Le déroulement de ce combat est rapporté par l'officier chouan Toussaint du Breil de Pontbriand, dans ses mémoires[Note 1]. Celui-ci le place en avril 1796, trois jours après le combat de Juvigné[1] - [2] - [3]. D'après son récit, Auguste Hay de Bonteville, commndant de la division de Fougères, prend position à La Pellerine afin de tendre une embuscade à un bataillon de 500 hommes en route d'Ernée pour Fougères[1] - [2] - [3]. Le chevalier de Chalus — probablement le frère de René Augustin de Chalus[3] — prend la tête de 200 hommes pour attirer les républicains dans l'embuscade. Il étend son détachement sur un assez grand front et fait commencer la fusillade d'assez loin, des deux côtés de la route, afin de pousser les républicains à diviser leurs forces[1] - [2] - [3]. Cependant, le commandant républicain continue sa marche avec précaution et bon ordre, en se contentant d'envoyer quelques tirailleurs sur ses flancs[1] - [2] - [3]. Les républicains finissent néanmoins par gravir les buttes de La Pellerine, où ils tombent sur les hommes de Bonteville, qui ouvrent le feu « à bout portant »[1] - [2] - [3]. Les républicains tentent en vain de se mettre en bataille, mais le terrain leur est défavorable[1] - [2] - [3]. Le commandant républicain se porte à l'arrière-garde de sa colonne pour la faire avancer, mais cela ne fait que provoquer la panique de l'avant-garde qui pense être abandonnée par son chef[1] - [2] - [3]. La déroute devient générale et les fuyards sont poursuivis jusqu'à Ernée[1] - [2] - [3].
Pertes
Selon Pontbriand, la moitié des 500 hommes de la colonne reste sur le terrain, dont cinq officiers[1] - [2] - [3]. Les chouans ne comptent quant à eux que quelques blessés[1] - [2] - [3].
Notes et références
Notes
« Bonteville fut informé qu’un bataillon, fort de cinq cents hommes, venant de la Vendée, avait couché à Ernée et devait se rendre, le lendemain, à Fougères. Il alla prendre position sur les buttes de la Pèlerine. Chalus se chargea de commencer l’attaque avec deux cents hommes, résolu à faire peu à peu sa retraite sur l’embuscade. Il étendit son détachement sur un assez grand front, et fit commencer la fusillade d’assez loin, des deux côtés de la route, dans l’espoir que l’ennemi se diviserait pour le combattre ; mais le commandant, qui avait été instruit à Ernée du dernier combat, marchait avec précaution et en bon ordre ; il se contenta d’envoyer quelques tirailleurs pour flanquer sa colonne. En vain Chalus réunit sa troupe et feignit ensuite de prendre la fuite, il ne put faire changer la résolution de ce chef, qui s’arrêta même et montra de l’hésitation avant de monter à la Pèlerine. Son avant-garde s’était repliée, et Chalus crut un instant qu’il allait reprendre la route d’Ernée ; mais enfin il se décida, et, toujours sous le feu assez éloigné de Chalus, il commença à monter les buttes et vint tomber ainsi au milieu de l’embuscade de Bonteville, où il fut reçu par une décharge à bout-portant, sans l’avoir découverte. En vain il voulut se former en bataille, le terrain lui était défavorable ; une partie de ses soldats reculaient ; lui-même courut au bout de sa colonne pour la faire avancer ; ceux qui étaient en avant crurent qu’il prenait la fuite, en sorte que la déroute devint général. Cette malheureuse troupe fut poursuivie jusqu’à Ernée, où la moitié à peine put rentrer ; le reste périt sur la route, avec cinq officiers. La perte de Bonteville fut seulement de quelques blessés ; Pierre le Marchand, de Dompierre-du-Chemin, le fut grièvement.
Chalus conduisit parfaitement son attaque ; s’il ne put réussir à faire diviser la colonne républicaine, il força l’avant-garde à se replier et empêcha l’embuscade d’être découverte, ce qui fut cause du prompt succès de cette affaire.
Plusieurs charriots chargés d’effets militaires furent pris[2] - [1]. »
Christian Le Bouteiller, La Révolution dans le Pays de Fougères, Société archéologique et historique de l'arrondissement de Fougères, , 839 p..
Paul-Marie du Breil de Pontbriand, Un chouan, le général du Boisguy : Fougères-Vitré, Basse-Normandie et frontière du Maine, 1793-1800, Paris, Honoré Champion éditeur, (réimpr. La Découvrance, 1994), 509 p. (lire en ligne).