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Guerre civile géorgienne (1462-1490)

La guerre civile géorgienne de 1462-1490, aussi connue sous le nom de guerre du triumvirat géorgien, est un conflit militaire dans le royaume de Géorgie au cours de la seconde moitié du XVe siÚcle. Débutant sous le rÚgne de Georges VIII, elle se prolonge sous Bagrat VI puis Constantin II et inclut le pays entier, avec des affrontements en Abkhazie, Svanétie, Iméréthie, Samtskhé, Karthli, Mingrélie et Kakhétie.

Guerre du triumvirat géorgien
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Carte du Caucase à la suite de l'officialisation de la division du royaume géorgien en 1490.
Informations générales
Date 1462 - 1490
Lieu Royaume de GĂ©orgie
Casus belli SĂ©cession de la GĂ©orgie occidentale
Issue Abolition du royaume de Géorgie et création de trois royaumes et cinq principautés indépendants.
Belligérants
Royaume de GĂ©orgie occidentale
Principauté de Samtskhé
Duché de Mingrélie
Duché de Gourie
Duché d'Abkhazie
Duché de Svanétie
Royaume de GĂ©orgie
Duché de Mingrélie
Royaume de Kakhétie

Batailles

Tchikhori (1462) ‱ Paravani (1465) ‱ Aradethi (1483)

La guerre dĂ©bute dans les annĂ©es 1460 Ă  la suite des poussĂ©es sĂ©paratistes de la principautĂ© septentrionale de SamtskhĂ©, avant de dĂ©boucher sur une sĂ©rie de conflits sĂ©paratistes opposant le gouvernement central de Tbilissi Ă  des prĂ©tendants royaux en ImĂ©rĂ©thie et en KakhĂ©tie. Pendant trois dĂ©cennies, la GĂ©orgie s'appauvrit et s'affaiblit. En 1490, une paix est conclue Ă  la suite de la division formelle du royaume de GĂ©orgie en quatre États indĂ©pendants, mettant ainsi fin Ă  un royaume existant depuis le XIe siĂšcle.

Le conflit se dĂ©roule dans un contexte de changements gĂ©opolitiques majeurs dans le Proche-Orient, notamment les chutes des empires byzantin en 1453 et de TrĂ©bizonde en 1461 face Ă  la montĂ©e de la puissance de l'Empire ottoman. SimultanĂ©ment, les tribus turcomanes encouragent les divisions politiques au sein de la GĂ©orgie afin de faciliter la conquĂȘte du pays.

Contexte historique

Situation extérieure

À l'orĂ©e de la seconde moitiĂ© du XVe siĂšcle, le royaume de GĂ©orgie est le plus puissant État du Caucase aprĂšs la renaissance observĂ©e sous le rĂšgne d'Alexandre Ier, surnommĂ© le Grand (1412-1442)[Note 2]. Toutefois, la rĂ©gion continue Ă  souffrir, deux siĂšcles aprĂšs la premiĂšre invasion mongole, des massacres et des destructions organisĂ©es par le seigneur de guerre Tamerlan dans les annĂ©es 1400[Note 3]. De plus, contrairement Ă  la situation gĂ©opolitique lors de l'Âge d'or gĂ©orgien du XIIIe siĂšcle, les puissances bordant la GĂ©orgie se renforcent, formant une menace bien plus importante. En particulier, les tribus turcomanes de Perse s'unifient pour fonder la fĂ©dĂ©ration Qara Qoyunlu, un empire qui saccage la GĂ©orgie Ă  partir des annĂ©es 1410[Note 4].

En 1453, l'Empire ottoman, basé en Anatolie, prend Constantinople, mettant fin à l'Empire byzantin, le siÚge du christianisme orthodoxe depuis le IVe siÚcle. Cet évÚnement, suivi par la prise de Trébizonde en 1461, isole la Géorgie du monde occidental et le royaume devient le seul pays chrétien du Proche-Orient, ce qui pousse les nobles géorgiens à s'unir temporairement afin d'inciter les puissances d'Europe occidentale à s'engager dans une nouvelle croisade[1]. Cet effort s'évanouit rapidement, les Européens refusant de voir dans les Ottomans une menace et la Géorgie se retrouvant à la merci des Turcomans de Perse[1].

Le recul du commerce international, la disparition des alliés culturels du royaume et les menaces grandissantes aux pieds du Caucase ne font que semer la pauvreté et la désolation à travers la Géorgie, offrant un contexte idéal aux nobles souhaitant gagner plus de pouvoir.

Division de la GĂ©orgie

La décision du roi Alexandre Ier de diviser l'administration de la Géorgie entre ses trois fils est vue comme la fin de l'unité géorgienne.

Afin de protéger le pouvoir du gouvernement central sur les provinces du royaume, Alexandre Ier désigne en 1433 ses trois fils, Démétrius, Vakhtang et Georges, comme rois associés, s'inspirant de l'ancienne tradition byzantine de nommer les héritiers au trÎne impérial comme co-empereurs[2]. Ensemble, les souverains se partagent la gouvernance du pays et Démétrius Bagration prend en charge la Géorgie occidentale, tandis que son frÚre Georges administre la Kakhétie au nom de Tbilissi[2].

Toutefois, cet arrangement dure peu. En 1442, Alexandre Ier abdique et se retire dans un monastÚre, laissant la principale couronne à son fils aßné, Vakhtang IV[3]. Celui-ci rÚgne pendant quatre ans, période marquée par la domination des nobles les plus puissants, qui obtiennent une certaine autonomie aprÚs avoir menacé la paix civile. Il meurt sans héritier en 1446[3], laissant le trÎne à ses deux frÚres cadets, qui doivent se partager un royaume divisé. Démétrius III, successeur légitime de Vakhtang IV, reçoit le duché de Samokalako[4], tandis que Georges VIII devient le roi de Kakhétie et de Karthli, avant de contrÎler la totalité du royaume aprÚs la mort de Démétrius en 1453[5].

À l'ouest, le pouvoir de Tbilissi recule tout au long du XVe siĂšcle. Les duchĂ©s de SvanĂ©tie, d'Abkhazie et de Gourie, ainsi que la MingrĂ©lie, dont ils dĂ©pendent, deviennent de plus en plus autonomes malgrĂ© les tentatives du gouvernement central de reprendre le contrĂŽle des cĂŽtes de la mer Noire. En 1401, le royaume de GĂ©orgie occidentale est envahi et annexĂ© par le souverain Georges VII. Alexandre Ier crĂ©e le duchĂ© de Samokalako en 1414 pour s'allier les hĂ©ritiers de l'État sĂ©cessionniste[6] ; mais cet arrangement n'est pas confirmĂ© par Bagrat Bragration, qui devient duc de Samokalako en 1455.

La principautĂ© septentrionale de SamtskhĂ©, dirigĂ©e par la dynastie Djaqeli, est la premiĂšre Ă  quitter officiellement l'union gĂ©orgienne Ă  l'arrivĂ©e au pouvoir du prince QvarqvarĂ© II en 1451. Celui-ci proclame l'indĂ©pendance religieuse de son État en confisquant les Ă©difices du Catholicossat de GĂ©orgie, interdisant toute mention du roi et du patriarche gĂ©orgien dans les Ă©glises sous sa juridiction et remplace les membres du clergĂ© gĂ©orgiens par des prĂȘtres de GrĂšce ou d'Antioche. Cette scission n'est que temporaire et une rĂ©plique sĂ©vĂšre du Catholicossat de GĂ©orgie force QvarqvarĂ© II Ă  renoncer Ă  ces ambitions[7].

Guerres civiles

RĂ©volte occidentale

Le duché de Samokalako est l'épicentre de la rébellion contre Georges VIII.

L'historiographie moderne ignore partiellement les origines de la rĂ©bellion en GĂ©orgie occidentale qui marque le dĂ©but de la guerre civile. D'aprĂšs les historiens Nodar Assatiani, Kalistrat Salia et Donald Rayfield, les premiers signes de dĂ©saccord entre le roi Georges VIII et ses vassaux apparaissent au dĂ©but des annĂ©es 1460, lorsque le prince QvarqvarĂ© III de SamtskhĂ© dĂ©cide de lever une coalition contre l'Empire ottoman, un État dont la puissance grandit depuis la chute de Constantinople, mais trop Ă©loignĂ© de la GĂ©orgie centrale pour inquiĂ©ter la couronne de Tbilissi[8]. Le prince QvarqvarĂ© III choisit de s'allier avec Uzun Hasan, souverain de la fĂ©dĂ©ration turcomane Aq Qoyunlu et ennemi occasionnel de Georges VIII, pour se dĂ©fendre contre les Ottomans[8]. Cette alliance ne parvient pas Ă  prĂ©venir la chute du dernier bastion byzantin, TrĂ©bizonde, en 1461, et Uzun Hasan se rĂ©vĂšle un alliĂ© dangereux en organisant un raid militaire contre le SamtskhĂ©, tuant des prĂȘtres orthodoxes, dĂ©vastant certains villages et battant les troupes de Georges VIII[8].

Malgré l'échec de cette alliance, les relations entre Tbilissi et le Samtskhé ne se rétablissent pas. Le duché de Samokalako, qui soutient la coalition anti-ottomane, est supprimé par le gouvernement central, ce qui est le point de départ du conflit militaire[8]. Toutefois, d'aprÚs l'historien français Marie-Félicité Brosset et le prince Vakhoucht Bagration, la révolte qui débute en 1462 a une origine cachée. Il l'impute à Qvarqvaré III, proche de Georges VIII, mais qui profite des ambitions royales du jeune duc Bagrat de Samokalako pour faire avancer ses projets[9]. Bagrat, gouvernant l'Iméréthie au nom du roi depuis 1455, est un membre de la dynastie royale des Bagrations et un cousin proche de Georges VIII, surpris par la révolte du duc[9].

Bagrat, renforcé par le soutien du Samtskhé, s'allie aux puissants Liparit Ier de Mingrélie et Mamia II de Gourie, ainsi qu'aux souverains d'Abkhazie et de Svanétie[8]. Grùce à cette aide militaire, il réussit à conquérir les forteresses dépendant de Georges VIII à travers la Géorgie occidentale et à recevoir l'allégeance de nombreux petits nobles, y compris en Karthli[10], la région autour de Tbilissi. En 1462[10] (ou 1463[11]), Georges VIII et ses forces royales traversent les montagnes de la rangée du Likhi et envahissent l'Iméréthie, réclamant, d'aprÚs Brosset, le soutien militaire du Samtskhé[12]. Qvarqvaré III conduit une légion militaire en Iméréthie mais reste stratégiquement à l'écart du conflit[12]. Georges VIII et son armée se heurtent aux forces rebelles, commandées Bagrat de Samokalako, prÚs du village de Tchikhori, à l'est de Koutaïssi. Bagrat remporte une victoire décisive, forçant Georges VIII à retourner en Karthli[13].

La rangée du Likhi devient la frontiÚre de facto entre les royaumes de Géorgie occidentale et orientale.

Tandis que KoutaĂŻssi, la capitale rĂ©gionale, reste temporairement sous le contrĂŽle de Georges VIII, Bagrat prend la ville en quelque temps[11]. Au monastĂšre de GhĂ©lati, il se fait couronner roi de GĂ©orgie occidentale et prend le titre de Bagrat II, sĂ©parant officiellement les rĂ©gions Ă  l'ouest du Likhi du reste du royaume gĂ©orgien[10]. Les ducs de MingrĂ©lie, de Gourie, d'Abkhazie et de SvanĂ©tie, qui assistent au couronnement, font allĂ©geance au nouveau monarque, qui l'Ă©lĂšvent au titre de « prince Â» (მთავარი, mt'avari)[8], les exonĂ©rant de toute obligation fiscale[8], et transformant la GĂ©orgie occidentale en une fĂ©dĂ©ration de principautĂ©s qui ne fera que s'affaiblir Ă  travers les siĂšcles.

Domination du Samtskhé

Le SamtskhĂ© profite largement de la guerre entre les moitiĂ©s occidentale et orientale de la GĂ©orgie et forme une large autonomie, sous la domination du prince QvarqvarĂ© III Djaqeli. Celui-ci commence Ă  prendre le titre de mep'e (მეჀე, traduit par « roi Â»)[14] et lance sa propre sĂ©rie de monnaie avec un atelier de fabrication basĂ© dans sa capitale, AkhaltsikhĂ©[1]. Afin de rĂ©duire son succĂšs, Georges VIII de GĂ©orgie envahit le SamtskhĂ© en 1463 et parvient Ă  vaincre QvarqvarĂ© III lorsque les vassaux de ce dernier se rangent derriĂšre le monarque gĂ©orgien[10].

À la suite de sa dĂ©faite, QvarvarĂ© III se rĂ©fugie auprĂšs de Bagrat II, le nouveau roi de GĂ©orgie occidentale[10]. Ce dernier autorise le prince dĂ©chu Ă  utiliser ses troupes et une armĂ©e d'ImĂ©rĂ©thie confisque le SamtskhĂ© des mains de Georges VIII la mĂȘme annĂ©e[10]. De nouveau au pouvoir Ă  AkhaltsikhĂ©, le prince dĂ©cide de prendre sa revanche sur ses vassaux qui s'Ă©taient mis du cĂŽtĂ© du gouvernement central lors de l'invasion et, avec la bĂ©nĂ©diction de Bagrat II, forme une alliance avec le prince Kakhaber II de Gourie[1]. ÉpaulĂ© par des mercenaires d'ImĂ©rĂ©thie et de Gourie, QvarqvarĂ© III traverse le SamtskhĂ© et la province septentrionale de Clardjethi, forçant la soumission des forteresses de ces contrĂ©es[1]. Tandis que certains nobles prĂȘtent allĂ©geance au prince, nombreux sont exĂ©cutĂ©s et d'autres partent en exil, dont le seigneur Zaza de Panskerthi, qui devient conseiller au roi Georges VIII[12]. En gage de remerciement, Kakheber de Gourie reçoit les territoires d'Adjarie et de Tchanethi[1].

Le lac Paravani est le lieu d'une bataille entre Georges VIII et le Samtskhé.

En 1465, Georges VIII dĂ©cide de s'engager dans une nouvelle invasion du SamtskhĂ©[8]. Ayant l'avantage militaire sur le prince, il offre Ă  QvarqvarĂ© III une nĂ©gociation de paix, garantissant la survie de la famille Djaqeli en Ă©change du retour des territoires rebels au sein du royaume[12]. À la suite du refus du prince, Georges VIII inflige une nouvelle dĂ©faite Ă  QvarvqvarĂ© lors d'une bataille au lac Paravani, ce qui mĂšne Ă  une ultime rĂ©sistance des gardes du prince, qui parviennent Ă  vaincre l'entourage royal et Ă  s'enfuir en prenant Georges VIII comme otage[12].

Sans monarque, la direction des troupes retombe sur le prince Constantin Bagration, neveu du roi et particuliÚrement hostile à la trahison du Samtskhé[1]. Celui-ci ordonne le retrait des troupes géorgiennes, qui sont alors poursuivies par l'armée de Qvarqvaré III, jusqu'à la province centrale de Karthli[1]. Assiégé à Gori, Constantin et ses troupes abandonnent la Géorgie centrale et se réfugient à Koutaïssi, la capitale occidentale qui est alors disputée par Bagrat II et les forces loyales à Georges VIII[1].

Emprisonné, Georges VIII demeure le roi de Géorgie mais est obligé de reconnaßtre l'indépendance du Samtskhé. Afin de confirmer cette nouvelle situation, le nouveau roi est obligé d'épouser Tamar Djaqeli, fille de Qvarqvaré III, malgré le fait qu'il est déjà marié[1].

Nouveau pouvoir royal

À la suite de la dĂ©faite des troupes de Tbilissi, Bagrat II profite de la vacance du pouvoir central pour poursuivre ses projets. Tandis que le gĂ©nĂ©ral Constantin Bagration et le reste de l’armĂ©e loyaliste se rĂ©fugient dans les monts de la rangĂ©e Likhi, le monarque occidental quitte ImĂ©rĂ©thie et lance une invasion de la GĂ©orgie centrale[15].

En 1467, Georges VIII s'auto-proclame roi de Kakhétie.

En 1466, sans opposition notable, Bagrat capture Tbilissi et prend en otage le patriarche de l’Église gĂ©orgienne, David IV[1]. Ce dernier accepte de reconnaĂźtre la domination du souverain imĂšre aprĂšs avoir pris comme pot de vin les propriĂ©tĂ©s de deux familles paysannes[1]. Bagrat est alors couronnĂ© en tant que Bagrat VI, roi de toute la GĂ©orgie[8], une position dont il est le dernier titulaire de l’histoire gĂ©orgienne[Note 5]. Mais cette unitĂ© ne reste qu’éphĂ©mĂšre.

En effet, la principautĂ© de SamtskhĂ© ne se rĂ©jouit guĂšre de cette nouvelle unitĂ© et, la mĂȘme annĂ©e, Qvarqvare III libĂšre de sa prison l’ancien roi Georges VIII, afin de semer le chaos chez le titulaire historique de la principautĂ©[16]. Georges VIII reçoit la direction d’une milice qui traverse la GĂ©orgie centrale et s’établit dans la province orientale de KakhĂ©tie[16]. En 1467, Georges reçoit la soumission des nobles locaux et proclame l’indĂ©pendance du royaume de KakhĂ©tie, divisant la GĂ©orgie en deux royaumes indĂ©pendants[16].

La division ne cesse pas en KakhĂ©tie. DĂšs le dĂ©but des annĂ©es 1470, les principautĂ©s occidentales de MingrĂ©lie et d’Abkhazie assument une indĂ©pendance semi-formelle et ce n’est qu’à la mort du prince Shamdavle de MingrĂ©lie en 1474 que Bagrat VI parvient Ă  envahir les deux territoires rebelles pour encourager l’investiture du prince Vameq II[17]. En 1477, ce dernier entre en rĂ©bellion contre Bagrat VI et attaque l’ImĂ©rĂ©thie avec l’aide des ducs de Gourie et d’Abkhazie[18]. Le roi gĂ©orgien n’hĂ©site alors pas Ă  quitter Tbilissi pour vaincre les nobles rebelles, imposant de nouveau la paix en GĂ©orgie occidentale[18].

Bagrat VI, prĂ©disant une division permanente de la GĂ©orgie, choisit de diviser le Catholicossat-Patriarcat de toute la GĂ©orgie, afin de pouvoir lĂ©gitimer le pouvoir de ses descendants[14]. Avec le soutien du patriarche d’Antioche Michel IV (qui sert alors comme doyen du monde orthodoxe), il forme le Catholicossat d’Abkhazie, nommant l’évĂȘque Joachim de Bedia comme patriarche de GĂ©orgie orientale[14].

Coup d'État

En 1478, Constantin II envahit l'Iméréthie.

La situation chaotique de la politique gĂ©orgienne est largement aggravĂ©e lors d’une offre de cessez-le-feu entre Bagrat VI et le gĂ©nĂ©ral Constantin Bagration, qui se proclame roi de GĂ©orgie (usurpant le titre de Bagrat, mĂȘme s'il ne contrĂŽle que la partie septentrionale du royaume) aprĂšs la prise de Tbilissi par Bagrat en 1466[8]. Le cessez-le-feu, d’aprĂšs l’historien Donald Rayfield, autorise Constantin Ă  devenir l’hĂ©ritier officiel de Bagrat VI en Karthli, tandis que la GĂ©orgie occidentale est promise au prince Alexandre Bagration, fils de Bagrat[14].

Cet accord ne fait qu’attĂ©nuer lĂ©gĂšrement le conflit et les affrontements militaires reprennent entre les deux rois dans les annĂ©es 1470. À la fin de cette dĂ©cennie, Bagrat VI parvient Ă  vaincre dĂ©cisivement Constantin avec l’aide de renforts de MingrĂ©lie et de Gourie[19].

En 1478, Bagrat VI meurt[20], inaugurant une derniĂšre sĂ©rie de conflits entre les souverains gĂ©orgiens. Alexandre Bagration tente alors de se faire couronner Ă  KoutaĂŻssi en tant que souverain de GĂ©orgie occidentale, mais son couronnement est boycottĂ© par ses vassaux de MingrĂ©lie, Abkhazie, Gourie et SvanĂ©tie[19], qui refusent de reconnaĂźtre l’hĂ©ritier de « Bagrat le Mauvais »[21]. Constantin, qui rĂšgne en Karthli en tant que Constantin II, envahit alors l’ImĂ©rĂ©thie, infligeant une dĂ©faite sĂ©rieuse Ă  Alexandre, qui perd sa couronne et est obligĂ© d’accepter une simple gouvernance des rĂ©gions montagnardes de Ratcha et Letchkhoumi[21].

Pendant ce temps, Georges VIII affronte Constantin II au Karthli, avant d'ĂȘtre vaincu grĂące au soutien militaire du SamtskhĂ©[22]. Il meurt en 1476 et est remplacĂ© par son fils, Alexandre Ier de KakhĂ©tie[23]. Ce dernier ne manifeste aucune prĂ©tention Ă  la couronne gĂ©orgienne et nĂ©gocie des frontiĂšres avec Tbilissi, Ă©pargnant son royaume d’une invasion possible de Constantin II ; il se lance dans une politique extĂ©rieure indĂ©pendante, envoyant des ambassades jusqu’en Russie[24].

Échec sur la scùne occidentale

À la suite de la mort de Bagrat VI, le SamtskhĂ© tente de rĂ©tablir son indĂ©pendance en tant qu'État gĂ©orgien puissant. En 1481, le prince Manoutchar Ier profite des invasions turcomanes et du conflit de succession en ImĂ©rĂ©thie pour confisquer toutes les terres royales septentrionales Ă  l'ouest du Mtkvari, menant Ă  une rĂ©ponse directe de Constantin II[25]. Ce dernier s'allie avec Vameq II de MingrĂ©lie pour riposter contre Manoutchar, qui parvient Ă  se fortifier au sein de sa principautĂ©[26]. Tandis que le gouvernement central rĂ©cupĂšre les terres perdues, le roi Constantin doit retourner en Karthlie[26].

En 1483, le mauvais traitement d'un marchand de soie travaillant pour le prince Manoutchar à Tbilissi mÚne ce dernier à déclarer une nouvelle guerre contre les puissantes familles de Géorgie centrale : les dynasties des Tsitsichvili, Matchabeli et Chalikachvili sont visées par le prince[21]. Constantin II, suzerain de ces familles, répond alors aux attaques en envoyant ses troupes pour envahir le Samtskhé, mais est décisivement vaincue par le général Qvarqvaré Djakéli, cousin du souverain de Samtskhé, lors de la bataille d'Aradeti en août[23]. Tbilissi perd le contrÎle des terrains à l'ouest du Mtkvari et la principauté de Samtskhé finalise alors son indépendance politique[27].

Tirant profit de la dĂ©faite de Tbilissi, Alexandre Bagration, fils de l'ancien roi Bagrat VI, retourne de son exil en Ratcha pour revendiquer son titre de souverain de GĂ©orgie occidentale. Suivi de mercenaires montagnards du Ratcha et du Letchkhoumi, il capture KoutaĂŻssi, la principale ville occidentale, en 1484, et se fait couronner « roi d'ImĂ©rĂ©thie[27] Â», proclamant ainsi l'indĂ©pendance de la GĂ©orgie occidentale. Refusant de reconnaĂźtre la nouvelle rĂ©alitĂ© politique, Liparit II de MingrĂ©lie s'oppose Ă  Alexandre et demande l'intervention de Constantin II, qui envahit l'ImĂ©rĂ©thie et reprend KoutaĂŻssi temporairement en 1485[21].

Alexandre Bagration mÚne une campagne à travers la Géorgie occidentale dans les années 1480.

À la suite de la reprise de la GĂ©orgie occidentale, Constantin II se base Ă  KoutaĂŻssi, menant une longue campagne, engageant des mercenaires circassiens contre Alexandre Bagration dans le nord de l'ImĂ©rĂ©thie[27]. Toutefois, les Turcomans profitent de la situation pour assiĂ©ger Tbilissi en 1488, forçant le roi Constantin Ă  retourner en GĂ©orgie centrale[28]. Dans des circonstances mystĂ©rieuses, Alexandre forme une alliance avec le duchĂ© de MingrĂ©lie et reprend alors KoutaĂŻssi et les autres forteresses occidentales fidĂšles Ă  Tbilissi[28]. AprĂšs avoir rĂ©tabli son indĂ©pendance, Alexandre Ă©lĂšve la MingrĂ©lie et le Gourie au statut de principautĂ©s et utilise ses nouvelles forces unies pour soumettre les clans d'Abkhazie et de SvanĂ©tie au sein de son royaume[29].

Invasions turcomanes

Les guerres intestines Ă  travers la GĂ©orgie ne font qu'aider les ambitions impĂ©rialistes des puissances musulmanes aux portes septentrionales de Transcaucasie. En 1468, les tribus turcomanes sont unifiĂ©es par Uzun Hasan, le chef de la confĂ©dĂ©ration Aq Qoyunlu, qui se lance alors dans une campagne contre les États caucasiens[Note 6]. La GĂ©orgie, alors sous le faible contrĂŽle de Bagrat VI, est soumise Ă  une premiĂšre invasion en 1473 par Uzun Hasan[16], qui tente de dominer le Caucase pour pouvoir mieux affronter l'Empire ottoman[Note 7].

En 1477, Uzun Hasan profite de la reprise des conflits internes pour lancer une invasion, bien plus dĂ©vastatrice[30]. La GĂ©orgie septentrionale est entiĂšrement ravagĂ©e et des milliers de rĂ©fugiĂ©s quittent leurs villages pour le nord du pays[17]. Les Turcomans capturent Tbilissi sans avoir Ă  l'assiĂ©ger, avant de quitter le pays avec un tribut de 16 000 ducats, 5 000 prisonniers gĂ©orgiens et en laissant un bataillon dans la capitale[17]. Un an plus tard, Ă  la mort d'Uzun Hasan, Bagrat VI expulse les occupants musulmans[30], mais cette victoire n'est que temporaire.

Yaqub, le nouveau chef de la confédération turcomane, envahit le Samtskhé en 1482. Il capture rapidement les citadelles d'Akhalkalaki et d'Atskuri et oblige la principauté à payer tribut[30].

Les attaques turcomanes font trembler toute la GĂ©orgie, mais les invasions ne mĂšnent guĂšre Ă  une union politique, ou mĂȘme Ă  un cessez-le-feu entre les princes gĂ©orgiens. En effet, tandis que certaines factions pensent alors qu'une GĂ©orgie unie peut faire face au Aq Qoyunlu, d'autres affirment que diviser le royaume peut Ă©pargner certaines rĂ©gions des dĂ©vastations Ă©trangĂšres[30]. À partir de 1487, Yaqub augmente le rythme de ses incursions et commence une politique d'assimilation locale, crĂ©ant des bases fortifiĂ©es en Karthlie septentrionale[30]. La mĂȘme annĂ©e, il assiĂšge Tbilissi, mais est vaincu par Constantin II[30], qui doit sacrifier son contrĂŽle sur la GĂ©orgie occidentale pour prĂ©server la capitale royale.

En 1488, un djihad est proclamĂ© contre Constantin II ; les troupes du gĂ©nĂ©ral Khalil Beg prennent les forteresses protĂ©geant les alentours de Tbilissi[30]. Le conflit civil ayant affaibli toute la GĂ©orgie, le roi demande des renforts du SamtskhĂ© et de KakhĂ©tie, mais les deux États refusent[30]. En , Tbilissi est prise par les Turcomans et entiĂšrement dĂ©vastĂ©e[30]. Ce n'est qu'un an plus tard que Constantin II parvient Ă  expulser les troupes musulmanes Ă  la suite du conflit interne du Aq Qoyunlu aprĂšs la mort de Yaqub[30].

DĂ©cision de 1490

En 1490, Constantin II doit faire face à l'une des plus grandes décisions de l'histoire géorgienne. S'étant forgé une certaine alliance avec Alexandre Ier de Kakhétie (une alliance violée par le refus du roi de venir à l'aide de la Géorgie lors des invasions turcomanes), ayant perdu le contrÎle du Samtskhé et de l'Iméréthie et devant s'accommoder de la trahison de la Mingrélie, le monarque de Tbilissi doit choisir entre la poursuite d'une campagne qui affaiblira l'unification géorgienne ou de la stabilité interne consécutive à la division des provinces géorgiennes[30].

Il convie alors le darbazi[30], le conseil royal chargĂ© depuis le XIIIe siĂšcle d'assister le souverain gĂ©orgien lors d'importantes dĂ©cisions[31]. Le conseil, composĂ© des plus grands chefs de l'Église orthodoxe gĂ©orgienne, de six ministres royaux et de reprĂ©sentants des plus grandes familles ducales de GĂ©orgie, est un corps lĂ©gislatif dirigĂ© par le roi[31]. La dĂ©cision unanime du darbazi de 1490 est alors d'accepter la division officielle du royaume de GĂ©orgie[30], un royaume crĂ©Ă© 480 ans auparavant par Bagrat III, en quatre royaumes et une principautĂ© : l'ImĂ©rĂ©thie, la KakhĂ©tie, le SamtskhĂ© et le Karthli. Les Chroniques gĂ©orgiennes font part du langage de la dĂ©cision lĂ©gislative[32] :

« Comme les ImĂšres et les Kakhes sont fermement attachĂ©s aux rois qu'ils se sont choisis, et ceux du SamtskhĂ© Ă  l'atabeg, nous ne te conseillons pas la guerre ; car supposĂ© que nous triomphons de l'un, l'autre ne se soumettra pas. Laissons donc faire au temps, et peut-ĂȘtre Dieu te fournira l'occasion de reconstituer ton royaume. »

C'est par une décision du conseil royal de 1490 que la guerre cesse et que la Géorgie est divisée.

À la suite de la dĂ©cision du darbazi, Constantin II nĂ©gocie en 1491 des traitĂ©s de paix avec Alexandre Ier de KakhĂ©tie et QvarqvarĂ© IV de SamtskhĂ©, puis enfin avec Alexandre II d'ImĂ©rĂ©thie[29]. La GĂ©orgie devient alors une nation de trois royaumes et une principautĂ©, une situation qui se maintient jusqu'Ă  la fin du XVIIIe siĂšcle[Note 8].

Conséquences

Une guerre civile de prĂšs de 30 ans s'achĂšve par la division finale du royaume de GĂ©orgie. La dynastie des Bagrations est alors divisĂ©e en trois branches qui existent jusqu'Ă  nos jours[33]. La division met un terme Ă  des conflits qui ont dĂ©vastĂ© le pays Ă©conomiquement et dĂ©mographiquement. MĂȘme si elle est partiellement rĂ©alisĂ©e en GĂ©orgie orientale, avec un royaume de KakhĂ©tie plus ou moins stable[Note 9], il en faut peu pour revenir Ă  un conflit armĂ© en GĂ©orgie occidentale.

Les royaumes de Karthlie et d'Iméréthie continuent à s'affronter dans les années 1490[34]. Ce n'est que sous les rÚgnes de Bagrat III d'Iméréthie (1510-1565) et de David X de Karthli (1505-1525) que les deux royaumes cessent les hostilités[35].

Le coĂ»t Ă©conomique de la guerre est astronomique. KoutaĂŻssi, une ville anciennement considĂ©rĂ©e comme la seconde capitale gĂ©orgienne, est dĂ©crite par des ambassadeurs vĂ©nitiens comme un « village Â» dans les annĂ©es 1460, tandis que le commerce profitable de la mer Noire disparaĂźt rapidement : le port de Poti, une ville maritime antique, est reprise par la nature Ă  la fin du siĂšcle[36]. La monnaie utilisĂ©e perd rapidement de sa valeur et de sa qualitĂ©, comme le montrent les piĂšces frappĂ©es sous le rĂšgne de Bagrat VI[37]. BientĂŽt, le commerce dans certaines rĂ©gions, telles que la Gourie et la MingrĂ©lie, se rĂ©duit Ă  la vente de cire, de miel et de vĂȘtements en laine[36]. Le rĂ©gime culinaire en ImĂ©rĂ©thie s’appauvrit aussi : les rĂ©sidents ne se nourrissent que de millet, de poissons sĂ©chĂ©s et d'un vin dĂ©crit comme « mauvais » par les marchands italiens[36]. Ces mĂȘmes observateurs Ă©crivent que les habits portĂ©s par les ImĂšres sont faits d'ortie et de chanvre[36].

D'aprĂšs les historiens Assatiani et Djanelidze, la ville de Tbilissi est largement dĂ©sertĂ©e lors de la guerre, tandis qu'Akhalkalaki, AkhaltsikhĂ© et Ateni deviennent des hameaux[38]. Batoumi et Sokhoumi, au bord de la mer Noire, deviennent des forteresses insignifiantes, et les relations commerciales entre provinces gĂ©orgiennes cessent, menant Ă  une isolation Ă©conomique des zones rurales[38]. Le manque d'unitĂ© politique permet Ă  de nombreux nobles d'augmenter l'imposition sur les paysans, et cette mĂȘme division force l'interruption des relations entre la GĂ©orgie et le monde occidental[39].

La pauvretĂ© des autoritĂ©s centrales encouragent Bagrat VI et Constantin II Ă  vendre leurs droits sur certaines terres agricoles Ă  de petits nobles, menant Ă  la reformation d'un systĂšme fĂ©odal brutal[39], alors que ce mĂȘme systĂšme voit ses derniers jours en Europe occidentale. Les petits nobles, qui traitent leurs serfs comme esclaves, sont soumis Ă  la domination de ducs et de princes ; le statut du gouvernement central comme protecteur du systĂšme judiciaire disparaĂźt[39].

Chronologie

La guerre civile se déroule dans le contexte de sérieuses invasions turcomanes d'Aq Qoyunlu.
  • 1461 : l'Empire ottoman capture TrĂ©bizonde ; le prince QvarqvarĂ© III de SamtskhĂ© forme une alliance anti-ottomane avec Uzun Hasan, qui viole l'alliance en ravageant le SamtskhĂ© ;
  • 1462 : Georges VIII de GĂ©orgie abolit le duchĂ© de Samokalako, dont le gouverneur Bagrat Bagration soutient la coalition anti-ottomane ;
  • 1463 : Georges VIII et Bagrat de Samokalako s'affrontent lors de la bataille de Tchikhori, qui rĂ©sulte en une victoire rebelle ; Bagrat se proclame roi de GĂ©orgie occidentale en tant que Bagrat II ; Georges VIII envahit le SamtskhĂ© pour punir l'insubordination du prince local ;
  • 1464 : QvarqvarĂ© III, en exil auprĂšs de Bagrat II, retourne en SamtskhĂ© pour reprendre sa couronne et punir ses vassaux infidĂšles, avec l'aide du Gourie, qui reçoit en gage les provinces d'Adjarie et de Tchaneti ;
  • 1465 : Georges VIII envahit une nouvelle fois le SamtskhĂ© et parvient Ă  vaincre son vassal au lac Paravani, mais devient l'otage de QvarqvarĂ© III et est obligĂ© de reconnaĂźtre l'indĂ©pendance de la principautĂ© ; les troupes gĂ©orgiennes sont assiĂ©gĂ©es Ă  Gori et KoutaĂŻssi par Bagrat II ;
  • 1466 : Bagrat II capture Tbilissi et se fait couronner roi de GĂ©orgie en tant que Bagrat VI ;
  • 1467 : QvarqvarĂ© III libĂšre Georges VIII et l'aide Ă  se rĂ©fugier en GĂ©orgie orientale oĂč il proclame l'indĂ©pendance du royaume de KakhĂ©tie ;
  • 1473 : Uzun Hasan, chef du Aq Qoyunlu, envahit la GĂ©orgie une seconde fois ;
  • 1474 : Bagrat VI envahit la MingrĂ©lie afin de confirmer l'ascension du nouveau prince local, Vameq II Dadiani ;
  • 1476 : Georges VIII meurt et laisse son royaume de KakhĂ©tie Ă  son fils Alexandre Ier, qui s'accorde sur des frontiĂšres communes avec Bagrat VI ;
  • 1477 : Vameq II se rebelle contre Bagrat VI et attaque la GĂ©orgie occidentale, avant d'ĂȘtre vaincu par Bagrat ; Uzun Hasan envahit la GĂ©orgie une troisiĂšme fois ;
  • 1478 : les troupes gĂ©orgiennes expulsent les envahisseurs turcomans ; Ă  la suite de la mort de Bagrat VI, Constantin Bagration, gouverneur de Karthli, se proclame roi de GĂ©orgie en tant que Constantin II, et parvient Ă  conquĂ©rir la GĂ©orgie occidentale, forçant l'hĂ©ritier Alexandre Ă  l'exil ;
  • 1481 : Manoutchar Ier de SamtskhĂ© se rĂ©volte et capture des territoires royaux au sud du royaume, avant d'ĂȘtre vaincu par une alliance entre Constantin II et le prince de MingrĂ©lie ;
  • 1482 : Yaqub, nouveau chef du Aq Qoyunlu, envahit le SamtskhĂ©
  • 1483 : Manoutchar Ier se rĂ©volte Ă  nouveau et afflige une sĂ©rieuse dĂ©faite sur les troupes royales lors de la bataille d'Aradeti, assurant son indĂ©pendance ;
  • 1484 : Alexandre Bagration et ses mercenaires montagnards capturent KoutaĂŻssi et se fait proclamer Alexandre II, roi d'ImĂ©rĂ©thie ;
  • 1485 : Liparit II de MingrĂ©lie et Constantin II s'allient contre Alexandre II et reprennent KoutaĂŻssi ;
  • 1487 : Yaqub, le chef turcoman, envahit le sud de la GĂ©orgie ;
  • 1488 : les Turcomans assiĂšgent Tbilissi, forçant Constantin II Ă  quitter sa base de KoutaĂŻssi ; Alexandre II en profite pour rĂ©cupĂ©rer l'ImĂ©rĂ©thie ;
  • 1490 : le conseil royal de Constantin II vote pour abolir le royaume de GĂ©orgie afin de mettre un terme Ă  la guerre civile ;
  • 1491 : Constantin II signe des traitĂ©s de paix avec le SamtskhĂ©, l'ImĂ©rĂ©thie, et la KakhĂ©thie.

Bibliographie

  • (en) Nodar Assatiani et Otar Djanelidze, History of Georgia, Tbilissi, Publishing House Petite, , 488 p. [dĂ©tail des Ă©ditions] (ISBN 978-9941-9063-6-7)
  • (en) Donald Rayfield, Edge of Empires, a History of Georgia, Londres, Reaktion Books, , 482 p. (ISBN 9781780230702)
  • Cyrille Toumanoff, Les dynasties de la Caucasie chrĂ©tienne de l'AntiquitĂ© jusqu'au XIXe siĂšcle : Tables gĂ©nĂ©alogiques et chronologiques, Rome,
  • (en) Cyrille Toumanoff, « The Fifteenth-Century Bagratids and the Institution of Collegial Sovereignty in Georgia », Traditio, Cambridge University Press, vol. 7,‎ , p. 181-183
  • Marie-FĂ©licitĂ© Brosset, Histoire de la GĂ©orgie, depuis l'AntiquitĂ© jusqu'au XIXe siĂšcle - 2Ăšme partie, Saint-PĂ©tersbourg, AcadĂ©mie impĂ©riale des Sciences, , 668 p.
  • Kalistrat Salia, Histoire de la nation gĂ©orgienne, Paris, Nino Salia, , 551 p. [dĂ©tail des Ă©ditions]
  • (ka) Nodar Assatiani, Guiorgui Otkhmezouri, Mikheil SamsonadzĂ© et Guivi Djambouria, Histoire de la GĂ©orgie du XIIIe au XIXe siĂšcles, vol. 3, Tbilissi, Palitra, , 527 p. (ISBN 978-9941-19-407-8)
  • (ka) Tamaz BeradzĂ©, ენáƒȘიკლოპედია â€žáƒĄáƒáƒ„áƒáƒ áƒ—áƒ•áƒ”áƒšáƒ" [« EncyclopĂ©die soviĂ©tique gĂ©orgienne »], vol. 4, Tbilissi, Metsniereba,‎

Notes et références

Notes

  1. En 1465, Georges VIII, qui est détrÎné en tant que roi de Géorgie, se réfugie dans la province orientale de Kakhétie et fonde le royaume de Kakhétie.
  2. À la mort d'Alexandre Ier, le royaume de GĂ©orgie domine tout le Caucase, hormis le Chirvan, le Chemkhalat de Tarki et les confĂ©dĂ©rations des tribus montagnardes de Circassie.
  3. Tamerlan organise huit invasions en Géorgie jusqu'à sa mort en 1405. Tandis que le nombre total de ses victimes géorgiennes n'est pas connu, les historiens contemporains font part de nombreuses tragédies, telle que la destruction de 700 villages lors de sa derniÚre invasion.
  4. Les invasions du Qara Qoyunlu mÚnent à la mort de deux rois géorgiens consécutifs : Georges VII et Constantin Ier.
  5. Malgré le fait que Constantin II et ses successeurs en tant que rois de Karthli gardent des prétentions sur toute la Géorgie, le trÎne géorgien ne sera plus jamais unifié aprÚs la perte de la Kakhétie en 1467.
  6. L'unification turcomane est le résultat d'une campagne sanglante qui voit la fédération de Qara Qoyunlu détruite et annexée par Uzun Hasan.
  7. L'invasion de 1473 se déroule aprÚs une défaite militaire des Turcomans contre les Ottomans.
  8. La Géorgie reste entiÚrement divisée jusqu'à l'unification de la Géorgie orientale en 1762 par le roi Erekle II.
  9. Le royaume de Kakhétie est épargné des larges invasions dont souffrent l'Iméréthie et le Karthli jusqu'au début du XVIIe siÚcle.

Références

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  29. Rayfield 2012, p. 164.
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  31. Rayfield 2012, p. 146.
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  33. (en) « Georgia », sur Royal Ark (consulté le )
  34. Rayfield 2012, p. 166
  35. (ru) Vakhoucht Bagration, « Roi Bagrat d'Iméréthie, dans la Description du royaume de Géorgie » [PDF], (consulté le ).
  36. Rayfield 2012, p. 162.
  37. (en) Irakli Paghava et Vlastimil NovĂĄk, Georgian Coins in the Collection of the National Museum-NĂĄprstek Museum in Prague, Naprstek Museum, , p. 56
  38. Assatiani et Djanelidze 2012, p. 118
  39. Assatiani et Djanelidze 2012, p. 119
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