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Jacques Necker

Jacques Necker — Ă  l'Ă©poque prononcĂ© [nɛkʁ] (« nĂšcre ») et non [ne.kɛʁ][1] — nĂ© le Ă  GenĂšve en rĂ©publique de GenĂšve et mort le Ă  Coppet en Suisse, est un financier et homme politique genevois, ministre des Finances de Louis XVI. Il est le pĂšre de Madame de StaĂ«l.

Jacques Necker
Illustration.
Portrait de Jacques Necker, par Joseph-Siffrein Duplessis.
Fonctions
Principal ministre d'État
–
(1 an, 1 mois et 19 jours)
Monarque Louis XVI
Gouvernement Gouvernement Louis XVI
Prédécesseur Louis Auguste Le Tonnelier de Breteuil
Successeur Armand Marc de Montmorin Saint-HĂ©rem
–
(10 mois et 16 jours)
Monarque Louis XVI
Gouvernement Gouvernement Louis XVI
PrĂ©dĂ©cesseur Étienne-Charles de LomĂ©nie de Brienne
Successeur Louis Auguste Le Tonnelier de Breteuil
Premier ministre des Finances
–
(1 an, 1 mois et 19 jours)
Avec Claude Guillaume Lambert
Monarque Louis XVI
Gouvernement Gouvernement Louis XVI
Prédécesseur Joseph François Foullon
Successeur Claude Guillaume Lambert
Directeur général du Trésor royal puis des Finances
–
(10 mois et 16 jours)
Monarque Louis XVI
Gouvernement Gouvernement Louis XVI
Prédécesseur Claude Guillaume Lambert
Successeur Joseph François Foullon
–
(4 ans, 6 mois et 28 jours)
Avec Louis Gabriel Taboureau des RĂ©aux (jusqu'en 1777)
Monarque Louis XVI
Gouvernement Gouvernement Louis XVI
PrĂ©dĂ©cesseur Jean Étienne Bernard Clugny de Nuits
Successeur Jean-François Joly de Fleury
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance GenĂšve (RĂ©publique de GenĂšve)
Date de décÚs
Lieu de décÚs GenÚve (Département du Léman)
Nature du dĂ©cĂšs arrĂȘt cardio-respiratoire
Nationalité genevoise
PÚre Charles-Frédéric Necker
MĂšre Jeanne Gautier
Conjoint Suzanne Curchod
Enfants Germaine de Staël
Profession Banquier
Homme politique

AprĂšs avoir fait fortune comme banquier Ă  Paris et Ă  la suite du succĂšs de ses essais en matiĂšre de politique Ă©conomique, il est nommĂ© par Louis XVI directeur gĂ©nĂ©ral du TrĂ©sor royal en 1776, puis des Finances. Il modernise alors l’organisation Ă©conomique du royaume en s’opposant au libĂ©ralisme de ses prĂ©dĂ©cesseurs. RenvoyĂ© en , peu avant les grandes spĂ©culations boursiĂšres sous Louis XVI, il est rappelĂ© en avec le titre de ministre d’État du fait du soutien indĂ©fectible de l’opinion publique, et convoque les États gĂ©nĂ©raux en obtenant le doublement du tiers Ă©tat. RenvoyĂ© par Louis XVI le pour avoir Ă©tĂ© absent lors de la sĂ©ance royale du 23 juin 1789, il retrouve sa fonction aprĂšs la prise de la Bastille pour apaiser les rĂ©volutionnaires. ConfrontĂ© Ă  l'opposition de l'AssemblĂ©e nationale, il dĂ©missionne de nouveau le et rĂ©dige une critique sĂ©vĂšre du nouveau principe d'Ă©galitĂ©. Il est de fait le dernier contrĂŽleur gĂ©nĂ©ral des finances de l'Ancien RĂ©gime.

Biographie

Naissance et famille

Jacques Necker est le deuxiÚme fils de Charles-Frédéric (Karl Friedrich) Necker, avocat à Custrin, en Brandebourg, devenu citoyen de la république de GenÚve le , et de sa femme née Jeanne Gautier, fille du premier syndic Gautier. Le pensionnat pour étudiants anglais tenu à GenÚve par son pÚre pour le compte du gouvernement anglais, le prédestine à se spécialiser dans la « correspondance anglaise » et les affaires d'Angleterre joueront fréquemment un rÎle décisif dans sa carriÚre[2].

DĂ©buts de banquier

Il entreprend une carriĂšre dans la Banque Girardot, oĂč il dĂ©bute comme simple commis Ă  GenĂšve tout d’abord, puis, Ă  partir de 1748, Ă  Paris[3], oĂč il tient les livres de compte. Il rĂ©vĂšle toutes ses compĂ©tences lorsqu’un jour il remplace le premier commis chargĂ© de nĂ©gociations Ă  la bourse lors d’une opĂ©ration majeure. Il la mĂšne Ă  bon terme, s’éloignant mĂȘme des instructions laissĂ©es, et procure Ă  la banque un bĂ©nĂ©fice de 500 000 livres. Il acquiert ainsi la confiance des banquiers Thellusson & Vernet, dont il devient l’associĂ© en 1756, la maison Ă©tant renommĂ©e Thellusson, Vernet & Necker.

En 1762, Thellusson lui propose de devenir son associĂ© pour moitiĂ©, aprĂšs le dĂ©part de son oncle Isaac Vernet. Ils crĂ©ent ainsi la banque Thellusson, Necker & Cie, qui gĂšrera les dĂ©pĂŽts et comptes courants d’environ 350 clients Ă©trangers, pour la plupart engagĂ©s dans les emprunts de la monarchie française. Ils font rapidement fortune en spĂ©culant sur les effets du TrĂ©sor français et sur les fonds anglais au moment de la paix de 1763 qui met fin Ă  la guerre de Sept Ans. En effet, leurs connaissances prĂ©coces du projet de paix leur permet de spĂ©culer sur les blĂ©s et de prĂȘter Ă  taux avantageux au TrĂ©sor public.

Syndic de la Compagnie française des Indes orientales en 1765[2], aprĂšs avoir Ă©tĂ© simple actionnaire reprĂ©sentant les actions acquises par sa maison de banque, il la renfloue au lendemain de la guerre de Sept Ans, devenant l’artisan de sa renaissance via l'Ă©tablissement d'un fonds de roulement permettant de financer les achats d'indiennes de coton. Il lui permet de renouer avec un partenaire finançant ses paiements aux Indes : la maison de James Bourdieu & Samuel Chollet Ă  Londres[2]. Pendant ses six ans d'existence aprĂšs la paix de 1763, la compagnie ne perdit qu'un seul navire, et d'aprĂšs le compte rendu lu par l'abbĂ© Terray, alors syndic Ă  l'assemblĂ©e du , la derniĂšre vente de Lorient avait rapportĂ© prĂšs de 17 millions, avec un bĂ©nĂ©fice de 77% Ă  78% sur la mise dehors de l'expĂ©dition. Les actionnaires avaient consenti en 1764 un appel de capital de 400 livres par action, rĂ©unissant un fonds de prĂšs de 14 millions pour la reprise des opĂ©rations, en Ă©change d'un dividende de 5 % par action. Sous Necker, la Compagnie n'a cessĂ© de faire de « petits emprunts » onĂ©reux Ă  court terme pour solder ses Ă©chĂ©ances: en 1765, elle a empruntĂ© 10 millions par voie de loterie Ă  rentes viagĂšres[2].

Mais il ne peut empĂȘcher sa dissolution en 1770, sous le coup des brutales attaques de son ennemi personnel, Morellet. DĂšs le , avec deux mois de retard sur la date normale de convocation, l'administration de la Compagnie avait mis les actionnaires devant un dilemme : trouver avant l'automne 18 millions pour faire face aux Ă©chĂ©ances et aux armements pour l'an prochain, ou dĂ©clarer la Compagnie en faillite. Necker a subi aussi la rivalitĂ© du banquier suisse Isaac Panchaud, qui lance sa « grande idĂ©e » : la Compagnie renoncera Ă  son monopole sur le commerce des Indes pour se transformer en une Caisse d'escompte, ancĂȘtre de la Banque de France, grĂące Ă  une augmentation de capital de 20 millions de livres, 600 livres par action, dont la moitiĂ© pour acquitter les dettes de la Compagnie, et l'autre moitiĂ© pour constituer la Caisse[2], qui finalement ne verra le jour qu'en 1777, lorsque Necker est aux finances du Royaume.

À plusieurs reprises, notamment en 1772, Necker avance des sommes importantes au TrĂ©sor royal, ce qui lui vaut d’ĂȘtre remarquĂ© par Choiseul et par l’abbĂ© Terray.

Jugeant avoir suffisamment fait fortune et ayant d’autres ambitions, Jacques Necker se retire en 1772, cĂ©dant toutes ses affaires Ă  son frĂšre Louis, connu sous le nom de M. de Germany, et associĂ© de Girardot. Sa rĂ©ussite Ă©clatante comme banquier lui a permis d’accumuler en peu de temps une notoriĂ©tĂ© et une fortune considĂ©rable, Ă©valuĂ©e Ă  6 millions de livres au moment de son dĂ©part, et Ă  7 millions de livres lors de sa nomination au contrĂŽle gĂ©nĂ©ral des finances en 1776.

Mariage et arrivée au pouvoir

Mme Necker, née Suzanne Curchod.

AprĂšs avoir courtisĂ© la belle-sƓur adorĂ©e de son associĂ© Thellusson, la jeune, charmante et riche veuve Girardot de Vermenoux[2], Necker Ă©pouse une fille de pasteur, Suzanne Curchod, qui aura sur lui un grand ascendant. Le mariage a lieu en 1764 Ă  Paris, dans la chapelle de l'hĂŽtel des Ambassadeurs de Hollande[4]. Au dĂ©but de leur mariage, les nouveaux Ă©poux rĂ©sident dans l'hĂŽtel d'Hallwyll, Ă  Paris, siĂšge de la banque Thelusson, Vernet & Necker. C'est lĂ  que naĂźt en 1766 celle qui sera leur seul enfant, Germaine Necker, baronne de StaĂ«l-Holstein (1766-1817), plus connue sous le nom de Mme de StaĂ«l.

NommĂ© ministre de la rĂ©publique de GenĂšve Ă  Paris (1768), Necker songe Ă  se consacrer Ă  la politique, encouragĂ© en cela par son Ă©pouse. AprĂšs son retrait des affaires, il publie un Éloge de Colbert (1773), couronnĂ© par l’AcadĂ©mie française, dans lequel il brosse un portrait du ministre idĂ©al oĂč l’on peut sans peine le reconnaĂźtre. Il se prĂ©sente comme un pragmatique, un esprit « moelleux et flexible », Ă  la diffĂ©rence du contrĂŽleur gĂ©nĂ©ral des finances, Turgot, type mĂȘme du doctrinaire. Symbole de l’interventionnisme Ă©conomique de l’État, Necker est en outre l’antithĂšse de Turgot, apĂŽtre du libĂ©ralisme Ă©conomique.

A priori, pourtant, rien ne prĂ©dispose Necker Ă  exercer en France des fonctions de gouvernement : protestant, l’accĂšs au Conseil du roi lui est fermĂ© ; il n’a aucune expĂ©rience du gouvernement et de l’administration royale, et ne connaĂźt de la Cour que ce qu’il a pu en voir dans ses fonctions de rĂ©sident de GenĂšve ; enfin, ne lisant guĂšre, il ne connaĂźt pas mĂȘme l’Histoire de France et son organisation politique et administrative.

Pourtant, un vĂ©ritable mouvement d’opinion va se produire en faveur de Necker. Le , il publie son Essai sur la lĂ©gislation et le commerce de grains, dans lequel il dĂ©nonce la libertĂ© du commerce des grains, prĂ©conisĂ©e par les physiocrates, au premier rang desquels Morellet et Turgot. Énorme succĂšs de librairie, l’ouvrage paraĂźt au moment oĂč ce dernier doit faire face Ă  la « guerre des farines » : les mauvaises rĂ©coltes conduisent Ă  des Ă©meutes et Ă  favoriser les demandes de rĂ©glementation des prix des grains.

L’ascension de Necker est soutenue activement par les habituĂ©s du salon de Mme Necker et, plus largement, par le parti philosophique dont Necker a embrassĂ© plusieurs des doctrines : dans l’Éloge de Colbert, il a vivement critiquĂ© la propriĂ©tĂ© qu’il accuse, dans la ligne de Rousseau, d’ĂȘtre non un droit naturel mais une « loi des hommes » fondĂ©e sur un « traitĂ© de force et de contrainte » ; de mĂȘme, c’est par son rĂŽle social qu’il justifie la religion, ne reconnaissant la nĂ©cessitĂ© de la morale que « pour contenir le peuple » et la supĂ©rioritĂ© de la morale chrĂ©tienne que parce qu’elle est « la seule qui puisse persuader avec cĂ©lĂ©ritĂ© parce qu’elle Ă©meut en mĂȘme temps qu’elle Ă©claire[5]. »

Necker est, en outre, appuyé auprÚs de Maurepas, principal conseiller de Louis XVI, par le marquis de Pezay, amant de Mme de Montbarrey, amie intime de Mme de Maurepas, et par la cousine du ministre, la duchesse d'Enville.

Le premier ministĂšre de Necker (1776-1781)

Le dĂ©cĂšs en fonction du contrĂŽleur gĂ©nĂ©ral Clugny de Nuits, qui a succĂ©dĂ© Ă  Turgot, donne Ă  Necker l’occasion d’accĂ©der au gouvernement. Protestant, il ne peut ĂȘtre nommĂ© contrĂŽleur gĂ©nĂ©ral des finances car cette fonction emporte de droit l’accĂšs au Conseil. Le , Ă  44 ans, il est donc nommĂ© conseiller des Finances et « directeur gĂ©nĂ©ral du TrĂ©sor royal ». Le , un maĂźtre des requĂȘtes effacĂ©, Taboureau des RĂ©aux, est officiellement nommĂ© contrĂŽleur gĂ©nĂ©ral, mais en pratique, c’est Necker qui exerce la rĂ©alitĂ© du pouvoir. Le roi finit par accepter la dĂ©mission de Taboureau des RĂ©aux le ; pour mieux marquer son importance, Necker reçoit alors le titre de « directeur gĂ©nĂ©ral des Finances »[6].

ArrivĂ© au ministĂšre, Necker engage immĂ©diatement d’importantes rĂ©formes, mais de maniĂšre beaucoup moins brutale et prĂ©cipitĂ©e que Turgot. Ces rĂ©formes se situent Ă  la fois sur le plan administratif, sur le plan social et sur le plan financier.

Les réformes administratives

Jacques Necker

Sur le plan administratif, Necker renforce le pouvoir du contrĂŽle gĂ©nĂ©ral des finances et le fonctionnarise : il supprime les six offices d’intendant des finances et les intendants du commerce[7], les 48 receveurs gĂ©nĂ©raux des finances Ă©tablis dans les gĂ©nĂ©ralitĂ©s[8] et 27 trĂ©soriers gĂ©nĂ©raux[9] et contrĂŽleurs gĂ©nĂ©raux de la Guerre et de la Marine (). À la place de ces officiers inamovibles et rĂ©munĂ©rĂ©s sur commission sont installĂ©s des employĂ©s rĂ©vocables et percevant un traitement fixe[10].

Il rĂ©duit la compĂ©tence de la ferme gĂ©nĂ©rale Ă  la gabelle, au tabac, aux droits des traites et des entrĂ©es de Paris, et rĂ©duit de 60 Ă  40 le nombre des fermiers gĂ©nĂ©raux. La perception des droits d’aides relĂšve dĂ©sormais d’une RĂ©gie gĂ©nĂ©rale et celle des droits domaniaux d’une Administration gĂ©nĂ©rale des domaines, dirigĂ©es par des administrateurs Ă  traitement fixe.

Tout en renforçant le pouvoir de l’administration, Necker s’efforce parallĂšlement d’en diminuer l’arbitraire. Il crĂ©e un ComitĂ© contentieux des finances pour prĂ©parer les arrĂȘts de finances, qui, quoique prĂ©sentĂ©s sous le couvert d’arrĂȘts du Conseil, avaient depuis longtemps cessĂ© de faire l’objet d’une dĂ©libĂ©ration collective et Ă©taient en rĂ©alitĂ© l’Ɠuvre des intendants des finances. La dĂ©claration royale du pose par ailleurs le principe que les brevets des tailles ne pourront plus ĂȘtre augmentĂ©s que par lettres patentes, enregistrĂ©es en parlement, et non plus par de simples arrĂȘts du Conseil. De mĂȘme, dans un esprit d’apaisement vis-Ă -vis des parlements, il dĂ©cide, sans aller jusqu’à revenir sur le principe de la vĂ©rification des dĂ©clarations de revenus du vingtiĂšme et sur celui de la mutabilitĂ© des cotes, que les vĂ©rifications n’auront lieu que tous les vingt ans[11].

Afin de limiter le pouvoir extra-judiciaire des parlements, tout comme celui des intendants, Necker crĂ©e des assemblĂ©es provinciales dont il expose le principe dans son MĂ©moire au Roi sur l’établissement des administrations provinciales (1776). À la diffĂ©rence de celles que Turgot avait imaginĂ©es, ces assemblĂ©es reposent sur la distinction des trois ordres. Elles ont compĂ©tence pour rĂ©partir et lever les impĂŽts, diriger la construction des routes et faire au Roi des reprĂ©sentations en vue du bien de la province. Quatre sont Ă©tablies, dont les deux premiĂšres commencent aussitĂŽt Ă  fonctionner : Berry, Haute-Guyenne, DauphinĂ© et Bourbonnais.

Necker cherche enfin Ă  introduire de la transparence dans le fonctionnement de l’État. Il publie dans cet esprit en son Compte-rendu au Roi, dans lequel il dĂ©taille le fonctionnement des finances royales, les principes de son administration et la situation financiĂšre du pays.

Les mesures sociales

Necker a une conception active du rĂŽle de l’État dans le domaine Ă©conomique et social, qui le rattache directement Ă  Colbert. Il ne croit pas que le laissez-faire Ă©conomique puisse spontanĂ©ment crĂ©er le bien des citoyens. Pour conforter l’équilibre de la sociĂ©tĂ©, l’État doit exercer pleinement sa fonction d’assistance : « C’est au gouvernement, interprĂšte et dĂ©positaire de l’harmonie sociale, c’est Ă  lui de faire pour cette classe dĂ©shĂ©ritĂ©e tout ce que l’ordre et la justice permettent. »

Lors de la rĂ©forme du Service hospitalier, en 1778, demandĂ©e par le roi Ă  Jacques Necker, il nomme Jean Colombier inspecteur gĂ©nĂ©ral des HĂŽpitaux, dĂ©pĂŽts de mendicitĂ© et prisons, en 1780[12]. Il met donc en place une commission des hĂŽpitaux de Paris et une commission de rĂ©forme des prisons. Celles-ci jettent les bases de rĂ©formes ambitieuses de ces institutions, qui reçoivent un dĂ©but de mise en Ɠuvre : destruction des prisons du For-l'ÉvĂȘque et du Petit ChĂątelet Ă  Paris ; construction rue du Roi-de-Sicile d’une nouvelle prison rĂ©servĂ©e aux prisonniers pour dettes ; crĂ©ation fin 1778 du nouvel hospice des paroisses Saint-Sulpice et du Gros-Caillou, grĂące Ă  la gĂ©nĂ©rositĂ© de sa femme.

En 1779, Necker abolit la mainmorte dans les domaines du Roi et les domaines engagĂ©s. Un Ă©dit de 1780 autorise les hĂŽpitaux Ă  vendre leurs biens immobiliers et les invite Ă  placer leurs fonds en rentes sur le Roi ou les États.

Les mesures financiĂšres

C'est dans ce domaine qu'il sera critiquĂ©, pour son recours aux rentes viagĂšres comme moyen d'emprunt, alors que des progrĂšs importants dans l'espĂ©rance de vie et son estimation ont lieu Ă  partir du milieu du XVIIIe siĂšcle, grĂące aux Table de mortalitĂ© successivement publiĂ©es par Antoine Deparcieux (1746), ThĂ©odore Tronchin (1748), Pehr Wilhelm Wargentin (1749), Thomas Simpson (1752), Johann Peter SĂŒssmilch (1761), ou encore Daniel Bernoulli (1763), selon qui vacciner contre la variole augmente de 3 ans l'espĂ©rance de vie globale.

La nomination de Necker au ministĂšre avait Ă©tĂ© prĂ©cipitĂ©e par la nĂ©cessitĂ© de financer la guerre d’AmĂ©rique, dont les prĂ©paratifs avaient dĂ©butĂ© en . Guerre coĂ»teuse, Ă  la fois maritime et terrestre, sur des thĂ©Ăątres d’opĂ©rations lointains, elle absorbait dĂšs 1777 150 millions de secours extraordinaires, et l’on estime qu’elle a coĂ»tĂ© au total Ă  la France prĂšs d’un milliard de livres, mais Necker a assurĂ© au roi que celle-ci pouvait ĂȘtre financĂ©e par l'emprunt sans augmenter les impĂŽts


En matiĂšre financiĂšre, la politique de Necker tient en peu de principes. Il estime que l’État peut emprunter autant qu’il dĂ©sire dĂšs lors que le budget ordinaire est Ă©quilibrĂ©. Comme il est hors de question d’augmenter les impĂŽts, par pragmatisme et par principe[13], il faut en amĂ©liorer le rendement, notamment en rĂ©formant l’administration financiĂšre, et rĂ©duire les dĂ©penses.

Pour y parvenir, les mesures prises sont des plus classiques : rĂ©duction des dĂ©penses de la Maison du Roi[14], rĂ©vision des pensions pour pourchasser les cumuls et les abus[15], vĂ©rifications des dĂ©clarations de revenus et rĂ©vision des abonnements des pays d’états, qui produisent un revenu supplĂ©mentaire de 1,6 million de livres.

Pour financer l’effort de guerre, Necker emprunte des sommes considĂ©rables, environ 530 millions de livres, Ă  des taux Ă©levĂ©s car le crĂ©dit de l’État est alors au plus bas : il faut donc recourir Ă  des formules coĂ»teuses telles que l’emprunt Ă  lots ou l’emprunt viager. En 1780, Necker obtient le renvoi du ministre de la Marine, Antoine de Sartine, accusĂ© d'avoir gaspillĂ© les fonds de son ministĂšre et d'avoir Ă©mis des emprunts sans l'en avoir informĂ©.

La plupart des emprunts de Necker — 386 sur 530 millions de livres — furent lancĂ©s sous forme de constitution de Rentes viagĂšres[16]. Des sept principales Ă©missions de rentes viagĂšres, il tira 260 millions de livres: en 1777 par contrats sur une ou deux tĂȘtes, Ă  raison de 10% pour une tĂȘte et de 8 Âœ pour deux. En 1779, afin d'attirer un plus grand nombre de souscripteurs, il Ă©tendit les contrats Ă  trois et mĂȘme quatre personnes, avec des taux similaires. La Banque Girardot, oĂč ses adversaires l’accusaient d'avoir gardĂ© des intĂ©rĂȘts, souscrivit Ă  elle seule pour 14 millions. Les gros souscripteurs taisaient le calcul que Necker ne faisait pas : ils revendaient les contrats Ă  des familles rĂ©putĂ©es saines, qui les appliquaient Ă  des enfants de sept Ă  dix ans, procĂ©dĂ© qui joua un rĂŽle central dans les « grandes vagues des spĂ©culations des annĂ©es 1780 ». Robert Harris a calculĂ© que Necker emprunta en moyenne au taux de 6 % par an, notamment par l’émission de 150 millions de rentes perpĂ©tuelles Ă  5 % auprĂšs des Ă©tats provinciaux et des corps intermĂ©diaires. Ce taux s’éleva cependant avec les annĂ©es de guerre, passant de 7,5 % lors du premier emprunt sous forme de loterie du mois de pour atteindre 10 % sur une vie avec exemption du dixiĂšme lors de son quatriĂšme et dernier grand emprunt en rentes viagĂšres du mois de .

Le renvoi

Ces mesures suscitent, dans l’immĂ©diat, l’étonnement et l’admiration : « Il est extraordinaire, Ă©crit le baron de Besenval, que ce que n’ont osĂ© entreprendre les Ministres les plus accrĂ©ditĂ©s, le Roi lui-mĂȘme, vienne d’ĂȘtre effectuĂ© par un simple citoyen de GenĂšve, M. Necker, [
] occupant prĂ©cairement une place dont sa religion, sa naissance Ă©trangĂšre et les prĂ©ventions de la Nation semblaient l’exclure. » L’opinion publique applaudit Ă  l’Ɠuvre d’un ministre qui est parvenu Ă  financer la guerre sans augmenter les impĂŽts, avec un air de compĂ©tence qui en impose Ă  ceux Ă  qui de telles mĂ©thodes pourraient paraĂźtre peu orthodoxes.

Le baron de Besenval néanmoins souligne dans ces mémoires, que les emprunts contractés pour financer la guerre d'Amérique ont fait exploser la dette publique. Laurentie dans son Histoire de France, s'appuyant largement sur le baron de Besenval le confirme et accrédite à de nombreuses fois l'impact dramatique de ces emprunts et en fait l'une des causes de la Révolution Française.

Mais Necker s’est aussi fait de nombreux ennemis : en s’attaquant Ă  la ferme gĂ©nĂ©rale, il s’est mis Ă  dos le monde de la finance ; ses assemblĂ©es provinciales lui ont aliĂ©nĂ© les parlements ; la rĂ©duction des dĂ©penses de la Cour, dĂ©noncĂ©es avec complaisance dans le Compte-rendu au Roi de [17], lui a Ă©galement crĂ©Ă© de nombreux et puissants adversaires.

Au printemps de 1781, une cabale s’est mise en place pour obtenir la tĂȘte de Necker. Le parti de la Cour, emmenĂ© par les frĂšres du Roi, par les princes du sang et par de grands seigneurs, agite l’opinion par l’intermĂ©diaire de libellistes qui criblent le ministre de pamphlets dont le plus virulent, la Lettre du marquis de Caracciole Ă  M. d’Alembert (), est sans doute dĂ» Ă  Calonne, protĂ©gĂ© de Vergennes et du comte d’Artois, qui aspire Ă  prendre la place de Necker.

À la fin du mois d’avril, le Parlement de Paris refuse d’enregistrer l’édit de crĂ©ation d’une nouvelle assemblĂ©e provinciale en Bourbonnais. La crĂ©ation de ces assemblĂ©es rĂ©pondait notamment Ă  l’objectif de priver les parlements d’une partie de leurs prĂ©rogatives extra-judiciaires. Necker l’avait exposĂ© dans un mĂ©moire manuscrit remis confidentiellement au Roi en 1776 dont plusieurs copies circulent parmi les six recensĂ©es alors ; l’une d’entre elles ayant appartenu au prĂ©sident du Parlement de Guyenne Antoine de Gascq dont le fils naturel, Valdec de Lessart, maĂźtre des requĂȘtes, est le collaborateur de Necker. Or un pamphlet, adressĂ© le Ă  six membres du Parlement de Paris, rĂ©vĂšle les intentions du ministre en citant ce mĂ©moire[18]. Les parlementaires se dĂ©chaĂźnent et poussent les hauts cris. ConvoquĂ© au chĂąteau de Marly, le Premier prĂ©sident d’Aligre se voit intimer par Louis XVI, sur un ton sec, d’interdire toute discussion du mĂ©moire de 1778. Mais, pour Necker, il ne s’agit que d’un rĂ©pit. Louis XVI est Ă©branlĂ© par le retournement de l’opinion, et Maurepas prĂ©conise dĂ©sormais le renvoi du Genevois.

Le , Necker, cherchant Ă  forcer le destin, demande au Roi l’enregistrement forcĂ© de l’édit, son entrĂ©e au Conseil et la direction des marchĂ©s de la Guerre et de la Marine. Trois jours plus tard, Louis XVI oppose Ă  ces trois demandes un refus catĂ©gorique. Necker, effondrĂ©, dĂ©missionne aussitĂŽt (). La nouvelle provoque la consternation dans Paris : les habitants de la capitale se pressent au chĂąteau de Saint-Ouen, rĂ©sidence de campagne de Necker, pour saluer le ministre dĂ©chu, qui peut ainsi mesurer ce qui lui reste de popularitĂ©.

Necker se retire Ă  Saint-Ouen, sĂ©journe en Suisse en 1784, pour faire faire des travaux dans son chĂąteau de Coppet et voyage en France en 1785. Il publie un nouveau livre, De l’administration des finances, traitĂ© complet des finances en trois volumes, qui paraĂźt en 1784 et remporte un Ă©norme succĂšs.

En 1787, Calonne, devant l’AssemblĂ©e des notables, accuse Necker d’avoir trompĂ© l’opinion en publiant de faux renseignements dans son Compte-rendu au Roi : selon lui les comptes de l’annĂ©e 1781, loin de rĂ©vĂ©ler un excĂ©dent, comme Necker l’avait affirmĂ©, accusaient en rĂ©alitĂ© un dĂ©ficit de 50 millions. Necker rĂ©plique en contestant les chiffres de Calonne. Cette rĂ©ponse lui vaut d’ĂȘtre exilĂ© hors de Paris et est Ă  l’origine d’un vif dĂ©bat public entre les deux hommes.

Le deuxiĂšme ministĂšre de Necker (1788-1789)

Buste de Necker, biscuit, v. 1789. Le texte en partie caché sur le cÎté indique : « Le Tiers état aura deux députés en nombre égal à celui des deux autres ordres réunis ». Musée de la Révolution française.

AprĂšs l’échec de l’expĂ©rience Calonne, la monarchie se trouve en Ă©tat de faillite virtuelle. La nĂ©cessitĂ© de trouver des fonds contraint alors Louis XVI Ă  rappeler Necker, qui est nommĂ© « directeur gĂ©nĂ©ral des finances » le . Deux jours plus tard, Necker reçoit le titre de ministre d'État qui lui donne accĂšs aux Conseils.

Cette position nouvelle, en mĂȘme temps que les circonstances, lui permettent de jouer un rĂŽle politique de premier plan. C’est lui qui fait rappeler le Parlement de Paris, dont les membres avaient Ă©tĂ© exilĂ©s. Il avance la date de convocation des Ă©tats gĂ©nĂ©raux. Il rĂ©unit en une nouvelle AssemblĂ©e des notables, pour statuer sur les modalitĂ©s de l’élection des dĂ©putĂ©s, notamment la question du vote par tĂȘte ou par ordre, qui ne fut pas tranchĂ©e, et celle du doublement de la reprĂ©sentation du tiers Ă©tat. Sur ce dernier point, comme il Ă©tait prĂ©visible, l’AssemblĂ©e des notables se prononce dĂ©favorablement mais Necker dĂ©cide de soutenir le doublement du tiers (), ce qui conforte sa popularitĂ© : il est dĂ©sormais considĂ©rĂ© comme un « ministre patriote ».

Face Ă  une grave pĂ©nurie de blĂ©, Necker abroge les mesures libĂ©rales prises par LomĂ©nie de Brienne en matiĂšre de commerce des grains : il interdit l’exportation des cĂ©rĂ©ales () ainsi que l’achat des grains en dehors des marchĂ©s () ; il fait acheter des grains Ă  l’étranger, accorde des primes aux importations et donne aux autoritĂ©s de police les pouvoirs nĂ©cessaires pour approvisionner les marchĂ©s ().

En matiĂšre financiĂšre, Necker rĂ©voque la cessation des paiements dĂ©crĂ©tĂ©e par Brienne et utilise des expĂ©dients pour rĂ©unir les 70 millions nĂ©cessaires afin d'assurer les paiements jusqu’à la rĂ©union des Ă©tats gĂ©nĂ©raux[19].

À l’ouverture des Ă©tats gĂ©nĂ©raux, le discours de Necker, centrĂ© sur les questions financiĂšres alors que les dĂ©putĂ©s n’ont en tĂȘte que la question du vote, est mal accueilli. Necker refuse d’assister Ă  la sĂ©ance royale du dans laquelle Louis XVI fixe les limites des concessions qu’il est prĂȘt Ă  accorder aux dĂ©putĂ©s du tiers Ă©tat. S’apprĂȘtant Ă  prendre des mesures de fermetĂ© Ă  l’égard de l’AssemblĂ©e nationale, le Roi congĂ©die Necker le Ă  cause de sa « condescendance extrĂȘme » Ă  l’égard des Ă©tats gĂ©nĂ©raux. Le ministre quitte aussitĂŽt la France et rejoint Bruxelles () puis BĂąle (). Une fois connu, ce renvoi est l’une des causes dĂ©terminantes du soulĂšvement populaire du 14 juillet. Necker Ă©tait trĂšs apprĂ©ciĂ© du peuple parisien parce qu'il a alimentĂ© l'opinion publique et notamment la presse.

Le troisiĂšme ministĂšre de Necker (1789-1790)

DĂšs le , Louis XVI doit se rĂ©soudre Ă  rappeler Necker. Celui-ci prend alors le titre de Premier ministre des finances. Rapidement, il s’oppose Ă  l’AssemblĂ©e constituante, en particulier Ă  Mirabeau. Les dĂ©putĂ©s refusent les propositions financiĂšres de Necker, fondĂ©es sur ses mĂ©thodes traditionnelles d’anticipations et d’emprunts, tandis que Necker s’oppose au financement du dĂ©ficit par l’émission d’assignats. Comme le dit Mirabeau au Roi le : « le Ministre actuel des finances ne se chargera point de diriger, comme elle doit l’ĂȘtre, la grande opĂ©ration des assignats-monnaie. Il ne revient pas facilement de ses conceptions et la ressource des assignats-monnaie n’a pas Ă©tĂ© conçue par lui ; il s’est mĂȘme dĂ©terminĂ© Ă  la combattre. Il n’est rien moins qu’en bonne intelligence avec l’AssemblĂ©e nationale. Il ne gouverne plus l’opinion publique. On attendait de lui des miracles et il n’a pu sortir d’une routine contraire aux circonstances ». Dans ces conditions, il ne reste plus Ă  Necker qu’à dĂ©missionner, ce qu’il fait le .

AprÚs la Révolution française (1790-1804)

AprĂšs sa dĂ©mission, Necker se retire en Suisse au chĂąteau de Coppet, oĂč il poursuit l’écriture de plusieurs ouvrages, dont les RĂ©flexions philosophiques sur l'Ă©galitĂ©, Ă©crites en 1793, au moment de la Terreur, mais qui ne furent publiĂ©es qu'en 1820 par le baron de StaĂ«l dans ses ƒuvres complĂštes. Ces Ă©crits s'inscrivent dans le courant contre-rĂ©volutionnaire tel qu'incarnĂ© par exemple par les RĂ©flexions sur la RĂ©volution de France de Burke, en ce qu'elles critiquent le principe d'Ă©galitĂ© et l'abstraction utopique de l'ordre rĂ©volutionnaire.

Jacques Necker meurt le Ă  la suite d'un arrĂȘt cardio-respiratoire survenu en fin de journĂ©e, Ă  l'Ăąge de 71 ans. L'ancien ministre est inhumĂ© dans les jardins du chĂąteau de Coppet, aux cĂŽtĂ©s de son Ă©pouse et de sa fille.

ƒuvres

Les Ă©crits de Necker ont Ă©tĂ© rĂ©unis dans les ƒuvres complĂštes de M. Necker publiĂ©es par M. le Baron de StaĂ«l, son petit-fils
, Paris, Treuttel et Wurtz, 1820-1821, 15 vol., in-8°.

Édition originale.
  • RĂ©ponse au mĂ©moire de M. l’abbĂ© Morellet sur la Compagnie des Indes, 1769.
  • Éloge de Jean-Baptiste Colbert, 1773.
  • Sur la LĂ©gislation et le commerce des grains, 1775.
  • MĂ©moire au roi sur l’établissement des administrations provinciales, 1778 [20].
  • Lettre au roi, 1777.
  • Compte rendu au roi, 1781.
  • De l’Administration des finances de la France, 1784, 3 vol. in-8°.
  • Correspondance de M. Necker avec M. de Calonne. (-), 1787.
  • De l’importance des opinions religieuses, 1788.
  • De la Morale naturelle, suivie du Bonheur des sots, 1788.
  • SupplĂ©ment nĂ©cessaire Ă  l’importance des opinions religieuses, 1788.
  • Sur le compte rendu au roi en 1781 : nouveaux Ă©claircissements, 1788.
  • Rapport fait au roi dans son conseil par le ministre des finances, 1789.
  • Derniers conseils au roi, 1789.
  • Hommage de M. Necker Ă  la nation française, 1789.
  • Observations sur l’avant-propos du « Livre rouge », v. 1790.
  • Opinion relativement au dĂ©cret de l’AssemblĂ©e nationale, concernant les titres, les noms et les armoiries, v. 1790.
  • Sur l’administration de M. Necker, 1791.
  • RĂ©flexions prĂ©sentĂ©es Ă  la nation française sur le procĂšs intentĂ© Ă  Louis XVI, 1792.
  • Du pouvoir exĂ©cutif dans les grands États, 1792.
  • De la RĂ©volution française, 1796.
  • Cours de morale religieuse, 1800.
  • DerniĂšres vues de politique et de finance, offertes Ă  la Nation française, 1802.
  • Histoire de la RĂ©volution française, depuis l’AssemblĂ©e des notables jusques et y compris la journĂ©e du 13 vendĂ©miaire an IV (), 1821.

Iconographie

La popularité dont Necker a joui à la veille et au commencement de la Révolution a engendré un véritable culte de la personnalité, qui s'est traduit par la production d'innombrables objets à son effigie : estampes, médailles, bustes en biscuit, piÚces de vaisselle. Le musée Carnavalet conserve plusieurs centaines d'objets de ce type.

Filmographie

Généalogie

Notes et références

  1. Jusqu'au XXe siÚcle, on effectuait une métathÚse de la syllabe finale des noms en -er. Le Dictionnaire Petit Robert donne les deux prononciations.
  2. Herbert LĂŒthy, « Necker et la Compagnie des Indes », dans Économies, SociĂ©tĂ©s, Civilisations (1960) [lire en ligne].
  3. « Jacques Necker » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne..
  4. Edouard de Nervo & Emile Fernbach, « Famille Necker », HĂ©raldique & GĂ©nĂ©alogie,‎ , p. 297.
  5. Jacques Necker, De l’importance des opinions religieuses, 1788.
  6. Des lettres patentes du 29 juin 1777 dĂ©clarĂšrent vacante la charge de contrĂŽleur gĂ©nĂ©ral et en confiĂšrent les fonctions aux gardes des registres du contrĂŽle gĂ©nĂ©ral tandis qu’un brevet du mĂȘme jour nomma Necker aux fonctions de directeur gĂ©nĂ©ral des finances.
  7. Édit de juin 1777.
  8. On passe de 48 à 12 receveurs généraux.
  9. Leur nombre est réduit de 11 à 2.
  10. Les receveurs gĂ©nĂ©raux reçoivent dĂ©sormais, outre les intĂ©rĂȘts Ă  5 % de la valeur de leur office (un million), un traitement fixe de 25 000 livres en remplacement des taxations sur leurs opĂ©rations fiscales (avril 1780).
  11. ArrĂȘt du Conseil du 2 novembre 1777.
  12. Pierre Labrude, « Jean Colombier (Toul 1736 – Paris 1789), mĂ©decin, chirurgien et hygiĂ©niste, inspecteur des hĂŽpitaux et rĂ©formateur du Service de SantĂ© Militaire », Études touloises, no 132, 2009 ; Disponible en PDF sur le site Études touloises.
  13. Dans son Éloge de Colbert, Necker a critiquĂ© l’impĂŽt, soutenant que l’emprunt est, pour l’État, un meilleur moyen de se procurer de l’argent.
  14. Suppression de 406 officiers de la Bouche et crĂ©ation d’un Bureau gĂ©nĂ©ral d’administration des dĂ©penses de la Maison du Roi et de la Reine (janvier 1780), dirigĂ© par le SecrĂ©taire d'État Ă  la Maison du Roi et par Necker lui-mĂȘme.
  15. Lettres patentes du 8 novembre 1778. ParallĂšlement, un rĂšglement du 22 dĂ©cembre 1776 centralisa l’octroi de nouvelles pensions.
  16. Herbert Luthy, La Banque protestante en France, de la rĂ©vocation de l'Ă©dit de Nantes Ă  la RĂ©volution, critique de Jean Bouvier, Économies, SociĂ©tĂ©s, Civilisations, 1963.
  17. Publié le 19 février 1781.
  18. On a accusĂ©, parmi d’autres sans en apporter la preuve, le comte de Provence d’ĂȘtre Ă  l’origine de la fuite.
  19. Avances de la Caisse d’escompte et à emprunts auprùs des financiers et de divers corps, dont les notaires de Paris.
  20. Voir une copie manuscrite contemporaine du mémoire, suivi de la copie d'une lettre du 1er août 1781 de J. Necker à Louis XVI. (Télécharger sur archive.org). Voir également par Dominique Waquet, Transcription d'une copie du manuscrit original du Mémoire au Roi sur l'Administration des provinces (Télécharger sur archive.org)
  21. Généastar : Ascendants de Jacques Necker.
  22. Généastar : Ascendants de Jacques NECKER.

Voir aussi

Sources et bibliographie

Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article : document utilisĂ© comme source pour la rĂ©daction de cet article.

  • Ghislain de Diesbach, Necker ou la faillite de la vertu, Paris, Perrin, 2004 (ISBN 2262022194). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Gabriel Girod de l’Ain, Les Thellusson, Histoire d’une famille du XIVe siĂšcle Ă  nos jours, 1977. Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Jean de Viguerie, Histoire et dictionnaire du temps des LumiĂšres. 1715-1789, Paris, Robert Laffont, coll. Bouquins, 2003 (ISBN 2221048105). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • LĂ©onard Burnand, Les Pamphlets contre Necker. MĂ©dias et imaginaire politique au XVIIIe siĂšcle, Paris, Éditions Classiques Garnier, 2009, 409 p. (ISBN 9782812400667).
  • LĂ©onard Burnand, Necker et l’opinion publique, Paris, HonorĂ© Champion, 2004, 125 p.
  • Jean Egret, Necker, ministre de Louis XVI, Paris, HonorĂ© Champion, 1975, 478 p.
  • JoĂ«l FĂ©lix, « Jacques Necker » dans Françoise Bayard, JoĂ«l FĂ©lix, Philippe Hamon, Dictionnaire des surintendants et contrĂŽleurs gĂ©nĂ©raux des finances, Paris, Imprimerie nationale, 2000, 215 p. (ISBN 9782110900913) lire en ligne.
  • Henri Grange, Les IdĂ©es de Necker, Paris, C. Klincksieck, 1973, 669 p. (ISBN 9782252016404).
  • Arnaud de Maurepas, Antoine Boulant, Les Ministres et les ministĂšres du siĂšcle des LumiĂšres (1715-1789), Paris, Christian-Jas, 1996, 451 p. (ISBN 9782911090004).
  • Walter Weideli, Un banquier sans visage, Lausanne, La CitĂ©, 1964 (piĂšce crĂ©Ă©e par Jean Vilar au Grand ThĂ©Ăątre de GenĂšve pour commĂ©morer les 150 ans de l’entrĂ©e de GenĂšve dans la ConfĂ©dĂ©ration).

Filmographie

  • L'ÉtĂ© de la RĂ©volution de Lazare Iglesis, (TV), 1989) avec Guy TrĂ©jean (Jacques Necker) et Bruno CrĂ©mer (Louis XVI).

Liens externes

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