inscrire obligatoirement sous une forme graphique dans le dessin au sein d’une bulle : selon H. Filippini, « la bande dessinĂ©e est une suite de dessins contant une histoire ; les personnages s’y expriment par des textes inscrits dans des bulles »[19]. Cette dĂ©finition rejette les auteurs de bandes dessinĂ©es appelĂ©es alors « histoires en images » comme les Français J-P. Pinchon (BĂ©cassine), Louis Forton (Les Pieds nickelĂ©s et Bibi Fricotin), le NĂ©erlandais Marten Toonder (Tom Pouce), les AmĂ©ricains Rudolph Dirks (Katzenjammer Kids ; en français Pim Pam Poum) et Gustave Verbeek (Upside-Downs ; en français Dessus-dessous[20]). Cette dĂ©finition rejette aussi, peut-ĂȘtre moins catĂ©goriquement, les bandes dessinĂ©es sans texte comme celles de l'AmĂ©ricain Otto Soglow (Little King ; en français Le Petit Roi) qui en 1975 ne comportaient toujours pas de texte.

Les spĂ©cialistes de la bande dessinĂ©e dĂ©fendent avec de moins en moins de vigueur cette deuxiĂšme vision restrictive de la bande dessinĂ©e, mĂȘme H. Filippini intĂšgre tous les auteurs citĂ©s ci-dessus dans son Dictionnaire de la bande dessinĂ©e (cf. bibliographie).

Toutefois ce dĂ©bat ne peut pas rester celui de spĂ©cialistes, ce serait un paradoxe au regard de la popularitĂ© du genre
 Par exemple la « BD » (une abrĂ©viation d'usage prĂ©cisĂ©ment populaire mais peu apprĂ©ciĂ©e des amateurs) est maintenant considĂ©rĂ©e comme un genre au sein de l'art contemporain, lorsque sur un plan uniquement esthĂ©tique (mais pas narratif) elle rĂ©sulte d'une dĂ©marche artistique ; cette reconnaissance conduit des auteurs Ă  exposer et Ă  vendre leurs planches originales, mais il s'agit lĂ  d'une dĂ©marche artistique dĂ©rivĂ©e de la bande dessinĂ©e considĂ©rĂ©e comme un art en elle-mĂȘme puisque dans ce cas ce sont seulement des fragments de bande dessinĂ©e.

Plusieurs foyers à la bande dessinée

Schématiquement on distingue dans le monde plusieurs zones et cultures liées à la bande dessinée[21] :

  • l'Europe avec la bande dessinĂ©e dite « franco-belge » (standard d'images larges et de lecture horizontale) ;
  • l'AmĂ©rique avec principalement les comics et les graphic novels (standard de 9 images par page pour une progression rapide de l'histoire) ;
  • l'Asie avec les mangas au Japon et ses dĂ©rivĂ©s en Chine ou en CorĂ©e du Sud (standard d'une ligne-guide verticale fine et une ligne-guide horizontale Ă©paisse insistant sur une lecture image par image).

Selon les cultures de chaque pays en matiÚre de bande dessinée, on distingue plusieurs appellations pour le médium ou la forme.

Un strip du Thimble Theatre de 1920 montrant Olive Oyl et son frĂšre Castor.

Aux États-Unis :

  • Funny : Ă  la fin du XIXe dessin d’humour paraissant dans la presse quotidienne. Au dĂ©but du XXe siĂšcle synonyme de strip ;
  • Strip, aphĂ©rĂšse de comic strip : dessin d’humour en deux ou trois cases disposĂ© horizontalement et paraissant avec le supplĂ©ment du dimanche d'un journal, appelĂ© aussi sunday strip dĂšs qu'il regroupe les daily strips sur une page, avant de devenir une vĂ©ritable histoire avec des personnages rĂ©currents plutĂŽt pour les adultes ;
  • Comic, apocope de comic strip : appelĂ© aussi daily strip, dessins d'humour en deux ou trois cases disposĂ©s horizontalement paraissant tous les jours et organisĂ©s pour raconter une histoire plutĂŽt pour les adultes ;
  • Comic book : Magazine individuel, gĂ©nĂ©ralement imprimĂ© en couleur, Ă  l’origine sur mauvais papier, aujourd'hui de plus en plus sur papier glacĂ©, contenant des histoires ou des gags sous la forme sĂ©quentielle du comic strip. Le contenu peut consister en reprise d'histoires dĂ©jĂ  publiĂ©es ou en matĂ©riel original, ce qui est le plus gĂ©nĂ©ralement le cas. Dans sa formule la plus standard, le comic book consiste en une publication mensuelle de 32 pages + couverture d'un format d'environ 17 x 26 cm et contenant des pages de publicité ;
  • Graphic novel : livre reliĂ© pouvant comporter jusqu’à une centaine ou plusieurs centaines de pages et racontant une histoire unique.

Beaucoup de pays ont simplement traduit « bande dessinĂ©e » dans leur langue vernaculaire comme les Portugais qui parlent de banda desenhada, ou utilisent le terme amĂ©ricain comic. D’autres comme les BrĂ©siliens utilisent un terme plus imagĂ© et parlent de histĂłria em quadrinhos (histoire en petits tableaux). En Argentine, au Chili, en Uruguay, le terme historieta (historiette), est utilisĂ© comme en Espagne. Les jeunes dessinateurs prĂ©fĂšrent souvent utiliser le terme amĂ©ricain comic.

Europe

  • PĂ©riodique, ou illustré : journal Ă©ditĂ© dĂšs la fin du XIXe siĂšcle et comportant des histoires dessinĂ©es Ă  destination de la jeunesse.
  • Tegneserie ou Tecknad serie : Tegneserie en norvĂ©gien/danois ou Tecknad serie en suĂ©dois signifie sĂ©rie ou suite de dessins.
  • Fumetto : pour les Italiens les phylactĂšres ressemblent Ă  des petits nuages de fumĂ©e. C'est donc le phylactĂšre qui dĂ©finit, ici, la bande dessinĂ©e.
  • Tebeo : c'est le nom de la premiĂšre revue de bandes dessinĂ©es espagnole (TBO, en 1917) qui a donnĂ© son nom aux bandes dessinĂ©es en Espagne. Elles sont couramment dĂ©signĂ©es par les termes « cĂłmic » (d'origine anglophone) et historieta, ce dernier Ă©tant plus usitĂ© pour les comic strips, qui sont, littĂ©ralement, une « petite histoire » d'une seule bande ou d'une seule page.
  • Petit format : type d'illustrĂ© populaire bon marchĂ© nĂ© aprĂšs-guerre, de format rĂ©duit (en moyenne 13 x 18 cm), imprimĂ© Ă  l'origine en noir et blanc, puis en alternance noir/bichromie.
  • Album : livre brochĂ© ou reliĂ© (Ă  couverture souple ou rigide) proche du format A4 comportant Ă  l’origine, pour les albums cartonnĂ©s, une soixantaine de planches, puis une quarantaine, aujourd'hui le plus souvent en couleur. Si ce dernier format est dĂ©sormais le standard il est souvent dĂ©bordĂ© tant par la taille physique que le nombre de pages.

Asie

Des mangas.
  • Manga : au Japon, terme inventĂ© par Gakyƍjin Hokusai, « le Fou de dessin » en 1814 et qui s’applique Ă  tout ce qui s’approche de prĂšs ou de loin aux bandes dessinĂ©es japonaises. Manga (挫画) qui est gĂ©nĂ©ralement traduit par « images dĂ©risoires », (man signifiant originellement en chinois « dĂ©border, Ă  son gré »), « dessins libres » dans le sens d'interprĂ©tation libre. À noter que le manga-ka Shƍtarƍ Ishinomori utilisait Ă©galement la graphie 䞇画, qui signifie alors « dix mille images ».
  • Amekomi : au Japon, traduction de l'amĂ©ricain Ăąmerican comic, pour dĂ©signer les bandes dessinĂ©es d'importation gĂ©nĂ©ralement amĂ©ricaines et traduites en japonais.
  • Lianhuanhua (èżžçŽŻç”» « images enchaĂźnĂ©es ») : bandes dessinĂ©es chinoises composĂ©es de petits livres ne contenant qu’une seule image par page accompagnĂ©e d’un rĂ©citatif, trĂšs rarement de phylactĂšres.
  • Manhua : dĂ©signe les bandes dessinĂ©es d’importation japonaise et traduites en chinois.
  • Manhwa (만화, prononcer man-h'oua) : dĂ©signe en CorĂ©e la deuxiĂšme production de bandes dessinĂ©es d’Asie aprĂšs le Japon.

« Anatomie » de l'objet et lexique

Exemple de planche comportant des récitatifs et des phylactÚres.

Les amateurs s'entendent sur un certain nombre de mots et de définitions pour décrire les différents éléments dont sont composées les bandes dessinées :

  • Les rĂ©citatifs sont des panneaux gĂ©nĂ©ralement situĂ©s au bord des vignettes et servant aux commentaires en « voix off », notamment pour donner des indications de temps et de lieu ou pour fournir des informations permettant une meilleure comprĂ©hension de l'action. Le style ligne claire a beaucoup utilisĂ© le rĂ©citatif comme Edgar P. Jacobs, l'auteur de Blake et Mortimer. Les « histoires en images » sont caractĂ©risĂ©es par l'usage exclusif du rĂ©citatif.
  • Les bulles, appelĂ©es Ă  l'origine phylactĂšres (terme — moins utilisĂ© aujourd'hui que bulle dans la BD — qui dĂ©signait les banderoles supportant les textes dans les enluminures du Moyen Âge) ou en anglais balloon (ballon, plus rare en français que bulle). GĂ©nĂ©ralement rondes ou elliptiques (plutĂŽt rectangulaires dans le style ligne claire), elles contiennent les dialogues des personnages auxquels elles sont rattachĂ©es. Pour les pensĂ©es ou les rĂȘves, elles ont souvent une forme de nuage ou, dans les comics amĂ©ricains, la forme d'un rectangle qui n'est plus rattachĂ© au personnage.
  • Les onomatopĂ©es sont des mots ou des icĂŽnes suggĂ©rant un bruit, une action, une pensĂ©e par imitation phonĂ©tique, graphique ou icĂŽnique. Les mangas utilisent des onomatopĂ©es pour suggĂ©rer des sentiments.
  • La case est une image ou une vignette contenant un dessin et gĂ©nĂ©ralement encadrĂ©e. À noter qu'une bande dessinĂ©e ne comporte pas nĂ©cessairement de case, dans ce cas la case se confond avec la planche.
  • La bande ou bandeau est une suite de cases, disposĂ©es sur une ligne.
  • La planche est un ensemble de cases tenant sur une ou deux pages.
À l’origine le mot planche Ă©tait rĂ©servĂ© au document original dessinĂ© par l’auteur. Celui-ci numĂ©rote souvent sa planche discrĂštement dans un coin de celle-ci. La numĂ©rotation des planches n'est quasiment jamais identique Ă  la numĂ©rotation des pages de l'album dans lequel elles paraissent.
  • Un album est un recueil de planches qui raconte une histoire. Les planches peuvent appartenir Ă  une mĂȘme sĂ©rie, Ă  un mĂȘme auteur, ou Ă  un mĂȘme thĂšme (albums collectifs).
À l’ñge d’or des illustrĂ©s, les aventures des hĂ©ros de bandes dessinĂ©es Ă©taient publiĂ©es sous forme de feuilletons appelĂ©s « histoires Ă  suivre », puis Ă©ditĂ©es en albums.
Depuis la quasi-disparition des magazines de bandes dessinĂ©es, les histoires sont quelquefois prĂ©-publiĂ©es dans toutes sortes de mĂ©dias, magazines, fanzines, hebdomadaires, quotidiens, etc. avant d’ĂȘtre Ă©ditĂ©es en albums.

Le reste du temps, les histoires sont directement Ă©ditĂ©es en albums, cette pratique a tendance Ă  se gĂ©nĂ©raliser. MĂȘme si le format Ă  la française (hauteur supĂ©rieure Ă  la largeur) est celui de la majoritĂ© des albums, il existe aussi des albums ayant un format plus rare (format Ă  l'italienne oĂč la largeur est supĂ©rieure Ă  la hauteur, format carrĂ©). De mĂȘme le format est souvent plus grand que celui d'une feuille A4 mais les petits formats ou les traductions des comics sont plus petits que le A4. Les Ă©ditions françaises des mangas prennent un format poche.

  • Une sĂ©rie est un ensemble d'albums reliĂ©s par un thĂšme ou un personnage, organisĂ© le plus souvent de façon chronologique quand l'histoire se dĂ©roule tout au long de la sĂ©rie.

Internet : nouvelle forme de bande dessinée

L'essor de la bande dessinĂ©e en ligne a permis Ă  cet art de sortir du format classique. Le processus de crĂ©ation s'est dĂ©mocratisĂ© comme en tĂ©moigne la production sur des sites internet comme "grandpapier" et notamment grĂące aux logiciels de graphisme sur ordinateur qui permettent Ă  de plus en plus d'auteurs de rĂ©aliser l'ensemble des Ă©tapes par eux-mĂȘmes. Le mode d'Ă©dition peut lui aussi ĂȘtre diffĂ©rent sur Internet : des sĂ©ries sont dĂ©sormais publiĂ©es sur des sites qui proposent des abonnements avec des nouvelles planches Ă  Ă©chĂ©ance hebdomadaire, mensuelle ou quotidienne. Cette façon de procĂ©der copiĂ©e sur la diffusion d'Ă©pisodes de sĂ©ries tĂ©lĂ©visĂ©es permet de subventionner la crĂ©ation en mĂȘme temps que celle-ci se fait. Par exemple, Les Autres Gens, rĂ©alisĂ© par une trentaine d'auteurs et qui grĂące au succĂšs rencontrĂ© sur Internet a connu une version papier[22].

Support applicatif

La démocratisation des tablettes et des smartphones a permis aux auteurs de bande dessinée de s'en emparer.

Fonctionnement par abonnement

Si nous pouvons citer les applications avec abonnement des grands éditeurs de comics que sont DC avec DC Univers[23], et Marvel avec Marvel Unlimited[23], il existe également des propositions du coté des éditeurs de mangas. Ces plateformes proposent un accÚs illimité au catalogue, mais avec une temporalité de sortie plus longue ; par exemple chez Marvel il faut compter 6 mois supplémentaires pour voire les opus apparaitre.

Ces application proposent une vue en page globale, ou au tap, c'est-à-dire que nous voyons une case par tap. Ce qui permet l'ajout d'effet sonores, et d'effet de révélation brisant l'effet « spoiler du bas de page ». Ce mécanisme permet de s'adapter à tous les formats d'écrans, y compris les plus petits qui ne permettrait pas une vision précise de planches de grande taille.

Application comme bande dessinée close

De nombreuses propositions sont sorties proposant un découpage plus proche de l'album : une application pour une bande dessinée.

Il existe de nombreuses proposition formelles s'éloignant de la forme classique des planches, pour s'approprier les possibles des supports tactiles. Les bandes défilées ont ainsi pris une belle place dans la production. Nous faisons défiler l'histoire en continue ce qui fait apparaitre et ou disparaitre les éléments et permet l'activation d'effets sonores ou video. Nous pouvons citer l'exemple de Phallaina[24].

Histoire

Article détaillé : Histoire de la bande dessinée.

Apparue en Suisse au dĂ©but des annĂ©es 1830 avec la parution des premiers albums de Rodolphe Töpffer (voir l'Histoire de monsieur Jabot), la bande dessinĂ©e se diffuse au cours du XIXe siĂšcle dans le monde entier via les revues et journaux satiriques (voir notamment en France L'IdĂ©e fixe du savant Cosinus de Christophe). PopularisĂ©e tout Ă  la fin de ce siĂšcle dans les journaux amĂ©ricains sous la forme du comic strip, la bande dessinĂ©e devient alors un mĂ©dium de masse, assez diversifiĂ© aux États-Unis, de plus en plus restreint Ă  l'humour et aux enfants en Europe.

Dominant de plus en plus la presse enfantine mondiale, via des pĂ©riodiques spĂ©cialisĂ©s Ă  partir des annĂ©es 1930, la bande dessinĂ©e touche Ă©galement les adolescents et certains adultes, dans le cadre du comic book et de strips de qualitĂ© aux États-Unis, des « petit format » en Europe. À partir des annĂ©es 1950, elle connaĂźt un troisiĂšme foyer de dĂ©veloppement majeur lorsque le Japon se met Ă  en crĂ©er massivement sous l'influence d'Osamu Tezuka. Les trois foyers sont alors relativement indĂ©pendants, tant dans les Ɠuvres publiĂ©es que dans les structures Ă©ditoriales, seul le foyer amĂ©ricain pĂ©nĂ©trant les deux autres.

Le genre considĂ©rĂ© comme infantile, et vecteur de violence auprĂšs de la jeunesse, a mĂȘme Ă©tĂ© contrĂŽlĂ© Ă©ditorialement par la loi comme en France avec la loi du 16 juillet 1949[25] qui interdit toute publication destinĂ©e Ă  la jeunesse « prĂ©sentant sous un jour favorable le banditisme, le mensonge, le vol, la paresse, la lĂąchetĂ©, la haine, la dĂ©bauche ou tous actes qualifiĂ©s crimes ou dĂ©lits ou de nature Ă  dĂ©moraliser l'enfance et la jeunesse », et institue « une commission chargĂ©e de la surveillance et du contrĂŽle des publications destinĂ©es Ă  l'enfance et Ă  l'adolescence ». De mĂȘme aux États-Unis Ă  la mĂȘme pĂ©riode naĂźt le Comics Code Authority qui Ă©tait chargĂ© de vĂ©rifier les publications destinĂ©es Ă  la jeunesse. Dans les annĂ©es 1960, parallĂšlement Ă  l'Ă©mergence de courants analytiques comme les cultural studies, la bande dessinĂ©e commence Ă  chercher Ă  se lĂ©gitimer en quittant cette Ă©tiquette de « littĂ©rature pour enfants », considĂ©rĂ©e comme une phase de transition vers une littĂ©rature pour adultes[26].

Les crĂ©ations de Jean-Claude Forest en France, du mouvement gekiga au Japon et de l'underground amĂ©ricain conduisent Ă  de nombreuses remises en question qui permettent l'apparition d'un premier discours critique en Europe et aux États-Unis. Dans les annĂ©es 1970, les expĂ©rimentations se poursuivent derriĂšre MƓbius, tandis que la revendication de la paternitĂ© littĂ©raire, de plus en plus patente, explose Ă  la fin de la dĂ©cennie avec le succĂšs du terme « roman graphique » de Will Eisner ou le concept des « romans en bande dessinĂ©e » lancĂ© pour promouvoir Corto Maltese d'Hugo Pratt.

Si les séries classiques de divertissement dominent toujours les marchés à la fin des années 2000, la bande dessinée a exploré depuis les années 1980 tous les champs abordés par les autres arts narratifs, et s'est vue de plus en plus légitimée, malgré les récriminations récurrentes de ses acteurs sur la lenteur de cette reconnaissance.

Art et technique en bande dessinée

Processus de création

Bien que les Ă©tapes de la crĂ©ation d'une bande dessinĂ©e dĂ©pendent des artistes et des Ɠuvres, un cheminement gĂ©nĂ©ral peut ĂȘtre Ă©voqué :

  • synopsis : histoire ou idĂ©e originale ou inspirĂ©e d'une Ɠuvre existante (littĂ©raire ou cinĂ©matographique, par exemple) ;
  • scĂ©nario : traitement dĂ©taillĂ© de l'histoire. Il prĂ©cise, planche par planche, le dĂ©coupage de l'action, la position des personnages, et prĂ©sente les dialogues ;
  • recherche graphique : Le dessinateur travaille au style gĂ©nĂ©ral. Il crĂ©e les personnages principaux et l'environnement dans lequel ils Ă©voluent.
    Si le lieu et l'époque existent, ou ont existé, un travail de recherche de matériel typographique et iconographique est effectué. Si l'univers de l'histoire sort de l'imaginaire de l'auteur, les recherches sont beaucoup plus orientées vers du design graphique ;
  • mise en page : choix des points de vue, des cadrages et de l'agencement des vignettes dans la planche ;
  • crayonné : premiĂšre Ă©bauche proprement dite du dessin. À partir de cette Ă©tape, le travail s'effectue gĂ©nĂ©ralement sur un support plus grand (format A2) que celui de la planche imprimĂ©e (format A4) ;
  • encrage : opĂ©ration consistant Ă  passer Ă  l'encre les contours du crayonnĂ© et les ombres afin de donner au dessin un trait dĂ©finitif. Finalement, seul ce tracĂ© sera imprimĂ©. Les dĂ©cors et les phylactĂšres sont aussi ajoutĂ©s et positionnĂ©s lors de cette Ă©tape. Ils ne sont pas toujours prĂ©sents, oĂč alors de maniĂšre succincte, dans le crayonnĂ©.
    Certains auteurs encrent directement sur le crayonnĂ©, qu'ils Ă©liminent ensuite en gommant. Perdant ainsi toutes traces de cette Ă©tape. Une autre mĂ©thode consiste Ă  effectuer un crayonnĂ© au crayon bleu inactinique, qu’il n’est pas nĂ©cessaire de gommer, le tracĂ© bleu clair n’apparaissant pas Ă  la reproduction photographique, ou Ă©tant Ă©liminĂ© par rĂ©glages du scanner. D'autres utilisent un calque transparent placĂ© par-dessus le crayonnĂ©. Une derniĂšre façon consiste Ă  utiliser une tablette lumineuse en superposant le crayonnĂ© avec une feuille vierge, et en encrant sur celle-ci ;
  • mise en couleur : opĂ©ration qui consiste Ă  choisir et appliquer la couleur aux diffĂ©rentes zones dĂ©limitĂ©es par les traits encrĂ©s (personnages, dĂ©cors, vĂȘtements), tout en respectant la continuitĂ© des couleurs au fil des planches. Le coloriste doit aussi dĂ©finir les lumiĂšres et les ombres du dessin. La mise en couleur dite traditionnelle est effectuĂ©e sur un tirage particulier de la planche, appelĂ© « bleu », oĂč les traits noirs de l'encrage sont imprimĂ©s en bleu-gris clair.
    Par le passĂ© cette tĂąche Ă©tait faite Ă  l'aquarelle appliquĂ©e au pinceau et Ă  l'aĂ©rographe ; de nos jours elle est souvent effectuĂ©e par informatique. Les couleurs sont de plus en plus rĂ©alisĂ©es par des professionnels, les coloristes et parfois par le dessinateur lui-mĂȘme ;
  • couleur directe : l'encrage et la mise en couleur peuvent ĂȘtre rĂ©alisĂ©s lors d'une Ă©tape unique, Ă  la maniĂšre d'un peintre ;

Le champ graphique est vaste en fonction de la technique utilisĂ©e qui va des premiers dessins gravĂ©s Ă  la pointe sĂšche jusqu'Ă  l'utilisation de la peinture Ă  l'aĂ©rographe par certains auteurs tels Juan Gimenez. Cette derniĂšre mĂ©thode (maintenant souvent mĂȘme remplacĂ©e par l'infographie) permet des rĂ©alisations qui sont plus proches visuellement de la photo que du dessin avec l’élimination du trait.

  • lettrage : le texte des dialogues et commentaires est encrĂ© en l'alignant dans les espaces laissĂ©s Ă  cet effet lors de l'encrage de la planche. L'opĂ©ration est rĂ©pĂ©tĂ©e pour chaque langue dans laquelle l'histoire est publiĂ©e.

En fonction de l'Ɠuvre et de l'artiste, la mĂȘme personne peut rĂ©aliser tout ou une partie du travail de crĂ©ation : scĂ©nario, dessin, encrage. Le plus souvent le travail est partagĂ© entre un scĂ©nariste et un dessinateur. Certaines Ă©tapes plus spĂ©cifiques, telles que le lettrage et la mise en couleur, peuvent ĂȘtre laissĂ©es Ă  des spĂ©cialistes.

Enki Bilal, par exemple, est un auteur complet. Scénariste et dessinateur, il travaille en couleur directe. Il a aussi la particularité de dessiner les cases sur des feuilles séparées, ce qui lui permet de les agencer à loisir sur la planche.

Parallélisme avec les autres arts

Alors que la bande dessinĂ©e Ă©voque en premier un art propre aux peintres, tout en Ă©tant vendue comme de la littĂ©rature (ou du moins comptabilisĂ©e comme telle dans les chiffres du secteur de l'Ă©dition), plus nombreux sont les liens entre cinĂ©ma et bande dessinĂ©e tant dans la technique de rĂ©alisation que par les moyens artistiques Ă  mettre en Ɠuvre, qui ont interpĂ©nĂ©trĂ© les deux modes d'expression.

Il en est ainsi pour l'Ă©criture et le rythme de l'histoire, la rĂ©alisation des dĂ©cors, l'utilisation des angles de prises de vues (panoramiques, plongĂ©es, contre-plongĂ©es, gros plans, plans amĂ©ricains, le dessin seul gardant la possibilitĂ© de montrer le personnage prenant appui ou marchant sur le bord de l'Ă©cran, voire d'en sortir) les montages, les Ă©clairages (avec des outils Ă©lectroniques de crĂ©ation ou de colorisation maintenant communs aux deux arts), la limitation du champ visuel par l'Ă©cran ou la page, la vision 2D, la sonorisation (subjective pour la BD mĂȘme si certains auteurs tel Cosey font des suggestions d'accompagnements musicaux) avec voix off ou attribuĂ©e Ă  l'acteur, les ellipses, retours en arriĂšre et autres jeux sur l'Ă©chelle du temps
 Mais le dessinateur est, lui, maĂźtre de ses acteurs, n'a pas besoin de budget pour des milliers de figurants ou de difficiles dĂ©cors, et peut refaire toute prise sans limite. Enfin, le dessinateur a la libertĂ© de cadrage (une case peut ĂȘtre horizontale, verticale, etc.) quand le cinĂ©aste est tenu au rapport de l'Ă©cran.

À l'inverse le cinĂ©ma utilise la bande dessinĂ©e dans sa phase de conception avec ce qu'on appelle le storyboard.

Les acteurs du marché

Éditeurs

Éditeurs franco-belges

Un classement rapide permet de distinguer, parmi les éditeurs de langue française :

Éditeurs amĂ©ricains

Les plus grands sont :

  • Marvel Comics (Avengers, X-Men, Star Wars, Gardiens de la Galaxie, Spider-Man, Hulk, Captain America, Iron Man, Thor, Daredevil, Defenders, Black Panther, Howard the Duck, Tron, le Magicien d'Oz
) ;
  • DC Comics (Batman, Superman, Justice League, Green Lantern, Flash, Wonder Woman, Arrow, Cyborg, Aquaman, Shazam, Suicide Squad
) ;
  • Dark Horse Comics (Hellboy, Avatar, Predator, Alien, Avatar le Dernier MaĂźtre de l'air
) ;
  • Image Comics (Spawn, The Walking Dead, Street Fighter, Tortues Ninjas
) ;
  • Boom! Studios (La PlanĂšte des Singes, Power Rangers, Hero 2, WWE
) ;
  • IDW Publishing (Jurassic Park, My Little Pony, Gi-Joe, Star Trek, Doctor Who, Tortues Ninjas, Star Wars Adventures, Transformers, Retour vers le futur
).

Éditeurs japonais

Le métier d'auteur de bande dessinée

Article détaillé : Auteur de bande dessinée.

Une bande dessinée est réalisée par un auteur qui peut tout faire de A à Z, on parle d'auteur « complet », ou bien par une équipe d'auteurs avec au moins un scénariste qui écrit l'histoire, un dessinateur qui la met en image, et parfois un coloriste. L'éditeur se charge ensuite d'assurer la production proprement dite de l'album et sa diffusion dans les librairies.

Les auteurs complets se trouvent principalement dans la bande dessinée européenne, alors que les auteurs américains et asiatiques sont plus souvent organisés en studios de plusieurs personnes avec un auteur principal et des assistants.

En France en 2015, on recense 1 500 auteurs au sens large c'est-Ă -dire scĂ©naristes et dessinateurs. Les chiffres de vente par album Ă©tant de moins en moins bons depuis les annĂ©es 2000 — le tirage moyen d'un album a Ă©tĂ© divisĂ© par cinq, la moitiĂ© des auteurs gagne moins que le SMIC[27].

Le salaire d'un auteur de bande dessinĂ©e varie selon ses travaux et les chiffres de vente mais en moyenne un auteur français reçoit entre 150 € et 250 € par planche[28].

Les critiques

L'ACBD et ses publications

Le marché

Le marché francophone

L'association des critiques et des journalistes de bande dessinée (ACBD) publie annuellement un rapport sur le marché francophone de la bande dessinée.

Le marché francophone en 2012

Article détaillé : 2012 en bande dessinée.

En 2012, le marchĂ© de la bande dessinĂ©e francophone vit une situation paradoxale. Depuis seize ans, le nombre de publications n'avait cessĂ© de croĂźtre[29] pour atteindre le chiffre de 5 327 livres publiĂ©s, dont 72 % Ă©taient des nouveautĂ©s (le reste se partageant entre rĂ©Ă©ditions, artbooks et essais). Cette « bonne santé » Ă©conomique vient aprĂšs une pĂ©riode de crise qu'avait subi le secteur durant les annĂ©es 1980-1990 mais dĂ©passĂ©e en 2012[30]. Toutefois, ce succĂšs n'est pas total et seule une centaine d'albums bĂ©nĂ©ficie de tirages supĂ©rieurs Ă  50 000 exemplaires. De mĂȘme, dix mangas reprĂ©sentent 50 % de l'ensemble des ventes de ce secteur[31], le marchĂ© du manga se stabilisant aprĂšs avoir longtemps progressĂ©. Si au milieu des annĂ©es 2000, la production de manga constitue la moitiĂ© de la production de bande dessinĂ©e[30], il recule ensuite et connaĂźt en 2010 une baisse de prĂšs de 14 % en volume et de 7,7 % en valeur[32] et en 2011 une stabilisation.

Par ailleurs, 310 Ă©diteurs sont alors recensĂ©s mais quatre publiĂšrent plus de 43 % des titres[33]. Ces grands groupes se caractĂ©risent par une production diversifiĂ©e et un catalogue important alors que les Ă©diteurs plus petits Ă©taient souvent cantonnĂ©s Ă  une niche (Panini : comics et manga, Bamboo : humour essentiellement, l'Association : bande dessinĂ©e d'auteur
) et possĂšdent un fonds moins riche. Cela n'empĂȘche pas des succĂšs importants comme Les Profs Ă©ditĂ©s par Bamboo (120 000 exemplaires) ou Les Simpson Ă©ditĂ©s par Jungle (150 000 exemplaires)[34]. La situation Ă©tait donc contrastĂ©e et certains craignaient que la surproduction menace l'Ă©quilibre de ce marchĂ©[30].

Le marché français en 2015

Dans la revue CaractÚre, la journaliste Isabelle Calvo-Duval analyse le rapport annuel 2015 réalisé par Gilles Ratier pour l'Association des critiques et journaliste de bande dessinée (ACBD)[35]. L'auteur analyse que, dans les années 1990, le secteur comptait quelque 800 parutions tandis que dans les années 2000, celles-ci se montaient à 1 563 livres publiés. En 2015, 368 éditeurs ont publié 5 255 ouvrages, dont 35,2 % par trois enseignes : Média-Participations (Dargaud, Dupuis, Lombard, Kana , etc.) avec 762 titres, Delcourt (698 titres) et Glénat (392 titres).

En 2015, la France reprĂ©sente 50 % des ventes de mangas en Europe, tandis que la bande dessinĂ©e japonaise emporte 40 % du marchĂ© en France. Ce pays est depuis plusieurs annĂ©es, le deuxiĂšme plus grand consommateur de mangas au monde, derriĂšre le Japon au point que certains Ă©diteurs ont dĂ©cidĂ© – fait unique – de publier simultanĂ©ment certains volumes dans les deux langues, japonais et français[36].

Le marché français en 2017

Dans Les Échos en octobre 2017[37], les journalistes Michael Mastrangelo et MĂ©lanie Chenouard indiquent que « le secteur de la bande dessinĂ©e a connu une croissance de 20% de son chiffre d'affaires ces 10 derniĂšres annĂ©es », ce qui dans le marchĂ© de l'Ă©dition française situe les bandes dessinĂ©es en troisiĂšme position (aprĂšs la littĂ©rature gĂ©nĂ©rale et l'Ă©dition jeunesse), et ce pour la premiĂšre fois[38]. Le lectorat est fĂ©minin Ă  53 %.

Marché de l'occasion

Le marché de l'occasion de la bande dessinée est un marché dynamique, en Belgique particuliÚrement, porté par les différents festivals et par des librairies spécialisées.

Marché des éditions originales et dédicaces

Les Ă©ditions originales sont les albums (en nombre limitĂ©) Ă©ditĂ©s une premiĂšre fois. Lorsque l'album a du succĂšs, il peut ĂȘtre rĂ©Ă©ditĂ© de nombreuses fois ; les collectionneurs accordent une valeur parfois trĂšs importante aux albums de l'Ă©dition d'origine. La valeur varie selon la raretĂ© de l'Ă©dition originale, l'Ă©tat de l'album et la prĂ©sence d'une dĂ©dicace. La bande dessinĂ©e qui a Ă©tĂ© vendue au prix le plus Ă©levĂ© Ă  ce jour est un exemplaire du premier numĂ©ro d'Action Comics, qui a Ă©tĂ© Ă©changĂ© au prix de 3 207 852 dollars (soit environ 2 367 716 euros*) sur eBay le [39]. D'aprĂšs Les Échos en 2017[40], le marchĂ© de la BD d'investissement (les planches originales) « a dĂ©collĂ© depuis 2007 - notamment avec la vente Bilal - et poursuit son ascension, avec des montants parfois stratosphĂ©riques » ; en revanche, les prix des objets sont en stagnation.

Une dĂ©dicace est un dessin original exĂ©cutĂ© par l'auteur d'une bande dessinĂ©e et gĂ©nĂ©ralement dĂ©diĂ© Ă  un lecteur. Cette dĂ©dicace est souvent dessinĂ©e sur une des pages blanches qui commencent ou finissent l'album. Les festivals de bandes dessinĂ©es prĂ©voient souvent des stands de dĂ©dicace nombreux ; la popularitĂ© des auteurs est un facteur d'attrait important pour les visiteurs. Les libraires peuvent Ă©galement inviter des auteurs Ă  dĂ©dicacer. En France, les dĂ©dicaces sont en rĂšgle gĂ©nĂ©rale gratuites mais peuvent ĂȘtre attribuĂ©es par tirage au sort. Certaines personnes qui revendent, parfois fort cher, leur dĂ©dicace fraĂźchement reçue provoquent l'exaspĂ©ration des auteurs[41]. Aux États-Unis les dĂ©dicaces dessinĂ©es sont payantes pour le lecteur ; l'auteur est ainsi rĂ©munĂ©rĂ©[42].

Marché des planches originales

La planche originale est le support (généralement en format A2) sur lequel l'auteur a exécuté son dessin. Les premiers auteurs de bandes dessinées accordaient peu d'importance à ces documents dÚs lors que l'album était imprimé. Actuellement, les passionnés se disputent ces planches à prix d'or.

Ventes aux enchÚres et cote du 9e art

Initialement sans valeur, les planches originales ont vu leur cote grimper au cours des années 1990 et 2000. La premiÚre vente aux enchÚres consacrée à la bande dessinée eut lieu en 1989. Le nombre de ventes atteint en 2015 une quarantaine à l'année[43] ce qui ferait de la bande dessinée un des marchés les plus actifs[44]. Quelques auteurs drainent la majorité des clients des salles d'enchÚres, à commencer par Hergé, le créateur de la série Les Aventures de Tintin, qui de son vivant offrait ses planches originales, souvent avec une dédicace[45]. Cette flambée des prix amÚne des piÚces qu'on pensait disparues dans les salles de vente[46],[47].

ProposĂ© par Artcurial, un dessin original de l'album Le Lotus bleu fut vendu dĂ©but octobre 2015 Ă  Hong Kong pour 1.1 million d'euros[48]. Le mĂȘme mois, une double planche d'HergĂ© de l'album Le Sceptre d'Ottokar a Ă©tĂ© adjugĂ©e prĂšs d'1.563 million d'euros[49],[50]. PubliĂ©e dans Le Petit VingtiĂšme le 6 juillet 1939, cette planche Ă©tait estimĂ©e entre 600 000 et 800 000 euros[51]. Cette double planche est issue d'un collectionneur belge privĂ©, Jean-Arnold Schoofs. Parmi les autres piĂšces proposĂ©es se trouvent des originaux de Spirou et Fantasio, AstĂ©rix ou Blake et Mortimer[52].

Le record absolu est détenu par les pages de garde bleu foncé des albums de Tintin vendues 2,6 millions d'euros en 2014. Une couverture gouachée de Tintin en Amérique fut également adjugée pour 1,3 million d'euros en 2012[44]. Cette couverture fait partie des rares dessins mis en couleur par Hergé[53].

Les Ɠuvres de Bilal se vendent Ă©galement dans les 100 000 euros en moyenne[54]. Les autres artistes de bande dessinĂ©e sont loin d'atteindre ces prix, les planches de Jean Giraud par exemple Ă©taient Ă  quelques dizaines de milliers d'euros en 2007[55].

CÎté comics, le no 1 d'Action comics, la premiÚre revue consacrée à Superman et dont peu d'exemplaires en bon état restent disponibles, fut vendu à environ 1.6 million d'euros en décembre 2011 mais pas via une maison de vente aux enchÚres[53],[56]. Sur eBay, un exemplaire est parti à 3 millions de dollars[57].

Produits dérivés

Les bandes dessinées les plus fameuses inspirent la création de nombreux produits dérivés (figurines, posters
).

Certains hĂ©ros de bandes dessinĂ©es sont Ă©galement utilisĂ©s sur des articles dits « avec licence » : vĂȘtements, articles de papeterie, personnages ou mĂȘme reconstitution de scĂšnes d'une bande dessinĂ©e Ă  succĂšs tels les personnages de Walt Disney depuis fort longtemps ou, plus rĂ©cemment de ceux de Tintin, d'AstĂ©rix et bien d'autres.

Dans les institutions

Musées spécialisés, archives, bibliothÚques

La bande dessinée, comme tout art parvenu à maturité, possÚde ses institutions spécialisées. Les plus importants centres incluent :

Expositions d'auteurs dans des musées

Expositions individuelles

La bande dessinée se faisant une place comme un art à part entiÚre, ses auteurs exposent également dans des grands musées autrefois réservés à d'autres formes d'art comme la peinture ou la sculpture. Ainsi Robert Crumb a exposé au Musée d'art moderne de la ville de Paris en 2012, mais aussi Enki Bilal au Musée du Louvre en 2013.

Le Centre Georges Pompidou propose en mars-mai 2012 une rétrospective « Art Spiegelman : CO-MIX - une rétrospective de bandes dessinées, graphisme et débris divers »[60],[61],[62].

Expositions thématiques collectives

Les expositions collectives peuvent reflĂ©ter un thĂšme social et politique. Ainsi, dans Le Monde, le chroniqueur de bandes dessinĂ©es FrĂ©dĂ©ric Potet[63] relĂšve « TĂ©moignages Ă  la premiĂšre personne, rĂ©cits fouillĂ©s, reportages
 La bande dessinĂ©e s'est emparĂ©e de la crise migratoire ». En effet, en octobre 2013, le MusĂ©e national de l'histoire de l'immigration a proposĂ© 500 documents pour Ă©tudier les relations entre bande dessinĂ©e et « mouvement migratoire »[64]. En juin 2018, le festival Lyon BD organise une exposition appelĂ©e RĂ©fugiĂ©s pour Ă©tudier « la façon dont le 9e art traite de la situation des rĂ©fugiĂ©s arrivĂ©s en Europe ces derniĂšres annĂ©es au pĂ©ril de leur vie, et dans des proportions jamais vues ». L'auteur cite plusieurs artistes engagĂ©s sur ce thĂšme Ă  travers leurs Ɠuvres, comme Zep, Alessandro Tota, Ivan Brun, Joe Sacco , etc. En janvier 2017, le mĂ©morial de la Shoah organise l'exposition Shoah et bande dessinĂ©e oĂč figure, entre autres, le travail d'Art Spiegelman[65],[66]. En 2018-2019, le MusĂ©e du Louvre organise une exposition illustrant « comment le 9e art s’approprie, entre rĂ©el et fiction, les dĂ©couvertes archĂ©ologiques Ă  l’origine des collections du Louvre »[67].

Universités

La bande dessinée se fait une place progressivement dans l'enseignement supérieur. Ainsi en novembre 2015, l'université de Lancaster dans le nord-ouest de l'Angleterre annonce que Benoßt Peeters sera un de ses professeurs invités pour enseigner « le roman graphique et l'art de la bande dessinée »[68]. Cette premiÚre dans le monde de la bande dessinée montre qu'une certaine légitimité en tant qu'art commence à émerger[69].

ÉvĂ©nements communautaires

Festivals

Article détaillé : Festival de bande dessinée.

À l'instar du cinĂ©ma, la bande dessinĂ©e a aussi ses festivals. Il s'agit d'Ă©vĂ©nements gĂ©nĂ©ralement annuels dĂ©diĂ©s Ă  la bande dessinĂ©e sur un ou plusieurs jours. Les lecteurs peuvent rencontrer les auteurs et les Ă©diteurs, assister Ă  des confĂ©rences ou visiter une exposition de dessins ou de planches originales[70].

Rencontrer un auteur est également l'occasion de se faire dédicacer son album ; le temps d'attente pour l'obtenir est par contre variable suivant la popularité de l'auteur[71].

Dans le monde de la bande dessinée américaine et asiatique, le terme de « convention» est également utilisé pour désigner de tels rassemblements à l'image des conventions d'anime comme le Comic Market. L'une des plus célÚbres des conventions américaines est le Comic-Con qui se déroule à San Diego et s'est élargi progressivement au-delà de la bande dessinée à d'autres univers comme le cinéma ou les jeux vidéo.

En France le plus important en termes de frĂ©quentation est le festival international de la bande dessinĂ©e d'AngoulĂȘme (FIBD) qui est crĂ©Ă© en 1974 et se dĂ©roule traditionnellement fin janvier. En Italie, le festival de bande dessinĂ©e de Lucques fondĂ© en 1965 est un des plus anciens festivals consacrĂ©s au genre.

Prix et récompenses

Article détaillé : Liste de prix de bande dessinée.

La plupart des prix sont décernés annuellement et s'accompagnent de la remise d'une somme d'argent ou d'un trophée. Ces prix peuvent également récompenser des dessinateurs, des caricaturistes ou des dessinateurs de presse.

Il arrive que des prix littĂ©raires gĂ©nĂ©ralistes aient des catĂ©gories consacrĂ©es Ă  la bande dessinĂ©e (prix Hugo), ou rĂ©compensent les bandes dessinĂ©es dans le cadre d'une interprĂ©tation large du mot « littĂ©raire » comme « livre ». Dans le monde francophone, aucun prix de bande dessinĂ©e n'a l'aura des prix littĂ©raires, le plus connu Ă©tant le Grand Prix de la ville d'AngoulĂȘme, remis lors du festival d'AngoulĂȘme depuis 1974 Ă  un auteur pour l'ensemble de son Ɠuvre.

Records

La bande dessinée fait l'objet de performances inscrites au livre Guinness des records. Ainsi la plus longue bande dessinée fut réalisée à Lyon à l'occasion du Lyon BD festival en 2016 sur 1,6 km détrÎnant le précédent record américain de 1,2 km[72].

Dans la culture et les médias

Communication par la bande dessinée

La bande dessinée s'est rapidement imposée comme un vecteur de communication efficace sur tous publics :

  • GlĂ©nat concept est la premiĂšre agence de communication par la BD (crĂ©Ă©e en 1984 et dirigĂ©e par Roger Brunel) ;
  • en Belgique, Cartoonbase se spĂ©cialise dans ce domaine Ă  partir de 1997[73].

Revues de bande dessinée, journalisme et critiques

Émissions de tĂ©lĂ©vision consacrĂ©e Ă  la bande dessinĂ©e

Parmi les émissions autour de la bande dessinée, on peut citer en France Tac au tac, diffusé entre 1969 et 1975 sur les chaßnes de l'ORTF. Coopérant ou s'affrontant, les invités se livraient à des dessins improvisés, souvent collectifs, encadrés par des contraintes inspirées des jeux surréalistes comme le cadavre exquis. De nombreux dessinateurs de bande dessinée y ont participé, tels que Gotlib, Franquin, Mandryka, Jean Giraud, Claire Bretécher, Hugo Pratt, Uderzo, Morris


Autres émissions, La Bande à Bédé, rubrique de l'émission Récré A2, diffusée le mercredi aprÚs-midi entre 1980 et 1986 ainsi qu'Un monde de bulles qui fut diffusée sur la chaßne parlementaire Public Sénat, sur le canal 13 de la TNT française de 2005 à 2013. Cette derniÚre créée par Jean-Pierre Elkabbach et Jean-Philippe LefÚvre, mettait en lumiÚre les auteurs, scénaristes et dessinateurs de bande dessinée, sous forme de reportages, dévoilant ainsi les coulisses, la fabrication et le processus de ce médium. Elle y décryptait aussi les sorties, les rendez-vous spécifiques liés à ce thÚme tels que les festivals et passait parfois des bandes annonces des films basés d'aprÚs ce support.

De la bande dessinée au cinéma

Les industries de la bande dessinĂ©e et du cinĂ©ma sont nĂ©es en mĂȘme temps et ont beaucoup de traits communs (la sĂ©quence, la narration, les plans). Des passerelles ont naturellement reliĂ© ces deux mĂ©diums. Longtemps, les adaptations de bandes dessinĂ©es au cinĂ©ma (ou en sĂ©ries tĂ©lĂ©visĂ©es) ont Ă©tĂ© des productions Ă  petit budget et sans grandes ambitions artistiques (avec quelques exceptions, comme Barbarella) : Lucky Luke, Gros DĂ©gueulasse, Fais gaffe Ă  la gaffe (Gaston Lagaffe), Spiderman. Aux États-Unis, au dĂ©but des annĂ©es 1980, de vĂ©ritables films adaptĂ©s de bandes dessinĂ©es ont vu le jour, revisitant les classiques du comic-strip : Popeye par Robert Altman, Annie par John Huston, Flash Gordon, Dick Tracy, Superman par Richard Lester, etc.

À la fin des annĂ©es 1980, une nouvelle voie est ouverte par Tim Burton avec son Batman : ayant grandi avec les comics et ayant suivi les Ă©volutions rĂ©centes du genre (Frank Miller, Alan Moore), Burton filme Batman comme un conte sombre et dramatique. Enfin on prend un super-hĂ©ros au sĂ©rieux. Le progrĂšs des effets spĂ©ciaux numĂ©riques, au cours des annĂ©es 1990, a permis de rendre presque crĂ©dibles visuellement les effets exubĂ©rants autrefois imaginĂ©s par Stan Lee et Jack Kirby, ce qui aboutira Ă  la crĂ©ation d'une grande quantitĂ© de films inspirĂ©s par les comic-books : Spider-Man par Sam Raimi, les X-Men, Daredevil, Catwoman, La Ligue des gentlemen extraordinaires, The Crow, etc.).

Les héros de bandes dessinées francophones tels que : Astérix, Bécassine et le Trésor viking, Les Aventures de Tintin : Le Secret de La Licorne, Sur la piste du Marsupilami, Titeuf, le film, Boule et Bill, Largo Winch, Les Aventures extraordinaires d'AdÚle Blanc-Sec, Les Schtroumpfs et plus récemment Les Profs, bénéficient de moyens équivalents.

Notes et références

Notes

  1. Ce nom vient de la sĂ©rie d’articles NeuviĂšme Art, musĂ©e de la bande dessinĂ©e parue sous la signature de Morris dans le Journal de Spirou entre 1964 et 1967 (la premiĂšre livraison date du , no spĂ©cial de NoĂ«l, no 1392). Cette classification a Ă©tĂ© reprise et popularisĂ©e par Francis Lacassin dans son livre Pour un neuviĂšme art, la bande dessinĂ©e. La paternitĂ© de l'expression est cependant revendiquĂ©e par le critique et historien du cinĂ©ma Claude Beylie qui l'a utilisĂ©e pour la premiĂšre fois en mars 1964 dans la revue Lettres et MĂ©decins (article « La bande dessinĂ©e est-elle un art ? »). Source : Lettres et MĂ©decins, supplĂ©ment littĂ©raire de La Vie mĂ©dicale, numĂ©ro datĂ© de mars 1964.

Références

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  2. AurĂ©lien Fouillet, « De DĂ©dale Ă  Batman. Étude sur un imaginaire contemporain : les super-hĂ©ros », SociĂ©tĂ©s, no 106,‎ , p. 25 Ă  32 (lire en ligne)
  3. Thierry Groensteen, « Bande dessinĂ©e, mode d’emploi : un art sĂ©quentiel », sur editionsdelan2.com (consultĂ© le ).
  4. Lacassin 1982.
  5. Beaux Arts magazine hors-sĂ©rie : Qu'est-ce que le manga ? Dans le mĂȘme magazine, le lecteur peut lire qu'« il semble aujourd'hui Ă©vident de possĂ©der des BD dans son salon. ».
  6. Aurélia Vertaldi, « Finkielkraut considÚre la bande dessinée comme un art mineur », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
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  15. Alessandrini 1979.
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Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Il existe une catégorie consacrée à ce sujet : Bande dessinée.

Liens externes