Khevsourétie
La KhevsourĂ©tie (en gĂ©orgien : áźáááĄáŁá ááá, khevsoureti) est une rĂ©gion montagneuse de la GĂ©orgie situĂ©e Ă cheval sur la partie centrale de la chaĂźne du Grand Caucase, au nord de la capitale â Tbilissi. La rĂ©gion, qui dĂ©pend administrativement du raion (district) de Doucheti (rĂ©gion de MtskhĂ©ta-MtianĂ©tie), est composĂ©e de trois « pays »[1] :
- lâArkhoti, vers le nord-ouest et au-delĂ du Grand Caucase (c'est-Ă -dire au nord de la ligne de sĂ©paration des eaux) ; c'est la rĂ©gion la plus isolĂ©e et la moins peuplĂ©e de KhevsourĂ©tie, inaccessible par route et coupĂ©e du monde en hiver ;
- la pirikiti-Khevsourétie (« la Khevsourétie au-delà [des montagnes] » en géorgien, donc également située au Caucase Nord), centrée sur le célÚbre village fortifié de Chatili au nord-est ; et
- la boude-Khevsourétie (« le nid de la Khevsourétie » en géorgien), la province la plus peuplée de la région, située au sud de la chaßne entre le réservoir de Jinvali au nord de Tbilissi et le col de la Croix de l'Ours (2 676 m) et dont le village principal est Barisakho.
RĂ©gion de KhevsourĂ©tie gĂ©orgien: áźáááĄáŁá áááᥠááźáá á | |
Carte de localisation de la Khevsourétie | |
Administration | |
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Pays | GĂ©orgie |
Type | RĂ©gion de GĂ©orgie |
Gouverneur | Tsézar Chokhéli (depuis février 2008) |
DĂ©mographie | |
Population | 3 200 hab. |
Densité | 3 hab./km2 |
GĂ©ographie | |
Superficie | 1 050 km2 |
Histoire
Une relative absence de sources historiques empĂȘche la rĂ©daction d'une vĂ©ritable histoire de la rĂ©gion. La rĂ©gion aurait Ă©tĂ© convertie au christianisme par la reine Tamar au XIIe siĂšcle mais demeura largement paĂŻenne (un syncrĂ©tisme unique se formant entre les croyances paĂŻennes montagnardes locales et le christianisme orthodoxe gĂ©orgien). Longtemps coupĂ©e du monde, la premiĂšre route carrossable Ă pĂ©nĂ©trer la KhevsourĂ©tie fut construite par le gouvernement gĂ©orgien (alors bolchĂ©vique depuis 1921) dans les annĂ©es 1930.
Les Khevsours
Les premiers ouvrages et articles ethnographiques et sociologiques sur les Khevsours â principalement en gĂ©orgien et en russe â furent publiĂ©s Ă partir la fin du XIXe siĂšcle. En français, l'ouvrage de Georges CharachidzĂ©, Le systĂšme religieux de la GĂ©orgie paĂŻenne - Analyse structurale d'une civilisation (Paris, François MaspĂ©ro, 1968), est probablement la meilleure source d'informations sur les Khevsoures.
Le peuple Khevsour fut presque entiÚrement déporté par le gouvernement géorgien bolchévique dans les années 1950. Forcés d'abandonner leurs villages sans doute millénaires, ils furent relogés dans des villages « modÚles » bùtis dans la plaine au sud-est de Tbilissi. Bien que les Khevsoures furent autorisés à regagner leurs villages en montagne à partir des années 1960, de nombreux Khevsours - les descendants des déportés - habitent toujours le village de Gamardjvéba (« victoire » en géorgien) à une dizaine de kilomÚtres de Tbilissi.
Population historique
1873
Le recensement impérial russe de 1873 - qui divisa la Khevsourétie en 8 communautés - donne les chiffres suivants[2] :
- la communauté de Barisakho : 16 villages, 298 foyers (723 hommes et 718 femmes), donc 1 441 ùmes en tout
- la communauté de Gouli : 8 villages, 162 foyers (335 hommes et 356 femmes), donc 691 ùmes en tout
- la communauté de Roshka : 7 villages, 145 foyers (335 hommes et 315 femmes), donc 650 ùmes en tout
- la communauté de Batsaligo : 9 villages, 131 foyers (296 hommes et 288 femmes), donc 584 ùmes en tout
- la communauté de Akhieli : 5 villages, 111 foyers (273 hommes et 240 femmes), donc 513 ùmes en tout
- la communauté de Chatili : 5 villages, 121 foyers (252 hommes et 272 femmes), donc 524 ùmes en tout
- la communauté de Ardoti : 3 villages, 86 foyers (198 hommes et 249 femmes), donc 447 ùmes en tout
- la communauté de Tolaant-Sopeli : 8 villages, 197 foyers (555 hommes et 593 femmes), donc 1 148 ùmes en tout.
Total en 1873 : 61 villages, 1 251 foyers, comprenant 2 967 hommes et 3 029 femmes, donc 5 996 Ăąmes en tout.
1935
Le recensement réalisé par le célÚbre ethnographe géorgien Sergi Makalatia, qu'il publia dans son ouvrage consacré à l'ethnographie de la Khevsourétie (voir Références), donne les chiffres suivants :
- la communauté de Barisakho : 14 villages, 241 foyers (467 hommes et 539 femmes), donc 1 006 ùmes en tout
- la communauté de Batsaligo : 19 villages, 291 foyers (547 hommes et 639 femmes), donc 1 186 ùmes en tout
- la communauté de Chatili : 12 villages, 233 foyers (528 hommes et 572 femmes), donc 1 100 ùmes en tout
- la communauté de Arkhoti (Akhieli) : 3 villages, 78 foyers (123 hommes et 133 femmes), donc 256 ùmes en tout.
Total en 1935: 43 villages, 769 foyers, comprenant 1 492 hommes et 1 668 femmes, donc 3 160 Ăąmes en tout.
Bien qu'il soit naturellement déconseillé de comparer les chiffres de ces deux recensements et que les résultats d'une telle comparaison ne seraient que vaguement indicatifs, l'exercice est néanmoins intéressant et « révÚle » :
- une chute de 14 % du nombre moyen d'hommes par foyer ;
- une chute de 8 % du nombre moyen de femmes par foyer ;
- une chute de 8 % du nombre moyen de foyers par village ;
- une chute de 19 % du nombre moyen d'habitants par village ; et
- une chute de 35 % du nombre total d'habitants de la région (les communautés les plus isolées, par ex. Chatili - 42 % et Akhieli - 50 %, perdant plus d'habitants que les communautés situées plus bas dans les vallées).
Liens externes
Références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Khevsureti » (voir la liste des auteurs).
- Sergi Makalatia, Khevsureti, Tbilisi: Komunistis Stamba, 1935 (en géorgien)
- Dr Gustav Radde, Die Chews'uren und ihr Land â ein monographischer Versuch untersucht im Sommer 1876, Cassel: 1878