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Islam en Allemagne

L’islam est la troisiĂšme confession la plus rĂ©pandue en Allemagne aprĂšs le catholicisme et le protestantisme[1]. D'aprĂšs le recensement de 2011, 1,9 % de la population allemande est musulmane[2]. Une estimation du Pew Research Center rĂ©alisĂ©e avant le recensement indiquait une proportion de 5 % de musulmans[3].

Mosquée de Rodgau.

Une étude réalisée en pour l'Office fédéral des migrations a évalué que prÚs de 45 % des musulmans présents sur le territoire allemand possÚdent la nationalité allemande, ce qui représente environ 1,8 million de personnes[4].

Répartition géographique et suivant l'origine

La plupart des musulmans vivent Ă  Berlin et dans les grandes villes de l'Allemagne de l'Ouest. Alors que seulement 2 % vivent dans les nouveaux LĂ€nder (le territoire de l’ancienne RDA), un tiers d'entre eux habitent en RhĂ©nanie-du-Nord-Westphalie[4]. Cette diffĂ©rence s'explique historiquement : alors que jusqu'en 1989, il n'y avait aucune migration musulmane vers l'Allemagne de l'Est, c'est vers les rĂ©gions industrielles de l'Allemagne de l'Ouest qu'ont d'abord convergĂ© les immigrĂ©s de travail. Toutefois, contrairement Ă  la plupart des autres pays europĂ©ens, d'importantes communautĂ©s musulmanes existent aussi dans certaines rĂ©gions rurales, en particulier dans le Bade-Wurtemberg, en Hesse et certaines rĂ©gions de la RhĂ©nanie.

63,2 % des musulmans en Allemagne ont des origines turques tandis que 13,6 % viennent de l’Europe du Sud-est, 8,1 % du Proche-Orient, 6,9 % de l’Afrique du Nord et 4,6 % de l’Asie du Sud-Est. La majoritĂ© des musulmans en Allemagne appartiennent au courant sunnite avec 74,1 %, suivis par les AlĂ©vis (12,7) % et les Chiites qui reprĂ©sentent environ 7,1 %. Avec une moyenne d'Ăąge de 30,1 ans, la population musulmane d'Allemagne est sensiblement plus jeune que la population allemande dans son intĂ©gralitĂ© (plus de 10 ans d'Ă©cart)[4].

Histoire

Avant le XXe siĂšcle

Les premiers musulmans venus en Allemagne sont arrivés dans le cadre de relations diplomatiques entre celle-ci et l'Empire ottoman au XVIIIe siÚcle. Vingt soldats musulmans servent notamment sous Frédéric-Guillaume Ier de Prusse. En 1745, Frédéric II de Prusse fonde une unité de musulmans dans l'armée prussienne appelée Cavaliers musulmans et composé essentiellement de Bosniaques, Albanais et Tatars. En 1760, est fondé le Bosniakcorps, qui comptait prÚs de mille hommes.

En 1798, un cimetiĂšre musulman est installĂ© Ă  Berlin. Le cimetiĂšre, qui fut dĂ©placĂ© en 1866, existe encore aujourd'hui. En 1900, il y avait plus de 10 000 musulmans en Allemagne, principalement des Slaves et Turcs europĂ©ens.

Immigration des musulmans en Allemagne au XXe siĂšcle

Durant la PremiĂšre Guerre mondiale, environ 15 000 musulmans furent prisonniers de guerre et enfermĂ©s Ă  Berlin. La premiĂšre mosquĂ©e a Ă©tĂ© Ă©rigĂ©e en 1915 pour ces prisonniers mais elle fut fermĂ©e en 1930. AprĂšs la guerre, un petit nombre de musulmans restĂšrent Ă  Berlin. Le premier Ă©tablissement d'enseignement pour les enfants est fondĂ© en 1932.

À cette Ă©poque, on dĂ©nombre prĂšs de 3 000 musulmans en Allemagne dont 300 Ă©taient d'origine allemande. {Avec la montĂ©e du nazisme, les musulmans, bien que n'Ă©tant pas spĂ©cifiquement ciblĂ©s, vivaient dans un climat de suspicion en tant que minoritĂ© religieuse et « non aryens ». À la fin de la Seconde guerre mondiale, il ne restait plus qu'une centaine de musulmans dans le pays ainsi que plusieurs dizaines de centaines milliers de soldats musulmans engagĂ©s volontaires dans les lĂ©gions de l'Est. En 1942, fut inaugurĂ© le centre islamique de Berlin ainsi qu'en 1943 une Ă©cole d'imams Ă  Dresde[5].

martin Borman fut catĂ©gorique "le musulman est digne d'ĂȘtre national socialiste".

La mosquĂ©e de Berlin-Wilmersdorf, inaugurĂ©e en 1924, voit notamment venir prĂȘcher pendant la guerre le grand mufti pro-nazi Mohammed Amin al-Husseini.

La plus grande vague d'immigration musulmane en Allemagne a eu lieu pendant la pĂ©riode du Wirtschaftswunder (miracle Ă©conomique) dans les annĂ©es 1960, qui correspond plus ou moins aux Trente Glorieuses en France. Pendant la pĂ©riode de validitĂ© de l'accord de recrutement des travailleurs Ă©trangers en Allemagne (Anwerbeabkommen) de 1962 Ă  1973, environ 750 000 Turcs sont venus en Allemagne pour y travailler en tant que Gastarbeiter (travailleurs immigrĂ©s)[6]. L’État allemand – comme les Gastarbeiter eux-mĂȘmes – partaient du principe qu'il s'agissait d'emplois temporaires; par consĂ©quent, la vie quotidienne et religieuse de ces derniers Ă©tait organisĂ©e d'une façon trĂšs provisoire. Faute d'une politique d'intĂ©gration ou simplement de nĂ©cessitĂ© de s'intĂ©grer, les immigrĂ©s continuaient Ă  vivre dans leurs communautĂ©s linguistiques et culturelles. AprĂšs la fin des accords de recrutement des travailleurs Ă©trangers en 1973, la plupart des Gastarbeiter sont restĂ©s en Allemagne et ont fait venir leurs familles. Par la suite, la vie religieuse a commencĂ© Ă  s'Ă©tablir. Dans les annĂ©es 1980, la communautĂ© musulmane allemande a connu une profonde mutation Ă  la suite de l'arrivĂ©e de rĂ©fugiĂ©s musulmans issus d'Afghanistan, du Liban, de Palestine, de l'ancienne Yougoslavie et de divers pays africains[7]. NĂ©anmoins, l'islam en Allemagne reste majoritairement marquĂ© par la communautĂ© turque.

L'islam alévi bektachi

L'alévisme regroupe des membres de l'islam dits hétérodoxes et revendique en son sein la tradition universelle et originelle de l'islam et plus largement de toutes les religions monothéistes. L'alévisme se rattache au chiisme duodécimain à travers le cinquiÚme imam (Dja'far al-sadiq) et à Haci Bektas Veli, fondateur de l'ordre des bektachi dont la généalogie mythique remonte aussi au cinquiÚme imam[8]. Il se classe dans les traditions soufies et ses croyances sont assimilables au panenthéisme. Il se distingue par son non-dogmatisme des dogmes religieux dits « orthodoxes » tels le sunnisme et le chiisme dit jafarisme. Bien qu'il soit de tradition trÚs ancienne, certains voient en l'alévisme l'exemple d'"une tradition musulmane moderne"[9].

Haci Bektas Veli, gourou et mystique philosophe de l'alĂ©visme, est le fondateur Ă©ponyme de la confrĂ©rie des Bektachis qui joua un rĂŽle primordial dans l'islamisation de l’Anatolie et des Balkans.
Selon l'UNESCO, l'islam alevi bektachi, avec les apports de Haci Bektas Veli, fait preuve d'une modernitĂ© prĂ©coce[9] : avec les mots du XIIIe siĂšcle, Haci Bektas Veli vĂ©hicule des idĂ©es qui 8 siĂšcles plus tard coĂŻncident avec la DĂ©claration universelle des droits de l'homme (1948). Le samā‘, cĂ©rĂ©monie religieuse des alevi bektachi, est classĂ© au patrimoine culturel immatĂ©riel de l'humanitĂ© par l'UNESCO[10].

Les alevi bektachi sont musulmans mais n’ont pas l’obligation des cinq priĂšres quotidiennes ni du hajj Ă  La Mecque soutenant le vĂ©ritable pĂšlerinage autour de la VĂ©ritable Kaaba, le CƓur de l'Homme. Leur lieu de culte n'est pas la mosquĂ©e mais le cemevi oĂč femmes et hommes sont assis cĂŽte Ă  cĂŽte. Ils cĂ©lĂšbrent leurs cĂ©rĂ©monies religieuses avec une danse giratoire sacrĂ©e (le samā‘) au rythme du baglama. Pour les alevi bektachi, les textes relatifs au foulard des femmes n'ont aucun caractĂšre universel et ces textes sont, selon les conditions de notre Ă©poque, caducs ou non valides. De plus, la rĂ©vĂ©lation de Dieu ne se limite pas aux textes sacrĂ©s. La Science et le Savoir sont les paroles divines inĂ©puisables et se conformer au Savoir c'est bĂ©nĂ©ficier de la rĂ©vĂ©lation inĂ©puisable de Dieu. Aussi, la premiĂšre injonction de Dieu aux croyants, le premier message ou mot, le premier devoir du vĂ©ritable croyant, le premier mode d'adoration de Dieu est de « Lire » pour augmenter ses connaissances et comprendre la plus grande crĂ©ation d'Allah : l'Univers. Contrairement Ă  l'islam sunnite qui reste fidĂšle Ă  la langue du Coran dans tous les domaines de la vie religieuse[8], les alevi et les bektachi utilisent leur langue maternelle pour une meilleure comprĂ©hension des textes sacrĂ©s. Partisans de la laĂŻcitĂ©, ils s'opposent Ă  toute intrusion du pouvoir temporel (politique) dans la sphĂšre spirituelle (ou atemporelle) et inversement[11].

La population alevi bektachi est estimĂ©e entre 500 et 625 000. En 2000, l'Allemagne accorde aux alĂ©vis le statut de « communautĂ© religieuse »[12].

XXIe siĂšcle

En , une enquĂȘte du SĂŒddeutsche Zeitung rĂ©vĂšle que les services secrets allemands (BfV), surveillent avec prĂ©occupation le soutien apportĂ© par les pays du Golfe (notamment l'Arabie saoudite, le KoweĂŻt et le Qatar) Ă  plusieurs organisations salafistes en Allemagne. L'État se dit « trĂšs inquiet ». Le BfV avance le chiffre de 10 000 personnes impliquĂ©es en Allemagne dans le salafisme et sa diffusion. L'agence fĂ©dĂ©rale pointe du doigt Ă©galement le risque de radicalisation de centaines de milliers de migrants jugĂ© « prĂ©occupant »[13]

Organisations musulmanes en Allemagne

Les musulmans allemands sont organisĂ©s en diffĂ©rentes confĂ©dĂ©rations, parmi lesquelles les plus importantes sont le Conseil central des musulmans d’Allemagne (Zentralrat der Muslime in Deutschland) et le Conseil islamique pour la RĂ©publique fĂ©dĂ©rale d’Allemagne (Islamrat fĂŒr die Bundesrepublik Deutschland). Alors que le premier, issu du groupe de travail musulman en Allemagne (Islamischer Arbeitskreis Deutschland) en 1994, s’occupe principalement de la vie religieuse quotidienne des musulmans en Allemagne, Ă  savoir les programmes scolaires, la pastorale ou le calcul des fĂȘtes religieuses[14], le second a pour but de coordonner les dĂ©cisions des communautĂ©s musulmanes en Allemagne[15].

À cĂŽtĂ© du Conseil central, on trouve un vaste Ă©ventail de confĂ©dĂ©rations musulmanes qui garantissent le lien avec les pays d'origine de diffĂ©rentes communautĂ©s[7]. Parmi celles-ci, les confĂ©dĂ©rations turques sont les plus grandes et les mieux organisĂ©es. La principale confĂ©dĂ©ration turque est l'Union turco-musulmane pour la religion (TĂŒrkisch-Islamischen Union der Anstalt fĂŒr Religion), fortement organisĂ©e par l'État turc puisque ses imams sont toujours des fonctionnaires turcs. Au mĂȘme niveau, il y a la CommunautĂ© musulmane Milli GörĂŒs (Islamische Gemeinschaft Milli GörĂŒs - IGMG) et l'Association des centres culturels musulmans (Verband der Islamischen Kulturzentren).

En ce qui concerne les autres confĂ©dĂ©rations musulmanes organisĂ©es aprĂšs des groupes ethniques, il existe une ConfĂ©dĂ©ration des communautĂ©s musulmanes des Bosniaques en Allemagne (Vereinigung Islamischer Gemeinden der Bosniaken in Deutschland, VIGB) et une CommunautĂ© islamique en Allemagne (Islamische Gemeinschaft in Deutschland, IGD) de la communautĂ© arabe, organisation considĂ©rĂ©e aujourd'hui par les autoritĂ©s comme la branche allemande des FrĂšres musulmans[16] - [17]. En tant que communautĂ© religieuse, on trouve aussi la CommunautĂ© alĂ©vie en Allemagne (Alevitischen Gemeinde Deutschland). Les chiites sont Ă©galement prĂ©sents, avec plusieurs centres, notamment un centre important Ă  Hambourg, l' Islamisches Zentrum Hamburg, dont le directeur est nommĂ© par l'État iranien[18]. Parmi les directeurs de ce centre, au fil des annĂ©es, peuvent ĂȘtre citĂ©s les ayatollahs iraniens Mohammad Beheshti, et Reza Hosseini Nassab.

Les confédérations se regroupent au niveau fédéral dans le Conseil de coordination des musulmans (Koordinierungsrat der Muslime). L'IGMG fait partie du Conseil musulman pour l'Allemagne; le IGD et le VIGB font partie du Conseil central des musulmans d'Allemagne.

L’association islamique turque Ditib qui reprĂ©sente la majoritĂ© des musulmans en Allemagne gĂšre 900 mosquĂ©es dans le pays en 2017[19].

En , elle tombe sous le feu de la critique. Un reportage de la Norddeutscher Rundfunk (NDR) montre que l’association a de plus en plus tendance Ă  nourrir intolĂ©rance religieuse et hostilitĂ© vis-Ă -vis de la dĂ©mocratie[20]. Parmi les citations d'un dirigeant local de l'association, que le reportage met en avant, on peut lire : « nous ne sommes pas tenus par la dĂ©mocratie Â» ou encore « Je crache au visage des Turcs et des Kurdes qui ne vivent pas de façon islamique. Que valent-ils donc s’ils ne sont pas musulmans ? Â»[20]. Pour AndrĂ© Trepoll du CDU, « l'intolĂ©rance religieuse croissante et le rejet de la dĂ©mocratie Ă  DITIB est une grave menace pour la coexistence pacifique des gens Ă  Hambourg Â»[21] AprĂšs le reportage, Ditib a tenu Ă  souligner que les citations ne reflĂštent pas l'opinion de l'association, mais uniquement celle d'un ancien prĂ©dicateur turc[22].

Débats récents

À l’heure actuelle, on constate une vague d’islamophobie en Allemagne, comme le montre un sondage citĂ© par la chaĂźne tĂ©lĂ©vision France 24[23]. 50 % des Allemands supportent mal l'immigration musulmane et, d’aprĂšs un sondage menĂ© par l'Ă©mission Forum am Freitag, qui se consacre Ă  l’information sur l’islam, 79 % des Allemands estiment que les musulmans feraient trop peu pour leur intĂ©gration[24]. Le dĂ©bat sur l’intĂ©gration des musulmans en Allemagne est devenu un sujet brĂ»lant, Ă  la suite de la prise de position officielle de la chanceliĂšre Angela Merkel, qui a constatĂ© publiquement l'Ă©chec du concept « Multikulti Â» et Ă  la publication du livre de Thilo Sarrazin L’Allemagne court Ă  sa perte, mais aussi en raison du mouvement citoyen Pro Köln et du dĂ©bat qui s'est enflammĂ© autour du port du voile (« Kopftuchdebatte Â»).

Pro Köln / Pro NRW

Pro Köln est un mouvement citoyen d'extrĂȘme droite, prĂ©sent avec cinq siĂšges au conseil municipal de Cologne. Depuis 2004, le mouvement est recensĂ© dans le rapport de la direction de la sĂ©curitĂ© du territoire de la RhĂ©nanie-du-Nord-Westphalie comme Ă©tant susceptible de nourrir des ambitions d'extrĂȘme droite; ce jugement a Ă©tĂ© confirmĂ© en 2005 par un arrĂȘt de la Cour administrative du land[25].

DĂ©nonçant "l'islamisation" de la rĂ©gion et la construction des mosquĂ©es, qu'il essaye d'empĂȘcher par des pĂ©titions, le mouvement observe d'un Ɠil trĂšs critique l'Union islamo-turque qui ne sert pas, d'aprĂšs Pro Köln, Ă  l'intĂ©gration.

DĂ©bat sur le port du voile (Kopftuchdebatte)

Le dĂ©bat a commencĂ© en 1998 dans le Bade-Wurtemberg, oĂč le land a refusĂ© un emploi Ă  une enseignante musulmane en raison de son refus de quitter son voile pendant les cours[26]. À la suite d'une procĂ©dure lancĂ©e par cette femme, l'affaire a fini Ă  la Cour constitutionnelle fĂ©dĂ©rale, qui a cassĂ© en 2003 la dĂ©cision du land. Depuis ce moment-lĂ , ce sont les lĂ€nder eux-mĂȘmes qui sont obligĂ©s de crĂ©er leurs propres lois en ce qui concerne le port du voile[27].

En 2003, le Bade-Wurtemberg, la BaviÚre, la Hesse, la Sarre, Berlin, le Brandebourg et la Basse-Saxe ont envisagé l'interdiction du port du voile dans les écoles.

Dans l'opinion publique se tisse un dĂ©bat autour du symbolisme du voile. Pour les uns, c'est un symbole de l'oppression de la femme dans l'islam ou mĂȘme du fondamentalisme; pour les autres, l'expression individuelle de la religiositĂ©. Dans l'enseignement scolaire, qui n'interdit pas l'utilisation des symboles chrĂ©tiens dans les salles de classe, certains sont d'avis que le port du voile symbolise une attaque contre la position exclusive du christianisme[26]. D'autres au contraire, partisans d'un concept privilĂ©giant un comportement laĂŻque des enseignants, le considĂšrent comme une attaque contre la neutralitĂ© religieuse de l’État.

Concept de Multikulti

LancĂ© par les Verts (Die GrĂŒnen) dans les annĂ©es 1980, ce concept prĂŽnait une sociĂ©tĂ© multiculturelle dans laquelle les cultures cohabiteraient harmonieusement en toute tolĂ©rance et respect de l’autre, mais sans se mĂ©langer. Le , lors d'une confĂ©rence de jeunes chrĂ©tiens-dĂ©mocrates, la chanceliĂšre a proclamĂ© que ce concept avait totalement Ă©chouĂ©[28]. L’Allemagne, a-t-elle soulignĂ©, se sentirait liĂ©e aux valeurs chrĂ©tiennes, et celui qui n’accepte pas cela n’aurait pas sa place dans ce pays. En effet, on observe que les diffĂ©rentes cultures ne se mĂ©langent pratiquement pas en Allemagne, mais qu’au contraire, le phĂ©nomĂšne des sociĂ©tĂ©s parallĂšles s'intensifie. Quarante ans aprĂšs leur arrivĂ©e, il reste des familles d'anciens travailleurs immigrĂ©s (Gastarbeiter) qui, ne parlant pas encore suffisamment l’allemand, sont par consĂ©quent peu intĂ©grĂ©es dans la sociĂ©tĂ© d’aujourd’hui.

L'Allemagne court à sa perte : Thilo Sarrazin et ses thÚses controversées

En , un membre du consistoire de la Banque fĂ©dĂ©rale d’Allemagne (Deutsche Bundesbank) et du SPD, Thilo Sarrazin, a publiĂ© un livre controversĂ© sur les effets nĂ©gatifs de l’immigration, particuliĂšrement musulmane, en Allemagne. Ce livre a fait polĂ©mique, car Sarrazin y avance entre autres que seules l’immigration turque ou arabe permettent actuellement Ă  l'Allemagne de soutenir sa dĂ©mographie faiblissante, ce qui conduirait en dĂ©finitive Ă  un « abĂȘtissement Â» gĂ©nĂ©ral de la population[29] - [30]. Thilo Sarrazin a Ă©tĂ© dĂ©mis de ses fonctions au sein de la Banque fĂ©dĂ©rale.

Avec ce livre politique le plus vendu de la dĂ©cennie en Allemagne, Sarrazin a relancĂ© un dĂ©bat public sur l’intĂ©gration des musulmans. Sur l’échiquier politique, il reçoit le soutien de plusieurs personnes, comme Horst Seehofer, ministre-prĂ©sident de la BaviĂšre (CSU), qui s’est prononcĂ© Ă©galement contre l’immigration turque et arabe, ou Kristina Schröder (CDU), ministre de la famille, qui a prĂ©sentĂ© le phĂ©nomĂšne de la germanophobie dans certaines Ă©coles allemandes oĂč la proportion d'Ă©lĂšves issus de l'immigration musulmane est forte[31].

Il a Ă©galement touchĂ© une corde sensible dans diffĂ©rentes couches de la population, pour qui il est la premiĂšre personne qui ose prononcer Ă  haute voix les angoisses de beaucoup d’Allemands[32]. Selon ces gens, la sociĂ©tĂ© allemande est basĂ©e et fondĂ©e sur des valeurs chrĂ©tiennes qui ne sont pas compatibles avec des valeurs musulmanes. Tant que les immigrants musulmans n’acceptent pas les valeurs fondamentales, ils n’ont pas de place dans la sociĂ©tĂ©. Face Ă  eux, nĂ©anmoins, il y a aussi ceux qui, rejetant ces thĂšses, considĂšrent les immigrants musulmans comme un enrichissement pour la sociĂ©tĂ© allemande. Ils ne voient pas l’islam comme une menace pour la culture allemande, mais comme une partie de la nouvelle Allemagne.

Tendances récentes en matiÚre d'intégration de l'islam en Allemagne

Formation des imams

En 2010, les universitĂ©s de MĂŒnster, OsnabrĂŒck et TĂŒbingen ont prĂ©sentĂ© leur projet de former des imams Ă  partir de 2011. Annette Schavan, ministre de l’éducation et de la recherche, estime que ce projet peut favoriser l’intĂ©gration de l’islam dans la culture allemande et contribuer Ă  empĂȘcher une politisation de l’islam[33]. GrĂące Ă  la compĂ©tence en langue et culture allemande qu'ils acquerraient au fil d'un cursus universitaire allemand, les futurs imams pourraient constituer un chaĂźnon entre les communautĂ©s musulmanes et la communautĂ© chrĂ©tienne.

Forum am Freitag[34]

Créée en 2009 sur la seconde chaßne publique allemande (ZDF), cette émission dont le titre signifie "Forum du vendredi" offre aux musulmans allemands une plate-forme pour présenter non seulement leur religion mais aussi leur vie quotidienne. En outre, elle se penche chaque semaine sur les problÚmes actuels concernant les communautés musulmanes allemandes, comme la proportion élevée de jeunes musulmans violents.

TĂŒrkisch fĂŒr AnfĂ€nger

Jouant librement avec des stéréotypes turcs et allemands, cette série télévisée du scénariste germano-turc Bora Dagtekin, dont le titre signifie "Turc pour débutants", met en scÚne une famille recomposée germano-turque vivant à Berlin. Diffusée en trois saisons de 2006 à 2008 sur la premiÚre chaßne de télévision publique (ARD), elle a été un tel succÚs qu'elle s'est vu attribuer le prix Grimme dans la catégorie divertissement[35]. (Le Grimme-Preis est le prix le plus prestigieux qui récompense des émissions télévisées en Allemagne).

Conférence allemande de l'islam (Deutsche Islamkonferenz, DIK)

Alors que l'État allemand, malgrĂ© son principe de laĂŻcitĂ©, est liĂ© depuis longtemps par des liens contractuels d'organisation avec les communautĂ©s religieuses catholique, protestante et juive, il n'existe pas jusqu'Ă  prĂ©sent de lien comparable avec la communautĂ© musulmane. Ainsi, alors que les catholiques, protestants ou juifs qui dĂ©clarent leur religion au fisc payent une part d'impĂŽt religieux (Kirchensteuer) qui est ensuite reversĂ©e par l'administration fiscale aux Ă©glises, il n'en va pas de mĂȘme pour les musulmans. De mĂȘme, Ă  l'heure actuelle, l'enseignement scolaire prĂ©voit des cours de religion pour les trois communautĂ©s associĂ©es, mais pas pour les enfants musulmans.

Cependant, depuis 2006, le ministĂšre de l'IntĂ©rieur a crĂ©Ă© la ConfĂ©rence allemande de l'islam (Deutsche Islamkonferenz), qui est entrĂ©e dans sa deuxiĂšme phase de travail en 2010. ComposĂ©e d'une part de reprĂ©sentants politiques de l'État allemand, d'autre part de reprĂ©sentants des organisations musulmanes en Allemagne et de membres de la sociĂ©tĂ© civile musulmane, cette confĂ©rence a pour but d'Ă©tablir un dialogue Ă  long terme entre l'État allemand et les musulmans qui vivent sur son territoire. Elle se penche sur des sujets variĂ©s, de la conciliation entre les valeurs musulmanes et les principes constitutionnels allemands Ă  la lutte contre l'islamisme en passant par la promotion d'une image positive de l'islam, l'introduction de cours de religion musulmanes dans l'enseignement scolaire, la formation des imams dans l'enseignement supĂ©rieur public, le soutien de l'État Ă  la crĂ©ation d'instituts thĂ©ologiques islamiques, l'Ă©galitĂ© des sexes, la construction des mosquĂ©es[36].

La deuxiÚme phase de la DIK, entamée à l'été 2010 sous la houlette du ministre de l'Intérieur actuel Thomas de MaiziÚre, a été critiquée par certains, qui estiment qu'elle ne constitue pas un organe représentatif de la population musulmane dans son intégralité. En effet, ses membres sont invités par le ministÚre de l'Intérieur, qui sélectionne ses interlocuteurs de sorte que certaines organisations musulmanes présentes sur le territoire allemand n'en font pas partie, soit parce qu'elles n'y ont pas été conviées, soit parce qu'elles s'en sont retirées pour protester contre l'orientation thématique des discussions[37].

Position de l'ex-président fédéral Christian Wulff

Dans un discours prononcĂ© devant le parlement turc le lors d'une visite officielle, le prĂ©sident fĂ©dĂ©ral Christian Wulff s'est rĂ©fĂ©rĂ© au dĂ©bat autour de l'intĂ©gration des musulmans en Allemagne. Soulignant que les immigrĂ©s faisaient partie de l'Allemagne mais qu'il ne fallait pas nier l'existence de problĂšmes d'intĂ©gration - le fait de « s'installer » (« Ausharren ») dans la dĂ©pendance par rapport Ă  l'État, un taux de criminalitĂ© Ă©levĂ©, un comportement machiste chez certains, le refus de l'Ă©ducation et la performance - il a appelĂ© les Turcs d'Allemagne Ă  apprendre la langue allemande et Ă  se conformer aux rĂšgles de la Loi fondamentale allemande, et particuliĂšrement aux principes de la dignitĂ© humaine, de la libertĂ© d'expression, de l'Ă©galitĂ© de l'homme et de la femme et de la neutralitĂ© de l'État en ce qui concerne la religiositĂ© ou la conception du monde.

PrĂ©cĂ©demment, Ă  l’occasion de la fĂȘte nationale allemande, le , Christian Wulff a affirmĂ© que l’islam faisait partie de l’Allemagne, au mĂȘme titre que le christianisme ou le judaĂŻsme, tout en indiquant Ă©galement que le christianisme faisait partie de la Turquie[38] - [39].

Pendant sa visite de la Turquie, Christian Wulff a non seulement participĂ© Ă  plusieurs offices cĂ©lĂ©brĂ©s par la minoritĂ© chrĂ©tienne mais aussi accompagnĂ© la pose de la premiĂšre pierre de l'universitĂ© germano-turque Ă  Istanbul. Le prĂ©sident fĂ©dĂ©ral, qui s'est opposĂ© Ă  la vision de Horst Seehofer (CSU) en ce qui concerne l'« incapacitĂ© Â» des Turcs Ă  s'intĂ©grer en Allemagne, est considĂ©rĂ© comme un "intĂ©grateur"[40] (SĂŒddeutsche Zeitung) et turcophile (voir la couverture de l'hebdomadaire Focus qui reprĂ©sente Wulff habillĂ© en religieux musulman[41]).

Reconnaissance officielle de l'islam en Allemagne (Religionsgemeinschaft)

L’islam en Allemagne ne fait pas encore partie des religions reconnues (Religionsgemeinschaft) et ne fait ainsi pas encore partie des religions soumettant ses fidĂšles Ă  l’impĂŽt ecclĂ©sial (Kirchensteuer). Il n’existe pas de religion d’État en Allemagne, comme le rappelle l’article 137-1 de la constitution de Weimar de 1919, mais l’article 137-5 permet la reconnaissance par l’État de communautĂ©s religieuses prĂ©sentant des garanties de longĂ©vitĂ©, et l’article suivant 137-6 Ă©voque la possibilitĂ© pour ces religions de se constituer par la suite en collectivitĂ© de droit public, afin de pouvoir prĂ©tendre Ă  la collecte d’un impĂŽt destinĂ© Ă  financer les cultes[42]. Cette collecte se fait par le biais des impĂŽts sur le revenu, sur la base d’une liste fiscale recensant les affiliations religieuses des citoyens allemands. La levĂ©e de cet impĂŽt ecclĂ©sial est plus particuliĂšrement rĂ©gie par l’article 140 de la loi fondamentale (Grundgesetz) de la RĂ©publique FĂ©dĂ©rale d’Allemagne de 1949, constitution qui se rapportait tout d’abord Ă  la partie ouest (RFA), avant de s’appliquer, lors de la rĂ©unification Ă  la partie est (RDA).

L’article 140 de la loi fondamentale de 1949 reprend les articles 136, 137, 138, 139 et 141 de la constitution de Weimar de 1919, rĂ©affirmant ainsi le principe de droit et non de devoir pour les religions de se constituer comme communautĂ©, puis collectivitĂ©, et la possibilitĂ© de lever un impĂŽt[43]. L’impĂŽt ecclĂ©sial est un privilĂšge que l’État allemand permet aux communautĂ©s religieuses de lever, dĂ©lĂ©gant par la mĂȘme occasion les modalitĂ©s fiscales aux diffĂ©rentes rĂ©gions allemandes (BundeslĂ€nder), et mettant Ă  disposition des autoritĂ©s religieuses son administration fiscale (Finanzamt) pour faciliter la collecte de cet impĂŽt en Ă©change d’un pourcentage sur les sommes prĂ©levĂ©es. Chaque Land/rĂ©gion fixe le montant du prĂ©lĂšvement cultuel, entre 8 et 9 % du revenu.

Pour le moment, seules les Églises catholiques, protestantes et luthĂ©riennes, ainsi que les membres de la communautĂ© juive, sont reconnues comme collectivitĂ©s de droit public et dont les membres sont donc soumis au Kirchensteuer. Le financement des cultes par un tel moyen permettrait entre autres Ă  l’État de rĂ©duire l’impact des dons de pays musulmans et l’influence de ces derniers sur l’islam allemand[44].

L’islam allemand n’est pas encore reconnu comme tel, se heurtant dans un premier temps Ă  la multitude des groupes et orientations musulmanes, empĂȘchant une reconnaissance commune et ne prĂ©sentant ainsi pas pour l’État allemand les gages de communautĂ© et de longĂ©vitĂ© inscrits dans la loi. MalgrĂ© tout, des discussions sont en cours entre les diffĂ©rentes organisations musulmanes allemandes et l’État allemand, afin de franchir la premiĂšre Ă©tape de la reconnaissance et ainsi devenir une Religiongemeinschaft.

Quant Ă  la reconnaissance de l’islam comme collectivitĂ© de droit public, cela nĂ©cessite encore de nombreux Ă©changes, quant Ă  la rĂ©partition entre les diffĂ©rents courants de l’islam, mais aussi entre les communautĂ©s qui craignent par l’imposition du Kirchensteuer de perdre des fidĂšles, comme cela peut ĂȘtre observĂ© dans les diffĂ©rentes religions soumises Ă  cet impĂŽt. Pourtant, l’un des cinq piliers de l’islam est justement l’aumĂŽne annuelle (la zakĂąt), laquelle consiste en un impĂŽt proche de celui prĂ©levĂ© sur les revenus des membres des communautĂ©s religieuses chrĂ©tiennes et juives en Allemagne. Elle constitue, pour un particulier imposable, 2,5 % de son revenu annuel, hors terrain, habitation, mobilier, hypothĂšques et bijoux. Les sommes rĂ©coltĂ©es sont utilisĂ©es Ă  la construction de bĂątiments d’utilitĂ© publique (Ă©coles, hĂŽpitaux, etc.), ou comme subvention aux besoins des populations les plus pauvres[45].

Lors d’un colloque de l’IFSO (Islamic Finance Students Organization) Ă  l’universitĂ© de Strasbourg[46] sur la zakĂąt et les banques, un maĂźtre de confĂ©rences a rĂ©alisĂ© une analyse pĂ©naliste de la zakĂąt « dont n’est ressortie aucune incompatibilitĂ© en soi du mĂ©canisme avec le droit pĂ©nal des affaires »[47].

L’absence de reconnaissance de l’islam en Allemagne n‘empĂȘche pas le pays d’ĂȘtre reprĂ©sentĂ© dans les organisations et fondations privĂ©es faisant office d’autoritĂ© pour les musulmans en Europe. Ainsi, dans le Conseil EuropĂ©en de la Fatwa et de la Recherche (CEFR)[48], une fondation se donnant pour but d’unifier la jurisprudence islamique et d’édicter collectivement des fatwas (des avis juridiques Ă©mis par des spĂ©cialistes du droit islamique[49], tenant compte de l’environnement local et du statut de minoritĂ© religieuse de leurs destinataires, trois membres sur les trente-trois que composent la fondation, rĂ©sident en Allemagne.

La plupart des musulmans vivant en Allemagne Ă©tant d’origine turque, nombreux dont ceux qui adhĂšrent Ă  un autre mouvement, en lien avec le CEFR : MillĂź GörĂŒĆŸ[50]. Ce mouvement a pour but d’aider la communautĂ© turque Ă  s’intĂ©grer dans la sociĂ©tĂ© oĂč elle vit, tout en se rappelant sa langue et sa culture.

La crĂ©ation en 2006 de la ConfĂ©rence allemande de l’islam (Deutsche Islamkonferenz) a pour but d’établir un dialogue Ă  long terme entre l’État allemand et les musulmans qui vivent sur son territoire. La question du Kirchensteuer, mais Ă©galement de l’enseignement de la religion musulmane dans les Ă©coles (au mĂȘme titre que les pour les communautĂ©s catholiques, protestantes, luthĂ©riennes et juives) y est rĂ©guliĂšrement soulevĂ©e, mais doit faire face Ă  de nombreux obstacles, parfois mĂȘme de la part des membres de la confĂ©rence[37].

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

  • Acteurs de l'Islam entre Allemagne et Turquie. Parcours militants et expĂ©riences religieuses, de ValĂ©rie Amiraux, 2001, L'Harmattan
  • L'islam en France et en Allemagne. IdentitĂ©s et citoyennetĂ©s, de Catherine Wihtol de Wenden, RĂ©my Levaux, et du collectif Khadidja Mohsen-Finan, 2001, La Documentation française

Notes et références

  1. « Religionen & Weltanschauungsgemeinschaften in Deutschland: Mitgliederzahlen - REMID - Religionswissenschaftlicher Medien- und Informationsdienst e.V. ».
  2. (en)Census reveals German population lower than thought
  3. (en)The future of the global muslim population
  4. http://www.deutsche-islam-konferenz.de/cln_236/nn_1876234/SubSites/DIK/DE/Magazin/ZahlenDatenFakten/ZahlMLD/zahl-mld-node.html?__nnn=true
  5. David Motadel, Les musulmans et la machine de guerre nazie, Edition la découverte
  6. (de) « Allgemeinbildung - Wissenstest - Lexikon - WörterbĂŒcher - Suche auf wissen.de », sur www.wissen.de.
  7. Schura, « SCHURA Rat der Islamischen Gemeinschaften in Hamburg e.V. ».
  8. Altan Gokalp, « Une minoritĂ© chĂźite en Anatolie : les AlevĂź », Annales. Histoire, Sciences Sociales,‎ , p. 748–763 (ISSN 0395-2649, DOI 10.3406/ahess.1980.282666, lire en ligne, consultĂ© le ).
  9. UNESCO Centre du patrimoine mondial, « Haci Bektas Veli Complex - UNESCO World Heritage Centre ».
  10. (en) « Composition and meetings of 13.COM Bureau - patrimonio inmaterial - Sector de Cultura - UNESCO », sur www.unesco.org.
  11. (tr) « Sayfa Bulunamadı », sur alevi-fuaf.com (consulté le ).
  12. (en) Ruth Mandel, « Cosmopolitan Anxieties: Turkish Challenges to Citizenship and Belonging in Germany », sur Google Books, Duke University Press, .
  13. (de) Georg Mascolo, Saudis unterstĂŒtzen deutsche Salafistenszene, sueddeutsche.de, 12 dĂ©cembre 2015
  14. « zentralrat.de / Selbstdarstellung / ».
  15. « Islamrat - fĂŒr die Bundesrepublik Deutschland ».
  16. Rapport (Verfassungsschutzbericht) de l'Office fédéral de protection de la constitution, 2009.
  17. Cf. l'article « Bayern: Verfassungsschutz hĂ€lt IGD fĂŒr Außenposten der Muslimbruderschaft » (« BaviĂšre : L'Office fĂ©dĂ©ral de protection de la constitution considĂšre que l'IGD est une base arriĂšre des FrĂšres musulmans »).
  18. (en) « Canada-Iran Crisis: Canada Accuses Iran Of Subversive Activity On Its Soil », Memri,‎ (lire en ligne)
  19. (de) Auf Facebook hetzen Ditib-AnhÀnger offen gegen Deutschland, focus.de, 23 février 2017
  20. Spalten statt integrieren: Einblick bei DITIB , ndr.de, 21.02.2017
  21. (de) „Was fĂŒr einen Wert haben sie schon, wenn sie keine Muslime sind“, welt.de, 22 fĂ©vrier 2017
  22. Vorsitzender von Ditib-Gemeinde tritt nach Kritik zurĂŒck, zeit.de, 24. fĂ©vrier 2017
  23. « Une Allemagne islamophobe ? - France 24 », .
  24. Zweites Deutsches Fernsehen (ZDF), « Forum am Freitag - ZDF.de ».
  25. « Startseite », sur nrw.de (consulté le ).
  26. Bundeszentrale fĂŒr politische Bildung, « Konfliktstoff Kopftuch - bpb ».
  27. http://www.bundesverfassungsgericht.de/pressemitteilungen/bvg71-03.html
  28. « Merkel erklĂ€rt "Multikulti" fĂŒr gescheitert - Deutschland - DW.COM - 16.10.2010 », sur dw.com, Deutsche Welle.
  29. « "Enorme Fruchtbarkeit": Thilo Sarrazin will Deutschland vor Muslimen retten - WELT ».
  30. « Bundesbank-Vorstand: Sarrazin warnt vor Verdummung durch Einwanderer - WELT ».
  31. « Startseite ».
  32. « Mehrheit der Deutschen gibt Sarrazin Recht », FOCUS Online.
  33. « Allemagne: la formation d'imams sauvera-t-elle le multikulti ? ».
  34. Zweites Deutsches Fernsehen (ZDF), « Forum am Freitag - ZDF.de ».
  35. « Grimme-Preis - JurybegrĂŒndung TĂŒrkisch fĂŒr AnfĂ€nger », Grimme-Institut.
  36. « Deutsche Islam Konferenz ».
  37. (de) « DIK critiquée ».
  38. http://www.bundespraesident.de/-,2.667040/Rede-von-Bundespraesident-Chri.htm
  39. Zweites Deutsches Fernsehen (ZDF), « ZDFheute - Nachrichten - Startseite - heute-Nachrichten ».
  40. Heribert Prantl, « Christian Wulff in der TĂŒrkei: Der BundesprĂ€sident als Integrator », sur Sueddeutsche.de.
  41. « Archiv - FOCUS Magazin », FOCUS Online.
  42. « WRV - Einzelnorm ».
  43. « GG - Einzelnorm ».
  44. « Questions autour du financement et de la reconnaissance des cultes en Allemagne ».
  45. « Qu’est-ce que la zakĂąt ? - Centre Islamique et Culturel de Belgique ».
  46. « La zakat et les banques 26 mai 2012 - ».
  47. http://www.irti.org/irj/go/km/docs/documents/IDBDevelopments/Internet/English/IRTI/CM/downloads/EEI_Articles/Vol_6_No_1/Article5.pdf
  48. http://e-cfr.org/new/
  49. « FETFA : Définition de FETFA ».
  50. (de) « Islamische Gemeinschaft MillĂź GörĂŒĆŸ (IGMG) - », sur Islamische Gemeinschaft MillĂź GörĂŒĆŸ (IGMG).
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