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Jan Meyer

Jan Meyer, dont le nom est uniformément orthographié Jan Meijer, est un artiste peintre, lithographe et graveur au carborundum (technique qu'il enseigna dans des universités des États-Unis) néerlandais né le à Assen. Appartenant au courant de l'abstraction lyrique, il épousa en 1956 sa consœur et compatriote Mechtilt (1936-2000) avec qui il vécut à partir de 1960 à Dieudonné (Oise) où il est mort le .

Biographie

Après avoir été interné au camp de Westerbock, dans le nord de la Hollande, Jan Meyer reçoit sa première formation en travaillant auprès de l'artiste typographe Hendrik Werkman (en) qui est l'imprimeur du groupe d'artistes De Ploeg (en) et qui sera arrêté et sommairement abattu par la Gestapo à quelques jours de la fin de la Seconde Guerre mondiale[1]. C'est après la guerre que Jan Meyer se lie d'amitié avec le poète Evert Rinsema (nl), qui fut proche du mouvement De Stijl et ami de Theo van Doesburg, à qui il doit des révélations passionnées qui vont du minimalisme de Piet Mondrian à l'expressionnisme d'Ernst Ludwig Kirchner, mais aussi son introduction dans le mouvement Dada[1]. Il fréquente un temps les cours de l'Académie royale des beaux-arts d'Amsterdam tout en participant à partir de 1947 aux expositions du groupe De Ploeg auquel il demeure attaché, connaissant sa première exposition personnelle en 1948[2].

Acropole dans l'île grecque d'Amorgós

La décennie 1950 est celle de ses premiers voyages en France (En 1951, bourse d'études du gouvernement français[3]), en Espagne, au Portugal, au Maroc, et à surtout partir de 1953 en Italie où il côtoie Lucio Fontana, Yves Klein, Antonio Saura, Karel Appel et Corneille[1] et où il expose à partir de 1959 (une bourse du gouvernement italien reçue en 1958-1959 le fait travailler à Positano et à Rome). C'est à l'instar de Raoul Ubac et Pierre Dmitrienko, qui deviendront ses amis, qu'il s'installe en 1960 à Dieudonné où, « dans son atelier à flanc de coteau, il débride les tubes de peinture à grands coups de couteaux, écrasant sur la toile les pâtes homogènes superposées »[4] en même temps qu'il se fait collectionneur d'art premier[5]. Si, en 1962, il se rend en Irlande, en Écosse et de nouveau en Italie (jusqu'en Sicile), les années 1960 inaugurent surtout de fréquents séjours en Grèce où, depuis Siphnos et Amorgós en 1968, jusqu'à la Crète en 1977, puis aux musées d'Athènes et aux fouilles archéologiques de l'île de Kéa en 1986, il se passionnera tout autant pour la civilisation minoenne que pour l'art byzantin.

En 1976 et 1977, Jan Meyer enseigne la technique de la gravure au carborundum à l'université Fairleigh-Dickinson de Madison (New Jersey) et à l'université Harvard de Cambridge (Massachusetts). Dans cette même période, il séjourne à la Jamaïque, à Haïti et à la Martinique, au Canada où il approche l'art inuit, à New York où il fréquente les peintres de l'école contemporaine new-yorkaise.

Ĺ’uvres

Fresque murale

  • Bureau de poste de Heemstede, en collaboration avec l'architecte Dick Greiner (nl).

Contributions bibliophiliques

  • Jan Meyer, Socrate, le dernier souffle Texte de Sadi de Gorter (d'après les textes du PhĂ©don relatĂ©s par Platon), suite de douze gravures originales au carborundum, Éditions La Mata, 1975.
  • Le catalogue de prĂ©sentation Ă©ditĂ© par la Galerie La Pochade est accompagnĂ© d'un texte de Romain Gary sur Jan Meyer.
  • Sadi de Gorter, Oasis spontanĂ©es, trente poèmes illustrĂ©s de quinze gravures au carborundum et dix neuf rĂ©flexions graphiques de Jan Meyer, Éditions AlphĂ©e, Monaco, 1976.

Expositions personnelles

  • Galerie Van Lier, Amsterdam, 1948.
  • MusĂ©e provincial, Assen, 1950.
  • Galerie Le Canard, Amsterdam, 1951, 1961.
  • Galerie Raymond Creuze, Paris, mars 1952.
  • Galerie Prinsentium, Leeuwarden, 1953.
  • Centre culturel d'Emmen (Drenthe), 1953.
  • Galerie Mark Van Waay, Amsterdam, 1954.
  • Galerie Jansonies, Wintscholen, 1954.
  • Tewentsche Bank, Amsterdam, 1955.
  • Galerie Hella Hebelung, DĂĽsseldorf, 1955.
  • Galerie Dina Vierny, Paris, 1957[6].
  • Galerie Alphonse Chave, Vence, 1958.
  • Galerie Poligliani, Rome, 1959.
  • Galerie Santee Landweer, Amsterdam, 1960.
  • Galerie De Eendt, Amsterdam, 1961.
  • John Couper Gallery, Londres, 1964.
  • Galerie de Sfinx, Amsterdam, 1966.
  • Galerie Rive Droite, Paris, 1966,1968, 1979.
  • Galerie Van Lier, Blaricum, 1971.
  • UniversitĂ© Aula, Leiden, 1972 : Exposition des deux tableaux appartenant au musĂ©e de La Haye, projection du documentaire "Jan Meyer dans son atelier" rĂ©alisĂ© par Gerard Thomas d'Hoste en 1969 et sĂ©minaire du professeur Jan Bastiaans.
  • Institut nĂ©erlandais, Paris, 1974.
  • Galerie Simone Heller, Paris, 1974.
  • Galerie Herteveld, Maarsen, 1975.
  • Galerie La Pochade, Paris, mars 1976[7].
  • Oasis spontanĂ©es, MusĂ©e Van Gogh, Amsterdam, 1977.
  • Rozengalerie, Amsterdam, 1977.
  • Galerie Jean Lacarde, Paris, fĂ©vrier-mars 1979[4].
  • Galerie Horn, Pays Bas, 1980.Presentation du livre "Socrate, le dernier souffle" et tableaux originaux par le professeur JJ van Lochem.
  • Galerie Matus, MontrĂ©al, octobre 1982[8].
  • Galerie Wisselingh, Amsterdam, 1982.
  • Galerie Jurka, Amsterdam, 1985
  • Galerie ProtĂ©e, Paris, 1987, 1990, 1991, 1993.
  • Galerie Agartha, Paris, 1987.
  • Galerie Cupillard, Grenoble, 1988.
  • Galerie ProtĂ©e, Toulouse, 1990.
  • Maison de la Culture et des Loisirs, et Galerie * Raymond Banas Metz, 1995.
  • Galerie Arnoux, Paris, 2002, 2004, 2006, 2008, 2009, 2010, 2015[9].
  • Galerie Rafael, Francfort, 2004.
  • Galerie Van den Planken, Anvers, 2015.
  • Galerie Arnoux, Paris, 2016.

Expositions collectives

RĂ©ception critique

  • « Un jet de peinture qu'il Ă©tale au couteau et cette lave s'Ă©coule en lissant l'espace ouvert devant lui. Une clairvoyance de la finalitĂ©, c'est certain? Chez Jan Meyer, le hasard a des bases profondes, un rythme Ă©tudiĂ© minutieusement, des lois strictes... MĂŞme dans la profusion de ses pâtes Ă©paisses, Jan Meyer garde le contrĂ´le des larges mouvements qu'il imprime Ă  la matière et l'Ă©quilibre reste dĂ©terminant. Cette vigueur contrĂ´lĂ©e nous donne le spectacle superbe de la fiertĂ©, de l'orgueil des pâtes dĂ©livrĂ©es. La pression nerveuse est passĂ©e de l'artiste Ă  la toile comme si elle avait changĂ© de camp, Jan, dĂ©livrĂ© mais anĂ©anti, vient de mettre au monde la toile exacte qu'il avait en lui. » - Sadi de Gorter[12]
  • « Sous cet air malin se cache en lui l'enfant de huit ans, qui est en lui et fait de lui un crĂ©ateur. Il y a en lui un besoin de merveilleux, du coup de baguette magique d'une telle intensitĂ© que c'est avec authenticitĂ© qu'il casse les reins de la rĂ©alitĂ© chaque fois qu'il parle. » - Romain Gary[13]
  • « Et de mĂŞme que d'autres grands nordiques ont transfigurĂ© leur vision au contact de la dĂ©couverte de la lumière mĂ©ridionale, Jan Meijer dĂ©couvre cette chape de plomb qui pèse sur les Ă®les Ă©gĂ©ennes : La vieille civilisation rajeunit sous le pinceau, et les idoles que le labour de l'araire exhume çà et lĂ  sont prĂ©sentes sans ĂŞtre nullement figurĂ©es. » - Pierre Granville[14]
  • « Les meilleurs, les plus accomplis de ses tableaux semblent Ă  première vue, ceux dans lesquels cette confrontation quasi "gĂ©ologique" entre les successives couches se rĂ©sout en d'Ă©lĂ©gantes fractures, en se superbes trouĂ©es. » - Marie-Aline Prat [15]
  • « Nous connaissons ce peintre nĂ© dans la province de Drenthe et qui après diverses tribulations studieuses s'est senti renaitre dans le dĂ©partement de l'Oise dans un village nommĂ© DieudonnĂ© oĂą il a organisĂ© son atelier - un atelier exaltant - Ă  la lisière d'un champ de blĂ©, peignant Ă  mĂŞme le sol des toiles vives et hautes en couleur, quĂŞtant des symboles et des signaux dont les formes exercent une tutelle sur une sensualitĂ© et un langage dĂ©pouillĂ©s de toute contrainte, des abstractions d'une grande puissance lyrique. » - Sadi de Gorter [16]
  • « Reste ce qui fait tout l'art et le style de Jan Meyer : Cette fusion extraordinaire entre d'une part, le sens flamand et hollandais du paysage, les rĂ©volutions de l'abstraction dans les Ă©coles du Nord avant-guerre, le geste et la geste formidables de l'abstraction, l'Ă©nergie et l'expression du mouvement, et d'autre part, la sensualitĂ© des couleurs mĂ©ridionales, un sens prodigieux de la composition, organique et classique, la mise en place strictement posĂ©e et pensĂ©e, c'est-Ă -dire synthĂ©tique et sans innocence, des plages de couleur, larges comme la main franche, Ă  coups de couteau prĂ©cis et justes. » - Claude Serpieri, Paris, [17].
  • « Si, dans les annĂ©es 1950, les premières compositions de Jan Meyer s'inspirent de Picasso, il va très vite aborder l'abstraction en matiĂ©riste. Des compositions amples et larges, puissantes et rythmĂ©es, fidèles Ă  l'abstraction gestuelle des annĂ©es 1960... » - GĂ©rald Schurr[18]
  • « Des influences contradictoires de son apprentissage, il a trouvĂ© un Ă©quilibre Ă  mi-chemin entre l'exubĂ©rance expressionniste et la rigueur. Sa peinture, abstraite, se caractĂ©rise par des formes sages, traitĂ©es dans des pâtes Ă©paisses mais disciplinĂ©es. » - Dictionnaire BĂ©nĂ©zit[1]

Prix et distinctions

  • Premier Prix pour un projet mural destinĂ© Ă  la ville d'Amsterdam, en collaboration avec l'architecte Herman Hertzberger (en) et le sculpteur Carel Kneulman (nl), Stedelijk Museum Amsterdam, 1954.

Musées et collections publiques

France

Danemark

Pays-Bas

Royaume-Uni

Suède

Japon

  • MusĂ©e en plein air de Hakone.

Collections privées

Notes et références

  1. Dictionnaire Bénézit, Gründ, 1999, tome 9, page 562.
  2. Galerie Arnoux, Jan Meyer, biographie
  3. Catalogue Vingt peintres néerlandais d'aujourd'hui, Bruxelles, 1962
  4. Sadi de Gorter, « Jan Meyer - Exposition de trente toiles à la galerie Jean Larcade », Septentrion, revue de culture néerlandaise, no 8, 1979
  5. Jean-Claude Binoche, commissaire-priseur Ă  Paris, Arts primitifs - Collection Jan Meyer, catalogue, HĂ´tel Drouot, 22 juin 1973.
  6. Herta Wescher, , « Jan Meyer », revue Cimaise, novembre 1957.
  7. Alain Bosquet, « Les gifles de Jan Meyer », Le Figaro, 18 mars 1976.
  8. La Presse (Montréal), 23 octobre 1982, page E6.
  9. Galerie Arnoux, Les artistes permanets : Jan Meyer
  10. Françoise Woimant, Marie-Cécile Miessner et Anne Mœglin Delcroix, De Bonnard à Baselitz - Estampes et livres d'artistes, B.N.F., 1992.
  11. St.art 2013, catalogue de l'exposition, page A19.
  12. Sadi de Gorter, Le dernier souffle de Socrate (préface), Éditions La Mata, 1975.
  13. Romain Gary, Jan Meyer, Éditions Galerie La Pochade, 1976.
  14. Pierre Granville, La nuit parfois le jour chez Jan Meyer, Le Monde, 11 avril 1979.
  15. Marie-Aline Prat, Jan Meyer, Éditions Galerie Protée, 1990.
  16. Sadi de Gorter, Chronique de l'expositionJan Meyerà la Galerie Protée septembre et octobre 1993, , Revue Septentrion, N°4, décembre 1993. page 62.
  17. Claude Serpieri, Jan Meyer, Éditions Galerie Raymond Banas, Maison de la Culture de Metz, 1995.
  18. Gérald Schurr, Le guidargus de la peinture, Les Éditions de l'Amateur, 1996.
  19. Musée des beaux-arts de Dijon, Jan Meyer dans les collections
  20. Dominique Parizot, Notice sur "Le plateau de Naxos" dans l'ouvrage de Serge Lemoine Troisième donation Granville, Éditions du musée des beaux-arts de Dijon
  21. H.-L. Swart, « La collection Peter Stuyvesant », Museum International (édition française), Vol. 21, 1968, pages 22-29.

Annexes

Bibliographie

  • Bertus Aafjes, Jan Meyer, Éditions Galerie De Eendt, Amsterdam, 1951.
  • Lucas van der Land (nl), Jan Meyer, Éditions Galerie Mark Van Waay, Amsterdam, 1954.
  • Hans JaffĂ© (nl), Jan Meyer, Édition Galerie Dina Vierny, Paris, 1957.
  • Herta Wescher (de), « Jan Meyer », Cimaise, .
  • Yves Sjöberg, Jan Meyer; Éditions Galerie Alphonse Chave, Vence 1958.
  • Lionello Venturi, Jan Meyer; Éditions Galerie Podigliani, Rome, 1959.
  • Gerrit Kouwenaar, Éditions Galerie De Eendt, Amsterdam, 1961.
  • Hans JaffĂ©, "Jan Meijer", revue Quadrum 10, Revue Internationale d'Art Moderne publiĂ©e par l'Association pour la Diffusion Artistique et Culturelle (A.D.A.C.), Bruxelles, 1961.
  • Peter Stuyvesant Collectie, catalogue de l'exposition de la collection Peter Stuyvesant au Stedelijk Museum, Amsterdam, 1962.
  • Hans JaffĂ©, "20 peintres nĂ©erlandais d'aujourd'hui", Bruxelles, 1962.
  • Peter Stuyvesant Kollektion, catalogue de l'exposition de la collection Peter Stuyvesant au niederländicher Pavillon Berlin, 1962.
  • Michel-François Braive, Jan Meyer, Éditions Galerie De Sphinx, 1966.
  • Hans JaffĂ© (nl), Jan Meyer(photo de l'artiste prise par Denise Colomb en page de garde), Éditions Galerie Rive Droite, 1968 .
  • Michel Seuphor, Art abstrait 3 et 4, Éditions Maeght, 1973.
  • Romain Gary, Jan Meyer, Éditions Galerie La Pochade, 1976.
  • Sadi de Gorter (nl), "Oasis SpontanĂ©es" brochure de prĂ©sentation de son recueil de trente poèmes illustrĂ© par Jan Meyer. Texte d'introduction par Philippe Orengo. Editions AlphĂ©e, Monaco, 1976.
  • Pierre Granville, "La nuit parfois le jour chez Jan Meijer", article journal Le Monde, .
  • Serge Lemoine, Troisième donation Granville, Éditions du musĂ©e des beaux-arts de Dijon, 1986.
  • Sadi de Gorter, Jan Meyer, Septentrion, revue de culture nĂ©erlandaise, 1987. (lire en ligne).
  • Marie-Aline Prat, Jan Meyer, Éditions Galerie ProtĂ©e, 1990.
  • Françoise Woimant, Marie-CĂ©cile Miessner et Anne MĹ“glin Delcroix, De Bonnard Ă  Baselitz - Estampes et livres d'artistes, B.N.F., 1992.
  • Claude Serpieri, Jan Meyer, Editions Galerie Raymond Banas, Maison de la Culture de Metz, 1995.
  • GĂ©rald Schurr, Le guidargus de la peinture, 1996.
  • Catalogue de la vente Christie's, Amsterdam, .
  • Emmanuel BĂ©nĂ©zit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, GrĂĽnd, 1999.
  • Patrick-Gilles Persin, Artistes soutenus par la galerie, Galerie Arnoux, Paris, 2008.
  • Arno, Frank et Oliver Seltman, Pierre Granville, Romain Gary, Jan Meyer - Peintures, Éditions Seltman Söhne, Berlin, 2011.
  • Jan Meijer Peintures, Éditions Seltmann & Söhne, 2011.

Filmographie

  • GĂ©rard Thomas d'Hoste, Jan Meyer dans son atelier, documentaire, 1969.

Liens externes

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