Mascara (Algérie)
Mascara (en arabe : Ù ÙŰčÙŰłÙÙÙ۱ ; en berbĂšre : â”â”⎻â”⎜⎻â”, prononcĂ© localement MÊżaskar), est une commune algĂ©rienne de la wilaya de Mascara dont elle est le chef-lieu. C'est l'une des villes importantes du nord-ouest de l'AlgĂ©rie.
Mascara | ||||
Centre-ville | ||||
Noms | ||||
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Nom arabe algĂ©rien | Ù ÙŰčÙŰłÙÙÙ۱ | |||
Nom amazigh | â”â”⎻â”⎜⎻┠| |||
Administration | ||||
Pays | Algérie | |||
RĂ©gion | Oranie | |||
Wilaya | Mascara | |||
DaĂŻra | Mascara | |||
Code postal | 29000 | |||
Code ONS | 2901 | |||
Indicatif | 045 | |||
DĂ©mographie | ||||
Gentilé | Mascarien(ne) | |||
Population | 108 587 hab. (2008[1]) | |||
Densité | 1 410 hab./km2 | |||
GĂ©ographie | ||||
CoordonnĂ©es | 35° 24âČ 00âł nord, 0° 08âČ 00âł est | |||
Altitude | 570 m Min. 460 m Max. 680 m |
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Superficie | 77 km2 [2] | |||
Divers | ||||
Saint patron | Sidi Kada | |||
Localisation | ||||
Localisation de la commune dans la wilaya de Mascara. | ||||
Géolocalisation sur la carte : Algérie
Géolocalisation sur la carte : Algérie
Géolocalisation sur la carte : Algérie (nord)
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Petite ville d'origine berbÚre, elle connaßt une grande prospérité au XVIIIe siÚcle lorsqu'elle devient le siÚge du beylik de l'Ouest. La ville est également la capitale de l'émir Abdelkader.
GĂ©ographie
Localisation
Mascara se situe au nord-ouest de l'Algérie à 360 km à l'ouest d'Alger, à 97 km au sud-est d'Oran, à 89 km de Sidi Bel AbbÚs et 154 km de Tiaret[3].
Elle est localisĂ©e sur la pente sud des monts des Beni-Chougrane (dont un mamelon porte le nom de Chareb Errih, « la lĂšvre du vent »), qui font partie de la chaĂźne de lâAtlas tellien et qui dominent la plaine de Ghriss au Sud[4].
Oran 100 km Sig 48 km |
Mostaganem 84 km Mohammadia 35 km |
Relizane 68 km | ||
N | Tiaret 129 km | |||
O Mascara E | ||||
S | ||||
Sidi Bel Abbes 83 km Sfissef 45 km Bouhnifia 24 km |
SaĂŻda 75 km | Frenda 108 km |
Communes limitrophes
Localités de la commune
En 1984, la commune de Mascara était composée de 8 localités[5] :
- Mascara (ville)
- Village agricole socialiste de Khessiba
- Atla
- Dehamna
- Ouled Bouhezam
- Selatna
- Ouled Bouhemna
- Ouled Aouimer
GĂ©ologie et reliefs
Les Français ont découvert des gisements d'antimoine dans la région de Mascara au milieu du XIXe siÚcle. Les tribus nomades et semi-nomades des hauts plateaux utilisaient cette roche comme produit de beauté, mais aussi pour se prémunir des différents trachomes et maladies des yeux. Elle était concassée et broyée jusqu'à donner une poudre dont on tirait un collyre, le khÎl. Ceci explique pourquoi le terme mascara désigne aujourd'hui un cosmétique pour les cils.
Climat
Le climat est steppique, la classification de Köppen est de type BSk. La température moyenne est de 17.4 °C et la moyenne des précipitations annuelles dépasse les 400 mm[6].
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
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Température minimale moyenne (°C) | 4,6 | 5,9 | 7,6 | 10,1 | 13,6 | 17,5 | 21,5 | 22,4 | 18,6 | 13,9 | 8,6 | 5,7 | 12,5 |
Température moyenne (°C) | 8,3 | 9,8 | 11,5 | 14,2 | 17,9 | 21,9 | 26,3 | 27 | 23,1 | 17,9 | 12,3 | 8,9 | 16,6 |
Température maximale moyenne (°C) | 12,1 | 13,8 | 15,5 | 18,4 | 22,2 | 26,3 | 31,2 | 31,6 | 27,6 | 21,9 | 16 | 12,2 | 20,7 |
Précipitations (mm) | 37 | 41,4 | 39,6 | 25,5 | 24,7 | 3,7 | 2,5 | 3,3 | 16,7 | 26,7 | 45 | 42,7 | 308,8 |
Diagramme climatique | |||||||||||
J | F | M | A | M | J | J | A | S | O | N | D |
12,1 4,6 37 | 13,8 5,9 41,4 | 15,5 7,6 39,6 | 18,4 10,1 25,5 | 22,2 13,6 24,7 | 26,3 17,5 3,7 | 31,2 21,5 2,5 | 31,6 22,4 3,3 | 27,6 18,6 16,7 | 21,9 13,9 26,7 | 16 8,6 45 | 12,2 5,7 42,7 |
Moyennes : ⹠Temp. maxi et mini °C ⹠Précipitation mm |
Voies de communication et Transports
Routes
La commune est traversée par quatre routes nationales : RN6, RN7, RN14 et RN17A. Une rocade à voie unique de 13 km contourne la ville. Une pénétrante autoroutiÚre de 43 km est en construction en 2014 pour relier la ville à l'autoroute Est-Ouest au niveau de Sig.
Transport ferroviaire
Mascara est desservie dÚs 1886 par le train, grùce à un embranchement de 12 km depuis Tizi sur la ligne Arzew-Saïda. Entre 1926 et 1938, elle est aussi reliée à Sidi Bel Abbes et Tiaret. La desserte de la ville est cependant abandonnée dans les années 1980. La desserte voyageur de la gare de Tizi est abandonnée elle aussi quelques années plus tard.
AĂ©roport
Mascara est desservi par l'aéroport de Ghriss, situé à environ à 20 km au sud de la ville.
Toponymie
L'origine du nom Mascara serait la dĂ©formation d'une appellation ancienne, soit Oum El Asker qui signifie « la mĂšre des soldats », soit Mo'asker qui dĂ©signe « le lieu oĂč se rassemblent les soldats »[7]. Le nom est prononcĂ© localement, MÊżaskar[8]. La ville se fait appeler d'abord Rachidia[7].
Histoire
Période préhistorique et Antiquité
Les vestiges de la prĂ©sence humaine dans la rĂ©gion remontent Ă 400 000 ans, Ăąge attribuĂ© aux restes de lâHomo mauritanicus[7] dĂ©couverts dans les sĂ©diments du lac prĂ©historique de Tighennif[9].
Les Romains installent dans la plaine de Ghriss de nombreux postes militaires et construisent une voie de communication stratégique[7]. Certains auteurs situent la ville sur le site d'un établissement romain, Victoria, mais aussi Castra Nova, cette derniÚre correspondant toutefois plutÎt à Mohammadia[4].
Dynasties arabo-berbĂšres
Au dĂ©part des Romains, la plaine de Ghriss est parcourue par des BerbĂšres nomades, les BĂ©ni Rached[7]. Mascara est une petite ville berbĂšre dâorigine assez ancienne. Au dire dâAl-Bakri, il y a parmi ses habitants des gens venus de Tahert, qui se fixent Ă Ifgan. Ibn Hawqal et Al Idrissi mentionnent Mascara comme un grand village bien arrosĂ© et riche en fruits[8].
Elle est une ville des tribus zénÚtes et principalement le foyer des Béni Rached. Vers le Xe siÚcle, les Banou Ifren fondent Ifgan ou Fekkan au sud-ouest de Mascara durant la guerre contre les Fatimides[10].
Les Almoravides conquiĂšrent la ville en 1070-1072[7]. Les Almohades y construisent, semble-t-il, une forteresse. Les Zianides y entretiennent un gouverneur et une garnison. LĂ©on l'Africain note lâimportance du marchĂ© qui se tient Ă Mascara, « lâune des villes des BĂ©ni Rachid ». On y vend une grande quantitĂ© de grains, des draps et des objets de harnachement fabriquĂ©s dans les pays. Les souverains de Tlemcen en tirent des revenus importants[8].
Ibn Khaldoun séjourne au sud de Mascara dans le chùteau qui appartient à Ibn Selama. C'est là qu'il commence l'écriture de son livre El Mokadema (« Les ProlégomÚnes »)[11] - [12].
Ăpoque ottomane
Au XVIIIe siĂšcle, sous la RĂ©gence ottomane, la ville de Mascara connaĂźt une pĂ©riode de prospĂ©ritĂ©. En effet, en 1701, Mascara succĂšde Ă Mazouna comme capitale du beylik de l'Ouest[8], car elle a une position plus centrale[13]. Mascara prend lâaspect dâune vĂ©ritable ville. Les beys y Ă©lĂšvent deux mosquĂ©es et une mĂ©dersa, construisent une kasbah, un aqueduc et des fontaines[8]. Ainsi, Mustapha Bouchelaghem l'agrandit, son successeur, Mustapha Lehmar, la dote de murailles, mais c'est le Mohamed el-Kebir qui y construit des mosquĂ©es, des fontaines et d'autres monuments d'utilitĂ© publique[4].
La fabrication de burnous et de haïks renommés dans tout le pays enrichissait les habitants[8]. Le marché aux grains se tient sur la place, face au bordj. On y vend également des tapis de Kalaa, des laines et des burnous[7]. Le fondouk de l'ouest vend des sabres, bois de fusil, des babouches, des mouchoirs de soie et des calicots. Quelques boutiques abritent des brodeurs de soie, or et argent. II existe aussi des tuileries et des poteries. La ville compte plusieurs enfin écoles coraniques[7].
La ville abrite jusquâĂ 10 000 habitants dont une minoritĂ© de Juifs, et des Kouloughlis qui se confondent avec les Maures. Ses habitants participent activement Ă la libĂ©ration d'Oran en 1792[7]. La ville est habitĂ©e par beaucoup de familles andalouses ayant prĂ©fĂ©rĂ© l'exil aprĂšs la chute de Grenade en 1492, puis en 1609 (date de lâexpulsion gĂ©nĂ©rale des morisques). Les Kouloughlis et les populations non-makhzens se rĂ©voltent frĂ©quemment au XVIIIe siĂšcle[14]. Une garnison demeure dans la ville[4] aprĂšs le transfert de la « capitale » Ă Oran en 1792[14].
RĂ©sistance de l'Ă©mir Abd El-Kader
En 1830, le corps expĂ©ditionnaire français s'empare d'Alger le 5 juillet, puis occupe quelques villes de la rĂ©gence d'Alger, notamment Oran et Mostaganem en 1831. Mascara connaĂźt un moment l'anarchie[4]. Elle se constitue en petite rĂ©publique et se gouverne Ă lâaide dâune djemĂą (conseil) choisie parmi les notables[15].
Un des hommes importants de la région de Mascara est le chérif Mahieddine ibn Mustapha, chef religieux de la confrérie de la Qadiriya en Oranie, dont la zaouïa se trouve à El Guettana, membre éminent de la tribu des Hachem. L'année 1832 est marquée par le siÚge d'Oran, auquel participent les fils de Mahieddine, notamment le jeune Abd El-Kader, né en 1808[16].
En novembre 1832, lors d'une rĂ©union des chefs de la rĂ©gion de Mascara, Mahieddine, ne se sentant pas compĂ©tent comme chef de guerre, fait dĂ©signer comme « Ă©mir » Abd el-Kader. Il choisit pour capitale la ville de Mascara et sâinstalle dans le palais des beys[17]. C'est lĂ qu'il va appeler les tribus Ă s'unir et proclame la guerre aux Français[4]. La ville est alors en plein essor : Oran et Mostaganem ont perdu une partie de leurs habitants, ce qui favorise le dĂ©veloppement de Mascara[17]. Par la suite, cependant, Abd el-Kader choisit de dĂ©placer sa capitale Ă Tagdempt, prĂšs de Tiaret, tout en conservant le contrĂŽle de Mascara[18].
En février 1834, Abd el-Kader obtient du commandant français d'Oran, le général Desmichels, la signature d'un traité par lequel il est reconnu comme « émir des Arabes » (d'Oranie). Mais le traité n'est pas entériné par le gouvernement français[19], qui le trouve trop favorable à Abd el-Kader, et le gouverneur général Bertrand Clauzel, nommé en juillet 1835, reprend l'offensive contre l'émir.
La prise de Mascara et ses conséquences
Le , le marĂ©chal Bertrand Clauzel, secondĂ© par les gĂ©nĂ©raux Nicolas Oudinot, Alexandre PerrĂ©gaux et Joseph d'Arlanges, prend la ville de Mascara, dont les habitants musulmans sont tous partis[17] en emmenant le plus de choses possible, et aprĂšs avoir massacrĂ© une grande partie des Juifs[20]. Ces Juifs, autant par leurs pratiques culturelles que par leur activitĂ© Ă©conomique, Ă©taient pourtant trĂšs bien intĂ©grĂ©s Ă la vie locale[21]. Abd el-Kader, se trouvant loin de la ville, ne peut remettre de lâordre, les combattants se trouvant auprĂšs de lui lâabandonnant pour participer au pillage[20].
AprĂšs avoir pris la ville, les troupes françaises lâincendient et la quittent immĂ©diatement[20]. La ville est pillĂ©e et saccagĂ©e, un grand nombre d'habitants qui sont restĂ©s sont massacrĂ©s. Le marĂ©chal fait dĂ©truire l'arsenal et les Ă©tablissements militaires d'Abdelkader et fait tomber les murailles[4]. L'Ă©mir rentre ensuite dans la ville et la conser jusquâau 30 mai 1841[8]. La population reconstruit la ville[4].
Lâintervention du jeune duc dâOrlĂ©ans permet dâobtenir que les 1000 Juifs survivants accompagnent la retraite de lâarmĂ©e française et Ă©chappent Ă un nouveau massacre. Mais ils ne peuvent suivre la progression des soldats : certains meurent en chemin, dâautres parviennent Ă Mostaganem ou Oran[22], ayant tout perdu[23]. Un certain nombre des Juifs ayant survĂ©cu au massacre et restĂ©s Ă Mascara, sont ensuite enlevĂ©s par Abd el-Kader, Ă la fois par mesure de rĂ©torsion contre une communautĂ© jugĂ©e traĂźtresse collectivement, et pour conserver des artisans utiles Ă lâeffort de guerre des Arabes[24].
En 1838, les nombreux Juifs rĂ©installĂ©s Ă Mascara quittent Ă nouveau la ville[25]. En 1839, lorsque la France recense les Juifs de Mascara, seuls 240 dâentre eux sont restĂ©s ou revenus Ă Mascara[26].
En mai 1837, le général Bugeaud, commandant de la division d'Oran, signe un nouveau traité avec Abd el-Kader, le traité de la Tafna. La France reconnaßt alors Abd el-Kader comme émir des provinces d'Oran (sauf les villes occupées par les Français) et du Titteri (Médéa). Puis la guerre reprend à partir de novembre 1839, à la suite de l'expédition des Portes de Fer (octobre 1839).
DĂ©veloppement de la colonisation
La ville est reprise par le marĂ©chal Bugeaud le . Les habitants, se rappelant les exactions de l'armĂ©e de Bertrand Clauzel, l'ont fuie[4]. Plusieurs centaines de Juifs sont contraints de suivre Abd el-Kader dans sa fuite, et plusieurs centaines sont tuĂ©s dans les combats[27]. La communautĂ© juive de Mascara sâĂ©lĂšve Ă 345 membres en 1851[27].
Une ville coloniale est construite sur le site[4]. D'abord territoire militaire, Mascara devient une sous-prĂ©fecture. Joseph Valentin Voisins dâAmbre (1805-1890) est nommĂ© sous-prĂ©fet de 1858 Ă 1868[28].
D'aprÚs Ahmed Amiri, un ßlot berbérophone continue d'exister dans la région de Mascara jusqu'en 1936[29]. D'autres études, plus anciennes, ont constaté au contraire une trÚs faible présence berbérophone en Oranie, constituée de rares ßlots, Mascara étant arabophone[30].
Les colons dĂ©veloppent la vigne sur les coteaux[4]. Mais Mascara, dĂ©truite par la conquĂȘte, mal reliĂ©e aux ports d'Oran et de Mostaganem et mal desservie par la voie ferrĂ©e, se dĂ©veloppe plus lentement que sa voisine de crĂ©ation coloniale, Sidi Bel AbbĂšs[3].
Algérie indépendante
Durant la guerre dâAlgĂ©rie, un maquis du FLN sâimplante autour de Mascara[31]. Favorablement situĂ©e pour ce genre de combat au pied de l'Atlas tellien, Mascara a connu un autre de ces maquis, cette fois tenu par le GIA, dans les annĂ©es 1990[31] durant la guerre civile algĂ©rienne.
Le , un tremblement de terre de 5,6 sur l'Ă©chelle de Richter cause la mort de 171 personnes.
Administration
Mascara est la capitale du beylik de l'Ouest pendant la période ottomane. La ville est érigée en commune de plein exercice par décret du 17 juin 1854. La commune est rattachée au département de Mostaganem en 1956[32].
Lors du découpage administratif de 1974, Mascara accÚde au statut de chef-lieu de wilaya. Cette derniÚre regroupe 47 communes réparties sur 16 daïras, dont la plus importante est la commune de Mascara[7].
DĂ©mographie
En 2008, la commune de Mascara a une population de 108 587 habitants, dont 100 728 pour le chef-lieu Mascara, 5 243 dans les agglomérations secondaires, et 2 616 en zone éparse[1]. Elle est la commune la plus peuplée de sa wilaya[1].
L'agglomération formée avec le chef-lieu de la commune d'El Mamounia compte 108 629 habitants en 2008[33].
Agglomération
- 1998 = 87 979
- 2008 = 108 629
Agglomération Chef Lieu (ACL)
- 1977 = 49 370
- 1987 = 64 691
- 1998 = 81 370
- 2008 = 100 728
Slatena
- 2008 = 3 553
- 1998 = 2 707
VSA Khessabia
- 2008 = 1 690
- 1998 = 1 549
Enseignement
Enseignement primaire et secondaire
La commune compte 50 écoles primaires publiques, 17 collÚges (CEM) et 8 lycées publics :
- Lycée Abi Ras El Nasri
- Lycée Emir Khaled
- Lycée Cherif El Aoufi
- Lycée Baghdad Boumediene
- Lycée Djamel Eddine El Afghani
- Lycée Abdelmadjid Meziane
- Lycée Mahieddine Ben Mostafa El Rachid
- Lycée Mekyou El Maamoun.
Enseignement supérieur
La ville abrite une université inaugurée en 2009, dénommée Université Mustapha Stambouli. Elle compte 22 500 étudiants en premier et deuxiÚme cycles à la rentrée 2022[34].
Urbanisme
La ville s'Ă©tend sur deux coteaux sĂ©parĂ©s par un ravin oĂč coule l'oued Toudman[4] et au-delĂ duquel sâĂ©tend vers le nord-ouest le quartier historique de Baba Ali[8], oĂč les maisons Ă cour fermĂ©e sont organisĂ©es dans un quadrillage rigoureux[3]. Le site urbain est par consĂ©quent complexe. L'urbanisation s'est faite sur les plateaux, la ville europĂ©enne au centre est enfermĂ©e dans de longs murs d'enceinte de l'Ă©poque coloniale[3].
En tant que citĂ© d'origine prĂ©coloniale, l'ensemble de la ville est bĂątie sur la hauteur. Le contraste est grand avec sa voisine et rivale Sidi Bel AbbĂšs, celle-ci comme la plupart des villes d'origine coloniale, est posĂ©e Ă plat au cĆur de son bassin[3].
Ăconomie
RĂ©gion Ă vocation agricole, le secteur agricole reste un des principaux pourvoyeurs d'emploi de la commune mais des PME Ă©mergent dans le secteur du BTP et de lâindustrie, Ă l'image du groupe Taqa Invest qui a dĂ©butĂ© dans le secteur agricole avant de devenir un acteur important dans la distribution de carburants sous la marque Petroser.
Agriculture
71 % du territoire communal est composé de terres agricoles, soit 55 km2 dont 35 km2 dans la plaine de Ghriss.
Il s'agit principalement de culture maraĂźchĂšre, de pomme de terre mais aussi de l'arboriculture et de la vigne.
Mascara est la ville des vignes plantĂ©es sur les coteaux voisins entre 600 et 800 m dâaltitude sur des sols sablonneux et calcaires. La rĂ©gion produit les meilleurs vins dâAlgĂ©rie grĂące Ă des cĂ©pages diversifiĂ©s[9].
Industrie
La ville compte une zone industrielle (170 ha) et deux zones d'activité mitoyenne (10 Ha) depuis 1987. On y trouve une unité de fabrication d'emballages, Polyma Industries ou encore un torrefacteur, COMALCAF.
Depuis le milieu des années 2000, plusieurs entreprises de BTP ont vu le jour, comme le groupe Mezoughi ou l'ETP Benfreha Abdelkader.
Le groupe Taqa Invest y a une unité de fabrication des équipements de stockage et transport du GPL et carburants.
Artisanat
La ville abrite des artisans du cuivre, du bois et du tapis[3].
Religion et culture
De la fin du XIVe siĂšcle au dĂ©but du XVe, la confrĂ©rie Qadiriyya fit son apparition en AlgĂ©rie, son fondateur est Abdelkader al-Jilani (1079-1166). Les adeptes de ce courant soufi se fixĂšrent Ă Mascara et Ă Tlemcen vers 1466 aprĂšs la reconquĂȘte de lâEspagne par les chrĂ©tiens. Dans la rĂ©gion de Mascara, on comptait de nombreuses zaouĂŻas qui consacrent leurs activitĂ©s Ă lâenseignement religieux[35]. Lâordre des Qadiriyya donna naissance Ă la zaouĂŻa de Sidi Mahieddine, le pĂšre de l'Ămir Abdelkader
Câest sous la fĂ©rule de la zaouĂŻa Kadiriya de Mascara que lâĂ©mir Abd el-Kader engagea la lutte contre les Français. Les dĂ©buts de la colonisation française correspondent Ă la pĂ©riode de la fondation des zaouĂŻas dâobĂ©dience chadeliya. Tandis que lâarmĂ©e de Bugeaud achevait ses conquĂȘtes, un grand nombre de cheikhs prestigieux de zaouĂŻas des tarika chadliya et khalouatia levĂšrent lâĂ©tendard de la rĂ©volte.
La ville connaßt son age d'or culturel durant la période ottomane. De grands savants tels que Abou Zakaria, Sid Ahmed Benal, Sidi Idaho, Sidi M'hamed Benyahia, Mustapha Rammassi, Abou Ras Ennaciri et Abdelkader Machrafi vont faire sa renommée[7].
La ville abrite l'association de musique algérienne citadine « Errachidia ». Fondée en 1999, elle vise la préservation, la vulgarisation et la promotion de ce patrimoine. Cet ensemble musical prend part à des manifestations culturelles nationales. Elle a été à plusieurs reprises, primée, lors des festivals nationaux de musique arabo-andalouse et ses dérivées : malouf, du hawzi ou de la sanaù[36].
Patrimoine
Ville riche d'histoire, Mascara se rĂ©vĂšle quelque peu dĂ©pouillĂ©e aujourd'hui. L'Ă©mir Abdelkader avait ordonnĂ©, avant l'arrivĂ©e des Français, dâĂ©vacuer la ville et d'y mettre le feu puis les destructions coloniales firent le reste. Du passĂ© subsiste peu de chose : la Grande MosquĂ©e, et la mosquĂ©e Sidi Hassan, toutes deux du XVIIIe siĂšcle[3]. Cette derniĂšre est celle que frĂ©quentait lâĂ©mir Abd el-Kader pour prier[9].
Il existe également d'autres mosquées : Djamaa Imam Messelem et Djamaa Ibn El Amouma.
Câest aussi la ville qui entretient le souvenir de lâĂ©mir Abd el-Kader[9]. Ainsi, plusieurs bĂątiments datant de son Ă©poque ont Ă©tĂ© inscrits sur l'inventaire des sites et monuments classĂ©s au patrimoine algĂ©rien : le tribunal de lâĂmir Abdelkader et l'Ătat Major de lâĂmir Abdelkader[37]. Le vieux quartier de Bab-Ali conserve les vestiges du rempart en terre construit pour protĂ©ger la ville[9].
- Tribunal de lâĂ©mir Abdelkader.
- Ătat Major de lâĂ©mir Abdelkader.
- Grande Mosquée
Sport
La ville de Mascara dispose d'un club de football, le Ghali Club Mascara. Le club est fondé en 1925 et, par conséquent, il est l'un des premiers clubs musulmans en Algérie française. La loi coloniale impose aux équipes musulmanes d'introduire un dirigeant et des joueurs européens dans le club : c'est le cas avec l'admission d'un Français, Louis Deharot, technicien en ponts et chaussées, car en 1924, le Gallia de Mascara, joueurs et dirigeants tous musulmans, est interdit de prendre part au championnat d'Oranie, l'USM Oran imite le GCM et est intégré dans le championnat.
Le club produit de grands joueurs de l'équipe d'Algérie de football, à l'instar de Mahi Khennane ou encore de Lakhdar Belloumi qui a participé à la coupe du monde 1982[38].
Le club est aussi l'un des principaux animateurs des championnats régionaux avant et aprÚs l'indépendance. Champion d'Algérie en 1984, il végÚte actuellement en deuxiÚme division.
Jumelages
La ville de Mascara est jumelée avec :
- Elkader (Ătats-Unis) depuis 1984 ;
- Bursa (Turquie) depuis 1998.
Personnalités liées à Mascara
- El-Habib Benguennoun, poÚte, y est né en 1761.
- Abd El Kader, plus connu sous le nom de l'Ă©mir Abdelkader, homme politique, chef militaire, rĂ©sistant au corps expĂ©ditionnaire des troupes d'Afrique lors de sa conquĂȘte de l'AlgĂ©rie par la France, nĂ© dans les environs.
- Ali Sellam, cadre aux prudâhommes de Sidi Bel AbbĂšs, juge de la cour d'appel d'Oran et fondateur de l'Union sportive madinet Bel AbbĂšs en 1933, y est nĂ© le 26 fĂ©vrier 1916[39].
- Mustapha Stambouli (1920-1984), militant nationaliste algérien né et mort à Mascara, a donné son nom à l'université de la ville[40].
- Sid Ahmed Ghozali, homme politique algérien, plusieurs fois ministre, ancien premier ministre, y est né en mars 1937.
- Alain Afflelou, opticien et homme d'affaires français, fondateur et dirigeant de la chaßne de magasins d'optique qui porte son nom, y est né en 1948.
- Jean-Paul Enthoven, éditeur et journaliste français, y est né en 1949.
- Daniel Saint-Hamont, scénariste, écrivain, journaliste français, y est né en 1944.
- Brahim Senouci, écrivain, maßtre de conférences et militant algérien, y est né en 1950.
- Joseph Klifa, homme politique français, y est né en 1931.
- Paul Bensussan, docteur en médecine, psychiatre, expert national en France, expert prÚs la Cour pénale internationale, y est né en 1957.
- Lakhdar Belloumi, joueur de football algérien, natif de Mascara en 1958.
- Mahi Khennane, footballeur franco-algérien, il a évolué en 1961 en équipe de France puis, aprÚs l'indépendance de son pays d'origine, en équipe d'Algérie, y est né en 1936.
- Djahida Youcef, chanteuse, premier prix au festival de la chanson amateur de Sétif, y est née en 1957[41].
- Fred Forest, artiste des nouveaux médias, natif de Mascara en 1933.
- Maurice Benayoun, artiste numérique, natif de Mascara en 1957.
- Yassine Hathat, athlĂšte olympique, natif de Mascara en 1991.
- Yacine Oualid, entrepreneur et homme politique, plusieurs fois ministre, natif de Mascara en 1993.
Notes et références
- « Wilaya de Mascara : répartition de la population résidente des ménages ordinaires et collectifs, selon la commune de résidence et la dispersion ». Données du recensement général de la population et de l'habitat de 2008 sur le site de l'ONS.
- http://wilayademascara.org/29/index.php/fr/collectivites/daira-de-mascara/commune-de-mascara
- Marc CÎte, Guide d'Algérie : paysages et patrimoine, Algérie, Média-Plus, , 319 p. (ISBN 9961-9-2200-X), p. 66-68
- Mohand-Akli Haddadou, Dictionnaire toponymique et historique de l'AlgĂ©rie, Tizi Ouzou, Ăditions Achab, (ISBN 978-9947-9-7225-0), p. 389-390
- Journal officiel de la République Algérienne, 19 décembre 1984. Décret no 84-365, fixant la composition, la consistance et les limites territoriale des communes. Wilaya de Mascara, p. 1547.
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Voir aussi
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