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Incident d'Ă©manation

Dans un avion, est nommĂ© « Ă©vĂšnement feux, fumĂ©es, odeurs », incident d’émanation, Ă©manation de gaz, ou Ă©vĂšnement toxique (en anglais : fume event) un moment oĂč l’air extĂ©rieur prĂ©levĂ© dans le moteur pour pressuriser et climatiser la cabine et le cockpit est contaminĂ© par des fluides tels que de l'huile moteur ou un fluide hydraulique, du liquide antigivrage et/ou d'autres produits chimiques potentiellement dangereux, seuls ou en mĂ©lange[1].

Tableau de commande de pressurisation et de prĂ©lĂšvement d’air d'un Boeing 737-800.

Souvent, aucune odeur ni fumĂ©e ne sont perceptibles et parfois les tĂ©moins Ă©voquent une odeur de « poil de chien mouillĂ© », ou de « chaussettes moites »[2]. C’est une des sources possibles du syndrome aĂ©rotoxique (l’une des sources car l’air de cabine peut aussi contenir des insecticides (pulvĂ©risations obligatoires pour certaines destinations) et des traces de retardateurs de flamme, de dĂ©sinfectants, etc.).

Ce syndrome affecte essentiellement le personnel de bord (parfois affectĂ© d’une subite incapacitĂ© Ă  exercer ses fonctions), mais plusieurs fois des effets sur la santĂ© de passagers ont Ă©tĂ© signalĂ©s aprĂšs un tel Ă©vĂšnement[3]. Selon S Michaelis, J Burdon & VHoward, rien qu’en 2015, plus de 3,5 milliards de trajets/passagers et 0,5 million de trajets de membres d'Ă©quipage ont Ă©tĂ© exposĂ©s Ă  de faibles niveaux d'huile moteur dans l’air intĂ©rieur des avions[4] - [5] - [6] ; il est donc urgent d’établir un protocole mĂ©dical clair et reconnu pour mieux diagnostiquer et traiter ce syndrome professionnel[7].

Sources de toxicitĂ© de l’air de pressurisation/climatisation des avions

L'air intĂ©rieur des aĂ©ronefs est pressurisĂ© et contrĂŽlĂ© par un systĂšme dit ECS (environmental control system). Ce dernier peut ĂȘtre polluĂ© par divers contaminants particulaires, gazeux et biologiques (pollens, microbes
). En particulier, des rĂ©sidus d'huiles et de fluides hydrauliques (COV et composĂ©s organiques semi-volatils ou SVOC) peuvent contaminer l'air prĂ©levĂ© dans les moteurs oĂč se fait dans la plupart des cas la prise d'air de pressurisation ; plus prĂ©cisĂ©ment, ces rĂ©sidus peuvent provenir de l'air captĂ© dans l'Ă©tage du compresseur du moteur (dit air de purge) et/ou du groupe auxiliaire de puissance (GAP ou APU pour les anglophones), mĂ©langĂ© Ă  environ 50 % avec l'air recyclĂ© de la cabine[8]. Seuls les particules et microbes sont correctement filtrĂ©s dans les boucles de recirculation, par des filtres homologuĂ©s, si leur maintenance est correcte[8].

Huiles minérales addtitivées

Des huiles spĂ©ciales sont nĂ©cessaires pour les moteurs Ă  turbine de rĂ©acteurs d’avion (ex : huile « Mobil Jet Oil II » trĂšs souvent[9]). Elles sont irritantes et contiennent des produits chimiques neurotoxiques dont un organophosphorĂ© : le phosphate de tricrĂ©syle[10] - [11] - [12] - [13] - [14] - [15].

Leur dangerosité pour la santé est reconnue par les fabricants[16] - [17] et diverses études[18], mais au début des années 2000, l'industrie aéronautique affirme que cette huile de moteur ne contient pas assez de produits toxiques pour causer des dommages persistants sur la santé, et que les fuites vers les prises d'air sont si minimes qu'elles seraient acceptables[19].

Mais des preuves historiques permettent de mettre en doute cette assertion : par exemple : la toxicitĂ© des esters de tri-crĂ©sylphosphate (TCP) est connue depuis 1899[20]. Les isomĂšres TCP mixtes, principalement des mĂ©ta et para-isomĂšres sont utilisĂ©s dans les moteurs d'avion comme additifs anti-usure dans les huiles de moteur d’aviation ; en 1959 ; plus de 10 000 personnes au Maroc ont Ă©tĂ© paralysĂ©es ou autrement affectĂ©es aprĂšs avoir ingĂ©rĂ© de faibles quantitĂ©s de phosphate de tricrĂ©syle dans de l'huile alimentaire[21] - [22].

Selon son Ă©tiquetage ou ses fiches de sĂ©curitĂ©, l’huile moteur utilisĂ©e dans les rĂ©acteurs peut provoquer des maux de tĂȘtes, des vertiges, une somnolence, des nausĂ©es et d’autres effets sur le systĂšme nerveux central[11] - [23] ; et par ailleurs divers organophosphorĂ©s sont connus pour induire une neuropathie retardĂ©e aprĂšs une exposition chronique[24] - [25] - [26] - [27]. « les lubrifiants utilisĂ©s dans les avions de ligne commerciaux doivent tous satisfaire Ă  la spĂ©cification AS5780C (version 2014[28]), qui spĂ©cifie les propriĂ©tĂ©s du lubrifiant, mais non leur composition »[29] (composition qui varie selon les marques et les Ă©poques, mais qui Ă  ce jour pour des raisons de performance implique l’utilisation d’« esters synthĂ©tiques, qui nĂ©cessitent Ă  la fois des antioxydants pour amĂ©liorer la stabilitĂ© de l'huile et des esters de phosphate pour amĂ©liorer les propriĂ©tĂ©s lubrifiantes et rĂ©duire l'usure du moteur »[29]).

MĂȘme en fonctionnement normal, lors de certaines phases du vol, les meilleurs joints de palier (mĂ©canique) et roulements de moteur d’avion laissent fuir (continuellement[30] ou par intermittence[31]) une trĂšs faible quantitĂ© d’huile moteur[32] - [33] (et des quantitĂ©s plus importantes en cas de dĂ©faillance du joint)[29]. Parmi les additifs possibles de l'huile de palier (devant alors figurer sur l’étiquetage) figure la phĂ©nothiazine (reprotoxique)[34].

L’huile moteur « Mobil Jet Oil II », la plus utilisĂ©e au monde par les avions Ă  rĂ©action contient moins d’ortho-isomĂšres de TCP qu’autrefois, en partie pour prĂ©occupations toxicologiques, pour limiter sa contribution aux neuropathies retardĂ©es induites par les organophosphates (OPIDN). Megson en 2016 a montrĂ© qu’elle contient 4 isomĂšres de TCP pour 3 Ă  5 % de son contenu : TmmmCP, TmmpCP, TmppCP, TpppCP avec un ratio spĂ©cifique[35] Ă©galement retrouvĂ© dans une Ă©tude de l'AESA sur la contamination de l’air intĂ©rieur des avions[36]. Certaines huiles d'avion sont Ă©tiquetĂ©es H351 : « Susceptible de provoquer le cancer »[37] mais en 2002, Chris Winder (toxicologue) et Jean Christophe Balouet (expert en criminalistique environnementale) estimaient que « les informations accessibles au public telles que les Ă©tiquettes et les fiches signalĂ©tiques sous-Ă©valuent les dangers de ces ingrĂ©dients, et dans le cas des phosphates ortho-crĂ©syliques de plusieurs ordres de grandeur. »[38].

Fluides hydrauliques

Contrairement au phosphate de tricrĂ©syle, un fluide hydraulique (esters phosphatĂ©s, tels que le skydrol crĂ©Ă© en 1948 par Douglas Aircraft et Monsanto, ou l'HyJet Hydraulic Fluid d’ExxonMobil) n'est pas rĂ©putĂ© toxique Ă  faible dose, mais il est extrĂȘmement irritant pour les yeux et la peau, ce qui crĂ©e un danger pour les pilotes lors d'un « Ă©pisode de fumĂ©e », sans sĂ©quelle durable selon les fabricants[39].

Résidus de liquide de dégivrage

Le liquide de dĂ©givrage a une forte odeur mais n'est pas trĂšs irritant ni rĂ©putĂ© trĂšs toxique s'il est inhalĂ©. Par contre, il prĂ©sente une toxicitĂ© Ă©levĂ©e s’il est ingĂ©rĂ©.

Produits secondaires (de pyrolyse) ou mélanges

Lors de l'utilisation d'huile moteur sous haute pression et haute tempĂ©rature (environ 500 °C dans le moteur et jusqu’à 17 000 °C aux points et moments les plus chauds)[29], les composants de cette huile Ă©voluent et leur nombre augmente (par exemple « des tempĂ©ratures Ă©levĂ©es peuvent entraĂźner l’isomĂ©risation du crĂ©sol et des rĂ©actions d’hydrolyse et d'addition conduisant Ă  une large gamme d’esters de phosphate »).

Outre le TCP qui dans les annĂ©es 2010 reprĂ©se environ 3 % de la composition de l'huile moteur[40] les vapeurs d'huile (en partie dĂ©gradĂ©es ou pyrolysĂ©es)[41] - [42] - [43] - [44] introduites dans l'avion en cas de fuite de joints dans le compresseur de la turbine peuvent aussi contenir aussi des traces de phosphate de trixylĂ©nyle (TXP), de phĂ©nyl naphtylamine (ou N-phĂ©nyl-1-naphtylamine, irritant et sensibilisant), d’acrolĂ©ine, d’amines, d’acide carboxylique, de monoxyde de carbone, de formaldĂ©hyde, ou encore de toluĂšne et de xylĂšne (deux solvants neurotoxiques) qui prĂ©sentent tous des risques pour la santĂ©[45].

À la fin des annĂ©es 1990, de trĂšs rares Ă©tudes d’évaluation de l’air intĂ©rieur de la cabine ou du poste de pilotage avaient recherchĂ© quelques-uns de ces composĂ©s (ex : Crump & al. en 2011)[46] mais aucune Ă©tudes n’ont envisagĂ© de rechercher toutes ces substances, ou d’autres susceptibles de s’ĂȘtre formĂ©es par combinaison (avec de l’ozone ou entre eux) de ces composĂ©s chimiques. Or, Ă  titre d’exemple, une neurotoxine (trimĂ©thylolpropane phosphate ou TMPP) peut se former Ă  partir de TCP et de trimĂ©thylolpropane ester aux tempĂ©ratures Ă©levĂ©es que l’on trouve dans le compresseur du turborĂ©acteur.

De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, en 2020, de nombreuses inconnues toxicologiques persistent sur les effets potentiellement nĂ©fastes sur la santĂ© d’expositions (aiguĂ«s ou chroniques) Ă  des mĂ©langes de contaminants (cf. « effet cocktail ») ; Selon le chimiste universitaire[47] David W Johson (2017) : « bien que la toxicologie de certains composĂ©s soit individuellement connue, la toxicitĂ© par inhalation de mĂ©lange trĂšs complexe, y compris d'aĂ©rosols associĂ©s Ă  la fumĂ©e n'est pas comprise. Compte tenu de ces incertitudes, l'utilisation d’air prĂ©levĂ© sans filtration pour la pressurisation prĂ©sente un risque inacceptable pour les passagers et l’équipage »[29].

Ozone

L'ozone fait partie des polluants préoccupants des vols d'altitude, long-courriers notamment[48] - [49] - [50] - [51] - [52] - [53] - [54]. Les constructeurs ont obligation de prendre des mesures pour en limiter les teneurs dans l'avion[55].

En dĂ©pit d'une gĂ©nĂ©ralisation progressive des convertisseurs d'ozone, l'air de cabine peut encore prĂ©senter une teneur en ozone assez Ă©levĂ©e pour dĂ©grader la qualitĂ© de l'air intĂ©rieur (par exemple, pour 83 vols intĂ©rieurs et internationaux Ă©tudiĂ©s aux États-Unis, la teneur mĂ©diane en ozones n'Ă©tait que de 9,5 ppb mais pour 13 vols (16 % des cas) elle dĂ©passait 60 ppb, atteignant mĂȘme 256 ppb dans un cas)[56].

MĂȘme Ă  faible dose, cet ozone peut directement indisposer les passagers ou le personnel de vol (une relation dose-rĂ©ponse est observĂ©e pour la congestion nasale, les yeux qui piquent et une gĂȘne respiratoires, des voies supĂ©rieures) outre une sensation de bouche sĂšche[56] ; ceci est d'autant plus vrai que la durĂ©e du vol est longue[56].

Cet ozone est aussi un précurseur qui interagit avec d'autres molécules pour former des polluants secondaires (particules ultrafines notamment, « révélatrices d'une chimie initiée par l'ozone »)[56] - [57] - [58] - [59].

Ce super-oxydant est trĂšs prĂ©sent (cf. couche d’ozone) aux altitudes typiques des croisiĂšres commerciales Ă  environ 10 km ou plus[60]). Ces symptĂŽmes sont souvent exacerbĂ©s par un air trop sec[61].

Il peut ĂȘtre rĂ©duit par des systĂšmes ad hoc de traitement de l'air[62] - [63]. Depuis 1985, la Federal Aviation Administration (FAA) des États-Unis exige qu'un convertisseur catalytique Ă  l'ozone soit installĂ© dans tout avion volant sur des routes oĂč l'exposition Ă  l'ozone devrait ĂȘtre importante (ASHRAE 2013 ; U.S.F Federal Aviation Administration 1980)[64].

En 2015, des scientifiques ont suggĂ©rĂ© que le rĂšglement de 1985 de la FAA soit rĂ©examinĂ© pour garantir de faibles niveaux d’ozone pendant tous les vols car « les performances des convertisseurs catalytiques peuvent considĂ©rablement se dĂ©grader au cours de leur durĂ©e de vie, leur utilisation obligatoire doit ĂȘtre associĂ©e Ă  des entretiens rĂ©guliers et vĂ©rifications de performance »[56].

Autres produits, Ă©mis dans la carlingue

De tels produits peuvent avoir une toxicité intrinsÚque ou interagir avec les produits cités ci-dessus.

  • Des insecticides sont couramment trouvĂ©s comme contaminant gazeux d’avions commerciaux. Depuis 2013, une norme 161-2013 publiĂ©e par l'American Society of Heating, Refrigeration and Air Conditioning Engineers (ASHRAE) recommande fortement la pulvĂ©risation de pesticides sur les avions inoccupĂ©s avant l'embarquement (ASHRAE 2013)[65], mais ils sont parfois pulvĂ©risĂ©s dans les cabines occupĂ©es conformĂ©ment aux rĂ©glementations de certains pays (ex : Inde, Panama, Madagascar, Uruguay, Zimbabwe...)[66].

Le devenir des pesticides et de leurs rĂ©sidus dans l’avion a Ă©tĂ© trĂšs peu Ă©tudiĂ©, de mĂȘme pour leur effet sur la santĂ© des passagers et membres d'Ă©quipage. Isukapalli et al. ont en 2013 Ă©tudiĂ© leur dispersion/dĂ©pĂŽt, en fonction du taux de renouvellement de l’air, mais via des simulations numĂ©riques de dynamique des fluides (CFD[67].

  • L'Ă©thanol est un contaminant de plus en plus frĂ©quent, introduit par les dĂ©sinfectants des passagers ou les lingettes prĂ©sentĂ©es avec les repas servis Ă  bord.

Fonctionnement/Dysfonctionnement et limites du systùme de pressurisation/climatisation de l’avion

Les avions de ligne (et militaires) volent Ă  des altitudes oĂč l’air est glacial (jusqu'Ă  −55 °C-−60 °C), rarĂ©fiĂ© et sous faible pression ; la cabine doit donc ĂȘtre pressurisĂ©e pour Ă©quilibrer la pression (oreille interne) et fournir aux pilotes et passagers une quantitĂ© suffisantes d'oxygĂšne.

Depuis les annĂ©es 1950, sauf dans de trĂšs rares cas, les constructeurs ont abandonnĂ© le compresseur Ă©lectrique antĂ©rieurement utilisĂ©, pour adopter un systĂšme de pressurisation consistant Ă  prĂ©lever l’air extĂ©rieur dans la section « compresseur » du turborĂ©acteur, juste aprĂšs le compresseur et juste avant la chambre de combustion (ce qui allĂšge l’avion et diminue sa consommation d’énergie).

Cet air trĂšs chaud car il a Ă©tĂ© brutalement compressĂ© ; il est ensuite refroidi par un Ă©changeur de chaleur puis dirigĂ© vers les climatiseurs, qui le refroidissent encore Ă  la tempĂ©rature programmĂ©e pour la cabine[68]. Dans la plupart des avions de ligne, l’air de cabine n’est pas filtrĂ© entre son point de prĂ©lĂšvement dans le moteur et son injection dans la cabine[69], seuls des filtres intĂ©rieurs traitent parfois les virus, bactĂ©ries ou poussiĂšres dans l'air mis en recirculation dans la cabine[70].

Plusieurs sources de contamination de l’air intĂ©rieur par de l’huile moteur existent alors[71] - [72] :

  1. le moteur Ă  rĂ©action d’un avion Ă©tant exposĂ© Ă  d’importantes et parfois brutales variations de tempĂ©rature et de pression, ses paliers ou chambres de lubrification nĂ©cessitent des dĂ©gagements d'Ă©tanchĂ©itĂ© minimaux pour fonctionner normalement ; autrement dit, le systĂšme autorise des microfuites d'huile, huile qui est alors potentiellement en partie directement aspirĂ©e et envoyĂ©e vers la cabine de l’avion, en condition normale de vol ; Ceci est confirmĂ© par les analyses faites en vols normaux (sans incidents) Ă  la demande de la FAA : « Des isomĂšres de TCP ont effectivement Ă©tĂ© dĂ©tectĂ©s dans environ 18 % des Ă©chantillonneurs embarquĂ©s, contre aucun dans les contrĂŽles faits avant le vol ; et les profils de pic des isomĂšres de TCP trouvĂ©s dans les Ă©chantillons faits en vol correspondaient Ă©troitement Ă  ceux des Ă©chantillons d'huile tels que testĂ©s par les fabricants »[73] ; l'exposition individuelle des personnels de vol n'a pas pu ĂȘtre mesurĂ©e, car aucune des cinq compagnies aĂ©riennes sĂ©lectionnĂ©es pour l'Ă©tude n'a acceptĂ© que leur personnel soit dotĂ© d'un Ă©chantillonneur ; seul l'air moyen de la cabine a pu ĂȘtre mesurĂ©)[73] ;
  2. défaut dans la pose du joint, dans sa qualité ou autres défaillances mineures du systÚme (incluant joints usés changés trop tardivement) ;
  3. irrégularités de maintenance ;
  4. autres défauts de conception.
  • Des convertisseurs catalytiques existent, parfois installĂ©s dans le circuit de prĂ©lĂšvement d'air de certains avions. Comme les pots catalytiques ils ne fonctionnent qu'Ă  chaud : a minima 150 °C et idĂ©alement plus de 200 °C. Ils doivent donc ĂȘtre installĂ©s dans les zones Ă  haute tempĂ©rature de l'ECS de l'avion : aprĂšs le moteur ou l'unitĂ© auxiliaire de puissance. Ils sont donc inefficaces au dĂ©marrage du moteur, et en outre « sur la base de l'expĂ©rience de l'industrie aĂ©rospatiale comme pour les convertisseurs catalytiques d'ozone en oxygĂšne, il est connu que les convertisseurs catalytiques accumulent des contaminants et perdent progressivement en efficacitĂ© Ă  mesure qu'ils accumulent des heures et des cycles de fonctionnement. De plus, ces unitĂ©s peuvent ĂȘtre empoisonnĂ©es par des Ă©vĂ©nements de fumĂ©e « Ă©pisodiques », lorsqu'une forte concentration de contamination d'huile pĂ©nĂštre dans le systĂšme d'air dans un court intervalle de temps}[8]. Ces empoisonnements ou encrassage du filtre catalytique impliqueraient de changer le convertisseur (ce qui ne peut pas aujourd'hui ĂȘtre fait en vol) ou un systĂšme fiable et trĂšs rapide de nettoyage/rĂ©gĂ©nĂ©ration du catalyseur (encore Ă  inventer)[8].
  • ThĂ©oriquement, un plasma non-thermique peut conjointement oxyder les COV, les microbes et les particules organiques prĂ©sents en faibles concentrations dans l'air, grĂące Ă  des radicaux libres et Ă  de l'ozone gĂ©nĂ©rĂ©s par de l'Ă©lectricitĂ© dans le rĂ©acteur Ă  plasma. Cependant outre que ce systĂšme est Ă©nergivore, et qu'il peut facilement libĂ©rer de l'ozone polluant, il exige un long temps de sĂ©jour de l'air contaminĂ© (faute de quoi il libĂ©rera dans l'air conditionnĂ© des intermĂ©diaires de rĂ©action partiellement oxydĂ©s parfois plus toxiques que sa molĂ©cule mĂšre. Enfin, si des molĂ©cules autres que l'hydrogĂšne et du carbone sont prĂ©sentes dans les COV et c'est le cas dans l'air contaminĂ© par des fluides techniques, des mĂ©taux, du phosphore ou du chlore, de l'acide chlorhydrique ou phosphorique, etc. seront libĂ©rĂ©s dans l'air.

Gestion des événements accidentels

En cas d’introduction de fumĂ©e ou d’odeur anormale dans un avion, les pilotes dans le poste de pilotage doivent utiliser des masques Ă  oxygĂšne sous pression pour Ă©viter de respirer un polluant potentiellement incapacitant. Des lunettes sont mĂȘme disponibles si le contaminant est irritant pour les yeux, mais aucune protection n'est disponible pour les passagers (les masques Ă  oxygĂšne de cabine ne visent pas Ă  protĂ©ger contre les fumĂ©es, et ils ne tomberont qu’en cas de dĂ©pressurisation de l’habitacle). L'Ă©quipage de cabine peut utiliser des masques Ă  oxygĂšne portables s'ils identifient l'Ă©vĂ©nement de fumĂ©e Ă  temps.

Si les fumĂ©es ne disparaissent pas rapidement aprĂšs tentative de diagnostic et de rĂ©solution du problĂšme, le vol est dĂ©tournĂ© vers un proche aĂ©roport pour atterrissage d’urgence.

Si l’évĂšnement est grave, l'avion peut descendre Ă  une altitude de 10 000 pieds (3 000 m) ou moins oĂč une dĂ©pressurisation devient possible sans risque[74].

Syndrome aérotoxique, effets sur la santé

Ce syndrome n’est pas encore officiellement reconnu par la mĂ©decine, mais il rĂ©pond aux critĂšres de Bradford Hill[75] et est considĂ©rĂ© comme effectif par de nombreux scientifiques, mĂ©decins et spĂ©cialistes de la qualitĂ© de l’air qui estiment qu’il concerne probablement des milliers de navigants et que dans les cas aigus, le comportement du pilote peut ĂȘtre affectĂ© jusqu’à une incapacitĂ© complĂšte Ă  agir, de rĂ©pondre Ă  des questions, ou Ă  des comportements irrationnels Ă©voquant un trouble neurologique grave. Les sĂ©quelles en sont souvent une fatigue chronique et d’autres symptĂŽmes variant selon les cas[23].

Les consĂ©quences sanitaires des effets d’évĂ©nements de fumĂ©es (notamment s’ils sont rĂ©pĂ©tĂ©s chez le personnel de bord) sont encore mal comprises par la communautĂ© mĂ©dicale, mais des mĂ©decins comme le pneumologue allemand Frank Powitz, spĂ©cialisĂ© dans le traitement du SA (syndrome aĂ©rotoxique) affirme que ses patients prĂ©sentent bien des signes cliniques objectifs, identifiables par les mĂ©decins. Cependant ces signes et symptĂŽmes d'exposition sont facilement diagnostiquĂ©s Ă  tort comme d'autres affections courantes (nausĂ©es, vomissements, maux de tĂȘtes sont des symptĂŽmes courants d’autres maladies
), d’autant que le dĂ©lai entre l'exposition aux fumĂ©es et le dĂ©but de certains des symptĂŽmes associĂ©s peut ĂȘtre long[23].

En 2016, un rapport de la FAA conclut que dans le personnel de vol, « la prĂ©valence de symptĂŽmes neurologiques (ex : maux de tĂȘte sĂ©vĂšres, Ă©tourdissements, engourdissements / picotements dans les extrĂ©mitĂ©s, perte de mĂ©moire) qui ont Ă©tĂ© dĂ©crits comme suffisamment graves pour demander un traitement mĂ©dical est une source de prĂ©occupation »[73].

Une hypothÚse récentes (2018) est que ces fumées contiennent des nanoparticules capables de passer la barriÚre des muqueuses poumons ou du tube digestif, trÚs difficiles à filtrer et susceptibles de contribuer à la bioaccumulation de certains composés toxiques[76].

Histoire

En 1935, P.R Bassett, dans un article sur le confort du passager dans le transport aĂ©rien notait qu’en avion « la moindre trace d’odeur provoque un inconfort extrĂȘme ».

Un brevet 651.576 intitulĂ©e « AmĂ©liorations apportĂ©es aux aĂ©ronefs Ă  cabine pressurisĂ©e et se rapportant Ă  ceux-ci » proposait l’ajout d’un purificateur d’air (`` Purifer ‘’) entre la prise d'air situĂ©e dans le moteur et la cabine de l'aĂ©ronef, mais en 70 ans le seul aĂ©ronef dotĂ© d’une quelconque forme de filtration a Ă©tĂ© le Boeing 757[77] ; Certains avions (tels que le Boeing 377 Stratocruiser) sont Ă©quipĂ©s de dĂ©tecteurs de monoxyde de carbone et de filtres basiques, mais aucun avion de transport civil n’a jamais Ă©tĂ© Ă©quipĂ© de dĂ©tecteurs/avertisseur d'air contaminĂ© par des rĂ©sidus d’huile moteur, malgrĂ© le fait que les nouvelles huiles introduites dans les moteurs depuis la mise en service du J-57 et de tous les moteurs Ă  rĂ©action qui ont Ă©tĂ© la cause de trĂšs nombreux Ă©vĂ©nements de contamination de l’air intĂ©rieur d’avions[77].

En 1951, un nouveau moteur Ă  rĂ©action (moteur Pratt & Whitney J57 dit « J-57 ») lance une nouvelle gĂ©nĂ©ration de moteurs, plus puissants mais gĂ©nĂ©rant des tempĂ©ratures internes si Ă©levĂ©es qu’ils ont nĂ©cessitĂ© l’invention d’huiles synthĂ©tiques beaucoup plus rĂ©sistantes ; les militaires imposant Ă  cette occasion une spĂ©cification dite MIL-L-7808, qui a suscitĂ© de nouvelles huiles additivĂ©es (dites de type un ou trois centistoke)[77].

DĂšs 1953, soit un an aprĂšs la mise en service du Boeing B-52 Stratofortress un document interne de Boeing (ref: D-14766-2) reconnaissait sur cet avion de frĂ©quents Ă©vĂšnements de contamination de l’air intĂ©rieur par des huiles moteur[78] - [77].

En 1955, un article[79] de Ted A. Loomis (capitaine MC) et de Stephen Krop (Ph. D), intitulĂ© « Contamination de l'air des cabines dans le RB-57A », explique que des Ă©tudes ont portĂ© sur une situation oĂč des humains ont Ă©tĂ© exposĂ©s Ă  l'air de la cabine (lors d'essais du moteur alors que du lubrifiant Ă©tait pulvĂ©risĂ© dans l'admission du moteur) ; selon les auteurs, on a ainsi « dĂ©montrĂ© qu'une maladie peut survenir Ă  la suite d'une telle exposition (
) La fumĂ©e ou le brouillard ne sont pas une indication suffisante qu'une quantitĂ© excessive de lubrifiant est utilisĂ©e par le moteur car les symptĂŽmes sont apparus avant que des quantitĂ©s de lubrifiant suffisamment importantes pour produire de la fumĂ©e ne soient prĂ©sentes (
) Il serait raisonnable de s'attendre Ă  une maladie semblable aprĂšs une exposition prolongĂ©e Ă  des concentrations encore plus faibles de lubrifiant (et/ou de ses produits de dĂ©gradation) que celles utilisĂ©es dans cette Ă©tude »[79].

En 1956, G Jitzes publie un article sur les problùmes de contamination de l’air de la cabine d’une avion[80].

En 1956 toujours, un autre document, Ă©mis par l’Aviation nord-amĂ©ricaine montre que les fabricants d’avions connaissaient ce problĂšme depuis deux ans, et qu’ils l’avaient principalement attribuĂ© aux microfuites des joints de roulements du compresseur. La conclusion de ce document Ă©tait qu'utiliser un compresseur indĂ©pendant serait la meilleure mĂ©thode pour Ă©liminer cette contamination de l'air mais ... « aussi la plus lourde, la plus compliquĂ©e et la plus chĂšre ». Ces deux document et d’autres alertes ont dans un premier temps incitĂ© l'industrie aĂ©ronautique Ă  Ă©quiper de nombreux premiers avions Ă  rĂ©action de turbocompresseurs dĂ©diĂ©s Ă  la pressurisation et au renouvellement de l’air intĂ©rieur, en veillant Ă  Ă©viter une contamination par l’huile synthĂ©tique (ce fut le cas pour le Boeing Dash 80 (Boeing 707), le Douglas DC-8, le Convair 880 et le 990[77] mais, de fait, la prise d’air dans le rĂ©acteur s'est gĂ©nĂ©ralisĂ©e et a perdurĂ© durant les prĂšs de 70 ans qui ont suivi[77].

Dans les annĂ©es 50-60, cĂŽtĂ© europĂ©en, les avionneurs utilisant les moteurs anglais Rolls-Royce ont dĂ©libĂ©rĂ©ment pressurisĂ© leurs avions, dont le Comet (1er avion de ligne Ă  rĂ©action de l'histoire de l'aviation civile) et le Sud-Aviation SE 210 Caravelle, avec de l’air prĂ©levĂ© dans le compresseur dit « air de purge » sans le filtrer, et sans systĂšme de dĂ©tection de fuite, sans systĂšme d’alerte en cas de contamination de l’air intĂ©rieur[77]. Le dernier avion Ă  ne pas utiliser d' « air de purge » prĂ©levĂ© dans le moteur a Ă©tĂ© le Vickers VC10 (1962). Bien que le nombre d’incident n’ait cessĂ© d’augmenter, il faudra attendre 47 ans pour qu’un seul modĂšle d’avion (le Boeing 787, en dĂ©cembre 2009) vole Ă  nouveau sans qu’on y respire un air de purge, au profit d’air extĂ©rieur prĂ©levĂ© hors-moteur et comprimĂ© par des compresseurs Ă©lectriques[77] Jusqu'Ă  aujourd'hui (2020), sauf rares exceptions, l'air de cabine contient environ 50 % d'air fraichement prĂ©levĂ© dans le moteur et 50 % d'air recirculĂ©, mais ceci pourrait changer[8].

En 1973, la revue Aviation Medicine and Safety Research publie un article intitulĂ© «Analytical Considerations Concerned with Cephalagia on the DC-10» ; on y lit : « Il semblait tout Ă  fait probable que la source des maux de tĂȘte soient des contaminants provenant de la source d'air de purge du moteur pour la pressurisation de la cabine »[81].

En 1977, plusieurs toxicologues s’inquiĂštent Ă  nouveau des consĂ©quences sanitaires de l’inhalation d’huile de synthĂšse de moteurs d’avion[82].

En 1984, un document interne de British Aerospace montre que l’on cherche encore Ă  attĂ©nuer les odeurs et Ă  gĂ©rer le problĂšme plutĂŽt qu’à empĂȘcher l’entrĂ©e d’huile et de rĂ©sidus toxiques d’huile dans l’habitacle de l’avion[83]. Cette mĂȘme annĂ©e un mĂ©decin du travail amĂ©ricain dans son rapport suggĂšre que l’huile moteur Mobil Jet II a Ă©tĂ© « impliquĂ©e comme agent causal» d’effets nĂ©fastes sur la santĂ© subis par 8 personnes »[84].

En 1999, le terme syndrome aérotoxique a été suggéré pour décrire les effets sur la santé observés chez les équipages et les passagers les plus exposés à l'air de cabine ou de cockpit contaminé par des fluides synthétiques introduits dans le systÚme de pressurisation/climatisation.

Depuis la fin du XXe siÚcle, un convertisseurs d'ozone (OZC) est inclus dans l'équipement standard des long-courriers (selon SAE International, 2000 : en 1997 environ la moitié des gros porteurs en avaient mais certains types d'avions à fuselage étroit étaient moins équipés ; néanmoins en 2001, les 2/3 des Airbus A319, A320, and A321 en avaient selon M.Dechow[85]), et des convertisseurs combinés COV/ozone (VOCZ) sont optionellement disponibles dans certains Airbus (Airbus A320, A330/A340 et A3804) mais leurs catalyseurs peuvent s'encrasser en cas d'incident d'émanation[8].

Dans les vols commerciaux et certains vols militaires, l’odeur d’huile moteur a souvent Ă©tĂ© le plus souvent masquĂ©e par l'odeur de fumĂ©e de tabac. Depuis l'interdit de fumer en cabine, demandĂ©e par un rapport du NRC au CongrĂšs en 1986[86], mais progressivement introduite aux Etats-Unis d’abord dans les vols intĂ©rieurs de deux heures ou moins (en avril 1988) ; puis lors de vols de six heures ou moins (Ă  partir de fĂ©vrier 1990), puis pour tous les vols nationaux et internationaux en 2000, on observe un signalement plus frĂ©quent et plus prĂ©cis d'Ă©vĂ©nements de pollution de l’air intĂ©rieur par des huiles[77].

En 2002, le NRC américain (émanation de l'Académie américaine des sciences) suggÚre, au vu des incohérences entre données disponibles, rapports d'évÚnements et rapports de santé que de nouvelles études, indépendantes des compagnies, soient faites aaaa

« Vereinigung Cockpit », l’Association des pilotes allemands, a obtenu une analyse interne faite par une compagnie aĂ©rienne Ă  partir de 167 mentions de journal de bord d’évĂ©nements de fumĂ©es, sur une pĂ©riode d'un an et demie et analysĂ©s en 2009 (annĂ©e figurant dans la fourchette de 8 ans d'Ă©tude BFU supposĂ©e collecter tous les Ă©vĂ©nements de ce type pour toutes les compagnies). Selon ce document, les compagnies aĂ©riennes ont identifiĂ© des fuites d’huile dans 58 cas (l’APU ou « auxiliary power unit » Ă©tant le principal coupable), mais ce chiffre sous-estime le nombre rĂ©el de cas, car dans 79 des 167 cas mentionnĂ©s par le journal de bord, le bulletin de service obligatoire, qui aurait dĂ» lancer une enquĂȘte de maintenance aprĂšs un Ă©vĂ©nement de fumĂ©e n'a pas Ă©tĂ© fait. Cette Ă©tude montre qu'une seule compagnie aĂ©rienne (de taille moyenne) a recueilli plus de preuves de contaminations d'huile moteurs et d’APU (58 cas) aprĂšs une prĂ©sence de fumĂ©e - en cabine en un an et demi - qu'en a dĂ©clarĂ© tout le secteur transport aĂ©rien allemand en huit ans au BFU (40 cas en 8 ans), confirmant l’incohĂ©rence et la faiblesse statistique de la base de donnĂ©es sur les causes des fumĂ©es utilisĂ©e pour le rapport BFU de 2013[87].

En outre, durant 20 ans, les Ă©tudes ont principalement ciblĂ© le TCP (tributylphosphate), confirmant au passage, par de nombreuses analyses, qu'en fonctionnement normal de l’avion ce TCP est couramment trouvĂ© dans l’air intĂ©rieur (dans 25 Ă  100 % des Ă©chantillons d'air prĂ©levĂ©s pendant les vols selon les Ă©tudes)[88]. Du TBP a Ă©tĂ© retrouvĂ© dans 73 % des vols, et de faibles niveaux de TBP et de mĂ©tabolites du triphĂ©nylphosphate (TPP) a Ă©tĂ© dĂ©tectĂ© dans 100 % des Ă©chantillons d’urine rĂ©alisĂ©s.

Une controverse persiste cependant sur les sources et circonstances exactes des contaminations et sur la toxicitĂ© des hydrocarbures organiques volatils pyrolysĂ©s ou d'autres substances retrouvĂ©es dans l’air intĂ©rieur de l’avion[89] - [90] - [91]. Dans les annĂ©es 2010, la relation causes-effets n’est pas clairement dĂ©montrĂ©e, les taux de produits mesurĂ©s en cabine sont souvent infĂ©rieurs aux normes « acceptĂ©es par l’industrie » et mĂȘme quand de la fumĂ©e est visible ou quand une odeur est nettement perçue en cabine, les symptĂŽmes rapportĂ©s par les personnes affectĂ©es sont si variables et si peu spĂ©cifiques que leur l'examen scientifique n'amĂšne pas Ă  produire de preuves de cause Ă  effet.

En 2015, l'ICAO publie un guide de bonnes pratiques en cas de d’évĂšnement de fumĂ©e en cabine[92].

Cette mĂȘme annĂ©e, un article du Sunday telegraph, intitulĂ© « Warning over toxic fume in plane cabins » (alerte sur les Ă©manations toxiques polluant l’air des avions) (thĂšme qui sera repris en 2018 avec un autre article « Toxic air cabin fumes won’t be probed at BA pilot’s inquest »[23].

Alors que, au moins jusque vers 2015, la mĂ©decine aĂ©ronautique communiquent en disant qu'il n'y a pas d'effet Ă  long terme clairement prouvĂ©s sur la santĂ© des « Ă©vĂ©nements de fumĂ©es », des groupes de dĂ©fense des consommateurs et/ou du personnel navigant (qui y est a priori plus souvent exposĂ©), ainsi qu’un nombre croissant de scientifique affirment qu’au contraire, une exposition chronique Ă  ces polluants peut provoquer chez certains personnels navigants, voire chez les usagers courants de l’avion, une affection mĂ©dicalement sous-estimĂ©e dite « syndrome aĂ©rotoxique »[93].

En 2009, l’avocate amĂ©ricaine (Alisa Brodkowitz) a eu accĂšs Ă  plusieurs documents internes de Boing, prouvant que bien que l’enjeu soit souvent encore vers 2015 considĂ©rĂ© comme « Ă©mergent » (au moins du point de vue de sa comprĂ©hension toxicologique)[94], le constructeur Boing avait dĂšs 1953 connaissance du problĂšme de contaminations de l’air intĂ©rieur de ses avions par des fumĂ©es ; en particulier un rapport interne au siĂšge de la compagnie (Ă  Seattle), datĂ©e du 18 dĂ©cembre 1953 incluant les commentaires suivants : ((Citation »[78].

Alisa Brodkowitz critique aussi Airbus ou d’autres constructeurs qui prĂ©sentent selon elle les mĂȘmes dĂ©fauts de construction[23].

Seules deux compagnies (Air France et Easy Jet) ont acceptĂ© de rĂ©pondre - via leurs 2 mĂ©decins conseils - Ă  une enquĂȘte d’envoyĂ© special (Antenne 2) sur le sujet ; ces mĂ©decins (Vincent Feuillie d’Air France et Tim Stevenson d’Easy Jet) ont tenu Ă  peu prĂšs le mĂȘme discours, en s’appuyant sur une Ă©tude de l’EASA (publiĂ©e en mars 2017 aprĂšs des annĂ©es de demandes d’associations de victimes[23] ;

  1. selon ces compagnies, l’air de cabine est sain et mĂȘme meilleur qu’au sol, dans les habitations ou les jardins d’enfants (selon T Stevenson), et moins polluĂ© que celui qu’on respire en voiture ou en train ou en transport en commun pour se rendre Ă  l’aĂ©roport (selon V. Feuillie)[23]. L’étude de l'EASA reconnait une contamination de l'air de cabine par des huiles, mais Ă  des seuils jugĂ©s sans danger (« aucune mesure n’a atteint un niveau critique ou inhabituel pour un environnement clos), mais aucune analyse n’a portĂ© sur l’air respirĂ© durant un incident d’émanation, regrette Vincent Peynet (IRES)[23] ; une lacune reconnue par l’EASA qui a lancĂ© une nouvelle Ă©tude de 3 ans sur le sujet.
  2. Ces incidents seraient « extrĂȘmement rares » ; un Ă©vĂ©nement environ pour 100 000 heures de vol pour lequel on retrouve une cause, selon Vincent Feuillie (Air France), soit un Ă©vĂ©nement par mois d’aprĂšs le calcul des journalistes d’EnvoyĂ© spĂ©cial qui ajoute que d’aprĂšs les rapports d’incidents de la base de donnĂ©es d’Air France, les pilotes en rapporte plutĂŽt un par semaine, qui justifient souvent des atterrissages d’urgence avec messages Mayday et Ă©ventuel atterrissage en pilotage automatique, avec utilisation de masques Ă  oxygĂšne[23].
  3. Selon ces deux compagnies, quand un « fume event » survient, les pilotes sont encouragĂ©s Ă  produire un rapport, et l’avion est systĂ©matiquement pris en charge par la maintenance « pour identifier la source du problĂšme », mais des incidents se sont rĂ©pĂ©tĂ©s sur les mĂȘmes avions d’Easy Jet[23].
  4. Selon Boeing (2018) « L’air dans nos cabines est sans danger. Notre systĂšme de prĂ©lĂšvement d’air rĂ©pond Ă  toutes les exigences de la FAA (Federal Aviation Administration) », et selon Airbus, « les avions d’Airbus respectent toutes les rĂ©glementations de qualitĂ© de l’air et fournissent les meilleurs standards possibles » (rĂ©glementation qui n’imposent ni dĂ©tecteur Ă  bord ni filtres appropriĂ©s Ă  ces types de contaminants, un reprĂ©sentant d’Easy jet a cependant dit vouloir Ă©quiper sa flotte de dĂ©tecteurs et de filtres « encore en dĂ©veloppement » en 2018 )[23].

Les ingénieurs concevant la pressurisation/climatisation des avions sont contraints par les exigences des opérateurs aériens, des avionneurs et des agences de régulation[95], mais au vu de l'« accumulation de preuves que les composés organiques volatils (COV) et d'autres condensats et vapeurs aérosolisés liés à la contamination de l'air respirable dans les avions modernes pourraient avoir des conséquences sur la santé et la sécurité des passagers et de l'équipage » des entreprises commencent à lister les technologies disponibles pour assainir l'air intérieur des aéronefs des gaz, aérosols et particules qui peuvent le contaminer : filtres jetables à charbon actif, oxydation photocatalytique, convertisseurs catalytiques voire oxydation par plasma non-thermique[8].

En 2017, EasyJet, pour des enjeux de santĂ©, a annoncĂ© (en septembre) se prĂ©parer avec Pall Aerospace (un dĂ©partement de Pall Europe Ltd, entreprise basĂ© Ă  Portsmouth au Royaume-Uni et crĂ©e par David B. Pall (1914-2004), spĂ©cialisĂ© dans la filtration des huiles, fluides hydrauliques et de l'air intĂ©rieur d'avions, hĂ©licoptĂšres, vĂ©hicules militaires...)[96] - [97] Ă  l’installation de filtres Ă  air de cabine et du cockpit pour protĂ©ger ses passagers et pilotes, ce qui selon le Sunday Times serait le signe de la fin d’un dĂ©ni ; la « premiĂšre reconnaissance par l'industrie du syndrome aĂ©rotoxique ». Selon le journal, de premiers tests pourraient ĂȘtre faits en 2018 ; pour la premiĂšre fois des capteurs avertiront le pilote que l'air est contaminĂ© par des huiles moteur, des fluides hydrauliques ou du monoxyde de carbone (CO)[98].

Puis Airbus annonce avoir testĂ© un prototype prĂ©levant l’air Ă  la base des ailes (sur le Boeing 787 Green liner) et non plus dans le moteur[23].

Modélisation

Des outils de modĂ©lisation plus dĂ©taillĂ©e de la contamination de l’air intĂ©rieur d’un avion (via son systĂšme de contrĂŽle environnemental dit ECS) apparaissent. Ils cherchent Ă  mieux tenir compte du volume de la cabine, du taux de renouvellement d'air, du type de contaminant, de la gravitĂ© de la fuite (source), du taux de recirculation d'air filtrĂ© et des taux d’absorption/adsorption aux points de dĂ©pĂŽt commencent Ă  ĂȘtre disponibles[99].

En 2019, un document intĂšgre ainsi les effets de la recirculation de l'air dans la cabine et le cas oĂč plusieurs lieux de sources de contamination coexisteraient, en intĂ©grant la prĂ©sence possible de filtres et de points de dĂ©pĂŽt (lieux d’accumulation du contaminant et Ă©ventuellement de relarguage diffĂ©rĂ©)[99]. Le calcul (feuilles de calcul) se base cependant sur des paramĂštres d'entrĂ©e jugĂ©s par l’auteur « plausibles » pour des avions classiques de passagers, sans que l’on ait de donnĂ©es sur les contaminations rĂ©elles possibles. Ce rapport discute et Ă©value cinq approches visant Ă  diminuer le taux de contaminants en cabine, concluant que « les solutions plus efficaces impliquent des efforts de mise en Ɠuvre plus importants »[99]. ,

Selon l’auteur, sa mĂ©thode peut prĂ©dire les taux de contamination de l'air intĂ©rieur de l’avion indĂ©pendamment des paramĂštres industriels confidentiels[99].

Biomonitoring

L'analyse de sang et l'analyse d'urine ne rĂ©vĂšlent qu’une exposition rĂ©cente. Or les organophosphorĂ©s sont aussi connus pour pouvoir ĂȘtre bioaccumulĂ©s dans l'organisme. Les scientifiques recherchent nĂ©anmoins des biomarqueurs d'exposition aux organophosphorĂ©s notamment[100]

En 2017, Vincent Peynet (de l'Institut de recherche et d'expertise scientifique (IRES) de Strasbourg a donc proposĂ© de doser le tri-crĂ©syl-phosphate (TCP, additif d'huile moteur et retardateur de flamme) dans les cheveux, comme on peut le faire pour certains autres contaminants xĂ©nobiotiques se stockant dans le cheveux au fur et Ă  mesure de sa croissance (organochlorĂ©s par exemple)[101] ; ceci afin d’évaluer rĂ©trospectivement plusieurs mois d'exposition chronique du personnel embarquĂ© (ou de personnes prenant souvent l’avion).

Un protocole analytique a été développé, testé sur 46 membres d'équipage et sur un groupe-témoin de 35 personnes, puis validé, pour mesurer précisément le niveau de cinq isomÚres du tri-crésyl-phosphate (TCP) dans la matrice capillaire. « Une valeur seuil a été proposée pour attester d'une surexposition au TCP »[9].

Lacunes d’évaluation toxicologique

Les agences responsables ne peuvent pas Ă  ce jour garantir que les contaminants de l'air intĂ©rieur des avions aient Ă©tĂ© correctement Ă©valuĂ©s, car ils n'ont jamais Ă©tĂ© testĂ©s en conditions rĂ©elles, ni pour d’éventuels effets synergiques (entre eux ou avec l’ozone par exemple, ozone qui est bien plus prĂ©sente Ă  l'altitude de vol des avions, dans la couche d'ozone que dans la troposphĂšre[102] - [103]).

Il est ignorĂ© par exemple de quelle maniĂšre une moindre pression atmosphĂ©rique pourrait (ou non) modifier les effets de ces contaminants sur ou dans le corps humain, ou la maniĂšre dont ils vont se recombiner ou interagir avec l'ozone introduit dans l'avion, etc. (rappel : le degrĂ© de pressurisation de l'avion est prĂ©dĂ©fini par le constructeur ; dans un avion de transport commercial la pression est gĂ©nĂ©ralement de 10,92 livres par pouce carrĂ©, soit l'Ă©quivalent une altitude de 8 000 pieds (environ 2,4km d'altitude) - dans les conditions atmosphĂ©riques standard de tempĂ©rature et de pression des États-Unis -[85] et non d'une altitude telle que le niveau de la mer. En altitude, l'air est froid et sec, mais quand l'avion en changeant d'altitude traverse des nuages, il est subitement trĂšs humide ; ces changements d'hygromĂ©trie, de tempĂ©rature et de pression influent probablement sur la chimie de l'atmosphĂšre intĂ©rieure de l'avion.

Selon la thĂšse de doctorat de Susan Michaelis, malgrĂ© des dizaines d’articles scientifiques publiĂ©s depuis plus de 60 ans, les avionneurs, pour protĂ©ger leurs acquis et intĂ©rĂȘts commerciaux, ont sciemment entretenu un dĂ©ni sur la question des risques posĂ©s par l’inhalation de contaminants de l’air de purge. Ils ont Ă©tĂ© jusqu'Ă  utiliser des mĂ©thodes telles qu’utilisĂ©es antĂ©rieurement par l’industrie du tabac (qui a elle-mĂȘme longtemps dĂ©niĂ©, dont par des Ă©tudes biaisĂ©es ou tronquĂ©es, la toxicitĂ© de la fumĂ©e de tabac dans l'habitacle des avions, alors qu'elle dĂ©passait en rĂ©alitĂ© les seuils autorisĂ©s)[104] et l'industrie de l'amiante (puis par les promoteurs du dĂ©ni du changement climatique), toujours en entretenant le doute sur le lien de cause Ă  effet. Des politiciens ont ainsi rĂ©cemment rĂ©vĂ©lĂ© comment de l'argent a Ă©tĂ© versĂ© pour payer leur silence (avec des accords confidentiels entre les fabricants et les compagnies aĂ©riennes dĂ©posĂ©s au SĂ©nat australien) et comment certaines donnĂ©es ont Ă©tĂ© falsifiĂ©es pour que les Ă©quipages et les voyageurs n’aient pas un accĂšs complet aux connaissances disponibles sur ce problĂšme[105].

Susan Michaelis ajoute que les contaminants (avĂ©rĂ©s ou possibles) provenant des huiles moteur et des fluides pĂ©troliers et hydrauliques ont presque uniquement Ă©tĂ© testĂ©s sĂ©parĂ©ment et Ă  froid sur le modĂšle animal ; jamais dans les conditions de tempĂ©ratures et de pression d’un vol normal (ou en condition d’incident de fumĂ©e, c’est-Ă -dire en cas de fuite accidentelle de produits pyrolisĂ© inhalĂ©s en quantitĂ©s significative Ă  la pression de l’habitacle. Des donnĂ©es militaires provenant de tests d'inhalation datant des annĂ©es 50, trĂšs limitĂ©es, avaient pourtant conclu Ă  un problĂšme grave en cas d’inhalation d’huiles chauffĂ©es ; elles ont ensuite Ă©tĂ© ignorĂ©es[105].

Elle note que faute de dĂ©tecteurs, les passagers ne sont toujours pas informĂ©s lorsqu'ils sont exposĂ©s Ă  de l'air contaminĂ© ; les compagnies aĂ©riennes ne respectent donc pas leur devoir de diligence, Ă©chouant Ă  protĂ©ger leurs employĂ©s et leurs clients ; elles font simplement perdurer cette situation via le dĂ©ni et la marginalisation des plaignants, en, s’appuyant sur les entitĂ©s chargĂ©es de la sĂ©curitĂ©, la santĂ© et de rĂ©gulation qui, dans le monde de l’aviation sont, pour certaines, totalement financĂ©s par l’industrie qu’elles doivent rĂ©guler[105].

Actions en justice et information du grand public

En 2009, une avocate (Alisa Brodkowitz) et sa cliente dĂ©posent une plainte (qui sera suivie d’une autre plainte) contre Boing pour dĂ©faut de conception de la prise d'air de la plupart de ses avions. Le procĂšs est finalement Ă©vitĂ© par un accord l’amiable (montant restĂ© secret)[94] - [106].

L’avocate estime en outre que les avions d’Airbus ou d’autres constructeurs prĂ©sentent les mĂȘmes dĂ©fauts de construction[23].

Deux procĂšs contre des compagnies aĂ©riennes (Turner contre Eastwest Airlines, et Terry Williams contre Boeing ont abouti Ă  la reconnaissance de l’exposition aux fumĂ©es d’huile moteur comme cause[107].

En 2012 (12 dĂ©cembre) un commandant de bord anglais de British Airways ĂągĂ© de 43 ans (Richard Mark Westgate) est mort aprĂšs une pĂ©riode de violents maux de tĂȘtes, de problĂšme de vue et de perte de sensibilitĂ© pĂ©riphĂ©rique (main, pieds) qu'il attribuait Ă  une exposition rĂ©pĂ©tĂ©e Ă  l'air contaminĂ©. Ceci a ouvert au Royaume-Uni un dĂ©bat sur ce sujet. Bien que le premier mĂ©decin lĂ©giste ait Ă©voquĂ© « des symptĂŽmes Ă©vocateurs d’une exposition Ă  un composĂ© organophosphorĂ© prĂ©sent dans l’air de cabine d'avions » et ait exhortĂ© British Airways « Ă  prendre des mesures urgentes pour Ă©viter de futures autres morts », l’enquĂȘte a conclu Ă  une overdose de mĂ©dicaments comme cause de la mort. Le coroner britannique qui enquĂȘtait sur sa mort a cependant Ă©tĂ© si troublĂ© par les documents qu'il a consultĂ©s, qu'il a Ă©crit Ă  BA et Ă  la CAA pour exprimer ses prĂ©occupations[23].

En 2014, un steward meurt subitement dans son sommeil aprÚs avoir souffert durant environ un an. L'autopsie suggÚre que sa mort pourrait avoir été causée par une exposition à de l'air contaminé[108].

Dans les annĂ©es 2010 plus de 150 membres d’équipage de British Airways ont attaquĂ© leur compagnie, appuyĂ©s par leurs syndicats (Unite the Union), et des procĂšs de ce type ont aussi Ă©tĂ© lancĂ©s en France, Allemagne, Canada, Pays-Bas et en Australie[23]. Avant cela des plaintes avaient dĂ©jĂ  Ă©tĂ© dĂ©posĂ©es, puis retirĂ©es dans le passĂ© (avec compensations financiĂšres)[23].

Une association prĂ©sidĂ©e par Tristan Loraine, un ancien commandant de bord de British airways s’estimant Ă©galement victime du syndrome aĂ©rotoxique a organisĂ© avec des universitaires une confĂ©rence internationale sur ce syndrome. (Aircraft cabin air conference, du 19 au 20 septembre 2017, Ă  l’Imperial College London)[23].

En 2017, alors que la preuve de la cause Ă  effet est depuis des dĂ©cennies difficile Ă  Ă©tablir car les symptĂŽmes sont peu spĂ©cifiques, les sensibilitĂ©s individuelles peuvent varier, y compris pour des raisons gĂ©nĂ©tiques, et il subsite encore un manque de donnĂ©es sur les doses d’exposition et sur les effets du cumul de ces doses, une Ă©tude dĂ©montre - pour la premiĂšre fois - une « relation de cause Ă  effet claire reliant les symptĂŽmes, les diagnostics et les rĂ©sultats Ă  l'environnement professionnel » ; elle suggĂšre aussi de classer ce syndrome parmi les maladies professionnelles pour le personnel de bord[7] ; Selon P. Macara, bien que le problĂšme soit Ă©tabli depuis plus d'une dĂ©cennie[109], rares sont les cas de plaintes ayant abouti, principalement car les victimes ont la charge de la preuve et doivent s’appuyer sur une lĂ©gislation spĂ©cifique concernant la santĂ© faute d’une loi gĂ©nĂ©rale sur la responsabilitĂ© civile dĂ©lictuelle facilement applicable. Se fondant principalement sur l' affaire Richard Westgate, cet article conclut que la condition « but for » (cause directe dĂ©montrĂ©e) imposĂ©e par les assureurs du monde anglophone empĂȘche dans ce contexte les demandeurs de dĂ©montrer tout lien de causalitĂ© entre leurs maladies et un (ou des) Ă©vĂ©nement(s) d'Ă©manation. Mais selon Delphine Defossez (dans la revue Air & Space Law en 2019), si d'autres Ă©tudes corroborent les constats de Michaelis et al. (2017), les compagnies aĂ©riennes « pourraient devoir faire face Ă  de nombreux litiges d'anciens membres d'Ă©quipage souffrant de maladies chroniques »[110].

En 2018, la presse anglaise a dénoncé 167 cas de problÚmes de syndrome de ce type chez des personnels navigants en 4 mois[23]

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Vidéographie

Bibliographie

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  104. « L'industrie du tabac a utilisé des consultants et d'autres tiers pour masquer sa participation aux études sur le tabagisme passif et faire valoir que la ventilation était une solution aux problÚmes posés (...) L'industrie a utilisé une stratégie identique pour lutter contre la réglementation sur le tabagisme des compagnies aériennes. Les avocats et chercheurs de l'industrie ont révisé les résultats du rapport pour minimiser les risques pour la santé du tabagisme secondaire. Les divulgations sur la paternité du document ne décrivaient pas entiÚrement le niveau de participation de l'industrie à la conception, à l'exécution et à l'interprétation des résultats » ; source = Neilsen K & Glantz S.A (2004) A tobacco industry study of airline cabin air quality: dropping inconvenient findings. Tobacco Control, 13(suppl 1), i20-i29.
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