Nautilus (Fulton)
Nautilus est le nom du sous-marin que Robert Fulton propose au Directoire, pour briser le blocus de l’Angleterre. Après une première plongée dans la Seine à Rouen le [1] avec l'autorisation de l'ingénieur hydrographe Forfait, les essais se poursuivent au large du Havre en 1800 (an VIII), puis en 1801, au large de Camaret, non loin de Brest.
Nautilus | |
Type | Sous-marin |
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Histoire | |
Lancement | 1800 |
Caractéristiques techniques | |
Maître-bau | 1,93 m |
Concluants, ils n'arrivent toutefois pas à convaincre les autorités politiques. Il proposera alors ses services à l'Angleterre sans plus de succès.
L'utilisation du Nautilus (parfois orthographié Nautulus) est tout d'abord encouragée par Bonaparte, alors Premier Consul, mais assez vite des objections se font jour dans l'État-Major de la Marine française (très désorganisé par l'émigration révolutionnaire) le nouveau Ministre de la Marine, Denis Decrès est parmi les opposants au projet, non sans quelques bonnes raisons : lors des attaques tentées en baie d'Isigny, puis au large de Brest, les navires britanniques, prévenus par des espions, lèvent l'ancre à temps et la faible vitesse du Nautilus ne permet pas de donner la chasse.
La marine anglaise était déjà consciente de la menace sous-marine depuis l'épisode de la Tortue de Bushnell durant la guerre d'indépendance américaine.
Technique
La propulsion du navire en surface est assurée par une voile en forme d'éventail, ce qui en fait le seul sous-marin à voile ayant jamais existé, et en plongée par la force humaine (des manivelles agissant sur l'arbre d'hélice). L'arme offensive est une charge d'explosifs que l'équipage doit fixer sur la coque du navire ennemi (au mouillage, l'attaque sur un navire en route en haute mer étant impossible).
Par rapport à la Tortue de Bushnell trente ans plus tôt, de nombreux progrès ont été accomplis : l'équipage dispose d'un réservoir d'air comprimé à vingt atmosphères et d'absorbeurs de CO2 à base de soude permettant de tenir plusieurs heures en plongée. Sans être parfaits, le contrôle de l'assiette en plongée et les manœuvres de plongée et d'émersion sont réalisables de façon pratique[2].
Jules Verne s'en souviendra 70 ans plus tard quand il écrira Vingt mille lieues sous les mers. Toutefois, son inspiration technique vient plutôt des premiers sous-marins français essayés à Rochefort sous le Second Empire, comme le Plongeur de Bourgois et Brun ou l'USS Alligator de l'ingénieur franco-américain Brutus de Villeroi, dont on retrouve l'illustration quasi à l'identique dans les éditions Hetzel originales de Vingt mille lieues sous les mers.
Une maquette (en coupe) du Nautilus est exposée à la Cité de la Mer.
Notes et références
- « Rouen », Journal de Rouen, 30 juillet 1800, p. 3.
- GL Pesce, La navigation sous-marine, Paris, Vuibert et Nony,