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François Robert Ingouf

François Robert Ingouf, dit Ingouf le Jeune, est un graveur d'interprétation buriniste et aquafortiste français né à Paris le et mort à Paris le .

François Robert Ingouf
François Robert Ingouf, Le petit Napolitain d'après Jean-Baptiste Greuze
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Française
Activité
Période d'activité
Fratrie
Pierre Charles Ingouf (d)
Autres informations
Maître

Biographie

La place Maubert et le quartier Saint-Jacques, sur le Plan de Truschet et Hoyau.

Né probablement du mariage le 17 juillet 1742 de Pierre Robert Ingouf et de Jeanne Françoise Lantenois (Amiens, 1717 - ?), François Robert Ingouf est le frère cadet du graveur Pierre-Charles Ingouf (dit l'aîné, 1746-1812) et est comme lui élève de Jean-Jacques Flipart. Si les relations avec ce dernier sont appelées à durer dans l'amitié intime, François Robert Ingouf est également cité parmi les élèves de Jean-Georges Wille. On relève, dans le Journal de ce dernier en date du 2 août 1766 (notre artiste est alors âgé de 18 ans), que, à la suite du mécontentement exprimé par Jean-Baptiste Greuze quant à l'interprétation de ses œuvres par Jean-Michel Moreau, c'est le jeune Ingouf que Wille charge de leur achèvement[1].

François Robert Ingouf est marié à Sophie Gobiat (?-1813)[2] et est installé successivement rue du Plâtre-Saint-Jacques (1759), rue des Noyers (au n°12 en 1794, au n°25 en 1807), enfin au 6, rue des Bernardins en 1812. Il a pour élève Jean-François Ribault.

Les traits de François Robert Ingouf nous restent fixés par un autoportrait au pastel conservé dans les collections du Château de Versailles[3].

Son Ĺ“uvre

Description de l'Egypte, Chirurgie, Pl.31, 1809

Contributions bibliophiliques (ordre chronologique)

Artistes interprétés (ordre alphabétique)

Le soldat en semestre, d'après Sigmund Freudenberger
Charles Minart, né dans le diocèse de Beauvais
Jacques Voyez, Flamand, et François Robert Ingouf, Flamande, d'après Rembrandt

RĂ©ception critique

XIXe siècle

  • « C'est par la dĂ©licatesse du burin, par la grâce et la variĂ©tĂ© des tailles, et surtout par la puretĂ© des teintes que se distinguent les estampes de M. Ingouf. L'Adoration des bergers offre de plus un mĂ©rite très rare dans les gravures modernes, cette vivacitĂ© d'effet qui naĂ®t de la vigueur des ombres et de l'Ă©clat des lumières mĂ©nagĂ©es avec art et mises en harmonie... L'esprit et le brillant de la pointe ont Ă©tĂ© respectĂ©s par le burin, dont le fini refroidit, dĂ©truit mĂŞme presque toujours cette partie si prĂ©cieuse du travail du graveur, et qu'on peut considĂ©rer comme la pierre de touche de son talent. François Robert Ingouf, nĂ© Ă  Paris, y est mort le 17 juin dernier. Il avait 64 ans. » - Journal de Paris politique, commercial et littĂ©raire, n°244, lundi 31 aoĂ»t 1812
  • « En gĂ©nĂ©ral, les estampes d'Ingouf sont d'un bon ton de couleur et annoncent beaucoup d'entente du clair-obscur. La variĂ©tĂ© qu'il a su rĂ©pandre dans ses travaux rend avec un naturel parfait chaque objet, et supplĂ©e, autant que possible, l'absence du coloris. Il a su, avec la seule combinaison du noir et du blanc, unique ressource de la gravure pour rendre la nature avec fidĂ©litĂ©, donner une juste idĂ©e de l'harmonie et de la couleur des tableaux qu'il a traduits, talent d'autant plus rare qu'il arrive souvent que le graveur qui croit le saisir tombe dans la manière et l'exagĂ©ration. » - Antoine-Vincent Arnault[40]
  • « Ses ouvrages se font remarquer en gĂ©nĂ©ral par un bel effet et une variĂ©tĂ© de teintes tonnantes. » - Philippe Le Bas[41]
  • « Il avait un burin très fin, comme en tĂ©moignent les estampes gravĂ©es pour le Monument du costume... Ingouf le Jeune semble du reste avoir Ă©tĂ© fort apprĂ©ciĂ© de son temps. Sur l'Ă©preuve d'une figure gravĂ©e par lui pour le Théâtre de CrĂ©billon, Marillier a Ă©crit : "Je suis très content de la planche de M. Ingouf. Je lui en ferai mon compliment lorsque je serai Ă  Paris... J'en suis si content que je dĂ©sirerais fort que M. Ingouf voulĂ»t se charger d'un autre dessin de la mĂŞme suite dont le sujet est bien intĂ©ressant. Il m'obligerait sensiblement. » - Baron Roger Portalis et Henri BĂ©raldi[42]

XXIe siècle

  • « La distorsion dans la reprĂ©sentation de l'AmĂ©rique est très rĂ©vĂ©latrice des idĂ©es qui animent la France de la fin du XVIIIe et du dĂ©but du XIXe siècle, souligne Peggy Davis[43], professeur au dĂ©partement d'histoire de l'art de l'UQAM (UniversitĂ© du QuĂ©bec Ă  MontrĂ©al). "L'AmĂ©rique est porteuse des valeurs de libertĂ© et d'exotisme. Elle rĂ©pond Ă  une aspiration profonde et Ă  un idĂ©al. On regarde du cĂ´tĂ© du Nouveau Monde en souhaitant y trouver un modèle pour l'Ancien. On y cherche la puretĂ© des mĹ“urs pour contrer la dĂ©gĂ©nĂ©rescence de la sociĂ©tĂ© française... Après la RĂ©volution française, par exemple, on remarque une forte tendance Ă  s'Ă©mouvoir devant les rites funèbres des AmĂ©rindiens et Ă  citer en exemple la noblesse et la sensibilitĂ© de ce peuple simple et vertueux". Les Canadiens au tombeau de leur enfant devint dans les annĂ©es 1790 un symbole universel d'amour parental et de respect envers les morts. Cette scène touchante montre un couple d'Indiens du Canada Ă©plorĂ©s. Ă€ cĂ´tĂ© de son Ă©poux mĂ©lancolique appuyĂ© au tombeau, la mère pleure en arrosant de son lait l'herbe qui recouvre la tombe de son enfant mort. Notons que la pratique de l'allaitement funèbre, dĂ©crite par les ethnographes de l'Ă©poque, s'explique par une croyance rĂ©pandue dans les tribus amĂ©rindiennes selon laquelle les morts ont les mĂŞmes besoins que les vivants ; le nourrisson Ă©tant incapable de subvenir Ă  ses propres besoins, sa mère doit l'allaiter, explique l'historienne. Dans le contexte oĂą la mère europĂ©enne confie son enfant Ă  une nourrice mercenaire, les mĹ“urs des Sauvages, qui ont donnĂ© lieu Ă  une abondante iconographie, sont porteuses de leçon morale. » - Michèle Leroux[44]
  • « Un Canadien et sa femme pleurant sur le tombeau de leur enfant, reproduit en gravure par François Robert Ingouf, porte sur la pratique de l'allaitement funèbre dĂ©crite par l'abbĂ© Raynal dans l'histoire philosophique et politique des Ă©tablissements et du commerce des EuropĂ©ens dans les deux Indes (1770) et le missionnaire jĂ©suite Joseph François Lafitau dans les MĹ“urs des Sauvages amĂ©ricains, comparĂ©es aux mĹ“urs des premiers temps, publiĂ©es en 1724. La mère continue de nourrir son enfant mort en versant son lait sur le feu ou la tombe de ce dernier. Ă€ travers cette Ĺ“uvre se manifeste la connaissance d'une coutume funĂ©raire amĂ©rindienne faisant office de plaidoyer en faveur de l'allaitement maternel et de ses bienfaits. Elle sert de modèle, en conformitĂ© avec les conceptions de l'Ă©poque sur l'Ă©ducation des enfants, dĂ©veloppĂ©es dans les essais de Madame d'Epinay et rĂ©pandues après la publication de l'Emile ou De l'Ă©ducation (1762) de Jean-Jacques Rousseau. L'Ĺ“uvre gravĂ©e par Ingouf condense un savoir prĂ©-anthropologique et rend hommage Ă  la dĂ©votion des parents amĂ©rindiens envers leur enfant. » - Agathe Cabau[45]
Canadiens pleurant sur le tombeau de leur enfant, 1786

Musées et collections publiques

France

Portrait de Mathurin RĂ©gnier

Allemagne

Espagne

Finlande

Italie

Pays-Bas

Royaume-Uni

Slovaquie

  • Galerie municipale de Bratislava, La Promenade du soir, d'après Sigmund Freudenberger[52].

Suède

  • Nationalmuseum, Stockholm, La soirĂ©e d'hiver, L'Ă©vĂ©nement au bal, La promenade du soir, d'après Sigmund Freudenberger.

Suisse

République tchèque

Canada

Le négociant ambulant, d'après Sigmund Freudenberger

États-Unis

Distinctions

Notes et références

  1. Hannah Williams, Academic intimacies: Portrait of family, friendship and rivalry at the Académie royale, Association of Art Historians, 2013
  2. Neil Jeffares, Dictionary of pastellists before 1800, Unicorn Press, 2006.
  3. François Robert Ingouf, Autoportrait, collections du château de Versailles
  4. Augustin de La Balme, Essai sur l'équitation, frontispice gravé par François Robert Ingouf, 1773
  5. Louis Drummond, comte de Melfort, Traité sur la cavalerie, le livre en ligne
  6. « Canadiens au tombeau de leur enfant », sur Alienor.org,
  7. British Museum, "Deux turcs assis" par François Robert Ingouf dans les collections
  8. National Gallery of Art, "La soirée d'hiver" dans les collections
  9. Upton House, François Robert Ingouf dans les collections
  10. National Gallery of Art, "L'événement au bal" dans les collections
  11. Philadelphia Museum of Art, "Chirurgie" par François Robert Ingouf dans les collections
  12. Musée d'art et d'histoire de Genève, François Robert Ingouf dans les collections
  13. Château de Versailles, "Philippe Néricault Destouches" par François Robert Ingouf dans les collections
  14. British Museum, "Dame créole vêtue selon l'usage de Lima" par François Robert Ingouf
  15. British Museum, "Indienne du Pérou vêtue selon l'usage du pays" par François Robert Ingouf
  16. British Museum, "Garçonnet présentant un oiseau à un chat" par Pierre Gérard Ingouf
  17. Château de Versailles, "Gérard Dou jouant du violon à sa croisée" par François Robert Ingouf dans les collections
  18. Musée du Louvre, "Le soldat en semestre" dans les collections
  19. Musée du Louvre, François Robert Ingouf dans les collections
  20. San Francisco De Young Museum, "Jeune fille" par François Robert Ingouf dans les collections
  21. British Museum, "La fille confuse" par François Robert Ingouf
  22. San Francisco De Young Museum, "Paul Charles Lorry" par François Robert Ingouf dans les collections
  23. Bibliothèque nationale de France, "Charles Minart" par François Robert Ingouf
  24. Château de Versailles, "Mathieu de Montreuil" par François Robert Ingouf dans les collections
  25. Joconde, portail des musées de France, François Robert Ingouf dans les collections
  26. Archives numériques de la Révolution Française, Tableau pittoresque, astronomique et moral des jours et des nuits,..., présentation de l'estampe
  27. Château de Versailles, "Pierre Corneille" par François Robert Ingouf dans les collections
  28. San Francisco De Young Museum, "Claude-Emmanuel Luillier, dit Chapelle" par François Robert Ingouf dans les collections
  29. Château de Versailles, "J.N. Regnault" par François Robert Ingouf dans les collections
  30. Château de Versailles, "François Petit" par François Robert Ingouf dans les collections
  31. San Francisco De Young Museum, Gravure pour Le droit du seigneur de Voltaire
  32. Château de Versailles, "Pierre-Guillaume Simon" par François Robert Ingouf dans les collections
  33. Herzog Augus Bibliothek, François Robert Ingouf dans les collections
  34. British Museum; "Le Déluge" par François Robert Ingouf
  35. François Robert Ingouf, Isaac bénissant Jacob
  36. British Museum, "L'adoration des bergers" par François Robert Ingouf
  37. British Museum, "Saint Barthélémy" par François Robert Ingouf
  38. Château de Versailles, "Nicolas Boileau" par François Robert Ingouf dans les collections
  39. François Robert Ingouf, Portrait de Jean Racine
  40. Antoine Vincent Arnault, Biographie nouvelle des contemporains, ou dictionnaire historique et raisonné de tous les hommes qui, depuis la Révolution française, ont acquis de la célébrité, La librairie historique et des arts et métiers d'Émile Babeuf, 1823, tome neuvième, pages 320-321.
  41. Philippe Le Bas, France. Dictionnaire encyclopédique, tome 9, Firmin Didot Frères, Paris, 1843.
  42. Baron Roger Portalis et Henri Béraldi, Les graveurs du XVIIIe siècle Damascène Morgand et Charles Fatout, 1881.
  43. Peggy Davis, Perception et invention du Nouveau Monde - l'américanisme étudié à travers les estampes françaises (1750-1850), Université Laval, Québec, 2003.
  44. Michèle Leroux, « ReprĂ©sentation du Nouveau Monde en France des Lumières - Une AmĂ©rique mythique et fictive Â», revue L'UQAM, UniversitĂ© qu QuĂ©bec Ă  MontrĂ©al, 24 janvier 2005.
  45. Agathe Cabau, Du mythe de l'homme de chair : réflexions sur un corpus - Géographies artistiques : les identités culturelles, Séminaire doctoral commun d'histoire de l'art et d'archéologie, Universités Paris 1 et Paris 4, 2010-2011, quatrième séance, 17 février 2011.
  46. Bibliothèque de Bourg-en-Bresse, François Robert Ingouf dans les collections
  47. Musée du Nouveau Monde, François Robert Ingouf dans les collections
  48. Musée du Louvre, "Le négociant ambulant" par François Robert Ingouf dans les collections
  49. Château de Versailles, "Jean Racine" par François Robert Ingouf dans les collections
  50. Château des Sforza, François Robert Ingouf dans la collection d'estampes Achille-Bertarelli
  51. British Museum, François Robert Ingouf, vingt-huit gravures
  52. Galerie municipale de Bratislava, François Robert Ingouf dans les collections
  53. Galerie Morave de Brno, François Robert Ingouf dans les collections
  54. Musées d'art de Harvard, François Robert Ingouf dans les collections
  55. Art Institute of Chicago, François Robert Ingouf dans les collections
  56. Clark Art Institure, François Robert Ingouf dans les collections
  57. F.-L. Regnault-Delalande, Catalogue d'estampes anciennes et modernes après le décès de François Robert Ingouf, Imprimerie de Leblanc, Paris, 1813.
  58. Dictionnaire Bénézit, Gründ, 1999, tome 7, page 347.

Annexes

Bibliographie

Liens externes

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