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Lorenzo Lotto

Lorenzo Lotto, né en 1480 à Venise et mort en 1556 à Lorette, est un peintre vénitien, contemporain du Titien, qui a été actif entre la Vénétie, Bergame et la région des Marches en Italie.

Lorenzo Lotto
Biographie
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Ordre religieux
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Genre artistique
Ĺ’uvres principales
Allégorie du Vice et de la Vertu, Portrait d'un jeune homme gentilhomme à ses études (d), Suzanne et les vieillards (d), chapelle Suardi
signature de Lorenzo Lotto
Signature

Biographie

Formation

Lorenzo Lotto passa son enfance et son adolescence à Venise, où il fut formé.

Élève de Giovanni Bellini selon Giorgio Vasari, pour qui Lotto, « ayant imité un temps la manière de Bellini, s'attacha ensuite à celle de Giorgione », il est plus souvent présenté comme l’élève d’Alvise Vivarini, en considération de la sévère monumentalité de ses premières œuvres.

Entre et , il est documenté pour la première fois comme peintre à Trévise, où il exécute, en , le Portrait de l'évêque Bernardo de' Rossi, protagoniste de la vie culturelle trévisane et son protecteur.

L’œuvre austère, exposée au musée de Capodimonte, par sa plasticité et son sens aigu de la psychologie, trahit des influences antonellienne et nordique, tout en montrant une personnalité stylistique déjà formée.

L'Allégorie du Vice et de la Vertu, aujourd’hui à la National Gallery of Art de Washington, décore le couvercle qui jadis protégeait le portrait.

Allégorie de la Chasteté, env.1505

Lorenzo Lotto y rĂ©alise une image cryptĂ©e Ă  travers l’élaboration originale de motifs allĂ©goriques comme dans l'AllĂ©gorie de la ChastetĂ© de  ; autre couvercle d’un portrait non identifiĂ©, prĂ©sentant en son centre une figure fĂ©minine rĂŞveuse, sur laquelle un angelot ou un gĂ©nie ailĂ© dĂ©verse des pĂ©tales de fleurs ; Ă  gauche, un satyre se penche derrière un tronc pendant qu’à droite, un autre s’adonne Ă  des libations ; chez la femme, la voluptas, l'inclination au plaisir, est attĂ©nuĂ©e par la quies, un Ă©tat en suspens de vision purificatrice loin de l'abandon inconscient au rĂŞve.

Lui succéda le grand retable de l’église Santa Cristina al Tiveron, hameau de Quinto di Treviso, l'extraordinaire Sacra Conversazione de , qui, prenant pour modèle le retable de San Zaccaria peint par Giovanni Bellini, adopte une composition plus fermée. Soulignée par l’entrecroisement des regards et des attitudes des personnages sacrés, elle est immergée dans une lumière froide et changeante, très éloignée de la production vénitienne d’alors.

Lotto, dans cette œuvre et dans les suivantes, se tourne vers l’art de Albrecht Dürer et celui des pays nordiques, dont il adopte le réalisme des détails, le pathétique de la représentation et cette vision d’une nature mystérieuse et inquiétante.

Avec l'Assomption du Duomo di Asolo et le Portrait du jeune homme à la lampe, du Kunsthistorisches Museum de Vienne, tous deux datés de , se conclut l’expérience trévisane.

L’homme représenté s’appelle Broccardo Malchiostro, jeune ecclésiastique, secrétaire de l’évêque Bernardo de' Rossi. Son identité est suggérée par les fleurs d’artichaut brodées sur la toile de brocart, que l’on retrouve sur ses armoiries, et par le jeu de mots BROCCATO - CARDO - BROCCARDO. La lampe que l’on aperçoit en haut à droite, sur un fond obscur, derrière le rideau, renvoie à la conjuration ratée organisée en contre lui et l’évêque De' Rossi.

SĂ©jour Ă  Rome de 1506 Ă  1511

Fort d’une notoriété acquise en peu de temps, le peintre est invité en dans les Marches par les dominicains de Recanati, avec lesquels il entretiendra sa vie durant de bons rapports.

En , il termine le grand polyptyque de l’église Saint-Dominique, désormais conservé à la pinacothèque communale.

Saint Jérôme pénitent, env. 1509, Rome, château Saint-Ange.

Dans une architecture traditionnelle, s’y déploient des figures monumentales et mobiles, immergées dans une pénombre parcourue de forts contrastes lumineux.

L’œuvre conclut le cycle de l’activité juvénile de Lotto, désormais peintre mature et conscient de ses propres moyens.

Après un bref retour à Trévise, en , il est appelé à Rome par le pape Jules II pour participer à la décoration de ses appartements au Vatican.

Le Saint Jérôme pénitent, est un thème récurrent chez Lotto qui en 1506, puis, sans doute en 1509, en réalise deux versions. Dans celle du château Saint-Ange, influencée par l’univers culturel romain, la palette s’éclaircit, immergeant le saint dans un paysage moins nordique, plus solaire, mais que le caractère anthropomorphe des éléments naturels (tronc noueux près du lion, racines en forme de main griffue, arbre accroché à l’éperon rocheux, derrière le saint) rend inquiétant.

On dit que l’impact de la cour pontificale et de la grande officine romaine, où travaillaient les Lombards Bramante, Bramantino et Cesare da Sesto, les Siennois Le Sodoma et Domenico Beccafumi, Michel-Ange et surtout Raphaël, aux côtés duquel il dut travailler, bouleversa le talentueux mais renfermé Lorenzo.

Il quitta Rome en 1510 pour ne plus y revenir, débutant l'inquiet vagabondage qui le mènera à une situation de marginalisation, tant souhaitée que subie.

Retour dans les Marches en 1511

Son retour dans les Marches est documenté par un contrat signé le avec la Confraternita del Buon Gesù de Jesi, pour une Déposition destinée à l’église de San Floriano et désormais exposée à la pinacothèque locale.

Il y eut aussi ce passage à Recanati, où il peint la Transfiguration de l’église Santa Maria di Castelnuovo, aujourd’hui exposée à la pinacothèque.

Le tableau est structuré selon un modèle raphaélique, contre lequel pourtant le peintre réagit, avec de soudains accès expressionnistes, une composition complexe, et des figures aux attitudes tourmentées.

Le classicisme romain triomphant a certainement troublé les certitudes vénitienne et nordique de Lorenzo, sans jamais le convaincre de son efficacité.

Les chefs-d’œuvre de Bergame

Avec l’emménagement à Bergame, réalité culturelle en marge du débat intellectuel des centres majeurs, les inquiétudes couvées à Rome et exprimées dans les peintures des Marches s’apaisent. Lotto est désormais libre de s’exprimer dans ce que l’on peut appeler un art provincial, choix qui s’avéra perdant face au grand mouvement romain. L'artiste, stimulé aussi par les commandes locales, tenta une synthèse entre l’art « nouveau » vénitien et la tradition lombarde, venant en contact avec l’œuvre de Gaudenzio Ferrari et peut-être aussi du Corrège. Certainement, il approfondit sa connaissance de l’art nordique, en particulier celui d’Hans Holbein, par l’étude des gravures.

Sans doute Ă  cause du siège impĂ©rial de Bergame, il termina le grand Retable Martinengo, commandĂ© en 1513 pour l’église Saint-Étienne-et-Saint-Dominique seulement trois ans plus tard ; le retable, privĂ© de cadre, cimaise et prĂ©delle, est conservĂ© dans l’église San Bartolomeo. Lotto, de façon inhabituelle, y dispose les figures devant la perspective de la nef, et non sur le fond de l’abside, Ă  la limite entre ombre et lumière. Au cĹ“ur de cette structure architectonique classique, ornĂ©e de drapĂ©s et ouverte sur la coupole, pleut une lumière cĂ©leste. Deux anges tiennent symboles et cartels sur lesquels sont inscrits ces mots : DIVINA IUSTITIA SUAVE IOGUM.

Il devient le protagoniste de la culture picturale bergamasque peignant intensĂ©ment : Suzanne et les Vieillards, aujourd’hui au musĂ©e des Offices, date de 1517 et L'Adieu du Christ Ă  sa mère de Berlin, de 1521. Dans cette Ĺ“uvre, il ouvre encore largement l’architecture sur un jardin lumineux. Les figures monumentales y rappellent, par leur pathĂ©tique expressif et populaire, les statues de Gaudenzio Ferrari au Mont SacrĂ© de Varallo.

Il se libéra, en revanche, de l’apparat architectonique dans le Retable de San Bernardino in Pignolo, de 1521, disposant la scène en pleine campagne. La Vierge et l’Enfant, à l’ombre d’un dais tendu par quatre anges, peints en fort raccourci, sont entourés des saints Joseph, Bernardin, Jean-Baptiste et Antoine le Grand.

« Sous le lĂ©ger voile […] la sacra conversazione perd toute ritualitĂ©, devenant aimable et familière : par un geste dĂ©monstratif, de presque roturière, la Vierge semble dĂ©clarer (et dicter Ă  l’ange au premier plan) que la source de toute vĂ©ritĂ© se trouve dans le Christ enfant bĂ©nissant. »

— Argan

Le regard pénétrant que l’ange aux pieds du trône adresse au spectateur veut établir un lien, l’impliquant dans une conversation à laquelle tous peuvent et doivent participer.

La Pala di Santo Spirito, du nom de l’église bergamasque oĂą elle est exposĂ©e, est contemporaine et de composition analogue, mĂŞme si la reprĂ©sentation en est moins populaire ; dans le saint Jean-Baptiste enfant on peut voir une rĂ©fĂ©rence Ă  LĂ©onard tandis que les anges couronnant la Madone s’inspirent du Corrège.

Brigitte prend l'habit monastique, 1524, Trescore Balneare, chapelle Suardi.

En 1524, Lotto reçoit de Giovan Battista Suardi et son cousin Maffeo, membres d’une famille aristocratique de Bergame, la tâche de décorer l’oratoire privé annexé à leur villa de Trescore Balneario.

La dĂ©coration, exĂ©cutĂ©e au cours de l’étĂ© 1524, comprenait le plafond, peint Ă  fresque avec une pergola en trompe-l’œil oĂą s’ébattent des putti, le mur ouest avec Les Histoires de sainte Catherine et de sainte Madeleine et les deux murs latĂ©raux avec, d’un cĂ´tĂ©, L'Histoire de sainte Brigitte et de l’autre, L'Histoire de sainte Barbe ; le programme iconographique cĂ©lèbre la victoire du Christ sur le Mal, annoncĂ©e par les prophètes et les sybilles, et confirmĂ©e par la vie des saints.

La reprĂ©sentation de l’histoire de sainte Brigitte est interrompue par deux fenĂŞtres sur les murs de l’oratoire ; Lotto est alors contraint de rĂ©aliser trois scènes distinctes, chacune contenant divers Ă©pisodes de la vie de la sainte, reliĂ©s par un faux mur sur lequel figurent des tondi oĂą prophètes et sibylles se font face. Dans La Prise d’habit de sainte Brigitte, oĂą l’on voit la famille du commanditaire, la scène principale se dĂ©roule devant une abside ; une nature morte d’objets sacrĂ©s est peinte sur l’autel, peut-ĂŞtre en souvenir de la Messe de Bolsene de RaphaĂ«l. Les ruines Ă  droite de l’église ouvrent la perspective sur une veduta dans laquelle s’inscrit L'Offrande de sainte Brigitte.

Derrière la grande figure du Christ - Vigne, sont racontĂ©es les Histoires de sainte Barbe. Le Christ y tend ses doigts prolongĂ©s en sarments que des hĂ©rĂ©tiques, grimpĂ©s sur des Ă©chelles et munis de serpettes, tentent de couper. EnfermĂ©s dans des mĂ©daillons, des saints tentent de les repousser ; au second plan, sur fond d’édifices et de perspectives paysagères sont disposĂ©es des figures plus petites, s’illustrant dans une sĂ©rie de brillants Ă©pisodes, conclus par une scène de marchĂ© ; Lotto crĂ©a ici une histoire sans hĂ©ros, anecdotique, et comme telle, proche des reprĂ©sentations du nord de l’Europe. Cette dĂ©marche antirhĂ©torique et donc anticlassique, est accusĂ©e par les accords inhabituels de teintes (le jaune avec le violet, le rose avec le vert, le blanc avec le brun).

L’hostilité vénitienne

Conversation sacrée.
Annonciation de Recanati
(1528), Museo Civico Villa Coloredo Mels.
Vierge à l’Enfant et deux donateurs
(1525-1530), J. Paul Getty Museum.

En 1525, Lotto retourne Ă  Venise, mais conserve des commandes Ă  Bergame et dans les Marches. Dans l'Annonciation de Recanati peinte pour l’église Santa Maria dei Mercanti, aujourd’hui au musĂ©e Villa Coloredo Mels, Lotto renverse l’interprĂ©tation du thème proposĂ©e par Le Titien dans l’Annonciation de TrĂ©vise :

« la Vierge du Titien est une reine en prière qui se tourne noblement pour recevoir en son palais le messager divin. La Vierge de Lotto est une brave fille ; le messager la surprend pendant qu’elle prie dans sa chambre ; elle n’ose mĂŞme pas tourner la tĂŞte ; son geste, presque de dĂ©fense, est celui de qui se sent touchĂ© au cĹ“ur par un appel soudain. Le miracle est si concret que le chat l’aperçoit et s’échappe. Pour rendre ce miracle palpable, le Père Ă©ternel est mis en scène donnant l’ordre Ă  l’ange d’entrer. Le messager divin surgit au beau milieu d’un flot de lumière dont on ne sait si elle est naturelle ou cĂ©leste. Nous avons dĂ©jĂ  vu quelque chose de similaire dans le Songe de sainte Ursule de Carpaccio. C’est tout le sens de cet intĂ©rieur dont la pĂ©nombre s’oppose au jardin lumineux. Les formes rĂ©gulières de ses arbres, de mĂŞme que, dans la pièce, le grossier tabouret, l'essuie-main suspendu, le chandelier sur l’étagère, la console Ă©clairĂ©e par le rais de lumière tombant du fenestron tout confère des accents quattrocentistes Ă  l’œuvre. »

— Argan

Le Saint Nicolas en Gloire, de 1529, premier retable peint à Venise, pour l’église du Carmel, est considéré par Ludovico Dolce, le biographe de Titien, comme étant de « médiocre coloris ». Lui échappait alors la nouveauté du paysage, un nocturne très moderne, vu en contre-plongée.

De Bergame lui vint la commande de dessins pour la dĂ©coration a intarsio des stalles du chĹ“ur de l’église Sainte-Marie Majeure, marqueteries exĂ©cutĂ©es par Giovan Battista Capoferri ; Lotto fournit une cinquantaine de cartons pour le transept et les stalles du chĹ“ur, oĂą il reprĂ©sente des Ă©pisodes de l’histoire biblique avec efficacitĂ© et sens de la synthèse. Fortement suggestifs, les panneaux destinĂ©s Ă  protĂ©ger les marqueteries du chĹ“ur tĂ©moignent de l’intrication de la religion et de la culture alchimique, procĂ©dĂ© typique du Cinquecento. Les « imprese hiĂ©roglyphiques » que Lorenzo dessina sur les conseils des Ă©rudits bergamasques du Consortium de la MisĂ©ricorde, dĂ©voilent les correspondances latentes entre les diffĂ©rents Ă©pisodes bibliques et la vĂ©ritĂ© Ă©sotĂ©rique, tirĂ©e du savoir alchimique.

Dans la grandiose Crucifixion de Monte San Giusto, peinte en 1531, il rĂ©affirme sa conception de la reprĂ©sentation populaire du fait religieux, qu’il dramatise jusqu’à anticiper Le Caravage ; en 1532, il envoie Ă  la confraternitĂ© de Santa Lucia de Jesi la Sainte Lucie devant le juge, exemple de colorisme brillant et de composition animĂ©e, oĂą une lumière changeante s’attarde sur les dĂ©tails d’une manche gonflĂ©e, d’un chapeau traĂ®nant sur le sol, de la baguette impuissante du juge, et sur les diverses expressions des personnages.

Entre 1534 et 1539, Lotto est Ă  nouveau dans les Marches : il y invente, pour les dominicains de Cingoli, une très complexe et joyeuse Madone du Rosaire. Derrière la Vierge, enfermĂ©s dans quinze tondi, il reprĂ©sente les Mystères du Rosaire. Ă€ ses pieds, il peint deux angelots rĂ©pandant des pĂ©tales de roses accompagnĂ©s du petit saint Jean.

De retour Ă  Venise, au faĂ®te de la gloire maniĂ©riste du Titien, il rĂ©alise en 1542 pour l’église de Saint-Jean-et-Saint-Paul un Saint Antoine faisant l’aumĂ´ne :

« Le renvoi Ă  Carpaccio est Ă©vident [...] Ă€ l’emphase bouleversante des gloires titianesques, Lotto, par son horreur de la rhĂ©torique, oppose l’image ostensiblement bourgeoise d’une bureaucratie des grâces. Le saint y lie scrupuleusement les suppliques rassemblĂ©es par un acolyte, tout en Ă©coutant les anges lui parler Ă  l’oreille et en donnant ses instructions Ă  celui prĂ©posĂ© Ă  la cassette. Foi et Providence, donc, ne sont pas des entitĂ©s transcendantes mais des faits de ce monde, l’expression d’une rĂ©alitĂ© sociale : ce qui […] est une pensĂ©e d’une modernitĂ© que Titien, pourtant dernier des grands humanistes, n’a jamais conçue. C’est une modernitĂ© qui se traduit par la surprenante nouveautĂ© picturale des pauvres entassĂ©s au premier plan […] dans une zone qui appartient pour une part au tableau et pour l’autre au spectateur, ainsi mĂŞlĂ© Ă  cette masse de dĂ©vots implorants. Pour la première fois, Ă  l’inverse du chĹ“ur qui commente l’action, nous avons une foule qui y participe. »

— Argan

Les dernières années

Présentation au Temple, 1555, palais apostolique de Lorette.

Le dernier retable peint à Venise est la Madone et les saints de l’église San Giacomo dell’Orio, de 1546, année où il rédigea son testament :

« Si, dans ce testament je ne fais pas mention de parents de sang, c’est parce que ces rares personnes sont dĂ©jĂ  Ă  l’aise et n’ont pas besoin du peu de bien dont je dispose ; ils m’excuseront donc ».

En , Pierre l'Arétin lui envoie une lettre, teintée de son habituelle ironie, dans laquelle il vante la supériorité du Titien :

« (…) être dépassé dans le métier de peindre ne peut se comparer au fait de ne point trouver son égal en matière de dévotion. Ainsi, le ciel vous récompensera d’une gloire qui dépasse la louange de ce monde » .

Des soupçons de luthéranisme pèsent alors sur lui.

Après avoir vendu ses quelques biens, il retourne définitivement en dans la région des Marches.

En , il peint Ă  AncĂ´ne, pour l’église Saint-François, une Assomption ; pour gagner un peu d’argent, il organise une loterie dont les prix sont ses peintures et dessins invendus.

Livre des diverse dépenses de Lorenzo Lotto (novembre 1538 à sa mort) - Musée du Palais apostolique de Lorette

En , il entre à la Santa Casa de Lorette, où il est fait oblat, deux ans plus tard, oublié au point que personne ne prend la peine de noter la date de sa mort.

Il y laisse un livre de compte détaillé, commencé en , qui permet d'identifier ses dernières œuvres, nous apprend sur la vie d'un peintre provincial du XVIe siècle et donne des indications sur sa personnalité complexe et inquiète[1].

La PrĂ©sentation au Temple, du palais apostolique de Lorette, peinte d’une main tremblante, comme toujours sans aucune rhĂ©torique mais riche d’une pĂ©nĂ©trante Ă©motion, est sa dernière toile : en haut Ă  droite, pointe la figure d’un vieillard Ă  longue barbe blanche, dans laquelle on a voulu voir le dernier salut du peintre.

« Les dernières années de sa vie lui procurèrent bonheur et tranquillité d’âme, et qui plus est, lui apportèrent la vie éternelle. Ce qui ne lui serait peut-être pas arrivé s’il avait été impliqué autrement dans les choses de ce monde, lesquelles trop pesantes à qui place en elles sa fin dernière, ne laissent jamais l’esprit s’élever vers les biens véritables de l’autre vie, que sont la béatitude et la félicité. »

— Giorgio Vasari, Les Vies des meilleurs peintres, sculpteurs et architectes, édition de 1568.

Le portraitiste

Le Jeune Malade, 1527, Venise, Galerie de l'Académie.

Lorenzo Lotto fut un très grand portraitiste parce qu’il considĂ©rait chaque individu non comme le protagoniste d’une histoire, mais comme une personne quelconque, une parmi tant d’autres, avec laquelle on parle et on se comprend. Ă€ l'opposĂ© de ceux du Titien, les portraits de Lotto sont les premiers psychologiques : ce ne sont Ă©videmment pas des portraits d’empereurs ou de papes, mais des gens de la petite noblesse ou de la bonne bourgeoisie. Dans le nombre, figurent aussi ceux d’artistes, d’hommes de lettres ou d’ecclĂ©siastiques.

Sa grande découverte, qui fait la modernité de Lotto, est précisément celle du portrait comme dialogue, échange de confidence et de sympathie, entre un « soi » et un « autre ». Ils sont des témoignages authentiques et crédibles, même si la description physionomique n’est pas plus minutieuse que dans les portraits du Titien. Car, plutôt que de fixer le personnage tel qu’il est objectivement, Lotto préfère le montrer à l’instant où il se qualifie, où il s’adresse à un autre, et se prépare à un rapport humain sincère. Il ne dit pas : « admire-moi, je suis le roi, le pape, le doge, je suis le centre du monde » ; il dit plutôt : « voilà comment je suis fait à l’intérieur, voilà quels sont les raisons de ma mélancolie ou les fondements de ma foi, voilà quelles sont mes sympathies ».

Dans le portrait-dialogue, l’attitude du peintre est celle d’un confesseur, d’un interlocuteur qui pose les questions et interprète les réponses. […] La beauté qui irradie, comme une lumière intérieure, de ses personnages n’est pas une beauté naturelle, ni même une beauté spirituelle ou morale, mais simplement la beauté intérieure trahie, plus que révélée, par un regard, un sourire, la pâleur transparente d’un visage ou la molle attitude d’une main » (Argan).

Ses portraits montrent tous son respect de la nature, ses dons innĂ©s de dessinateur et une personnalitĂ© artistique remarquable. Il parvient toujours Ă  une silhouette hardie, Ă  un placement imposant du modèle dans la toile., au choix d'un geste parlant ou d'une nature morte Ă©vocatrice. La palette est superbe : ses bleu ardoise, ses rouges rutilants, ses vert olive et ses riches contrastes d'ombre et de lumière donnent vie et mouvement Ă  ses portraits aussi animĂ©s et magistraux que ceux de Titien, mais très diffĂ©rents[1].

Style

Dans ses premières Ĺ“uvres, son style est proche de celui de Bellini. En 1512, dans sa Mise au tombeau peinte pour une confrĂ©rie de Jesi, l'influence de la Mise au Tombeau de RaphaĂ«l est Ă©vidente, ainsi que l'effet dramatique dĂ©rivant des Lamentations padouanes de Donatello. Au cours des dix annĂ©es suivantes, il s'inspire plus encore de l'art du centre de l'Italie, de RaphaĂ«l et de Fra Bartolomeo, puis au milieu des annĂ©es 1520, du Corrège et des maniĂ©ristes florentins comme le Pontormo. Sa palette prend une Ă©motion et un Ă©clat stupĂ©fiants : roses et rouges violents, jaunes froids, vert olive pesants. La palette de ses dernières Ĺ“uvres Ă©voque la peinture allemande (Albrecht Altdorfer, GrĂĽnewald), mais on ignore comment il peut connaĂ®tre ses tableaux. Il en vit peut-ĂŞtre Ă  Venise oĂą il revenait souvent entre ses nombreuses commandes en province : les marchands d'Europe du Nord installĂ©s dans la ville avaient importĂ© des peintures allemandes. Dans ses toutes dernières Ĺ“uvres apparait une Ă©motion très intense. Les formes de la PietĂ  de 1545 (Brera) sont du XVIe siècle, mais la composition fait presque du tableau une remise Ă  jour des dernières PietĂ  de Botticelli comme celle de Poldi Pezzolo Ă  Milan. Nombre de ses retables sont affectĂ©s et tourmentĂ©s[1].

Fortune critique

Portrait d’Andrea Odoni, 1527
Buckingham Palace, Collections royales.

« On peut dire des yeux de la Vierge dans L'Annonciation de Recanati, qu’ils sont les plus Ă©mouvants de la peinture. ÉcarquillĂ©s, avec des pupilles grandes comme de sombres lacs plongĂ©s dans l’obscuritĂ© ; lacs du cĹ“ur, oĂą l’âme se dĂ©voile et s’effarouche, tremblant de se confesser, presque troublĂ©e par trop d’innocence […]. Chef-d’œuvre de l’anxiĂ©tĂ© et de la tristesse, des sentiments inĂ©vitables chez Lotto. »

— Arcangeli

« La parabole humaine et artistique de Lorenzo Lotto comprend l’éventail entier de la première moitiĂ© du Cinquecento. Le peintre vĂ©nitien le traversa avec une telle intensitĂ© existentielle et inventive qu’il devint l’un des plus fascinants et profond tĂ©moin de son temps […] un protagoniste de l’art de deux capitales Ă  leur apogĂ©e, Venise et Rome. Mais, dans les deux cas, il ne rĂ©ussit pas Ă  s’intĂ©grer Ă  la vie culturelle, souffrant, jeune homme, d’insupportables tensions et endurant, vieillard, de mortifiantes humiliations. Ainsi, seule la province lui donna sa vraie mesure : les Marches trĂ©visanes Ă  ses dĂ©buts, les prĂ©alpes bergamasques dans la phase intermĂ©diaire et peut-ĂŞtre la plus heureuse de sa vie, le littoral et les collines des Marches Ă  plusieurs reprises, jusqu’à l’ultime refuge, les cellules du sanctuaire de Lorette.

ImprĂ©visible, autonome, parfois mĂŞme ironique, Lotto Ă©labora une expression figurative indĂ©pendante, difficilement rattachable Ă  un courant, mais pourtant liĂ©e directement Ă  une longue sĂ©rie de rencontres. Peu d’autres maĂ®tres du Cinquecento ont eu une aussi vaste connaissance de l’art de leur Ă©poque : Lotto a su les exploiter, en retirant des idĂ©es toujours importantes mais jamais dĂ©cisives. Ainsi, les rĂ©fĂ©rences aux autres artistes s’accumulent : Giovanni Bellini, Alvise Vivarini, Giorgione, DĂĽrer, RaphaĂ«l, LĂ©onard de Vinci, Le Corrège, Moretto, Gaudenzio Ferrari, Titien, Giovanni Gerolamo Savoldo…

[…] Le chemin parcouru à Bergame est peut-être le plus riche d’idées et de solutions […] il ne fait aucun doute que l’arrivée en Lombardie signifie un contact direct avec l’art de Léonard et de ses suiveurs, mais une nette influence n’est reconnaissable que dans un nombre restreint d’œuvres […]. Avec le groupe des bressans, Moretto, Il Romanino, Giovanni Gerolamo Savoldo, il partage l’appartenance à une aire vénéto-lombarde, et des commanditaires aux exigences similaires; avec Gaudenzio Ferrari, un sens de la poésie populaire mais jamais banal, avec Le Pordenone, une imagination audacieuse et une certaine monumentalité. Il est intéressant d’envisager, même s’il reste invérifiable, le contact avec l’art allemand et en particulier celui d’Hans Holbein. Le mystérieux jeu de références réciproques avec Le Corrège laisse la porte ouverte à toutes les hypothèses […].

Ă€ Venise, il se heurte Ă  un environnement dominĂ© par Le Titien, trop Ă©loignĂ© de son art. En l’espace de vingt ans, il recevra seulement trois commandes, victime d’un ostracisme qui dura jusqu’au XXe siècle. Ce n’est en fait qu’en 1895, grâce Ă  Bernard Berenson, que les critiques ont redĂ©couvert le maĂ®tre, jadis considĂ©rĂ© comme un contre-exemple […]. La redĂ©couverte de Lotto est une des conquĂŞtes majeures du Novecento : ses compositions religieuses et, surtout, ses portraits, sont aujourd’hui considĂ©rĂ©s par les spĂ©cialistes et le public comme faisant partie des peintures les plus Ă©mouvantes du Cinquecento. »

— Zuffi

Ĺ’uvres

Formation

  • Polyptyque de Recanati, 1508, huile sur panneau, 227 Ă— 108 cm, Recanati, Museo Civico Villa Coloredo Mels. Polyptyque dĂ©membrĂ© au XVIIIe siècle puis reconstituĂ© en 1914.
  • Vierge Ă  l’Enfant avec les saints François, Jean-Baptiste, JĂ©rĂ´me et Catherine, ca. 1508, huile sur panneau, 40 Ă— 29 cm, Cracovie, Muzeum Narodowe.
  • Saint Joseph et les prĂ©tendants de Marie, huile sur panneau, 46 x 34,4cm, env.1508, Thyssen Bornemisza Coll. MusĂ©e national d’art de Catalogne, Barcelone.

Retour dans les Marches

  • Portrait de bijoutier, 1509–1512, huile sur toile, 80 Ă— 75 cm, Los Angeles, Paul Getty Museum.
  • DĂ©position de la Croix, 1512,Jesi, Pinacothèque civique du Palazzo Pianetti.
  • Transfiguration, 1512, huile sur panneau, 300 Ă— 203 cm, Recanati, MusĂ©e civique de la Villa Colloredo-Mels.
  • Saint Jacques pèlerin, 1512, Recanati, MusĂ©e Civique de la Villa Colloredo-Mels.
  • Le Christ conduit les apĂ´tres sur le mont Tabor, 1512, huile sur panneau, 26,5 Ă— 57,5 cm, Saint-PĂ©tersbourg, Ermitage, panneau de la prĂ©delle de la Transfiguration.
  • Judith avec la tĂŞte d’Holopherne, 1512, huile sur panneau, 20 Ă— 15 cm, Rome, Banca Nazionale del Lavoro.
  • Saint Vincent Ferrier en gloire, 1513, Recanati, Ă©glise Saint-Dominique.
  • Mise au tombeau, 1513-1516, huile sur panneau, 50 Ă— 96 cm, Bergame, AcadĂ©mie Carrara.
  • Lapidation de saint Étienne, 1513-1516, huile sur panneau, 51 Ă— 97 cm, Bergame, AcadĂ©mie Carrara.
  • Saint Dominique de Guzman ressuscite NapolĂ©on Orsini, 1513-1516, huile sur panneau, 51 Ă— 97 cm, AcadĂ©mie Carrara, Bergame.
  • Saint JĂ©rĂ´me pĂ©nitent, 1515, huile sur toile, Allentown (Pennsylvanie), Art Museum.
  • Le MĂ©decin Giovanni Agostino della Torre et son fils Niccolo, 1515, huile sur toile, 84 Ă— 68 cm, National Gallery, Londres
  • Retable de saint BarthĂ©lemy dit retable Colleoni Martinengo 1516, huile sur panneau, 520 Ă— 250 cm, Bergame, Ă©glise de San Bartolomeo
  • Suzanne et les Vieillards, 1517, huile sur panneau, 66 Ă— 50 cm, Florence, Offices.
  • Lucina Brembati, ca 1518, huile sur panneau, 52 Ă— 44 cm, Bergame, AcadĂ©mie Carrara.
  • Saint JĂ©rĂ´me pĂ©nitent, v. 1518, huile sur panneau, 55,8 Ă— 40 cm, musĂ©e national d'art de Roumanie, Bucarest
  • Vierge Ă  l’Enfant, saint Roch et saint SĂ©bastien, 1518, huile sur toile, 81,8 Ă— 108,5 cm, Ottawa, MusĂ©e des beaux-arts du Canada[2].
  • Autoportrait, ca 1520, huile sur toile, 71 Ă— 61 cm, San Francisco, musĂ©e des beaux-arts.
  • L'Adieu du Christ Ă  sa mère, 1521, huile sur toile, 126 Ă— 99 cm, Berlin, Staatliche Museen.
  • Retable de saint Bernardin, 1521, huile sur panneau, 300 Ă— 275 cm, Bergame, San Bernardino in Pignolo.
  • Vierge trĂ´nant avec l’Enfant, sainte Catherine, saint Augustin, saint SĂ©bastien, saint Antoine et saint Jean enfant, 1521, huile sur panneau, 287 Ă— 267 cm, Bergame, Ă©glise Santo Spirito.
  • Sainte Catherine, 1522, huile sur panneau, 57 Ă— 50 cm, National Gallery of Art, Washington
  • Adoration de l’Enfant, 1523, huile sur panneau, 46 Ă— 36 cm, National Gallery of Art, Washington
  • Mariage mystique de sainte Catherine avec le donateur Niccolo Bonghi, 1523, huile sur toile, 189 Ă— 134 cm, AcadĂ©mie Carrara, Bergame
  • Marsilio Cassotti et son Ă©pouse Faustine, 1523, huile surpanneau, 71 Ă— 84 cm, Madrid, musĂ©e du Prado.
  • Sainte TrinitĂ©, 1523-24, huile sur toile, 170 Ă— 115 cm, Bergame, Ă©glise Sant’Alessandro della Croce.
  • Sainte Famille avec saint JĂ©rĂ´me et saint Nicolas da Tolentino, 1524, huile sur toile, 94 Ă— 78 cm, Boston, musĂ©e des beaux-arts.
  • Mariage mystique de sainte Catherine avec des saints, 1524, huile sur toile, 98 Ă— 115 cm, Galerie nationale d'art ancien (Rome).
  • Portrait d'un couple mariĂ©, 1524, huile sur toile, 96 Ă— 116 cm, Saint-PĂ©tersbourg, musĂ©e de l'Ermitage.
  • Oratoire Suardi, 1524, fresques, Trescore Balneario.

Venise

  • Scènes de la Vie de Marie, 1525, fresques, Bergame, Ă©glise San Michele al Pozzo Bianco.
  • NativitĂ©, 1525, fresque, Credaro, Ă©glise San Giorgio.
  • Vierge Ă  l’Enfant et deux donateurs, 1525–1530, huile sur toile, 85 Ă— 115 cm, Los Angeles, Paul Getty Museum.
  • VĂ©nus et Cupidon, v. 1525, huile sur toile, 92,4 Ă— 111,4 cm, Metropolitan Museum of Art, New York
  • Portrait de jeune homme au livre, 1526, huile sur panneau, 47 Ă— 38 cm, Milan, château des Sforza.
  • Vierge Ă  l’Enfant avec saint Joseph et saint JĂ©rĂ´me dite Madone des Roses, 1526, Jesi, Pinacothèque civique du Palazzo Pianetti.
  • Annonciation, 1526, Jesi, Pinacothèque civique du Palazzo Pianetti.
  • Le Christ et la femme adultère, ca 1528, huile sur toile, 124 Ă— 156 cm, Paris, musĂ©e du Louvre.
  • Adoration de l’Enfant, huile sur toile, 150 Ă— 237 cm, Paris, MusĂ©e du Louvre.
  • Le Christ portant la Croix ou Portement de la Croix, 1526, huile sur toile, 66 Ă— 60 cm, Paris, Louvre. Ce tableau a Ă©tĂ© redĂ©couvert en 1980 parmi un lot de vieilleries vendu par les religieuses de la congrĂ©gation de Saint-Charles-BorromĂ©e au Puy-en-Velay Ă  un antiquaire. L'Ĺ“uvre, signĂ©e « Laur Lotus » leur avait Ă©tĂ© donnĂ©e jadis par un Ă©vĂŞque du Puy et Ă©tait tombĂ©e dans l'oubli. Le Louvre s'en est portĂ© acquĂ©reur en 1983 pour la somme de 3,25 millions de francs français[3].
  • Saint JĂ©rĂ´me, huile sur panneau, 51 Ă— 40 cm, Hambourg, Kunsthalle.
  • Portrait de jeune homme, huile sur toile, 47 Ă— 38 cm, Berlin, Staatliche Museen.
  • Portrait d’architecte, huile sur toile, 108 Ă— 86 cm, Berlin, Staatliche Museen.
  • Le Jeune Malade, ou Portrait d'un gentilhomme au livre, 1527, huile sur toile, 98 Ă— 116 cm, Gallerie dell'Accademia de Venise. Ce tableau reprĂ©sente Pierre Francesco II (dit Vicino) Orsini, seigneur de Bomarzo (1523-1585).
  • Portrait d’Andrea Odoni, 1527, huile sur toile, 104,3 Ă— 116,8 cm, Buckingham Palace, collections royales.
  • L’Annonciation au chat, 1528, huile sur panneau, 166 Ă— 114 cm, Recanati, Museo Civico Villa Coloredo Mels.
  • La Vierge Ă  l’Enfant avec sainte Catherine d’Alexandrie et saint Thomas, ca.1528-30, huile sur toile, 113,5 Ă— 152, Vienne, Kunsthistorisches Museum.
  • L'Orfèvre au trois visages, 1529-1530, huile sur toile, 52 Ă— 79 cm, Vienne, Kunsthistorisches Museum.
  • Saint Nicolas en gloire, 1529, huile sur toile, 335 Ă— 188 cm, Venise, Église Santa Maria dei Carmini
  • Le Repos pendant la fuite en Égypte avec sainte Justine, 1530, huile sur toile, 82 Ă— 132,5 cm, Saint-PĂ©tersbourg, Ermitage.
  • La Crucifixion, 1531, huile sur panneau, 450 Ă— 250 cm, Ă©glise Santa Maria, Monte San Giusto, (Province de Macerata).
  • La Visitation, 1531, Jesi, Pinacothèque civique du Palazzo Pianetti.

Lorette et dans les Marches

Hors des Marches

  • le Grand Retable de Cingoli, Palais communal de Cingoli
    le Grand Retable de Cingoli, Palais communal de Cingoli
  • Le Polyptyque monumental de saint Dominique, MusĂ©e civique de la Villa Colloredo Mels Ă  Recanati, 1508
    Le Polyptyque monumental de saint Dominique, Musée civique de la Villa Colloredo Mels à Recanati, 1508
  • Christ portant La Croix, Louvre
    Christ portant La Croix, Louvre
  • Noces Mystiques de sainte Catherine, Accademia Carrara, Bergame
    Noces Mystiques de sainte Catherine, Accademia Carrara, Bergame
  • Christ et la femme adultère (deux versions existent, la première au Louvre, la seconde Ă  Lorette au Palais apostolique.
    Christ et la femme adultère (deux versions existent, la première au Louvre, la seconde à Lorette au Palais apostolique.
  • La sainte Famille avec Anges et Saints. Louvre
    La sainte Famille avec Anges et Saints. Louvre

Notes et références

  1. Linda Murray, La Haute Renaissance et le maniérisme, Paris, Editions Thames & Hudson, , 287 p. (ISBN 2-87811-098-6), pp. 94-97.
  2. Marie-Eve Cousineau, « Les coups de cœur de monsieur le directeur », L’actualité,‎ , sur lactualite.com (lire en ligne)
  3. Cf. François Duret-Robert, Le Louvre sommé de rendre un tableau, « Connaissance des Arts », n° 389-390, juillet-août 1980, page 19.
  4. « Portrait d'homme au feutre », sur www.beaux-arts.ca (consulté le )

Bibliographie

  • (it) Arcangeli, Pittori nelle Marche fra '500 e '600, catalogue, Urbino, 1979.
  • (it) Brown D. A., P. Humfrey P., Lucco M. (dir.), Lorenzo Lotto. Il genio inquieto del Rinascimento, catalogue de l’exposition, Bergame, 1998.
  • (it) Giulio Carlo Argan, Storia dell’arte italiana, Florence, 1968.
  • Sylvie Chesnay, « Lorenzo Lotto », Connaissance des Arts, no 125 H.S.,‎ .
  • (it) Colalucci, Lotto, Florence, 1994 (ISBN 8809761871).
  • (it) Cortesi Bosco, Gli affreschi dell’oratorio Suardi. Lorenzo Lotto nella crisi della Riforma, Bergame, 1980.
  • (it) Gentili, I giardini della contemplazione. Lorenzo Lotto 1503 – 1512, Rome, 1985.
  • Luigi Lanzi, Histoire de la peinture en Italie : depuis la renaissance des beaux-arts jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, Seguin, Paris, 1824.
  • (it) Mariani Canova, L’opera completa di Lorenzo Lotto, Milan, 1975.
  • (it) Mascherpa, Lorenzo Lotto a Bergamo, Milan, 1971.
  • (it) Giorgio Vasari, Le Vite, 1568, p. 156.
  • (it) Zampetti Pietro, Lorenzo Lotto, Milan, 1965.
  • Mauro Zanchi :
    • (it) Lorenzo Lotto e l'immaginario alchemico- Le "imprese" nelle tarsie del coro della Basilica de S. Maria Maggiore in Bergamo, Bergame, Clusone, 1997.
    • (fr) Lorenzo Lotto et l’imaginaire alchimique : les imprese dans les marqueteries du chĹ“ur de la basilique de S. Marie Majeure Ă  Bergame, Ferrari, Bergame, 1998.
    • (it) La Bibbia secondo Lorenzo Lotto. Il coro ligneo della Basilica di Bergamo intarsiato da Capoferri, Bergame, 2006 (ISBN 88-87489-46-7).
    • (it) Lotto. I simboli, Florence, Giunti, 2011 (ISBN 88-09-76478-1).
    • (it) In principio sarĂ  il Sole. Il coro simbolico di Lorenzo Lotto, Florence-Milan, Giunti, 2016 (ISBN 978-88-09-83057-8).
  • (it) Zuffi, Lotto, Milan, 1992 (ISBN 8843543652).
  • Catalogue de l'exposition Lorenzo Lotto : 1480-1557, Galerie nationale du Grand Palais, du au , RMN, Paris, 1998.

Liens

Articles connexes

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