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Dessert glacé

En France, d'après la législation, les glaces se répartissent en trois catégories distinctes[1] : la crème glacée, la glace et le sorbet.

Crème glacée
Image illustrative de l’article Dessert glacé
Crème glacée à la framboise.

Lieu d’origine Empire perse (présumé)
Date Antiquité (présumé)
Place dans le service Dessert, commerce de rue
Température de service Froide
Ingrédients Crème, lait, air, jaune d’œuf, sucre, arôme
Mets similaires Cornet à glace, gelato, glace à l'italienne, sorbet, yaourt glacé, milk-shake, sandwich à la crème glacée, dondurma
Classification Dessert, cuisine de rue

Histoire

Les plus anciens sorbets glacés connus du monde datent de l'Empire perse, durant l'Antiquité, recettes à base d'eau, de crème ou de lait, diffusées progressivement avec le temps dans le monde. De la glace naturelle était prélevée en hiver dans des lacs et des mares, et conservée dans des glacières (des trous dans le sol). La civilisation gréco-romaine fabriquaient des recettes avec du miel et des jus de fruits. L'empereur romain Néron faisait transporter par bateau de la neige et de la glace de montagnes enneigées ou de volcans comme l'Etna en Sicile, conservées dans des « puits à neige[2] ».

Le marchand explorateur italien Marco Polo rapporte en Italie et en Sicile, de ses voyages en Chine au XIIIe siècle, de nombreuses recettes de glaces produites toute l'année grâce à une technique chinoise ancienne de ruissellement d'un mélange d'eau et de salpêtre sur un récipient contenant la préparation[3]. Les glaces sont d'abord réservées aux tables des cours royales et papales.

Selon une lègende, le cuisinier italien Francesco Procopio est considéré comme le père de la crème glacée en France, dont il insuffle avec succès la mode dans son Café Procope, fondé à Paris en 1686.Cependant les glaces existaient déjà en France avant son arrivée (voir mythe italien dans la cuisine française). Les glacières à base de fosses de dizaines de mètres couvertes d'un toit isolant, dans lesquelles s'alternaient des couches de paille et de glace, permettaient alors de garder de la glace jusqu'en été, nécessaires à la fabrication et conservation des produits glacés. Elles se multiplient avec l’essor de ce commerce qui devient un privilège de la noblesse par une loi de 1701[4]. À cette époque, la cour de France du roi Louis XIV, pouvait consommer des crèmes glacées l'été grâce à treize glacières du parc du château de Versailles[5].

En 1775, parait le premier livre italien consacré à la fabrication des glaces, apparues dès le XVIe siècle, De sorbetti de Filippo Baldini[6].

La technique des glacières se diffuse entre autres dans les domaines agricoles (dont ceux des présidents américains George Washington et Thomas Jefferson). À partir des années 1820, Frederic Tudor, de Boston, développe un nouveau commerce de la glace en exploitant la glace naturelle de Nouvelle-Angleterre pour la vendre dans le monde entier.

Des marchands de glaces développent avec succès la crème glacée de commerce de rue des cités à partir de la fin du XIXe siècle. La première mention de cornet à glace de crème glacée (« élaborés avec des amandes et cuits au four ») apparaît dans le livre de cuisine Mrs. A. B. Marshall's Book of Cookery en 1888, de la cuisinière anglaise Agnes Marshall (surnommée « la reine des glaces »). Le cône de crème glacée est popularisé aux États-Unis à l'occasion de l'Exposition universelle de 1904, à Saint-Louis (Missouri).

L'invention et la diffusion des premières sorbetières et congélateurs des années 1830, contribuent depuis à la démocratisation de la crème glacée artisanale ou de grande distribution dans le monde. Quelques cuisiniers-scientifiques (dont Hervé This) contribuent à développer au XXe siècle la gastronomie moléculaire à base de crèmes glacées fabriquées avec de l'azote liquide.

Composition des glaces

Les compositions des trois principales catégories de glace doivent contenir des ingrédients précis, que la méthode de fabrication soit artisanale ou industrielle.

La glace est obtenue par « la congĂ©lation d'un mĂ©lange pasteurisĂ© de lait et/ou d'ingrĂ©dients Ă  base d'Ĺ“ufs et/ou d'ingrĂ©dients d'origine vĂ©gĂ©tale et/ou de gĂ©latine et de sucre, aromatisĂ©e aux fruits » [1]. De mĂŞme, il est Ă©galement possible de trouver, sur le marchĂ©, des glaces Ă  l’eau, des glaces au lait (au moins 6% d’extrait sec dĂ©graissĂ© du lait dans la glace), ou des glaces aux Ĺ“ufs (au moins 7% de jaune d’œuf mis en Ĺ“uvre lors de l’élaboration de la glace).

La crème glacée diffère de la recette classique de la glace car elle est obtenue par « congélation d'un mélange pasteurisé de lait, de crème et de sucre, aromatisé aux fruits, éventuellement additionné de protéines laitières. »[1] Les crèmes glacées doivent présenter une teneur minimale en matières grasses laitières de 5 %. Les matières grasses autres que laitières sont exclues, à l’exception de celles apportées par les ingrédients d’aromatisation.

Pour les sorbets, ils sont obtenus par la « congélation d'un mélange d'eau potable, de sucres, de fruits ou de légumes, voire d’alcool, d'épices ou de plantes. Aucune matière grasse ne peut être ajoutée lors de sa fabrication. »[1]

LĂ©gislation

La législation européenne prévoit quatre types d'appellations règlementées et cinq types d'appellation non réglementées : dans la première figurent les crèmes glacées, les glaces aux œufs, les glaces standards (par exemple, glace à la vanille) et les sorbets ; dans la deuxième, figurent les biscuits glacés, les bombes, les parfaits, les mousses aux fruits et les mousses aux œufs[7].

Un ensemble d'obligations légales existent pour permettre au consommateur d'être mis au courant de la composition et conservation des sorbets, crèmes glacées et glaces[8].

Création du glacier Amorino.

Poids Ă©conomique

Bien qu'en lĂ©gère rĂ©gression (en consommation annuelle par personne) dans les pays riches, le marchĂ© des crèmes glacĂ©es, liĂ© Ă  celui de l'industrie laitière, a un poids considĂ©rable. Les États-Unis ont produit Ă  eux seuls 4,9 milliards de litres de glace en 1988. Les principaux importateurs de crèmes glacĂ©es et d’autres aliments glacĂ©s, en 2005, ont Ă©tĂ© le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne, devant l’Espagne, les Pays-Bas et la Belgique[9].

Elle approche ou dĂ©passe souvent les 10 litres par habitant et par an, essentiellement achetĂ©e en format familial dans les pays disposant d'une bonne infrastructure de distribution commerciale. Dans certains pays, notamment le Canada, la part de marchĂ© du yaourt glacĂ©, associĂ© Ă  un produit moins riche en matière grasse progresse rapidement (4 % des ventes en 2005)[9].

Quelques spécialités et variantes de crèmes glacées

Musées

  • En 2006 ouvre le musĂ©e de la glace de Tokyo (avec des glaces aux goĂ»ts les plus variĂ©s et les plus inattendus).

Notes et références

  1. « Glaces, sorbets et crèmes glacées : comment les conserver ? », sur www.economie.gouv.fr (consulté le )
  2. (en) Tamra Andrews, Nectar and Ambrosia : An Encyclopedia of Food in World Mythology, ABC-CLIO, , p. 121.
  3. École Lenôtre, Les Recettes glacées de l'école Lenôtre, éd. Jérôme Villette, 1995, 150 p. (ISBN 2-86547-036-9).
  4. Restaurer son patrimoine, document du Conseil Général du Loiret.
  5. Petit Trianon - Glacière 2.jpg.
  6. François-Régis Gaudry, p. 4
  7. Sergio Piscopo, Discours promotionnel et dénominations des crèmes glacées. Approche sémantico-pragmatique., , 58 p. (HAL tel-03280221, lire en ligne [PDF])
  8. « Glaces, sorbets et crèmes glacées : comment les conserver ? », sur www.economie.gouv.fr (consulté le )
  9. Données économiques / 2005

Bibliographie

  • François-RĂ©gis Gaudry avec Alessandra Pierini, Stephane Solier, Ilaria Brunetti, On va dĂ©guster l'Italie, Vanves, Hachette Livre (marabout), , 464 p. (ISBN 978-2-501-15180-1).

Annexe

Articles connexes

Liens externes

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