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Islam en Belgique

La pratique de l'islam en Belgique est relativement nouvelle et est plus particulièrement observée dans les communautés d'immigrations belges. C'est la deuxième religion la plus répandue en Belgique après le christianisme

Islam en Belgique
Description de cette image, également commentée ci-après
Religion Islam
Pays Belgique
Population musulmane 781 887 musulmans (2016)

Voir aussi


Mosquée Yunus Emre à Genk (communauté turque)

Suivant l'Ă©tude dĂ©mographique du sociologue Jan Hertogen, publiĂ©e le [1], la Belgique compte alors 781 887 musulmans, soit 7 % de la population[2].

Histoire et contexte

En 2012, la grande majoritĂ© des musulmans en Belgique est originaire du Maroc (plus de 450 000 personnes avec leurs descendants) et de la Turquie (220 000 individus)[3]. dont la plupart sont venus comme travailleurs immigrĂ©s Ă  partir des annĂ©es 1960. Les lois Jean Gol (1984, d'application le ) facilitant l'acquisition de la nationalitĂ© belge par un regroupement des diffĂ©rentes options (naissances, mariages…) et accordant automatiquement la nationalitĂ© par filiation maternelle transformeront l'immigration de travail en immigration de peuplement.

Pour Pierre Vermeren, qui parle de « désastre », l'expérience de l'immigration marocaine explique la particularité de l'islam en Belgique. Venant pour leur plus grande partie du Rif marocain, la religion de ces fidèles serait caractérisée par une « hostilité viscérale au régime marocain et à son islam » et, de fait, verserait plus facilement dans « le salafisme voire le chiisme, en rupture complète » avec l'islam des autorités marocaines[4].

La grande mosquée de Bruxelles est en grande partie liée à l’implantation de l’islam en Belgique[5]. Elle conférait principalement à ce moment, en plus de son rôle de célébrations religieuses, un lieu de rassemblement pour les personnes issues de l’immigration de pays musulmans. Les pratiquants de ce culte y trouvaient un regroupement de personnes de la même ethnie avec qui ils pouvaient forger des liens[6]. Aujourd’hui, dans les quartiers Nord et Nord-Ouest de la capitale, figure la majorité de la population musulmane de Bruxelles[7].

La Belgique fut le premier pays d’Europe à reconnaître l'islam par l'inscription du culte dans la loi du modifiant la loi du sur le temporel des cultes[8]. La conséquence immédiate fut l’organisation de cours de religion musulmane dans les écoles publiques, dont la prise en charge était organisée par le CIC (Centre Islamique et Culturel), organe de chef de culte informel abrité dans la grande mosquée. À la suite des problèmes rencontrés dus à la complexité du culte islamique, un Commissariat royal à la Politique des immigrés (CRPI) fut créé et c’est dans son premier rapport de 1989 qu’une élection fut jugée indispensable. En parallèle le CIC avait également mis en place une procédure électorale pour la création d’un Conseil supérieur des musulmans de Belgique. C'est à ce moment que de nombreuses controverses firent surface, le gouvernement et le CRPI considérant le scrutin du CIC comme nul, tandis que l’imam-directeur du CIC estimait que l’État n’avait pas à se mêler des affaires religieuses comme indiquées dans la Constitution belge. Bien que les élections du CIC se poursuivirent, le gouvernement décida de créer un Conseil provisoire des sages pour l’organisation du culte islamique de Belgique, invitant les membres du CIC à y siéger, mais ceux-ci refusèrent et maintinrent leur propre procédure électorale. Une fois élu, ce Conseil supérieur des musulmans ne fut pas reconnu par le gouvernement belge et il déchargea le CIC de certaines de ses prérogatives.

Toutefois, le Conseil provisoire des sages n’étant pas un organe de chef de culte, il reprĂ©sentait davantage les piliers belges que la diversitĂ© musulmane du pays[9]. Ce n’est qu’en 1994 que la situation fini par sortir de l’impasse avec la crĂ©ation de l’ExĂ©cutif des musulmans de Belgique (EMB). Cet organe provisoire, composĂ© d’aucun reprĂ©sentant religieux, suscita de vives critiques de la communautĂ© musulmane[10]. En 1998, l’EMB proposa une assemblĂ©e de 68 membres, qui seraient dĂ©finis par quatre catĂ©gories : Marocains, Turcs, Belges et autres, avec comme objectif de considĂ©rer l’EMB comme l’organe de chef de culte[11].

En 2017, la Wallonie compte 140 mosquées, soit environ deux fois plus qu'en 2007. La progression du nombre de lieux de culte serait semblable à Bruxelles et en Flandre[12].

En 2020, les subventions allouĂ©es par l'État fĂ©dĂ©ral belge aux imams reprĂ©sentent trois millions d'euros par an[13]. De surcroĂ®t, l'ExĂ©cutif des musulmans de Belgique reçoit du gouvernement fĂ©dĂ©ral belge entre 500 000 et un million d'euros par an[14].

DĂ©mographie

Mosquée Al-Amal à Anderlecht (communauté marocaine)
Mosquée Mimar Sinan de Cheratte (communauté turque)
Mosquée Hatice de Charleroi-Broucheterre (communauté turque)

La communauté musulmane belge est largement urbaine et réside principalement dans la Région de Bruxelles-Capitale. Ainsi, suivant l'étude de Hertogen de , 23,6 % des Bruxellois sont musulmans[2], avec de grandes disparités entre les communes : si l'on dénombre une proportion de 49,3 % à Saint-Josse, de 41,2 % à Molenbeek-Saint-Jean ou encore de 38,5 % à Schaerbeek, des communes affichent des proportions de moins de 12 % à l'instar de Berchem-Sainte-Agathe (11 %), Ganshoren (10,7 %) et Uccle (6 %).

Dans son ouvrage L’iris et le croissant (2011), le sociologue Felice Dassetto avance des chiffres semblables et affirme qu’un quart des Bruxellois serait d’origine musulmane, « soit entre 250 000 et 300 000 personnes, dont une moitiĂ© de pratiquants Â»[15].

La Flandre et la RĂ©gion wallonne affichent, les deux, des moyennes de 4 % de musulmans, avec des concentrations dans les agglomĂ©rations comme Anvers qui avec 81 933 personnes reprĂ©sentant 17,1 % de la population accueille la première communautĂ© musulmane de Belgique. En chiffres absolus, après Anvers, on dĂ©nombre les plus importantes communautĂ©s du pays Ă  Schaerbeek (45 781), Bruxelles (44 599), Molenbeek-Saint-Jean (34 083), Gand (29 926), Liège (28 341), Anderlecht (27 227) et Charleroi (25 962).

La moitié de la communauté turque habite en Flandre[16]. Les villes les plus influencées par la communauté turque sont, à part Bruxelles, les villes néerlandophones d'Anvers, de Gand et de Genk[17].

Les centres de la communauté marocaine sont situés à Bruxelles et en Wallonie francophone, particulièrement dans les villes industrielles comme Liège et Charleroi.

La proportion de musulmans dans l'ensemble de la Belgique est passĂ©e, en 4 ans, de 6,3 % Ă  7 % de la population belge[2].

Le sociologue Jan Hertogen a réalisé des études en 2011, 2013 et 2015 dont les principaux résultats sont indiqués dans les tableaux ci-dessous :

Pourcentage de musulmans par région[18]
RĂ©gion201120132015
Drapeau de la RĂ©gion de Bruxelles-Capitale RĂ©gion de Bruxelles-Capitale22,4 %22,6 %23,6 %
Drapeau de la RĂ©gion flamande RĂ©gion flamande4,5 %4,7 %5,1 %
Drapeau de la RĂ©gion wallonne RĂ©gion wallonne4,4 %4,5 %4,9 %
Drapeau de la Belgique Belgique6,3 %6,5 %7,0 %
Pourcentage de musulmans dans quelques communes[18]
Commune201120132015
Anderlecht27,6 %28,6 %30,2 %
Anvers16,7 %17,5 %18,8 %
Bruges1,2 %1,6 %1,8 %
Charleroi14,3 %15,2 %16,3 %
Molenbeek-Saint-Jean39,1 %38,5 %41,2 %
Saint-Josse-ten-Noode47,0 %43,7 %45,0 %
Schaerbeek37,2 %37,1 %37,3 %
Ville de Bruxelles29,3 %29,8 %31,0 %

Projections

D'après les extrapolations de Jan Hertogen, corroborĂ©es par une Ă©tude du Pew Forum of Religion and Public Life menĂ©e en 2011, la Belgique pourrait compter 1 149 000 de musulmans en 2030, reprĂ©sentant alors 10,2 % de la population[19]. Cependant des chercheurs comme Felice Dassetto rĂ©cusent la pertinence de cette approche quantitative accusĂ©e de « souleve[r] un Ă©pouvantail dĂ©mographique Â» en rĂ©duisant tout individu d’origine musulmane Ă  des « religieux », en ignorant les indiffĂ©rents, les agnostiques et autres athĂ©es[20].

Lieu de culte

Il existe près de 328 mosquées recensées en Belgique[21]. Les villes de Bruxelles et d'Anvers totalisent près de 40 % des lieux de prière du pays. Voir la Liste de mosquées de Belgique.

Reconnaissance

Jusqu'en 2017, seules 81 mosquées ont réussi à obtenir une reconnaissance officielle des autorités, ce qui leur donne accès à d'éventuels subsides pour financer leurs activités. Cependant, les mosquées non reconnues font état de difficultés procédurales qui peuvent durer des années avant d'aboutir à une reconnaissance.

La plupart des Ă©tablissements agissent sous la forme juridique d'ASBL[22].

La mosquée qui est reconnue devient un lieu public. Avec la reconnaissance, la mosquée passe alors sous le contrôle et la tutelle de l’Exécutif des musulmans de Belgique. La surveillance devient beaucoup plus facile. Cela permet aussi d’avoir une liste bien détaillée de tous les fidèles qui fréquentent la mosquée, avec leurs coordonnées. Ce qui est une obligation ministérielle[23].

Histoire

L'histoire des mosquées en Belgique reste assez méconnue. En 1978, la transformation du pavillon oriental au parc du Cinquantenaire est aboutie grâce aux financements de l'Arabie Saoudite[24], et la plus grande mosquée en Belgique était inaugurée. Cependant, elle n'est plus la plus grande mosquée de Belgique depuis les transformations de la mosquée al Khalil, située à Molenbeek. Et, bien qu'il s'agisse de la première mosquée reconnue en tant que telle, il ne s'agit pas du premier lieu de culte musulman dans le pays.

Déjà en 1968, un groupe de pionniers de l'immigration marocaine en Belgique faisait l'acquisition d'un local à la chaussée de Jette (Koekelberg) afin d'établir un premier lieu de culte pour les musulmans vivant à Bruxelles. À cette époque, la mosquée a enregistré une affluence d'une centaine de personnes une semaine après son ouverture. Cette mosquée était financée par les fidèles par des cotisations. Ces rentrées d'argent servaient à financer les fidèles qui se proposent pour diriger les prières (les imams), et servaient également à financer l'ensemble des activités d'entretien, etc.

La première mosquée du pays (deux maisons au centre), vue depuis la rue Sainte-Marie, sa précédente localisation.

Ce lieu de culte a ensuite déménagé à la rue de l'école à Molenbeek-Saint-Jean, puis a déménagé à la rue Sainte-Marie, et pour finir il s'est établi définitivement au boulevard de Nieuport 8 1000 Bruxelles en 1971. La mosquée porte actuellement le nom de Mosquée Hamza, et n'a pu obtenir une reconnaissance officielle que depuis une dizaine d'années.

Diyanet

La Diyanet dirige 62 mosquées en Belgique[25]. À Bruxelles, près la moitié des mosquées turques sont des mosquées de la Diyanet, gérées par le Directorat turc des Affaires religieuses, une institution liée à l’État turc. Depuis 1982, la gestion et la coordination pour la Belgique est assurée par la fondation religieuse islamique Belçika Turk Islam Diyanet Vakfı (B.T.I.D.V.). Le personnel religieux de ces mosquées est perméable à l'infiltration d'éléments proches des mouvements nationalistes turcs. Pris isolément, ils peuvent volontiers se prononcer pour un islam politique et surtout pour un pouvoir autoritaire. Les positions idéologiques courantes dans ces mosquées officielles sont naturellement pro-gouvernementales et finalement assez proches de celles des organisations immigrées nationalistes[26].

En juillet 2021, le ministre flamand des Affaires intérieures et administratives, de l'Intégration et de l'Égalité des chances Bart Somers travaille sur un nouveau décret interdisant les financements des religions depuis l'étranger. Il déclare : « Il n'est pas possible que le régime d'Erdogan essaie de s'emparer des Flamands par le biais des mosquées. » Lors d'une audition au Parlement flamand, Mehmet Üstün, président de l'Exécutif des musulmans de Belgique (EMB), s'est plaint et a demandé au moins une période de transition, ce que le ministre a refusé[27].

Financement

L'observatoire des religions et de la laïcité, rapportait en 2012, que le culte islamique bénéficiait de 2,1 % des financements destinés aux différents cultes par l'État belge, contre 85,8 % destinés au culte catholique et 8 % pour la laïcité[28].

Les mosquées sont généralement financées par les fidèles qui contribuent avec des dons allant de quelques euros, à quelques milliers d'euros pour les plus fortunés.

La menace islamiste a conduit les pouvoirs publics à considérer le financement public comme un vecteur de promotion d’un islam dit « de Belgique » ou « des Lumières »[29].

Répartition des mosquées en Belgique

Nombre de mosquées par localisation
Localisation Nombre
Anvers 55
Brabant-Wallon 5
Brabant-Flamand 11
Bruxelles-Capitale 77
Hainaut 36
Liège 33
Limbourg 40
Luxembourg 3
Namur 4
Flandre occidentale 37
Flandre orientale 7
Autres 20

Attentat contre une mosquée d'Anderlecht

En mars 2012, une mosquĂ©e chiite est victime d'une attaque par un individu motivĂ© par la situation en Syrie. L'imam, d'origine marocaine, mais qui a Ă©tudiĂ© pendant sept ans la thĂ©ologie chiite dans une universitĂ© en Iran, dĂ©cède Ă  la suite de l'incendie criminel[30]. Azzedine Laghmish, du centre culturel chiite incendiĂ© tĂ©moigne Ă  la RTBF : « Une dizaine de fidèles attendaient pour la prière et une personne est rentrĂ©e avec un sac. Dedans, il y avait une bonbonne d'essence qu'il a jetĂ©e au centre de la salle. Une des personnes l'a attrapĂ© (l'auteur, NDLR) et on a dĂ©couvert qu'il y avait une hache dans le sac. Le feu a pris rapidement. L'imam de la mosquĂ©e a essayĂ© d'Ă©touffer le feu, il s'est retrouvĂ© isolĂ© dans une pièce et a Ă©tĂ© intoxiquĂ© »[31]. L'auteur Rachid El Boukhari, un Marocain de 35 ans, Ă©tait arrivĂ© illĂ©galement du Maroc en Italie en 2007. Il se rend deux ans plus tard Ă  Bruxelles, oĂą il reçoit un ordre de quitter le territoire. Il vit de petits boulots, notamment de la vente de lĂ©gumes. Rachid El Boukhari se prĂ©sente comme un « sunnite ». Très peu pratiquant, il regardait par contre beaucoup la chaĂ®ne de tĂ©lĂ©vision Al Jazeera[32]. Il avait expliquĂ© son geste comme une vengeance Ă  l'encontre des musulmans chiites, responsables, selon lui, de crimes envers des musulmans sunnites en Syrie. Il a Ă©tĂ© condamnĂ© Ă  27 ans de prison[33].

Impact politique et social

Avec plus de 200 associations, l’islam serait, selon Dassetto, « après le soccer [football], la rĂ©alitĂ© organisĂ©e la plus mobilisatrice Ă  Bruxelles. Plus que l’Église catholique, plus que les partis politiques, plus que les syndicats. Â»[15]

Perception

À la suite d'un sondage effectué par l'institut Ipsos en 2014[34], il apparaît que les Belges sont, avec les Français, parmi les occidentaux qui sur-évaluent le plus le nombre de musulmans et d'étrangers dans leur pays : les Belges interrogés estiment que la population serait composée de 29 % de musulmans, ce qui représente une perception éloignée de près de 23 % supérieure à la réalité[35].

Selon un sondage publiĂ© en , 74 % des personnes sondĂ©es considèrent que l'islam n'est pas une religion tolĂ©rante et 43 % d'entre eux pensent qu'ĂŞtre Belge et musulman n'est pas compatible. Parmi les musulmans qui ont Ă©tĂ© sondĂ©s, 70 % des personnes interrogĂ©es se sentent toujours perçues comme des Ă©trangers, malgrĂ© leur nationalitĂ© belge. 60 % d'entre eux estiment que l’islam est « trop attaquĂ© Â»[36].

Formation des imams

Selon le quotidien Le Monde, une des particularités de l'islam en Belgique serait qu'en grande partie des imams seraient formés en Arabie saoudite, les autres viendraient des pays d’origine des populations immigrées, formant ainsi des mosquées « marocaines », « turques »[37].

Partis politiques

Chiisme en Belgique

Personnalités politiques chiites

  • Dyab Abou Jahjah, militant politique proche du Hezbollah
  • Redouane Ahrouch, Lhoucine AĂŻt Jeddig et Abdelhay Bakkali Tahiri, du parti ISLAM
  • Isabelle Praile, ancienne vice-prĂ©sidente de l'ExĂ©cutif des musulmans de Belgique. Elle y reprĂ©sentait les chiites et les convertis de Belgique[38]. Très engagĂ©e au niveau communautaire chiite, Praile est la figure la plus mĂ©diatique du chiisme belge[39].

Lieux de cultes chiites

  • MosquĂ©e Rida (Centre Culturel et islamique Imam Reda en rĂ©fĂ©rence Ă  Ali ar-Rida), fondĂ©e en 1994, Ă  Anderlecht, rue Docteur Meersman, principal lieu de culte chiite en Belgique (Grande MosquĂ©e chiite belge, avec Ă©cole, bibliothèque et librairie)
  • MosquĂ©e Ar-Rahman (ou Arrahmane ; chiites marocains), situĂ©e Ă©galement Ă  Anderlecht, rue Georges Moreau, dans le mĂŞme quartier (Cureghem)
  • MosquĂ©e Al-Hadi, situĂ©e dans le mĂŞme quartier que les deux premières, rue de l'Instruction, a fermĂ© au dĂ©but des annĂ©es 2010.
  • MosquĂ©e Jaafarya (chiites pakistanais), rue de la Colonne et rue Van Male de Ghorain (deux entrĂ©es) Ă  Molenbeek
  • MosquĂ©e El Hassan (chiites irakiens), rue d'Enghien Ă  Molenbeek
  • MosquĂ©e Al-Houda (chiites turcs), rue de Moorslede Ă  Laeken (Ă€ noter qu'une mosquĂ©e de Somaliens sunnites a portĂ© le mĂŞme nom Ă  Molenbeek, mais a fermĂ© vers 2016.)

Frères musulmans en Belgique

Les Frères musulmans sont devenus en Belgique des acteurs de premier plan depuis les années 1980, grâce à leur dynamisme et leur capacité d'organisation[40].

  • MosquĂ©e al Khalil, la plus grande de Belgique, qui abrite la Ligue d’Entraide Islamique et plusieurs Ă©coles. C'est dans cette mosquĂ©e qu'ont Ă©tĂ© formĂ©s la plupart des prĂ©dicateurs bruxellois influents, comme Adil al-Jattari.
  • Complexe Éducatif et Culturel Islamique de Verviers qui dirige la mosquĂ©e Assahaba, la plus grande de Wallonie[41] - [42]. Elle organise des cours de langue arabe, une Ă©cole de devoirs, des activitĂ©s sportives et de formations, des confĂ©rences, des animations, une librairie etc.[43] L'islamologue MichaĂ«l Privot y a Ă©tĂ© Ă©lu en 2004 au Conseil d’Administration, avec fonction de trĂ©sorier. Il en devient secrĂ©taire adjoint en 2007[44] - [45].
  • Yacob Mahi, enseignant de religion islamique d'origine marocaine, intellectuellement et spirituellement proche de Tariq Ramadan[46] - [47]. Très mĂ©diatique, Mahi s'est fait connaĂ®tre par le biais de polĂ©miques[48] et par une condamnation pour faits de mĹ“urs et de violence physique sur des Ă©lèves[49].

Tirant des conclusions de l'affaire Ihsane Haouach, le Comité R (Comité permanent de contrôle des services de renseignement et de sécurité) recommande une vérification préalable systématique de l'intégrité de candidats à certaines fonctions publiques, notamment les fonctions de commissaire du gouvernement, aumônier de prison, ou à l'armée. Pour la Sûreté de l'État, les Frères musulmans constituent une « menace haute et prioritaire en matière d'extrémisme »[50]. 39 associations sont liées aux Frères en Belgique, dont des écoles, des mosquées, des mouvements scouts, des think tanks et des œuvres de bienfaisance[51].

Terrorisme

  • Ligue des musulmans de Belgique (LMB)[52] qui a notamment organisĂ© les Foires musulmanes de Bruxelles et crĂ©Ă©, en septembre 2016, la LMB Scout Bruxelles.

La Ligue des musulmans de Belgique (LMB), dont les membres sont d'origine marocaine, est listée depuis 2014 comme une organisation terroriste par les Émirats Arabes Unis[53] - [54] - [55].

Mouridisme en Belgique

Tabligh en Belgique

  • MosquĂ©e Al Imrane, rue des Osiers Ă  Molenbeek

Salafisme en Belgique

  • Markaz Al-Forqane (cours pour enfants et adultes, confĂ©rences, bibliothèque et librairie), rue de Menin Ă  Molenbeek
  • MosquĂ©e Assalam (unique mosquĂ©e salafi en Belgique), citĂ© du Festinoy Ă  Ghlin (banlieue de Mons[57] - [58])

Notes et références

  1. Migratieachtergrond in mijn gemeente: % per nationaliteit. Voor elke nationaliteit, EU, continent… een gemeentekaart, l'étude de Jan Hertogen sur laquelle se basent ces chiffres.
  2. Riccardo Guiterrez, « 781.887 musulmans vivent en Belgique: découvrez la carte, commune par commune », sudinfo,‎ , p. 7 (lire en ligne).
  3. (nl) « Verkiezingen 2012 eigen-wijs », sur www.npdata.be
  4. Comment la Belgique est devenue le sanctuaire du désastre, Pierre Vermeren, lefigaro.fr, 16 novembre 2015
  5. MANÇO U. (sous la direction de), Voix et voies musulmanes de Belgique, Bruxelles, Publications des Facultés universitaires Saint-Louis, 2000, p. 17-23.
  6. Torrekens 2009, p. 151-152.
  7. Torrekens 2009, p. 145.
  8. Loi du 19 juillet 1974 modifiant la loi sur le temporel des cultes du 4 mars 1870, M.B., 29 juillet 1974.
  9. SSägesser et Torrekens 2008, p. 7-15.
  10. Sägesser et Torrekens 2008, p. 80.
  11. Sägesser et Torrekens 2008, p. 15-18.
  12. « La Wallonie compte 140 mosquées : deux fois plus qu’il y a 10 ans »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), bruxelles.lacapitale.be, 29 juillet 2017
  13. Françoise De Halleux ; L'islam en Belgique, en chiffres. Plus de 200 mosquées toujours pas reconnues, La Capitale, 9 décembre 2020, page 11
  14. Marie-Cécile Royen, « Islam : comment la Belgique est devenue un modèle », sur Le Vif/L'Express, (consulté le )
  15. Bruxelles est aussi une ville musulmane, lactualite.com, 24 mars 2016
  16. (en) Jan Blommaert et Jef Verschueren, Debating Diversity : Analysing the Discourse of Tolerance, Routledge, (ISBN 0-415-19138-6).
  17. (en) Christina Moutsou, « Merging European Boundaries: A Stroll in Brussels », dans Jaro Stacul et Helen Moutsou, Kopnina, Crossing European Boundaries: Beyond Conventional Geographical Categories, Berghahn Books, (ISBN 1-84545-150-3).
  18. (nl)Moslims in België per gemeente 2011, 2013, 2015 par Jan Hertogen
  19. (en) The Future Global Muslim Population : Projections for 2010-2030, Pew Research Center, (lire en ligne), p. 15, 124.
  20. Riccardo Guiterrez, « Bruxelles, musulmane en 2030 ? », Le Soir,‎ , p. 12 (lire en ligne).
  21. « Les mosquées en Belgique », sur www.lavigerie.org (consulté le ).
  22. « Selon l'OCAM, "un nombre croissant de mosquées sont sous l'emprise du wahhabisme" en Belgique », lalibre.be,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  23. « La reconnaissance de deux nouvelles mosquées à Verviers permettra plus de contrôle : On en a marre d’avoir des radicaux ici », sur Sudinfo.be, (consulté le )
  24. Grande mosquée de Bruxelles
  25. Tobias Santens, 6 octobre 2021, « Pano onderzoekt buitenlandse invloed op Belgische moskeeën, moslims getuigen: "Heb uitleg moeten geven op ambassade" », sur Vlaamse Radio- en Televisieomroeporganisatie (consulté le )
  26. Ural Manço, Des organisations socio-politiques comme solidarités islamiques dans l'immigration turque en Europe, Les Annales de l'Autre Islam, Institut national des langues et civilisations orientales, no 4, page 133, 1997
  27. (nl) Bruno Struys, « Minister Somers wil komende jaren opnieuw moskeeën erkennen, maar kunnen ze deze keer zonder buitenlands geld? », sur De Morgen, (consulté le )
  28. « Le financement réel des cultes en Belgique », sur o-re-la.org, (consulté le ).
  29. Caroline Sägesser, « Temporel des cultes : du nouveau en Flandre et à Bruxelles », sur Observatoire des Religions et de la Laïcité, (consulté le ).
  30. Ophélie Delarouzée et Hugues Dorzée, « L’imam chiite adulé devenu « martyr » », sur Le Soir, (consulté le ).
  31. RTBF, « Mosquée d'Anderlecht: le suspect se dit motivé par la situation en Syrie »,
  32. D.Ha., « Mosquée Rida: voici l’auteur de l’attentat », sur La DH, (consulté le ).
  33. Rachid El Boukhari avait mis le feu à la mosquée Rida à Anderlecht et causé la mort de l'imam: 27 ans de prison, rtl.be, 6 décembre 2014
  34. (en) Ipsos MORI, « Perils of Perception », sur http://fr.slideshare.net, .
  35. Perils of Perception cité par « Les Belges surestiment fortement le nombre de musulmans en Belgique », Le Soir,‎ (lire en ligne).
  36. Noir Jaune Blues: constat d'Ă©chec pour le vivre-ensemble en Belgique, rtbf.be, 9 janvier 2017
  37. A Molenbeek, « il est facile d’échapper à la police », lemonde.fr, 18 novembre 2015
  38. « Islam : la crise de légitimité de l’Exécutif des musulmans de Belgique exaspère les musulmans », sur Saphirnews (consulté le ).
  39. « Bienvenue chez les chiites* », sur Parlemento.com, (consulté le ).
  40. https://www.revuenouvelle.be/IMG/pdf/026-031_Mare_chal.pdf
  41. Michaël Bouche, « Pourquoi Verviers est un haut lieu de l'extrémisme en Belgique », sur 7sur7, (consulté le )
  42. Marie-Cecile Royen, « Pourquoi Verviers ? », sur levif.be, (consulté le ).
  43. Sous la direction de Corinne Torrekens (docteure en sciences politiques et sociales de l'Université libre de Bruxelles, spécialiste de l'intégration des musulmans), « Rapport de la recherche « Radicalisation » dans le cadre de la création du SAFER – Ville de Verviers ; L’impact des questions de terrorisme et de radicalisation sur le vivre-ensemble à Verviers », (consulté le ), p. 16
  44. Assmaâ Rakho Mom, « Houarria Fettah : première femme imam d'Europe », sur Saphirnews, (consulté le )
  45. Willy Wolsztajn, « Éteignez le projo sur Michaël Privot », sur Centre communautaire laïc juif, (consulté le )
  46. Ian Hamel, « Tariq Ramadan recrute un enseignant condamné dans une affaire de mœurs », sur Le Point, (consulté le )
  47. Jean Martin, « L'imam Sadek Charaf (1936-1993), une vocation : de l'aube d'une formation au crépuscule d'une prédication », sur Les cahiers de l'Islam (consulté le )
  48. Bosco d’Otreppe, « Yacob Mahi, une voix toujours critiquée (portrait) », sur La Libre Belgique, (consulté le )
  49. L’islamologue Yacob Mahi définitivement condamné, dhnet.be, 13 octobre 2021
  50. Belga, 22 mars 2022, « Le Comité R préconise plus de coopération entre services pour suivre les Frères musulmans », sur La DH Les Sports+ (consulté le )
  51. Christophe Lamfalussy, 22 mars 2022, « Les Frères musulmans, une menace à ne pas négliger selon le renseignement belge », sur La Libre Belgique (consulté le )
  52. Marie-Cecile Royen, « Le Qatar et le Koweït financent la Ligue des musulmans de Belgique », sur levif.be, (consulté le ).
  53. « List of groups designated terrorist organisations by the UAE », sur The National (consulté le ).
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Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

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