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Micropénis

Le micropénis est un pénis d'une longueur inférieure à 2,5 fois l'écart type par rapport à la taille moyenne du pénis humain, il peut avoir des causes diverses (génétiques ou hormonales principalement) et affecter les fonctions psychosexuelles et génitosexuelles[1].

Micropénis
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Exemple de micropénis
Classification et ressources externes
CIM-9 752.64
OMIM 607306
DiseasesDB 14839
eMedicine 923178

Wikipédia ne donne pas de conseils médicaux Mise en garde médicale

Chez un nouveau-né, en présence d'un pénis de la taille d'un clitoris ou d'un clitoris de la taille d'un pénis on parle aussi d'« organes génitaux sexuellement ambigus », avec des mots comme pénoclitoris ou clitorophallus (qui désigne aussi simplement le gland[2]), dont les définitions recouvrent au moins partiellement celle de micropénis[3].

Si le micropĂ©nis est dĂ» Ă  une insuffisance de testostĂ©rone, un traitement hormonal (par injection intramusculaire par exemple), visant Ă  allonger le micropĂ©nis, est possible dĂšs le troisiĂšme mois[4] et tant que l'individu n'a pas atteint la pubertĂ©, mais il n'a pas toujours le succĂšs escomptĂ© ; il peut mĂȘme parfois in fine diminuer la taille du pĂ©nis Ă  l'Ăąge adulte, par rapport Ă  ce qu'elle aurait Ă©tĂ© sans traitement. D'autres traitements sont chirurgicaux.

Ces traitements portent sur des caractéristiques anatomiques que l'on cherche à modifier pour des raisons fonctionnelles et/ou esthétiques, et visent aussi à améliorer le fonctionnement psychosexuel et la qualité de vie des personnes dotées d'un micropénis.

Une revue récente (2013) de la littérature scientifique a conclu que :

  1. l'attribution du sexe masculin est préférable pour la plupart des nourrissons 46,XY nés avec un micropénis congénital car il y a une probabilité de développement futur du pénis et de la fonction génitosexuelle[1] ;
  2. une petite taille du pénis persistant à l'ùge adulte, associée à une insatisfaction de son apparence génitale compromettent la qualité de vie sexuelle[1] ;
  3. aucune intervention connue (hors phalloplastie/pénoplastie) ne peut garantir que le pénis puisse atteindre une taille « normale »[1] ;
  4. de premiĂšres donnĂ©es suggĂšrent que la technique de phalloplastie (considĂ©rĂ©e comme l'Ă©talon-or pour le changement de sexe dans la population transgenre) peut ĂȘtre Ă©galement utilisĂ©e pour des patients 46,XY avec micropĂ©nis[1] s ;
  5. un soutien psychologique devrait faire partie intégrante de la prise en charge, pour diminuer la détresse et l'altération de la qualité de vie vécues par ces personnes[1].

Taille du pénis selon l'ùge

Distribution de la taille des pĂ©nis en fonction de l'Ăąge[5]. La courbe -2σ reprĂ©sente le seuil micropĂ©nis.

Le micropĂ©nis est diagnostiquĂ© Ă  la naissance. Selon les estimations, il affecterait 1,5 nouveau-nĂ© masculin sur 10 000[4].

À la naissance, la taille moyenne du pĂ©nis non Ă©tirĂ© est d'environ 3,5 cm pour un diamĂštre d'environ cm. 90 % des nouveau-nĂ©s ont un pĂ©nis dont la taille est comprise entre 2,4 et 5,5 cm.. Le micropĂ©nis est alors diagnostiquĂ© pour une verge de moins de cm.

La taille moyenne du pénis au début de la puberté est de cm. Le micropénis est à cet ùge de moins de cm. Le dépistage par la famille est primordial s'il n'a pas eu lieu à la naissance[4].

À l'Ăąge adulte, la taille moyenne d'un pĂ©nis en Ă©rection est d'environ 12,5 cm. Ainsi, un pĂ©nis adulte mesurant moins de cm en Ă©rection sera qualifiĂ© de micropĂ©nis[6].

Hormis ses dimensions rĂ©duites, le micropĂ©nis — s'il n'est pas associĂ© Ă  une malformation — ne provoque aucun problĂšme physiologique (prĂ©puce et canal de l'urĂštre notamment).

Les causes du micropénis

Le phénomÚne est en augmentation, et ses causes sont en partie mal cernées, mais sont souvent :

  • l'insuffisance de production des androgĂšnes (hormones mĂąles qui contribuent Ă  la croissance de la longueur et du diamĂštre du pĂ©nis, du scrotum et des testicules, mais aussi, lors de l'embryogenĂšse, Ă  l'inclusion de l'urĂštre dans la face ventrale du pĂ©nis[2] ;
  • une insensibilitĂ© des tissus aux androgĂšnes ;
  • une malformations congĂ©nitale (avec ou sans anomalie des chromosomes) ;
  • une exposition in utero Ă  certains perturbateurs endocriniens.

Traitements et leurs motivations

Diverses pratiques (non invasives, invasives et parfois radicales) visant Ă  agrandir le pĂ©nis existent depuis longtemps, enracinĂ©e dans la virilitĂ© que l'apparence des organes gĂ©nitaux est supposĂ©e donner Ă  un homme, et parce qu'il peut dans ce contexte avoir une perception altĂ©rĂ©e de son propre corps. Le micropĂ©nis peut-ĂȘtre d'autant plus source de souffrance que l'entourage et la sociĂ©tĂ© valorisent la virilitĂ© en l'associant Ă  un pĂ©nis de grande taille[7].

Une chirurgie purement esthĂ©tique du pĂ©nis s'est dĂ©veloppĂ©e Ă  la suite des demandes de patients ne prĂ©sentant pas de malformation ou de dysfonctionnement sexuel organique, oĂč la dimension (longueur, circonfĂ©rence, aspect) est au centre de la demande du patient[7]. Selon Nina Callens (endocrinologue) et ses collĂšgues en 2013 : il faut que les professionnels de la santĂ© apprĂ©cient pleinement l'impact du micropĂ©nis pour que des soins optimaux soient fournis aux patients[1] ; Et le mĂ©decin doit prĂ©alablement « Ă©valuer l'histoire, le tableau psychologique et les avantages chirurgicaux possibles »[7].

Parfois, le pĂ©nis trouve spontanĂ©ment une taille "normale" Ă  la pubertĂ©, mĂȘme sans thĂ©rapie hormonale[8] ; si ce n'est pas le cas plusieurs traitements existent :

Les deux voies de traitement sont :

1) Le traitement hormonal

In utero, puis jusqu'à l'ùge adulte, la croissance du pénis est trÚs influencée par la testostérone et, à un moindre degré par l'hormone de croissance. Leur valeur dans le traitement de micropénis a fait l'objet d'études sur le modÚle animal (murin notamment)[9] et de retours d'expérience qui font qu'elle est considérée comme limitée aux cas de déficience hormonale (hypopituitarisme, hypogonadisme...).

À la suite du constat d'un micropĂ©nis chez l'enfant, un bref traitement de testostĂ©rone est souvent prescrit [10] (gĂ©nĂ©ralement pas plus de 3 mois). Il induit gĂ©nĂ©ralement une croissance du pĂ©nis qui confirme la probabilitĂ© d'une poursuite de sa croissance Ă  la pubertĂ©. Le traitement par injection doit ĂȘtre fait bien avant la pubertĂ©, car les doses nĂ©cessaires sont plus fortes chez l'individu tout juste prĂ©pubĂšre (traitement alors plutĂŽt administrĂ© par gel)[4]. Mais un dosage trop Ă©levĂ©es de testostĂ©rone lors de l'enfance conduit Ă  une virilisation non dĂ©sirĂ©e (pubertĂ© prĂ©coce, apparition de pilositĂ©) et une maturation osseuse prĂ©coce qui diminuera la taille du corps adulte, pouvant aussi entraĂźner une diminution de la taille du pĂ©nis chez l'adulte[11].

En période prépubertaire, le traitement à la testostérone est moins efficace. Il n'est repris - à l'adolescence - que pour les garçons atteints d'hypogonadisme. La croissance du pénis se termine en fin de la puberté, tout comme la croissance en hauteur ; l'apport de testostérone supplémentaire pour les adultes post-pubÚres ne produit que peu ou pas de croissance.

Une testostĂ©rone exogĂšne est parfois utilisĂ©e pour agrandir un petit clitorophallus (clitoris ou micropĂ©nis) dans le cadre de soins liĂ©s Ă  des intersexuations et affirmations de genre (chez les patients transmasculins, jusqu'Ă  2 cm de croissance supplĂ©mentaire peut ĂȘtre obtenue). Si la testostĂ©rone est insuffisante pour fournir le degrĂ© de masculinisation souhaitĂ©, la chirurgie peut aussi ĂȘtre utilisĂ©e[2] ;

2) la chirurgie

Plusieurs techniques chirurgicales, dont la phalloplastie et la mĂ©toidioplastie, permettent un Ă©paississement et/ou agrandissement du pĂ©nis[2], mais elles ne sont gĂ©nĂ©ralement pas considĂ©rĂ©es comme ayant un succĂšs suffisant pour ĂȘtre largement adoptĂ©es, et rarement effectuĂ©es dans l'enfance (sauf pour accompagner le traitement de certaines malformations congĂ©nitales).

Dans les cas extrĂȘmes le tronc du pĂ©nis est presque absent, et le gland semble alors presque Ă©merger de la peau du pubis. Des annĂ©es 1960 Ă  la fin des annĂ©es 1970, une rĂ©affectations chirurgicale de sexe Ă©taient alors recommandĂ©e, surtout en cas de faible rĂ©ponse Ă  la testostĂ©rone et Ă  la testostĂ©rone supplĂ©mentaire pubertaire. Si les parents l'acceptaient, le garçon pouvait ĂȘtre chirurgicalement « transformĂ© » en fille (avec ablation des testicules et construction d'un vagin artificiel). Cette dĂ©cision Ă©tait fondĂ©e sur trois hypothĂšses, aujourd'hui remises en cause :

  • l'identitĂ© de genre serait une question d'apprentissage social plus que biologique ;
  • un homme dont le pĂ©nis est trop petit (pour permettre une pĂ©nĂ©tration vaginale) aura du mal Ă  avoir une vie socialement et sexuellement satisfaisante ;
  • un vagin fonctionnellement acceptable peut ĂȘtre construit chirurgicalement.

Le Johns-Hopkins Hospital, le centre le plus connu pour cette approche, a effectué douze de ces réaffectations de 1960 à 1980, notamment celle de David Reimer (dont le pénis a été détruit accidentellement lors d'une circoncision), supervisée par le docteur John Money. Vers le milieu des années 1990, la réaffectation est moins souvent proposée, et les trois hypothÚses ont été contestées. D'anciens sujets d'une telle chirurgie, se disant trÚs insatisfaits du résultat une fois adultes, ont contribué à décourager cette pratique. La réassignation sexuelle est rarement pratiquée aujourd'hui pour les cas sévÚres de micropénis (bien que la question de l'éducation du garçon comme une fille soit parfois encore discutée)[12] (Voir la section « Histoire de la chirurgie intersexe » pour une information plus approfondie.)

Concernant la phalloplastie (crĂ©ation d'un nĂ©o-pĂ©nis), elle s'est amĂ©liorĂ©e et dĂ©veloppĂ©e avec les demandes de traitement d'intersexuation. Selon une Ă©tude publiĂ©e en 2013[13] : aprĂšs les opĂ©rations (qui incluent gĂ©nĂ©ralement la pose d'un implant Ă©rectile) les hommes sont Ă  90% satisfaits du rĂ©sultat chirurgical final et sexuellement actifs (rapports sexuels et masturbation avec orgasme et Ă©jaculation). Cependant 75 % des interviewĂ©s disent ĂȘtre inhibĂ©s lors de la recherche de partenaires sexuels (contre 40 % des patients hypospadias opĂ©rĂ©s et 11 % des tĂ©moins) et la moitiĂ© conservent une certaine insatisfaction quant Ă  leur apparence gĂ©nitale. La sensibilitĂ© Ă©rogĂšne du nĂ©ophallus semble moindre qu'espĂ©rĂ©e et des complications urinaires (stĂ©nose urĂ©trale et/ou fistule) ont parfois Ă©tĂ© signalĂ©es ; cependant tous ceux qui ont bĂ©nĂ©ficiĂ© de l'opĂ©ration ont dit qu'ils choisiraient Ă  nouveau la phalloplastie si cela Ă©tait nĂ©cessaire[13]. Selon les auteurs de cette Ă©tude : « les limites de la technique doivent ĂȘtre soulignĂ©es avant la chirurgie. Une exploration des attentes du patient et un suivi continu incluant un soutien psychologique sont importants pour optimiser le confort psychosexuel ».

Notes et références

  1. (en) Nina Callens, Griet De Cuypere, Eline Van Hoecke et Guy T'Sjoen, « Sexual Quality of Life after Hormonal and Surgical Treatment, Including Phalloplasty, in Men with Micropenis: A Review », The Journal of Sexual Medicine, vol. 10, no 12,‎ , p. 2890–2903 (DOI 10.1111/jsm.12298, lire en ligne, consultĂ© le )
  2. (en) Frances Grimstad et Elizabeth R. Boskey, « The role of androgens in clitorophallus development and possible applications to transgender patients », sur Andrology, (ISSN 2047-2919, DOI 10.1111/andr.13016, consultĂ© le ), p. 1719–1728
  3. « Entrée clitoropenis du Dictionnaire des termes sexuels », sur www.sex-lexis.com (consulté le )
  4. Micropénis : comment mesurer, quand traiter ?
  5. W. B. Schill, R. G. Bretzel, W. Weidner, MĂ€nnermedizin, Urban & Fischer Verlag, (ISBN 3-437-23260-6), p. 448
  6. (en) Surgeons Pinch More Than An Inch From The Arm To Rebuild A Micropenis
  7. (en) Carlo Bettocchi, Andrea Alberto Checchia, Ugo Giovanni Falagario et Anna Ricapito, « Male esthetic genital surgery: recommendations and gaps to be filled », International Journal of Impotence Research,‎ (ISSN 0955-9930 et 1476-5489, DOI 10.1038/s41443-022-00556-6, lire en ligne, consultĂ© le )
  8. (en) J.H. Han, J.P. Lee, J.S. Lee et S.H. Song, « Fate of the micropenis and constitutional small penis: do they grow to normalcy in puberty? », Journal of Pediatric Urology, vol. 15, no 5,‎ , p. 526.e1–526.e6 (DOI 10.1016/j.jpurol.2019.07.009, lire en ligne, consultĂ© le )
  9. Jin Kyu Oh, Young Jae Im, Kwanjin Park et Jae-Seung Paick, « Effects of combined growth hormone and testosterone treatments in a rat model of micropenis », Endocrine Connections, vol. 7, no 11,‎ , p. 1150–1157 (ISSN 2049-3614, PMID 30352406, PMCID PMC6215796, DOI 10.1530/EC-18-0200, lire en ligne, consultĂ© le )
  10. Ishii T, Sasaki G, Hasegawa T, Sato S, Matsuo N, Ogata T, « Testosterone enanthate therapy is effective and independent of SRD5A2 and AR gene polymorphisms in boys with micropenis », J. Urol., vol. 172, no 1,‎ , p. 319–24 (PMID 15201804, DOI 10.1097/01.ju.0000129005.84831.1e)
  11. McMahon DR, Kramer SA, Husmann DA, « Micropenis: does early treatment with testosterone do more harm than good? », J. Urol., vol. 154, no 2 Pt 2,‎ , p. 825–9 (PMID 7609189, DOI 10.1016/S0022-5347(01)67175-1)
  12. Calikoglu AS et A Calikoglu, « Should boys with micropenis be reared as girls? », J. Pediatr., vol. 134, no 5,‎ , p. 537–8 (PMID 10228285, DOI 10.1016/S0022-3476(99)70236-2)
  13. (en) Nina Callens, Griet De Cuypere, Guy T’Sjoen et Stan Monstrey, « Sexual quality of life after total phalloplasty in men with penile deficiency: an exploratory study », World Journal of Urology, vol. 33, no 1,‎ , p. 137–143 (ISSN 0724-4983 et 1433-8726, DOI 10.1007/s00345-014-1283-8, lire en ligne, consultĂ© le )

Voir aussi

Articles connexes

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