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Royaume de GĂ©orgie

Le royaume de Géorgie est un royaume féodal localisé approximativement sur le territoire de la Géorgie actuelle et qui connut son apogée à la fin du XIIe et au début du XIIIe siÚcle.

Royaume de GĂ©orgie
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Sak'art'velos Samep'o

1010–1490

Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Carte du royaume de Géorgie à son apogée sous Tamar de Géorgie et Georges IV de Géorgie (1184-1223)
Histoire et événements
1010 Unification de la GĂ©orgie
1089-1125 RĂšgne de David le Reconstructeur
1184-1213 RĂšgne de Tamar la Grande
1235 Invasion des Mongols
1259 Séparation de l'Iméréthie
1330 RĂ©unification
1387 Indépendance de l'Iméréthie
1490 Division du royaume

Un début difficile

La GĂ©orgie avait jadis, dans l'AntiquitĂ©, Ă©tĂ© divisĂ©e en deux royaumes culturellement diffĂ©rents : l'IbĂ©rie et la Colchide. Cette derniĂšre entitĂ© Ă©tait orientĂ©e vers la culture grecque. Plusieurs colonies de la pĂ©ninsule balkanique furent fondĂ©es en Colchide au fil des siĂšcles et bientĂŽt, le royaume indĂ©pendant devint un fief donnĂ© par les rois du Pont Ă  leurs fils aĂźnĂ©s, avant de devenir une province romaine, Ă  la suite de l'intervention militaire de PompĂ©e le Grand dans le Caucase. L'IbĂ©rie, correspondant Ă  l'actuelle GĂ©orgie orientale, Ă©tait plutĂŽt orientĂ©e vers la Perse, malgrĂ© ses multiples guerres contre elle. Toutefois, elle garda toujours son indĂ©pendance. L'IbĂ©rie choisit au IVe siĂšcle le christianisme comme religion d'État et atteignit une puissance remarquable dĂšs le Ve siĂšcle. Toutefois, le royaume fut, aprĂšs une rapide dĂ©cadence, annexĂ© par la Perse sassanide en 580. Le dĂ©sordre s'ensuivit durant quelques dĂ©cennies et bientĂŽt, les Arabes entreprirent la conquĂȘte de la Transcaucasie. Quelques princes courageux rĂ©ussirent Ă  vaincre les envahisseurs musulmans et fondĂšrent plusieurs principautĂ©s chrĂ©tiennes. En quelque temps, une famille, celle des Bagrations, se distingua parmi la noblesse chrĂ©tienne en prenant possession du sud-ouest du Caucase. Leurs domaines, avec l'aide des Byzantins, s'Ă©tendirent jusqu'en IbĂ©rie et au IXe siĂšcle, le titre de « roi des GĂ©orgiens » fut pris pour la premiĂšre fois par un prince de cette famille.

Au dĂ©but du XIe siĂšcle, le roi Bagrat III d'Abkhazie, Ă©galement de la famille des Bagrations, rĂ©ussit Ă  unifier les domaines de sa famille. En 1010, il conquit le royaume voisin de KakhĂ©tie et fonda ainsi le royaume de GĂ©orgie. En quelques annĂ©es, le roi Bagrat III conquit les territoires caucasiens qui l'entouraient. Toutefois, les problĂšmes ne faisaient que commencer pour la GĂ©orgie. En effet, depuis que l'empereur Basile II avait envahi les domaines de David III d'IbĂ©rie qui auraient dĂ» revenir en hĂ©ritage Ă  Bagrat III, les relations avec Byzance Ă©taient trĂšs tendues. Le roi Bagrat III conclut une alliance avec les Arabes, bien que chrĂ©tien, contre l'Empire byzantin, et les premiers combats commencĂšrent dĂšs le rĂšgne suivant. Georges Ier, tentant de reprendre les terres perdues de sa famille, envahit, d'abord victorieusement, le nord-est de la Turquie (actuelle). Mais en 1021, les troupes gĂ©orgiennes furent vaincues Ă  Shirimni par le basileus. Une trĂȘve Ă©phĂ©mĂšre fut conclue, accordant le Tao Ă  Byzance, mais bientĂŽt, le conflit reprit. Le roi Bagrat IV dut affronter alors de multiples rĂ©voltes nobiliaires, toutes alimentĂ©es par Constantinople, avant qu'une seconde guerre Ă©clate, guerre qui se termina en 1033 lorsqu'une alliance familiale fut conclue entre les deux pays.

Expansion

La seconde moitié du XIe siÚcle fut marquée par l'invasion des Turcs seldjoukides, qui avaient fondé un vaste empire nomade à la fin des années 1040 englobant la plus grande partie de l'Asie centrale et de la Perse. En 1071, l'armée seldjoukide détruisit les forces alliées de l'Empire byzantin, de l'Arménie et de la Géorgie lors de la bataille de Manzikert. En 1081, ils occupaient l'ensemble de l'Arménie, de l'Anatolie, de la Mésopotamie, de la Syrie et la plus grande partie de la Géorgie. Seules les régions montagnardes de l'Abkhazie, de la Svanétie, de la Ratcha et de la Khevsourétie restÚrent hors de leur contrÎle et virent affluer de nombreux réfugiés.

Le jeune roi David IV de GĂ©orgie, hĂ©ritier du trĂŽne en 1089 Ă  l’ñge de 16 ans aprĂšs l’abdication de son pĂšre, organisa la lutte contre l’occupant seldjoukide. Il crĂ©a une armĂ©e rĂ©guliĂšre et un systĂšme de milices pour assurer la rĂ©sistance Ă  la colonisation de son pays. La premiĂšre croisade, de 1096 Ă  1099, et l’offensive des CroisĂ©s contre les Seldjoukides en Anatolie et en Syrie, favorisa sa victoire en GĂ©orgie. À la fin de l’annĂ©e 1099, David avait cessĂ© de payer son tribut Ă  l’occupant et repris la plus grande partie de la GĂ©orgie Ă  l’exception de Tbilissi et de l'HĂ©rĂ©tie. En 1103, il rĂ©organisa l’Église orthodoxe gĂ©orgienne et renforça ses liens avec l’État en nommant archevĂȘque l’un de ses chanceliers. De 1103 Ă  1105, son armĂ©e reprit l'HĂ©rĂ©tie et conduisit plusieurs raids victorieux sur le Chirvan. De 1110 Ă  1118, il prit le Lorri, Sashvilde, Roustavi et plusieurs forteresses du Bas-Karthli, transformant petit Ă  petit Tbilissi en enclave seldjoukide.

En 1118–1119, devant de vastes terres inoccupĂ©es aprĂšs le retrait des nomades turcs et la nĂ©cessitĂ© de disposer de soldats qualifiĂ©s, David appela 40 000 guerriers coumans de Ciscaucasie Ă  s’installer en GĂ©orgie avec leurs familles. En 1120, le souverain des Alains reconnut David comme son suzerain et envoya plusieurs milliers de ses hommes en Karthli ; il pourrait s’agir des ancĂȘtres des OssĂštes actuels. L’armĂ©e royale gĂ©orgienne engagea Ă©galement des mercenaires allemands, italiens et scandinaves, tous dĂ©signĂ©s sous le nom de « Francs », ainsi que des Russes de Kiev.

En 1121, le sultan seldjoukide Mahmud dĂ©clara la guerre Ă  la GĂ©orgie et y lança son armĂ©e, sous le commandement du gĂ©nĂ©ral Ilghazi. Bien qu’en infĂ©rioritĂ© numĂ©rique, les GĂ©orgiens parvinrent Ă  battre les Turcs Ă  la bataille de Didgori et Ă  reprendre Tbilissi en 1122, qui devint la capitale gĂ©orgienne. Deux ans plus tard, les Turcs perdirent Ă©galement le Chirvan. Sa population chrĂ©tienne fut purement et simplement annexĂ©e Ă  la GĂ©orgie, et la rĂ©gion habitĂ©e par des musulmans devint un État vassal. La mĂȘme annĂ©e, David annexa Ă©galement une grande part de l’ArmĂ©nie. Il mourut en 1125 Ă  la tĂȘte d’une grande puissance rĂ©gionale.

Ses successeurs, Démétrius Ier, David V et Georges III, poursuivirent sa politique expansionniste en soumettant la plupart des clans montagnards et des tribus de Ciscaucasie et en consolidant la présence géorgienne au Chirvan. Le rÚgne le plus glorieux de cette époque fut cependant celui de son arriÚre-petite-fille, la reine Tamar la Grande.

Âge d'or

Le rĂšgne de Tamar la Grande fut l’apogĂ©e de la puissance gĂ©orgienne. De 1194 Ă  1204, ses armĂ©es repoussĂšrent plusieurs tentatives d’invasion turques par le sud-est et le sud et lancĂšrent plusieurs campagnes victorieuses contre l’ArmĂ©nie du Sud, alors sous contrĂŽle turc, et en firent un protectorat gĂ©orgien tout en laissant les Ă©mirs et sultans turcs en poste.

La chute temporaire de l’Empire byzantin en 1204 fit de la GĂ©orgie l’État chrĂ©tien le plus puissant de la MĂ©diterranĂ©e orientale. La mĂȘme annĂ©e, Tamar envoya ses troupes sur le Lazistan. En 1205, le territoire occupĂ© devint l’Empire de TrĂ©bizonde, dĂ©pendant de la GĂ©orgie, et son cousin, le prince Alexis ComnĂšne, fut couronnĂ© empereur. En 1210, les armĂ©es gĂ©orgienne envahirent le nord de la Perse (l’actuel AzerbaĂŻdjan iranien) et Tamar y instaura un protectorat, achevant la plus grande expansion territoriale de l’histoire de son royaume.

Cette pĂ©riode s’accompagna d’une intense activitĂ© culturelle, en particulier dans le domaine de l’architecture, de la littĂ©rature, de la philosophie et des sciences, ce qui permet de la considĂ©rer comme l’ñge d’or de la GĂ©orgie.

Les annĂ©es 1220 virent l’irruption des Mongols dans le Caucase du Sud et en Asie mineure. MalgrĂ© une rĂ©sistance farouche, les forces gĂ©orgiennes, armĂ©niennes et leurs alliĂ©s finirent par capituler. En 1243, la reine Rousoudan signa un traitĂ© de paix avec les Mongols, selon les termes duquel la GĂ©orgie perdit ses vassaux ainsi que d’autres territoires et s’engagea Ă  verser un tribut Ă  l’envahisseur, qui occupa et dirigea de facto plus de la moitiĂ© du pays. Tbilissi, Ă©galement occupĂ©e par les Mongols, conserva le statut de capitale mais la reine refusa d’y retourner et resta Ă  Kutaisi jusqu’à sa mort en 1245. Dans les zones restĂ©es inoccupĂ©es, le pouvoir central perdit peu Ă  peu le contrĂŽle des fĂ©odaux JakĂ©li du Samtshke, qui tissĂšrent leurs propres relations avec les Mongols et qui firent pratiquement sĂ©cession en 1266.

DĂ©cadence et division

La premiĂšre insurrection contre les Mongols Ă©clata en 1259 sous l’impulsion du roi David Narin, puis se poursuivit avec ses successeurs, DĂ©mĂ©trius II (1270–1289) et David VIII (1293–1311). Georges le Brillant (1314–1346) vint finalement Ă  bout de l’occupation, cessa de verser son tribut, restaura les frontiĂšres d’avant 1220 et rĂ©tablit son influence sur l’Empire de TrĂ©bizonde.

De 1386 Ă  1403, le royaume de GĂ©orgie fit face Ă  huit invasions turco-mongoles qui, Ă  l’exception de l’Abkhazie et de la SvanĂ©tie, dĂ©cimĂšrent sa population et dĂ©vastĂšrent son Ă©conomie et ses centres urbains.

Toutefois, d'autres problĂšmes apparurent au courant du XVe siĂšcle. Non seulement l'Ă©conomie Ă©tait Ă  son point mort, mais en plus, pas une seule dĂ©cennie ne passait sans que de nouveaux envahisseurs n'arrivent aux frontiĂšres de la GĂ©orgie. À ce moment-lĂ , plusieurs princes souhaitĂšrent retrouver une GĂ©orgie puissante et chrĂ©tienne et firent tout ce qui Ă©tait en leur pouvoir. Mais cela n'Ă©tant pas suffisant, ils choisirent la sĂ©cession. En 1490, le roi Constantin II comprit qu'il Ă©tait trop tard pour sauver son pays. Alors, il dĂ©cida de convoquer un grand conseil national, regroupant toute la noblesse de GĂ©orgie. Ce conseil confirma la division du royaume de GĂ©orgie.

Voir aussi

Bibliographie

  • Nodar Assatiani et Alexandre Bendianachvili, Histoire de la GĂ©orgie, Paris, l'Harmattan, , 335 p. [dĂ©tail des Ă©ditions] (ISBN 2-7384-6186-7, prĂ©sentation en ligne).
  • Marie-FĂ©licitĂ© Brosset, Histoire de la GĂ©orgie depuis l’AntiquitĂ© jusqu’au XIXe siĂšcle, v. 1-7, Saint-PĂ©tersbourg, 1848-58 (lire ce livre avec Google Books : , ).
  • Alexandre Manvelichvili, Histoire de la GĂ©orgie, Paris, Nouvelles Éditions de la Toison d'Or, , 476 p..

Liens externes


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