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Mineur transgenre

Une personne mineur transgenre est un enfant ou un adolescent transgenre n'ayant pas encore atteint la majoritĂ© civile dans le pays oĂč il vit[note 1].

Un enfant transgenre aux États-Unis en 2018.

En raison de leur ùge, les jeunes trans ne vivent pas de maniÚre autonome et dépendent fortement de leur famille, de l'école, mais aussi des autorités politiques et médicales, quant à la possibilité d'effectuer une transition et aux modalités que celle-ci peut prendre. En particulier, l'accÚs aux bloqueurs de puberté fait l'objet de vifs débats dans l'opinion publique. Ces débats sont notamment liés à des désaccords quant à la réalité et à la fréquence de la transidentité chez les enfants, notamment par rapport aux comportements de genre non conforme de jeunes cisgenres.

Dans un contexte global de transphobie, ces enfants et adolescents sont particuliÚrement vulnérables aux problÚmes de santé mentale (anxiété, dépression, pratiques à risque, suicide). Ces difficultés s'ajoutent à la dysphorie de genre, dont la puberté, anticipée ou vécue, est le point saillant.

Ces difficultĂ©s n'empĂȘchent pas certains jeunes trans de s'engager dans une dĂ©marche militante de visibilisation de leurs vĂ©cus et de productions de ressources permettant de meilleures conditions de vie aux autres jeunes trans.

Identité de genre

Identification au genre

L'identification à leur genre, et la considération qu'il est différent du genre opposé, est tout aussi forte et cohérente chez les enfants cisgenres que transgenres : par exemple, les petites filles, qu'elles soient assignées fille à la naissance ou en transition sociale, s'identifient comme filles et comme différentes des garçons[u 1]. Si cette identification est généralement solidifiée chez les enfants cisgenres dÚs l'ùge de trois ans, celle-ci peut intervenir plus tard chez les enfants trans[u 1].

La division genrĂ©e des activitĂ©s et des groupes d'affinitĂ©s est elle aussi prĂ©sente avec la mĂȘme force chez les enfants trans que cisgenres : les garçons, assignĂ©s garçon Ă  la naissance ou en transition, ont tendance Ă  prĂ©fĂ©rer les jouets qu'aiment les autres garçons de leur classe d'Ăąge, et Ă  passer du temps avec d'autres garçons[u 1].

En revanche, les enfants transgenres, mais aussi leurs frĂšres et sƓurs cisgenres, adhĂšrent significativement moins aux stĂ©rĂ©otypes de genre que les autres enfants cisgenres et, surtout, pratiquent beaucoup moins de sanction sociale envers les enfants aux comportements de genre non conformes et sont plus susceptibles de dĂ©velopper une relation amicale avec eux[u 1].

Un phénomÚne similaire existe concernant la fixité du genre au cours du temps : si, par exemple, autant de petites filles trans que cis pensent qu'elles grandiront pour devenir des femmes, les enfants trans considÚrent plus souvent que, en général, il est possible que l'identité de genre d'une personne varie dans le temps[u 1].

Dysphorie de genre

La dysphorie de genre est définie, en 2013, dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, comme l'ensemble des souffrances psychiques résultant du sentiment d'inadéquation entre l'identité de genre d'une part et le corps et la perception de genre d'autre part, chez les personnes transgenres[u 2].

Cette dysphorie se manifeste trĂšs tĂŽt par une angoisse vis-Ă -vis de la pubertĂ© : des petites filles trans parlent ainsi Ă  leurs parents, dĂšs l'Ăąge 4 ans, de leur peur Ă  avoir de la barbe ou une voix plus grave[u 3]. Voir des enfants de leur entourage grandir et devenir pubĂšres, tels que des grands frĂšres ou grandes sƓurs, est particuliĂšrement source d'angoisse[u 3]. Ces enfants sont aussi dans une relation de haine envers leur corps, en particulier leurs organes gĂ©nitaux[u 3]. Lorsque la pubertĂ© se manifeste, elle est vĂ©cue comme un traumatisme[u 3].

DĂ©mographie

Les taux de prĂ©valence de la dysphorie de genre chez les enfants ont Ă©tĂ© estimĂ©s en 2003 Ă  moins de 1 % des enfants amĂ©ricains[u 4]. Toujours aux États-Unis, les filles trans sont lĂ©gĂšrement plus nombreuses que les garçons trans, avec un rapport de 1,2 pour 1[u 5]. Entre 25 000 et 75 000 jeunes belges de moins de 19 ans seraient trans[p 1].

Modalités de transition

Les enfants trans décident majoritairement de cacher leur transidentité à leurs parents, aux membres de la famille et aux amis[u 2] - [u 6]. La transidentité portée à la connaissance des parents est de nature à les conduire à un grand étonnement conjugué à des interrogations[1].

Une fois une transition entamĂ©e, il est trĂšs rare que les enfants trans dĂ©transitionnent : une Ă©tude conduite aux États-Unis montre que cinq ans aprĂšs le dĂ©but de leur transition, 94% des enfants continuent Ă  ĂȘtre dans leur genre de transition, 3,5%, qui avaient d'abord transitionnĂ© vers fille ou garçon, sont alors non-binaires, et seuls 2,5% sont retournĂ©s Ă  leur genre de naissance[u 7]. Ces dĂ©transitions, qui ont lieu jeunes, sont extrĂȘmement rares chez les enfants qui sont sous bloqueurs de pubertĂ©[u 7].

Sociale

La transition sociale chez les enfants comporte généralement un changement de prénom d'usage, de pronom, de coiffure et de style vestimentaire[u 7].

Le bĂ©nĂ©fice de la transition sociale chez les jeunes prĂ©pubĂšres est important en termes de bien-ĂȘtre et de fonctionnement global, selon de nombreuses Ă©tudes[2] - [3] - [4] - [5].

La campagne Unbox Me ("Sors-moi de ma boĂźte") Ă  l'initiative de l'ONU en 2022 vise Ă  promouvoir une plus grande inclusion et acceptation des enfants transgenres et Ă  dĂ©fendre leurs droits[p 2]. En Californie, une loi de 2013 accorde aux enfants le droit d'utiliser les installations (dont les toilettes) correspondant Ă  leur identitĂ© de genre[p 3]. Au QuĂ©bec, les enfants d'un groupe scolaire peuvent dĂ©sormais choisir les toilettes ou le vestiaire du genre auquel ils s’identifient[p 4].

Au Canada

Au Canada, les modalitĂ©s du changement d'Ă©tat civil sont dĂ©finies Ă  l'Ă©chelle des provinces : en Alberta, Colombie-Britannique, Manitoba, Nouvelle-Écosse et Ontario, celui-ci est ouvert aux mineurs trans sans condition de chirurgie de rĂ©attribution sexuelle, alors qu'elle est nĂ©cessaire au QuĂ©bec[6].

En Espagne

Depuis le , la loi permet aux personnes dĂšs 16 ans, de changer le genre sur les papiers d’identitĂ©, sans avoir Ă  procurer des rapports mĂ©dicaux ou de preuves de traitement hormonaux dans un dĂ©lai de trois mois aprĂšs le dĂ©pĂŽt de la demande et sa validation. Le texte autorise les 14-16 ans Ă  effectuer ce changement Ă  l’état civil, sous rĂ©serve qu'ils soient accompagnĂ©s de leur parents. Pour les 12-14 ans, il est nĂ©cessaire d'obtenir l'accord de la justice. Les thĂ©rapies de conversion sont interdites sous peine d'une amende pouvant atteindre 150 000 euros[7].

En France

En France, le mineur émancipé qui démontre par une réunion suffisante de faits que la mention relative à son sexe dans les actes de l'état civil ne correspond pas à celui dans lequel il se présente et dans lequel il est connu peut en obtenir la modification[8].

Milieu scolaire

Élùves transgenres en classe

Le Conseil de l'Europe recommande Ă©galement de « promouvoir la tolĂ©rance et le respect mutuels Ă  l’école, quelle que soit l’orientation sexuelle ou l’identitĂ© de genre », par exemple en fournissant « des informations objectives concernant l’orientation sexuelle et l’identitĂ© de genre » dans « les programmes scolaires et le matĂ©riel pĂ©dagogique »[9]. La transidentitĂ© reste difficilement acceptĂ©e en milieu scolaire, les Ă©lĂšves trans y subissant du harcĂšlement de la part non seulement des Ă©lĂšves cisgenres, mais aussi du personnel scolaire[u 8] - [u 9]. Ce harcĂšlement prend notamment la forme de comportements transphobes, le mĂ©genrage et, surtout, une rĂ©ponse inadaptĂ©e des institutions scolaires avec Ă  ces comportements[u 10].

Toutefois, l'Ă©cole peut aussi ĂȘtre vĂ©cue comme un espace sĂ©curisĂ© et d'Ă©panouissement pour les Ă©lĂšves transgenres : c'est le cas lorsque leurs pronoms et prĂ©noms sont respectĂ©s par tous, qu'il est possible d'occuper une position sociale non-binaire, que du soutien et de la confidentialitĂ© sont trouvables au sein du personnel Ă©ducatif, et plus particuliĂšrement si une personne est identifiĂ©e comme interlocutrice privilĂ©giĂ©e sur la transidentitĂ©, la prĂ©sence de ressources sur la transidentitĂ©, ou la possibilitĂ© d'utiliser les toilettes l'uniforme conforme Ă  l'identitĂ© de genre des Ă©lĂšves trans[u 11]. Les rĂ©actions efficaces contre la transphobie, ainsi que des liens forts entre les Ă©coles et les associations transgenres, sont trĂšs prĂ©dictives du bien-ĂȘtre des Ă©lĂšves trans qui les frĂ©quentent[u 11].

Les enfants et adolescents trans considĂšrent que, lorsqu'ils poussent les Ă©coles Ă  respecter leur identitĂ© de genre, il ne s'agit pas tant d'une dĂ©marche personnelle que d'un investissement militant: corriger un professeur sur le pronom Ă  utiliser, c'est se dĂ©fendre soi-mĂȘme, mais surtout faire en sorte que les prochains Ă©lĂšves trans de ce professeur auront une expĂ©rience plus facile[u 11].

En Belgique

Depuis la rentrĂ©e scolaire de 2021, les parents Ă  partir de la classe de premiĂšre secondaire peuvent choisir sur les formulaires d’inscription entre : garçon, fille et neutre. Cela est destinĂ© Ă  lutter contre la discrimination des Ă©lĂšves transgenres[p 5]. Les toilettes neutres sont mises en place Ă  l'Ă©cole[10].

En Espagne

En Espagne en 2019, Elsa une fillette transgenre ĂągĂ©e de 8 ans prononce un discours devant l'assemblĂ©e du conseil rĂ©gional de l'EstrĂ©madure afin de faire reconnaitre le droit de ce que l'on est vraiment pour vivre heureux[p 6]. Un adolescent en cours de transition ĂągĂ© de 12 ans se donne la mort par dĂ©fenestration avec sa sƓur jumelle le , en Catalogne. Cette derniĂšre est hospitalisĂ©e dans un Ă©tat grave. Les proches dĂ©noncent le harcĂšlement scolaire dont sont victimes les deux jeunes (utilisation rĂ©guliĂšre du morinom pour le garçon)[11].

Aux États-Unis

En octobre 2022, le gouverneur de l’État de Virginie envisage de prendre des mesures afin qu'un Ă©lĂšve transgenre puisse demander Ă  ĂȘtre appelĂ© par un autre prĂ©nom seulement si ses parents le demandent par Ă©crit au personnel Ă©ducatif ainsi que pour ses pronoms[12]. Une loi est dĂ©finitivement adoptĂ©e en 2023 par les 2 chambres du parlement de l'Etat du Kentucky malgrĂ© le veto du gouverneur dĂ©mocrate Andy Beshear. Le Service de l'Ă©ducation ou bien une circonscription scolaire de cet État ne doit pas exiger ou recommander des politiques ou des procĂ©dures pour l'utilisation de pronoms qui ne sont pas conformes au sexe biologique d'un Ă©lĂšve tel qu'indiquĂ© sur le certificat de naissance original et non Ă©ditĂ© de l'Ă©lĂšve dĂ©livrĂ© au moment de la naissance. Tout enfant, quel que soit son niveau scolaire, inscrit dans la circonscription ne reçoit pas d'instruction ou de prĂ©sentation ayant pour but ou objectif de d'Ă©tudier ou d'explorer l'identitĂ© de genre, l'expression de genre (
). Un Ă©lĂšve qui affirme aux responsables de l'Ă©cole que son genre est diffĂ©rent de son sexe biologique et dont les parents ou le tuteur lĂ©gal donnent leur consentement Ă©crit aux responsables de l'Ă©cole bĂ©nĂ©ficie des meilleurs amĂ©nagements possibles, mais ces amĂ©nagements ne comprennent pas l'utilisation des toilettes, des vestiaires ou des salles de douche de l'Ă©cole destinĂ©s aux Ă©lĂšves du sexe biologique opposĂ© lorsque des Ă©lĂšves du sexe biologique opposĂ© sont prĂ©sents ou susceptibles d'ĂȘtre prĂ©sents[13] - [14].

En France

À la suite de suicides d'Ă©lĂšves, le ministĂšre de l'Éducation Nationale publie pour la rentrĂ©e 2021, une circulaire dĂ©crivant la maniĂšre dont les enfants et adolescents trans doivent ĂȘtre accueillis Ă  l'Ă©cole ; celle-ci requiert l'accord des parents pour changer le pronom et le prĂ©nom d'usage des Ă©lĂšves, et limite l'utilisation de ce prĂ©nom aux documents non-officiels, Ă  l'exclusion des diplĂŽmes et bulletins[15] - [a 1].

La circulaire est contestĂ©e devant le Conseil d'État, au regard de la loi du (6 fructidor an II), laquelle indique qu'« aucun citoyen ne pourra porter de nom ni de prĂ©nom autres que ceux exprimĂ©s dans son acte de naissance : ceux qui les auraient quittĂ©s seront tenus de les reprendre » et prĂ©cise qu'il est « expressĂ©ment dĂ©fendu Ă  tous fonctionnaires publics de dĂ©signer les citoyens dans les actes autrement que par le nom de famille [et les] prĂ©noms portĂ©s en l'acte de naissance ». La haute juridiction dispose que l'utilisation d'un prĂ©nom d'usage dans le cadre interne Ă  l'Ă©tablissement scolaire, hors notations, n'enfreint pas ledit texte[16] - [17].

La loi du rend illĂ©gal le fait de rĂ©primer l’identitĂ© de genre des enfants trans[18].

En SuĂšde

Une enseignante suédoise est licenciée en 2022 pour avoir systématiquement refusé d'utiliser un pronom neutre quand il s'agissait de nommer un élÚve trans. Le médiateur chargé de la lutte contre les discriminations condamne l'établissement scolaire qui n'a pas réagi assez rapidement. Il devra verser une indemnité de 15 000 euros à l'enfant[p 7].

Activités extra-scolaires

En SuĂšde, un garçon de 9 ans est exclu en 2018 de son Ă©quipe de football masculine en raison de sa transidentitĂ© ; si une plainte est dĂ©posĂ©e contre le club en 2018, l'enfant joue dĂ©sormais avec les garçons dans le club d’une commune voisine[p 8]. En octobre 2022, une collĂ©gienne dans l'Etat du Vermont tient des propos dĂ©sobligeants Ă  l'Ă©gard d'une jeune filles trans prĂ©sente pour se changer dans les vestiaires de son Ă©quipe fĂ©minine de volley-ball. Elle est exclue de son collĂšge pendant 2 jours[19]. Une mĂšre de famille reproche Ă  la commune de Puteaux et Ă  son prestataire d’avoir hĂ©bergĂ© son garçon trans ĂągĂ© de 12 ans dans une chambre pour filles lors d’un sĂ©jour aux sports d’hiver en 2023[20]. Le Kansas interdit par un texte aux athlĂštes transgenres la pratique de sports fĂ©minins de la maternelle au collĂšge Ă  partir du . Trois filles transgenres participent Ă  des sports de la 5Ăšme Ă  la terminale en 2023, dont deux seniors[21]. L'administration Biden propose le d'empĂȘcher juridiquement les Ă©coles amĂ©ricaines d'interdire la prĂ©sence d'athlĂštes trans aux cĂŽtĂ©s d'Ă©lĂšves correspondant Ă  leur identitĂ© de genre, mais offrirait une flexibilitĂ© pour les compĂ©titions de haut niveau[22].

Oppositions Ă  la transition sociale

Une sénatrice conservatrice d'Australie, Amanda Stoker, mÚne une campagne contre les changements de sexe pour les enfants[23].

Psychiatrisation

Jusqu'en 2013, le DSM-4 pathologisait la transidentitĂ© en elle-mĂȘme : elle Ă©tait alors dĂ©finie comme un « trouble de l'identitĂ© sexuelle » : ainsi, le rĂŽle d'un psychiatre, face Ă  une patiente trans, Ă©tait de l'amener Ă  se libĂ©rer de son trouble et donc Ă  vivre en homme[u 2]. Bien que cette vision ait Ă©tĂ© abandonnĂ©e dans le DSM-5, cette vision perdure chez des mĂ©decins et thĂ©rapeutes : ainsi, si les États amĂ©ricains de Californie, du New Jersey et du Massachusetts ont interdit ces pratiques, assimilĂ©es Ă  des thĂ©rapies de conversion, des praticiens, tels que le psychiatre Paul R. McHugh, estiment qu'il s'agit de la meilleure thĂ©rapeutique puisque, pour lui, le changement de sexe est impossible et que les enfants transgenres sont en rĂ©alitĂ© des enfants Ă  l'expression de genre non-conforme[p 9].

Malgré le passage de trouble de l'identité sexuelle à dysphorie de genre, beaucoup de parents d'enfants trans trouvent qu'un tel diagnostic, qui est souvent nécessaire pour accéder aux bloqueurs de puberté, aux hormones sexuelles ou à la chirurgie, fait plus de mal que de bien aux enfants, et n'est pas pertinent pour déterminer si ceux-ci sont effectivement trans[u 7].

Bloqueurs de puberté

Le traitement visant Ă  bloquer la pubertĂ© a Ă©tĂ© mis au point au dĂ©but des annĂ©es 1980 pour les enfants atteints de pubertĂ© prĂ©coce. « Encore rarissimes en France » (en 2015), ils sont proposĂ©s aux Pays-Bas, États-Unis, Royaume-Uni ou Canada[p 10]. Le traitement consiste Ă  administrer Ă  l'enfant des hormones de synthĂšse qui imitent l'action de la GnRH, l'hormone de libĂ©ration des gonadotrophines hypophysaires normalement produite dans l'hypothalamus. En rĂ©ponse Ă  la libĂ©ration des hormones sexuelles, les rĂ©cepteurs Ă  la GnRH se dĂ©sensibilisent et bloquent son activitĂ©. Des injections rĂ©pĂ©tĂ©es sont nĂ©cessaires pour que la pubertĂ© reste en sommeil. À l'arrĂȘt du traitement, elle reprend son cours normal[p 10]. Le traitement est gĂ©nĂ©ralement entamĂ© avant l'apparition des premiers signes de pubertĂ©, qui sont mal vĂ©cus par les enfants transgenres[p 11]. Quelques rares effets secondaires sont rĂ©pertoriĂ©s, dont des risques de douleurs musculaires et articulaires, de la fatigue, des troubles du sommeil ou un retard de calcification des os[p 10].

Les bloqueurs de puberté ont été administrés pour la premiÚre fois à la fin des années 1990 à l'hÎpital universitaire d'Amsterdam, le VU Medical Center. Toujours aux Pays-Bas, un deuxiÚme centre spécialisé a ouvert en 2011 à Leyde. Dans le pays, environ 300 adolescents ont bénéficié du traitement entre son lancement et l'année 2015[p 10].

La seule "clinique du genre" pour enfants du Royaume Uni ferme en 2022 Ă  la demande du National Health Service en raison de l’utilisation d’un bloqueur de pubertĂ© et d’autres pratiques controversĂ©es. Elle sera remplacĂ©e par deux services spĂ©cialisĂ©s basĂ©s dans les principaux hĂŽpitaux pour enfants [p 12].

En France, les hĂŽpitaux de la PitiĂ©-SalpĂȘtriĂšre et Robert-DebrĂ© ont ouvert leurs consultations aux mineurs, qui seront suivis par un pĂ©dopsychiatre pendant au moins six mois ; des solutions non mĂ©dicamenteuses sont d'abord proposĂ©es[p 13]. En suivant les recommandations internationales, les professionnels spĂ©cialisĂ©s dans ce domaine peuvent prescrire des bloqueurs de pubertĂ© Ă  l'arrivĂ©e de la pubertĂ© — avant les hormones masculinisantes ou fĂ©minisantes —. Leur utilisation reste en effet controversĂ©e en France[u 12]. À Paris en 2020, environ sept cents mineurs — de 3 Ă  18 ans —sont suivis ou sur liste d'attente[p 14]. Si le nombre de demandes de transition augmente (multipliĂ© par 10 en 7 ans selon l’Assurance maladie), le taux de regret demeure faible, autour de 10 Ă  20%[p 15] - [p 16].

L'American Psychiatric Association, dans une communication de 2020, souligne l'importance de l'utilisation des bloqueurs de pubertĂ© pour le bien-ĂȘtre mental et Ă©motionnel des enfants et adolescents ; elle rappelle que l'absence d'intervention, en raison de l'impact de la pubertĂ©, n'est pas une dĂ©cision neutre et qu'il vaut mieux laisser les enfants et adolescents le temps d'explorer leur identitĂ© de genre[24]. En 2022, une polĂ©mique s'empare d'un groupe de pĂ©diatres de l'American Academy of Pediatrics car certains membres critiquent l'emploi des bloqueurs de pubertĂ©[p 17].

Non seulement les bloqueurs, lorsqu'ils sont pris, permettent d'Ă©viter le traumatisme de la pubertĂ© et de laisser aux enfants des annĂ©es supplĂ©mentaires pour rĂ©flĂ©chir Ă  leur identitĂ© de genre, mais le fait mĂȘme de savoir qu'ils sont une possibilitĂ© permettent aux enfants trans prĂ©-pubĂšres de calmer leurs angoisses[u 3].

Un phĂ©nomĂšne paradoxal a lieu avec les bloqueurs de pubertĂ© : alors que, dans les annĂ©es 2010, Ă©merge un consensus mĂ©dical quant Ă  la pertinence de leur utilisation, ceux-ci sont aussi l'objet d'un violente contre-attaque idĂ©ologique s'opposant Ă  leur utilisation[u 3]. Ces contre-attaques ont parfois abouti Ă  la mise en place de limitations lĂ©gales Ă  l'accĂšs de ces traitements[u 3] - [u 13] - [u 14]. C'est le cas notamment en Angleterre et au pays de Galles oĂč, dans un arrĂȘt rendu le , la Haute Cour de justice (Angleterre et pays de Galles) limite trĂšs fortement la possibilitĂ© pour des enfants de moins de 16 ans d'avoir accĂšs Ă  des bloqueurs de pubertĂ©[p 18] - [p 19].

Le processus d'accĂšs aux bloqueurs de pubertĂ© est une Ă©preuve difficile pour les enfants et adolescents trans : ceux-ci tĂ©moignent de devoir prouver qu'ils sont « assez trans » pour avoir droit au traitement, de parler de leur rapport Ă  leur corps alors qu'il s'agit d'une conversation pĂ©nible pour eux, et de devoir prouver que leur mal-ĂȘtre est uniquement dĂ» Ă  leur dysphorie de genre, sans aucune autre explication possible[u 3]. Les Ă©quipes utilisent aussi souvent une dĂ©finition restreinte de la dysphorie de genre, considĂ©rant par exemple que les bloqueurs de pubertĂ© ne devraient ĂȘtre prescris qu'aux enfants et adolescents vivant une dysphorie gĂ©nitale, et ce alors que de nombreux adultes trans n'effectuent pas de chirurgie de rĂ©assignation sexuelle[u 3]. De nombreux parents tĂ©moignent aussi de tentatives par les Ă©quipes mĂ©dicales de les convaincre de ne pas laisser leurs enfants effectuer une transition mĂ©dicale, invoquant des taux de regrets surĂ©levĂ©s par rapport Ă  la rĂ©alitĂ©[u 3]. Outre la pĂ©nibilitĂ© des rencontres entre Ă©quipes mĂ©dicales et enfants trans, celles-ci s'Ă©tirent longuement dans le temps, sur plusieurs annĂ©es, au point que les bloqueurs soient prescrits alors que la pubertĂ© a dĂ©jĂ  commencĂ© ; des parents tĂ©moignent qu'il s'agit parfois d'une volontĂ© dĂ©libĂ©rĂ©e des Ă©quipes, pour vĂ©rifier que les enfants considĂšrent leur pubertĂ© rĂ©elle comme effectivement aussi insupportable que ce qu'ils avaient anticipĂ©[u 3]. De nombreux endocrinologues ne prennent en consultation que les mineurs qui ont dĂ©jĂ  commencĂ© leur pubertĂ©, avec des critĂšres arbitraires quant Ă  la taille minimale des testicules ou des seins des adolescents indĂ©pendants de leur dĂ©tresse Ă©motionnelle[u 3]. Un garçon transgenre de 14 ans introduit une action en justice en novembre 2020, soutenu par The Good Law Project contre le National Health Service en raison du retard dans l'accĂšs au traitement d'un changement de sexe. Il a attendu plus d’un an avant d'ĂȘtre acceptĂ© dans une clinique alors que d'aprĂšs lui le NHS a « l’obligation lĂ©gale » de fournir des soins spĂ©cialisĂ©s dans un dĂ©lai de 18 semaines. Le temps d’attente moyen pour un premier rendez-vous avec le Service de DĂ©veloppement de l’IdentitĂ© de Genre serait de 18 mois, selon l'association, voire dans certains cas de quatre ans[25].

En 2022, une mĂ©ta-analyse note que « plusieurs Ă©tudes ont Ă©tĂ© publiĂ©es soulignant les impacts positifs sur le devenir psychologique ainsi que l’innocuitĂ© relative de la suspension de la pubertĂ©, dite ‘suppression de puberté’ » et que « le ratio bĂ©nĂ©fice/risque semble suffisamment solide pour que cette proposition de soin soit reprise dans toutes les recommandations internationales dans des indications similaires »[26]. La prise de bloqueurs de pubertĂ© s'accompagne d'une sĂ©rĂ©nitĂ© retrouvĂ©e des enfants et des adolescents, ainsi que d'une plus confiance en eux[u 3]. Toutefois, pour les adolescents les plus ĂągĂ©s, la prise de bloqueurs seuls, sans hormone sexualisante (ƓstrogĂšne ou testostĂ©rone) peut s'avĂ©rer pĂ©nible (bouffĂ©es de chaleur, troubles de l'humeur)[u 3].

La Finlande en 2020, puis la SuĂšde en 2022, dĂ©cident d'adopter un moratoire sur l’accĂšs des mineurs aux traitements hormonaux de changement de sexe, considĂ©rant que « les risques d’un traitement hormonal inhibant la pubertĂ© pour les moins de 18 ans l’emportent actuellement sur les avantages possibles »[27].

Hormones féminisantes ou masculinisantes

L'accĂšs aux hormones sexualisantes est limitĂ© pour les mineurs : un hĂŽpital de SuĂšde n'en propose plus qu'aux majeurs, et les recommandations en Angleterre posent une limite Ă  16 ans minimum[u 3] - [p 20]. Cela crĂ©e des situations absurdes, oĂč des garçons trans sous bloqueur de pubertĂ© souffrent d'un manque d'hormone sexuelle, mais Ă  qui on refuse la testostĂ©rone qu'ils veulent tout en leur proposant des ƓstrogĂšnes de synthĂšse, hormone dont les bloqueurs empĂȘchent justement la production naturelle[u 3]. Ce dĂ©lai provoque une dĂ©tresse sociale, oĂč les adolescents trans de 14-15 ans se retrouvent seuls Ă  ĂȘtre prĂ©pubĂšres tandis que leurs camarades de classe sont dĂ©jĂ  bien avancĂ©s dans leur pubertĂ©[u 3].

Chirurgie

Les opĂ©rations de rĂ©attribution sexuelle pratiquĂ©es sur des mineurs demeurent trĂšs rares mais sont en augmentation : environ 50 par an en France, 200 par an aux-États-Unis, essentiellement pour des garçons trans[p 21] - [p 22].

Le California Department of Insurance rappelle en dĂ©cembre 2020 aux compagnies d'assurance maladie par l'intermĂ©diaire du Procureur gĂ©nĂ©ral de Californie, qu'en application de l'article 12921.9 du code des assurances, refuser la prise en charge pour la mastectomie et la reconstruction d'un thorax masculin uniquement sur la base de l'Ăąge est interdit en vertu des lois de l'État exigeant la couverture de la chirurgie reconstructive. Les compagnies d'assurance maladie doivent tenir compte de la situation clinique spĂ©cifique du patient pour dĂ©terminer la nĂ©cessitĂ© d'une intervention mĂ©dicale - [28]. L'Arkansas devient le premier État amĂ©ricain en 2021 parmi plus d'une vingtaine Ă  interdire aux mineurs l'accĂšs aux transitions mĂ©dicales[p 23]. Cependant en juillet 2021, un juge fĂ©dĂ©ral saisi par l'Union amĂ©ricaine pour les libertĂ©s civiles ordonne la suspension de la loi par une injonction interlocutoire en raison de la violation de la Constitution des États-Unis[p 24] - [p 25]. Le Montana adopte une loi le visant Ă  interdire toutes opĂ©rations de rĂ©attribution sexuelle et/ou traitements mĂ©dicamenteux pour les mineurs. Une Ă©lue dĂ©mocrate trans n'est plus autorisĂ©e Ă  s'exprimer devant la Chambre des reprĂ©sentants de l'Etat en raison d'un commentaire contre les autres Ă©lus ayant votĂ© en faveur de ce texte[29] - [30]. Dans un second temps, elle en est exclue par un vote de cette assemblĂ©e[31]. Certaines familles sont contraintes de dĂ©mĂ©nager vers l'Illinois, le Minnesota ou la Californie afin que leur enfant puisse vivre leur identitĂ© de genre librement, sans obstacle juridique[32]. AprĂšs la Floride en mai 2023, qui limite les droits des personnes transgenres, le Texas promulgue une loi le qui prohibe la prescription « des mĂ©dicaments bloquant les hormones ou subit une intervention chirurgicale pour modifier le comportement sexuel de tout jeune de moins de 18 ans ». La Maison Blanche rappelle que 600 lois des États fĂ©dĂ©rĂ©s ciblant la communautĂ© LGBTQ ont Ă©tĂ© adoptĂ©es en 2023. En mars 2023, le PrĂ©sident Joe Biden lui-mĂȘme dĂ©clare que de telles "attaques" contre les droits des transgenres Ă©taient « non amĂ©ricaines et doivent cesser »[33].

En France, la section Ă©thique et dĂ©ontologie du Conseil National de l’Ordre des MĂ©decins, interpelĂ©e par l’Assistance publique–HĂŽpitaux de Paris, a conclu notamment que « DĂšs lors que des actes de chirurgie esthĂ©tique peuvent ĂȘtre pratiquĂ©s sur des mineurs, une torsoplastie effectuĂ©e dans le cadre d’une transition de genre pourrait ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme un acte de chirurgie rĂ©paratrice ou reconstructrice [
] et ĂȘtre pratiquĂ©e sur un mineur aprĂšs information et consentement de ce dernier et des titulaires de l’autoritĂ© parentale. »[26]. Le RĂ©seau SantĂ© Trans explique que cet avis renforce le droit des adolescents trans Ă  bĂ©nĂ©ficier de chirurgies, tout en dĂ©nonçant la pratique en France de la vaginoplastie sur des enfants intersexes non consentants[34]. A la suite d'un dĂ©pĂŽt de plainte de parents, un psychiatre et un endocrinologue sont sanctionnĂ©s en 2021 par le conseil rĂ©gional du conseil de l'ordre des mĂ©decins pour leur rĂŽle dans le cadre du parcours de transition d'un jeune homme (FtM). Ils sont convoquĂ©s en audience d'appel le devant le Conseil national de l'Ordre des mĂ©decins. Leur fils se sent quant Ă  lui « heureux et libre »[35].

La version septembre 2022 des standards de soin (en) de la WPATH[36] ne prĂ©voit pas de seuil d’ñge chez l’adolescent pour un certain nombre d'opĂ©rations (fĂ©minisation faciale, augmentation mammaire, orchidectomie, hystĂ©rectomie, et mĂ©toidioplastie) et dĂ©crivent des effets positifs de la vaginoplastie chez les jeunes femmes trans mineures, mais ne soutiennent pas la possibilitĂ© de phalloplastie chez les jeunes hommes trans mineurs[34].

Opposition à la prise en charge médicale

Un article alarmiste publié dans le journal conservateur Daily Mail en 2018, au Royaume-Uni, présente les transitions chez les enfants comme un phénomÚne de mode, non pas dû à une véritable transidentité mais à une influence d'internet et des élÚves trans sur les élÚves cis influençables, en particulier autistes[p 26]. En 2020, une tribune française d'une cinquantaine de psys, médecins et intellectuels avaient qualifié la transition comme une « emprise idéologique sur le corps des enfants »[p 27]. Le psychiatre américain McHugh a qualifié en 2020 l'administration d'hormones retardatrices de puberté de proche de la « maltraitance sur mineurs », arguant qu'elles ralentissent croissance des enfants et risquent de provoquer leur stérilité[p 9]. Un nouvelle tribune similaire, réunissant 140 scientifiques et intellectuels, est publiée en 2022 dans la presse européenne[p 28].

Ces tribunes ne sont pas restĂ©es sans rĂ©ponse. Ainsi, le pĂ©dopsychiatre Jean Chambry responsable du Centre Intersectoriel d'Accueil pour Adolescent Ă  Paris, publie en 2020 une tribune dans L'Express dans laquelle il attribue l'augmentation des transitions chez les adolescents par la libĂ©ration de la parole concernant la transidentitĂ© qui Ă©vite que les jeunes trans passent Ă  cĂŽtĂ© de leur identitĂ© en raison d'une absence de mots pour en parler[p 29]. La transidentitĂ© est indĂ©pendante de la pression sociale selon une Ă©tude menĂ©e par l’American Academy of Pediatrics en 2022[37].

Transphobie

Rejet, discriminations et violences

Les personnes transgenres sont souvent victimes de transphobie — rejetĂ©es, discriminĂ©es, insultĂ©es ou brutalisĂ©es[p 30]. Selon une Ă©tude italienne datant de 2011, 27,5 % des enfants trans ont dĂ©jĂ  subi des violences[p 3]. Certains parents rĂ©agissent trĂšs nĂ©gativement au coming-out trans de leurs enfants, allant jusqu'Ă  rejeter l'enfant du foyer, ou Ă  lui imposer une « thĂ©rapie de conversion » pour le remettre « dans le droit chemin ». Ces « thĂ©rapies », liĂ©es Ă  la droite chrĂ©tienne amĂ©ricaine, sont jugĂ©es dangereuses par l’association amĂ©ricaine de psychiatrie, et vivement contestĂ©es par une partie de l'opinion publique[p 30]. Les mineurs transgenres sont plus victimes de maltraitance que les enfants et adolescents cisgenres[u 15].

Les enfants trans subissent plus souvent du harcÚlement que les enfants cisgenres, quelle que soit leur orientation affective et sexuelle ; cela contredit l'hypothÚse, souvent affirmée par les opposants à la transition des mineurs, que les mineurs trans sont en réalité des jeunes lesbiennes ou de jeunes gays cherchant à échapper à l'homophobie, puisque la transphobie à laquelle ils font face est en réalité pire[u 5].

Santé mentale

Peinture représentant 5 jeunes trans s'étant suicidés en 2015 : Melonie Rose (21 ans, haut à gauche), Ash Haffner (16 ans, haut au centre), Leelah Alcorn (17 ans, haut à droite), Taylor Alesana (15 ans, bas au centre) Zander Mahaffey (14 ans, bas à droite).

En raison de la transphobie qu'elles subissent, beaucoup de jeunes personnes trans internalisent dĂšs le plus jeune Ăąge qu'elles sont un problĂšme et que leur identitĂ© de genre doit rester cachĂ©e[u 11] - [u 16]. Cela rend les enfants et adolescents trans beaucoup plus vulnĂ©rables Ă  une multitude de problĂšmes tels que des troubles psychiatriques, l'abus de substances, les conduites Ă  risque ou le suicide[u 15] - [p 3]. Le taux de suicides et de tentatives de suicide dans la population trans est d'ailleurs extrĂȘmement Ă©levĂ© : en France, en 2009, plus de 65 % des jeunes transgenres de 16 Ă  26 ans ont dĂ©jĂ  envisagĂ© le suicide, et prĂšs de 34 % ont dĂ©jĂ  fait une ou plusieurs tentatives[p 3] - [p 31].

Conditions de vie

En 2018, une enquĂȘte sur la santĂ© des personnes LGBTI souligne que les jeunes trans vivent trĂšs mal leurs annĂ©es de collĂšge : prĂšs des 86 % des personnes trans interrogĂ©es se sont senties mal au cours de leur scolaritĂ©[p 32]. En particulier, les Ă©lĂšves qui subissent du harcĂšlement transphobe rĂ©ussissent moins bien en classe, ont moins d'activitĂ©s extra-scolaires, sĂšchent plus de cours et ont globalement moins confiance en eux, ce qui impacte nĂ©gativement la maniĂšre dont ils envisagent leur orientation future[u 11]. En 2022, un couple et leur fils trans prĂ©fĂšrent quitter le Texas oĂč des textes hostiles aux jeunes trans sont adoptĂ©s[p 33].

Les jeunes trans sont aussi proportionnellement plus nombreux que les cisgenres Ă  ĂȘtre sans-abri et Ă  se prostituer pour assurer leurs revenus[u 2].

Socialité des mineurs trans

RĂ©seaux d'entraide

Les jeunes trans se tournent souvent vers le web pour trouver information et soutien[p 34]. L'accÚs à une communauté acceptante de la transidentité, qu'elle soit en ligne ou pas, améliore la santé mentale des jeunes trans[u 2].

Militantisme

Jazz Jennings, alors ùgée de 15 ans, à la marche des fiertés de New York de 2016.

En 2007, alors qu'elle n'a encore que six ans, Jazz Jennings donne une interview Ă  la tĂ©lĂ©vision amĂ©ricaine sur ce que signifie ĂȘtre une petite fille trans[u 1]. Alors ĂągĂ©e de 16 ans, la militante Eli Erlick fonde en 2011 l'association Trans Student Educational Ressources, qui produit des documentations sur l'accueil des Ă©lĂšves transgenres dans le systĂšme scolaire[p 35]. En 2015 sort la sĂ©rie documentaire I am Jazz (en), centrĂ© sur la vie de Jazz Jennings, alors ĂągĂ©e de 14 ans[p 36].

Études sur les enfants et adolescents trans

En 2013 est lancé le TransYouth Project, une étude longitudinale sur le développement des enfants ayant commencé leur transition sociale avant le début de leur puberté[u 1].

Les travaux internationaux montrent un bĂ©nĂ©fice des traitements mĂ©dicaux sur le bien-ĂȘtre global des jeunes concernĂ©s. Cependant d'autres thĂ©matiques gagneraient Ă  ĂȘtre approfondies : un Ă©tat des lieux de l’accompagnement des mineurs en France, l’impact des traitements hormonaux au long cours, le consentement Ă©clairĂ© des mineurs et sur les enjeux de prĂ©servation de leur fertilitĂ©, notamment. Enfin, la HAS souhaite mener une enquĂȘte auprĂšs des services (hospitaliers, Maison Des Adolescents) et des professionnels libĂ©raux pour Ă©tablir un Ă©tat des lieux de l’accompagnement des mineurs trans et en exploration de genre et de veiller Ă  un maillage territorial de l’offre d’accompagnement des mineurs, en consolidant les Ă©quipes spĂ©cialisĂ©es et en soutenant la formation et le travail en rĂ©seau des autres professionnels impliquĂ©s[38]. Il n'existe pas d'orientation nationale en France sur les thĂ©rapies en dehors des recommandations prĂ©citĂ©es de l'AcadĂ©mie de MĂ©decine et de la HAS[p 37].

Pour la premiĂšre fois en Belgique francophone, en 2021, le Centre d’Accompagnement des TransidentitĂ©s du CHU de LiĂšge lance une consultation mixte en pĂ©dopsychiatrie et endocrinologie pĂ©diatrique spĂ©cialisĂ©e sur la question transidentitaire infanto-juvĂ©nile afin de rĂ©pondre Ă  une demande Ă©mergente, des besoins spĂ©cifiques des enfants et des adolescents[p 38].

En raison de la pathologisation de la transidentité comme trouble de l'identité sexuelle jusqu'au début des années 2010, la grande majorité de la littérature universitaire produite sur les enfants transgenres est écrite par des professionnels de santé mentale, avec une majorité d'entre eux cherchant à faire revenir les enfants trans vers un développement cisgenre vu comme sain[u 17]. S'est développé ensuite une série de publications se focalisant toujours sur la santé mentale des enfants trans, mais partant d'une position d'affirmation plutÎt que de correction du genre revendiqué par les enfants[u 17].

Représentations médiatiques et culturelles

« Selon les publications, vous allez ĂȘtre soit dans la crise de l’identitĂ©, le flĂ©au qui va dĂ©truire l’humanitĂ©, soit dans les incroyables explorateurs du genre, une sorte de Star Trek de la sexualitĂ©. »
Propos de la sociologue Alex M. Mahoudeau[a 2].

Les sociologues Karine Espineira et Alex M. Mahoudeau notent que, dans la représentation médiatique des enfants transgenres, la parole des adultes trans qui avaient réalisé leur transidentité dans leur enfance est invisibilisée[a 2]. De plus, cette représentation, en particulier autour de la transition de Jazz Jennings, est sensationnaliste, favorisant des effets de paniques morales ; elles expliquent ce sensationnalisme par la structuration des médias, qui cherchent de plus en plus à produire du contenu à un rythme tellement élevé qu'il devient difficile de présenter la transidentité dans ce qu'elle a de banal et factuel[a 2]. Elles notent cependant que cette médiatisation a eu des effets positifs pour les enfants trans, en permettant la création d'aides à destination des familles et du personnel médical[a 2].

Filmographie

  • Le film Ma vie en rose (1997) d'Alain Berliner met en scĂšne Ludovic, jeune enfant de sexe masculin qui vit en tant que fille, et tente de convaincre son entourage de respecter cette identitĂ©. Il est en conflit avec sa famille et ses voisins.
  • Le film Tomboy (2011) de CĂ©line Sciamma raconte l'histoire d'une enfant de 10 ans nommĂ©e Laure, qui, aprĂšs son dĂ©mĂ©nagement dans un nouveau quartier, se fait passer pour un garçon auprĂšs de ses amis.
  • Le film About Ray (2015) de Gaby Dellal raconte le parcours d'un jeune homme trans et de sa famille. Il suit cette famille qui va devoir traverser et accepter la transition de Ray afin qu'il puisse s'Ă©panouir.
  • La sĂ©rie australienne Premier Jour (First Day) de 4 Ă©pisodes (la rentrĂ©e, la rĂ©vĂ©lation, l'Ă©preuve, le grand saut) d'une durĂ©e de 25 minutes environ est diffusĂ©e sur la plateforme de vidĂ©os Okoo en 2020. La vie d'une ado transgenre rentrant au collĂšge: rĂ©vĂ©lation, acceptation par les autres, rivalitĂ©s, affirmation et accomplissement dans son genre[p 39] - [p 40].
  • Il est elle (2020) s'inspire de la BD Barricades de Charlotte Bousquet et Jaypee. Ce tĂ©lĂ©film français en deux parties raconte la vie d'une adolescente assignĂ©e garçon et sa lutte pour avoir le droit d'effectuer sa transition. C'est une coproduction RTBF[p 41].
  • La sĂ©rie britannique Butterfly (2020) raconte l'histoire de la transition d'un garçon vers l'autre sexe au sein des trois gĂ©nĂ©rations d'une famille[p 42].
  • Cowboys (2020). Un garçon transgenre de 10 ans dont les parents sont sĂ©parĂ©s, part vivre l'aventure d'un cowboy dans la forĂȘt du Montana avec son pĂšre. Sa mĂšre prĂ©vient les autoritĂ©s afin de les retrouver[p 43] - [39].
  • Le film The Mirror (2021). Les premiers pas d'une petite fille trans dans la sociĂ©tĂ© contemporaine en Inde[40].
  • Le film L'Immensita (2023). Dans les annĂ©es 1970, une famille amĂ©nage dans un des nombreux nouveaux complexes rĂ©sidentiels construits Ă  Rome. L’aĂźnĂ©e, Adriana, se prĂ©sente dĂ©libĂ©rĂ©ment comme un garçon auprĂšs des autres enfants[41] - [42].

Livres jeunesses

  • Le Club des cinq d'Enid Blyton, une des jeunes adolescentes, prĂ©nommĂ©e Claudine, se fait appeler Claude et revendique une identitĂ© masculine[p 44] - [p 45]. Des lecteurs modernes voient dans ce personnage de garçon manquĂ© un jeune transgenre. Il est improbable qu'il s'agisse de l'intention de l'autrice, compte tenu de ses opinions conservatrices[p 46].
  • Barricades, roman graphique de Charlotte Nousquet et Jaypee, paru chez Gulf Stream Ă©diteur en janvier 2018.
  • Je suis Camille de Jean-Loup Felicioli (2019). Ses anciens camarades de classe la rejetaient : « Camille c'est pas une vraie fille lalalalĂšre ». Un jour Camille rencontre ZoĂ©, elle hĂ©site beaucoup Ă  lui rĂ©vĂ©ler son secret. (Editions Syros en Ă©dition Kindle)
  • La bande dessinĂ©e en ligne de Sophie Labelle AssignĂ©e garçon raconte l'histoire de StĂ©phie, 11 ans, une fille trans qui dĂ©couvre son genre, et qui se l'approprie.
  • Camille aux papillons (2021) de Mary Wenker et AmĂ©lie Buri par les Editions "Loisirs et PĂ©dagogie". Une petite fille trans qui aime les vĂȘtements pour les filles rencontre d'autres enfants comme elle[43].
  • Reconnaitrans une bande dessinĂ©e de Laurier The Fox. Un recueil des tĂ©moignages sur les micro-agressions subis au quotidien par les personnes transgenres: actes, paroles, situations transphobes, enbyphobes, cissexi (2021). Editions Lapin
  • Les Editions "On ne compte pas pour du beurre" (2022) publient Je m’appelle Julie dont l'hĂ©roĂŻne est une petite fille transgenre[p 47].
  • Marie-Pierre Gazaille et Marie-Eve Turgeon (2022) livrent le rĂ©cit dans L’ouragan et moi, la vie d'un petit garçon dont le pĂšre est devenu une femme[p 48]. Editions QuĂ©bec AmĂ©rique

Autres supports

  • La marque de shampooings Pantene, en 2021 lors d'une campagne publicitaire, met en scĂšne une petite fille trans auprĂšs de ses mĂšres[p 49]
  • Un pĂšre de famille canadien dont la fille est cours de transition crĂ©e en 2021 une gamme de maillots de bain exclusivement dĂ©diĂ©s aux filles transgenres[p 50].

Bibliographie

Sciences humaines

  • Jules Gill-Peterson, Histories of the transgender child, (ISBN 978-1-4529-5815-6, 1-4529-5815-7 et 978-1-4529-5814-9, OCLC 1027732161, lire en ligne)
  • Arthur Boulet, « Les narrations autour des « transitions de genre » Ă  l’adolescence », Balisages - La revue de recherche de l'Enssib,‎ (lire en ligne AccĂšs libre)
  • ValĂ©rie Adrian, « Les transidentitĂ©s de l’enfant et de l’adolescent : un hĂ©ritage en mouvement », Annales MĂ©dico-psychologiques, revue psychiatrique, vol. 178, no 6,‎ , p. 644–649 (ISSN 0003-4487, DOI 10.1016/j.amp.2020.04.006, lire en ligne, consultĂ© le )

Psychanalyse

  • Nicolas Rabain, « Les adolescent·e·s transgenres et leurs parents. Abord groupal de la transition », Recherches en psychanalyse, 2020/2 (N° 30), p. 140-146. DOI : 10.3917/rep2.030.0140. [lire en ligne]

TĂ©moignages

  • Josephine Yole Signorelli, P. Mon adolescence trans, Massot Ă©ditions, (ISBN 978-2380352580)
  • Anne Marbot et Elodie Durand, Transitions - Journal d'Anne Marbot, Delcourt, , 176 p. (ISBN 978-2413024316)
  • Quentin Zuttion et Catherine Castro, Appelez-moi Nathan, Editions Payot et Rivages, , 144 p. (ISBN 978-2228921626)
  • Cat Clarke, OpĂ©ration Pantalon, Robert Laffont, , 270 p. (ISBN 978-2221193440)
  • Julie Anne Peters, Cette fille, c'Ă©tait mon frĂšre, Editions Milan, , 384 p. (ISBN 978-2745978363)

Aide aux parents

  • Dr Anne Bargiacchi, C’est pas mon genre ! Les clĂ©s pour rĂ©pondre aux questions de votre enfant sur le genre, Marabout, , 256 p. (ISBN 978-2501167277)
  • Annie Pullen Sansfaçon et Denise Medico, Jeunes trans et non binaires - De l'accompagnement Ă  l'affirmation, Remue-MĂ©nage, , 384 p. (ISBN 978-2890917439)
  • Elisa Bligny, Mon ado change de genre, La boite Ă  pandore, , 145 p. (ISBN 978-2875574466)
  • Elisa Bligny et Margot Dupuis (Illustratrice), LĂ©o et Sacha : Comment expliquer la TransidentitĂ© aux enfants et aux parents ?, Rue de seine, , 120 p. (ISBN 978-2493270542)
  • Hortense Lasbleis et Anne-Lise Boutin (illustratrice), C'est quoi mon genre ?, Actes Sud Junior, , 64 p. (ISBN 978-2-3301-6767-7)
  • Serge Hefez, « Le dĂ©sarroi des parents d’enfants transgenres », Enfances & Psy, 2016/1 (N° 69), p. 75-82. DOI : 10.3917/ep.069.0075. [lire en ligne]

Documentaires

Essais

  • Abigail Shrier, Dommages irrĂ©versibles - Comment le phĂ©nomĂšne transgenre sĂ©duit les adolescentes, Le Cherche-Midi, , 416 p. (ISBN 978-2749172170)
  • CĂ©line Masson et Caroline Eliacheff, La fabrique de l'enfant transgenre, Éditions de l'Observatoire, , 112 p. (ISBN 979-10-329-2522-5)
  • Claude Habib, La question trans, Paris, Gallimard, , 176 p. (ISBN 978-2-072-95092-6) - Prix Femina
  • Christian Flavigny, Aider les enfants « transgenres » : Contre l'amĂ©ricanisation des soins, Pierre TĂ©qui, , 84 p. (ISBN 978-2740323434)
  • Marie-Jo Bonnet et Nicole Athea, Quand les filles deviennent des garçons, Odile Jacob, , 224 p. (ISBN 978-2415005665)

Notes

  1. La dĂ©finition de minoritĂ© dĂ©pendant du pays, le pĂ©rimĂštre de l'article correspond Ă  sa dĂ©finition la plus large, c'est-Ă -dire aux personnes transgenres de moins de 21 ans

Références

Publications universitaires

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Associations LGBT et trans

Presse

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Voir aussi

Personnes trans médiatisées dans leur enfance

Autres articles

Liens externes

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