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Jean-Luc Rougé

Jean-Luc Rougé, né le à Clichy (Hauts-de-Seine), est un judoka français, ancien compétiteur membre de l'équipe de France de judo entre 1967 et 1980.

Jean-Luc Rougé
Jean-Luc Rougé en 1976 aux Jeux Olympiques de Montréal.
Fonctions
Secrétaire général
Fédération internationale de judo
depuis
Président
Fédération française de judo et disciplines associées
-
Stéphane Nomis
Vice-président
Union européenne de judo
-
Membre honoraire (d)
Union européenne de judo
depuis
Directeur sportif
Union européenne de judo
-
Directeur
Fédération française de judo et disciplines associées
-
Directeur technique national
Fédération française de judo et disciplines associées
-
Conseiller technique (d)
Direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations (d)
-
Président
CollĂšge des Ceintures Noires
Biographie
Naissance
Nationalité
Activité
Autres informations
Taille
1,9 m
Masse
95 kg
Sport
Grade
9e dan (d) ()
Distinctions
signature de Jean-Luc Rougé
Signature

Il est le premier judoka français à remporter le titre de champion du monde à Vienne en 1975. Il est également quatre fois champion d'Europe et douze fois champion de France senior.

AprÚs sa retraite sportive, il occupe différents postes techniques au sein de la Fédération française de judo avant d'en devenir le président de 2005 à , alors battu par Stéphane Nomis, élu à 59,99% des voix exprimées[1].

Au niveau international, il est un membre honoraire de l'Union européenne de judo depuis 2002 et secrétaire général de la Fédération internationale de judo depuis 2011.

Biographie

CarriĂšre sportive

Jean-Luc RougĂ© dĂ©couvre le judo Ă  la tĂ©lĂ©vision en 1961, un sport jusque lĂ  peu pratiquĂ© en France Ă  cette Ă©poque, lors des championnats du monde de Paris oĂč le nĂ©erlandais Anton Geesink devient le premier judoka europĂ©en Ă  battre Koji Sone, un Japonais[2].

AthlÚte licencié au club de l'Athletic Club de Boulogne-Billancourt, Jean-Luc Rougé évolue dans les catégories de poids des « mi-lourds » et « lourds »[Note 1] et mesure un mÚtre quatre-vingt dix.

Il est le premier champion du monde de l'histoire du judo français en 1975 en remportant la finale face au japonais Ishibashi.

Il est en outre, à quatre reprises, champion d'Europe en 1973, 1975, 1979 et 1980, aprÚs avoir été d'ailleurs champion d'Europe cadet en 1967 et champion d'Europe junior en 1969.

Il est Ă©galement champion d'Europe par Ă©quipes nationales en 1978, en prenant la deuxiĂšme place de ce tournoi Ă  cinq reprises en 1972, 1973, 1975, 1977 et 1979.

En 1976, il enseigne le Judo Ă  Gif-sur-Yvette.

Il est connu pour sa moustache, attribut trÚs rare chez les sportifs en général et au judo en particulier.

Spécialiste du harai goshi, il a écrit un livre exhaustif sur cette technique de projection.

Il obtient son 9e dan le .

Fonctions nationales

En parallÚle de sa carriÚre sportive, Jean-Luc Rougé est conseiller technique auprÚs du Direction Départementale de la Jeunesse et des Sports du département de l'Essonne entre 1972 et 1980[3].

AprĂšs sa retraite sportive, il est briĂšvement entraineur national de judo de 1980 Ă  1981 avant d'occuper le poste de directeur technique national adjoint de 1981 Ă  1986 puis directeur technique national de 1986 Ă  1997 au sein de la fĂ©dĂ©ration française de judo[4]. Il est ensuite directeur de la fĂ©dĂ©ration de 1994 Ă  2004, avant d'y ĂȘtre Ă©lu prĂ©sident en 2005, succĂ©dant Ă  Michel Vial[2] - [5]. Il est rĂ©Ă©lu en 2016 pour la quatriĂšme fois consĂ©cutive.

Président de la fédération jusqu'en [6], sa liste est battue par celle de Stéphane Nomis qui obtient 59,99% des voix exprimées. La fédération, prend de plein fouet la fermeture des clubs depuis le reconfinement due à la pandémie de covid-19[7], doit faire face aux difficultés économiques de la structure fédérale et des clubs, et espÚre faire revenir les judokas sur les tatamis aprÚs cette crise[8] - [9].

A la suite du renouvellement de la direction de la fĂ©dĂ©ration, le journal L’Équipe du 8 janvier 2021 rĂ©vĂšle la gestion dĂ©sastreuse de la FĂ©dĂ©ration Française de Judo. Ce constat se base sur deux rapports, l’un de la Cour des Comptes et l’autre du ministĂšre des Sports[10] - [11] - [12].

Fonctions internationales

Jean-Luc RougĂ© est le directeur sportif de l'Union europĂ©enne de judo entre 1998 et 2002 puis en est un membre honoraire depuis 2002. À partir de 2005 et jusqu'en 2007, il occupe le poste de premier vice-prĂ©sident de l'Union europĂ©enne de judo. Enfin, depuis 2011, il est le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de la FĂ©dĂ©ration internationale de judo[3].

CarriĂšre politique

Jean-Luc Rougé fréquenta lorsqu'il était jeune l'Alliance des jeunes pour le socialisme (AJS), gérée par l'Organisation communiste internationaliste (OCI). Son frÚre, chercheur en mathématiques, défend les couleurs du Parti des travailleurs (PT) dans les Hautes-Pyrénées lors des élections cantonales de 2004[2].

Le ministre des sports Guy Drut nommé par le gouvernement Alain Juppé en 1995 lui propose, en vain, de rejoindre son cabinet ministériel[2].

Il fut Ă©galement candidat aux Ă©lections lĂ©gislatives de 1993, dans sa circonscription d'Orsay (Essonne), sous les couleurs du Rassemblement par le sport. Il obtient 4,60 % des voix mais ne renouvelle pas sa candidature[2].

Position sur le MMA

En opposition au MMA (Mixed Martial Arts), le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de la FĂ©dĂ©ration internationale de judo, Jean-Luc RougĂ©, a dĂ©crĂ©tĂ© en 2014 que « tout judoka classĂ© dans la ranking list, le classement mondial calquĂ© sur l’Association of Tennis Professionals (ATP), n’est pas autorisĂ© Ă  s’engager dans une compĂ©tition internationale d’un sport de combat autre que le judo »[13].

Jean-Luc Rougé est farouchement opposé au développement du MMA en France : « Le MMA est un refuge pour djihadistes ! C'est la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) qui me l'a dit ! »[14]. Il reformule ses propos dans un article paru dans Le Parisien : « J'ai parlé des arts martiaux qui sont des refuges pour jihadistes. Des terroristes peuvent s'entraßner chez nous. C'est pour cette raison qu'on est en contact avec la police. D'ailleurs, on a déjà exclu des gens, mais je n'en dirai pas plus. Sur Internet, vous pouviez lire comment s'entraßner pour le jihad et il était écrit qu'il fallait intégrer des clubs d'arts martiaux. Y compris dans le judo. »[15].

Il regrette une banalisation de la violence, un manque d'aspect Ă©ducatif, et un intĂ©rĂȘt purement Ă©conomique au sein du MMA[14] - [15]. Dans un communiquĂ© de la FĂ©dĂ©ration française de judo, jujitsu, kendo et disciplines associĂ©es en rĂ©action des propos de la ministre des Sports Roxana Maracineanu, un manque de recul concernant « l'impact sur l'Ă©ducation, la santĂ© et les valeurs de respect des personnes, tant physiquement que moralement » dans ce sport Ă©mergeant est Ă©voquĂ©[16] - [17]. Concernant l’intĂ©gration du MMA loisir au sein de la FFJDA, celle-ci est possible, « avec quelques ajustements techniques [la fĂ©dĂ©ration] peut tout Ă  fait gĂ©rer ces activitĂ©s avec ses clubs et ses enseignants. ». Pour les compĂ©titions amateurs, la FFJDA souhaite ĂȘtre « libre pour en dĂ©finir le contenu technique et les aspects culturels et Ă©thiques ». Pour les combats professionnels organisĂ©s par des sociĂ©tĂ©s privĂ©es, la FFJDA demande, dans le cas oĂč elle devrait intĂ©grer ou accompagner le MMA, « la possibilitĂ© d’interdire certaines manifestations ». Celle-ci dĂ©nonce le manque d'uniformisation des exigences de contrĂŽles et suivis mĂ©dicaux, ainsi que des variantes d’arbitrage parfois importantes, notamment lorsqu’un combattant est en difficultĂ© physique[18].

Jean-Luc Rouge a prĂ©cisĂ© sa position au cours d'un entretien Ă  La Nouvelle RĂ©publique en 2018, « D'abord on combat dans une cage et ensuite on achĂšve l’adversaire en lui tapant dessus. C’est une image dĂ©testable pour l’éducation des jeunes. La boxe, c’est un sport violent aussi mais on arrĂȘte le combat quand un des boxeurs met un genou au sol. Dans le sport, on doit prĂ©server l’adversaire, Ă©viter au maximum de le blesser »[19].

La dĂ©lĂ©gation du MMA par le ministĂšre des sports est attribuĂ©e Ă  la FĂ©dĂ©ration française de boxe pour l’annĂ©e 2020[20].

PalmarĂšs
Jean-Luc Rougé
Image illustrative de l’article Jean-Luc RougĂ©
Contexte général
Sport pratiqué Judo
PĂ©riode active 1967 - 1980
Biographie
Nationalité sportive Française
Naissance
Lieu de naissance Clichy
Taille 1,90 m (6â€Č 3″)
Poids 95 kg (209 lb)
PalmarĂšs
Jeux olympiques 0 0 0
Championnats du monde 1 1 1
Championnats d'Europe 4 2 1
Ch. d'Europe par Ă©quipes 1 5 1
Championnats de France 12 3 4
Meilleurs résultats en Grands Chelems
TournoiParis Ekaterinbourg Rio Tokyo
RĂ©sultatMĂ©daille d'orMĂ©daille d'orMĂ©daille d'orMĂ©daille d'argentMĂ©daille d'argentMĂ©daille de bronze MĂ©daille d'argentMĂ©daille de bronze
DerniĂšre mise Ă  jour : 21/07/2019

Cadet
  • Championnats d'Europe
    • MĂ©daille d'or MĂ©daille d'or en −85 kg aux Championnats d'Europe de Lisbonne en 1967.

Junior
  • Championnats d'Europe
    • MĂ©daille d'or MĂ©daille d'or en −93 kg aux Championnats d'Europe de Berlin en 1969.

Senior

Par Ă©quipe

Distinctions

Jean-Luc Rougé est également élevé au rang de Gloire du sport par la Fédération des internationaux du sport français en 2003.

Publications
  • Jean-Luc RougĂ©, Harai-goshi, Paris, Chiron sports, coll. « Les maĂźtres du judo : 2 », , 95 p. (ISBN 2-7027-0472-7)
  • Michel Brousse et Jean-Luc RougĂ©, Les racines du judo français : Histoire d'une culture sportive, Presses Universitaires de Bordeaux, , 365 p. (ISBN 978-2867813689, lire en ligne)
  • Avant-propos de Jean-Luc RougĂ© de "Les Fondements du Judo" d'Yves Klein, Paris, Éditions Dilecta, Paris, 1954, rĂ©Ă©dition, 2006

Notes et références

Notes
  1. Pour les poids « mi-lourds », cela correspond Ă  −93 kg de 1972 Ă  1976, −95 kg de 1980 Ă  1992, −100 kg depuis 1996. Pour les poids « lourds », cela dĂ©signe +93 kg de 1972 Ă  1976, +95 kg de 1980 Ă  1992, +100 kg depuis 1996.

Références
  1. « ÉLECTIONS FFJDA 2020-2024 : LES RÉSULTATS », sur ffjudo.com (consultĂ© le )
  2. Gilles van Kote, « Jean-Luc Rougé, militant du judo », sur LeMonde.fr, (consulté le )
  3. « Jean-Luc Rougé - Bureau exécutif - Franceolympique.com », sur franceolympique.com (consulté le )
  4. « Fiche de Jean-Luc Rougé », sur FranceOlympique.com (consulté le )
  5. « Jean-Luc Rougé, du kimono au costume », sur L'Humanité, (consulté le )
  6. « Élections fĂ©dĂ©rales : cinq questions Ă  Jean-Luc RougĂ© », sur lespritdujudo.com, (consultĂ© le )
  7. « Lettre ouverte de Jean-Luc Rougé au Gouvernement pour la réouverture des clubs de judo », sur lespritdujudo.com, (consulté le )
  8. « Jean-Luc Rougé défait, Stéphane Nomis nouveau président de la fédération », sur eurosport.fr avec AFP, (consulté le )
  9. « Judo: une élection en pleine tourmente », sur la-croix.com, (consulté le )
  10. « Judo. Subventions dĂ©tournĂ©es, dettes, dĂ©sintĂ©rĂȘt : la gestion dĂ©sastreuse de la FĂ©dĂ©ration française », sur ouest-france.fr, (consultĂ© le )
  11. « Analyse sévÚre de la Cour des Comptes sur la gestion de la FFJudo », sur lespritdujudo.com, (consulté le )
  12. « La Cour des Comptes et l'Igesr pointent du doigt la gestion de la FFJudo », sur lespritdujudo.com, (consulté le )
  13. « Le MMA, un succĂšs planĂ©taire qui fait pĂąlir d’envie le judo », sur LeMonde.fr, (consultĂ© le )
  14. « MMA : quand les dirigeants du judo mondial tombent sur la tĂȘte », sur lepoint.fr, (consultĂ© le )
  15. « JUDO. Jean-Luc Rougé:«Les arts martiaux sont des refuges pour jihadistes» », sur leparisien.fr, (consulté le )
  16. John Subaka, « Le président de la fédération française de judo critique le MMA, la fédération internationale de MMA lui répond », sur ActuMMA, (consulté le )
  17. « La FĂ©dĂ©ration internationale de MMA rĂ©pond aux critiques de Jean-Luc RougĂ©, prĂ©sident de la FĂ©dĂ©ration française de judo - MMA », sur L'Équipe (consultĂ© le )
  18. « MMA : la FFJudo (ré)affirme sa position contre », sur lespritdujudo.com (consulté le )
  19. « Jean-Luc RougĂ© : “ Au nom des 5.500 clubs ” », sur lanouvellerepublique.fr, (consultĂ© le )
  20. « MMA : Information de la direction des sports - Fédération Française de Boxe », sur ffboxe.com, (consulté le )
  21. DĂ©cret du 14 avril 2017 portant promotion

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes
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