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Mascara (Algérie)

Mascara (en arabe : مـŰčÙ€ŰłÙ€ÙƒÙ€Ű± ; en berbĂšre : ┎┄⎻┙⎜⎻└, prononcĂ© localement MÊżaskar), est une commune algĂ©rienne de la wilaya de Mascara dont elle est le chef-lieu. C'est l'une des villes importantes du nord-ouest de l'AlgĂ©rie.

Mascara
Mascara (Algérie)
Centre-ville
Noms
Nom arabe algĂ©rien مـŰčÙ€ŰłÙ€ÙƒÙ€Ű±
Nom amazigh ┎┄⎻┙⎜⎻└
Administration
Pays Drapeau de l'Algérie Algérie
RĂ©gion Oranie
Wilaya Mascara
DaĂŻra Mascara
Code postal 29000
Code ONS 2901
Indicatif 045
DĂ©mographie
Gentilé Mascarien(ne)
Population 108 587 hab. (2008[1])
DensitĂ© 1 410 hab./km2
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 35° 24â€Č 00″ nord, 0° 08â€Č 00″ est
Altitude 570 m
Min. 460 m
Max. 680 m
Superficie 77 km2 [2]
Divers
Saint patron Sidi Kada
Localisation
Localisation de Mascara
Localisation de la commune dans la wilaya de Mascara.
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Mascara
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Mascara
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Mascara

    Petite ville d'origine berbÚre, elle connaßt une grande prospérité au XVIIIe siÚcle lorsqu'elle devient le siÚge du beylik de l'Ouest. La ville est également la capitale de l'émir Abdelkader.

    GĂ©ographie

    Localisation

    Mascara se situe au nord-ouest de l'AlgĂ©rie Ă  360 km Ă  l'ouest d'Alger, Ă  97 km au sud-est d'Oran, Ă  89 km de Sidi Bel AbbĂšs et 154 km de Tiaret[3].

    Elle est localisĂ©e sur la pente sud des monts des Beni-Chougrane (dont un mamelon porte le nom de Chareb Errih, « la lĂšvre du vent »), qui font partie de la chaĂźne de l’Atlas tellien et qui dominent la plaine de Ghriss au Sud[4].

    Rose des vents Oran 100 km
    Sig 48 km
    Mostaganem 84 km
    Mohammadia 35 km
    Relizane 68 km Rose des vents
    N Tiaret 129 km
    O Mascara E
    S
    Sidi Bel Abbes 83 km
    Sfissef 45 km
    Bouhnifia 24 km
    SaĂŻda 75 km Frenda 108 km

    Communes limitrophes

    Localités de la commune

    En 1984, la commune de Mascara était composée de 8 localités[5] :

    • Mascara (ville)
    • Village agricole socialiste de Khessiba
    • Atla
    • Dehamna
    • Ouled Bouhezam
    • Selatna
    • Ouled Bouhemna
    • Ouled Aouimer

    GĂ©ologie et reliefs

    Les Français ont découvert des gisements d'antimoine dans la région de Mascara au milieu du XIXe siÚcle. Les tribus nomades et semi-nomades des hauts plateaux utilisaient cette roche comme produit de beauté, mais aussi pour se prémunir des différents trachomes et maladies des yeux. Elle était concassée et broyée jusqu'à donner une poudre dont on tirait un collyre, le khÎl. Ceci explique pourquoi le terme mascara désigne aujourd'hui un cosmétique pour les cils.

    Climat

    Le climat est steppique, la classification de Köppen est de type BSk. La température moyenne est de 17.4 °C et la moyenne des précipitations annuelles dépasse les 400 mm[6].

    Relevés de la station météorologique de Mascara (période : 1977-2006)
    Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
    Température minimale moyenne (°C) 4,6 5,9 7,6 10,1 13,6 17,5 21,5 22,4 18,6 13,9 8,6 5,7 12,5
    Température moyenne (°C) 8,3 9,8 11,5 14,2 17,9 21,9 26,3 27 23,1 17,9 12,3 8,9 16,6
    Température maximale moyenne (°C) 12,1 13,8 15,5 18,4 22,2 26,3 31,2 31,6 27,6 21,9 16 12,2 20,7
    Précipitations (mm) 37 41,4 39,6 25,5 24,7 3,7 2,5 3,3 16,7 26,7 45 42,7 308,8
    Source : THESE - IMPACT DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES SUR LES RESSOURCES EN EAU DANS LE BASSIN VERSANT DE OUED FEKAN WILAYA DE MASCARA - Université USTO Oran - Ali Dahmani - pages 23
    Diagramme climatique
    JFMAMJJASOND
    12,1
    4,6
    37
    13,8
    5,9
    41,4
    15,5
    7,6
    39,6
    18,4
    10,1
    25,5
    22,2
    13,6
    24,7
    26,3
    17,5
    3,7
    31,2
    21,5
    2,5
    31,6
    22,4
    3,3
    27,6
    18,6
    16,7
    21,9
    13,9
    26,7
    16
    8,6
    45
    12,2
    5,7
    42,7
    Moyennes : ‱ Temp. maxi et mini °C ‱ PrĂ©cipitation mm

    Voies de communication et Transports

    Routes

    La commune est traversĂ©e par quatre routes nationales : RN6, RN7, RN14 et RN17A. Une rocade Ă  voie unique de 13 km contourne la ville. Une pĂ©nĂ©trante autoroutiĂšre de 43 km est en construction en 2014 pour relier la ville Ă  l'autoroute Est-Ouest au niveau de Sig.

    Transport ferroviaire

    Mascara est desservie dĂšs 1886 par le train, grĂące Ă  un embranchement de 12 km depuis Tizi sur la ligne Arzew-SaĂŻda. Entre 1926 et 1938, elle est aussi reliĂ©e Ă  Sidi Bel Abbes et Tiaret. La desserte de la ville est cependant abandonnĂ©e dans les annĂ©es 1980. La desserte voyageur de la gare de Tizi est abandonnĂ©e elle aussi quelques annĂ©es plus tard.

    AĂ©roport

    Mascara est desservi par l'aĂ©roport de Ghriss, situĂ© Ă  environ Ă  20 km au sud de la ville.

    Toponymie

    L'origine du nom Mascara serait la dĂ©formation d'une appellation ancienne, soit Oum El Asker qui signifie « la mĂšre des soldats », soit Mo'asker qui dĂ©signe « le lieu oĂč se rassemblent les soldats »[7]. Le nom est prononcĂ© localement, MÊżaskar[8]. La ville se fait appeler d'abord Rachidia[7].

    Histoire

    Période préhistorique et Antiquité

    Les vestiges de la prĂ©sence humaine dans la rĂ©gion remontent Ă  400 000 ans, Ăąge attribuĂ© aux restes de l’Homo mauritanicus[7] dĂ©couverts dans les sĂ©diments du lac prĂ©historique de Tighennif[9].

    Les Romains installent dans la plaine de Ghriss de nombreux postes militaires et construisent une voie de communication stratégique[7]. Certains auteurs situent la ville sur le site d'un établissement romain, Victoria, mais aussi Castra Nova, cette derniÚre correspondant toutefois plutÎt à Mohammadia[4].

    Dynasties arabo-berbĂšres

    Au dĂ©part des Romains, la plaine de Ghriss est parcourue par des BerbĂšres nomades, les BĂ©ni Rached[7]. Mascara est une petite ville berbĂšre d’origine assez ancienne. Au dire d’Al-Bakri, il y a parmi ses habitants des gens venus de Tahert, qui se fixent Ă  Ifgan. Ibn Hawqal et Al Idrissi mentionnent Mascara comme un grand village bien arrosĂ© et riche en fruits[8].

    Elle est une ville des tribus zénÚtes et principalement le foyer des Béni Rached. Vers le Xe siÚcle, les Banou Ifren fondent Ifgan ou Fekkan au sud-ouest de Mascara durant la guerre contre les Fatimides[10].

    Les Almoravides conquiĂšrent la ville en 1070-1072[7]. Les Almohades y construisent, semble-t-il, une forteresse. Les Zianides y entretiennent un gouverneur et une garnison. LĂ©on l'Africain note l’importance du marchĂ© qui se tient Ă  Mascara, « l’une des villes des BĂ©ni Rachid ». On y vend une grande quantitĂ© de grains, des draps et des objets de harnachement fabriquĂ©s dans les pays. Les souverains de Tlemcen en tirent des revenus importants[8].

    Ibn Khaldoun séjourne au sud de Mascara dans le chùteau qui appartient à Ibn Selama. C'est là qu'il commence l'écriture de son livre El Mokadema (« Les ProlégomÚnes »)[11] - [12].

    Époque ottomane

    Illustration de la ville précoloniale.

    Au XVIIIe siĂšcle, sous la RĂ©gence ottomane, la ville de Mascara connaĂźt une pĂ©riode de prospĂ©ritĂ©. En effet, en 1701, Mascara succĂšde Ă  Mazouna comme capitale du beylik de l'Ouest[8], car elle a une position plus centrale[13]. Mascara prend l’aspect d’une vĂ©ritable ville. Les beys y Ă©lĂšvent deux mosquĂ©es et une mĂ©dersa, construisent une kasbah, un aqueduc et des fontaines[8]. Ainsi, Mustapha Bouchelaghem l'agrandit, son successeur, Mustapha Lehmar, la dote de murailles, mais c'est le Mohamed el-Kebir qui y construit des mosquĂ©es, des fontaines et d'autres monuments d'utilitĂ© publique[4].

    La fabrication de burnous et de haïks renommés dans tout le pays enrichissait les habitants[8]. Le marché aux grains se tient sur la place, face au bordj. On y vend également des tapis de Kalaa, des laines et des burnous[7]. Le fondouk de l'ouest vend des sabres, bois de fusil, des babouches, des mouchoirs de soie et des calicots. Quelques boutiques abritent des brodeurs de soie, or et argent. II existe aussi des tuileries et des poteries. La ville compte plusieurs enfin écoles coraniques[7].

    La ville abrite jusqu’à 10 000 habitants dont une minoritĂ© de Juifs, et des Kouloughlis qui se confondent avec les Maures. Ses habitants participent activement Ă  la libĂ©ration d'Oran en 1792[7]. La ville est habitĂ©e par beaucoup de familles andalouses ayant prĂ©fĂ©rĂ© l'exil aprĂšs la chute de Grenade en 1492, puis en 1609 (date de l’expulsion gĂ©nĂ©rale des morisques). Les Kouloughlis et les populations non-makhzens se rĂ©voltent frĂ©quemment au XVIIIe siĂšcle[14]. Une garnison demeure dans la ville[4] aprĂšs le transfert de la « capitale » Ă  Oran en 1792[14].

    RĂ©sistance de l'Ă©mir Abd El-Kader

    Portrait de l'Ă©mir Abd el-Kader par Ange Tissier (1852, chĂąteau de Versailles).

    En 1830, le corps expĂ©ditionnaire français s'empare d'Alger le 5 juillet, puis occupe quelques villes de la rĂ©gence d'Alger, notamment Oran et Mostaganem en 1831. Mascara connaĂźt un moment l'anarchie[4]. Elle se constitue en petite rĂ©publique et se gouverne Ă  l’aide d’une djemĂą (conseil) choisie parmi les notables[15].

    Un des hommes importants de la région de Mascara est le chérif Mahieddine ibn Mustapha, chef religieux de la confrérie de la Qadiriya en Oranie, dont la zaouïa se trouve à El Guettana, membre éminent de la tribu des Hachem. L'année 1832 est marquée par le siÚge d'Oran, auquel participent les fils de Mahieddine, notamment le jeune Abd El-Kader, né en 1808[16].

    En novembre 1832, lors d'une rĂ©union des chefs de la rĂ©gion de Mascara, Mahieddine, ne se sentant pas compĂ©tent comme chef de guerre, fait dĂ©signer comme « Ă©mir » Abd el-Kader. Il choisit pour capitale la ville de Mascara et s’installe dans le palais des beys[17]. C'est lĂ  qu'il va appeler les tribus Ă  s'unir et proclame la guerre aux Français[4]. La ville est alors en plein essor : Oran et Mostaganem ont perdu une partie de leurs habitants, ce qui favorise le dĂ©veloppement de Mascara[17]. Par la suite, cependant, Abd el-Kader choisit de dĂ©placer sa capitale Ă  Tagdempt, prĂšs de Tiaret, tout en conservant le contrĂŽle de Mascara[18].

    En février 1834, Abd el-Kader obtient du commandant français d'Oran, le général Desmichels, la signature d'un traité par lequel il est reconnu comme « émir des Arabes » (d'Oranie). Mais le traité n'est pas entériné par le gouvernement français[19], qui le trouve trop favorable à Abd el-Kader, et le gouverneur général Bertrand Clauzel, nommé en juillet 1835, reprend l'offensive contre l'émir.

    La prise de Mascara et ses conséquences

    Plan de la ville en 1887.

    Le , le marĂ©chal Bertrand Clauzel, secondĂ© par les gĂ©nĂ©raux Nicolas Oudinot, Alexandre PerrĂ©gaux et Joseph d'Arlanges, prend la ville de Mascara, dont les habitants musulmans sont tous partis[17] en emmenant le plus de choses possible, et aprĂšs avoir massacrĂ© une grande partie des Juifs[20]. Ces Juifs, autant par leurs pratiques culturelles que par leur activitĂ© Ă©conomique, Ă©taient pourtant trĂšs bien intĂ©grĂ©s Ă  la vie locale[21]. Abd el-Kader, se trouvant loin de la ville, ne peut remettre de l’ordre, les combattants se trouvant auprĂšs de lui l’abandonnant pour participer au pillage[20].

    AprĂšs avoir pris la ville, les troupes françaises l’incendient et la quittent immĂ©diatement[20]. La ville est pillĂ©e et saccagĂ©e, un grand nombre d'habitants qui sont restĂ©s sont massacrĂ©s. Le marĂ©chal fait dĂ©truire l'arsenal et les Ă©tablissements militaires d'Abdelkader et fait tomber les murailles[4]. L'Ă©mir rentre ensuite dans la ville et la conser jusqu’au 30 mai 1841[8]. La population reconstruit la ville[4].

    L’intervention du jeune duc d’OrlĂ©ans permet d’obtenir que les 1000 Juifs survivants accompagnent la retraite de l’armĂ©e française et Ă©chappent Ă  un nouveau massacre. Mais ils ne peuvent suivre la progression des soldats : certains meurent en chemin, d’autres parviennent Ă  Mostaganem ou Oran[22], ayant tout perdu[23]. Un certain nombre des Juifs ayant survĂ©cu au massacre et restĂ©s Ă  Mascara, sont ensuite enlevĂ©s par Abd el-Kader, Ă  la fois par mesure de rĂ©torsion contre une communautĂ© jugĂ©e traĂźtresse collectivement, et pour conserver des artisans utiles Ă  l’effort de guerre des Arabes[24].

    En 1838, les nombreux Juifs rĂ©installĂ©s Ă  Mascara quittent Ă  nouveau la ville[25]. En 1839, lorsque la France recense les Juifs de Mascara, seuls 240 d’entre eux sont restĂ©s ou revenus Ă  Mascara[26].

    En mai 1837, le général Bugeaud, commandant de la division d'Oran, signe un nouveau traité avec Abd el-Kader, le traité de la Tafna. La France reconnaßt alors Abd el-Kader comme émir des provinces d'Oran (sauf les villes occupées par les Français) et du Titteri (Médéa). Puis la guerre reprend à partir de novembre 1839, à la suite de l'expédition des Portes de Fer (octobre 1839).

    DĂ©veloppement de la colonisation

    Blason de Mascara pendant la colonisation française.

    La ville est reprise par le marĂ©chal Bugeaud le . Les habitants, se rappelant les exactions de l'armĂ©e de Bertrand Clauzel, l'ont fuie[4]. Plusieurs centaines de Juifs sont contraints de suivre Abd el-Kader dans sa fuite, et plusieurs centaines sont tuĂ©s dans les combats[27]. La communautĂ© juive de Mascara s’élĂšve Ă  345 membres en 1851[27].

    Une ville coloniale est construite sur le site[4]. D'abord territoire militaire, Mascara devient une sous-prĂ©fecture. Joseph Valentin Voisins d’Ambre (1805-1890) est nommĂ© sous-prĂ©fet de 1858 Ă  1868[28].

    D'aprÚs Ahmed Amiri, un ßlot berbérophone continue d'exister dans la région de Mascara jusqu'en 1936[29]. D'autres études, plus anciennes, ont constaté au contraire une trÚs faible présence berbérophone en Oranie, constituée de rares ßlots, Mascara étant arabophone[30].

    Les colons dĂ©veloppent la vigne sur les coteaux[4]. Mais Mascara, dĂ©truite par la conquĂȘte, mal reliĂ©e aux ports d'Oran et de Mostaganem et mal desservie par la voie ferrĂ©e, se dĂ©veloppe plus lentement que sa voisine de crĂ©ation coloniale, Sidi Bel AbbĂšs[3].

    Algérie indépendante

    Durant la guerre d’AlgĂ©rie, un maquis du FLN s’implante autour de Mascara[31]. Favorablement situĂ©e pour ce genre de combat au pied de l'Atlas tellien, Mascara a connu un autre de ces maquis, cette fois tenu par le GIA, dans les annĂ©es 1990[31] durant la guerre civile algĂ©rienne.

    Le , un tremblement de terre de 5,6 sur l'Ă©chelle de Richter cause la mort de 171 personnes.

    Administration

    Mascara est la capitale du beylik de l'Ouest pendant la période ottomane. La ville est érigée en commune de plein exercice par décret du 17 juin 1854. La commune est rattachée au département de Mostaganem en 1956[32].

    Lors du découpage administratif de 1974, Mascara accÚde au statut de chef-lieu de wilaya. Cette derniÚre regroupe 47 communes réparties sur 16 daïras, dont la plus importante est la commune de Mascara[7].

    DĂ©mographie

    En 2008, la commune de Mascara a une population de 108 587 habitants, dont 100 728 pour le chef-lieu Mascara, 5 243 dans les agglomĂ©rations secondaires, et 2 616 en zone Ă©parse[1]. Elle est la commune la plus peuplĂ©e de sa wilaya[1].

    L'agglomĂ©ration formĂ©e avec le chef-lieu de la commune d'El Mamounia compte 108 629 habitants en 2008[33].

    Évolution dĂ©mographique
    1954 1960 1966 1977 1987 1998 2008
    30 03544 83936 93062 30167 00285 626108 587

    Agglomération

    • 1998 = 87 979
    • 2008 = 108 629

    Agglomération Chef Lieu (ACL)

    • 1977 = 49 370
    • 1987 = 64 691
    • 1998 = 81 370
    • 2008 = 100 728

    Slatena

    • 2008 = 3 553
    • 1998 = 2 707

    VSA Khessabia

    • 2008 = 1 690
    • 1998 = 1 549

    Enseignement

    Enseignement primaire et secondaire

    La commune compte 50 écoles primaires publiques, 17 collÚges (CEM) et 8 lycées publics :

    • LycĂ©e Abi Ras El Nasri
    • LycĂ©e Emir Khaled
    • LycĂ©e Cherif El Aoufi
    • LycĂ©e Baghdad Boumediene
    • LycĂ©e Djamel Eddine El Afghani
    • LycĂ©e Abdelmadjid Meziane
    • LycĂ©e Mahieddine Ben Mostafa El Rachid
    • LycĂ©e Mekyou El Maamoun.

    Enseignement supérieur

    La ville abrite une universitĂ© inaugurĂ©e en 2009, dĂ©nommĂ©e UniversitĂ© Mustapha Stambouli. Elle compte 22 500 Ă©tudiants en premier et deuxiĂšme cycles Ă  la rentrĂ©e 2022[34].

    Urbanisme

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    La ville s'Ă©tend sur deux coteaux sĂ©parĂ©s par un ravin oĂč coule l'oued Toudman[4] et au-delĂ  duquel s’étend vers le nord-ouest le quartier historique de Baba Ali[8], oĂč les maisons Ă  cour fermĂ©e sont organisĂ©es dans un quadrillage rigoureux[3]. Le site urbain est par consĂ©quent complexe. L'urbanisation s'est faite sur les plateaux, la ville europĂ©enne au centre est enfermĂ©e dans de longs murs d'enceinte de l'Ă©poque coloniale[3].

    En tant que citĂ© d'origine prĂ©coloniale, l'ensemble de la ville est bĂątie sur la hauteur. Le contraste est grand avec sa voisine et rivale Sidi Bel AbbĂšs, celle-ci comme la plupart des villes d'origine coloniale, est posĂ©e Ă  plat au cƓur de son bassin[3].

    Économie

    RĂ©gion Ă  vocation agricole, le secteur agricole reste un des principaux pourvoyeurs d'emploi de la commune mais des PME Ă©mergent dans le secteur du BTP et de l’industrie, Ă  l'image du groupe Taqa Invest qui a dĂ©butĂ© dans le secteur agricole avant de devenir un acteur important dans la distribution de carburants sous la marque Petroser.

    Agriculture

    71 % du territoire communal est composĂ© de terres agricoles, soit 55 km2 dont 35 km2 dans la plaine de Ghriss.

    Il s'agit principalement de culture maraĂźchĂšre, de pomme de terre mais aussi de l'arboriculture et de la vigne.

    Mascara est la ville des vignes plantĂ©es sur les coteaux voisins entre 600 et 800 m d’altitude sur des sols sablonneux et calcaires. La rĂ©gion produit les meilleurs vins d’AlgĂ©rie grĂące Ă  des cĂ©pages diversifiĂ©s[9].

    Industrie

    La ville compte une zone industrielle (170 ha) et deux zones d'activité mitoyenne (10 Ha) depuis 1987. On y trouve une unité de fabrication d'emballages, Polyma Industries ou encore un torrefacteur, COMALCAF.

    Depuis le milieu des années 2000, plusieurs entreprises de BTP ont vu le jour, comme le groupe Mezoughi ou l'ETP Benfreha Abdelkader.

    Le groupe Taqa Invest y a une unité de fabrication des équipements de stockage et transport du GPL et carburants.

    Artisanat

    La ville abrite des artisans du cuivre, du bois et du tapis[3].

    Religion et culture

    Mosquée Djemaù El-Kebir.

    De la fin du XIVe siĂšcle au dĂ©but du XVe, la confrĂ©rie Qadiriyya fit son apparition en AlgĂ©rie, son fondateur est Abdelkader al-Jilani (1079-1166). Les adeptes de ce courant soufi se fixĂšrent Ă  Mascara et Ă  Tlemcen vers 1466 aprĂšs la reconquĂȘte de l’Espagne par les chrĂ©tiens. Dans la rĂ©gion de Mascara, on comptait de nombreuses zaouĂŻas qui consacrent leurs activitĂ©s Ă  l’enseignement religieux[35]. L’ordre des Qadiriyya donna naissance Ă  la zaouĂŻa de Sidi Mahieddine, le pĂšre de l'Émir Abdelkader

    C’est sous la fĂ©rule de la zaouĂŻa Kadiriya de Mascara que l’émir Abd el-Kader engagea la lutte contre les Français. Les dĂ©buts de la colonisation française correspondent Ă  la pĂ©riode de la fondation des zaouĂŻas d’obĂ©dience chadeliya. Tandis que l’armĂ©e de Bugeaud achevait ses conquĂȘtes, un grand nombre de cheikhs prestigieux de zaouĂŻas des tarika chadliya et khalouatia levĂšrent l’étendard de la rĂ©volte.

    La ville connaßt son age d'or culturel durant la période ottomane. De grands savants tels que Abou Zakaria, Sid Ahmed Benal, Sidi Idaho, Sidi M'hamed Benyahia, Mustapha Rammassi, Abou Ras Ennaciri et Abdelkader Machrafi vont faire sa renommée[7].

    La ville abrite l'association de musique algérienne citadine « Errachidia ». Fondée en 1999, elle vise la préservation, la vulgarisation et la promotion de ce patrimoine. Cet ensemble musical prend part à des manifestations culturelles nationales. Elle a été à plusieurs reprises, primée, lors des festivals nationaux de musique arabo-andalouse et ses dérivées : malouf, du hawzi ou de la sanaù[36].

    Patrimoine

    Ville riche d'histoire, Mascara se rĂ©vĂšle quelque peu dĂ©pouillĂ©e aujourd'hui. L'Ă©mir Abdelkader avait ordonnĂ©, avant l'arrivĂ©e des Français, d’évacuer la ville et d'y mettre le feu puis les destructions coloniales firent le reste. Du passĂ© subsiste peu de chose : la Grande MosquĂ©e, et la mosquĂ©e Sidi Hassan, toutes deux du XVIIIe siĂšcle[3]. Cette derniĂšre est celle que frĂ©quentait l’émir Abd el-Kader pour prier[9].

    Il existe également d'autres mosquées : Djamaa Imam Messelem et Djamaa Ibn El Amouma.

    C’est aussi la ville qui entretient le souvenir de l’émir Abd el-Kader[9]. Ainsi, plusieurs bĂątiments datant de son Ă©poque ont Ă©tĂ© inscrits sur l'inventaire des sites et monuments classĂ©s au patrimoine algĂ©rien : le tribunal de l’Émir Abdelkader et l'État Major de l’Émir Abdelkader[37]. Le vieux quartier de Bab-Ali conserve les vestiges du rempart en terre construit pour protĂ©ger la ville[9].

    • Tribunal de l’émir Abdelkader.
      Tribunal de l’émir Abdelkader.
    • État Major de l’émir Abdelkader.
      État Major de l’émir Abdelkader.
    • Grande MosquĂ©e
      Grande Mosquée

    Sport

    GC Mascara en 1984.

    La ville de Mascara dispose d'un club de football, le Ghali Club Mascara. Le club est fondé en 1925 et, par conséquent, il est l'un des premiers clubs musulmans en Algérie française. La loi coloniale impose aux équipes musulmanes d'introduire un dirigeant et des joueurs européens dans le club : c'est le cas avec l'admission d'un Français, Louis Deharot, technicien en ponts et chaussées, car en 1924, le Gallia de Mascara, joueurs et dirigeants tous musulmans, est interdit de prendre part au championnat d'Oranie, l'USM Oran imite le GCM et est intégré dans le championnat.

    Le club produit de grands joueurs de l'équipe d'Algérie de football, à l'instar de Mahi Khennane ou encore de Lakhdar Belloumi qui a participé à la coupe du monde 1982[38].

    Le club est aussi l'un des principaux animateurs des championnats régionaux avant et aprÚs l'indépendance. Champion d'Algérie en 1984, il végÚte actuellement en deuxiÚme division.

    Jumelages

    La ville de Mascara est jumelée avec :

    Personnalités liées à Mascara

    • El-Habib Benguennoun, poĂšte, y est nĂ© en 1761.
    • Abd El Kader, plus connu sous le nom de l'Ă©mir Abdelkader, homme politique, chef militaire, rĂ©sistant au corps expĂ©ditionnaire des troupes d'Afrique lors de sa conquĂȘte de l'AlgĂ©rie par la France, nĂ© dans les environs.
    • Ali Sellam, cadre aux prud’hommes de Sidi Bel AbbĂšs, juge de la cour d'appel d'Oran et fondateur de l'Union sportive madinet Bel AbbĂšs en 1933, y est nĂ© le 26 fĂ©vrier 1916[39].
    • Mustapha Stambouli (1920-1984), militant nationaliste algĂ©rien nĂ© et mort Ă  Mascara, a donnĂ© son nom Ă  l'universitĂ© de la ville[40].
    • Sid Ahmed Ghozali, homme politique algĂ©rien, plusieurs fois ministre, ancien premier ministre, y est nĂ© en mars 1937.
    • Alain Afflelou, opticien et homme d'affaires français, fondateur et dirigeant de la chaĂźne de magasins d'optique qui porte son nom, y est nĂ© en 1948.
    • Jean-Paul Enthoven, Ă©diteur et journaliste français, y est nĂ© en 1949.
    • Daniel Saint-Hamont, scĂ©nariste, Ă©crivain, journaliste français, y est nĂ© en 1944.
    • Brahim Senouci, Ă©crivain, maĂźtre de confĂ©rences et militant algĂ©rien, y est nĂ© en 1950.
    • Joseph Klifa, homme politique français, y est nĂ© en 1931.
    • Paul Bensussan, docteur en mĂ©decine, psychiatre, expert national en France, expert prĂšs la Cour pĂ©nale internationale, y est nĂ© en 1957.
    • Lakhdar Belloumi, joueur de football algĂ©rien, natif de Mascara en 1958.
    • Mahi Khennane, footballeur franco-algĂ©rien, il a Ă©voluĂ© en 1961 en Ă©quipe de France puis, aprĂšs l'indĂ©pendance de son pays d'origine, en Ă©quipe d'AlgĂ©rie, y est nĂ© en 1936.
    • Djahida Youcef, chanteuse, premier prix au festival de la chanson amateur de SĂ©tif, y est nĂ©e en 1957[41].
    • Fred Forest, artiste des nouveaux mĂ©dias, natif de Mascara en 1933.
    • Maurice Benayoun, artiste numĂ©rique, natif de Mascara en 1957.
    • Yassine Hathat, athlĂšte olympique, natif de Mascara en 1991.
    • Yacine Oualid, entrepreneur et homme politique, plusieurs fois ministre, natif de Mascara en 1993.

    Notes et références

    1. « Wilaya de Mascara : répartition de la population résidente des ménages ordinaires et collectifs, selon la commune de résidence et la dispersion ». Données du recensement général de la population et de l'habitat de 2008 sur le site de l'ONS.
    2. http://wilayademascara.org/29/index.php/fr/collectivites/daira-de-mascara/commune-de-mascara
    3. Marc CÎte, Guide d'Algérie : paysages et patrimoine, Algérie, Média-Plus, , 319 p. (ISBN 9961-9-2200-X), p. 66-68
    4. Mohand-Akli Haddadou, Dictionnaire toponymique et historique de l'AlgĂ©rie, Tizi Ouzou, Éditions Achab, (ISBN 978-9947-9-7225-0), p. 389-390
    5. Journal officiel de la République Algérienne, 19 décembre 1984. Décret no 84-365, fixant la composition, la consistance et les limites territoriale des communes. Wilaya de Mascara, p. 1547.
    6. « Climat Tébessa : Pluviométrie et Température moyenne à Mascara, diagramme ombrothermique pour Mascara - Climate-Data.org », sur fr.climate-data.org
    7. Achour Cheurfi, Dictionnaire des localités algériennes : villes, villages, hameaux, ksars et douars, mechtas et lieux-dits, Casbah-Editions, impr. 2011, ©2011 (ISBN 978-9961-64-336-5 et 9961-64-336-4, OCLC 947843177, lire en ligne), p. 747
    8. Yver, G., “al-MuÊżaskar”, EncyclopĂ©die de l'Islam. <http://dx.doi.org/10.1163/9789004206106_eifo_SIM_5278>. PremiĂšre publication en ligne: 2010
    9. Daniel Babo, AlgĂ©rie, Éditions le Sureau, coll. « Des hommes et des lieux », (ISBN 978-2-911328-25-1)
    10. Alfred Salinas, Oran les joyeuses mémoires franco-andalouses d'une ville d'Algérie, p.
    11. Journal asiatique, Société asiatique (Paris, France), Centre national de la recherche scientifique (France)
    12. « Journal asiatique », sur Google Books, Société asiatique., (consulté le )
    13. Mahfoud Kaddache, L'Algérie durant la période ottomane., Alger, Alger : O.P.U., , 239 p. (BNF 35498970), p. 138
    14. ValĂ©rie Assan, « L’exode des Juifs de Mascara, un Ă©pisode de la guerre entre Ald el-Kader et la France », Archives juives 2005/2, no 382, p. 9
    15. BELLEMARE Alexandre, « III. Abd-el-Kader », dans Abd-el-Kader, sa vie politique et militaire. sous la direction de BELLEMARE Alexandre. Saint-Denis, Éditions BouchĂšne, « Histoire du Maghreb », 2003, p. 48-55.
    16. Abd el-Kader ibn Mahieddine porte le nom du fondateur de la confrérie, Abd el-Kader el-Djilani (1083-1166).
    17. Assan, op. cit., p. 10
    18. BELLEMARE Alexandre, « XIV. La conquĂȘte », dans Abd-el-Kader, sa vie politique et militaire. sous la direction de BELLEMARE Alexandre. Saint-Denis, Éditions BouchĂšne, « Histoire du Maghreb », 2003, p. 164-175.
    19. Pierre Darmon, Un siĂšcle de passions algĂ©riennes: Histoire de l’AlgĂ©rie coloniale (1830-1940), Fayard, (ISBN 978-2-213-65399-0, lire en ligne), p. 58
    20. Assan, op. cit., p. 11
    21. Assan, op. cit., p. 17-18
    22. Assan, op. cit., p. 12-14
    23. Assan, op. cit., p. 16
    24. Assan, op. cit., p. 19
    25. Assan, op. cit., p. 20
    26. Assan, op. cit., p. 15
    27. Assan, op. cit., p. 21
    28. Isabelle Ernot, « Le regard colonialiste de Mme Voisins d’Ambre », Clio 2008/2, no 28, p. 185-193
    29. Ahmed Amiri, « Mythes et rĂ©alitĂ©s d‘une logique de mutation de la sociĂ©tĂ© algĂ©rienne », Sud/Nord, 2001/1, no 14, p. 123-134, section Au plan culturel et identitaire ; Lire en ligne
    30. Voir Revue africaine 1936, pages 1001 et suivantes, AndrĂ© Basset Situation actuelle des parlers berbĂšres dans le dĂ©partement d'Oran; et Revue africaine 1940, pages 220 et suivantes, Jean Cantineau Les parlers arabes du dĂ©partement d'Oran, d'aprĂšs une enquĂȘte linguistique menĂ©e de 1936 Ă  1938 Lire en ligne sur le site « AlgĂ©rie ancienne »
    31. Abderrahmane Moussaoui, « Algérie, la guerre rejouée », La pensée de midi, 2000/3, no 3, p 37
    32. « Recherche géographique », sur anom.archivesnationales.culture.gouv.fr (consulté le )
    33. Ve Recensement GĂ©nĂ©ral de la Population et de l’Habitat – 2008 – (RĂ©sultats issus de l’exploitation exhaustive) - Office National des Statistiques ALGER – Septembre 2011 - page 43
    34. Baddari donne Ă  partir de Mascara le coup d’envoi officiel de l’annĂ©e universitaire 2022/2023, site aps.dz, 17 septembre 2022.
    35. Collectif coordonnĂ© par Hassan Ramaoun, Dictionnaire du passĂ© de l’AlgĂ©rie: de la prĂ©histoire Ă  1962, Oran, CRASC Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle, , 630 p. (ISBN 978-9931-598-01-5), p. 431
    36. « La sanaù dans toute sa splendeur », sur Djazairess (consulté le )
    37. Liste Générale des Biens Culturels Protégés en Algérie.
    38. SaĂŻd AĂŻt-Hatrit, « Mondial 1982 : un joueur allemand s’excuse pour l'Ă©limination de l'AlgĂ©rie », sur Afrik-Foot, (consultĂ© le )
    39. « Présentation de USMBelAbbes », sur usmba1933.e-monsite.com (consulté le )
    40. « L’universitĂ© de Mascara baptisĂ©e au nom du moudjahid Mustapha Stambouli », El Watan,
    41. « Biographie de Djahida Youcef », sur VitamineDz

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

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