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Bataille de Boucéel

Le combat de Boucéel ou Boucé a lieu le , pendant la Chouannerie.

Bataille de Boucéel
Description de cette image, également commentée ci-après
Le château de Boucéel
Informations générales
Date
Lieu Château de Boucéel, Vergoncey
Issue Victoire des chouans
Belligérants
RĂ©publicains Chouans
Forces en présence
600 hommes[1]1 200 Ă  1 500 hommes
Pertes
moins de 50 morts[2] -
(selon les républicains)

150 Ă  300 morts[1] - [3]
(selon les chouans)
8 morts[3]
18 blessés[3]

Chouannerie

CoordonnĂ©es 48° 33′ 57″ nord, 1° 21′ 57″ ouest
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Bataille de Boucéel
GĂ©olocalisation sur la carte : Normandie
(Voir situation sur carte : Normandie)
Bataille de Boucéel
GĂ©olocalisation sur la carte : Manche
(Voir situation sur carte : Manche)
Bataille de Boucéel

Prélude

Le , un petit détachement républicain de la garnison de Saint-James, avait été chargé de chercher des vivres à Avranches. À son retour d'Avranches, à la nuit tombante, le convoi républicain, fort d'une centaine d'hommes, tombe dans embuscade tendue par 400 chouans commandés par Aimé du Boisguy au lieu nommé le Bois-Rouland. Après un bref combat, tous les soldats républicains qui ne sont pas tués, se rendent. Tout le convoi est saisi, soit cinq voitures de farines et huit bœufs. Parmi les 55 prisonniers, 35 choisirent de passer chez les Chouans, quatre autres, un capitaine, deux sous-officiers et un soldat, sont fusillés pour avoir tenu des « propos outrageants »[3].

Au terme de cet affrontement, les chouans gagnent dans la soirée le château de Boucéel à Vergoncey entre Saint-James au sud et Avranches au nord, où ils sont rapidement rejoints par le reste de la colonne de Fougères Nord, dite Centre. Ils décident d'y camper pour la nuit. Boisguy et quelques-uns de ses hommes vont dormir au château, la plupart des hommes de troupe sont logés dans les fermes des environs. Pendant la nuit la colonne reçoit le renfort supplémentaire de 300 Normands commandés par Tuffin de La Rouërie[3].

Cependant, des colonnes républicaines convergent sur Saint-James. Ainsi, à l'aube du 3 décembre, la garnison d'Avranches réunie à celles de Ducey et de Villedieu-les-Poêles sort d'Avranches et prend la route de Saint-James. De son côté, le général Pierre Quantin, parti la veille de Pontorson à la tête de grenadiers et de chasseurs de l'ex-régiment de Navarre, et se dirige également vers cette commune où se trouvait déjà une garnison de 200 à 300 hommes[3].

À Boucéel, Boisguy est informé de ces mouvements et fait réveiller et rassembler ses hommes. Jugeant le rapport de force inégal, il décide d'évacuer les lieux. À 7 heures du matin, les chouans se mettent en route vers le sud. Après une courte marche de 600 pas, les éclaireurs aperçoivent la colonne du général Quantin, venue de l'ouest. Dans l'impossibilité d'éviter le combat, Boisguy décide d'écraser cette colonne avant d'être pris entre deux feux. Il fait placer les 300 Normands en réserve dans le bois de Mouraine avec les officiers Tuffin de La Rouërie, Julien Saulcet dit Duval et Saint-Gilles dit Du Guesclin à leur tête[3].

La bataille

Mais Quantin, sans le vouloir, surprend les troupes royalistes. Il se détourne de la route de Saint-James et arrive avec 600 hommes[1] au château de Boucéel que les chouans venaient de quitter. Malgré tout, il demeure en travers de leur route. Boisguy charge alors Thomas Renou, dit Alexandre de surveiller la route de Saint-James et de charger les républicains de front avec le gros des troupes. Le bois de Mouraine se trouvait sur le flanc gauche des bleus et la prairie du château était sur leur flanc droit. Renou, face au château, s'approche avec ses hommes grâce aux fossés qui bordent la prairie. Les chouans se déploient en arc de cercle autour des lignes républicaines[3].

Une fois déployés, ils ouvrent le feu à courte distance des républicains. Ceux-ci, pris complètement par surprise, ripostent et se mettent à couvert. Estimant être trop près, les chouans reculent et se replient sur d'autres fossés plus éloignés d'où ils continuent la fusillade. Celle-ci, peu meurtrière car les belligérants restent embusqués, risque de traîner en longueur ce qui faisait espérer aux républicains l'arrivée de la colonne d'Avranches en renfort. Boisguy prend alors la tête des réserves et attaque les bleus de flanc, ce qui les désorganise complètement. Voyant qu'il est sur le point d'être encerclé, Quantin ordonna la retraite mais celle-ci ne put se faire en bon ordre, ses hommes paniquent et prennent la fuite. Plusieurs républicains sont tués dans la déroute, abattus par les chouans plus lestes qui les poursuivent. La colonne d'Avranches n'avait pu arriver à temps. Après ce combat, Boisguy fait libérer les seize prisonniers du Bois-Rouland qui sont renvoyés à Avranches[3].

Pertes

Selon Pontbriand les chouans eurent huit morts et 18 blessĂ©s et les rĂ©publicains 300 morts[3], ce qui semble très exagĂ©rĂ©. Dans son mĂ©moire, Tuffin de La RouĂ«rie, qui participa Ă  l'action, dit brièvement que « sur la route de Saint-James Ă  Pontorson, un rassemblement de 1 200 rĂ©publicains fut battu avec perte de 150 hommes[1] ».

Les rapports républicains parlèrent de leur côté d'une cinquantaine de morts parmi leurs troupes et de nombreux prisonniers lors des affrontements de Bois-Rouland, Boucéel et Saint-James[2], bien que les républicains aient pu réduire dans leurs rapports leur nombre de tués[2]. Pontbriand reconnait que les républicains eurent très peu de tués aux combats de Saint-James et laisse entendre que celui du Bois-Rouland fit plus d'une quarantaine de morts dans leurs rangs[3], peut-être y en eut-il moins. Cependant son estimation de 300 tués à Boucéel, bien que fort probablement exagérée, laisse néanmoins entendre que cette affaire fut la plus meurtrière pour les républicains.

Liens externes

Bibliographie

  • Toussaint du Breil de Pontbriand, MĂ©moire du colonel de Pontbriand sur les guerres de la Chouannerie, Ă©dition Plon, Paris, (rĂ©impr. Y. Salmon, 1988), p. 216-220.
  • Christian Le Boutellier, La RĂ©volution dans le Pays de Fougères, SociĂ©tĂ© archĂ©ologique et historique de l'arrondissement de Fougères, , p. 462-464.
  • Marie-Paul du Breil de Pontbriand, Un chouan, le gĂ©nĂ©ral du Boisguy, Ă©dition HonorĂ© Champion, Paris, (rĂ©impr. La DĂ©couvrance, 1994), p. 222-226.
  • FĂ©lix Jourdan, La chouannerie dans l'Avranchin, 2e partie, ,p. 44-51. texte en ligne p. 127-129.

Références

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