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Assignation sexuelle

L'assignation sexuelle est le postulat selon lequel la détermination biologique du sexe de l'enfant avant ou à la naissance de celui-ci procède d'une assignation et non pas d'une observation. Elle peut être effectuée avant la naissance par un examen prénatal de discernement sexuel soit par des mesures d'observation, soit par un caryotype génétique afin de déterminer le sexe biologique de l'enfant. L'acte est presque universellement considéré comme une observation ou une reconnaissance d'un aspect inhérent au bébé.

Dans la majorité des naissances, un parent, une sage-femme, un infirmier ou un médecin examine les organes génitaux quand le bébé arrive au monde et détermine ainsi le sexe, sans considérer une éventuelle intersexuation de l'enfant.

Pour les personnes transgenres, l'identité de genre n'est pas compatible avec leur sexe et selon lequel elles sont élevées[1]. Dans le cas des personnes intersexes, nées avec des caractéristiques sexuelles telles que les chromosomes, gonades, ou organes génitaux, ne correspondant pas typiquement aux notions de mâle et femelle, une assignation sexuelle peut être un facteur de complications[2] car elle peut s'avérer ultérieurement incompatible avec l'identité de genre de l'enfant[3]. Renforcer l'assignation sexuelle par des moyens chirurgicaux et hormonaux peut être perçu comme une mutilation qui viole les droits de l'individu si ce n’est pas motivé par des raisons de santé[4] - [5] - [6].

Certains chercheurs réfutent l'idée d'assignation sexuelle et considèrent que le sexe de naissance se déclare anatomiquement in utero et est clairement évident et reconnu à la naissance sauf en cas d'intersexuation.

Histoire

Le discernement du sexe d'un enfant est le plus souvent considéré comme une observation ou la reconnaissance d'un aspect inhérent au nouveau-né[7]. Les raisons de l'assignation sexuelle et de son enregistrement consécutif semblent avoir été peu étudiées. Un rapport néerlandais sur l'enregistrement des genres indique que l'enregistrement du sexe a été introduit aux Pays-Bas en tant que composante intrinsèque de l'enregistrement de la population lors de l'entrée en vigueur du code Napoléon en 1811, notamment afin d'éviter des fraudes permettant d'échapper à la conscription militaire[8]. De nombreuses dispositions discriminatoires de la législation n'existent plus, mais certaines restent pour raisons incluant « la rapidité des procédures d'identification »[8].

Les critères d'assignation ont évolué au fil des décennies, comme la compréhension clinique des facteurs biologiques et des tests diagnostiques. Les techniques chirurgicales ont notamment changé.

Avant les années 1950

L'assignation était presque entièrement basée sur l'apparence des organes génitaux externes. Bien que les médecins aient reconnu qu'il y avait des conditions dans lesquelles les caractères sexuels secondaires apparents pouvaient se développer en opposition au sexe de la personne. De plus, dans les conditions où le sexe gonadique ne correspond pas à celui des organes génitaux externes, leur capacité à comprendre et à diagnostiquer ces conditions dans l'enfance étaient trop faibles pour tenter de prédire le développement futur.

Années 1950

Les endocrinologues développent une compréhension de base des principales conditions intersexuées telles que l'hyperplasie congénitale des surrénales (HCS), le syndrome d'insensibilité aux androgènes, et la dysgénésie gonadique (DG) mixte. La découverte de la cortisone a permis la survie des nourrissons souffrant de graves HCS pour la première fois. De nouveaux tests hormonaux et caryotypes permettent un diagnostic plus précis dans l'enfance et une meilleure prévision du développement futur.

L'assignation sexuelle est devenue davantage que la simple détermination du sexe dans lequel on éduque l'enfant, car elle a commencé à inclure des traitements chirurgicaux. La cryptorchidie peut être récupérée. Un clitoris grandement élargi peut être réduit à une taille commune, mais les tentatives pour créer un pénis ont été infructueuses. Des médecins et des psychologues, dont John Money, croyaient que les enfants étaient plus susceptibles de développer une identité de genre qui correspondent au sexe dans lequel se faisait l'éducation que ce que pourraient déterminer les chromosomes, les gonades, ou les hormones. Le modèle médical résultant a été appelé « modèle optimal de genre »[9].

L'idée de voir le genre comme étant une construction purement sociale, et l'identité de genre comme étant le résultat de l'éducation (acquis) plutôt que de la nature (inné) se développent en particulier dans les groupes libéraux, progressistes et académiques de la société occidentale. L'objectif principal de l'assignation était de choisir le sexe qui conduirait le moins à des contradictions entre l'anatomie externe et le psychisme assigné (l'identité de genre). Cela a conduit à la recommandation selon laquelle tout enfant, sans un pénis ou avec un pénis trop petit pour pénétrer un vagin pourrait être élevé comme une fille, afin de développer une identité de genre féminine ; ce serait ainsi la meilleure façon pour minimiser les divergences futures entre la psyché et l'anatomie externe chez les nourrissons déterminés à être biologiquement hommes mais sans un pénis qui répond à des normes médicales (par exemple, extrophie cloacale), ainsi que dans les cas de traumatismes accidentels de la petite enfance comme l'affaire John/Joan.

Années 1960

Les chirurgiens pédiatriques ont tenté et ont prétendu avoir réalisé avec succès des reconstructions d'organes génitaux pour nourrissons, en particulier l'agrandissement ou la construction de vagins. Les règles de recommandation pour le changement de sexe et la chirurgie, de la fin des années 1960 jusqu'aux années 1990, étaient à peu près :

  • tout nourrisson XX, peu importe son Ă©tat de virilisation, devrait ĂŞtre Ă©levĂ© comme une fille pour prĂ©server les chances de fertilitĂ© future. Un grand clitoris en saillie devrait ĂŞtre rĂ©duit en taille avec une rĂ©cession ou une rĂ©duction du nerf plutĂ´t que par une simple amputation ;
  • tout nourrisson non-virilisĂ© XY devrait ĂŞtre Ă©levĂ© comme un garçon si le pĂ©nis peut s'Ă©tendre et qu'il est assez grand pour supporter la miction et l'insertion dans un vagin pour le coĂŻt. S'il est trop petit ou formĂ© de façon atypique (par exemple l'extrophie cloacale (en)) pour ces fonctions, il Ă©tait recommandĂ© que le bĂ©bĂ© soit assignĂ© femme, que les gonades soient enlevĂ©es, qu'une ouverture vaginale soit chirurgicalement construite et que de l'Ĺ“strogène soit produite Ă  la pubertĂ© ;
  • un nourrisson avec chromosomes mixtes (par exemple dysgĂ©nĂ©sie gonadique mixte ou vrai hermaphrodisme) pourrait ĂŞtre Ă©levĂ© en fonction de l'apparence des organes gĂ©nitaux et la taille du phallus ;
  • le genre assignĂ© est fixĂ© Ă  deux ans et la rĂ©assignation après cet âge ne devrait ĂŞtre tentĂ©e que sur demande du patient ;
  • non-rĂ©vĂ©lation de la condition intersexe aux individus sur qui le traitement d'assignation sexuelle a Ă©tĂ© fait[4] - [10].

Années 1990

Un certain nombre de facteurs ont conduit à des changements dans les critères de recommandation pour l'assignation et la chirurgie. Ces facteurs ont inclus :

  • la rĂ©vĂ©lation publique par les individus intersexes et les associations Ă  propos de la fonction sexuelle ou de l'identitĂ© de genre non-congruente, et la critique de la chirurgie sur des nourrissons pour « raisons psychosociales » ;
  • en 1997, l'histoire de David Reimer, mentionnĂ©e ci-dessus comme le cas John Money's John/Joan, a Ă©tĂ© rendue publique. C'Ă©tait un garçon qui avait perdu son pĂ©nis Ă  la suite d' une circoncision bâclĂ©e Ă  8 mois en 1966, puis a Ă©tĂ© rĂ©assignĂ© fille Ă  18 mois avec une nouvelle intervention chirurgicale pour enlever ses testicules et commencer un traitement Ă  base d’œstrogènes Ă  l'âge de 12 ans. Bien que la rĂ©assignation de John Money ait Ă©tĂ© dĂ©crite comme un succès dans les annĂ©es 1970, Reimer a continuĂ© Ă  avoir une identitĂ© de genre masculine malgrĂ© la rĂ©assignation vers un sexe d'Ă©ducation fĂ©minin. Ă€ 15 ans, Reimer a revĂ©cu en tant qu'homme. Ă€ 38 ans, il se suicida[11] - [12] ;
  • Une importante proportion de nourrissons XY nĂ©s avec une exstrophie cloacale, et Ă©levĂ©s en tant que femme pendant la petite enfance ont demandĂ© une rĂ©assignation de genre en tant qu'homme Ă  la fin de l'enfance et de l'adolescence.

Années 2000

Les recommandations cliniques pour l'assignation ont changé :

  • Ă©lever la majoritĂ© des nourrissons XX ayant des ovaires fonctionnels en tant que femme. La seule rare exception est dans le cas de nourrissons XX virilisĂ©s complets et sans ambiguĂŻtĂ© avec HCS, qui sont Ă©levĂ©s en tant qu'hommes avec chirurgie gĂ©nitale diffĂ©rĂ©e ;
  • Ă©lever la plupart des nourrissons XY ambigus en tant qu'hommes, Ă  moins que les organes gĂ©nitaux externes soient plus femmes qu'hommes, qu'une insensibilitĂ© aux androgènes soit prĂ©sente et que les testicules soient absents ou non-fonctionnels. Élever en tant qu'homme tout nourrisson XY avec un micropĂ©nis Ă©vident. Élever en tant qu'homme tout nourrisson XY avec testicules fonctionnels et sensibilitĂ© normale aux androgènes, mais pĂ©nis atypiquement formĂ© ou absent ;
  • Ă©lever les nourrissons avec tissus gonadiques mixtes, vrai hermaphrodisme, ou autres anomalies chromosomiques comme le sexe le plus compatible avec les organes gĂ©nitaux externes, puisque les gonades sont gĂ©nĂ©ralement non fonctionnelles ;
  • l'identitĂ© de genre est fixĂ©e Ă  1-2 ans et la rĂ©assignation après cet âge ne doit ĂŞtre tentĂ©e que si elle est demandĂ©e par la personne.

Ces recommandations ne nécessitent pas explicitement d'interventions chirurgicales ou hormonales pour renforcer l'assignation sexuelle, mais cette prise en charge médicale persiste dans le monde entier. Elle est justifiée par le souci d'atténuation de la détresse parentale et l'idée de réduire le risque de stigmatisation : l'enfant se sentirait plus « normal », ce qui améliorerait les perspectives de mariage[13].

La question du consentement

Les controverses sur les aspects chirurgicaux de la gestion de l'intersexuation, ont souvent mis l'accent sur les indications pour la chirurgie et le moment opportun. Toutefois, les associations défendant les droits des personnes intersexes et les droits humains ont critiqué les modèles médicaux car ils ne sont pas basés sur le consentement des personnes sur qui ces traitements médicaux irréversibles sont menés, les résultats pouvant être inappropriés ou insatisfaisants[13] - [14]. Anne Tamar-Mattis, par exemple, a déclaré que « le vrai choix n'est pas entre la chirurgie à réaliser maintenant ou plus tard, mais sur la chirurgie ou l'autonomie du patient »[14].

Cependant, alors que les interventions chirurgicales restent expérimentales, et la légitimité clinique dans la construction d'anatomies génitales « normales » n'a pas été confirmée, il n'existe pas encore de voies médicales crédibles autres que la chirurgie[15]. Les modifications apportées à ces recommandations cliniques en cours ne traitent pas encore les questions des droits humains sur le consentement et le droit à l'identité de l'enfant, à la vie privée, à la liberté sur la torture et les traitements inhumains, et l'intégrité physique[3] - [4] - [5].

En 2011, Christiane Völling a remportĂ© le premier cas de procès intentĂ© contre un chirurgien pour une intervention chirurgicale non consensuelle. Le tribunal rĂ©gional de Cologne, en Allemagne, lui a accordĂ© 100 000 â‚¬ de dommages et intĂ©rĂŞts[16].

En 2015, le Conseil de l'Europe a reconnu, pour la première fois, le droit pour les personnes intersexes de ne pas subir de traitement de changement de sexe, de mettre en place des mises au point concernant la pathologisation des corps intersexes[3]. En avril 2015, Malte est devenue le premier pays à reconnaître le droit à l'intégrité corporelle et l'autonomie physique, et à interdire les modifications non consensuelles des caractéristiques sexuelles. La loi a été largement saluée par les associations de la société civile[17] - [18] - [19] - [20] - [21].

Assignation dans le cas de nourrissons avec des traits intersexes, ou dans les cas de traumatismes

L'observation ou la reconnaissance du sexe d'un enfant peut être compliquée dans le cas des nourrissons ou enfants intersexes, et en cas de traumatisme précoce[7]. Dans de tels cas, l'assignation sexuelle requiert généralement un traitement médical (opération chirurgicale de réparation d'hypospadias, opération du clitoris, amputation du clitoris, excision, retrait de gonades viables, retrait d'organes de reproduction internes ou externes)[22] pour confirmer l'assignation, mais la légitimité de ces interventions est en partie contestée au nom du respect des droits humains[23].

L'intersexuation est un terme qui désigne, au sens large, la présence d'une ou plusieurs caractéristiques sexuelles atypiques parmi les éléments suivants : appareil génital, organes internes, tissus gonadiques, et chromosomes. Lorsque les organes génitaux externes semblent avoir des caractéristiques communs aux deux sexes, ils sont décrits comme ambigus[24].

Les cas de traumatismes incluent le cas John/Joan de David Reimer, dont le pénis avait été détruit lors de la circoncision, et où le sexologue John Money a déclaré que la réassignation d'homme vers femme à l'âge de 17 mois avait été un succès. Cependant, cette déclaration a été contredite plus tard : David Reimer, a été identifié comme homme. Par la suite, il publia son histoire pour décourager les réassignations sexuelles faisant fi du consentement de la personne concernée. Il se suicida à l'âge de 38 ans[11].

Selon Anne Fausto-Sterling, environ 1 nourrisson sur 500[25] présente suffisamment de divergence dans l'apparence des organes génitaux externes pour que l'assignation appropriée ne soit pas évidente[26]. Des exemples sont un clitoris exceptionnellement proéminent chez une fille par ailleurs apparemment typique, une cryptorchidie complète ou un léger hypospadias chez un garçon par ailleurs apparemment typique. Dans la plupart de ces cas, un sexe est provisoirement assigné et des tests sont effectués pour confirmer le sexe apparent. Les tests standards dans cette situation peuvent inclure des ultrasons pelviens pour déterminer la présence d'un utérus, de testostérone ou un niveau de 17-hydroxyprogestérone ou un caryotype. Dans quelques cas, un endocrinologue pédiatrique est consulté pour confirmer la tentative de réassignation sexuelle. L'assignation prévue est généralement confirmée en quelques heures à quelques jours dans ces cas.

Dans certains cas, le processus d'assignation est plus complexe. Il implique Ă  la fois la dĂ©termination des aspects biologiques du sexe et le choix de la meilleure assignation sexuelle aux fins d'Ă©ducation de l'enfant. Environ 1 nourrisson sur 20 000 nait avec une ambiguĂŻtĂ© suffisante pour que l'assignation nĂ©cessite de multiples tests et l'information des parents concernant la diffĂ©renciation sexuelle. Dans certains de ces cas, l'enfant devra faire face Ă  des difficultĂ©s physiques ou Ă  la stigmatisation sociale quand il ou elle grandira, du fait de la binaritĂ© de la sociĂ©tĂ©. Se prononcer sur le sexe consiste Ă  peser les avantages et les inconvĂ©nients d'une assignation plutĂ´t qu'une autre. Se pose ainsi la question de la pertinence de l'obligation d'enregistrement du sexe[27].

Réassignation sexuelle ou genrée

Le changement de sexe est un changement de rôle de genre ou d'identité. Cela peut se produire dans plusieurs types de circonstances :

  • une rĂ©assignation prĂ©coce peut ĂŞtre rĂ©alisĂ©e pour corriger une erreur manifeste. L'exemple le plus courant est quand un nouveau-nĂ© est supposĂ© ĂŞtre un garçon et qu'il est assignĂ© en tant que tel, malgrĂ© des testicules absentes. Si, Ă  1-4 semaines, on dĂ©couvre par un dĂ©pistage nĂ©onatal ou par une enquĂŞte de cryptorchidie qu'il a des ovaires, un utĂ©rus, un caryotype XX, et une HCS, l'enfant est susceptible d'ĂŞtre rĂ©assignĂ© comme femme. Lorsque la virilisation est complète et sans ambiguĂŻtĂ©, la rĂ©assignation peut ĂŞtre refusĂ©e ou diffĂ©rĂ©e. Toute rĂ©assignation après le premier mois ou le deuxième n'est plus considĂ©rĂ©e comme une rĂ©assignation prĂ©coce ;
  • il y a eu des cas oĂą un nourrisson de sexe masculin a Ă©tĂ© rĂ©assignĂ© femme quelques jours, semaines ou mois plus tard Ă  cause d'un dĂ©faut de naissance irrĂ©parable des organes gĂ©nitaux, ou de la perte du pĂ©nis dĂ» Ă  un traumatisme ou un autre accident. Ceci n'est plus recommandĂ© par la plupart des experts Ă©tant donnĂ© les rĂ©assignations de ce genre qui ont Ă©chouĂ© et qui sont devenues publiques dans les annĂ©es 1990, comme celle de David Reimer ;
  • il y a eu des cas oĂą un enfant intersexe avait rejetĂ© son sexe dans lequel il avait Ă©tĂ© Ă©levĂ©, et qui s'identifiait au genre opposĂ© ; il avait demandĂ© une rĂ©assignation. Des exemples de ce type sont survenus chez les adolescents avec plusieurs formes de HCS et de dĂ©ficience de l'alpha-5-reductase ;
  • le type le plus commun de rĂ©assignation se produit quand un enfant ou un adulte sans condition intersexe s'identifie dans un genre diffĂ©rent, et qu'il demande la reconnaissance de leur nouveau genre affirmĂ©. Une telle personne est appelĂ©e transidentitaire. Le traitement et/ou la chirurgie peuvent ĂŞtre effectuĂ©s Ă  l'âge adulte et, depuis les annĂ©es 2000, Ă  l'adolescence, pour que leur identitĂ© de genre soit cohĂ©rente avec leur corps.

DĂ©fis aux exigences du changement de sexe

Ces dernières années, l'assignation sexuelle est de plus en plus contestée[8] - [28]. Un rapport pour le ministère néerlandais de la sécurité et de justice stipule que « le genre semble de plus en plus perçu comme une caractéristique ressentie de l'identité, mais jusqu'à présent, il n'est pas considéré, ni protégé en tant que tel dans la réglementation de la vie privée »[8]. Les lignes directrices du gouvernement australien affirment que « les ministères et les bureaux qui recueillent des informations sur le sexe et/ou le genre ne doivent pas les recueillir à moins qu'elles ne soient nécessaires, ou directement en lien avec une ou plusieurs fonctions ou activités du bureau »[29].

Critique du concept d'assignation sexuelle

Selon l'American College of Pediatricians, un groupe de défense des pédiatres conservateur, aucun enfant n'est « assigné » à un sexe ou à un genre à la naissance. Pour ces professionnels, le sexe anatomique de naissance se déclare anatomiquement in utero et est clairement, évident et reconnu à la naissance sauf dans de rares troubles du développement sexuel (TDS)[30]. Les troubles du développement sexuel sont extrêmement rares, y compris le syndrome d'insensibilité aux androgènes et l'hyperplasie congénitale des surrénales, qui sont tous des déviations médicalement identifiables de la norme sexuelle binaire humaine[30].

Le philosophe américain Ryan T. Anderson (en), connu pour ses positions conservatrices[31], ne distingue pas le genre du sexe et estime que ce dernier n'est pas « attribué à la naissance » : c'est un fait corporel qui peut être reconnu bien avant la naissance grâce à l'imagerie échographique[32].

Voir aussi

Références

  1. Diamond DA, Burns JP, Mitchell C, Lamb K, Kartashov AI, Retik AB (2006).
  2. Mieszczak J, Houk CP, Lee PA.
  3. Council of Europe et Commissioner for Human Rights, Human rights and intersex people, Issue Paper, (lire en ligne)
  4. (en) Swiss National Advisory Commission on Biomedical Ethics NEK-CNE, On the management of differences of sex development. Ethical issues relating to "intersexuality".Opinion No. 20/2012, Berne, coll. « 2012 »,
  5. Involuntary or coerced sterilisation of intersex people in Australia, Australian Senate Community Affairs Committee, Octobre 2013.
  6. (en) World Health Organization, Sexual health, human rights and the law, Genève, World Health Organization, , 72 p. (ISBN 978-92-4-156498-4)
  7. (en) Reiner WG (1997) Sex assignment in the neonate with intersex or inadequate genitalia, Arch Pediatr Adolesc Med., 1997; 151(10):1044-1045, doi:10.1001/archpedi.1997.02170470078014
  8. Marjolein van den Brink et Jet Tigchelaar, M/F and beyond, Gender registration by the state and the legal position of transgender persons. English summary, Ministerie van Veiligheid & Justitie, (lire en ligne)
  9. (en) Australian Senate et Community Affairs References Committee, Involuntary or coerced sterilisation of intersex people in Australia, Canberra, Community Affairs References Committee, (ISBN 978-1-74229-917-4, lire en ligne)
  10. Morgan Holmes, « Is Growing up in Silence Better Than Growing up Different? », Intersex Society of North America (consulté le )
  11. Théorie du genre : comment la première expérimentation a mal tourné, lefigaro.fr, 31 janvier 2014
  12. « L'expérience tragique du gourou de "la théorie du genre" », lepoint.fr, 31 janvier 2014.
  13. Morgan Carpenter et Organisation Intersex International Australia, « Submission to the Australian Human Rights Commission: Sexual Orientation, Gender Identity and Intersex Rights Snapshot Report », Sydney, Organisation Intersex International Australia,
  14. A. Tamar-Mattis, « Patient advocate responds to DSD surgery debate », Journal of Pediatric Urology, vol. 10, no 4,‎ , p. 788–789 (ISSN 1477-5131, DOI 10.1016/j.jpurol.2014.03.019, lire en ligne, consulté le )
  15. Lih-Mei Liao, Dan Wood et Sarah M Creighton, « Parental choice on normalising cosmetic genital surgery », BMJ,‎ , –5124 (ISSN 1756-1833, DOI 10.1136/bmj.h5124, lire en ligne, consulté le )
  16. Zwischengeschlecht, « Nuremberg Hermaphrodite Lawsuit: Michaela "Micha" Raab Wins Damages and Compensation for Intersex Genital Mutilations! » [text], (consulté le )
  17. Mauro Cabral, « Making depathologization a matter of law. A comment from GATE on the Maltese Act on Gender Identity, Gender Expression and Sex Characteristics », Global Action for Trans Equality, (consulté le )
  18. OII Europe, « OII-Europe applauds Malta's Gender Identity, Gender Expression and Sex Characteristics Act. This is a landmark case for intersex rights within European law reform », (consulté le )
  19. Morgan Carpenter, « We celebrate Maltese protections for intersex people », Organisation Intersex International Australia, (consulté le )
  20. (en) Star Observer, « Malta passes law outlawing forced surgical intervention on intersex minors », Star Observer,‎ (lire en ligne)
  21. (en) Reuters, « Surgery and Sterilization Scrapped in Malta's Benchmark LGBTI Law », The New York Times,‎ (lire en ligne)
  22. Anne Tamar-Mattis, JD,* Advocates for Informed Choice, « Report to the UN Committee Against Torture: Medical Treatment of People with Intersex Conditions », (consultĂ© le ) : « In 2009, for example, the federally sponsored KIDS Inpatient Database reported 680 hypospadias repairs and 59 instances of “operations on clitoris, amputation of clitoris, clitoridotomy, [or] female circumcision.” These reported numbers do not include all US hospitals. [...] In some cases, sex-assignment surgery also removes viable gonads or other reproductive organs », p. 3
  23. Mauro Cabral (dir.) et Morgan Carpenter (dir.), Intersex Issues in the International Classification of Diseases : a revision, (lire en ligne).
  24. Ora Hirsch Pescovitz, Erica A. Eugster (2004).
  25. « France : n’être ni fille ni garçon »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur info.arte.tv, .
  26. (en) Anne Fausto-Sterling, Sexing the body : gender politics and the construction of sexuality, New York, Basic Books, , 473 p. (ISBN 978-0-465-07713-7, BNF 42630846)
  27. « Faut-il supprimer la mention du sexe des papiers d’identité ? », sur France Culture (consulté le )
  28. Emily Chan, « Get gender off birth certificates, B.C. activists argue », CTV News (consulté le )
  29. (en) Australia et Attorney General's Department, Australian Government Guidelines on the Recognition of Sex and Gender, (lire en ligne)
  30. (en-US) « Gender Dysphoria in Children », American College of Pediatricians,‎ (lire en ligne, consulté le )
  31. Robert Barnes, « The right finds a fresh voice on same-sex marriage », sur www.washingtonpost.com,  : « Anderson, a 33-year-old scholar at the Heritage Foundation, has emerged as a leading voice for those who resent being labeled hopelessly old-fashioned — or, worse, bigoted — for believing that marriage should be only between a man and a woman. »
  32. (en) Ryan T. Anderson, When Harry Became Sally : Responding to the Transgender Moment, Encounter Books, , 251 p. (ISBN 978-1-59403-962-1, présentation en ligne)
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