Moyenmoutier
Moyenmoutier est une commune française située dans le département des Vosges, en Lorraine, dans la région administrative Grand Est.
Moyenmoutier | |
Moyenmoutier vue à Pierre d'Appel. | |
Blason |
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Administration | |
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Pays | France |
Région | Grand Est |
Département | Vosges |
Arrondissement | Saint-Dié-des-Vosges |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération de Saint-Dié-des-Vosges |
Maire Mandat |
Jean Hirli 2020-2026 |
Code postal | 88420 |
Code commune | 88319 |
Démographie | |
Gentilé | Médianimonastérien(e)s |
Population municipale |
3 065 hab. (2020 ) |
Densité | 90 hab./km2 |
Population agglomération |
9 739 hab. (2020) |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 22′ 50″ nord, 6° 54′ 51″ est |
Altitude | 320 m Min. 285 m Max. 642 m |
Superficie | 34,21 km2 |
Type | Commune rurale |
Unité urbaine | Moyenmoutier (ville-centre) |
Aire d'attraction | Saint-Dié-des-Vosges (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Raon-l'Étape |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | ville-moyenmoutier.fr/ |
Ses habitants sont appelés les Médianimonastériens.
Géographie
Localisation
L'agglomération principale (le Centre) occupe la partie basse de la vallée du Rabodeau et ses abords immédiats, à l'altitude moyenne de 320 m. Au cœur d'une agglomération l'associant à Étival-Clairefontaine, La Voivre, Vieux-Moulin, Senones et La Petite-Raon, la cité se situe à 17 km de Saint-Dié-des-Vosges, à 76 km de Nancy et à 85 km de Strasbourg par le col du Hantz (641 m).
Elle comprend plusieurs sections :
- le Centre
- le Rabodeau
- le Paire
- la Chapelle
- Saint-Prayel
- la Prelle
- les Voitines
- le Grand Himbaumont
- le Petit Himbaumont
- Saint-Blaise, dont les habitants sont les Bégoncellois
auxquelles sont également rattachés plusieurs écarts ou habitations isolées. On peut par exemple citer, les Azelis, le Cadran Bleu, les Quatre Chemins, la Bergerie, la Pépinière, les Baraques, le Pré de la Fosse, les Fossés...
Sur le territoire de la commune, le Rabodeau reçoit plusieurs petits affluents, dont le Ruisseau du Paire en rive gauche et celui de Ravines en rive droite, puis se jette dans la Meurthe en rive droite à hauteur de Saint-Blaise[1].
Communes limitrophes
Hydrographie
La commune est située dans le bassin versant du Rhin au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par la Meurthe, le Rabodeau, le ruisseau des Ravines, le ruisseau de Chevreusegoutte, le ruisseau de la Forain, le ruisseau de la Route Forestiere, le ruisseau de Mandois, le ruisseau de Moyenmoutier, le ruisseau des Grands Deves et le ruisseau le Tapageur[2] - [Carte 1].
La Meurthe, d'une longueur totale de 160,6 km, prend sa source dans la commune du Valtin et se jette dans la Moselle à Pompey, après avoir traversé 53 communes[3].
Le Rabodeau, d'une longueur totale de 25,7 km, prend sa source dans la commune de Moussey et se jette dans la Meurthe sur le territoire communal, face à Étival-Clairefontaine, après avoir traversé quatre communes[4].
Le ruisseau des Ravines, d'une longueur totale de 10,6 km, prend sa source dans la commune de La Petite-Raon et se jette dans le Rabodeau sur la commune, après avoir traversé trois communes[5].
La qualité des eaux de baignade et des cours d’eau peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l’eau et l’Agence française pour la biodiversité[Carte 2].
Urbanisme
Typologie
Moyenmoutier est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1] - [6] - [7] - [8]. Elle appartient à l'unité urbaine de Moyenmoutier, une agglomération intra-départementale regroupant 6 communes[9] et 9 739 habitants en 2020, dont elle est ville-centre[10] - [11].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Saint-Dié-des-Vosges, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 47 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[12] - [13].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (73 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (75 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (73 %), prairies (19 %), zones urbanisées (5,1 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (1,9 %), zones agricoles hétérogènes (0,7 %), mines, décharges et chantiers (0,3 %)[14].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[15].
Toponymie
Le nom de Moyenmoutier peut être interprété comme : monastère médian.
À la fin du VIIe siècle, saint Hidulphe fonde un monastère à mi-chemin entre les deux monastères plus anciens de Senones et Etival, et donc dénommé "medianum monasterium". Le nom de Moyenmoutier en dérive directement, car Moutier, comme Moustier ou Monthier, est une forme du latin ecclésiastique monasterium, forme qui a subsistée jusqu'au XVIIe siècle[16]. Elle entre dans le nom de nombreux lieux et communes en France. Par exemple on trouve le nom de Vieux Monthier, sur le territoire de la commune de Noyers-Auzécourt (Meuse) où se trouvait autrefois un monastère déplacé en 1168 à Posesse (Marne). Le nom perdure près de 900 ans plus tard !
Moyenmoutier (1793)[17].
Voie de communication et transports
Jusque 1982, Moyenmoutier était desservie par le chemin de fer du Rabodeau.
Histoire
Le hameau de Saint-Blaise est un point de passage de la Voie des Saulniers gallo-romaine menant de Grand au Rhin. La « rue de la saline » reliant ce hameau au centre-ville rappelle d'ailleurs l'usage antique de ce chemin.
L'étymologie du nom de la commune provient évidemment de l'abbaye de Moyenmoutier : le monastère (moustier), fondé en 671 par saint Hydulphe[18], était à mi-distance de ceux de Senones à l'est, d'Étival à l'ouest, de Saint-Dié au sud et de Bonmoutier (à Val-et-Châtillon) au nord. Cet ensemble forme ce qu'on nomme depuis l'époque moderne la croix sacrée de Lorraine ou croix monastique des Vosges[19].
En 915, les Magyars pillèrent et incendièrent l'abbaye qui fut reconstruite vers 960. Un moine issu de l'abbaye bénédictine, Humbert de Moyenmoutier, envoyé du pape Léon IX à Byzance fut l'un des acteurs majeurs du grand schisme de 1054. Au XIe siècle, les sires de Haute-Pierre obtiennent du duc de Lorraine suzerain la charge d'avouerie sur l'abbaye. Au XIIe siècle, Aubert de Parroy bâtit sur le rocher de la Haute-Pierre un château qui fut détruit au siècle suivant, sur l'ordre du duc de Lorraine.
Le monastère rythme la vie de la communauté locale et subit les vicissitudes des siècles qui passent. Le régime de la commende le laisse dans un triste état à la fin du XVIe siècle. L'abbé commendataire d'alors, Éric de Lorraine, qui est aussi abbé du monastère Saint-Vanne de Verdun et évêque de cette même ville, entreprend de redonner une vie régulière aux moines de ses maisons. Il confie la réforme à Dom Didier de La Cour. En 1604, le pape Clément VII approuve la constitution de la Congrégation de Saint-Vanne et Saint-Hydulphe dont les têtes sont les deux abbayes de Saint-Vanne à Verdun et de Moyenmoutier. Participant pleinement au mouvement de la Contre-Réforme catholique, cette congrégation, territorialement limitée à l'aire d'une Lorraine alors indépendante, donnera naissance à la congrégation française de Saint-Maur, restée bien plus célèbre.
Le XVIIIe siècle est l'âge d'or de l'abbaye avec comme professeur de philosophie et d'Écriture Sainte le célèbre Dom Augustin Calmet qui deviendra abbé du monastère voisin de Senones.
La Révolution française sonne le glas de la vie monacale et le bruit des machines remplace le chant des moines. Devenu bien national, le site est la "première filature mécanique de coton installée dans le département des Vosges"[20].
Ainsi, la commune connaît une époque prospère au XIXe siècle et au début du XXe siècle grâce à l'industrie textile. Celle-ci est importée ici en 1806 par un Anglais, John Heywood, pionnier du coton dans les Vosges, dont les installations industrielles seront par la suite reprises par la société du baron Aimé-Benoît Seillière (1776-1860) et son cousin Benoît-Aimé Seillière, puis le fils de ce dernier, Nicolas-Ernest Seillière (1805-1865), puis Vincent Ponnier et Cie, sociétés également propriétaires d"établissements similaires à Senones (manufacture Saint-Maurice notamment).
La crise de ce secteur a entraîné un net recul démographique.
La Première Guerre mondiale
Au cours de la Première Guerre mondiale, Moyenmoutier ne connaîtra pas réellement l'occupation. Seuls 15 jours en virent la présence des soldats de Guillaume II dans la commune. Son fils, le Kronprinz Guillaume, aurait visité pendant cette période les troupes occupant la localité. La ligne de front sera contenue sensiblement à la limite territoriale avec Senones. La commune sera très souvent sous le feu des bombardements allemands, notamment depuis les positions allemandes qui surplombent Senones. Plusieurs civils sont victimes de ces faits de guerre. Quelques familles sont évacuées vers d'autres départements français. Le hameau de La Chapelle, du fait de sa proximité de La Forain et de La Fontenelle sera particulièrement soumis aux bombardements ennemis. Moyenmoutier servira de base de l'arrière. Les militaires français cantonnent, notamment dans le vallon de Ravines, à proximité de Malfosse. À cet endroit un petit hôpital de campagne est aménagé. Un cimetière y est aussi construit.
Sur la place de l'Hôtel-de-Ville, la Croix Rouge américaine installe, courant 1917, un "stand" qui distribue des boissons chaudes et quelque nourriture aux soldats de retour du front ou qui y montent. Les habitants de la commune profitent eux aussi de ces distributions. Ce point de ravitaillement est tenu par le lieutenant américain Thomas Plummer qui décédera le à l'hôpital de Raon-l'Étape. Sa dépouille est enterrée au cimetière de Moyenmoutier. Une plaque commémorative est apposée sur la façade de l'hôtel de ville.
La commune a été décorée en 1921 de la croix de guerre 1914-1918[21].
Le monument aux morts de la commune sera inauguré le . Il compte près de 250 noms de victimes militaires et civiles, pour la Première Guerre mondiale.
La Seconde Guerre mondiale
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, l'invasion de la commune par l'armée allemande a lieu le . Nombre d'hommes valides enrôlés pour la drôle de guerre se retrouvent prisonniers, l'économie tourne au ralenti. Des jeunes de la commune font des actions de résistance, avec les membres de groupes locaux des vallées du Rabodeau et de la Plaine dont notamment le GMA Vosges. Des déportations sont à déplorer.
Le , après avoir été torturés à l'école du Vivier à Étival, un parachutiste anglais participant à l'opération Loyton et treize patriotes français sont massacrés dans le vallon de Ravines proche de Saint-Prayel, écart au nord de Moyenmoutier.
- Il s'agit de :
- Louis François, conservateur des Eaux et Forêts à Saint-Dié
- Jean-François Pelet, inspecteur des Eaux et Forêts à Saint-Dié
- Paul Caël, exploitant forestier à Saint-Remy
- Paul Duprey, adjudant-chef à La Salle
- René Folcher, garde forestier à La Bourgonce
- Alfred Gaxotte, instituteur à La Bourgonce
- Paul Gérard, brigadier des Eaux et Forêts à Saint-Benoît-la-Chipotte
- Silly Grenwley, lieutenant parachutiste anglais
- Georges Hanus, garagiste à Étival
- Louis Kopf, chef de district à Saint-Benoît-la-Chipotte
- Jean Marcelli, garde forestier à Saint-Benoît-la-Chipotte
- Camille Marotel, garde forestier à Saint-Benoît-la-Chipotte
- Maurice Millotte, brigadier des Eaux et Forêts à La Salle
- Hugues Perrin, ingénieur ECP à Nancy
Les deux premiers suppliciés furent retrouvés enterrés près de la scierie de commune proche du ruisseau des Devis. Les autres furent massacrés dans la scierie de Barodet qui fut incendiée après les faits. Leurs restes, mélangés, ont été inhumés au cimetière de Moyenmoutier. Un monument inauguré en ces lieux le perpétue le souvenir de ces victimes.
De nombreuses déportations eurent également lieu au cours de ce deuxième conflit mondial.
La libération de Moyenmoutier intervint le avec l'arrivée de la 100e division US.
Lors d'une visite officielle en Lorraine du au , le général de Gaulle président de la République fit un arrêt à Moyenmoutier. Il fut accueilli par le maire Marcel Guy et son premier adjoint Robert Liron.
Politique et administration
Budget et fiscalité 2015
En 2015, le budget de la commune était constitué ainsi[22] :
- total des produits de fonctionnement : 2 543 000 €, soit 760 € par habitant ;
- total des charges de fonctionnement : 1 878 000 €, soit 561 € par habitant ;
- total des ressources d’investissement : 1 301 000 €, soit 389 € par habitant ;
- total des emplois d’investissement : 831 000 €, soit 248 € par habitant ;
- endettement : 1 756 000 €, soit 525 € par habitant.
Avec les taux de fiscalité suivants :
- taxe d’habitation : 21,62 % ;
- taxe foncière sur les propriétés bâties : 18,82 % ;
- taxe foncière sur les propriétés non bâties : 35,87 % ;
- taxe additionnelle à la taxe foncière sur les propriétés non bâties : 38,75 % ;
- cotisation foncière des entreprises : 22,11 %.
Liste des maires
Cette liste comprend les maires élus et/ou désignés à compter de la Révolution française et au sens des lois édictées depuis lors. Auparavant, des titres de maire existaient à Moyenmoutier, mais qui ne recouvraient pas les mêmes charges et prérogatives. Les personnes concernées ne sont pas citées ici.
Jumelage
La ville est jumelée avec Oberthal (Sarre) (Allemagne).
Population et société
Évolution démographique
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[23]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[24].
En 2020, la commune comptait 3 065 habitants[Note 3], en diminution de 6,38 % par rapport à 2014 (Vosges : −2,99 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Économie
L'économie de Moyenmoutier a été très marquée par l'industrie textile qui y a laissé des traces encore bien visibles.
À la Révolution, des industriels achetèrent les bâtiments abbatiaux pour y « battre le coton ».
Le XIXe siècle a vu se développer un certain nombre d'unités de production. On trouvait en plus des ateliers de traitement du coton brut, des filatures, des tissages et des ateliers de teinture et d'apprêt.
Ces usines passèrent entre plusieurs mains : Heywood, Sellières, Vincent-Ponnier, Kempf, Boussac. Sellières et Vincent-Ponnier avaient créé la Manufacture de Saint-Maurice, qui regroupait des usines à Moyenmoutier, mais aussi à Senones. D'autres industriels textiles s'installèrent eux aussi dans la commune, au Rabodeau par exemple. Il faut noter également qu'au XIXe siècle, nombre de particuliers travaillaient à façon à domicile et possédaient chez eux des métiers à tisser. Souvent les revenus de cette activité permettaient d'aider financièrement les petits cultivateurs nombreux à l'époque.
Marcel Boussac a été le dernier grand industriel textile de la commune et même au-delà de la vallée du Rabodeau, voire du département des Vosges. À sa mort, ses sociétés périclitèrent et disparurent, à la fin des années 1970. Rachetées par la société Agache-Willot, les usines fermèrent rapidement au cours de la décennie 1980. On y implanta notamment une unité de fabrication de couches pour bébés (marque Peaudouce) puis des meubles ou des éléments de mobilier (Abramante) ainsi qu'une unité de traitement et de conditionnement de coton pour fabrication de pansements (Socovosges).
À l'entrée de la vallée, au lieu-dit la Pépinière, une usine s'installa après la Seconde Guerre mondiale (en 1948) qui fabriquait des bâtiments préfabriqués en bois et fibro-ciment, les établissements Lécorché. Ceux-ci fermèrent en 1978.
À noter également une autre forme d'activité industrielle ou plutôt presque d'artisanat, les scieries. Dès le XVIe siècle, plusieurs de ces établissements ont été installés à Moyenmoutier. Le secteur où l'on rencontrait le plus de ces scieries était la vallée de Ravines[26]. Nombre de celles-ci étaient implantées sur ce petit ruisseau, jusque loin dans la forêt. Elles furent florissantes jusqu'à la fin du XIXe siècle. La dernière, située dans la partie basse du cours d'eau était à Ravines, proche de Saint-Blaise.
À noter que le ruisseau permettait le transport par transport par flottage du bois des bois travaillés ou bruts. Ce travail était effectué par des hommes les voileurs appelés en patois vosgien les Oualous[27], dont le port d'attache était Raon-l'Étape. De plus, l'eau du ruisseau permettait d'entraîner les roues à aubes des moulins de scie. Quelques autres scieries existaient à Moyenmoutier. La dernière en activité dans la commune se trouvait rue du Pair, la scierie Marlier. Elle a fermé au cours des années 1980. Certaines usines (celle de Géroville notamment) étaient équipées de turbines destinées à produire de l'électricité.
L'eau a eu aussi un rôle significatif dans l'industrie textile à Moyenmoutier. Elle apportait l'énergie nécessaire à cette activité, mais surtout elle alimentait les unités de traitement des tissus, soit pour la teinture ou les apprêts. Des aménagements furent construits sur les rivières ou les ruisseaux. Des vannes et des prises d'eau marquent encore le cours du Rabodeau (à la Prelle, à Géroville et au Rabodeau) ou du ruisseau du Pair.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Monuments religieux
- Abbaye Saint-Hydulphe de Moyenmoutier conservée presque intégralement[28]. L'église abbatiale est classée au titre des monuments historiques par liste en 1840 puis par arrêté le . Les anciens bâtiments conventuels du XVIIIe siècle, le portail et les jardins de l'abbaye sont classés par arrêté du [28].
- Église Saint-Hydulphe[29] - [30] - [31] du XVIIIe siècle. Vaste vaisseau abritant notamment des stalles du XVIIe siècle, elle recèle également de grandes orgues[32] - [33] - [34] - [35] - [36], copie fin XIXe siècle de l'instrument ancien déménagé au XIXe siècle à la cathédrale de Saint-Dié, où il subit en le même sort funeste que cet édifice. Il s'agit de l'un des plus grands édifices de ce genre en Lorraine.
- Oratoire Saint Grégoire, l'oratoire Saint-Grégoire est en fait une chapelle funéraire[37]. Situé à 200 m environ à l'est de l'église, dans l'ancien cimetière aujourd'hui transformé en espace vert, rue du Tambour. Il contient une cuve en grès rose, sarcophage qui selon la légende locale serait le premier tombeau de saint Hydulphe. Ce bâtiment et ses abords viennent d'être restaurés au cours de l'année 2011.
- La croix[38] et la chapelle de Malfosse[39]. Située dans la forêt domaniale de Moyenmoutier, à proximité de la vallée de Ravine. Cet ancien ermitage[40] est un lieu de pèlerinage ancien où la tradition voulait que l'on porte les enfants mort-nés. Quelques légendes existent à ce sujet. Une ancienne chapelle a été rénovée et agrandie au début des années 1920 pour exaucer un vœu du curé de la paroisse (Varenne) fait à la Vierge en remerciement de la protection apportée à la commune pendant la Première Guerre mondiale. Traditionnellement, des pèlerins s'y rendent encore chaque année le jeudi de l'Ascension pour y écouter une messe et faire un pique-nique.
- La chapelle Saint-Blaise à Saint Blaise.
- Les monuments commémoratifs[41] - [42].
- La salle du Royaume des Témoins de Jehovah.
Chapelle de Saint Blaise Chapelle de Malfosse (Adolphe Weick). Chapelle de Malfosse Croix de Malfosse
Autres lieux
- L'hôtel de ville et la fontaine de Minerve[43].
- Train à vapeur du Rabodeau : Moyenmoutier était la seule gare intermédiaire de la ligne à vapeur touristique joignant Étival-Clairefontaine à Senones, à mi-chemin de ce parcours de 18 km effectué en 30 minutes. La ligne avait été abandonnée par la société d'économie mixte exploitant le trafic, mais jusqu'en 1982 une association d'amateurs passionnés (A.L.E.M.F.) l'avait entretenue et l'ouvrait au public un week-end sur deux à la belle saison. Ce train était utilisé parfois aussi pour diverses fêtes (mariages...). En 1988, à la fin du bail de constitution de la compagnie de chemin de fer, la ligne alors propriété du conseil général des Vosges, a été démantelée. L'emprise des voies a été cédée aux communes. À Moyenmoutier, une promenade a été aménagée entre le Rabodeau, la Pépinière à l'entrée de la vallée et le Centre, rue du Maréchal-Foch. La gare de Moyenmoutier a, quant à elle, été démolie. À cet emplacement se trouve désormais un établissement de restauration scolaire et un parking.
Personnalités liées à la commune
- Hydulphe de Moyenmoutier, fondateur de l'abbaye.
- Humbert de Moyenmoutier, moine bénédictin.
- Émile Glay, instituteur syndicaliste.
- Maurice Quinet, peintre, né à Moyenmoutier en 1899 et mort à Saint-Dié en 1970.
- Jean-François Pelet, résistant, mort à Moyenmoutier.
Héraldique
Blasonnement :
D'azur au dextrochère de carnation vêtu d'argent tenant une crosse abbatiale d'or en pal, avec son sudarium d'argent.
Commentaires : Il s'agit des armoiries de l'abbaye. |
Pour approfondir
Bibliographie
- Fonds de l’abbaye de Moyenmoutier. Clergé régulier avant 1790]. Répertoire numérique détaillé établi par André Philippe, archiviste départemental (1905-1937), présenté par Raymonde Fllorence, Épinal, 1925 / 2004
- Arthur Benoît, Quelques mots sur les abbayes de Moyenmoutier et de Senones en 1759, Impr. de L. Humbert, 1880
- Pierre Brunella, Le cardinal Humbert de Moyenmoutier, Université catholique de Lille, 1947 (thèse de théologie)
- Ch. Chapelier (abbé), « Histoire de l’abbaye de Moyenmoutier », dans Bulletin de la Société philomatique vosgienne, tome 13, Saint-Dié, 1887-98.
- Marie-José Gasse-Grandjean, Les livres dans les abbayes vosgiennes du Moyen âge, Presses universitaires de Nancy, Nancy, 1992, 256 p. (ISBN 2-86480-589-8)
- Abbé Léon Jérôme, Études d’histoire bénédictine. L’abbaye de Moyenmoutier de l’ordre de Saint Benoît, en Lorraine, tome I : L’Abbaye au Moyen Âge, Paris, 1902, 592 p.
- A. Jacques Matter, « Notice sur les abbayes d'Estival, Moyenmoutier, et Senones », La Revue d'Alsace, Colmar, 18?.
- Jules Faron (instituteur et secrétaire de mairie à Moyenmoutier), « Moyenmoutier à travers les âges et son abbaye », 1896.
- Albert Ohl des Marais, Histoire chronologique de la principauté de Salm, des Abbayes de Senones et de Moyenmoutier. I, Des origines à 1800, A. Thouvenin, sans date d'édition, derniers évènements datés de 1945 et date de la préface 1951.
- André Petitdemange (et al.), Senones, Moyenmoutier, Étival : pays d'abbayes en Lorraine, Office de tourisme du pays des abbayes, Senones, 2007, 125 p.
- Jacques Thirion et Jannic Durand, « Autour des reliques de saint Hydulphe de Moyenmoutier », dans Cahiers archéologiques, 2003, vol. 51, p. 65-92
- Lucien Vernier, « La Bibliothèque de l'abbaye de Moyenmoutier », dans Bulletin de la Société philomatique vosgienne, vol. LXV, 1961, p. 5-30
- Collectif « La Grande Guerre dans les Vosges», dans « Colloque du 4 au Conseil Général des Vosges », p. 109 à 117 "un américain dans les Vosges, Thomas Rudman Plummer à Moyenmoutier" par Virginie Greene.
- Charles-Laurent Salch, Dictionnaire des châteaux et fortifications de la France au Moyen Âge, Strasbourg, éditions Publitotal, 1978, reprint 1991, 1287 p. (ISBN 978-2-86535-070-4 et 2-86535-070-3)Une vision d’ensemble de l’architecture castrale. Page 825 : Moyenmoutier
- Chiffres clés publiés par l'institut national de la statistique et des études économiques (INSEE). Dossier complet
- Inventaire national du patrimoine naturel de la commune
Articles connexes
Liens externes
- Site de la mairie
- (mul) Site de l'office de tourisme du Pays des Abbayes
- Deux bibliothèques du XVIIIe siècle de plan exceptionnel : Moyenmoutier et Cambrai (article d'André Masson dans BBF, 1964, no 7, p. 277-281)
- Le patrimoine architectural et mobilier de la commune sur le site officiel du ministère français de la Culture (base architecture et patrimoine), photographies de Médéric Mieusement, Hélène Adant, Malesset, Ministère de la Culture (France), Médiathèque de l'architecture et du patrimoine (archives photographiques) diffusion RMN, et service de l'inventaire général de la Région Lorraine
- (fr) Site de la Direction Régionale de l’Environnement, de l'Aménagement et du Logement (DREAL) et Carte globale Lorraine CARMEN - DREAL Lorraine
Notes et références
Notes et cartes
- Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
- Cartes
- « Réseau hydrographique de Moyenmoutier » sur Géoportail (consulté le 29 juillet 2022).
- « Qualité des eaux de rivière et de baignade. », sur qualite-riviere.lesagencesdeleau.fr/ (consulté le )
Références
- Site de la Direction Régionale de l’Environnement, de l'Aménagement et du Logement (DREAL) et Carte globale Lorraine CARMEN - DREAL Lorraine
- « Fiche communale de Moyenmoutier », sur le système d'information pour la gestion des eaux souterraines Rhin-Meuse (consulté le )
- Sandre, « la Meurthe »
- Sandre, « le Rabodeau »
- Sandre, « le ruisseau des Ravines »
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Unité urbaine 2020 de Moyenmoutier », sur https://www.insee.fr/ (consulté le ).
- « Base des unités urbaines 2020 », sur www.insee.fr, (consulté le ).
- Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur insee.fr, (consulté le ).
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Saint-Dié-des-Vosges », sur insee.fr (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Émile Badel, À travers les Vosges : histoire, géographie, hagiographie, excursions, Nancy, Société d'impressions typographiques, , 191 p. (lire en ligne), p. 49
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Saint Hydulphe, Fondateur de Moyenmoutier
- Voir la tradition liée à Gondelbert.
- "L'industrie dans la région bordière des Vosges entre les vallées de la Meurthe et de la Vezouse", par A. Perchenet
- Communes décorées de la Croix de guerre 1914-1918
- Les comptes de la commune « Copie archivée » (version du 23 mars 2015 sur Internet Archive).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
- Ancienne scierie de Ravines. Étude thématique sur les scieries hydrauliques à cadre du canton de Senones
- O. Guatelli, Le flottage du bois et les "oualous" (1830-1899), Kruch, 1991.
- « Ancienne abbaye bénédictine », notice no PA00107210, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- L'abbaye Saint-Hydulphe
- L'intérieur de l'abbatiale Saint-Hydulphe
- La chapelle du prieuré Sainte-Croix au hameau Saint-Blaise à Moyenmoutier
- Notice no PM88001150, base Palissy, ministère français de la Culture orgue de tribune : partie instrumentale de l'orgue
- Notice no PM88001149, base Palissy, ministère français de la Culture orgue de tribune
- Notice no PM88001101, base Palissy, ministère français de la Culture orgue de tribune : buffet d'orgue
- Site sur les orgues du Département des Vosges : Page sur l'orgue de l'abbatiale de Moyenmoutier
- Association d’Étude pour la Coordination des Activités Musicales (ASSECARM), Orgues Lorraine Vosges, Metz, Éditions Serpenoise, , 677 p. (ISBN 2-87692-093-X), p. 304 et 406 à 413.
- L'oratoire Saint-Grégoire à Moyenmoutier
- La croix de Malfosse
- La chapelle de Malfosse
- Notice de la Lorraine qui comprend les duchés de Bar et de Luxembourg... : Ermitage de Malfosse
- Monuments commémoratifs : Monument aux Morts, Monument aux Morts 1870-1871, Plaques commémoratives 1914-1918, Plaque commémorative du 41e Régiment de Mitrailleurs d'Infanterie Coloniale (41e R.M.I.C. Mitrailleurs), Stèle commémorative 1939-1945, Tombe collective 1939-1945, Plaque commémorative sur la façade de la mairie, Tombe militaire, Tombe collective
- Plaque commémorative du 41e R.M.I.C. de Moyenmoutier
- La fontaine de Minerve