Mayday
Mayday est une expression utilisée internationalement dans les communications radio-téléphoniques pour signaler qu'un avion ou qu'un bateau en détresse est dans une situation de catastrophe irrécupérable provoquant la mort des personnes non secourues, par exemple en cas d'incendie à bord, ou de naufrage.
En cas de détresse, comme l'appel d'urgence moins prioritaire pan-pan, il doit être répété trois fois : « Mayday, Mayday, Mayday »[1].
Historique
L'appel de détresse universel Mayday est inventé en 1923 par Frederick Stanley Mockford (en), chef officier radio à l'aéroport de Croydon à Londres (Royaume-Uni)[2]. Les autorités lui avaient demandé de trouver un terme signalant une détresse et qui soit facilement compris par tous les pilotes et le personnel au sol en cas d'urgence[2]. Mockford choisit une transcription anglophone phonétique de la prononciation de l'expression française « m'aider » (version raccourcie de l'expression « venez m'aider »)[3] car la plupart des vols à destination de Croydon provenaient à l'époque de l'aéroport du Bourget, en France[4].
L'usage de Mayday, équivalent parlé du message en morse SOS, est prescrit par la Conférence de Washington de 1927 de l'« International Radio Telegraph Convention » et applicable depuis le pour les transports aériens et maritimes[5].
Deux exemples de messages de détresse reprenant le vocable « Mayday »
Exemple maritime
Mayday est utilisé lors d'un danger grave ou imminent à bord et que des vies humaines sont en danger. Par exemple le navire est en train de couler, il y a le feu à bord, le navire coule, danger de chavirement, forte gîte, acte de piraterie, voie d'eau, incendie, explosion, échouement, navire désemparé à la dérive, non maître de sa manœuvre, abandon du navire, abordage, collision, naufragés abandonnés à leurs sorts, dangereuse retombée volcanique sur le navire, radioactivité dangereuse, vague scélérate ......
On l'émet jusqu'à ce qu'une station côtière réponde. Dans la mesure où aucune station terrestre n'accuse réception, alors seulement, une station mobile maritime peut le faire, elle le fait sur la même fréquence.
Il est de la forme :
- MAYDAY MAYDAY MAYDAY de ''(nom du navire)'', ''(nom du navire)'', ''(Nom du navire)'' ;
- MAYDAY ''(nom du navire)'' indicatif d'appel du navire ;
- position (latitude, longitude ou position relative) ;
- nature de la détresse ;
- secours demandé ;
- nombre de personnes Ă bord ;
- intentions.
- tout renseignement supplémentaire qui pourrait être utile (caractéristiques du navire...).
Ce qui donne par exemple :
- MAYDAY, MAYDAY, MAYDAY, ici Titanic, Titanic, Titanic ;
- MAYDAY Titanic indicatif d'appel (Ă l'Ă©poque du Titanic il n'y en avait pas, cet indicatif se trouve sur la licence) ;
- position 41°46'N, 50°14'O ;
- le navire est en train de couler ;
- demandons assistance immédiate ;
- 2201 personnes Ă bord ;
- abandonnons le navire ;
- paquebot noir de 269 m de long à 4 cheminées.
Accusé réception du message de détresse :
- MAYDAY
- TITANIC (indicatif d'appel)
- ICI CARPATHIA (indicatif d'appel)
- RECU MAYDAY
- SUIS A ENVIRON 50 MILLES DE VOTRE POSITION
- SERAI SUR ZONE DANS 5 HEURES ENVIRON
- A VOUS
Enfin, si un navire en perdition est incapable de transmettre un message de détresse, une autre station peut servir de relais. Le message prend alors cette forme :
- MAYDAY RELAY, MAYDAY RELAY, MAYDAY RELAY de ''(station relais)'', ''(station relais)'', ''(station relais)'' ;
- MAYDAY ''(navire en détresse)'' ;
- MAYDAY RELAY, MAYDAY RELAY, MAYDAY RELAY ;
- A TOUS, A TOUS, A TOUS ;
- ICI CARPATHIA (indicatif radio du Carpathia) ;
- MAYDAY TITANIC (indicatif radio du Titanic) ;
- 41°46'N, 50°14'O ;
- navire coule ;
- 2201 personnes Ă bord ;
- quittent le navire ;
- A VOUS.
Lorsqu'une procédure de détresse est en cours, le silence est imposé sur la fréquence utilisée par la station côtière chargée de la coordination des secours (Silence Mayday).
À la fin de la procédure le message « Silence fini » sera émis et les communications normales pourront reprendre.
Exemple aéronautique
Mayday est utilisé lorsque des vies humaines sont en danger. Par exemple, l'avion est en feu, certaines commandes principales de vol sont inopérantes, plusieurs des moteurs sont en panne.
Le commandant d'un avion de ligne est tenu d'initier une situation de détresse s'il a moins de carburant que la limite légale de 30 minutes (Turbopropulseur et Jet) ou de 45 minutes (moteur à pistons).
« MAYDAY MAYDAY MAYDAY, this is (Immatriculation de l'avion), on (Fréquence utilisée), for any Aircraft or control in the vicinity, my position is (Position), (Altitude), (Vitesse), (Tous autres renseignements susceptibles de faciliter le sauvetage), (Nature du problème), requesting immediate assistance »
Par exemple :
« MAYDAY MAYDAY MAYDAY, this is OO-ABC on 121.5, to any aircraft or control in my vicinity, my position is 6 miles north east of EBLG, 5000 feet, 90 knots, Squawk 7700, engine fire, engine down, no oil pressure, requesting medical and fire assistance when crash landing completed in my vicinity. »
Soit, en français :
« MAYDAY MAYDAY MAYDAY, ici OO-ABC sur 121,5, à tout avion ou contrôle dans mon secteur, ma position est 6 miles au Nord-Est de EBLG, 5000 pieds, 90 nœuds, transpondeur 7700, réacteur en feu, réacteur hors service, pas de pression huile, demande assistance médicale et anti-incendie après atterrissage d'urgence dans mon secteur. »
On peut également passer le code 7700 au transpondeur (signal de détresse).
Les appels de détresse (Mayday) sont généralement utilisés dans les cas suivants :
- incendie à bord (cabine, problème électrique, moteur…) ;
- panne moteur, panne sèche ;
- avarie grave des commandes principales de vol.
Notes et références
- (en) Pat Langley-Price, Philip Ouvry, Competent Crew, Adlard Coles, , p. 113
- Patrick Robertson, Robertson's Book of Firsts: Who Did What for the First Time, Bloomsbury Publishing USA, 2011
- Convention radiotélégraphique de Washington article 19 2.(2) de la page 81 : L’appel de détresse radiotéléphonique, qui consiste dans l'expression parlée MAYDAY (correspondant à la prononciation française de l’expression m’aider).
- (en) Joe Nedder, Fire Service Rapid Intervention Crews, Jones & Bartlett Publishers, , p. 46.
- Convention radiotélégraphique de Washington.