Anneville-en-Saire
Anneville-en-Saire (prononcer /anvilɑ̃sɛʁ/) est une commune française située dans le Val de Saire, dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 384 habitants[Note 1].
Anneville-en-Saire | |
L'entrée de la commune, pont sur la Saire. | |
Administration | |
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Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Manche |
Arrondissement | Cherbourg |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération du Cotentin |
Maire Mandat |
Gérard Parent 2020-2026 |
Code postal | 50760 |
Code commune | 50013 |
Démographie | |
Gentilé | Annevillais |
Population municipale |
384 hab. (2020 ) |
Densité | 64 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 38′ 10″ nord, 1° 17′ 11″ ouest |
Altitude | Min. 1 m Max. 111 m |
Superficie | 6,00 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Cherbourg-en-Cotentin (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton du Val-de-Saire |
Législatives | Quatrième circonscription |
Localisation | |
Géographie
Le territoire d'Anneville est traversée par la Saire, et le bourg se trouve sur la route Barfleur-Quettehou.
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[3]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[4].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 2]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[7] complétée par des études régionales[8] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Gonneville », sur la commune de Gonneville-Le Theil, mise en service en 1959[9] et qui se trouve à 13 km à vol d'oiseau[10] - [Note 5], où la température moyenne annuelle est de 10,7 °C et la hauteur de précipitations de 919,7 mm pour la période 1981-2010[11].
Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 6], « Cherbourg – Maupertus », sur la commune de Cherbourg-en-Cotentin, mise en service en 1935 et à 24 km[12], la température moyenne annuelle évolue de 10,4 °C pour la période 1971-2000[13] à 10,7 °C pour 1981-2010[14], puis à 11,1 °C pour 1991-2020[15].
Urbanisme
Typologie
Anneville-en-Saire est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 7] - [16] - [17] - [18].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Cherbourg-en-Cotentin, dont elle est une commune de la couronne[Note 8]. Cette aire, qui regroupe 77 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[19] - [20].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (89,4 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (91,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (75,1 %), prairies (13,2 %), zones urbanisées (6,3 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (2,4 %), forêts (1,8 %), zones agricoles hétérogènes (1,1 %)[21].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[22].
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Anslevilla en 1126, Ansneville en 1134, Anslecvilla en 1137 et fief aux Annevilleis en 1455[23].
Le toponyme est issu d'un anthroponyme scandinave (ou plus spécifiquement norrois) tel qu'Asleik[24] - [25] ou Anslec[23] et de l'ancien français ville dans son sens originel de « domaine rural » issu du latin villa rustica.
La Saire est un petit fleuve côtier, dont le bassin est entièrement situé dans le département de la Manche.
Le gentilé est Annevillais.
Histoire
Anneville était habitée depuis les temps reculés car on y a découvert, en 1821, une petite fonderie d'objets d'origine celtique.
Samson d'Anneville (fl. au XIe siècle) fut en 1050 envoyé par le duc de Normandie Guillaume qui occupait alors le château de Valognes, chasser les pirates de Guernesey[26].
Un Guillaume d'Anneville et un Onfroy d'Anneville (fl. au XIe siècle) étaient en 1066 aux côtés de Guillaume à Hastings (liste de Dives)[26].
En 1106, Guillaume d'Anneville donne l'église Saint-Léger d'Anneville à l'abbaye de Lessay en échange de dix marcs d'argent, afin de racheter son fils, Michel (ou Geoffroi), fait prisonnier en Palestine lors de la première croisade[26].
Guillaume d'Anneville, fils de Michel, confirma en 1118 la donation, et le fils du précédent, Geoffroy, en 1139, y ajouta le don d'une chapelle au détriment de Renaud de La Haye qui prétendait, en 1326, en être possesseur.
Au XIIe siècle, la paroisse relevait de l'honneur de La Haye[27].
Lors de la chevauchée d'Édouard III sur le sol français, dans le cadre de la guerre de Cent Ans, le , les troupes anglaises, débarqués la veille à Saint-Vaast-la-Hougue, dévastent le village [28], ainsi que le château du Tourps.
En 1590, durant les guerres de Religion le village et le château du Tourps où s'est réfugié François de La Cour († 1592) chef des ligueurs du Val de Saire, sont assiégés par les royalistes qui doivent lever le camp le ou le . Une seconde tentative aurait échoué au mois de . Le château est assiégé une troisième fois par les troupes de Henri IV dirigé par le comte de Thorigny et pris le .
Il se tenait, près de la chapelle Saint-Gilles, une foire annuelle à la Saint-Gilles. Une autre foire se tenait à la Saint-Léger[26].
Traversé par la Saire, Anneville a accueilli de nombreux artisans, tisserands et teinturiers, et comptait plusieurs moulins[29].
Héraldique
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Les armes de la commune d'Anneville-en-Saire se blasonnent ainsi : |
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Politique et administration
Le conseil municipal est composé de onze membres dont le maire et trois adjoints[34].
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[35]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[36].
En 2020, la commune comptait 384 habitants[Note 9], en diminution de 2,78 % par rapport à 2014 (Manche : −0,97 %, France hors Mayotte : +1,9 %). Anneville-en-Saire a compté jusqu'à 807 habitants en 1821.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
- Château du Tourps (XVIe – XVIIIe siècle)[26], inscrit au titre des monuments historiques depuis le [39].
- Château dit la maison d'Anneville et ses communs datant du XVIIe siècle[26], inscrit au titre des monuments historiques depuis le [40].
- Moulin du Parquet[26].
- Église Saint-Léger (XVe, XVIIIe – XIXe siècles)[26]. La flèche de son clocher, fut décapité par la foudre en 1967. Le chœur à des fenêtres du XVe siècle. L'église abrite un coffret et trois ampoules aux Saintes huiles (XVIIIe), de l'orfèvre Hugues Le Forestier, classés au titre objet aux monuments historiques[26] - [41]. Sont également conservés un lavabo (XVIe) ainsi qu'une verrière (XIXe) de Claudius Lavergne.
- Chapelle Saint-Gilles (XVIIe siècle)[26].
- Jardin du bourg (3 200 m2), route du château du Tourps[26].
- Croix de cimetière (XVIIe siècle) et fragment de croisillon (1711)[26].
- Pour mémoire
Personnalités liées à la commune
- Édouard du Mesnildot (1833, à Anneville-en-Saire - 1910, à Anneville-en-Saire), homme politique, député.
Voir aussi
Bibliographie
- Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN 978-2-9159-0709-4), p. 10-11.
- René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 55.
- Maurice Lecœur (photogr. Christine Duteurtre), Val de Saire, Isoète, , 173 p. (ISBN 978-2-9139-2076-7), p. 72-73.
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives à la géographie :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Ressource relative aux organisations :
- Résumé statistique d'Anneville-en-Saire sur le site de l'Insee
Notes et références
Notes
- Population municipale 2020.
- Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[5].
- L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
- Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[6].
- La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
- Par station météorologique historique, il convient d'entendre la station météorologique qui a été mise en service avant 1970 et qui est la plus proche de la commune. Les données s'étendent ainsi au minimum sur trois périodes de trente ans (1971-2000, 1981-2010 et 1991-2020).
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
Références
- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2012 (site de l'IGN, téléchargement du 24 octobre 2013)
- « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
- « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le ).
- « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le ).
- 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France, Météo-France, 14 janvier 2021.
- Glossaire – Précipitation, Météo-France
- « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
- [PDF]« Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (Oracle) - Normandie », sur normandie.chambres-agriculture.fr, (consulté le ).
- « Station Météo-France Gonneville - métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Orthodromie entre Anneville-en-Saire et Gonneville-Le Theil », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France Gonneville - fiche climatologique - statistiques 1981-2010 et records », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Orthodromie entre Anneville-en-Saire et Cherbourg-en-Cotentin », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station météorologique de Cherbourg – Maupertus - Normales pour la période 1971-2000 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le ).
- « Station météorologique de Cherbourg – Maupertus - Normales pour la période 1981-2010 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le ).
- « Station météorologique de Cherbourg – Maupertus - Normales pour la période 1991-2020 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le ).
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
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- « Base des aires d'attraction des villes 2020 », sur insee.fr, (consulté le ).
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- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, t. 2 : Formations non romanes ; formations dialectales, Genève, (lire en ligne), p. 1019.
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Larousse, .
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- Florence Delacampagne, « Seigneurs, fiefs et mottes du Cotentin (Xe – XIIe siècle) : Étude historique et topographique », dans Archéologie médiévale, t. 12, (lire en ligne sur Persée.), p. 185.
- André Plaisse, La grande chevauchée guerrière d'Édouard III en 1346, Cherbourg, Éditions Isoète, , 111 p. (ISBN 2-905385-58-8), p. 43.
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- « À la mairie depuis 1965, Yves Onfroy ne se représentera pas », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
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- « Anneville-en-Saire (50760) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
- « Château du Tourps », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Château dit Maison d'Anneville », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Boîte aux saintes huiles, trois ampoules aux saintes huiles ».
- Delacampagne 1982, p. 200.
- Lecœur 2009, p. 125.