Judo en France
Le judo (æé, jĆ«dĆ, litt. « voie de la souplesse ») a Ă©tĂ© crĂ©Ă© en tant que pĂ©dagogie physique, mentale et morale au Japon par JigorĆ KanĆ (ćçŽ æČ»äșé) en 1882.
Grùce à son développement continu des années 1930 à nos jours porté initialement par les Maßtres japonais venus en France puis aux fédérations sportives, clubs sportifs et professeurs de Judo, le judo en France est la quatriÚme discipline sportive en nombre de licenciés. Elle est principalement animée par la Fédération française de judo et disciplines associées. La « FF judo-jiu-jitsu » fut fondée en 1942 en tant que section de la Fédération française de lutte. Elle devient autonome en 1946 et compte 552 815 licenciés en 2015[1].
Histoire
Le ju-jitsu est pour la premiĂšre fois mentionnĂ© dans un article de la Revue des deux Mondes publiĂ© 1895. Il s'agit d'une traduction du Glimpses of unfamiliar Japan de Lafcadio Hearn par Crosnier de Varigny[2]. La premiĂšre introduction au grand public est l'Ćuvre de Yves Le Prieur. Alors conseiller militaire Ă Tokyo, il suit des cours au dojo de JigorĆ KanĆ. De son expĂ©rience il publie en 1911 le livre Judo, Manuel de jujutsu de l'Ă©cole Kano Ă Tokyo[3].
En 1933, Jigoro Kano tient sa premiÚre conférence sur le judo en France.
Moshe Feldenkrais rencontre JigorĆ KanĆ Ă l'occasion de confĂ©rences donnĂ©es par le fondateur du judo lors de deux sĂ©jours en France en 1933 et 1934. il contribue Ă introduire le Judo en France[4] - [5] - [6].
En 1935, Ă son invitation, Mikinosuke Kawaishi, alors 4Ăšme dan[7], quitte Londres pour venir enseigner le judo en France.
PassionnĂ© par ce sport, Feldenkrais fonde le le Jiu-Jitsu Club de France, dont JigorĆ KanĆ est le prĂ©sident d'honneur (Moshe Feldenkrais et Paul BonĂ©t-Maury Vice-prĂ©sidents, FrĂ©dĂ©ric Joliot-Curie SecrĂ©taire GĂ©nĂ©ral, Biguart, Charles Faroux...). Les pionniers du Judo en France sont des intellectuels, chercheurs ou journalistes[8]. Feldenkrais Ă©crit deux livres sur le judo.
Maßtre Mikinosuke Kawaishi, qui avait déjà officié en Angleterre commence son enseignement en France. Il renomme le « Jiu-Jitsu-Club de France » en « Judo-Club de France ».
Alors qu'au Japon seulement deux ceintures de couleurs sont en usage (blanche et marron), Maßtre Kawaishi importe et adapte l'innovation britannique des ceintures de couleurs que nous connaissons aujourd'hui. Kawaishi propose un enseignement particulier du judo que l'on nomme méthode Kawaishi.
Les premiers championnats de France de Judo se tiennent Ă la salle Wagram, Ă Paris, le .
Pendant la guerre, Mikinosuke Kawaishi poursuit son Ćuvre d'introduction de la pratique du Judo en France malgrĂ© l'entrĂ©e en guerre du Japon, qui l'obligera Ă regagner son pays Ă la fin du conflit[9].
La Fédération française de judo est fondée le .
Mikinosuke Kawaishi revient en France dans l'année 1948, il est alors 7Úme dan[7].
En 1950, Mikinosuke Kawaishi est assisté par Shozo Awazu, 26 ans, 6e dan, venant du Japon.
Le nombre de pratiquants passe d'une cinquantaine en 1936 Ă plus de 20 000 en 1956.
Shozo Awazu devient l'entraĂźneur des champions de lâĂ©quipe de France de l'Ă©poque (de Herdt, Levannier, Martel, Belaud, Verrier, Roussel, Cauquil, Pelletier, Laglaine, Zin).
Quasi exclusivement parisien avant la Seconde Guerre mondiale, le judo s'implante en province aprĂšs la guerre. En 1948, prĂšs des trois quarts des licenciĂ©s de judo sont originaires d'Ăle-de-France, et Paris rassemble Ă elle seule plus de la moitiĂ© des licenciĂ©s.
Quatre clubs de province comptent plus de 150 membres : Judo Club de Provence (Marseille), le Jiu-Jitsu Club de Bordeaux, l'AS Police de Toulouse et l'Ăcole militaire d'escrime et des sports de combats d'Antibes.
Les annĂ©es 1950 sont marquĂ©es par deux crises. La premiĂšre est liĂ©e Ă la mĂ©thode. Les deux principales mĂ©thodes rivales sont la mĂ©thode Kodokan et la mĂ©thode Kawaishi. La fĂ©dĂ©ration pratique essentiellement la mĂ©thode Kawaishi. Un club de Toulouse propose Ă l'extrĂȘme fin des annĂ©es 1940 de passer Ă la mĂ©thode Kodokan et se dĂ©tache de la fĂ©dĂ©ration. Les Toulousains font appel aux maĂźtres japonais et l'un d'eux Ichiro Abe se dĂ©place en France dĂšs novembre 1951, Il a 29 ans et est 6Ăšme Dan du Kodokan.
Ichiro Abe renforça en France le rayonnement du Judo Kodokan autour de professeurs et judokas réputés comme Pierre Roussel(c.n. n°45), Jacques Belaud(c.n. n°42), Luc Levannier(c.n. n°36) ou encore Guy Pelletier(c.n. n°7)[10] - [11] - [12] - [13].
En 1952, Yves Klein se perfectionne au Japon. Il y pratique le judo et en particulier les Katas[14] Ă lâInstitut KĆdĆkan de Tokyo oĂč il devient ceinture noire 4Ăšme Dan, grade du Kodokan quâaucun Français nâa atteint Ă cette Ă©poque. Ce grade du Kodokan n'a pas Ă©tĂ© reconnu Ă son retour par la FĂ©dĂ©ration française de judo.
Des clubs parisiens décident de couper leurs liens avec la fédération et forment le l'Union Fédérale des Amateurs de Judo Kodokan. En avril 1956, l'Union est intégrée à la fédération ; La méthode kodokan représente alors 12 % des licenciés pour 18 % des clubs.
La seconde crise des années 1950 est liée à la séparation du CollÚge National des Ceintures Noires (CNCN voir collÚge des ceintures noires, créé en 1948) de la fédération FFJDA. Le CNCN est composé en majorité de Professeurs de Judo.
Le CNCN se dote de sa propre fédération, Fédération Nationale de Judo Sportif, puis de 1965 à 1971 de la Fédération Nationale de Judo Traditionnel, FNJT (Président Jean-Lucien Jazarin, Trésorier Igor Correa Luna, Directeur technique Haku Michigami Shi-Han). La FNJT disparaßt au moment de la réunification au sein de la FFJDA.
La situation perdure pendant 15 ans (1957-1971). La fĂ©dĂ©ration avait tentĂ© d'intervenir dans les rĂšgles d'obtention de la ceinture noire en la limitant Ă une simple Ă©preuve de compĂ©tition. Un arrĂȘtĂ© ministĂ©riel met fin au conflit.
En 1955, un diplĂŽme d'Ătat de Professeur de Judo est crĂ©Ă©[16](Point de rĂ©fĂ©rence initial de l'Ă©volution des diplĂŽmes d'Ă©tat des professionnels de cette discipline[17]'[18]).
PremiĂšres ceintures noires de France
Le tableau qui suit liste[19] les premiÚres ceintures noires décernées par Maitre Kawaishi avant 1943 en France.
# | Judoka | Date | Ordre retenu par le CollĂšge des Ceintures Noires |
Grade actuel |
---|---|---|---|---|
1 | Moshe Feldenkrais | - | ? | |
2 | Maurice Cottreau | 1 | ? | |
3 | Jean de Herdt | 1 bis | 6e dan â | |
4 | Henri Birnbaum | 51 | ? | |
5 | Paul Bonet-Maury | 2 | 6e dan â | |
6 | Robert SauveniĂšre | 49 | ? | |
7 | Charles Malaisé | 3 | ? | |
8 | Jean Andrivet | 4 | ? | |
9 | Roger Piquemal | 5 | ? | |
10 | Jacques Laglaine | 6 | 8e dan â | |
11 | Guy Pelletier | 7 | 9e dan â | |
12 | Jean Beaujean | 8 | ? |
Moshe Feldenkrais n'a jamais figuré sur la liste établie par le CollÚge des Ceintures Noires car il était de nationalité britannique, il s'est toujours considéré comme ceinture noire française car il a pratiqué en France et a été nommé Ceinture Noire par Maitre Kawaishi à Paris.
Lors de l'Ă©tablissement de la premiĂšre liste par le CollĂšge des Ceintures Noires, Jean de Herdt y fut inscrit en tant que "numĂ©ro 1". Le CollĂšge sâaperçut alors que Maurice Cottreau avait Ă©tĂ© oubliĂ©. AprĂšs correction, il prit le numĂ©ro 1 et Jean de Herdt, le "numĂ©ro 1 bis".
Certains judokas ont été nommés Ceinture Noire avant la rédaction des cartes CollÚge des Ceintures Noires, ainsi Henri Birnbaum et Robert SauveniÚre ont un numéro qui ne correspond pas à leur ordre chronologique.
Jean de Herdt est aussi le premier français à obtenir le 2e dan ainsi que le 3e dan.
En 1951, Madame Levannier est la premiÚre ceinture noire de France féminine[20].
Les plus hauts gradés
Le grade ceinture blanche et rouge 6e dan est le premier palier des hauts gradĂ©s de judo jujitsu. Pour cette raison, lâaccĂšs Ă ce grade et aux grades suivants est diffĂ©rent de lâaccession aux grades de ceinture noire.
Le grade 7e dan et les grades suivants ne sont pas attribuĂ©s sur la base de prĂ©sentation de candidature ou dâexamen. Câest une sorte de promotion qui sâeffectue aprĂšs traitement direct par la commission spĂ©cialisĂ©e des dan et grades Ă©quivalents de la F.F.J.D.A des dossiers des gradĂ©s 6e dan qui sont en ce grade depuis au moins dix ans.
Au-delĂ du 8e dan judo le cercle des hauts gradĂ©s de la discipline judo jujitsu se resserre considĂ©rablement au point de pouvoir parler de champions de judo dâune façon nominative. Les grades, comme câest le cas pour tous les hauts gradĂ©s du judo, ne sont pas dĂ©cernĂ©s sur la base dâexamen ou de compĂ©titions mais dâune façon purement honorifique par la fĂ©dĂ©ration française de judo ou par les instances internationales du judo[21].
En France, seuls douze judokas, auxquels on peut ajouter deux judokas japonais exerçant en France, ont atteint le grade 9e dan et un seul le 10e dan, auquel on doit ajouter Mikinosuke Kawaishi, pionnier du judo en France. Ils portent la ceinture rouge[22]. Il sâagit de :
# | Judoka | Date de naissance | Date de décÚs | Grade |
---|---|---|---|---|
1 | Mikinosuke Kawaishi | 1899 | 10e en 1975 | |
2 | Henri Courtine | 10e en 2007 |
# | Judoka | Date de naissance | Date de décÚs | Grade |
---|---|---|---|---|
1 | Haku Michigami | 2002 | 9e en 1975 | |
2 | Shozo Awazu | 9e en 1989 | ||
3 | Bernard Pariset | 9e en 1994 | ||
4 | Maurice Gruel | 9e en 2007 | ||
5 | Guy Pelletier | |||
6 | André Bourreau | |||
7 | Jacques Le Berre | |||
8 | Lionel Grossain | |||
9 | Jean-Luc Rougé | 9e en 2013 | ||
10 | Guy Dupuis | 9e en 2017 | ||
11 | Serge Feist | |||
12 | Patrick Vial | |||
13 | Jean-Paul Coche | |||
14 | Guy Auffray | 9e en 2019 |
Champions du monde
En 1956, Henri Courtine et Bernard Pariset, entraßnés par Shozo Awazu, sont les deux premiers français à participer aux premiers championnats du monde de judo à Tokyo.
Henri Courtine obtient la mĂ©daille de bronze au premier championnat du monde oĂč les diffĂ©rentes catĂ©gories de poids n'existaient pas.
Voici les 31 judokas champions du monde. Les judokas marqués d'un * ont également été champions olympiques.
PalmarĂšs olympique
C'est en 1964, lors des Jeux olympiques de Tokyo, que le judo devient un sport olympique. Seuls les hommes disputaient alors les Ă©preuves dans 4 catĂ©gories diffĂ©rentes. DĂšs les Jeux olympiques de 1972 Ă Munich, la France obtient ses trois premiĂšres mĂ©dailles, en bronze pour Jean-Jacques Mounier, Jean-Paul Coche et Jean-Claude Brondani. Huit ans plus tard Ă Moscou, Angelo Parisi devient le premier champion olympique français de l'histoire suivi quelques jours plus tard par Thierry Rey dans les poids lĂ©gers. Il faut attendre les Jeux olympiques de 1992 Ă Barcelone pour que le judo fĂ©minin n'apparaisse au programme de la compĂ©tition. Les Françaises Catherine Fleury et CĂ©cile Nowak y dĂ©crochent la mĂ©daille d'or dans leurs catĂ©gories respectives. En 2000 Ă Sydney, David Douillet est le premier judoka français double champion olympique. Quatre ans plus tard Ă AthĂšnes, aucun tricolore ne remporte une mĂ©daille d'or, une premiĂšre depuis 1984 et les Jeux olympiques de Los Angeles. C'est en 2012 Ă l'occasion des Jeux olympiques de Londres que Lucie DĂ©cosse offre un onziĂšme titre olympique Ă la France. En effet, la française y remporte l'or dans la catĂ©gorie des moins de soixante-dix kilos. Cette mĂȘme annĂ©e Teddy Riner devient Ă©galement champion olympique dans la catĂ©gorie des plus de 100 kg. En 2016, un deuxiĂšme titre viendra agrandir son palmarĂšs lors des Jeux olympiques de Rio. Cette Ă©dition verra Ă©galement Ămilie AndĂ©ol monter sur la plus haute marche du podium en +78 kg.
En 2021, à l'occasion des jeux olympiques de Tokyo 2020, reportés d'un an à cause de la Pandémie de Covid-19, une épreuve de judo par équipes mixtes est organisée pour la premiÚre fois. L'équipe de France remporte la médaille d'or en battant l'équipe du Japon en finale (4-1) et devient la premiÚre nation championne olympique par équipe.
La France est la deuxiÚme nation au palmarÚs olympique avec 51 médailles derriÚre les Japonais.
# | Sexe | Total | |||
---|---|---|---|---|---|
1 | Mixte | 14 | 10 | 26 | 50 |
DETAILS | |||||
1 | Femmes | 6 | 4 | 8 | 18 |
2 | Hommes | 8 | 5 | 19 | 32 |
Voici les quinze médailles d'or françaises décrochées par treize judokas (deux médailles d'or pour David Douillet et Teddy Riner). Les Jeux olympiques de 1996 à Atlanta furent les plus prolifiques avec 3 médailles d'or. Les judokas marqués d'un * ont également été champions du monde.
# | Judoka(te) | Sexe | Catégorie | Jeux olympiques | Lieu |
---|---|---|---|---|---|
1 | Angelo Parisi | H | - 95 kg | Jeux olympiques de 1980 | Moscou, Union soviétique |
2 | Thierry Rey* | H | - 60 kg | ||
3 | Marc Alexandre | H | - 71 kg | Jeux olympiques de 1988 | Séoul, Corée du Sud |
4 | Catherine Fleury* | F | - 61 kg | Jeux olympiques de 1992 | Barcelone, Espagne |
5 | CĂ©cile Nowak* | F | - 48 kg | ||
6 | Djamel Bouras | H | - 78 kg | Jeux olympiques de 1996 | Atlanta, Ătats-Unis |
7 | Marie-Claire Restoux* | F | - 52 kg | ||
8 | David Douillet* | H | + 95 kg | ||
David Douillet* (2) | H | + 100 kg | Jeux olympiques de 2000 | Sydney, Australie | |
9 | SĂ©verine Vandenhende* | F | - 63 kg | ||
10 | Lucie DĂ©cosse* | F | - 70 kg | Jeux olympiques de 2012 | Londres, Royaume-Uni |
11 | Teddy Riner* | H | + 100 kg | ||
Teddy Riner* (2) | H | + 100 kg | Jeux olympiques de 2016 | Rio de Janeiro, Brésil | |
12 | Ămilie AndĂ©ol | F | + 78 kg | ||
13 | Clarisse Agbegnenou* | F | - 63 kg | Jeux olympiques de 2020 | Tokyo, Japon |
DiplĂŽmes dâenseignant
Un cours de judo dans le cadre dâune fĂ©dĂ©ration se dĂ©roule sous la responsabilitĂ© et l'encadrement effectif d'un enseignant de Judo nĂ©cessairement diplĂŽmĂ©.
Pour lâenseignement du sport, il existe diffĂ©rents types de diplĂŽme :
- les diplĂŽmes d'Ătat dâenseignant donnant droit Ă rĂ©munĂ©ration crĂ©Ă©s dans une volontĂ© de professionnalisation ;
- les diplĂŽmes dâenseignant bĂ©nĂ©vole de club dĂ©livrĂ©s sous la responsabilitĂ© des fĂ©dĂ©rations sportives reconnues.
La premiĂšre catĂ©gorie de diplĂŽmes permet de former et dâentraĂźner des personnes contre rĂ©munĂ©ration. La durĂ©e de formation est plus longue que celle nĂ©cessaire pour un brevet fĂ©dĂ©ral. Elle certifie des qualifications supĂ©rieures dâenseignant voire de cadre fĂ©dĂ©raux.
En 1955, un diplĂŽme d'Ătat de professeur de judo est crĂ©Ă©[23]. Compte tenu des contraintes sociales et sportives la rĂšglementation concernant les diplĂŽmes d'Ă©tat des professionnels de cette discipline a Ă©voluĂ©[17]'[18]
Les diplĂŽmes d'Ătat pour enseigner Ă titre professionnel sont ainsi les suivants :
- le certificat de qualification professionnelle (CQP) mention moniteur d'arts martiaux (MAM), associĂ©e Ă deux dominantes judo ou jujitsu, permet un encadrement autonome de tous les publics et dâenseigner Ă titre de rĂ©munĂ©ration une discipline ou un groupe de disciplines proches, sous rĂ©serve dâune quantitĂ© limitĂ©e dâheures par semaine ;
- le brevet professionnel de la jeunesse, de lâĂ©ducation populaire et du sport (BPJEPS) spĂ©cialitĂ© Ă©ducateur sportif mention judo-ju-jitsu, permet un encadrement autonome de tous les publics et dâenseigner Ă titre de rĂ©munĂ©ration une discipline ou un groupe de disciplines proches. Il peut exercer Ă titre professionnel dans tout type de structures telles que les les clubs sportifs et associations de jeunesse ;
- le diplĂŽme d'Ătat de la jeunesse, de l'Ă©ducation populaire et du sport (DEJEPS) spĂ©cialitĂ© perfectionnement sportif mention judo-jujitsu, certifie le perfectionnement dans sa discipline et sa formation de futur cadre fĂ©dĂ©ral. C'est un entraĂźneur capable d'encadrer des sportifs jusqu'au niveau national. Il peut occuper Ă titre professionnel les fonctions de responsable technique et pĂ©dagogique en club ou en structure fĂ©dĂ©rale. Il est habilitĂ© Ă ĂȘtre formateur pour le BPJEPS, CQP ou animateur supplĂ©ant ;
- le diplĂŽme d'Ătat supĂ©rieur de la jeunesse, de l'Ă©ducation populaire et du sport (DESJEPS) spĂ©cialitĂ© performance sportive mention judo-jujitsu, confĂšre Ă son titulaire des compĂ©tences Ă©tendues dans le domaine de la performance pour les sportifs qu'il entraine. Il a vocation dâencadrement Ă tous les niveaux dans la structuration de la discipline, ainsi que formateur de formateur. Il a les compĂ©tences nĂ©cessaires pour devenir directeur sportif au sein d'associations sportives affiliĂ©es Ă une fĂ©dĂ©ration sportive ou d'entreprises du secteur sportif professionnel.
La seconde catĂ©gorie de diplĂŽmes, permet d'enseigner la discipline Ă titre bĂ©nĂ©vole, ce sont les brevets dits « fĂ©dĂ©raux » (BF). Ils sont mis en place par une fĂ©dĂ©ration nationale comme la FFJDA ou la FSGT. Pour les fĂ©dĂ©rations sportives disposant dâun agrĂ©ment ministĂ©riel ou mieux dâune dĂ©lĂ©gation de pouvoirs, elles assurent la formation et le perfectionnement de leurs cadres. Elles peuvent bĂ©nĂ©ficier, Ă cet effet, de l'aide des Ă©tablissements publics de formation mentionnĂ©s Ă l'article L. 211-1 du Code du sport français. Dans le domaine de lâenseignement pour les spĂ©cialitĂ©s sportives qu'elle reprĂ©sente, une fĂ©dĂ©ration nationale met en place le plus souvent les qualifications ci-dessous.
Les diplĂŽmes fĂ©dĂ©raux dâenseignant bĂ©nĂ©vole de club (BF) :
- lâattestation dâassistant fĂ©dĂ©ral (AAF) permet dâaider lâenseignant du club Ă l'encadrement d'une sĂ©ance de sports de combat et arts martiaux quel que soit le public. La formation technique et pĂ©dagogique est de 15 heures et une Ă©valuation continue durant le stage formation ;
- le BF 1er degrĂ© ou diplĂŽme dâanimateur (DAF) permet d'initier tous les publics sous la tutelle d'un titulaire du BF 2e degrĂ© ou plus. Notamment il permet de mettre en place et assurer une sĂ©ance de sports de combat et arts martiaux, quel que soit le public et sa validitĂ© est illimitĂ©e. Il valide le premier cycle dâinstructeur (ou 1re partie du DIF). La formation dure trois jours en plus de lâAAF (ou deux week-ends) soit 20 heures â avec un 1er stage en situation en club de 20 heures et un examen lors du dernier stage. Ce diplĂŽme permet dâassurer des cours en autonomie sous rĂ©serve dâavoir 18 ans rĂ©volus et de possĂ©der une attestation de secourisme ;
- le BF 2e degrĂ© ou diplĂŽme dâinstructeur (DIF) : ce diplĂŽme permet dâassurer la responsabilitĂ© technique et pĂ©dagogique dâun club, et sa validitĂ© est illimitĂ©e. La formation pĂ©dagogique dure cinq jours (ou trois week-ends) en plus de la formation du DAF. La formation dure cinq jours en plus du DAF (ou 3 week-ends) soit 35 heures â avec un 2e stage en situation en club de vingt heures et un examen lors du dernier stage. PrĂ©requis pour valider le dĂ©finitivement le diplĂŽme de DIF : attestation dâinitiation Ă lâarbitrage + attestation de secourisme + grade supĂ©rieur. Pour ĂȘtre titulaire de ce diplĂŽme, il faut en amont possĂ©der le BF 1er degrĂ© ou lâĂ©quivalent ;
- le BF 3e degrĂ© ou diplĂŽme de professeur (DPF) est le diplĂŽme dâenseignant de club le plus Ă©levĂ©. Il permet un encadrement autonome de tous les publics. Il sanctionne une connaissance poussĂ©e de la discipline tant au niveau technique qu'au niveau de lâentrainement. En outre, il permet Ă©galement des fonctions de cadre rĂ©gional, d'assurer l'encadrement de la formation des cadres techniques de sa discipline principale, et des stages de formation dâenseignant de club. Ce diplĂŽme, selon la fĂ©dĂ©ration est une qualification de spĂ©cialitĂ© voire de polyvalence permettant dâenseigner lâensemble des disciplines sportives appartenant au mĂȘme groupe de spĂ©cialitĂ©s ;
- la reconnaissance des expĂ©riences pĂ©dagogiques (REP) pour les diplĂŽmes fĂ©dĂ©raux du DAF et du DIF est un dispositif fĂ©dĂ©ral de validation des acquis de lâexpĂ©rience (VAE) pour les animateurs ayant assurĂ©s des cours depuis trois saisons au minimum dans une association sportive. Deux formules : « amĂ©nagement de la formation pour la tranche dâĂąge de 18 ans Ă 34 ans » et « validation adaptĂ©e pour les 35 ans et plus » ;
- la RET (reconnaissance des expĂ©riences techniques) pour un diplĂŽme de grade technique supĂ©rieur est un dispositif de validation des acquis de lâexpĂ©rience (VAE) pour les pratiquants de plus de 35 ans et pour les athlĂštes de bon et haut niveau de plus de 18 ans ayant un grand nombre dâexpĂ©riences sportives et disposant de titres sportifs rĂ©gionaux ou mieux ;
- assistant club (AC) est une formation fĂ©dĂ©rale Ă lâanimation et initiation bĂ©nĂ©vole. Il assiste bĂ©nĂ©volement les titulaires dâun CQP, BPJEPS, DEJEPS ou DESJEPS lors des cours de judo en club ;
- animateur supplĂ©ant (AS) est une formation fĂ©dĂ©rale Ă lâanimation et l'initiation bĂ©nĂ©vole. Permet dâassister ou remplacer ponctuellement bĂ©nĂ©volement les titulaires dâun CQP, BPJEPS, DEJEPS ou DESJEPS lors des cours de judo en club ;
- certificat fĂ©dĂ©ral Ă lâenseignement bĂ©nĂ©vole (CFEB) est une formation fĂ©dĂ©rale Ă lâanimation et l'initiation bĂ©nĂ©vole. Il permet dâenseigner bĂ©nĂ©volement et Ă titre provisoire (le temps de former ou dâidentifier un diplĂŽmĂ© titulaire dâun CQP, BPJEPS, DEJEPS ou DESJEPS, le judo dans les zones rurales ou petites associations nâayant pas dâĂ©ducateur diplĂŽmĂ©s Ă disposition.
Le brevet fĂ©dĂ©ral de judo-jujitsu 1er ou 2e degrĂ© dĂ©livrĂ© par la FSGT, les brevet fĂ©dĂ©raux âcertificat fĂ©dĂ©ral Ă lâenseignement bĂ©nĂ©vole" (CFEB) ou âanimateur supplĂ©ant" (AS) dĂ©livrĂ©s par la FFJDA, permettent d'accĂ©der Ă la formation au diplĂŽme d'Ă©tat BPJEPS.
Notes et références
- Catherine Pacary, « Top 10 des fédérations sportives en nombre de licenciés », Le Monde, (consulté le )
- Michel Brousse et Jean-Luc Rougé 2005, p. 27
- Michel Brousse et Jean-Luc Rougé 2005, p. 28.
- Lucie Décosse, Frédéric Lecanu et Raphaël Brosse (préf. Jean-Luc Rougé/Teddy Riner), Le Judo pour les Nuls grand format, éditions First, , 308 p. (ISBN 9782754088206, OCLC 1082390459, BNF 45803193), « Les années 1930 : le judo prend racine ».
- « Méthode Feldenkrais », sur mediatheque.cnd.fr, Centre national de la danse, (consulté le ).
- « En France (1935-1950) - Le judo », sur michelbrousse.fr (consulté le ).
- « LâarrivĂ©e du judo en France », sur ujikai-judo.com
- « Histoire du Judo en France », sur lejudotraditionnel.toile-libre.org
- Armand Aloyin, émission de Patrick Liegibel présentée par Stéphanie Duncan, « Kawaishi, le pÚre du judo français » [audio], sur franceinter.fr, "Au fil de l'histoire", (consulté le )
- « Maitre Ichiro Abe », sur lejudotraditionnel.toile-libre.org,
- « Pierre Roussel, un judo, un style », sur roger-arbus.fr
- « Hommage à Monsieur Guy Pelletier », sur lespritdujudo.com,
- « Luc Levannier », sur efjjt.fr, (consulté le )
- « Les fondements du judo Yves Klein », sur yvesklein.com
- « Maßtre Haku Michigami », sur clubvoltaire.org (consulté le )
- « Histoire du judo en France », sur judopourtous.com
- « DEJEPS perfectionnement sportif », sur judopourtous.com
- « DESJEPS performance sportive », sur judopourtous.com
- Claude Thibault, Les Pionniers du Judo français, Budo Ăditions, 2011
- Raymond Damblant, « Le judo féminin », sur JudoHakudokan.com (consulté le )
- Attribution des dans: 9eme dan judo sur Dan.fr
- Liste des Haut gradés sur ffjda.org
- « Annexe BPJEPS judo-jujitsu », sur MinistÚre des Sports (consulté le ).
Voir aussi
Bibliographie
- Shozo Awazu, MĂ©thode de judo au sol, Ă©ditions Publi-Judo, Paris, 1963.
- Mikinosuke Kawaishi, Ma mĂ©thode de Judo, Ăd. Cario, 1951
- Claude Thibault, « Les Pionniers du Judo français », Budo Ăditions, 2011
- Michel Brousse et Jean-Luc Rougé, Les racines du judo français : Histoire d'une culture sportive, Presses Universitaires de Bordeaux, , 365 p. (ISBN 978-2867813689, lire en ligne)
- Yves Klein, Les Fondements du Judo avec lâaide d'Igor Correa Luna, un traitĂ© sur les 6 Katas du judo(Avant-propos de Jean-Luc RougĂ©), Ăd. Grasset,1954, Ăd. Dilecta,2006
Ămission de radio
- Armand Aloyin, émission de Patrick Liegibel présentée par Stéphanie Duncan, « Kawaishi, le pÚre du judo français » [audio], sur franceinter.fr, "Au fil de l'histoire", (consulté le )
Articles connexes
Liens externes
- « EnquĂȘte sur les professeurs de Judo » [PDF], sur ffjudo.com, (consultĂ© le ).
- PrĂ©face Jean-Luc RougĂ©, « Ătre enseignant dans un club » [PDF], sur ffjudo.com, Revue DojoInfo no 17, (consultĂ© le ).