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Fondouk

Un fonduk, fondouk ou funduq (arabe: فندق), est « [une] hôtellerie et [un] entrepôt des marchands[1] » que l'on trouve essentiellement au Maghreb et au Moyen-Orient. On utilise aussi le terme caravansérail.

Fondouk el Nejjarine, à Fès, Maroc

Étymologie

Le mot dérive du grec πανδοχείον « pandokeion » qui signifie auberge[2]. Dans les textes arabes du Xe siècle, il désigne des lieux destinés à abriter les voyageurs, notamment étrangers[3].

Structure et fonction

Tableau représentant un Fondouk à Tlemcen (Algérie), au XIXe siècle.

Construit généralement en carré autour d'une grande cour, le fondouk permet d'entreposer les marchandises, d'abriter les animaux de bât et les montures, et d'héberger les marchands et les voyageurs.

Les fondouks (ou caravansérails) sont des bâtiments essentiels de la vie des habitants de la médina. Ce sont de vastes maisons organisées autour d'une cour centrale, bordée en rez-de-chaussée d'ateliers, d'écuries pour les chameaux et de chambres à l'étage. Ce sont des lieux d'échanges entre les artisans et les étrangers qui s'y rassemblaient. Au Moyen Âge, ils caractérisaient la route des caravanes qui reliait l'Afrique saharienne au sud du Maroc. Les fondouks ont été progressivement remplacés par des maisons particulières et des entrepôts au fur et à mesure que les négociants se sédentarisaient et devenaient plus prospères.

Par exemple, la ville de Marrakech compte quelque 140 fondouks, notamment celui de la place Bab Fteuh, aux environs de la médersa Sidi Youssef Ben Ali. Le roi Mohammed VI a prévu un plan de 40 millions de dirhams soit quelque 2,8 millions d'euros pour leur rénovation.

Les républiques italiennes de Venise, Gênes, Amalfi, Ancône et Pise ainsi que toutes les grandes nations commerçantes du XIIe siècle possèdent des comptoirs commerciaux dans les grandes villes de la côte méditerranéenne. Ces espaces, appelés du nom italien de fondaco (fondaci au pluriel), leur sont réservés pour entreposer leurs marchandises et commercer. Un des plus célèbres est le fondaco dei Turchi, à Venise. En Palestine on donne à ces comptoirs le nom arabe de funduq. Les premières attestations de fondouk datent du milieu du XIIe siècle, tel que les fondouks pisans de Valence et d'Alexandrie[3]. Dans les pays occitans, et à Marseille en particulier, on utilise le terme fondègue[4], transcription en occitan de fondouk.

Notes et références

  1. « FONDOUK : Définition de FONDOUK », sur www.cnrtl.fr (consulté le )
  2. (en) Merriam-Webster, « History and Etymology for fonduk », sur merriam-webster.com (consulté le ) : « Arabic funduq, from Greek "pandokeion", pandocheion inn, from "pandokos" all-receiving, common to all, from "pan- + -dokos" »
  3. Dominique Valériani, « Le fondouk, instrument du contrôle sultanien sur les marchands étrangers dans les ports musulmans (XIIe – XVe siècle) ? », dans Claudia Moatti (dir.), La mobilité des personnes en Méditerranée de l'Antiquité à l'époque moderne : procédures de contrôle et documents, École française de Rome, coll. « École française de Rome 341 », (ISBN 2-7283-0692-3, lire en ligne), p. 677-698
  4. Chartes inédites relatives aux États de Bougie et de Bone

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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