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ĂŽles Saint-Marcouf

Les îles Saint-Marcouf sont un archipel de la baie de Seine dans la Manche, constitué de deux îles, l’île de Terre et l’île du Large, situées à environ sept kilomètres au large de la localité de Saint-Marcouf sur la côte est de la péninsule du Cotentin. Ce n'est qu'en 1987 qu'elles furent rattachées à la commune française de Saint-Marcouf, dans le département de la Manche, en région Normandie.

ĂŽles Saint-Marcouf
Vue sur les îles Saint-Marcouf depuis la plage de Ravenoville
Vue sur les îles Saint-Marcouf depuis la plage de Ravenoville
GĂ©ographie
Pays Drapeau de la France France
Archipel Aucun
Localisation Baie de Seine, Manche (océan Atlantique)
CoordonnĂ©es 49° 29′ 45″ N, 1° 09′ 00″ O
Nombre d'îles 2
Île(s) principale(s) Île de Terre, île du Large
GĂ©ologie ĂŽles continentales
Administration
RĂ©gion Normandie
DĂ©partement Manche
DĂ©mographie
Population Aucun habitant
Autres informations
Découverte Préhistoire
Fuseau horaire UTC+1
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
ĂŽles Saint-Marcouf
ĂŽles Saint-Marcouf
GĂ©olocalisation sur la carte : Manche
(Voir situation sur carte : Manche)
ĂŽles Saint-Marcouf
ĂŽles Saint-Marcouf
Archipels en France

Histoire

À l'époque romaine, les deux îles portaient le nom de Duolimonis[1] (Deux Limons)[2].

Au VIe siècle, saint Marcouf, né vers 483 à Bayeux, alors dans le royaume de Neustrie, s'y retirait pour y passer le carême. À sa mort en 558, il fut enseveli près de Coutances, dans l'abbaye de Nanteuil qu'il avait fondée. Le saint donna alors son nom à l’archipel. En 898, sa dépouille fut transférée à l'abbaye de Corbeny près de Laon (Aisne) pour la soustraire aux raids des Vikings. Ses reliques eurent la réputation de guérir les écrouelles (ou scrofules). Cette croyance est à l’origine du pèlerinage effectué par les rois de France à l'abbaye de Corbeny le lendemain de leur sacre à Reims.

L’occupation britannique

Attaque sur Saint-Marcouf, mai 1798.

Les îles qui commandent par leur position la navigation entre Cherbourg et Le Havre ne seront fortifiées qu'en 1802, faute de crédits[3]. C'est ainsi qu'en 1795, les Anglais s'emparèrent de l'archipel et perturbèrent fortement le trafic de marchandises dans la baie de Seine : les navires quittant Cherbourg ou Le Havre étaient arraisonnés par les corsaires qui s'y étaient établis[4].

En , le Directoire tente vainement de reprendre les îles aux Anglais, sur lesquelles le comte de Frotté, chef des royalistes en Normandie, séjourna à plusieurs reprises[3].

Pour tenter de chasser les Britanniques qui occupaient les îles, c'est là que fut engagé en 1800 sur ordre de Napoléon Bonaparte le premier sous-marin de guerre : le Nautilus, construit par l'inventeur américain Robert Fulton. L'opération fut un échec, mais les îles furent restituées à la France par la Grande-Bretagne en 1802 au cours de la paix d'Amiens[5]. Pour contrer la menace anglaise, Napoléon fit alors édifier au centre de l'île du Large une forteresse circulaire dotée de 24 canons. Une importante garnison y séjourne en permanence, d'abord autonome, puis rattachée à la place forte de la Hougue[6]. C'est ainsi que plusieurs familles d'officiers ou de gardiens des batteries y résideront, ce qui explique que l'on trouve sur les registres d'état civil de Saint-Vaast les naissances[note 1] et décès survenus sur les îles au cours du XIXe siècle[6].

Sous Napoléon III, une deuxième ligne de défense fut aménagée à partir de 1860. L'ensemble militaire comprend un fort de 170 mètres de diamètre[7] et 48 bouches à feu, un port, un magasin à poudre, un bâtiment électrosémaphorique, le tout ceinturé par des douves creusées dans le rocher à même la mer. Fortement fortifié, le site n'a jamais été attaqué depuis lors[1].

Seconde Guerre mondiale

Lors des préparatifs du débarquement du 6 juin 1944, les îles furent suspectées d'être un poste avancé allemand armé de batteries lourdes. L'état-major allié décida donc que cette position devait être neutralisée avant le débarquement. Le Jour J, à 4 h 30, un commando composé du sergent Harvey S. Olson, du soldat Thomas C. Killeran (Troop A), du sergent John W. Zanders, du caporal Melvin F. Kenzie (Troop B) du 4th Cavalry Group nagea vers les îles armé de simples couteaux. Ils n'y trouvèrent ni canons ni soldats et purent baliser le terrain pour permettre le débarquement d'un détachement de 132 hommes des 4th et 24th Cavalry Groups sous le commandement du lieutenant-colonel Edward C. Dunn. À 5 h 30, le détachement était débarqué et les îles occupées, mais les hommes durent déplorer dix-neuf pertes (dix-sept blessés et deux tués) à cause des mines-S semées le long des grèves[8].

Anecdote

Le eurent lieu le débarquement et l'occupation des îles par des commandos se réclamant de la Patagonie, royaume imaginaire, dont Jean Raspail qui s'est proclamé Consul général de Patagonie, s'est fait le chantre. En cette journée européenne du Patrimoine, ce débarquement et cette prise de possession avaient pour objet de protester contre l'abandon par l'État français du fort de l'île du Large[9].

État actuel

Les Îles Saint-Marcouf ne faisaient partie d'aucune commune de France jusqu'au , date à laquelle le rattachement à la commune de Saint-Marcouf dans le département de la Manche a été prononcé par arrêté préfectoral.

Faisant partie du domaine privé de l'État, l'archipel est composé de deux îles, l'île du Large et l'île de Terre interdites d'accès : pour des raisons de sécurité sur l'île du Large, depuis 1999, et pour des raisons écologiques sur l'île de Terre, depuis 1967, une réserve ornithologique gérée par le Groupe ornithologique normand y étant constituée. Cette dernière est peuplée principalement de goélands et de cormorans. Le mouillage est toutefois autorisé entre les deux îles.

Site naturel classé

Les îles Saint-Marcouf et le domaine public maritime correspondant ont été classés parmi les « sites pittoresques » au sens de la loi du 2 mai 1930 par un décret du [10].

Patrimoine naturel

ZNIEFF de type I

Les îles sont classées en zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) de type I[11].

RĂ©seau Natura 2000

Elles sont également au centre d'une zone de protection spéciale du réseau Natura 2000[12] qu'englobe la baie de Seine occidentale[13].

Autres protections

L'île du Large

Sur l'île du Large, se trouve une forteresse en cours de restauration par une association.

L'île de Terre

L'île de Terre, fortifiée à l'origine, est une réserve naturelle.

Dans la fiction

Dans plusieurs romans policiers, bandes dessinées, ou livres d'aventure, l'action se situe sur les îles Saint-Marcouf :

  • Maurice-Charles Renard, L'Inconnu des Ă®les, Paris, Librairie des Champs-ÉlysĂ©es, coll. « Le Masque », , Grand prix du roman d'aventures.
  • Paul-Jacques Bonzon, Les Six Compagnons et la Bouteille Ă  la mer, Paris, Hachette, coll. « Bibliothèque Verte », , 158 p. (ISBN 978-2-01-202138-9).
  • Bernard Gouley, Les Mystères de Saint Marcouf, Cheminements, coll. « Chemins Noirs », (ISBN 978-2-84478-163-5).
  • StĂ©phane Piatzszek et StĂ©phane Douay, Tout le monde meurt, Paris, Casterman, coll. « Commandant Achab » (no Tome 4), , 55 p. (ISBN 978-2-203-07083-7).
  • Michel Bussi, N'oublier jamais : roman, Paris, Presses de la CitĂ©, , 504 p. (ISBN 978-2-258-10554-6).

Voir aussi

Bibliographie

  • Edmond Thin, Les ĂŽles St-Marcouf : Histoire, navigation, Ă©cologie, Cully, OREP, , 143 p. (ISBN 2-912925-76-2).
  • Éric BarrĂ©, Quand les Ă®les Saint-Marcouf faillirent entrer dans l'ère industrielle, Revue de la Manche, 2015, t. 57, fasc. 228, p. 3-16.

Liens externes

Notes et références

Notes

  1. Tel le procès-verbal de naissance de Victorine Marie Joséphine Colle, en 1817, aux îles Saint-Marcouf[6].

Références

  1. Edmond Thin, Les ĂŽles St-Marcouf : Histoire, navigation, Ă©cologie, Cully, OREP, , 143 p. (ISBN 2-912925-76-2).
  2. André Davy, Les barons du Cotentin, Condé-sur-Noireau, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits et introuvables du patrimoine Normand », , 319 p. (ISBN 978-2-91454-196-1), p. 40.
  3. Edmond Thin, Le Val de Saire : Trésors d'un jardin du Cotentin sur la mer, Éditions OREP, , 165 p. (ISBN 978-2-915762-82-2), p. 20.
  4. Les Anglais aux Îles Saint-Marcouf, L'Expédition de 1798, Gabriel Vanel, Éd. Louis Jouan, Caen, 1910.
  5. « Texte du traité d'Amiens 1802 ».
  6. Thin 2009, p. 21.
  7. http://www.donnees.normandie.developpement-durable.gouv.fr/pdf/SITES/50028f.pdf.
  8. Site DDay-Overlord « Les îles Saint-Marcouf en 1944 ».
  9. Thin 2009, p. 25.
  10. Arrêté du portant classement parmi les sites (département de la Manche), JORF no 34 complémentaire du , p. 1572, sur Légifrance.
  11. ZNIEFF 250006495 - Les îles Saint-Marcouf, au large (partie marine) sur le site de l’INPN..
  12. Arrêté du 6 janvier 2005 portant désignation du site Natura 2000 des îles Saint-Marcouf (zone de protection spéciale), JORF no 12 du , p. 676, texte no 44, NOR DEVN0430443A, sur Légifrance.
  13. FR2510047 - Baie de Seine occidentale, sur le site de Natura 2000.
  14. « Fortifications des îles Saint-Marcouf », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
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