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PĂȘche sur glace

La pĂȘche sur glace, aussi appelĂ©e pĂȘche sous la glace ou, de façon gĂ©nĂ©rale, pĂȘche blanche[1], est un type de pĂȘche sportive pratiquĂ©e sur la couche glacĂ©e d'une Ă©tendue d'eau. Elle consiste Ă  pĂȘcher Ă  travers un trou pratiquĂ© dans la glace.

Origine

L'origine de cette pĂȘche proviendrait vraisemblablement des AmĂ©rindiens, ou plus particuliĂšrement des Algonquins[2]. Paul Le Jeune dĂ©crit que le , un de ces derniers vint voir les quelques habitants de la nouvelle habitation de Trois-RiviĂšres et amena un des colons français Ă  la pĂȘche sur glace Ă  environ 25 000 pas du poste de Trois-RiviĂšres[2].

Savoir-faire

Une fois que la couche de glace sur l'eau est suffisamment Ă©paisse pour permettre de s'y dĂ©placer, les adeptes de la pĂȘche blanche trouvent un endroit adĂ©quat et percent un trou dans la glace. Pour ce faire, ils peuvent utiliser plusieurs techniques ou Ă©quipements diffĂ©rents. Anciennement, les pĂȘcheurs se servaient d'une longue et massive barre mĂ©tallique affutĂ©e Ă  l'une de ses extrĂ©mitĂ©s pour creuser le trou par une sĂ©rie de coups successifs. De nos jours, ils utilisent plutĂŽt une perceuse Ă  glace, manuelle ou motorisĂ©e. Cet outils consiste en une grande tariĂšre surmontĂ©e d'un petit moteur Ă  essence ou Ă©lectrique ou d'un grand vilebrequin pour les perceuses manuelles.

La pĂȘche consiste Ă  attacher un ou deux hameçons Ă  une corde, avec un poids et un bas de ligne en acier. La ligne doit ĂȘtre descendue prĂšs du fond. La corde est reliĂ©e Ă  une brimbale, posĂ©es sur un poteau ou sur un type de crochet Ă  l'intĂ©rieur de la cabane Ă  pĂȘche. On utilise diffĂ©rents appĂąts selon le type de poisson recherchĂ©. Par exemple, le foie de porc et la crevette pour le poulamon atlantique ou le mĂ©nĂ©, vivant ou mort, et le ver de terre pour la perchaude.

Il existe aussi la canne Ă  dandiner, version trĂšs petite de la canne Ă  pĂȘche estivale. Le pĂȘcheur fixe un poids colorĂ©, parfois en forme d'asticot au bout de la ligne et peut y ajouter un appĂąt, comme un asticot ou un morceau de ver de terre. Il descend ensuite son poids trĂšs prĂšs du fond de l'eau et dandine la canne Ă  pĂȘche Ă  l'occasion pour attirer le poisson.

Cabanes Ă  pĂȘche

Cabanes Ă  pĂȘche sur la riviĂšre Saguenay.

Plusieurs adeptes de la pĂȘche sur glace installent des cabanes Ă  pĂȘche. Celles-ci sont gĂ©nĂ©ralement de petites habitations en bois de quelques mĂštres carrĂ©s, elles sont parfois chauffĂ©es. Pour pĂȘcher Ă  l'abri des intempĂ©ries, certaines cabanes Ă  pĂȘche possĂšdent une ou plusieurs ouvertures dans le plancher, cela permet pratiquer des trous dans la glace, et de pĂȘcher.

Dans les pourvoiries sur la glace, les cabanes Ă  pĂȘche sont gĂ©nĂ©ralement installĂ©es les unes Ă  cĂŽtĂ© des autres, Ă  une distance plus ou moins grande.

Village sur glace sur la riviÚre Saguenay, à la hauteur de Saint-Fulgence (Québec, Canada).

PĂȘche sur glace dans le monde

Québec

Au QuĂ©bec, le terme « pĂȘche blanche » est le plus utilisĂ© par la population pour dĂ©signer la pĂȘche sur la glace. Dans cette province canadienne, cette pĂȘche ne peut se pratiquer lĂ©galement qu'Ă  partir d'une certaine Ă©paisseur de glace. La rĂšglementation est de juridiction municipale et dĂ©pend de plusieurs facteurs (type d'Ă©tendue d'eau concernĂ©e, voie maritime commerciale ou non, type et nombre de cabanes, etc.). En gĂ©nĂ©ral, le dĂ©placement de vĂ©hicules sur la glace est jugĂ© sĂ©curitaire Ă  partir d'une Ă©paisseur de glace de 30 cm.

La pĂȘche blanche est une activitĂ© hivernale populaire chez les QuĂ©bĂ©cois. Elle est pratiquĂ©e dans plusieurs municipalitĂ©s, dont Sainte-Anne-de-la-PĂ©rade, rĂ©putĂ©e pour sa pĂȘche au poulamon atlantique ou poisson des chenaux. Le plus important concours de pĂȘche de la province est le Concours de pĂȘche blanche Saguenay, qui remet prĂšs de 20 000 dollars canadiens en prix[3].

France

Depuis 2013 est organisĂ© en France un Championnat de France de pĂȘche sous glace Ă  la mouche par la FĂ©dĂ©ration française des pĂȘcheurs Ă  la mouche et au lancer (FFPML).

Ailleurs

PĂȘche sur la glace au Japon

Science

La glace[4] est un élément étudié par les scientifiques (glaciologie), dans la nature et en laboratoire.

Il existe deux types de glace. La glace bleue et la glace blanche. La glace bleue est transparente et est la plus solide donc celle qu'il faut privilégier. La glace blanche, elle, est opaque et s'effrite beaucoup plus facilement. Elle n'est pas sécuritaire en dessous de 4 pouces d'épaisseur.

À part l'Ă©paisseur de la glace, son homogĂ©nĂ©itĂ©[5] est facteur de sĂ©curitĂ© dĂ©cisif. Sur un lac sans courant, les risques sont moindres que sur le fleuve Saint-Laurent, oĂč Ă  proximitĂ© du trafic d'un chenal maritime d'hiver ou sous l'effet de la marĂ©e, la consistance peut ĂȘtre variable.

À cause du surenfoncement, les cargos produisent une lame plus ou moins prononcĂ©e qui s'ajoute Ă  leurs vagues.

Les fluctuations trÚs diverses de marée et de niveau d'eau du fleuve peuvent contribuer à renforcir la glace en l'épaississant un peu à chaque marnage.

Lorsque la pĂȘche blanche est organisĂ©e par une administration quelconque, celle-ci renforce la glace au besoin en pompant de l'eau sur le couvert de glace. Son Ă©paisseur est alors mesurĂ©e rĂ©guliĂšrement jusqu'Ă  satisfaction.

Risques dans les zones maritimes

Les photos ci-dessous illustrent certaines variables, contraintes et une intervention à proximité du chenal maritime du fleuve Saint-Laurent.

1. La glace en crĂȘpes provoquĂ©e par les vagues des navires en bordure du chenal maritime protĂšge - relativement - le reste de la banquise. Les pĂȘcheurs peuvent accĂ©der sans problĂšme Ă  leur cabane, isolĂ©e du « village » du Club de pĂȘche, en vĂ©hicule, mĂȘme si la lame de surenfoncement peut y ĂȘtre ressentie.
2. À l'approche de la dĂ©bĂącle, les pĂȘcheurs ont retirĂ© leur cabane, mais continuent Ă  venir pĂȘcher. Au-dessus du haut-fond aux Sternes, le couvert de glace a dĂ©jĂ  fondu; celui du chenal secondaire n'est plus protĂ©gĂ© des vagues des cargos : elle est sur le point de se fracturer et de « partir ». L'hĂ©licoptĂšre de la Garde cĂŽtiĂšre vient avertir le pĂȘcheur du risque de dislocation.
3. Tous les vĂ©hicules quittent les lieux. La glace « part » le lendemain. Le surlendemain, le pĂȘcheur vient en chaloupe.

Galerie

Constante évolution de pratiques millénaires

  • La pĂȘche au poulamon atlantique Ă  Sainte-Anne-de-la-PĂ©rade
  • Renforcement de la glace en arrosant
    Renforcement de la glace en arrosant
  • Installation du rĂ©seau Ă©lectrique
    Installation du réseau électrique
  • Poteaux et fils Ă©lectriques
    Poteaux et fils Ă©lectriques
  • Trou et blocs de glace
    Trou et blocs de glace
  • Rechaussement d’une cabane avec de la glace, qui sera recouverte de neige
    Rechaussement d’une cabane avec de la glace, qui sera recouverte de neige

Notes et références

  1. Selon le Grand dictionnaire terminologique, la pĂȘche blanche concerne toute pĂȘche pratiquĂ©e l'hiver et pas seulement la pĂȘche sur glace.
  2. Jacques LacoursiÚre, Histoire populaire du Québec : Des origines à 1791, Septentrion, , 488 p. (ISBN 9782894480502), p. 43-44
  3. Le Quotidien, Collections de BAnQ., « Actualités », Le Bulletin Régional Saguenay-Lac-St-Jean, (consulté le )
  4. G. D. Ashton, « Thin Ice Growth, WATER RESOURCES RESEARCH, VOL. 25, NO. 3, PAGES 564-566 » [PDF], sur Prince town University, Snow and Ice Branch, U.S. Army Cold Regions, (consulté le )
  5. Garde cÎtiÚre canadienne, « Annexe A - Terminologie des glaces, de la navigation et de la conception de navires » (consulté le )
  6. Commission de toponymie Québec, « Lac Champlain », (consulté le )
  7. Commission de toponymie Québec, « Venise-en-Québec », (consulté le )
  8. Commission de toponymie Québec, « Saint-Fulgence », (consulté le )
  9. Commission de toponymie Québec, « Anse à Benjamin », (consulté le )
  10. Commission de toponymie Québec, « Lac des Deux Montagnes », (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

  • Cabane Ă  pĂȘche sur la glace (en)
  • Routes de glace construites principalement dans les cours d'eau gelĂ©s

Liens externes

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