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Lac des Deux Montagnes

Le lac des Deux Montagnes est une étendue d'eau douce située au Québec (Canada). C’est un des deux lacs qui baignent l’île de Montréal. Le lac des Deux Montagnes est un élargissement de la rivière des Outaouais en amont de l'archipel d'Hochelaga.

Lac des Deux Montagnes
Image illustrative de l’article Lac des Deux Montagnes
Le lac vu depuis l'anse à l'Orme, les collines d'Oka en arrière-plan.
Administration
Pays Drapeau du Canada Canada
Province Drapeau du Québec Québec
Région Laurentides, Montérégie, Montréal et Laval
MRC Deux-Montagnes, Vaudreuil-Soulanges et Montréal
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 45° 27′ 03″ N, 74° 00′ 00″ O[1]
Superficie 150 km2[1]
Longueur 43 km[1]
Largeur 10 km[1]
Profondeur
· Maximale

49,987 m[2]
Hydrographie
Alimentation Rivière des Outaouais
Émissaire(s) Rivière des Outaouais
Rivière des Mille Îles
Rivière des Prairies
ĂŽles
Nombre d’îles 62
ĂŽle(s) principale(s) 26
Géolocalisation sur la carte : région métropolitaine de Montréal
(Voir situation sur carte : région métropolitaine de Montréal)
Lac des Deux Montagnes
Géolocalisation sur la carte : Québec
(Voir situation sur carte : Québec)
Lac des Deux Montagnes

Hydrographie

Le lac a une superficie d'environ 150 km2. Sa longueur fait 43 km et sa largeur est de 10 km ou moins suivant l'endroit. Il couvre approximativement l'espace entre le barrage de Carillon et celui de Grand-Moulin, lĂ©gèrement en amont de la confluence de l'Outaouais avec la rivière des Mille-ĂŽles. Le lac des Deux-Montagnes constitue la frontière naturelle des rĂ©gions des Laurentides, de Vaudreuil-Soulanges, de Laval et de MontrĂ©al. Le lac fait partie de la RĂ©gion hydrographique de l'Outaouais et de MontrĂ©al (04).

Affluents

Le lac tire l’essentiel de son eau de la rivière Outaouais (lac de barrage Dollard-des-Ormeaux) dont il est un élargissement. De plus, sept moyennes et petites rivières se jettent dans le lac des Deux Montagnes. Sur la rive droite la rivière Rigaud, la rivière à la Raquette, la rivière Viviry[3]. Plus en aval, à Vaudreuil-Dorion, toujours rive droite, la rivière Quinchien apporte sa contribution ainsi que, sur l’île de Montréal, la rivière à l’Orme. Sur la rive gauche, la rivière du Nord et la rivière aux Serpents dans le Parc national d'Oka. Quelques ruisseaux complètent le portrait, dont le ruisseau Rousse[4] qui se jette dans la Grande Baie, près de Pointe-Calumet et le ruisseau Belle-Plage à l’entrée de Vaudreuil-sur-le-Lac.

  • L’Outaouais a un dĂ©bit moyen de 1 940 m3/s Ă  la tĂŞte du lac et jusqu’à 8 400 m3/s en pĂ©riode de crue.
  • La rivière du Nord a un dĂ©bit moyen de 42 m3/s Ă  son point de confluence avec le lac.
  • Les autres cours d’eau apportent ensemble un dĂ©bit moyen de 15 m3/s au lac.

Émissaires

Ă€ la sortie, ses eaux alimentent la rivière des Mille ĂŽles, la rivière des Prairies d’une part, et la rivière des Outaouais qui reprend sur une courte distance son cours, d’autre part. Les deux premières s’écoulent vers le nord-est, formant deux branches autour de l'Ă®le JĂ©sus, pour se jeter ensuite dans le fleuve Saint-Laurent quelque 50 km en aval. En direction sud, l’eau s’écoule en formant des rapides ayant une dĂ©nivelĂ©e d’environ m, en contournant Ă  l’ouest l'Ă®le Perrot sur une distance d’environ km, et d’autre part en passant entre l’Île de MontrĂ©al et l’Île Bellevue tout en s’engouffrant dans les mĂ©andres serrĂ©s dus Ă  la prĂ©sence de l’Île Claude et de l’Île Perrot, dans un dĂ©dale crĂ©ant des rapides d’une dĂ©nivelĂ©e Ă©quivalente du cĂ´tĂ© est. En ces deux points, le lac des Deux Montagnes rejoint le lac Saint-Louis qu’il alimente de ses eaux brunes.

Profondeur

  • De l’embouchure de la rivière des Prairies Ă  Laval-sur-le-Lac, jusqu’à une droite tirĂ©e entre le Cap Ă  l’Orme et la Pointe au Calumet, la profondeur du lac varie entre 1,2 m et 2,1 m. Puis, elle atteint en moyenne 2,13 m jusqu’à La Barque, un rocher Ă  fleur d’eau entourĂ© de quelques hauts-fonds. Ă€ partir de ce point, la profondeur se maintient au-delĂ  des m sur la plus grande partie du lac (exception faite des baies), allant jusqu’à 11 mètres et plus dans le chenal principal. Le point le plus profond notĂ© sur la carte marine est devant la Pointe Parsons Ă  Hudson oĂą le lac plonge Ă  près de 50 m. Les baies sont peu profondes. Celle de Vaudreuil est sous les m Ă  bonne distance du rivage et elle est parsemĂ©e de hauts-fonds. Les baies d'Oka, des Indiens, de Saint-Placide et de Choisy affichent une profondeur moyenne de 1,80 m mais celle-ci se hausse Ă  1,5 m loin du rivage. La baie du Fer Ă  Cheval est un marais, la baie de Rigaud et celle de Carillon ont une profondeur qui oscille autour de 0,9 m.
  • Le niveau d'eau du lac Ă  la station hydromĂ©trique de Pointe-Calumet varie en moyenne sur 25 ans entre 21,5 m en septembre et 23,0 m en avril. Les niveaux minimum et maximum observĂ©s ont Ă©tĂ© de 21,19 m () et 24,77 m () respectivement. L'afflux d'eau survient le plus souvent dans les derniers jours de mars, Ă  la fonte des neiges, ce qui explique la grande variabilitĂ© du niveau maximal[5].
  • Crue du . Ă€ midi ce jour-lĂ , le niveau du lac s’est hissĂ© Ă  un haut historique de 24,77 mètres (station hydromĂ©trique de Pointe-Calumet), provoquant de nombreuses inondations et des dommages considĂ©rables aux habitations riveraines et aux infrastructures municipales. La situation a entraĂ®nĂ© le dĂ©cret de l’état d’urgence dans plusieurs municipalitĂ©s ainsi que le recours Ă  l'aide des forces armĂ©es.

Écluses

Deux écluses, à chaque extrémité du lac, permettent aux bateaux d’entrer dans le lac des Deux Montagnes et d’en sortir, de la mi-mai à la mi-octobre.

  • Le canal de Carillon est l’aboutissement des efforts dĂ©ployĂ©s au fil des siècles pour permettre la libre circulation des bateaux dans l’axe de navigation MontrĂ©al-Ottawa-Kingston. Passer du lac des Deux Montagnes Ă  la rivière Outaouais au-delĂ  de l’obstacle naturel que constituaient les rapides du Long-Sault exigeait qu’on mette pied Ă  terre et qu’on effectue une sĂ©rie de portages totalisant plusieurs kilomètres de Carillon Ă  Grenville. Le passage des navires Ă©tait impossible. D’oĂą la nĂ©cessitĂ© de canaliser la voie d’eau et d’y installer un système d’écluses. Avant qu’Hydro-QuĂ©bec construise la centrale de Carillon (de 1959 Ă  1963) pour produire de l’électricitĂ©, jusqu’à pas moins de onze Ă©cluses furent jadis nĂ©cessaires au passage des bateaux Ă  cet endroit. Le barrage vint noyer tous ces rapides, crĂ©ant ainsi un bassin en amont, le lac Dollard-des-Ormeaux, et une dĂ©nivellation abrupte de 20 mètres concentrĂ©e en un seul endroit. Une seule Ă©cluse devenait alors suffisante.
  • L’écluse de Sainte-Anne est situĂ©e Ă  Sainte-Anne-de-Bellevue. Les travaux de construction ont durĂ© 3 ans, de 1840 Ă  1843. Elle permet de franchir la diffĂ©rence de niveau de 1 mètre entre le lac des Deux Montagnes (en amont) et le lac Saint-Louis (en aval). L’écluse actuelle a Ă©tĂ© amĂ©nagĂ©e en appoint Ă  la première — qui est demeurĂ©e en opĂ©ration jusqu’au dĂ©but des annĂ©es 1900 — et construite parallèlement Ă  celle-ci, entre 1875 et 1882 pour permettre le passage plus rapide vers l’Outaouais. Elle fait 54,86 m de longueur (180 pieds)[6].

Rives

Les rives du lac des Deux Montagnes comportent deux anses, quinze baies, un cap, trois plages publiques, trente pointes et plusieurs zones humides.

Anses

  • Anse de Vaudreuil
  • Anse Ă  l’Orme

Baies de la rive nord

  • Baie des Seigneurs
  • Baie de Carillon
  • Baie du Fer Ă  Cheval
  • Baie de Saint-Placide
  • Baie des Indiens
  • Baie d'Oka
  • La Grande Baie

Baies de la rive sud

  • Baie de Brazeau
  • Baie de Rigaud
  • Baie Quesnel
  • Baie de Choisy
  • Baie de Como
  • Baie de l’Île Cadieux
  • Baie de Vaudreuil
  • Baie Forget

Cap

  • Cap Ă  l’Orme

Plages publiques

Pointes de la rive nord

  • Pointe au Foin
  • Pointe aux Roches
  • Pointe Ouellette
  • Pointe Lavigne
  • Pointe Ă  Masson
  • Pointe aux Anglais
  • Pointe d'Oka
  • Pointe aux Bleuets
  • Pointe au Calumet

Pointes de la rive sud

  • Pointe Larocque
  • Pointe Brazeau
  • Pointe Ă  Toussaint
  • Pointe au Sable
  • Pointe aux DorĂ©s
  • Pointe Portelance
  • Pointe Ă  la Raquette
  • Pointe Locus
  • Pointe Graham
  • Pointe Parsons
  • Pointe Boyer
  • Pointe Cavagnal
  • Pointe aux Moutons
  • Pointe Abbot
  • Pointe Angus
  • Pointe Wanklyn
  • Pointe Forget
  • Pointe Boyer
  • Pointe Madeleine
  • Pointe Monk
  • Pointe aux Carrières

Les zones humides ne sont pas nommées. Il en est question plus loin dans la section Flore.

ĂŽles

Le lac des Deux Montagnes compte plusieurs dizaines d’îles, une presqu’île, des battures et des hauts-fonds.

  • Les plus petites Ă®les sont anonymes.
  • La majoritĂ© des Ă®les du lac sont inhabitĂ©es.
  • Cinq d’entre elles ont une vocation Ă©cologique ou environnementale : la presqu’île Robillard, qu’on peut joindre par la route, recèle la RĂ©serve Ă©cologique de la Presqu’île Robillard, l’île Carillon est un des 28 refuges d’oiseaux migrateurs du QuĂ©bec et recèle le ROM de Carillon, et les Ă®les Avelle, Wight et Hiam dans la baie de Vaudreuil forment la rĂ©serve Ă©cologique des ĂŽles-Avelle-Wight-et-Hiam.
  • Les autres Ă®les n’ont pas de vocation particulière.
  • Dans la partie ouest du lac on retrouve la presqu’île Robillard, l’île de Carillon, l’île Jones, l’île Rita dans la baie de Rigaud, les Ă®les PelĂ©es, l’île Hay, l’île Ă  RittĂ© et l’île Robidoux.
  • Dans la partie est, et notamment dans la baie de Vaudreuil on trouve une vingtaine d’îles, la plupart Ă©tant nommĂ©es : Todd, Rainville, BĂ©ique, Sunset, Wight, Hiam, Avelle, Hog, Charlotte, aux Chèvres, Cousineau, Lamontagne, aux Plaines, Claude, Bellevue et Girwood. L’île Sunset est une Ă®le privĂ©e habitĂ©e par son propriĂ©taire et reliĂ©e Ă  la municipalitĂ© de Terrasse-Vaudreuil par un petit pont. L’île Roussin est juste Ă  la pointe de Laval-sur-le-Lac et est une des trois qui soient accessibles par la route.
  • Outre ces terres bien visibles et parfois bien fournies en vĂ©gĂ©tation on retrouve quelques battures et hauts-fonds comme la batture du Corbeau, le haut-fond d’Hudson, la Barque, la GoĂ©lette et le Petit Rocher.
  • L'ĂŽle-Cadieux constitue Ă  elle seule une petite municipalitĂ©.
  • L’île aux Tourtes a donnĂ© son nom au pont qui traverse le lac Ă  cet endroit.
  • L’île BoisĂ©e, l’île JĂ©sus, l’île Bizard, l’île de MontrĂ©al et l’île Perrot sont baignĂ©es par le lac mais ne sont pas entièrement incluses dans ses eaux.

Faune

Poissons

Amphibiens et reptiles

  • Les amphibiens et les reptiles sont prĂ©sents dans l’écosystème mais selon l’état actuel des recherches il n’existe pas « d’inventaire systĂ©matique » de ces espèces. On croit toutefois que 18 espèces d’amphibiens sur les 21 recensĂ©es dans le sud-ouest du QuĂ©bec pourraient se retrouver dans le lac et jusque dans les rivières des Prairies et des Mille ĂŽles. Quant aux reptiles, la plupart de ceux qui vivent au QuĂ©bec se retrouvent aussi dans l’écosystème du lac des Deux Montagnes. La tortue gĂ©ographique est une des espèces qu’on peut observer.

Oiseaux

Mammifères

Espèces en péril

Flore

Les milieux humides sont bien présents dans le lac des Deux Montagnes. On en distingue quatre : l’herbier aquatique, le marais, la prairie humide, le marécage (dont on distingue deux types : arbustif et arboré). On y trouve des plantes aquatiques submergées en nombre important mais seules deux espèces prolifèrent : la vallisnérie d'Amérique et le myriophylle de Sibérie. La végétation flottante est surtout représentée par la nymphée tubéreuse. Les algues filamenteuses sont aussi abondantes en certaines zones du lac. Les marais abritent la zizanie à fleurs blanches, le scirpe des étangs, le rubanier à gros fruits et le scirpe des rivières. Les prairies humides et les marécages arbustifs sont le refuge du phalaris roseau, du céphalanthe occidental, du saule et du cornouiller stolonifère. Les marécages arborés voient croître l’érable argenté, qui abonde. Dans les endroits mieux drainés, on retrouve à travers les érables des caryers ovales, des caryers cordiformes, des chênes bicolores et des chênes à gros fruits. En zone plus humide, l’érable argenté se retrouve en compagnie du frêne de Pennsylvanie et du céphalanthe occidental.

Fait unique dans l’archipel d'Hochelaga (archipel de Montréal), une chênaie regroupant le chêne rouge et le chêne blanc se trouve dans la réserve écologique des Îles-Avelle-Wight-et-Hiam, dans la baie de Vaudreuil.

Le corridor écoforestier de la rivière à l'Orme abrite la véronique mouron d'eau, une plante rare au Québec[8].

Municipalités riveraines

Le lac des Deux Montagnes est borné par les municipalités régionales de comté ou territoires équivalents d'Argenteuil, de Deux-Montagnes, de Vaudreuil-Soulanges, de Laval et de Montréal.

Dix-huit municipalités, arrondissements ou quartiers, un établissement amérindien, quatre parcs-nature ainsi que le Parc national d'Oka bordent le lac. Ils sont énumérés ici dans l’ordre en partant de la pointe ouest du lac, au barrage de Carillon, en longeant la rive nord et en allant vers l’est, puis retour vers le point de départ par la rive sud.

Ponts et traversiers

pont de l'ĂŽle-aux-Tourtes
  • Le lac peut ĂŞtre traversĂ© Ă  la traverse Pointe-Fortune-Carillon et Ă  la traverse Oka-Hudson. Cette dernière est ouverte du dĂ©but avril jusqu’à la fin novembre puis fait relâche jusqu’à ce que la glace soit suffisamment prise pour assurer l’établissement d’un pont de glace dont l’ouverture est parfois tardive (mi-fĂ©vrier) et pour une courte durĂ©e. PiĂ©tons et vĂ©los sont les bienvenus sur les traversiers.
  • Le pont de l'ĂŽle-aux-Tourtes relie l’île de MontrĂ©al Ă  la rive sud du lac Ă  la hauteur de Vaudreuil-Dorion, de Vaudreuil-sur-le-lac et de l’Île Cadieux. Ce pont est situĂ© sur l’autoroute 40.
  • Pour joindre l’Île Cadieux il faut traverser un petit pont qui la relie Ă  Vaudreuil-sur-le-lac. L’actuel pont de l’Île Cadieux, construit dans les annĂ©es 1960, est en bĂ©ton et il a deux voies. Il a Ă©tĂ© prĂ©cĂ©dĂ© d’un pont Ă  une seule voie, en acier, construit dans les annĂ©es 1920, lui-mĂŞme prĂ©cĂ©dĂ© d’un tout premier pont en bois, construit au dĂ©but des annĂ©es 1900[9].
  • Un petit pont asphaltĂ© avec une bordure en pierre donne accès l’île Roussin Ă  partir de Laval-sur-le-lac.
  • Un passage strictement cyclable et piĂ©tonnier est amĂ©nagĂ© sur le barrage du Grand-Moulin et permet de joindre les rives de Laval-sur-le-lac et de Deux-Montagnes.
  • Un petit pont de bois donne accès Ă  la presqu’île Robillard.
  • Le pont Galipeault donne accès Ă  l’Île Perrot Ă  partir de Sainte-Anne-de-Bellevue sur l’île de MontrĂ©al, en enjambant le canal du mĂŞme nom et les rapides qui laissent s’écouler l’eau du lac des Deux Montagnes dans le lac Saint-Louis. Ce pont est situĂ© sur l’autoroute 20.
  • Le pont Taschereau donne accès Ă  Vaudreuil-Dorion Ă  partir de l’île Perrot en enjambant l’ultime portion du lac, redevenu l’Outouais, avant qu’il ne se jette dans le lac Saint-Louis. Ce pont est situĂ© sur l’autoroute 20 en continuitĂ© du pont Galipeault.
  • Trois ponts ferroviaires viennent complĂ©ter les traversĂ©es : le pont du Canadien Pacifique, celui du Canadien National et celui de l’Agence mĂ©tropolitaine de transport (AMT) entre la gare de Grand-Moulin et celle de Sainte-DorothĂ©e sur la ligne Deux-Montagnes.

Pipelines

Deux pipelines traversent le lac des Deux Montagnes, l’un au pied du barrage de Carillon (l’oléoduc 9B de la société Enbridge inc.) et l’autre (le Pipeline Ontario-Québec de la société Pipeline Trans-Nord inc.) entre Como et Oka[10]. Une troisième compagnie, Transcanada inc., projette d’installer (en 2020) un nouveau pipeline (le projet Énergie Est), qui passerait lui aussi dans les eaux du lac, puis dans celles du fleuve Saint-Laurent pour rejoindre Saint-John au Nouveau-Brunswick.

Toponymie

Le Français Étienne Brûlé est le premier Européen à remonter le cours de la rivière des Outaouais, vraisemblablement autour de l’année 1610[11]. Samuel de Champlain le désigne sous le lac de Médicis sur une carte de 1612, en l'honneur de Marie de Médicis, régente de France, puis lac de Soissons sur sa carte de 1632, rappelant Charles de Bourbon, comte de Soissons, lieutenant général de la Nouvelle-France. Le toponyme actuel est utilisé au moins à partir de 1674, comme l'atteste le compte rendu de voyage du jésuite Antoine Dalmas. Le plan d'eau a également été appelé lac Maupas et lac de la Chaudière[12].

Trois hypothèses

Ce nom de « Deux Montagnes » n’a pas d’explication attestée. Deux hypothèses sont énoncées par la Commission de toponymie du Québec qui juge prudemment qu’il en existe « au moins deux ». Soit les deux montagnes en question sont « probablement les deux plus hauts sommets » des collines d'Oka, le mont Bleu et le calvaire d'Oka, situées au nord du lac soit on a considéré l’ensemble des collines d'Oka d’une part et le mont Rigaud d’autre part, situées sur les deux rives opposées. Une troisième hypothèse[13] favorise plutôt la montagne du Calvaire et la montagne « Jumelle », toutes deux visibles du lac, ce qui, souligne l’auteur, était le point de vue des voyageurs découvrant le lac en arrivant de Montréal. Observation qui se répercute sur les cartes anciennes qui toutes indiquent la présence de deux montagnes sur la rive nord du lac. Ainsi, le relevé topographique des lieux ne peut pas constituer à lui seul une garantie quant à la dénomination du lac car la montagne du Calvaire est bel et bien la moins élevée des quatre mais sa position fait qu’elle est visible et apparaît à l’œil du voyageur presque de même hauteur que sa voisine, la montagne « Jumelle ».

Quatre sommets dominent le lac des Deux Montagnes.

  • Le mont Bleu culmine Ă  250 mètres
  • La montagne « Jumelle » culmine Ă  220 mètres
  • La montagne du Calvaire culmine Ă  190 mètres
  • Le mont Rigaud culmine Ă  221 mètres

Activités

Ce plan d’eau rend possible une foule d’activitĂ©s, en toutes saisons. Il est suffisamment grand pour accueillir des bateaux de bonne taille (l’écluse de Sainte-Anne-de-Bellevue fait 54,86 Ă— 12,19 m et celle de Carillon 57,0 Ă— 14,0 m) et son Ă©tendue lui permet de servir Ă  l’amerrissage des petits hydravions par vent calme. Les conditions de navigation sont sans conteste excellentes bien que parfois imprĂ©visibles (les vents peuvent ĂŞtre forts, voire très forts et la vague peut se former rapidement selon les conditions mĂ©tĂ©o ce qui fait que les alertes aux petites embarcations ne sont pas rares sur ce plan d’eau).

De tout temps le lac des Deux Montagnes a été une voie de navigation importante tant pour l’exploration et les déplacements de tout genre que, plus tard, pour le commerce. Si les marchandises ne transitent plus sur le lac depuis le tournant des années 1960, la navigation de plaisance a pris le relais. Les voiliers — dériveurs et quillards — partagent le plan d’eau avec les embarcations à moteur de tous genres et de toutes tailles, sans oublier les canots, les chaloupes et les kayaks. Les véliplanchistes (planche à voile) et les aéroplanchistes (kitesurf ou planche volante) sont nombreux. L’hiver, les petits voiliers sur patins prennent le relais, les planches volantes continuent à voler et les skis de fond font leur apparition, tout comme, en certains endroits balisés, les motoneiges et les véhicules tout-terrains.

  • La saison de navigation sur le lac des Deux Montagnes s’étend de la mi-mai jusqu’à la mi-octobre, coĂŻncidant avec les dates d’ouverture et de fermeture des Ă©cluses de Sainte-Anne-de-Bellevue et de Carillon.
  • De nombreux clubs de voile sont rĂ©partis autour du lac et organisent des rĂ©gates dont la cĂ©lèbre rĂ©gate inter-club « La Nocturne du Lac des Deux Montagnes » qui met aux prises les rĂ©gatiers de tous acabits, pour leur grand plaisir.
  • La baignade est autorisĂ©e l'Ă©tĂ© Ă  la plage d'Oka du parc national d'Oka ainsi que dans les parcs-nature de l’île Bizard et du Cap Saint-Jacques.
  • La plongĂ©e sous-marine est possible mais parfois difficile en raison des nombreux sĂ©diments en suspension qui rendent la visibilitĂ© presque nulle, surtout en profondeur. Pour les chasseurs d’épaves, il semble qu’un bateau Ă  vapeur a sombrĂ© dans le lac près d’Hudson, leMaude, en 1906, après ĂŞtre entrĂ© en collision avec un autre navire. En 2012 il n’avait toujours pas Ă©tĂ© retrouvĂ©, malgrĂ© quelques tentatives[14]. Une autre version du naufrage de ce navire situe l’incident dans les rapides de Lachine. Le naufrage aurait eu lieu le comme le rapporte dans un entrefilet[15] le quotidien Buffalo commercial advertiser[16]. Le bateau Ă  vapeur aurait appartenu Ă  la Richelieu and Ontario Navigation Company. Il heurta un rocher dans les rapides de Lachine, ce qui entraĂ®na sa perte. Les passagers furent menĂ©s Ă  terre sains et saufs. Ă€ noter la graphie du nom dans l’entrefilet : Maud. Y aurait-il eu deux bateaux portant presque le mĂŞme nom ? Y aurait-il eu erreur sur le navire? Car cette mĂŞme annĂ©e 1873 les annales font Ă©tat d’un naufrage dans les rapides de Lachine, celui du Louis Renaud[17]. On ouvrit une enquĂŞte afin de dĂ©terminer les causes du naufrage[18]. Une quatrième source, un livre publiĂ© en 1897, donne beaucoup de dĂ©tails sur la navigation Ă  vapeur entre MontrĂ©al et Ottawa. Une page est consacrĂ©e Ă  l’horaire du Maude qui faisait deux aller-retour MontrĂ©al-Ottawa par semaine. Le Maude quittait MontrĂ©al Ă  18 h 30 les mardis et vendredis et faisait huit escales avant d’arriver Ă  Ottawa : Chute Blondeau, Grenville, Hawkesbury, L’Orignal, Montebello, Papineauville, Brown’s Wharf et Kain’s Wharf. Il arrivait Ă  Ottawa Ă  une heure indĂ©terminĂ©e. Il faisait la route inverse les lundis (arrivĂ©e Ă  MontrĂ©al vers 14 h) et jeudis (arrivĂ©e Ă  MontrĂ©al vers 11 h 30)[19]. Fait Ă  noter, tous les bateaux Ă©vitaient les rapides de Lachine en remontant le courant mais ils faisaient tous escale Ă  Lachine pour y prendre des passagers additionnels en quĂŞte d’émotions fortes avant de descendre les fameux rapides en suivant une trajectoire dĂ©finie aussi prĂ©cisĂ©ment qu’un sentier pour Ă©viter les Ă©cueils.
  • La pĂŞche Ă  la ligne est une activitĂ© fort prisĂ©e sur ce plan d’eau qui recèle du poisson en abondance ainsi qu’une multitude de coins Ă  dĂ©couvrir, selon le poisson recherchĂ©.
  • La pĂŞche blanche est pratiquĂ©e Ă  Rigaud durant l'hiver ainsi que dans la baie de Saint-Placide et dans la baie et l’anse de Vaudreuil.
  • Les parcs-nature et le parc national d'Oka permettent Ă  la population d’accĂ©der au lac pour l’observer, s’y baigner, dĂ©couvrir sa faune et sa flore ou simplement profiter de la nature et du coup d’œil.
Panorama du lac des Deux Montagnes depuis la plage d'Oka

Notes et références

  1. Gouvernement du Québec, « Banque de noms de lieux du Québec: Lac des Deux Montagnes », sur Commission de Toponymie (consulté le )
  2. (Pointe Parsons)
  3. Conseil du bassin versant de la région de Vaudreuil-Soulanges, « Bassins versants de Vaudreuil-Soulanges »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) (consulté le )
  4. « Ruisseau Rousse - Oka (Municipalité) », sur gouv.qc.ca (consulté le ).
  5. Centre d'expertise hydrique du Québec, « Niveau d'eau à la station : Lac des Deux Montagnes », 043108, 02OA105, sur Ministère du Développement durable, de l'Environnement, de la Faune et des Parcs du Québec, Gouvernement du Québec, (consulté le )
  6. Ville de Sainte-Anne-de-Bellevue
  7. Robitaille, J., Bilan régional Portion Lac des Deux Montagnes. Zone d’intervention prioritaire 24, Environnement Canada – région du Québec, Conservation de l’environnement, Centre Saint-Laurent, , 74 p. (ISBN 0-662-83919-6)
  8. Les 10 écoterritoires de l’île de Montréal
  9. Histoire de l’Île Cadieux
  10. Pipeline Trans-Nord inc.
  11. Biographie d'Étienne Brûlé
  12. Gouvernement du Québec, « Lac des Deux Montagnes », 18207, sur Commission de la toponymie du Québec (consulté le )
  13. Ladouceur, Jean-Paul, « Note de recherche : À la recherche des Deux Montagnes », Revue d'histoire de l'Amérique française (Éditeur : Institut d'histoire de l'Amérique française), vol. 52, no 3,‎ , p. 383-406 (ISSN 0035-2357 et 1492-1383, lire en ligne, consulté le )
  14. Sinclair, Stéphane, « Lac des Deux-Montagnes : un naufrage pour les chasseurs de trésors », Hebdos régionaux — Lanaudière,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. Maritime History of the Great Lakes — Maude (Steamboat), aground, 12 May 1873
  16. Library of Congress — Chronicling America / Historic American Newspapers
  17. Musée McCord — Épave du vapeur Louis Renaud dans les rapides de Lachine, QC, 1873
  18. Bibliothèque et Archives nationales du Québec — Revues anciennes
  19. (en) Snap Shots on the Ottawa River and the Rideau Lakes : With many illustrations of interesting places and scenes, Montréal, The Ottawa River Navigation Co., , 64 p. (lire en ligne)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Conditions météo et de vent sur le lac des Deux Montagnes

Station hydrographique à Pointe-Calumet : niveau d’eau du lac des Deux Montagnes

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