La Pernelle
La Pernelle est une commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 277 habitants[1].
La Pernelle | |
La mairie, ancien corps de garde du XVIe siècle. | |
Administration | |
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Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Manche |
Arrondissement | Cherbourg |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération du Cotentin |
Maire Mandat |
Nicole Branthomme 2020-2026 |
Code postal | 50630 |
Code commune | 50395 |
Démographie | |
Gentilé | Pernellais |
Population municipale |
277 hab. (2020 ) |
Densité | 38 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 37′ 11″ nord, 1° 17′ 55″ ouest |
Altitude | Min. 1 m Max. 121 m |
Superficie | 7,23 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton du Val-de-Saire |
Législatives | Quatrième circonscription |
Localisation | |
Géographie
La commune est au nord-est de la péninsule du Cotentin. Son bourg est à 3,5 km au nord de Quettehou, à 7 km au sud de Barfleur et à 12 km au sud-est de Saint-Pierre-Église[2]. Des hauteurs, la vue s'étend des côtes du Calvados avec les falaises de Grandcamp, et sur la gauche, au-delà du phare de Gatteville, et à l'horizon les silhouettes de la presqu'île de la Hougue ou de l'île Tatihou[3].
Géologie
Des restes de dinosaure ont été découverts à La Pernelle[6], dans les terrains triasiques[7].
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[8]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[9].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[12] complétée par des études régionales[13] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Gonneville », sur la commune de Gonneville-Le Theil, mise en service en 1959[14] et qui se trouve à 13 km à vol d'oiseau[15] - [Note 4], où la température moyenne annuelle est de 10,7 °C et la hauteur de précipitations de 919,7 mm pour la période 1981-2010[16].
Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 5], « Cherbourg – Maupertus », sur la commune de Cherbourg-en-Cotentin, mise en service en 1935 et à 24 km[17], la température moyenne annuelle évolue de 10,4 °C pour la période 1971-2000[18] à 10,7 °C pour 1981-2010[19], puis à 11,1 °C pour 1991-2020[20].
Urbanisme
Typologie
La Pernelle est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 6] - [21] - [22] - [23]. La commune est en outre hors attraction des villes[24] - [25].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (90,6 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (90,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (45,5 %), prairies (45,1 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (8,6 %), forêts (0,7 %)[26].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[27].
Toponymie
Attesté sous la forme de Sancta Petronilla en 1280, La Pesnelle en 1389, Sainte Péronnelle en 1419[28].
La suppression de "sainte" après le XIIIe siècle a fait que le toponyme est devenu du type la « (terre) de Pernelle »[28].
Selon René Lepelley, le toponyme précédé de l'article féminin équivaut à l'évocation d'une sainte. Pernelle est l'équivalent de Pétronille[29], du nom de sainte Pétronille, vierge et martyre légendaire du Ier siècle. L'église et la paroisse lui sont dédiées.
Le gentilé est Pernellais.
Histoire
En 1346, le roi d'Angleterre Édouard III, s'installe au sommet de la colline de la Pernelle pour observer le débarquement de ses troupes, au début de la guerre de Cent Ans[30].
Depuis le Moyen Âge, le 31 mai, s'y tenait la foire annuelle dite de la Sainte-Pétronille[31] - [32]. La paroisse a pour patronne sainte Apolline, qui est invoquée pour les douleurs dentaires[33].
De par sa position, La Pernelle vigie du Val de Saire a vu sa colline transformée en forteresse par les Allemands pendant l'Occupation[3].
La commune est décorée de la Croix de guerre 1939-1945 par décret du [34].
Seigneurie de La Varengière
La seigneurie de La Varengière était l'un des trois fiefs de La Pernelle. Jean et Guillaume Lucas, seigneurs de la Varengière, capturés au XIVe siècle pendant la guerre de Cent Ans par les Anglais, et emprisonnés à Saint-Sauveur-le-Vicomte, vendirent leur fief de La Pernelle pour payer leur rançon[35].
Politique et administration
Le conseil municipal est composé de onze membres dont le maire et deux adjoints[37].
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[38]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[39].
En 2020, la commune comptait 277 habitants[Note 7], en augmentation de 10,8 % par rapport à 2014 (Manche : −0,97 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Lieux et monuments
- La mairie qui occupe un, ancien corps de garde anglais du XVe siècle partiellement inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du [42]. C'est l'une des plus petites mairies de France. Elle offre un large panorama sur la côte nord-est du Cotentin, en particulier du phare de Gatteville jusqu'à Saint-Vaast-la-Hougue et les îles Saint-Marcouf.
- L'église Sainte-Pétronille, dont le clocher est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du [43]. Elle fut en grande partie ruinée à la suite des bombardements liés au Débarquement[44] et reconstruite en 1955.
- Le manoir d'Ourville, du XVIe siècle avec sa double porte d'entrée, inscrit partiellement au titre des monuments historiques par arrêté du [45].
- Le manoir d'Escarboville : construit au début du XVIe siècle[46], il est flanqué d'une grosse tour au toit en poivrière. Les baies sont ornementées. L'étage abriterait une belle cheminée de style François Ier ornée de torsades et moulures.
- La grotte pratiquée en 1928 dans les rochers que surplombe l'église pour y placer une statue de Notre-Dame-de-Lourdes, dans l'esprit de la grotte de Massabielle de Lourdes, fait l'objet d'un pèlerinage populaire annuel en août.
- La fontaine Saint-Marcouf qui était, avant son vol en 2021[47], ornée d'une statue de saint Jacques le Majeur[48] : si la tête datait du XIVe, la statue datait probablement du XVIIe.
- Sur les hauteurs, restes de deux batteries allemandes qui surveillaient le large. La première, proche de l'église, comprenait six pièces de 105 mm casematées, sur les abords de la carrière avec, devant l'église, un poste de direction de tir complété par un observatoire blindé à cloches qui permettait une observation à 360° à l'aide d'un périscope à grossissement 10[49]. La seconde, au sud-ouest, située à proximité d'une station radar implantée sur le site du Vicel, composée de quatre pièces semi-mobiles de calibre 170 mm[49].
- Table d'orientation.
- Le village.
- Le clocher de Sainte-Pétronille.
- Le manoir d'Ourville.
- L'église Sainte-Pétronille et la mairie.
- La fontaine Saint-Marcouf et la statue de saint Jacques (avant son vol).
Voir aussi
Bibliographie
- René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 300.
- Maurice Lecœur (photogr. Christine Duteurtre), Val de Saire, Isoète, , 173 p. (ISBN 978-2-9139-2076-7), p. 69-70.
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives à la géographie :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Ressource relative aux organisations :
- Résumé statistique de La Pernelle sur le site de l'Insee
Notes et références
Notes
- Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[10].
- L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
- Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[11].
- La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
- Par station météorologique historique, il convient d'entendre la station météorologique qui a été mise en service avant 1970 et qui est la plus proche de la commune. Les données s'étendent ainsi au minimum sur trois périodes de trente ans (1971-2000, 1981-2010 et 1991-2020).
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
Références
- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2012 (site de l'IGN, téléchargement du 24 octobre 2013)
- Population municipale 2020.
- Distances routières les plus courtes selon Viamichelin.fr.
- Thin 2009, p. 90.
- « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
- « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
- « Un dinosaure sauropodomorphe de grande taille dans le Trias supérieur du Cotentin ».
- « L'Histoire géologique de la Basse-Normandie », sur Université de Caen.
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le ).
- « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le ).
- 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France, Météo-France, 14 janvier 2021.
- Glossaire – Précipitation, Météo-France
- « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
- [PDF]« Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (Oracle) - Normandie », sur normandie.chambres-agriculture.fr, (consulté le ).
- « Station Météo-France Gonneville - métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Orthodromie entre La Pernelle et Gonneville-Le Theil », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France Gonneville - fiche climatologique - statistiques 1981-2010 et records », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Orthodromie entre La Pernelle et Cherbourg-en-Cotentin », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station météorologique de Cherbourg – Maupertus - Normales pour la période 1971-2000 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le ).
- « Station météorologique de Cherbourg – Maupertus - Normales pour la période 1981-2010 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le ).
- « Station météorologique de Cherbourg – Maupertus - Normales pour la période 1991-2020 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le ).
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Ernest Nègre - 1998 - Toponymie générale de la France: Formations dialectales (suite) et françaises - Page 1653.
- René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, (ISBN 2-95480-455-4 (édité erroné), BNF 36174448), p. 164, 196.
- Dominique Auzias et Jean-Paul Labourdette, MANCHE 2017/2018 Petit Futé, Petit Futé, (ISBN 979-10-331-6149-3, lire en ligne).
- Comité Gille de Gouberville et al. (préf. Annick Perrot, ill. Kévin Bazot, sous la direction de Julien Deshayes), Voyage en Cotentin avec Gilles de Gouberville, Éditions Heimdal, , 95 p., 30 cm, illustrations couleur (ISBN 978-2-84048-581-0, EAN 9782840485810, BNF 46897276), p. 77.
- Maurice Lecœur, Le Moyen Âge dans le Cotentin : Histoire & Vestiges, Isoète, , 141 p. (ISBN 978-2-9139-2072-9), p. 53.
- Lecœur 2007, p. 114.
- [PDF] « Mémorial Dormans - Communes décorées de la croix de guerre 1939-1945 » (consulté le ).
- Gautier 2014, p. 300.
- « Marc Gauchet brigue un 2e mandat à la mairie », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- Réélection 2014 : « La Pernelle (50630) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
- « Ancien poste de garde », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Église », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Thin 2009, p. 24.
- « Manoir d'Ourville », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Norbert Girard et Maurice Lecœur, Trésors du Cotentin : Architecture civile & art religieux, Mayenne, Éditions Isoète, , 296 p. (ISBN 978-2-913920-38-5), p. 142.
- Une statuette en pierre de saint Jacques a été dérobée à La Pernelle.
- « statue : Saint Jacques le Majeur », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
- Edmond Thin, Le Val de Saire : Trésors d'un jardin du Cotentin sur la mer, Éditions OREP, , 165 p. (ISBN 978-2-915762-82-2), p. 22.